L'opérateur historique camerounais a entamé lundi une campagne de recouvrement des impayés auprès de ses clients, allant jusqu'à couper les lignes de téléphone et d'internet. Le montant cumulé des impayés se chiffre à 65 milliards de F CFA (100 millions d'euros). Dans le viseur en priorité : le passif des administrations publiques.
Cet article Friture sur la ligne pour les débiteurs de Camtel est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
Un jihadiste malien a été condamné mardi lors d’un verdict historique à neuf ans de prison par la CPI pour avoir démoli des mausolées protégés à Tombouctou, un jugement considéré comme un avertissement pour ceux qui détruisent le patrimoine de l’humanité.
Des dunes du Sahara à celles de la mer du Nord, au pied desquelles se dresse la CPI, le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable d’avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali) et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
« M. Al Mahdi, le crime pour lequel vous avez été reconnu coupable est très grave », a affirmé le juge Raul Pangalangan : « la chambre vous condamne à neuf années de détention ».Après avoir plaidé coupable à l’ouverture de son procès à la Cour pénale internationale, cet homme aux petites lunettes avait demandé pardon à son peuple, assurant être « plein de remords et de regrets ».
Disant avoir été à l’époque sous l’empire de groupes jihadistes, il avait appelé les musulmans du monde entier à résister « à ce genre d’actions ».
Mardi, M. Al Mahdi, en costume gris, chemise blanche et cravate rayée, a écouté la lecture du jugement l’air concentré, hochant de temps en temps la tête. En se rasseyant après la lecture du verdict, il a mis une main sur son coeur.
« C’est un crime très, très grave », a réagi la procureure Fatou Bensouda : « c’est un crime de guerre et (ceux qui commettent ce crime) seront tenus pour responsables ».
A Tombouctou, des habitants se sont félicité de la décision des juges, y voyant « une leçon » et « un exemple ». En 2012, l’accusé « était comme Dieu sur Terre », a ainsi estimé Mohamed Issa Touré, jeune guide touristique à Tombouctou joint par l’AFP.
« Aujourd’hui, on lui montre qu’il n’est rien. C’est bien pour l’exemple », a-t-il ajouté.
– Autres poursuites? –
Les juges ont affirmé que l’accusé, né vers 1975, était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.
En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des moeurs, il avait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
Ces mausolées abritent des personnages vénérés considérés comme des protecteurs de la ville et qui sont susceptibles d’être sollicités pour des mariages, pour implorer la pluie ou contre la disette.
Ce sont ces rites, contraires à leur vision rigoriste de l’islam, que les jihadistes ont tenté d’éradiquer, d’abord par la sensibilisation, avant d’en venir à la destruction des mausolées.
Ce jugement est « une étape historique dans la reconnaissance de l’importance du patrimoine pour les communautés qui l’ont préservé au fil des siècles et au-delà, pour l’humanité tout entière », a affirmé la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, citée dans un communiqué.
Ce procès a vu une avalanche de primeurs: premier accusé à reconnaître sa culpabilité, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier jihadiste à être jugé à La Haye et le premier accusé dans le cadre du conflit malien.
Les ONG avaient néanmoins regretté au début du procès que les charges contre M. Al Madhi n’aient pas été élargies pour inclure les autres crimes reprochés à la Hisbah, dont des crimes de torture, de viols et la mise en esclavage sexuel de femmes de Tombouctou.
Human Rights Watch a ainsi appelé le Mali à « jouer un rôle plus actif » dans les poursuites pour des crimes de guerre sur son territoire, a indiqué l’ONG dans un communiqué. Amnesty, de son côté, a rappelé « les centaines de civils tués, torturés ou violés » et invité la procureure à continuer ses enquêtes.
Alors que de nombreux sites sont régulièrement détruits en Syrie ou en Irak, ce jugement envoie « un signal fort » contre la destruction de biens culturels, a affirmé dans un communiqué la Minusma, la mission des Nations unies au Mali.
