You are here

Lefaso.net (Burkina Faso)

Subscribe to Lefaso.net (Burkina Faso) feed Lefaso.net (Burkina Faso)
L'information en temps réel du Burkina, Médias, journaux, infos, direct, les dernières nouvelles, politiques.
Updated: 2 months 1 week ago

Burkina/Enseignement supérieur : « Les institutions privées n'ont pas les ressources nécessaires pour offrir une formation doctorale », Pr Aly Savadogo

Wed, 27/09/2023 - 01:15

Le 11 septembre 2023, le ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation a dénoncé, dans un communiqué, la délivrance des diplômes de doctorat à des étudiants par des Institutions privées d'enseignement supérieur (IPES). À travers ledit communiqué, il a été rappelé qu'aucune université privée n'a bénéficié de l'autorisation du ministère pour la formation et la délivrance de diplôme de doctorat unique et de PhD. Afin de mieux cerner la question au profit de ses lecteurs, Lefaso.net s'est entretenu le vendredi 22 septembre 2023, à Ouagadougou, avec le directeur général de l'enseignement supérieur, Pr Aly Savadogo. Selon lui, les IPES n'ont pour l'instant pas les ressources humaines et matérielles nécessaires pour offrir une formation doctorale.

Lefaso.net : Pouvez-vous nous présenter votre direction générale ?

Pr Aly Savadogo : La Direction générale de l'enseignement supérieur (DGESup) est une structure du ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation, qui veille à l'application de la politique du gouvernement en matière d'enseignement supérieur au Burkina Faso. Elle est organisée conformément au décret 2017/145/MERSI/SG/DGESup du 13 avril 2017 portant attribution, organisation et fonctionnement de la Direction générale de l'enseignement supérieur.

Elle comprend la Direction des institutions privées d'enseignement supérieur (DIPES), la Direction de reconnaissance de l'équivalence des titres et diplômes de l'enseignement supérieur (DRETDES), la Direction de l'assurance qualité de l'enseignement supérieur ( DAQES). À ces directions techniques s'ajoutent le service administratif et financier et la régie des recettes au niveau de la DGESup. Nous avons donc pour attribution la mise en œuvre des programmes de développement de l'enseignement supérieur.

Le ministère a publié récemment un communiqué disant que les institutions d'enseignement supérieur privées ne sont pas autorisées à délivrer des doctorats ; pourquoi ce communiqué ?

Si nous avons publié le communiqué, c'est bien parce qu'il y a eu un constat. Les universités privées ayant connaissance des dispositions qui régissent la formation du niveau doctoral unique et PhD n'ont pas appliqué les textes en vigueur. Et ce, malgré les correspondances qui leur ont été adressées pour les interpeller à cet effet. Les dispositions violées sont ici les articles 57 et 58 de l'arrêté n°2020-221/MESRSI/SG/DGESup du 7 janvier 2020 portant cahier des charges des institutions privées d'enseignement supérieur. Dans les différents arrêtés, on n'a jamais fait cas de la possibilité de formation doctorale par les universités privées. Tout ce qui est jusqu'à présent autorisé, c'est uniquement la formation du Master.

Parce que les universités privées au Burkina Faso sont apparues récemment dans les années 2000, contrairement aux universités publiques, à l'instar de l'université de Ouagadougou, devenue université Joseph-Ki-Zerbo, créée depuis 1974. C'est en vue d'informer l'opinion publique, les aspirants au doctorat, que nous avons publié ce communiqué. Car il y a de plus en plus de personnes intéressées par l'obtention du doctorat au Burkina Faso. Ce qui était donc de notre devoir en tant que garant de la qualité de l'enseignement supérieur.

Pourriez-vous davantage expliquer en quoi la délivrance de diplômes de doctorat par des institutions privées d'enseignement supérieur sans autorisation du ministère constitue un problème pour le système d'enseignement supérieur au Burkina Faso ?

Le Burkina Faso s'est résolument engagé dans la mise en œuvre de l'assurance qualité dans l'enseignement supérieur. Aussi, la crédibilité de notre pays en matière d'enseignement supérieur mérite d'être préservée face au risque de plus en plus de fraudes dans la délivrance des diplômes. On a eu des échos de diplômes contrefaits, de diplômes qui n'ont aucun ancrage institutionnel et qui ne sont point reconnus, etc. C'est pourquoi, depuis 2017, le ministère en charge de l'enseignement supérieur effectue des contrôles avec classement des IPES. Cela, afin de fournir à l'opinion publique et aux apprenants les éléments nécessaires d'appréciation pour être en mesure de faire le choix des écoles en connaissance de cause. Ce qui participe à la régulation du sous-secteur de l'enseignement supérieur privé qui respecte un service public.

« Les universités privées n'ont pour l'instant pas les ressources humaines et matérielles nécessaires pour l'encadrement au niveau doctoral », Pr Aly Savadogo, directeur général de l'enseignement supérieur

C'est pour cela que l'arrêté dont j'ai fait cas donne la possibilité aux IPES de s'affilier aux universités publiques qui ont une certaine expérience en la matière, afin de les accompagner dans ce sens. Mais j'insiste, sous conditions de conventions et d'affiliations.

Cependant, si l'on constate à un certain moment qu'il y a de la matière, une certaine expérience et la maîtrise de tout ce qui encadre le fonctionnement des écoles doctorales, l'on verra comment leur donner une autorisation avec évaluation à l'appui. Ce mécanisme est appliqué partout dans le monde. En outre, sachant qu'un diplômé de l'enseignement supérieur du Burkina Faso peut avoir l'opportunité de travailler à l'extérieur et que les recruteurs peuvent solliciter nos services pour authentifier le diplôme de l'intéressé, nous veillons à réguler le secteur. Ce qui entre dans le cadre de la protection des apprenants.

Existe-t-il des IPES habilitées à délivrer des doctorats au Burkina Faso ?

Il sied de mentionner que l'interdiction ne touche pas à la formation doctorale aboutissant à la délivrance de diplômes de doctorat d'exercice. Parce que tout simplement, nous avons des universités privées qui ont eu l'autorisation du ministère en charge de l'enseignement supérieur pour ouvrir des formations en sciences de la santé. Il n'y a pas de diplômes intermédiaires pour ces formations. Car lorsque vous y entrez, vous ne pouvez qu'en sortir avec un diplôme de doctorat d'exercice. Et il n'y a que deux universités qui ont eu cette autorisation.

Il y a des IPES qui croient que parce qu'elles ont des professeurs titulaires, elles sont alors capables de dispenser des formations doctorales. Non ! Ce n'est pas ainsi que fonctionnent les choses. Même si les IPES disposent de professeurs titulaires, peu importe leurs grades et expériences, cela ne leur donne nullement le droit de former des doctorants. Si des IPES estiment avoir les ressources pour dispenser des formations doctorales, elles peuvent approcher nos services techniques et formuler la demande pour voir comment est-ce qu'on peut les accompagner.

Note: ">Lire aussi : Burkina : Les Institutions Privées d'Enseignement Supérieur n'ont pas l'autorisation de délivrer des diplômes de doctorat

Y a-t-il des mesures spécifiques mises en place pour identifier et arrêter les IPES qui opèrent illégalement en proposant des formations doctorales non autorisées ?

En effet, des dispositions sont prises pour identifier et arrêter les IPES qui offrent des formations doctorales sans autorisation du ministère. À titre illustratif, l'on peut citer entre autres le décret 2018-1271/PM/MESRSI de 2018 portant organisation de l'enseignement supérieur. Il y a également, l'arrêté conjoint 2020-080-MESRSI-MINEFID du 20 mars 2020 relatif à la tarification et aux modalités de perception des recettes issues des prestations de certaines structures du ministère. Et il y a l'arrêté portant cahier des charges des IPES.

« La règlementation actuelle permet d'interpeller les IPES fautives et d'infliger même des pénalités en cas de manquement aux dispositions du cahier de charges »

Les sanctions peuvent aller jusqu'à la fermeture de l'IPES, si nécessaire. En outre, les sorties de suivi et de contrôle permettent de s'assurer du respect du cahier de charges par les IPES. Il faut noter que ces suivis et contrôle se font aussi dans l'optique d'accompagner les institutions qui ont l'ambition d'exceller. C'est pourquoi nous repartons auprès des IPES chez qui nous avons relevé des manquements pour que ceux-ci soient corrigés. Dès lors que ces IPES intègrent les corrections à apporter, elles se conforment aux dispositions en vigueur et enclenchent un meilleur fonctionnement au profit des apprenants. Et c'est l'enseignement supérieur du Burkina Faso qui gagne.

Qu'en sera-t-il pour ceux qui sont déjà détenteurs de doctorats de ces IPES ?

