The next meeting of the Subcommittee on Human Rights will take place on Monday 6 February 2017 from 9.00 - 12.30 in room PHS 1A002.
Le nouvel ambassadeur européen désigné à Washington a expliqué, hier, sur Fox News, qu’il pensait que Donald Trump était un « nouvel Hitler » qu’il fallait «dompter» et qu’il était là pour ça. Pour Eduardo von Durand, il est plus que probable que plusieurs États américains, notamment la Californie, feront sécession et qu’il ne parierait pas un euro sur l’avenir du dollar, conseillant même aux traders de le jouer à la baisse. Autant dire que ses propos ont fait scandale et qu’il est désormais probable que le gouvernement américain refusera ses lettres de créance. Restez calme ! Il s’agit d’une pure fiction: les Européens ont encore un minimum de sens commun.
L’UE, le nouvel «Empire du mal»
Ce n’est manifestement pas le cas de l’administration Trump. Après que le président élu se soit lâché contre l’Europe et l’Allemagne avant sa prise de fonction, c’est au tour d’un de ses proches, Ted Malloch, 64 ans, pressenti pour être le nouvel ambassadeur américain auprès de l’Union. Hier, lors de deux émissions de la BBC, Malloch a confirmé la nouvelle ligne américaine : l’Europe n’est non seulement plus un enjeu stratégique pour Washington, mais c’est un adversaire à abattre ! Un tournant stratégique qui met fin à 70 ans de diplomatie européenne des États-Unis. Ainsi, le diplomate n’hésite pas à comparer l’UE à l’URSS et estime qu’il faut en finir avec ce nouvel « Empire du mal » : « J’ai déjà eu des postes diplomatiques dans le passé qui m’ont permis d’aider à abattre l’URSS. Alors, peut-être qu’une autre Union a aussi besoin d’être domptée », a froidement lâché le « diplomate ». Il a confirmé que le président Trump « n’aime pas cette organisation supranationale, non élue, mal dirigée par des bureaucrates et qui n’est franchement pas une vraie démocratie ». Pour lui, Jean-Claude Juncker, le président de la Commission et ancien premier ministre du Grand Duché, « serait plus à sa place en étant maire d’une ville au Luxembourg ». Quant à l’euro, évidemment, il « est en voie de disparition, il a un réel problème et pourrait s’effondrer d’ici un an, un an et demi ». « La seule chose que je ferais en 2017, c’est prendre une position courte sur l’euro », c’est-à-dire de parier sur les marchés sur sa baisse, a-t-il conseillé. Et d’appeler à la rescousse de ses prévisions apocalyptique l’économiste de gauche Joseph Stiglitz « qui a écrit un livre entier sur le sujet »… (Ses déclarations, ici et ici).
Insulter ses futurs partenaires, voilà qui doit être sans précédent dans l’histoire, pourtant agitée, de la diplomatie. Ces saillies sans finesse, qui font étrangement écho aux accusations des europhobes européens, FN en tête, montrent à la fois la piètre estime dans laquelle les nouveaux dirigeants américains tiennent l’Europe, pourtant leur partenaire le plus proche, et leur profonde méconnaissance de l’Union. Pour reprendre l’aphorisme de Madeleine Albright, ancienne secrétaire d’État de Bill Clinton, « pour comprendre l’Europe, vous devez être un génie ou un Français ». Ted Malloch n’est ni l’un ni l’autre. De fait, on ne compte plus les prévisions apocalyptiques sur la fin de l’Europe et de l’euro qui ne se sont jamais réalisées.
«Pure folie»
Pour son prédécesseur à Bruxelles, Anthony Gadner, viré dès le 20 janvier comme l’ensemble des ambassadeurs américains, il faut voir dans cette nouvelle approche « la perception que Nigel Farage », l’ancien leader du UKIP, un parti britannique europhobe, et ami de Trump, « dissémine » à Washington : « une caricature » portée par ce « cinglé de la politique » a-t-il déclaré à la presse le 13 janvier. « Ne pensez même pas à diviser l’UE », a lancé Gadner à l’administration Trump, car cette tactique échouera, qualifiant au passage de « pure folie » son soutien au Brexit. Un soutien qui ne se dément pas. Ted Malloch a d’ailleurs affirmé à la BBC que les États-Unis et la Grande-Bretagne pourraient conclure un accord de libre-échange 3 mois après que Londres ait invoqué l’article 50 du traité activant la procédure de sortie de l’Union. Pour lui, le fait que Bruxelles veuille interdire à Londres de négocier un tel traité avant d’être sorti de l’Union, c’est comme un homme qui essaierait dire à sa femme de mettre un terme à une relation extraconjugale. « C’est absurde ».