Mais même si la liste des sites en danger ne cesse de s’allonger, d’autres poursuites ne seront pas évidentes. Ni l’Irak, ni la Syrie n’ont signé le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Sans décision de l’ONU, aucune enquête n’est possible.
Des habitants de Tombouctou se réjouissaient mardi de la condamnation à neuf ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) d’un jihadiste malien pour la destruction de mausolées à Tombouctou, dans le nord du pays, y voyant une « leçon » et un « exemple ».
En l’absence du président Ibrahim Boubacar Keïta, au Gabon pour l’investiture de son homologue Ali Bongo Ondimba, le gouvernement a exprimé le souhait que cette décision fasse « jurisprudence dans la protection du patrimoine mondial ». et serve « d’avertissement pour les criminels s’attaquant aux biens culturels ».
La condamnation par la CPI du Touareg malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi « est un motif d’espoir pour toutes les victimes de l’idéologie barbare » des jihadistes qui s’étaient emparés en 2012 du nord du Mali, selon un communiqué gouvernemental.
« C’est bien fait pour lui. J’ai vu ce type ici pendant la crise (de 2012, NDLR). Il était comme Dieu sur Terre. Aujourd’hui, on lui montre qu’il n’est rien. C’est bien pour l’exemple », a estimé Mohamed Issa Touré, jeune guide touristique à Tombouctou joint par l’AFP.
« On a rendu justice à nos ancêtres. C’est important pour nous. Toucher aux mausolées de Tombouctou, c’est toucher à nos ancêtres », a-t-il souligné.
« C’est une bonne leçon qu’on vient de donner à ces fous. Il fallait même le condamner à au moins 25 ans de prison. Ce sont des aventuriers, et c’est comme ça qu’il faut les traiter », a déclaré Ali Maïga, président d’une association de jeunes de Tombouctou.
« Justice est rendue! On sait maintenant que les gens qu’on appelait +jihadistes+ n’étaient pas des dieux », a affirmé de son côté Mamadou Diallo, un enseignant.
En revanche, sur son compte twitter, Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) a minimisé la portée de cette décision.
« La CPI, le filet qui ne prend que le petit poisson! », a-t-il écrit, en référence aux auteurs restés impunis de graves violations des droits de l’Homme au Mali depuis 2012.
La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) se félicite dans un communiqué d’une « avancée dans la lutte contre l’impunité », mais souligne qu’il « importe que la justice pour d’autres crimes graves soit rendue ».
Saluant un « signal fort contre la destruction de biens culturels en général, et au Mali en particulier », la Minusma rappelle qu’elle est la « première opération de maintien de la paix à qui le Conseil de sécurité a confié la mission d’appuyer les autorités » dans la « protection du patrimoine culturel en collaboration avec l’Unesco ».
Le représentant au Mali de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), Lazare Eloudundou, a affirmé pour sa part à l’AFP que « ce qui est important pour les communautés c’est que ce procès soit allé jusqu’au bout ».
Le groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012 en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Un sondage Afrobaromètre révèle que 45% des Africains n'ont pas ou peu confiance dans les résultats des élections auxquelles ils participent. Un désaveu qui va grandissant ces dernières années, au fil des scrutins parfois douteux, des mouvements contestataires et des réélections controversées.
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Un jihadiste malien a été condamné mardi lors d’un verdict historique à neuf ans de prison par la CPI pour avoir démoli des mausolées protégés à Tombouctou, un jugement considéré comme un avertissement pour ceux qui détruisent le patrimoine de l’humanité.
Des dunes du Sahara à celles de la mer du Nord, au pied desquelles se dresse la CPI, le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable d’avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali) et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
« M. Al Mahdi, le crime pour lequel vous avez été reconnu coupable est très grave », a affirmé le juge Raul Pangalangan : « la chambre vous condamne à neuf années de détention ».
Après avoir plaidé coupable à l’ouverture de son procès à la Cour pénale internationale, cet homme aux petites lunettes avait demandé pardon à son peuple, assurant être « plein de remords et de regrets ».