Si quelqu'un se forme dans une IPES qui n'est pas reconnue conformément à nos textes, cela signifie que ce dernier n'a pas bénéficié d'une bonne formation. Et c'est sûr que nous allons dire que le diplôme n'est pas reconnu. Et en disant cela, ce ne sera pas à l'avantage de celui qui a déjà obtenu un emploi. C'est dans cette dynamique que nous nous sommes engagés à faire de la prévention pour que les apprenants puissent opérer un meilleur choix des IPES conformément aux textes en vigueur. Normalement, quand on veut se former dans une école, on devrait prendre toutes les informations nécessaires avant d'aller s'inscrire. Qu'à cela ne tienne, certains peuvent dire qu'ils n'étaient pas au courant des dispositions du cahier de charges après s'être formés. Ils peuvent même expliquer qu'ils ne savaient pas que l'IPES en question n'était pas habilitée. Tout cela peut se comprendre.

Cependant, les juristes disent que nul n'est censé ignorer la loi. C'est comme une personne qui passe au feu rouge et qui dit qu'elle ne savait pas qu'il était interdit de passer. Toute chose qui est possible. C'est donc pour éviter ces désagréments que nous prenons le soin de communiquer et d'informer l'opinion publique pour que tout le monde soit au même niveau d'information. Nous avons interpelé les IPES concernées et leur avons demandé de nous faire le point des diplômés de doctorat unique ou PhD formés et la liste des personnes actuellement inscrites dans leurs établissements. Comme précise le communiqué, les diplômes de doctorat illégalement délivrés ne sont pas reconnus, normalement.

Toutefois, dans le cadre du dialogue social, comme le suggèrent certaines voix, on pourrait regarder comment résoudre le problème des personnes ayant déjà obtenu le diplôme. Nous verrons aussi ce qui peut être sauvé au niveau de ceux qui sont inscrits dans ces IPES. En vue de préserver les intérêts de ces diplômés, nous allons échanger avec les promoteurs des IPES pour sauver ce qui peut l'être sur la base des dispositions qui régissent le domaine.

Comment le ministère de l'Enseignement supérieur prévoit-il de collaborer avec les institutions d'enseignement supérieur et les parties impliquées pour assurer la conformité avec les réglementations en vigueur, afin de promouvoir l'excellence académique dans le pays ?

La bonne collaboration est justement le cheval de bataille de la DGESup et aussi de notre ministère de tutelle. Car c'est dans la fédération des forces et des ressources de notre pays à travers notre ministère que l'on parviendra à offrir aux citoyens un enseignement supérieur de qualité à même de favoriser le développement tant espéré.

Il faut déjà noter que plusieurs acteurs, notamment les partenaires sociaux et les IPES, sont impliqués dans les activités de notre ministère et, partant, de la DGESup, à travers les différentes commissions techniques chargées de statuer sur certains dossiers. Aussi, à travers des collaborations et des dialogues, nous pouvons améliorer la manière de faire dans notre structure.

C'est dans cette perspective qu'il y a un certain nombre d'associations des institutions privées avec qui nous échangeons pendant un certain temps. Nous sommes présentement en discussion dans le cadre du cahier de charges, pour la compréhension et la facilitation de certaines activités. Nous nous retrouvons souvent autour de la table de discussion lorsque les associations des IPES nous interpellent. Tout cela, dans le but d'améliorer la qualité de l'enseignement supérieur.

La question de la reconnaissance des diplômes par le CAMES polarise aussi les débats autour des diplômes délivrés par les instituts et universités privés ; est-ce l'État ou le CAMES qui garantit la fiabilité et la crédibilité d'un diplôme ? Comment cela fonctionne-t-il ?

Le CAMES (Conseil africain et malgache pour l'enseignement supérieur) est une structure sous-régionale qui travaille en étroite collaboration avec les pays membres dans le processus de reconnaissance des diplômes qui lui sont soumis. Mais sachez qu'avant de reconnaître un diplôme ou une offre de formation, le CAMES sollicite toujours l'avis du pays concerné pour s'assurer de la régularité du diplôme ou de la qualité de l'offre de formation soumise à son appréciation.
Parce qu'il y a aussi une question de souveraineté qui entre en jeu. Cela est aussi valable pour la graduation des enseignants au CAMES. Car pour obtenir un grade au niveau du CAMES, il faut d'abord que vous soyez dans une université reconnue par l'État. Et c'est votre université qui soumet votre candidature, parce que vous ne pouvez pas le faire vous-même. S'il est vrai qu'être reconnu par le CAMES est un label, avant de pouvoir l'être, il faut d'abord être reconnu par l'État.

« Vous ne pouvez pas aller au CAMES si votre pays n'a pas reconnu votre offre de formation ou votre IPES »

Quelle différence y a-t-il entre la reconnaissance des diplômes par l'État et par le CAMES ?

Il n'y a pas de différence. Puisque les diplômes reconnus par le CAMES sont d'abord reconnus par l'État. Les gens pensent qu'ils peuvent organiser clandestinement une formation et se faire reconnaître par le CAMES pour revenir ensuite dire au pays qu'ils sont reconnus par l'institution sous-régionale. Alors, ils doivent être reconnus par l'État. Non !

Quels sont les chantiers du ministère de l'Enseignement supérieur en matière d'amélioration du système d'enseignement supérieur privé au Burkina Faso ?

Le ministère a de grands projets en chantier dans l'objectif d'améliorer la qualité de l'enseignement supérieur. Ce sont notamment l'amélioration de la gouvernance administrative, académique et pédagogique. Parce que nous sommes persuadés que si la gouvernance est améliorée de façon générale, nous pourrons constater une certaine efficacité dans nos universités. Si nous entendons aujourd'hui parler des retards académiques, des chevauchements des années, cela est à mon sens lié à la gouvernance. Si nous parvenons à améliorer la gouvernance académique et pédagogique par une planification de toutes les activités à ce niveau, qui se réalisent dans de très bonnes conditions, c'est sûr que nous allons résorber ces retards.

L'autre chantier est celui de la connectivité dans toutes les universités. Les travaux dans certaines universités ont déjà démarré à cet effet. Car il est désormais question d'enseigner autrement, en se conformant au système Licence-Master-Doctorat (LMD). Ce qui nécessite d'offrir les moyens de pouvoir se connecter pour effectuer les recherches afin de compléter les cours dispensés en présentiel.

« Nous projetons que toutes les universités soient bientôt dotées d'une connexion internet »

Aussi, il faut noter parmi ces projets, celui dénommé le « Livre blanc de l'enseignement supérieur ». Il sera identifié dans ce livre toutes les difficultés du système en vue de faire des propositions à même de relever les défis de l'enseignement supérieur de qualité. Dans cette vision, nous avons demandé la collaboration et la participation de tous les acteurs qui peuvent aider l'enseignement supérieur à tendre vers la qualité. Nous allons d'ici là valider ce livre qui va contribuer à redonner à l'enseignement supérieur ses lettres de noblesse d'antan.

Au regard des difficultés relevées en termes de formation en présentiel dans les universités, nous avons innové en proposant les formations à distance. C'est pourquoi nous voulons développer l'Université virtuelle pour donner la possibilité à ceux qui sont à l'intérieur comme à l'extérieur du pays de se former dans les différents domaines prioritaires.

Nous travaillons par ailleurs à améliorer l'environnement d'une manière générale, pour tous les acteurs dans les universités. Nous travaillons par exemple à améliorer le dialogue social entre les administratifs, les enseignants, les étudiants ; en tout cas toutes les parties prenantes qui concourent à l'enseignement supérieur.

Propos recueillis par Hamed Nanéma
Lefaso.net

Categories: Afrique

Procès CCI-BF vs Martin Sawadogo : Le verdict renvoyé au 10 octobre

Wed, 27/09/2023 - 01:10

Le verdict du procès qui oppose la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina Faso (CCI-BF) à Martin Sawadogo était attendue ce mardi 26 septembre 2023. Mais après une journée passée à évacuer les dossiers inscrits à l'ordre du jour, le tribunal a renvoyé le délibéré à la date du 10 octobre 2023.

L'audience de ce mardi 26 septembre 2023 au Tribunal de grande instance de Ouagadougou à débuté aux environs de 9h10, en présence des parties au procès. Au perchoir, les six jurés du jour ont renvoyé une multitude de dossiers et jugé quelques prévenus. Quelques délibérés ont aussi été prononcés, mais celui qui oppose la CCI-BF à Martin Sawadogo devrait encore attendre.

"On a fait ce qu'on pouvait aujourd'hui. Je pense qu'il serait bon que l'on s'arrête là aujourd'hui" a lancé pour lever l'audience du jour, le président du tribunal, avant de renvoyer le verdict de l'affaire, au 10 octobre 2023. Il était 17h00.