Les Européens vont-ils réagir à ces provocations ? Malloch doit encore être officiellement nommé et, ensuite, accepté par l’Union. La procédure est la suivante : la Commission reçoit ses lettres de créance, les transmet à la ministre des Affaires étrangères de l’Union, Federica Mogherini, qui saisit ensuite les États membres. Si au bout de 30 jours, aucune des vingt-huit capitales n’a soulevé d’objection, le nouvel ambassadeur est accrédité. En clair, il suffit d’un non pour renvoyer Malloch à ses études. Un pays osera-t-il manifester sa mauvaise humeur, comme vient de le faire le président mexicain, lassé de se faire menacer par Trump ? Rien de moins de sûr, le courage n’étant pas la marque de fabrique des États européens, seuls ou en groupe. Cela étant, aujourd’hui, à Berlin, le couple franco-allemand a nettement durci le ton à l’égard de Washington en soulignant les « défis » que posaient à l’Europe Donald Trump, comme, selon Angela Merkel, « la défense d’une société libre et du libre-échange ». Grâce à Ted Malloch, on va voir jusqu’où sont prêts à aller les Européens pour défendre leurs « valeurs » à nouveau vantées par François Hollande.
Donald Trump n’aime pas l’Europe et le dit tout Haut. Tout Haut l’Europe dit qu’elle n’aime pas Donald Trump ! (suite) . Dans le précédent article nous avions souligné que par la voix de Merkel et Hollande l’Europe avait répondu aux propos tonitruants de Donald Trump et ainsi bien marqué les lignes rouges, propos peu remarqués et peu commentés par les médias. Tous les deux viennent de récidiver à Berlin le 27 janvier dernier. Le contenu diffère peu, mais l’intention institutionnelle est évidente ; ils s’adressent à leurs partenaires de l’UE en vue des prochaines rencontres déjà programmées.
Dans un paysage bouleversé par l’élection du président américain, ils renouvellent leur vision commune. Pour le sommet e Malte de début février, ils veulent convaincre tous les Etats membres, y compris ceux de l’est et du groupe de Visegrad, de la nécessité quasi vitale pour l’Europe de prendre en commun les décisions qui s’imposent et de les mettre en œuvre. Est visé également la déclaration qui sera prononcée à Rome le 25 mars pour le soixantième anniversaire de la signature du Traité fondateur, le traité de Rome. Cette déclaration doit confirmer et consolider les orientations déjà définies à Bratislava puis au Conseil européen de décembre dernier en matière notamment de défense et de croissance économique.
La déclaration de Berlin de Merkel et Hollande se laisse résumer en peu de mots, mais chacun a son importance (pour le texte intégral, cf. « Pour en savoir plus ).
« Face aux nombreux défis internes et externes, nous avons besoin d’un engagement commun clair en faveur de l’Union européenne (…) et des valeurs de nos démocratie »a dit Angela Merkel lors de la déclaration commune aux côtés de François Hollande. A Rome les européens devront répondre au défi « d’une Europe nouvelle dans un monde incertain »a déclaré François Hollande, jugeant « « qu’aujourd’hui plus que jamais , l’Europe doit être politique. Parlons très franchement, il y a le défi que pose la nouvelle administration américaine, par rapport aux règles commerciales, par rapport aussi à ce que doit être notre position pour régler les conflits dans le monde ».3 Nous devons bien sûr parler à Donald Trump (…) mais nous devons aussi le faire avec une conviction européenne et la promotion de nos intérêts et de nos valeurs, c’est pourquoi il est si important de non seulement nous concerter, mais aussi de nous rapprocher, c’est ce que nous avons à faire à Malte et à Rome » rapprocher.