Disant avoir été à l’époque sous l’empire de groupes jihadistes, il avait appelé les musulmans du monde entier à résister « à ce genre d’actions ».
Mardi, M. Al Mahdi, en costume gris, chemise blanche et cravate rayée, a écouté la lecture du jugement l’air concentré, hochant de temps en temps la tête. En se rasseyant après la lecture du verdict, il a mis une main sur son coeur.
« C’est un crime très, très grave », a réagi la procureure Fatou Bensouda : « c’est un crime de guerre et (ceux qui commettent ce crime) seront tenus pour responsables ».
A Tombouctou, des habitants se sont félicité de la décision des juges, y voyant « une leçon » et « un exemple ». En 2012, l’accusé « était comme Dieu sur Terre », a ainsi estimé Mohamed Issa Touré, jeune guide touristique à Tombouctou joint par l’AFP. « Aujourd’hui, on lui montre qu’il n’est rien. C’est bien pour l’exemple », a-t-il ajouté.
– Autres poursuites? –
Les juges ont affirmé que l’accusé, né vers 1975, était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.
En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des moeurs, il avait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
Ces mausolées abritent des personnages vénérés considérés comme des protecteurs de la ville et qui sont susceptibles d’être sollicités pour des mariages, pour implorer la pluie ou contre la disette.
Ce sont ces rites, contraires à leur vision rigoriste de l’islam, que les jihadistes ont tenté d’éradiquer, d’abord par la sensibilisation, avant d’en venir à la destruction des mausolées.
Ce jugement est « une étape historique dans la reconnaissance de l’importance du patrimoine pour les communautés qui l’ont préservé au fil des siècles et au-delà, pour l’humanité tout entière », a affirmé la directrice générale de l’Unesco, Irina Bokova, citée dans un communiqué.
Ce procès a vu une avalanche de primeurs: premier accusé à reconnaître sa culpabilité, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier jihadiste à être jugé à La Haye et le premier accusé dans le cadre du conflit malien.
Les ONG avaient néanmoins regretté au début du procès que les charges contre M. Al Madhi n’aient pas été élargies pour inclure les autres crimes reprochés à la Hisbah, dont des crimes de torture, de viols et la mise en esclavage sexuel de femmes de Tombouctou.
Human Rights Watch a ainsi appelé le Mali à « jouer un rôle plus actif » dans les poursuites pour des crimes de guerre sur son territoire, a indiqué l’ONG dans un communiqué. Amnesty, de son côté, a rappelé « les centaines de civils tués, torturés ou violés » et invité la procureure à continuer ses enquêtes.
Alors que de nombreux sites sont régulièrement détruits en Syrie ou en Irak, ce jugement envoie « un signal fort » contre la destruction de biens culturels, a affirmé dans un communiqué la Minusma, la mission des Nations unies au Mali.
Mais même si la liste des sites en danger ne cesse de s’allonger, d’autres poursuites ne seront pas évidentes. Ni l’Irak, ni la Syrie n’ont signé le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Sans décision de l’ONU, aucune enquête n’est possible.
Lancée en 2006 par un petit génie de l'informatique, la marque congolaise VMK propose des téléphones assemblés en Afrique pour un prix modique et entend bien s'étendre. Un reportage de "Réussite", l'émission coproduite par le groupe Jeune Afrique, Canal + et Galaxie presse.
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Des habitants de Tombouctou se réjouissaient mardi de la condamnation à neuf ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) d’un jihadiste malien pour la destruction de mausolées à Tombouctou, dans le nord du pays, y voyant une « leçon » et un « exemple ».
Aucune réaction de l’Etat à la condamnation du Touareg malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi n’était disponible dans l’immédiat, alors que le président Ibrahim Boubacar Keïta se trouvait au Gabon pour assister à l’investiture de son homologue Ali Bongo Ondimba.
« C’est bien fait pour lui. J’ai vu ce type ici pendant la crise (de 2012, NDLR). Il était comme Dieu sur Terre. Aujourd’hui, on lui montre qu’il n’est rien. C’est bien pour l’exemple », a estimé Mohamed Issa Touré, jeune guide touristique à Tombouctou joint par l’AFP.