En rappel, Martin Sawadogo est poursuivi pour des faits de diffamation et d'injures publiques contre les dirigeants de l'institution étatique. A l'audience du mardi 12 septembre 2023, les parties avaient été entendues par le tribunal et l'accusé soutenait entre autres que la CCI-BF était "un monstre au service des intérêts français". Des propos que l'institution assistée par Me Yves Somda a déplorés, rejetant en bloc les preuves avancées par Martin Sawadogo et soulignant qu'elles étaient non-fondées.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Coupe CAF : Les supporters de l'EFO crient à l'aide pour éviter le forfait de leur équipe

Wed, 27/09/2023 - 01:05

Les supporters de l'Etoile Filante de Ouagadougou (EFO) étaient face à la presse dans la matinée de ce mardi 26 septembre 2023 pour lancer un cri de cœur pour éviter le forfait de leur club en coupe de la confédération. A cinq jours de son match retour contre Rivers United du Nigeria prévu le 1er octobre 2023, l'EFO ne sait plus à quel saint se vouer. Après des demandes infructueuses des dirigeants auprès d'institutions et de particuliers, c'est au tour des supporters de sortir crier à l'aide. Faute de moyens, la reine des stades risque de signer forfait aux portes des phases de groupe.

Engagée en coupe de la confédération, l'EFO a d'énormes difficultés pour disputer ses matchs, faute de moyens financiers. Si le club a obtenu l'accompagnement du ministère des sports pour les billets d'avion pour son premier match au Sénégal et en Côte face à Casa Sports du Sénégal, le voyage sur Yamoussoukro pour le second tour des préliminaires face à Rivers United du Nigeria a été effectué en aller et retour en bus.

Le club a été informé de cette situation à 48h du déplacement. Malgré cette situation imprévue, des personnes et des institutions de bonne volonté ont contribué à la prise en charge des frais d'hôtels et de restauration et autres charges liées à l'organisation, selon Salif Kabré, président du comité des supporters de l'EFO.

Après un match nul 0-0 concédé face à Rivers United du Nigeria le 17 septembre 2023, l'EFO doit se déplacer à Port-Harcourt au Nigeria pour le match retour. Mais faute de moyens financiers, les bleus et blancs de la capitale risquent de signer forfait. Le besoin financier de ce voyage s'élève à 33 millions de FCFA. Sans cette somme, l'EFO ne pourra pas se déplacer et devrait renoncer à la compétition. Pour les supporters de l'EFO, il serait très difficile de se déplacer au Nigeria par la route.

Tout en déplorant le silence des autorités sportives autour des requêtes à cinq jours de la rencontre retour, les supporters de l'EFO appellent ces mêmes autorités sportives notamment le ministère des sports, la fédération burkinabè de football à trouver des solutions pour permettre au vainqueur de la coupe du Faso 2023 et représentant burkinabè en coupe de la confédération de pouvoir effecteur ce déplacement.

Salif Kabré, président du comité des supporters de l'EFO

« Au stade actuel, l'EFO n'a pas les moyens pour se déplacer. Nous représentons maintenant le pays, ça sera du gâchis de signer forfait. Nos dirigeants sont à bout de souffle. On a tellement contribué pour le premier tour et on n'a plus de ressources. Malgré la situation difficile du pays, nous demandons aux autorités de nous venir en aide parce que nous avons de fortes chances de nous qualifier pour les phases de groupe . L'EFO n'a pas encaissé de but et garde ses chances de qualification au match retour. Nous sommes à 90 minutes d'une qualification en phases de poule et hisser le drapeau burkinabè dans les stades africains », assurent-ils.

« On a joué notre partition lors de l'organisation du match aller, mais on est à bout, d'où la raison de cette conférence de presse. Nous n'avons jamais connu une telle situation, c'est la première fois. Mieux, il fallait prévenir les équipes avant le début du championnat que les représentants en campagne africaine ne bénéficieront plus de l'aide du ministère. Nous sommes tristes et nous nous remettons aux autorités sportives. C'est vrai que la situation nationale est difficile mais nous demandons de l'aide. Nos équipes n'ont pas de sponsors comme dans les autres pays pour prendre en charge ces frais. Un forfait sera une honte pour le pays », expliquent-ils.

En cas de qualification en phases de groupe, l'EFO pourrait s'en sortir avec une prime d'environ 250 millions de FCFA.

Mamadou Zongo
Lefaso.net

Categories: Afrique

Financement du développement local au Burkina Faso : Le Dr Wendnonghen Marc Zongo propose une approche basée sur les potentialités de chaque localité

Wed, 27/09/2023 - 01:00

Avec cette tribune, Dr Wendnonghen Marc Zongo, spécialiste en gouvernance / gestion du développement local et international, espère contribuer à alimenter la réflexion sur les alternatives possibles en matière de promotion d'un véritable développement endogène au Burkina Faso par l'entrepreneuriat, surtout dans la perspective de l'ère post-terrorisme.

Depuis quelques années, le Burkina Faso est engagé dans une dynamique de développement social et économique endogène. Dans la tribune qui suit et, à l'occasion de l'an 1 du MPSR 2, le Dr Wendnonghen Marc ZONGO apporte sa réflexion concernant les initiatives entreprises dans ce sens. Il propose, entre autres, une approche intégrée et basée sur les potentialités de chaque localité tout en prenant en compte la contribution du milieu universitaire. Il s'agit de la première d'une série que le Dr ZONGO propose au lectorat de leFaso.net en vue de contribuer à la marche du pays des Hommes intègres résolument tourné vers une ère post-terrorisme.

Le MPSR 2 et la promotion de l'entrepreneuriat au Burkina Faso

L'avènement du MPSR2 au pouvoir le 30 septembre 2022 est marqué par un intérêt croissant pour le développement endogène, c'est-à-dire un développement promu et entretenu par les burkinabè eux-mêmes et pour eux-mêmes et qui se base sur les innombrables ressources humaines, techniques et matérielles du pays. L'un des faits saillants de cette dynamique est sans équivoque l'entrepreneuriat communautaire qui mobilise toutes les forces vives du pays.

La mobilisation globale des citoyens de l'intérieur du pays et de la diaspora se traduit par un succès dans la collecte des ressources qui permettront de financer le développement dès maintenant et surtout pour les années à venir. Plusieurs secteurs d'activités sont concernés par l'entrepreneuriat communautaire. Il s'agit par exemple de l'extraction minière, ainsi que de la transformation et de la commercialisation des produits agricoles.

Notons aussi que d'autres initiatives sont en cours afin de soutenir ce développement endogène. Il s'agit principalement du financement de l'entrepreneuriat des jeunes, auquel nous nous intéressons dans cette tribune. Nous parlons des jeunes car ils constituent une frange importante de notre pays (70% de la population) certes, mais nous ne limitons notre pensée à cette catégorie. Nous pensons également aux femmes, aux filles et à toutes les autres couches sociales qui sont au cœur des priorités du Gouvernement de la Transition.

Le financement de l'entrepreneuriat des jeunes

Le financement de l'entrepreneuriat des jeunes a constitué de tous les temps un cheval de bataille pour plusieurs régimes successifs au Burkina Faso. Et pour cause, nous pouvons citer une panoplie d'organismes gouvernementaux créés à cet effet et qui ont traversé le temps. Sans être exhaustifs, nous pouvons citer le Fonds national de la recherche et de l'innovation pour le développement (FONRID), l'Agence pour la promotion de l'entrepreneuriat communautaire (APEC), le fonds d'appui aux activités rémunératrices des femmes (FAARF), le Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES) ou encore le Fonds d'appui aux initiatives des jeunes (FAIJ). À ceux-là s'ajoutent les Organisations non gouvernementales (ONG). Certains organismes sont récents (par exemple le FAIJ créé en 2007 et l'APEC créée en 2023), tandis que d'autres sont moins récents (par exemple le FAARF créé en 1990 et le FBDES créé en 1998).

L'ensemble de ces organismes et de ces ONG apporte, soit directement ou soit indirectement, des ressources financières aux promoteurs, et chaque organisme a son public cible, ses modalités d'accompagnement et ses principes. Notons aussi que certains sont financés ad intra, c'est-à-dire à travers des ressources financières collectées par les burkinabè eux-mêmes, tandis que d'autres sont financés ad extra, soit à partir de conventions de financement qui lient l'État à des bailleurs de fonds étrangers.

Le problème de pérennité des projets

Si ces organismes de financement et d'accompagnement ont permis de mobiliser d'importantes ressources financières au profit de l'entrepreneuriat des jeunes, force est de reconnaitre que plusieurs failles sont observables. L'une des failles notables est liée à la pérennité des projets financés. De fait, si plusieurs projets ont pu se pérenniser, cela ne semble pas être le cas pour une bonne partie d'entre eux. Plusieurs raisons peuvent expliquer cet échec.