Depuis notre dernier article, une nouvelle perception concernant l’élection du président américain fait son chemin : c’est un risque mais c’est aussi une chance. C’est cette compréhension de la situation qu’ a exprimée l’Institut Jacques Delors, nous l’avons vu. Cette fois ci il convient de citer le professeur Michaël Foessel dans un article publié dans libération du 27 janvier « un ennemi qui tombe à pic. Avec Trump, l’Union européenne a trouvé ce qui lui a si cruellement manqué dans son histoire récente : une idéologie extérieure à combattre. »
-. Point de presse et déclaration commune à l’issue de la rencontre http://www.elysee.fr/http://www.elysee.fr/
-. Un ennemi qui tombe à pic pour l’Europe http://www.liberation.fr/debats/2017/01/26/un-ennemi-qui-tombe-a-pic-pour-l-europe_1544247
Le 25 Janvier, le nouveau Président des États-Unis, Donald Trump, a signé un ordre exécutif pour la construction d’un mur sur la frontière avec le Mexique, respectant ainsi la promesse faite pendant sa campagne. Le document prévoit également la mise en place de plusieurs zones de détention tout au long de la frontière. Un second décret prévoit l’arrêt de la politique d’Obama sur le financement des villes à la frontière qui protégeaient les migrants entrés illégalement, ainsi qu’une politique plus sévère concernant les rapatriements.
Dans une interview pour ABC, M. Trump a déclaré que la construction du mur avec le Mexique allait commencer « dès que possible, dans quelques mois », alors que le début de la planification doit débuter « immédiatement ». Trump a également expliqué que les coûts de la construction du mur incomberont aux Américains, qui seront ensuite entièrement remboursés par l’Etat mexicain, qui devrait donc in fine régler la facture – selon M. Trump.
La réponse du Mexique ne s’est pas fait attendre : le Président Enrique Pena Nieto a immédiatement annulé son voyage à Washington, prévu pour le 31 Janvier, informant que le Mexique n’avait pas l’intention de soutenir ce projet et encore moins de le payer. Donc, au cours des dernières heures, le Président des États-Unis a trouvé une autre façon de reporter sur les Mexicains les coûts de la construction du mur.
Tout d’abord, Donald Trump a demandé la démission de Mark Morgan, chef de la police des frontières: il a ainsi dû quitter son poste dès que le Président des États-Unis a ordonné la construction du mur. En deuxième lieu, une nouvelle d’une taxe de 20% sur les importations en provenance du Mexique a été présentée: pour couvrir les coûts de construction du mur, M. Trump a en effet proposé une taxe sur les importations en provenance du Mexique, taxe que le porte-parole de la Maison blanche, Sean Spicer, a confirmée : 10 milliards de dollars par an sont espérés, et dans ce cas cet argent semble pourrait suffire à financer ce fameux mur.
Le Mexique conçoit ce mur (long de 2.000 miles selon les projections de M. Trump) comme un affront symbolique, et dans le cadre de l’ensemble des politiques annoncées par Trump, des pertes économiques graves sont attendues, en parallèle d’autres mesures républicaines, dont une répression envers les immigrés entrés illégalement aux États-Unis, et la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain, l’ALENA (Etats-Unis, Canada et Mexique).
Chaque jour, des marchandises d’une valeur de 1,4 milliard de dollars traversent la frontière des deux pays, et des millions d’emplois sont liés au commerce transfrontaliers. Le Mexique est le deuxième client mondial des Etats-Unis en ce qui concerne les produits fabriqués en Amérique, et 80% des exportations mexicaines (voitures, téléviseurs à écran plat) sont vendues aux États-Unis. La construction de ce mur pourrait par conséquent amener à des pertes importantes pour les deux pays.
En savoir Plus :
Site du Washington Post, White House says Mexico border wall might be funded by tax on imports : https://www.washingtonpost.com/world/the_americas/mexican-president-cancels-visit-to-washington-as-tensions-with-trump-administration-intensify/2017/01/26/ececc3da-e3d9-11e6-a419-eefe8eff0835_story.html?utm_term=.2bb1aeebeeea
Site de Le Monde, L’intransigeance de Trump sur le mur précipite une crise avec le Mexique : www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/01/27/l-intransigeance-de-trump-sur-le-mur-precipite-une-crise-avec-le-mexique_5069868_4853715.html