« On a rendu justice à nos ancêtres. C’est important pour nous. Toucher aux mausolées de Tombouctou, c’est toucher à nos ancêtres », a-t-il souligné.
« C’est une bonne leçon qu’on vient de donner à ces fous. Il fallait même le condamner à au moins 25 ans de prison. Ce sont des aventuriers, et c’est comme ça qu’il faut les traiter », a déclaré Ali Maïga, président d’une association de jeunes de Tombouctou.
« Justice est rendue! On sait maintenant que les gens qu’on appelait +jihadistes+ n’étaient pas des dieux », a affirmé de son côté Mamadou Diallo, un enseignant.
En revanche, sur son compte twitter, le secrétaire Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia, pro-gouvernemental) a minimisé la portée de cette décision.
« La CPI, le filet qui ne prend que le petit poisson! », a-t-il écrit, en référence aux auteurs restés impunis de graves violations des droits de l’Homme au Mali depuis 2012.
La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) se félicite dans un communiqué d’une « avancée dans la lutte contre l’impunité », mais souligne qu’il « importe que la justice pour d’autres crimes graves soit rendue ».
Saluant un « signal fort contre la destruction de biens culturels en général, et au Mali en particulier », la Minusma rappelle qu’elle est la « première opération de maintien de la paix à qui le Conseil de sécurité a confié la mission d’appuyer les autorités » dans la « protection du patrimoine culturel en collaboration avec l’Unesco ».
Le représentant au Mali de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), Lazare Eloudundou, a affirmé pour sa part à l’AFP que « ce qui est important pour les communautés c’est que ce procès soit allé jusqu’au bout ».
Le groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012 en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Parlant de la situation qui prévaut à Kidal, Fhad fait un bref rappel des faits. Il dira qu’à partir du 11 août dernier, le Haut Représentant du président de la République pour la mise en œuvre des accords issus du processus d’Alger, a fait appel aux deux parties (CMA et GATIA) pour trouver une solution au conflit qui les oppose. Une rencontre a donc lieu en présence de la communauté internationale et de la MINUSMA.
Sur la situation militaire à Kidal
Fahad fait remarquer que le conflit qui oppose le GATIA et la CMA à Kidal a un lien avec leur statut sociologique: le GATIA est formé de Touaregs Imghads et la CMA de Touaregs Ifoghas et leurs relations n’ont pas été prises en compte par les accords d’Alger. Selon Fahad, le GATIA a tout fait pour que le problème soit discuté dans le cadre des accords mais que la CMA, toute-puissante à l’époque des négociations, s’y est opposée. La récente médiation entreprise à l’initiative du Haut Représentant du président de la République a été interrompue à cause de la Tabaski. En attendant, il a été demandé au GATIA et à la CMA un cessez-le-feu. « Mais dans la nuit du 15 au 16 septembre 2016, deux membres du GATIA ont été kidnappés par des combattants de la CMA à Intassedaït. Une patrouille du GATIA a été envoyée pour savoir ce qui se passe. Elle a essuyé des tirs de la CMA, ce qui a entraîné une reprise des hostilités », explique notre interlocuteur.
Fahad souligne la supériorité militaire du GATIA. Il affirme que la CMA a été contrainte d’abandonner, sans combat, de multiples positions. Le Comité des suivi des accords s’est alors réuni le mercredi 21 septembre à l’ex-CRESS de Badalabougou, Bamako. A l’issue de cette rencontre, la communauté internationale a demandé que le problème communautaire de Kidal soit résolu entre Maliens, qu’elle n’a pas mandat de s’en mêler et qu’elle se contentera de protéger les populations civiles contre d’éventuelles exactions.