Il s'agit notamment du manque d'encadrement en matière de gouvernance ou encore du manque de débouchés pour les néo-entrepreneurs. En effet, plusieurs entreprises créées sont parfois obligées de compter sur les marchés publics, l'État étant le plus souvent le principal client pour beaucoup d'entreprises. En conséquence, celles qui sont moins compétitives sont de facto exclues par la concurrence et elles sont vouées à disparaitre car ayant peu ou pas d'alternatives.

Une autre raison de l'échec mentionné semble être la centralisation des projets au niveau des grands centres urbains ou de pôles économiques, au détriment de certaines périphéries qui, bien souvent disposent de ressources naturelles sur lesquelles elles peuvent envisager leur développement.
La valorisation des ressources locales pourrait pourtant contribuer à une plus-value en termes d'employabilité et de réduction de la pauvreté. Abstraction étant faite de l'insécurité, l'inexistence d'infrastructures routières ou leur mauvais état dans certaines localités peut expliquer ce délaissement, surtout en période hivernale.

Le succès des différentes initiatives de financement en cours et à venir de l'entrepreneuriat – pour ne pas dire le développement endogène – semble devoir passer, non seulement par l'amélioration des infrastructures routières, mais surtout par l'élaboration d'un schéma harmonisé de développement axé sur les ressources propres à chaque localité. Chaque localité disposant de ressources qui la distinguent des autres localités, la mise en place de ce schéma devrait contribuer à un développement local inclusif, ce qui contribuerait également à réduire les inégalités entre les régions.

Par la présente, nous ne souhaitons pas remettre en cause les acquis engrangés à travers les stratégies de développement passées et en cours en matière de promotion de l'entrepreneuriat. Nous ne souhaitons pas non plus occulter ou remettre en cause la contribution remarquable du système universitaire au développement de notre pays en matière de développement. Notre but est de contribuer à alimenter la réflexion sur les alternatives possibles en matière de promotion d'un véritable développement endogène au Burkina Faso par l'entrepreneuriat, surtout dans la perspective de l'ère post-terrorisme. Nous savons donc compter sur l'indulgence du lectorat dans l'éventualité où certains termes pourraient être jugés inappropriés.

Élaborer et mettre en place un schéma harmonisé pour la promotion de l'entrepreneuriat au Burkina Faso à travers la prise en compte des potentialités de chaque localité

Le schéma harmonisé de financement de l'entrepreneuriat au Burkina Faso dont nous suggérons la mise en place à partir des potentialités de chaque localité peut être articulé autour de deux actions phares. La première action phare serait d'élaborer une cartographie des ressources spécifiques à chaque localité du pays. Cette cartographie permettra d'orienter les actions de financement de l'entrepreneuriat des différents organismes à partir de cette cartographie. En ce qui concerne la seconde action phare, elle est une conséquence de la première action, en ce sens qu'elle consiste à réorganiser le financement de l'entrepreneuriat en fonction des potentialités de chaque localité.

Cette seconde action suppose la décentralisation des structures nationales de financement et l'orientation des structures de financement internationales (les ONG) en fonction de ces potentialités. En clair, les actions des structures, qu'elles soient locales ou étrangères en matière de promotion de l'entrepreneuriat devraient s'intégrer dans le schéma établi.

Cette réorganisation devrait permettre de ‘‘fixer'' les jeunes dans leurs propres localités, par la génération d'emplois décents et de lutter ainsi contre l'exode rural. Ainsi, chaque région se verra mieux valorisée car pouvant envisager son propre développement en fonction de ses réalités sociales, économiques et culturelles. Cela devrait conduire à la mise en place de pôles de développement locaux qui pourront être fédérés aux niveaux provinciaux ou régionaux.

Le processus de sélection et de financement

Dans une logique d'interdépendance vertueuse et de complémentarité avec les initiatives en cours tels que les pôles de croissance et les projets financés par le truchement de l'actionnariat populaire, nous proposons le processus de sélection de projets ci-dessous. Basé sur la rigueur et la transparence, il est articulé autour des principaux points suivants :

a) Les jeunes bénéficient de formations en montage de plan d'affaires et en recherche de financement pour des projets spécifiques aux potentialités de leurs localités ;
b) Ces jeunes sont constitués en groupes de 2 à 5 personnes ;
c) Chaque groupe élabore un projet en suivant un canevas établi par un comité technique préalablement mis en place ;
d) Un concours annuel est organisé dans chaque localité afin de sélectionner les meilleurs projets à financer ;

e) Les projets à financer sont choisis dans une logique de complémentarité et d'interdépendance, de sorte à créer une chaine de valeur. Par exemple, la sélection d'un projet de production de mangues devrait être couplée à celle d'un projet de transformation de mangues, d'un projet de marketing et d'un projet de commercialisation du produit fini, ainsi que d'un projet de transport de cette denrée. Cette chaîne de valeur devrait permettre aux projets sélectionnés de se soutenir mutuellement et d'assurer leur survie dans leurs premiers moments d'existence, tout en permettant de créer des unités spécialisées dans des domaines précis, le tout pouvant faciliter la fluidité du processus d'un bout à l'autre de la chaîne.
f) Les projets qui n'auront pas été sélectionnés pourront constituer un bassin d'entreprises en incubation où ils pourront se perfectionner en vue des concours à venir.

g) Le financement est octroyé sur la base d'un prêt dont les modalités sont définies par les instances compétentes en la matière en tenant compte des critères de viabilité à court, à moyen et à long terme ;
h) Les jeunes entrepreneurs participent régulièrement à des formations ponctuelles sur divers sujets d'intérêt en lien avec l'entrepreneuriat ou d'autres sujets d'intérêts comme la gouvernance d'entreprise, l'économie sociale et solidaire, le bien commun ou encore la solidarité à l'africaine (l'Ubuntu) ;
i) Une plateforme numérique est mise en place pour faciliter une meilleure vulgarisation de la démarche ;

j) Les projets financés dans chaque localité sont constitués en réseaux ;
k) Le réseau des entreprises créées dans chaque localité est mis en relation avec les autres réseaux des autres localités ;
l) Chaque projet financé et chaque réseau local créé sont mis en relation avec le monde universitaire en vue d'être soutenu par la recherche et dans la logique d'une amélioration continue et d'une capitalisation des acquis.
m)

Le rôle crucial des universités dans la démarche

Nous nous attardons sur ce dernier point que nous estimons digne d'intérêt pour ce qui suit. Le développement de certaines régions du monde est fortement attribuable à l'étroite collaboration entre les principaux secteurs socioéconomiques comme la santé, l'éducation, la science et l'agriculture, d'une part, et les universités, d'autre part. La collaboration entre les universités et l'industrie fait d'ailleurs l'objet de plusieurs études (par exemple celle de Marc St-Pierre et Petr Hanel, 2005) . Cette collaboration est mutuellement avantageuse pour les deux parties, et entre les universités et la société de manière générale.

D'une part, la société constitue le terrain propice et par excellence pour réaliser la raison d'être des universités, celle-ci étant en partie la production d'une recherche actionnable. La recherche actionnable peut être perçue comme étant une recherche menée en fonction des besoins réels de la société et dont les résultats ont un incident direct sur l'amélioration des conditions de vie des populations, à travers notamment la proposition de solutions concrètes aux questions existentielles.

Cela suppose que les diplômés sont formés pour être avant tout sensibilisés sur les réalités de leurs propres milieux de vie et pour être au contact avec ces réalités et, pour ainsi dire, avec les forces et les fragilités des composantes de leur environnement immédiat. D'autre part et, en conséquence, la société voit dans les universités des structures crédibles qui, en plus de la production intellectuelle et scientifique, sont soucieuses du Bien Commun. La crédibilité de tout système universitaire semble donc dépendre avant tout de cela.

Le système universitaire au Burkina Faso

Le système universitaire du Burkina Faso a fait ses preuves en termes de recherche actionnable. En témoignent les forums organisés çà et là en vue de restituer les trouvailles de nos chercheurs. En partant de la machinerie agricole aux foyers améliorés sans oublier la production des semences améliorés, des évènements comme le Forum de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) en disent long sur la capacité du système universitaire burkinabè à proposer des solutions concrètes aux besoins de nos concitoyens.

Mais malgré cela, certains constats invitent à faire davantage. Par exemple, il n'est pas rare de constater que, même après plusieurs années de formation universitaire, des diplômés de certaines facultés soient incapables de dire avec conviction ce qu'ils sont capables de faire sur le terrain. Cela semble pour le moins paradoxal pour un pays qui dispose de tant de ressources naturelles et où tout est à construire.

Le chômage endémique qui affecte la frange jeune de la population en Afrique, en général, et au Burkina Faso, en particulier, n'est que la conséquence directe et inéluctable de certains systèmes de formation qui sont en déphasage avec la réalité de nos sociétés. La réforme de notre système de formation tant réclamée par les observateurs revêt donc une importance particulière, surtout dans la dynamique de refondation de notre État en cours.