Sur le détournement de l’aide humanitaire par la CMA et la partialité de la MINUSMA
Que pense Fahad du communiqué en date du 20 septembre où la MINUSMA l’accuse d’avoir violé les droits de l’homme en empêchant l’acheminement d’aides humanitaires à Kidal ? Notre interlocuteur s’inscrit en faux contre ces allégations. Il soutient que la MINUSMA cherche des poux dans la tête du GATIA car elle s’est rendu compte que la CMA a perdu toute capacité de combattre militairement le mouvement armé des Imghads. Selon Fahad, l’aide humanitaire est gérée à Kidal par une commission mise en place en 2012 par le groupe islamiste« Ansar Dine ».
« Lorsque la force française Serval a ramené le MNLA sur place, la commission a été élargie à deux ou trois représentants de ce groupe, mais la gestion reste la même. Nous avons découvert qu’au lieu de distribuer l’aide aux populations, celle-ci, une fois à Kidal, est divisée en trois parties: un tiers pour les membres de la commission, un tiers pour les groupes armés présents à Kidal, et l’autre tiers pour les populations civiles qui, d’ailleurs, se limitaient aux familles des responsables de la CMA, à l’exclusion des Imghads, pourtant majoritaires dans la ville. Ainsi, à Kidal, les Imghads n’ont jamais bénéficié de cette aide. Toutes les pharmacies locales sont la propriété des dirigeants de la CMA: elles sont ravitaillées avec des produits issus de l’aide dite humanitaire et les médicaments sont ensuite vendus aux populations qui étaient censées les acquérir gratuitement.
De plus, les recrutements du personnel des ONG et de la MINUSMA se font sur recommandations des leaders d’Ançar Dine et de la CMA. Tout dernièrement un employé de la Croix Rouge a été arrêté par la force française Barkhane en pleine préparation d’un attentat à Abeïbara ! Des employés de la MINUSMA donnent les coordonnés des bureaux de la MINUSMA aux terroristes pour qu’ils puissent les bombarder de roquettes. Nos parents Imghads ne sont pas recrutés ni par la MINUSMA, ni par les ONG à Kidal…
A partir du 22 juillet 2016, l’écrasante majorité des populations civiles ont commencé à quitter Kidal. La Plateforme à laquelle nous appartenons a distribué 250 tonnes de vivres à ces déplacés, sans distinction d’ethnie. Nous sommes allés voir le PAM (Programme Alimentaire Mondial) afin d’obtenir l’allocation d’une aide humanitaire régulière aux déplacés. Nous avons offert de sécuriser les convois d’aide depuis Gao car si l’aide était remise au Comité de gestion de Kidal, elle n’arriverait jamais aux populations bénéficiaires. Le PAM a accepté notre proposition. Il s’est engagé à appeler le GATIA chaque fois qu’un convoi devait acheminer de l’aide aux déplacés et réfugiés. Il était aussi convenu que la distribution de l’aide allait commencer par Anefis avant de se poursuivre à Kidal.
A notre grande surprise, un convoie dit humanitaire du PAM a voulu directement se rendre à Kidal sans que le GATIA en soit informé. Nos combattants l’ont alors intercepté. Nous avons été vraiment déçus que cette interception soit interprétée par la communauté internationale comme une violation des droits de l’homme ! Elle fait semblant d’ignorer que les populations originaires de Kidal vivent aujourd’hui hors Kidal et que l’aide qui leur est destinée est détournée par la CMA et ses alliés ».
Sur les exactions contre les civils
« On nous accuse aussi d’avoir tué des populations civiles: à ma connaissance, toutes les personnes tuées de part et d’autre l’ont été lors des affrontements sur le terrain », explique Fahad. Il rappelle que dans le cercle de Bourem que le GATIA contrôle depuis 2014, vivent des Idnanes qui ne se sont jamais plaints et qui cohabitent bien avec les Imghads. « Là, une seule fois on a poursuivi deux motocyclistes à partir d’un champ de bataille. Quand nos gens les ont atteints, ils ont brûlé les deux motos et laissé les deux Idnannes sains et saufs. Ce fait a été constaté par la MINUSMA et à part cela, aucun incident ne s’est produit, contrairement à ce qui se raconte ».
Fahad Almahmoud croit savoir que le GATIA est aujourd’hui accusé comme l’était, dans un passé lointain, l’armée malienne. C’est-à-dire sur la base de faits inventés et tendancieux. Il invite la MINUSMA et la CMA à éviter toute diffamation contre son mouvement. Le secrétaire général du GATIA assène: « La communauté internationale sait que le GATIA a été le dernier à prendre les armes; elle sait qu’auparavant, les Imghads ont parcouru toute la planète afin de sensibiliser les décideurs aux exactions qu’ils subissaient. L’objectif du GATIA aujourd’hui, c’est justement d’empêcher ces exactions de se poursuivre. Malheureusement, la communauté internationale ne se préoccupe que des seules plaintes de la CMA. Or, les civils de Kidal sont majoritairement des Imghads que nous voulons protéger contre la CMA ».
Abdoulaye Koné
Source : Procé verbal
Des habitants de Tombouctou se réjouissaient mardi de la condamnation à neuf ans de prison par la Cour pénale internationale (CPI) d’un jihadiste malien pour la destruction de mausolées à Tombouctou, dans le nord du pays, y voyant une « leçon » et un « exemple ».
Aucune réaction de l’Etat à la condamnation du Touareg malien Ahmad Al Faqi Al Mahdi n’était disponible dans l’immédiat, alors que le président Ibrahim Boubacar Keïta se trouvait au Gabon pour assister à l’investiture de son homologue Ali Bongo Ondimba.
« C’est une bonne leçon qu’on vient de donner à ces fous. Il fallait même le condamner à au moins 25 ans de prison. Ce sont des aventuriers, et c’est comme ça qu’il faut les traiter », a déclaré Ali Maïga, président d’une association de jeunes de Tombouctou, joint par l’AFP.
« C’est bien fait pour lui. J’ai vu ce type ici pendant la crise (de 2012, NDLR). Il était comme Dieu sur Terre. Aujourd’hui, on lui montre qu’il n’est rien. C’est bien pour l’exemple », a estimé Mohamed Issa Touré, jeune guide touristique à Tombouctou.
« On a rendu justice à nos ancêtres. C’est important pour nous. Toucher aux mausolées de Tombouctou, c’est toucher à nos ancêtres », a-t-il souligné.
« Justice est rendue! On sait maintenant que les gens qu’on appelait +jihadistes+ n’étaient pas des dieux », a affirmé de son côté Mamadou Diallo, un enseignant.
La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a salué un « signal fort contre la destruction de biens culturels en général, et au Mali en particulier », rappelant être la « première opération de maintien de la paix à qui le Conseil de sécurité a confié la mission d’appuyer les autorités » dans la « protection du patrimoine culturel en collaboration avec l’Unesco ».
Dans un communiqué, la Minusma se félicite d’une « avancée dans la lutte contre l’impunité », mais souligne qu’il « importe que la justice pour d’autres crimes graves soit rendue ».
Le représentant au Mali de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), Lazare Eloudundou, a affirmé pour sa part à l’AFP que « ce qui est important pour les communautés c’est que ce procès soit allé jusqu’au bout ».
Le groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui avaient pris le contrôle du nord du Mali en mars-avril 2012 en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale lancée en 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
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Cet article Vérone Mankou, le père du téléphone congolais est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
La condamnation à neuf ans de prison mardi d’un jihadiste malien pour avoir détruit des mausolées protégés à Tombouctou, constitue « un avertissement », a déclaré la procureure de la Cour pénale internationale (CPI).
Cette peine est un « avertissement à ceux qui commettent ces crimes ou ceux qui envisagent de les commettre, qu’il s’agit d’un crime sérieux », a affirmé Fatou Bensouda à l’AFP : « c’est un crime de guerre et ils seront tenus pour responsables ».
Le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi a été reconnu coupable dans la matinée par la CPI de crime de guerre pour avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali) et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Etant donné sa collaboration à l’enquête, ses remords et son plaidoyer de culpabilité, notamment, les juges ont décidé d’une peine de neuf ans de détention pour refléter, ont-ils assuré, de « la gravité » du crime commis.