Par exemple, comment peut-on comprendre que les diplômés de certaines facultés aient une parfaite maîtrise des grandes organisations financières internationales sans pour autant être capables de constater qu'il y a, dans les quartiers, de petits entrepreneurs (qui sont parfois même leurs parents) et qui ont besoin d'un minimum d'accompagnement afin de mieux gérer leurs trésoreries ? Si la connaissance de ces institutions est importante, il n'en demeure pas moins pour celle relative aux promoteurs des micro-entreprises qui sont parfois aux prises avec des difficultés de gestion et à qui nous devons notre scolarisation.

La connaissance du milieu socio-économique, et surtout des difficultés que rencontrent nos concitoyens entrepreneurs devrait à notre avis constituer une priorité pour les étudiants, car ce sont ces derniers qui doivent leur apporter des solutions concrètes.

Améliorer la collaboration entre les universités et les entreprises

Pour pallier cela, nous proposons que les entreprises qui seront financées soient de facto mises en relation avec les universités, plus précisément avec les facultés qui traitent des domaines d'intervention de ces entreprises. Cela permettra aux étudiants d'avoir des terrains pour mettre en pratique et adapter leurs connaissances théoriques et pour apporter ultimement des solutions aux problèmes organisationnels rencontrés par ces entreprises. Pour ces dernières, elles bénéficieront de l'expertise du monde de la recherche et leurs acquis seront capitalisés en vue de renforcer leurs performances des initiatives à venir.

En résumé

Le Burkina Faso est engagé dans un processus de refondation. La mise en place d'un système économique viable et inclusif semble constituer un aspect névralgique de ce processus, surtout la prise en compte des aspirations profondes des jeunes. Celles-ci peuvent se résumer en la quête d'une meilleure qualité de vie et le sentiment d'être utile à la Nation.

La promotion d'un entrepreneuriat basé sur la rigueur et la transparence et qui garantit à chaque jeune la possibilité d'innover et de mettre ses talents au service de sa localité et de la Nation peut être le gage d'une prise en compte de ces aspirations profondes. Ce n'est qu'à cette condition que la jeunesse burkinabè pourra être réellement le ‘'présent'' (c'est-à-dire un cadeau), non seulement pour aujourd'hui, mais aussi et surtout pour demain.

Wendnonghen Marc ZONGO, DBA, spécialiste en gouvernance / gestion du développement local et international.

Categories: Afrique

Burkina : Les 7es Journées vétérinaires posent la réflexion sur l'utilisation des médicaments vétérinaires

Wed, 27/09/2023 - 00:55

Les 7es Journées vétérinaires ont ouvert leurs portes ce 26 septembre 2023 à Ouagadougou. Organisées par l'Ordre national des vétérinaires du Burkina, elles vont se poursuivre jusqu'au 29 septembre. Elles sont une occasion de promotion de la profession vétérinaire mais aussi d'échanges autour de thématiques qui touchent la profession. La cérémonie d'ouverture a connu la participation effective du ministre de la santé et de l'hygiène publique, Robert Kargougou, patron de la présente édition.

Les 7es Journées vétérinaires se tiennent sous le thème « Les médicaments vétérinaires, enjeux et perspectives de leur utilisation pour la promotion des productions animales et la protection de la santé publique dans un contexte d'insécurité ». Utilisés dans le traitement des maladies animales, les médicaments vétérinaires peuvent constituer un danger pour la santé de l'homme si leur utilisation n'est pas faite dans les règles de l'art. A en croire le ministre de la santé et de l'hygiène publique, Robert Kargougou, plusieurs difficultés sont rencontrées avec ces médicaments. Il y a d'abord le fait que le circuit de distribution illégal empiète sur le circuit légal.

vue des participants à la cérémonie d'ouverture

Robert Kargougou précise que selon les études, 50 à 70% des médicaments vétérinaires consommés en Afrique ne transitent pas par les circuits autorisés. Il existe donc sur le marché une grande quantité de médicaments vétérinaires frauduleux. A cela, il ajoute le fait que « beaucoup d'acteurs sont devenus prescripteurs, vendeurs et utilisateurs de médicaments vétérinaires », et cela sans se référer aux structures habilitées. Une situation aggravée par l'insécurité qui favorise le développement du circuit illicite de distribution.

Robert Kargougou, ministre de la santé, affirme que 50 à 70% des médicaments vétérinaires utilisés en Afrique ne transitent pas par les circuits autorisés

Le président de l'Ordre des vétérinaires, Charles Dieudonné Mandé, déplore quant à lui, la vente et l'utilisation des médicaments vétérinaires par des personnes qui n'ont pas les compétences requises. Ceux-ci s'adonnent selon lui, à un mauvais dosage desdits médicaments ainsi qu'au non-respect de la durée indiquée du traitement. Les mauvaises conditions d'acheminement et de stockage des médicaments vétérinaires peuvent également altérer la qualité de ceux-ci.

Charles Dieudonné Mandé, président de l'ordre des vétérinaires soutient que l'utilisation inappropriée des médicaments vétérinaires peut conduire à des résistances aux antimicrobiens.

L'utilisation inappropriée des médicaments vétérinaires n'est pas sans conséquences. En effet, fait savoir Charles Dieudonné Mandé, lorsque l'homme consomme la chair des animaux sur qui les médicaments vétérinaires ont été mal utilisés, il peut développer des allergies ou encore une résistance aux antimicrobiens. Il soutient que si rien n'est fait, les antimicrobiens qui servent à soigner des maladies connues vont finir par se révéler inefficaces avec le temps.

C'est pourquoi ces journées vont constituer non seulement une occasion de réflexion sur la problématique des médicaments vétérinaires au Burkina Faso, mais aussi une tribune de sensibilisation sur l'achat des médicaments vétérinaires et leur bonne utilisation. Il faut noter que l'Ordre des vétérinaires a activement participé à l'élaboration de la stratégie nationale de contrôle des médicaments vétérinaires. Il compte, à l'issue de l'atelier, formuler des recommandations à l'endroit des autorités compétentes pour une meilleure connaissance et utilisation des médicaments vétérinaires afin qu'ils n'impactent pas négativement la santé de la population.

https://m.youtube.com/watch?v=QeqUVgnoc18

Les Journées vétérinaires seront meublées par différentes communications portant sur la réglementation et le circuit de distribution des médicaments vétérinaires ainsi que les conséquences de leur utilisation inappropriée sur la santé animale, la santé publique et sur l'économie nationale. Une exposition des acteurs de la santé animale se tient également en marge de l'événement.

En rappel, c'est en 1991 que l'Ordre des vétérinaires a été créé. C'est un organisme statutaire qui accompagne l'Etat dans la gestion administrative, réglementaire et disciplinaire de la profession vétérinaire. Il a en charge la promotion de la profession vétérinaire et le respect du code de déontologie.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
Colette Zongo (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina : "Enlèvement" de Sansan Anselme Kambou, la famille exprime son inquiétude

Wed, 27/09/2023 - 00:50

Ceci est un communiqué de presse de la famille Kambou, relatif à l'« enlèvement » d'un de ses membres dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 septembre 2023 par des hommes en armes accompagnés d'un féticheur.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Dans la nuit du mercredi 20 au jeudi 21 septembre 2023, des hommes en armes - accompagnés d'un féticheur portant des amulettes, faisant des incantations et portant une arme - se présentant comme des agents de l'Agence nationale de renseignement, ont enlevé notre fils, frère, époux et père Sansan Anselme Kambou. Ils l'ont extirpé de sa voiture et l'ont conduit vers une destination jusque-là inconnue.

Cela fait une semaine que nous sommes sans nouvelles de Anselme Kambou.

Les investigations auprès des Parquets près les Tribunaux de Ouaga I et Ouaga II ainsi que celui du Tribunal Militaire de Ouagadougou, n'ont révélé aucune procédure le concernant.

Cette situation - en même temps qu'elle suscite une crainte légitime que la sécurité de Anselme soit gravement menacée - constitue une source d'inquiétude et d'angoisse pour sa famille et ses proches.

Aussi, nous venons porter à la connaissance des communautés religieuses et coutumières, aux juridictions compétentes ainsi qu'à l'ensemble de la population cette situation difficile pour non seulement la famille, mais aussi, les collaborateurs et les proches de Anselme Kambou.

Dans l'espoir d'obtenir dans les plus brefs délais des nouvelles de Anselme Kambou, nous invitons les auteurs de cet enlèvement, à prendre toutes les dispositions pour garantir son intégrité physique et morale.

La famille

Categories: Afrique

Burkina/Arts plastiques : « Quand je peins, c'est pour délivrer un message », Laurent Nyanna artiste peintre

Wed, 27/09/2023 - 00:45

Laurent Nyanna, artiste peintre burkinabè, passionné de l'art a opté pour le dessin après ses études secondaires. Il était dans les locaux de Lefaso.net, le lundi 18 septembre 2023, pour parler de son métier de peintre, des difficultés rencontrées et des projets futurs.