« Je pense que le verdict est équitable et proportionnel étant donné toutes les circonstances de cette affaire », a ajouté la procureure.
« La Cour a reconnu que c’était un crime très, très grave et a reconnu l’impact qu’il a eu sur la communauté », a-t-elle dit, espérant que ce verdict « aura un effet dissuasif sur ceux qui commettent ces crimes ».
Les ONG avaient regretté au début du procès que les charges contre M. Al Madhi n’aient pas été élargies pour inclure les autres crimes reprochés à la Hisbah, la brigade islamique des moeurs qu’il dirigeait, dont des crimes de torture, de viols et la mise en esclavage sexuel de femmes de Tombouctou.
« Nous continuons nos enquêtes », a réagi Fatou Bensouda. « Nous enquêtons sur d’autres crimes et dès que nous aurons assez d’éléments de preuve qui peuvent être présentés aux juges, nous le ferons ».
Et alors que de nouveaux sites sont régulièrement détruits en Irak ou en Syrie, la procureure a répété ne « pas avoir compétence » dans ces deux pays, car ils n’ont pas signé le Statut de Rome, le traité fondateur de la Cour.
Avec son implantation récente aux Seychelles, le français AGS-Mobilitas réalise l'objectif qu'il s'était fixé à son arrivée en Côte d'Ivoire en 1993 : couvrir la totalité du continent africain, s'est-il félicité mardi à Paris.
Cet article Le déménageur Mobilitas vante son implantation dans les 54 pays africains est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
Othman Battikh, le mufti de la République, a émis une fatwa contre les mouvements de protestation sociale, appelant les Tunisiens à reprendre le travail et les études. Une intervention considérée comme "une ingérence" par une partie de la société civile.
Cet article Tunisie : le mufti de la République s’attire les foudres de la société civile en appelant à cesser les manifestations est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
Othman Battikh, le mufti de la République, a émis une fatwa contre les mouvements de protestation sociale, appelant les Tunisiens à reprendre le travail et les études. Une intervention considérée comme "une ingérence" par une partie de la société civile.
Cet article Tunisie : le mufti de la République s’attire les foudres de la société civile en appelant à cesser les manifestations est apparu en premier sur JeuneAfrique.com.
Un jihadiste malien a été condamné mardi lors d’un verdict historique à neuf ans de prison par la CPI pour avoir détruit des mausolées protégés à Tombouctou, un jugement salué par l’ONU et les ONG comme « un signal fort » contre la destruction de patrimoine culturel.
« M. Al Mahdi, le crime pour lequel vous avez été reconnu coupable est très grave », a affirmé le juge Raul Pangalangan ».
« La chambre vous condamne à neuf années de détention », a-t-il ajouté après avoir conclu à la culpabilité de l’accusé en raison de « sa participation directe à de nombreux incidents et son rôle en tant que porte-parole pour justifier les attaques dans les médias ».
Des dunes du Sahara à celles de la mer du Nord, au pied desquelles se dresse la CPI, le Touareg Ahmad Al Faqi Al Mahdi était accusé de crime de guerre pour avoir « dirigé intentionnellement des attaques » contre neuf des mausolées de Tombouctou (nord du Mali) et contre la porte de la mosquée Sidi Yahia entre le 30 juin et le 11 juillet 2012.
Après avoir plaidé coupable à l’ouverture de son procès, cet homme aux petites lunettes avait demandé pardon à son peuple, assurant être « plein de remords et de regrets ». Disant avoir été à l’époque « sous l’emprise » de groupes jihadistes, il avait appelé les musulmans du monde entier à résister « à ce genre d’actions ».
En costume gris, chemise blanche et cravate rayée, M. Al Mahdi a écouté la lecture du jugement l’air concentré, hochant de temps en temps la tête. En se rasseyant après la lecture de la sentence, il a mis une main sur son coeur.