Lefaso.net : Depuis combien de temps exercez- vous le métier de peintre ?

Laurent Nyanna : Le métier de peintre est d'abord une passion. J'ai commencé à m'exercer dès l'enfance, donc je peux dire que je suis un passionné du métier.

Qu'est-ce qu'un peintre ? Qu'est-ce qu'il fait concrètement ?

Le métier de peintre a plusieurs significations. Il y a des peintres en bâtiment, des peintres artistiques. Il y a plusieurs catégories. Mais côté artisanat, quand on parle d'un peintre c'est le beau, un peintre doit être en mesure de créer des choses attractives. Moi à mon niveau, c'est de l'art et quand je peins, c'est pour délivrer un message.

Quels sont les outils que vous utilisez habituellement pour réaliser vos dessins ?

En ce qui concerne les outils, cela dépend du support qu'on veut et surtout de la commande et de l'inspiration. J'utilise souvent des feuilles, des toiles, du bois et différents supports, même sur le carton et le mur.

Avez-vous reçu une formation quelconque ?

Je n'ai pas eu à suivre une quelconque formation comme je l'avais dit plus tôt. C'est la passion, c'est une auto formation. Quand je vois une œuvre, je vais vérifier sur les réseaux sociaux et je me forme à partir de là. Je suis particulièrement des artistes internationaux, je vois leurs créations comment, ils arrivent à faire et je m'applique à réaliser la même chose et petit à petit, cela prendra forme. J'apprends aussi à dessiner sur autre support. Là, je m'inspire de BAOBAB DES ARTS et sur les réseaux sociaux il y en a beaucoup, je ne peux pas vous donner un nom exact.

On remarque que vous faites plus dans les portraits pourquoi ce choix ?

Au début, je voulais réaliser des images expressives. Mais le problème, c'est le marché, parce qu'on n'est pas assez reconnus. Il y a des peintres, quand ils créent, cela prend. Mais nous, c'est difficile pour le moment. On a décidé donc de faire quelque chose de différent, c'est-à-dire les portraits. Je le fais souvent en stylo. Avant j'utilisais le crayon, mais dès que j'ai adopté l'outil stylo, j'ai encore plus de commandes.

Vous prenez combien de temps pour réaliser un dessin ?

Le temps dépend du format sur lequel on travaille. Par exemple, sur un format A5 qui est le petit format, on peut le faire en une journée. Et si vous me donnez un format de 70 centimètres sur 50, on peut prendre plus de temps : une semaine ou même un mois. Mais le plus souvent, nous prenons trois à cinq jours pour livrer nos commandes les plus simples.

Combien peut coûter une œuvre ?

On n'a pas un prix fixe. Cela dépend du client et de ce qu'il veut, on fait même des portraits gratuits.

Avez-vous des apprentis ou des assistants ?

Je réalise d'autres œuvres en dehors des portraits. Je travaille seul, mais j'ai créé un groupe WhatsApp pour des formations gratuites pour encourager les amoureux des dessins.

Quel regard portez-vous sur la pratique du métier de peintre au Burkina Faso ?

Le métier du peintre en particulier au Burkina Faso il y a beaucoup de chose à faire. L'artisanat en général a besoin de soutien. C'est difficile de regrouper le secteur informel. Il faut décoller pour pouvoir avoir une certaine visibilité, sinon l'artisanat nourrit parfaitement son homme. Il y a certains qui s'en sortent vraiment et y a d'autres qui ne s'en sortent pas. A travers ce métier j'arrive à subvenir aux besoins de ma famille et à mes propres besoins. Je ne peux pas dire que je suis très aisé mais ça va.

Quelles sont vos réalisations dont vous êtes le plus fier ?

J'ai eu à réaliser quelques portraits dont je suis particulièrement fier car j'ai eu beaucoup de retours positifs. Il y a par exemple le portrait de l'athlète Hugues Fabrice Zango qui a pris la toile en ce moment. Il y a aussi le portrait de maître Titinga Frédéric Pacéré que les gens ont aussi aimé et d'autres m'ont même contacté pour des commandes.

Qui sont vos clients ?

95% de mes clients me contactent à travers les réseaux sociaux.

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez couramment ?

En ce qui concerne les difficultés, y a le coût élevé du matériel. Nous ne possédons pas un local en tant que tel qui nous permet de bien faire notre travail. Il y a le manque de papier de dessins. Nous n'utilisons pas les papiers ordinaires, ce sont des papiers importés et l'accès est difficile vu que nous sommes des nouveaux dans le métier.

Quels conseils vous pouvez donner aux jeunes qui veulent emboiter vos pas ?

Pour être dans ce métier, il faut d'abord croire en soi et avancer doucement. Il est vrai que le début est difficile comme tout début car le métier demande du temps pour pouvoir devenir un professionnel du domaine. Il faut de la patience dans le travail surtout. Car même si tu apprends et que tu ne pratiques pas, c'est difficile. Donc il faut toujours s'appliquer pour épater les gens.

Avez vous des projets ?

Nos projets sont de réaliser de grandes œuvres pour le Burkina Faso, notre objectif c'est d'étendre notre savoir-faire dans le monde.

Salimatou Tianabou (Stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Conduite de la Transition : Le ministre d'Etat, Bassolma Bazié, échange avec la diaspora burkinabè vivant aux Etats unis

Wed, 27/09/2023 - 00:30

Le ministre d'Etat, ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Bassolma Bazié, et la délégation qui l'a accompagné pour la 78e session de l'Assemblée générale des Nations unies ont rencontré la diaspora burkinabè vivant aux Etats unis, le lundi 25 septembre 2023, à New_York.
L'objectif recherché est de donner comme d'habitude les nouvelles du pays aux compatriotes vivant à l'extérieur.

Ainsi, durant près de trois heures d'horloge, les échanges ont porté sur la situation politique et sécuritaire nationale ainsi que la question de la refondation de l'Etat.
Le ministre d'Etat, Bassolma Bazié, a fait un exposé sur les quatre piliers de la Transition et sur le Plan d'action pour la stabilisation et le développement (#PA_SD).
Il s'agit de la lutte contre le terrorisme et la restauration de l'intégrité territoriale, la réponse à la crise humanitaire, de la refondation de la crise et de l'amélioration de la gouvernance, d'œuvrer à la réconciliation nationale et à la cohésion sociale.

A l'issue de l'exposé du ministre, les préoccupations soulevées par les Burkinabè des Etats unis sont liées, entre autres, à la facilitation des investissements au Burkina Faso avec la création d'un guichet unique pour eux, la création d'un régime spécifique d'impôt pour faciliter les investissements, l'amélioration des services consulaires pour l'obtention rapide des passeports et des actes d'Etat civil, la protection des droits des Burkinabè à l'extérieur.

En plus de ces préoccupations, des questions d'actualité liées à la cohésion sociale, la création de l'Alliance des Etats du Sahel (#AES), la lutte contre le terrorisme, l'Agence pour la promotion de l'entrepreneuriat communautaire (#APEC), la fin de la Transition ont été abordées.

A ces questions, le ministre d'Etat et sa délégation ont apporté des éléments de réponse.
Au terme des échanges, la diaspora burkinabè a formulé des bénédictions pour la bonne conduite de la Transition par son président, le capitaine Ibrahim Traoré.

DCRP/MFPTPS

Categories: Afrique

Burkina/Suspension de "Jeune afrique" : L'UJPLA condamne cette série de suspensions et de fermetures d'organes d'information

Tue, 26/09/2023 - 21:40

Le gouvernement burkinabè a suspendu, le lundi 25 septembre 2023, le média "Jeune afrique", suite à la publication d'un article sur son site, intitulé « Au Burkina Faso, toujours des tensions au sein de l'armée », qualifié de « mensonger ». Par le communiqué ci-après signé de ce mardi 26 septembre 2023, l'Union des journalistes de la Presse libre africaine (UJPLA) condamne cette série de suspensions et de fermetures d'organes d'information et demande aux autorités de revoir leur position.

Communiqué de L'UJPLA A LA SUITE DE LA SUSPENSION DU JOURNAL PANAFRICAIN JEUNE AFRIQUE AU BURKINA FASO

L'Union des journalistes de la Presse Libre Africaine (UJPLA), organisation panafricaine de défense de la liberté de la presse et de la sécurité des journalistes partout sur le continent africain, a appris avec consternation que dans un communiqué en date du lundi 25 septembre 2023, le gouvernement du Burkina Faso a annoncé la suspension à compter de ce jour et ce jusqu'à nouvel ordre, de tous les supports de diffusion de l'hebdomadaire panafricain Jeune Afrique dans ce pays.
Selon les autorités Burkinabè, le journal s'est rendu coupable de publications jugées mensongères.

L'UJPLA rappelle que le 10 août dernier déjà, le gouvernement burkinabè avait suspendu, jusqu'à nouvel ordre, la diffusion des programmes de la Radio Omega pour avoir diffusé sur ses antennes « un entretien émaillé de propos injurieux » à l'encontre de la junte au pouvoir au Niger. Pour le gouvernement, cette radio avait pris certaines « libertés inacceptables avec l'éthique et la déontologie de la profession de journaliste et renie sa responsabilité » en tant que média.

L'UJPLA condamne avec la plus grande fermeté la dureté de tels propos tenus à l'égard du journal Jeune Afrique et cette serie de suspensions et fermetures d'organes d'information . L'UJPLA réaffirme son attachement à la liberté de la presse et au devoir d'informer des journalistes partout sur le continent. C'est pourquoi, l'UJPLA demande instamment aux autorités du Burkina Faso de revoir leur position et permettre aux journalistes d'exercer librement et avec professionnalisme leur métier tout en informant au mieux les lecteurs.

Fait à Abidjan, le 26 Septembre 2023
Le Président de l'UJPLA Yao Noël 00225 0707658888 noelyao2002@yahoo.fr

Categories: Afrique

Burkina/Énergie : La politique de management qualité officiellement lancée à l'ANEREE

Tue, 26/09/2023 - 20:52

L'Agence nationale des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ANEREE) a rendu publique la signature de la politique de management qualité, ce mardi 26 septembre 2023 à Ouagadougou.

Après deux ans de travaux pour la mise en œuvre de la résolution N°04 de l'assemblée générale des Etablissement publics de l'Etat (EPE), l'Agence nationale des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique (ANEREE) est inscrite désormais et officiellement dans la politique de management qualité.

La politique qualité constitue un cadre de référence pour toutes les actions des organisations en matière de qualité. Elle établit les orientations et les objectifs en matière de système de management de la qualité. « C'est dans une nouvelle dynamique de progression que nous nous sommes engagés. Cette dynamique va nous permettre de satisfaire les usagers, notamment les clients qui viennent bénéficier de nos prestations de service », a indiqué le directeur général de l'ANEREE, Tobouré Gandré.

Par cette politique qualité, l'ANEREE compte renforcer ses relations avec la clientèle, a confié Tobouré Gandré

Face au public composé de partenaires et de collaborateurs, le directeur général de l'ANEREE a lu les objectifs stratégiques de cette politique qualité. Il s'agit d'assurer la mise sur le marché des équipements de qualité et moins énergivores ; d'assurer une amélioration continue de la performance énergétique ; de maintenir et de renforcer les relations de partenariat et de confiance avec les parties intéressées et de développer et optimiser le capital humain.

Consommer le peu avec la qualité

Selon Mohamadi Billa, Président du conseil d'administration (PCA) de l'ANEREE, cette politique va apporter de la qualité dans les équipements énergétiques, surtout les équipements solaires. « Le marché du photovoltaïque est gangréné par des équipements qui ne sont pas de bonne qualité. Cette hygiène de qualité de l'ANEREE va élever le niveau », a-t-il affirmé.

Selon le PCA de l'ANEREE, Mohamadi Billa, la signature de la politique qualité est conforme à la norme ISO 9001 Version 2015

A en croire Mohamadi Billa, cette politique qualité va également donner un plus à la question de l'efficacité voltaïque. « Nous sommes un pays où nous avons des difficultés de production. Voilà, nous travaillons à ce que le peu de production que nous avons puisse être consommé avec la qualité », a-t-il précisé.

La politique qualité de l'ANEREE est dévoilée officiellement le 26 septembre 2023

Cette signature s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la résolution n°04 de l'assemblée générale des Établissements publics de l'état (EPE) en 2020. Il s'agit de l'implémentation de la démarche qualité dans les EPE. Pour Moussa Zongo de l'Association burkinabè pour le management et la qualité (ABMAQ), cette implantation a déjà commencé au niveau de l'ANEREE. La cérémonie du jour a consisté, pour le directeur général, à prendre l'engagement devant les partenaires.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Protection des réfugiés et demandeurs d'asile : Des acteurs du secteur privé sensibilisés sur leur rôle

Tue, 26/09/2023 - 20:24

La Commission nationale pour les réfugiés (CONAREF) et le Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (HCR) veulent jouer leur rôle en matière d'intégration socioéconomique des réfugiés et demandeurs d'asile au Burkina Faso. Un atelier de sensibilisation sur la reconnaissance des documents délivrés aux réfugiés et aux demandeurs d'asile a été initié à l'endroit des acteurs du secteur privé, le mardi 26 septembre 2023 à Ouagadougou.

Le Burkina Faso accueille depuis 2012, date du déclenchement de la crise malienne, des milliers de réfugiés sur son sol et ce, conformément à ses engagements internationaux en matière de droit d'asile. A la date du 31 août 2023, le pays compte 37 249 réfugiés et demandeurs d'asile dont 99% sont d'origine malienne. Toutes ces personnes bénéficient de la protection internationale au Burkina Faso qui leur donne droit à la délivrance de documents dont l'importance sur le plan de la protection légale n'est plus à démontrer.

Vue des participants

Afin de parvenir à une meilleure protection des réfugiés et demandeurs d'asile au Burkina Faso par la reconnaissance de leurs documents, un atelier relatif à la sensibilisation des acteurs du secteur privé s'est tenu le mardi 26 septembre 2023, à Ouagadougou. Au nombre de ces acteurs invités, il convient de citer des institutions de microfinance, des établissements bancaires, des opérateurs de téléphonie mobile, des sociétés commerciales… La protection internationale des réfugiés et demandeurs d'asile commence par une protection dite juridique et administrative et se manifeste par la délivrance de documents de leur Etat d'accueil qu'est le Burkina Faso.

Les participants lors de la cérémonie d'ouverture

« Quand on quitte son pays pour un autre Etat normalement, on doit se faire délivrer un certain nombre de documents. Le premier document que nous délivrons à un réfugié ou à un demandeur d'asile, c'est ce qu'on appelle l'acquis de droit. Naturellement, c'est un document qui lui permet de circuler sur le territoire national pendant au moins un an. Après, ce document doit être renouvelé. Mais les documents essentiels pour lesquels nous sommes appelés à échanger avec les acteurs ce matin concernent essentiellement la carte d'identité du réfugié qui est délivrée par l'ONI, la même structure nationale qui délivre la carte d'identité nationale. Il y a également, le titre de voyage du réfugié ou de la convention. Chez nous, nous l'appelons le passeport du réfugié qui est délivré à tout réfugié qui vit au Burkina Faso et qui le sollicite pour pouvoir circuler hors du territoire national », a indiqué le secrétaire permanent de la Commission nationale des réfugiés (SP/CONAREF), Oumarou Kologo. En temps normal, ces deux documents principaux sont utilisables auprès des établissements financiers, des banques et toutes autres structures et même pour se faire recruter.

Selon le secrétaire permanent de la CONAREF, Oumarou Kologo, c'est la conjugaison de l'action de l'Etat et de celle de l'ensemble des citoyens qui permet d'atteindre les objectifs de la protection internationale escomptée, au profit des réfugiés et demandeurs d'asile

Cependant, constate M. Kologo, « ils ne sont pas très bien reconnus par les acteurs privés. Nous avons également des échos comme quoi certains utilisant ces documents ont des difficultés à accéder à un certain nombre de services auprès de ces établissements financiers et de ces banques. Voici un peu la raison pour laquelle nous avons tenu à avoir ces échanges ».

Les raisons de la non reconnaissance de ces documents délivrés par l'État burkinabè sont variées. D'abord, ces documents ne sont pas habituels comme la CNIB, le passeport national. « Ce sont des documents destinés à des acteurs spécifiques qui ne sont pas aussi nombreux que ça. 37 000 réfugiés au Burkina Faso. Il faut comprendre que ce n'est pas tout le monde qui se fait délivrer ce document. Il va de soi que ces établissements ne connaissent pas ce type de document », a précisé M. Kologo.

La deuxième raison serait liée aux textes. Au niveau des téléphonies mobiles par exemple, un décret a été adopté en 2018 qui les oblige à ne reconnaître que certains documents. La CIR et le TVC ne font pas partie de ces documents, insiste le SP/CONAREF, avant de faire cette annonce : « Nous sommes en train de travailler avec le département en charge de la sécurité pour que ces textes puissent être révisés. La révision est d'ailleurs en cours ».