– Autres poursuites? –
Les juges ont affirmé que l’accusé, né vers 1975, était un membre d’Ansar Dine, l’un des groupes jihadistes liés à Al-Qaïda qui ont contrôlé le nord du Mali pendant environ dix mois en 2012, avant d’être en grande partie chassés par une intervention internationale déclenchée en janvier 2013 par la France.
En tant que chef de la Hisbah, la brigade islamique des moeurs, il avait ordonné et participé aux attaques contre les mausolées, détruits à coups de pioche, de houe et de burin.
Cette brigade est accusée par des organisations des droits de l’Homme de s’être livrée à des crimes contre l’humanité, incluant des crimes de torture, des viols et la mise en esclavage sexuel de femmes de Tombouctou.
Bien qu’il soit « un message clair » contre la destruction de biens culturels, le jugement met en lumière « le besoin pour le Mali d’être plus actif dans les poursuites pour les crimes de guerre », a affirmé l’ONG Human Rights Watch dans un communiqué.
Les juges ont retenu plusieurs circonstances atténuantes en faveur d’Ahmad Al Faqi Al Mahdi, dont son admission de culpabilité, sa coopération, son empathie pour les victimes et ses remords ainsi que sa « réticence initiale à commettre les crimes ».
Ce procès, le premier pour destruction de biens culturels, a vu une avalanche d’autres primeurs: premier accusé à reconnaître sa culpabilité, Ahmad Al Faqi Al Mahdi est le premier jihadiste à être jugé à La Haye et le premier accusé dans le cadre du conflit malien.
Alors que de nombreux sites sont régulièrement détruits en Syrie ou en Irak, ce jugement envoie « un signal fort » contre la destruction de biens culturels, a affirmé dans un communiqué la Minusma, la mission des Nations unies au Mali. Celle-ci espère également que la décision des juges « mettra fin à l’impunité ».
Mais même si la liste des sites en danger ne cesse de s’allonger, d’autres poursuites ne seront pas évidentes. Ni l’Irak, ni la Syrie n’ont signé le Statut de Rome, le traité fondateur de la CPI. Sans décision de l’ONU, aucune enquête n’est possible.
Un détenu sénégalais tué il y a une semaine lors d’une mutinerie dans le principal établissement pénitentiaire de Dakar a succombé à des blessures par balle à la tête, selon le rapport d’autopsie cité mardi par les médias locaux.
Le ministre de la Justice Sidiki Kaba, qui s’est rendu samedi à la suite de cette mutinerie à la Maison d’arrêt et de correction (MAC) de Rebeuss, chroniquement surpeuplée, en raison notamment de détentions préventives excessivement longues, a annoncé la construction de deux nouvelles prisons d’une capacité totale de 2.000 places.
Le détenu tué, identifié comme Ibrahima Fall, 33 ans, avait été arrêté la veille de la Tabaski, l’appellation locale de l’Aïd al-Adha, pour recel présumé, après avoir acheté un mouton volé, selon des commerçants, et devait comparaître le 23 septembre, ont rapporté les médias sénégalais.
L’autopsie réalisée dans le cadre de l’enquête a révélé des « plaies thoraciques et crâniennes », ainsi que des « lésions cérébrales et hémorragies de grande abondance à la suite de coups et blessures par arme à feu », indiquent plusieurs médias, dont les quotidiens L’AS et L’Obs, et la radio privée RFM.
La mutinerie, à la suite d’un mouvement de grogne à Rebeuss contre la longueur des détentions préventives et les conditions carcérales, avait éclaté le 20 septembre, faisant un mort et 41 blessés (27 détenus et 14 gardiens), selon l’administration pénitentiaire.
L’établissement, construit en 1929 et d’une capacité de 800 places, comptait à ce moment-là quelque 2.000 détenus, avait indiqué le directeur de l’administration pénitentiaire, le colonel Daouda Diop.
Le ministre de la Justice a déploré dimanche qu’aucune prison n’ait été construite au Sénégal depuis l’indépendance en 1960, aucun des prédécesseurs de l’actuel président Macky Sall n’ayant souhaité engager de tels projets.