Éliane Ngarndoumal, administrateur associé de protection au UNHCHR, était présente à la cérémonie

Le présent atelier fera reculer l'horizon de l'ignorance, source de la majeure partie des maux qui minent la société burkinabè, estime M. Kologo. En effet, dit-il, « dès lors qu'il y a un bon entendement des rôles, l'Etat et les citoyens jouent chacun sa partition et créent ainsi un espace d'épanouissement des agents économiques dont l'aboutissement est l'essor économique de l'ensemble de la société. Il est donc très important que l'inclusivité et l'ouverture de l'espace économique soient les maitre-mots de l'action des parties prenantes afin d'éviter que certains agents économiques soient en marge du système ».

Il faut noter que cette rencontre n'aurait pas été possible sans le soutien du Haut-commissariat des nations unies pour les réfugiés (UNHCHR) à qui M. Kologo a réitéré ses remerciements pour la constance de son soutien multiforme et multidimensionnel. Elle est appelée à se renouveler, assure Éliane Ngarndoumal, administrateur associé de protection au UNHCHR. L'objectif étant de saisir le plus de structures possibles pour discuter des problématiques liés à l'accès des réfugiés à leurs prestations.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Maintenance du matériel ferroviaire : SITARAIL poursuit la rénovation de ses wagons-citernes et TC Jet dans ses ateliers

Tue, 26/09/2023 - 20:00

Entamée depuis janvier 2020, cette opération, qui concerne au total 202 wagons-citernes, consiste à une révision générale des citernes et des différents organes de remorquage, ainsi qu'à la reprise du revêtement, de la calligraphie et autres indications utiles.

A ce jour, 63 wagons-citernes ont déjà été traités et remis en service par les équipes de SITARAIL. L'objectif final de l'opération, selon l'entreprise, est de garantir la disponibilité du matériel nécessaire pour le ravitaillement du Burkina Faso.

Categories: Afrique

78e AG de l'ONU : Bassolma obsédé par le contexte sous-régional

Tue, 26/09/2023 - 20:00

Cbs L'iconoclaste, écrivain chroniqueur, décrypte à travers les lignes qui suivent le discours prononcé par le ministre d'Etat Bassolma Bazié à la tribune de l'ONU le 23 septembre 2023. Ce discours, il le juge globalement maîtrisé avec une gestuelle qui sied au contexte, une tonalité ironique, pathétique et ascendante, un style décomplexé et iconoclaste au parfum du discours de Sankara de 1984 à la même tribune.

Comme c'est la tradition, la grand'messe des chefs d'Etat s'est tenue cette année, du 19 au 26 septembre 2023 à l'ONU où les présidents se sont succédé au pupitre pour donner leur lecture sur la marche du monde. Pour le cas spécifique du Burkina Faso, c'est à Bassolma Bazié, ministre de la Fonction publique, qu'il a été échu la charge de représenter le président Ibrahim Traoré au pupitre. Après le grand oral qui a défrayé la chronique sur les réseaux sociaux, il convient de relever qu'en termes d'analyse, le discours du Burkina a été essentiellement axé sur la dénonciation des politiques occidentales et des errements des organisations, le procès de la France et l'affirmation de la souveraineté du Burkina.

En ce qui concerne le premier point, c'est avec emphase et de façon non exhaustive que la dénonciation a été faite. Ainsi, la responsabilité de la communauté internationale à travers ses organisations (ONU, Union africaine) dans la chienlit créée en Lybie et le refus fait au Niger quant au droit d'accès au siège des Nations Unies sont fustigés sans ambages. « Le Burkina Faso condamne fermement cette manœuvre sordide », clame Bassolma. Puis, c'est la politique de deux poids deux mesures des puissances occidentales qui est passée au crible à travers le qualificatif de « patriotes » conféré aux volontaires ukrainiens engagés dans la guerre russo-ukrainienne alors que ceux du Burkina sont traités de « milices » dans le cadre de la lutte antiterroriste.

A cela s'ajoute la même politique de la CEDEAO plus prompte à mobiliser en 2 mois, « 2 milliards de F CFA » dans son projet d'attaquer le Niger pour réinstaller au pouvoir le président déchu Bazoum alors que dans le cadre du G5 Sahel, elle n'a pu mobiliser que « 25 millions de dollars » pendant des années. La suite de la litanie des dénonciations est marquée par le blocage par les puissances occidentales des moyens de défense commandés par le Burkina pour sécuriser le territoire national. « Vous parlez de défense des droits humains, je vous invite donc à nous livrer incessamment nos armes pour la défense et la protection de nos populations meurtries », peste l'orateur.

S'agissant du 2e point, il est en lien direct avec le premier et constitue une suite logique de ce dernier à travers laquelle la puissance coloniale est publiquement déshabillée. Son rôle joué dans la crise libyenne, sa réticence à quitter le Sahel quand on lui demande « de déguerpir militairement », son rôle après le coup d'Etat de septembre 2022 pour imposer des larbins à la tête du Burkina, etc., sont passés au peigne fin. Véritable procès public où le président Macron a lui-même droit à la barre, à un cours d'histoire à travers la saignée humaine africaine qui a construit la gloire de la France. Sans oublier la découverte des « accords secrets avec la France » passés publiquement en revue au risque de hérisser le coq gaulois.

Ces deux points ont occupé environ 90% du discours prononcé et traduisent l'obsession née du contexte sous-régional avec laquelle le Burkina s'est rendu à la tribune de l'ONU. Et en matière de compréhension d'un discours, connaître le contexte dans lequel il a été écrit et prononcé est très capital. C'est pourquoi, au regard de la trajectoire politique empruntée par le Burkina depuis le putsch de Traoré et les rapports tendus entre le pays et certains de ses partenaires, il n'est pas étonnant que ce soit avec une telle posture de révolté, de nègre-marron obsédé par les défis du moment que le Burkina s'est rendu à l'ONU.

Le nombre de fois illimité avec lequel le mot « France » et des chiffres relatifs à la dette de sang ont été employés dans le discours, est révélateur à lui seul du sentiment de dégoût que suscite l'Hexagone auprès des autorités burkinabè. Cette posture qui confère au discours un caractère objectif et subjectif, n'est pas anodine. Bassolma et les siens savent bien que la jeunesse africaine et en particulier burkinabè est sensible à ce style à la Sankara auquel elle a été biberonnée et sur les traces duquel ils dirigent le Burkina.

Et ce n'est pas le fait du hasard si Bassolma « lance un appel vibrant et solennel à tous les peuples d'Afrique à se mobiliser dans la fraternité et solidarité africaine ». Cette posture jointe à cet appel et le nombre de fois incalculable avec lequel les mots « peuple », « patrie », « patriote », « populations », etc. ont été employés, procèdent d'une volonté de s'attirer la sympathie de l'opinion à la fois nationale et internationale pour une bouffée d'oxygène au moment où des « tentatives de coups d'Etat sont en élaboration » contre la transition. Une obsession et posture tout à fait légitimes mais qui frisent la radicalité qui commande le Burkina à s'assumer.

Un discours dont la prédominance a été marquée par des accents diatribiques

Ainsi, le 3e point relatif à l'affirmation de la souveraineté du pays s'inscrit en droite ligne de la posture sus-citée. Cette affirmation se dégage de l'expression du refus de la docilité chère à tout nègre-marron. « … nous indiquer des partenaires à fréquenter et des conduites à tenir. Nous disons non », « Le Burkina Faso liera de façon souveraine ses partenariats avec qui il veut », voilà les passages du discours qui attestent de la volonté du pays de s'affranchir du joug des puissances impérialistes. Participe aussi de cette affirmation, la dénonciation « des chaînes d'aliénation économique, sécuritaire et socioculturelles » dont les Burkinabè sont eux-mêmes coupables et à propos desquelles le discours ne dit pas suffisamment comment en sortir.

Même si un clin d'œil fut furtivement fait à l'Alliance des Etats du Sahel, à l'Initiative d'Accra et au Plan d'action pour la stabilisation et le développement, on peut tout de même déplorer le fait que la part belle n'ait pas été suffisamment faite au chapitre relatif aux actions entreprises sur le plan national dans le sens de l'opérationnalisation de cette souveraineté. Quoi de plus normal dans un discours dont la prédominance a été marquée par des accents diatribiques à l'endroit des puissances occidentales. De ce constat, il se dégage un véritable déséquilibre dans le traitement des points cités.

Pour terminer, l'exercice du discours a été globalement maîtrisé avec une gestuelle qui sied au contexte, une tonalité ironique, pathétique et ascendante, un style décomplexé et iconoclaste au parfum du discours de Sankara de 1984 à la même tribune ; le tout dans un discours ampoulé à la fois direct et rapporté. « Ils ont négocié le maintien des relations afin que le capitaine Ibrahim Traoré mette en œuvre ce qu'ils décideront… L'ayant aussi refusé au nom de… ».

Ce passage du discours au style rapporté procède d'une volonté de mettre en exergue de façon emphatique la bravoure du jeune capitaine à la tête de l'Etat. Enfin, comme tout discours, celui prononcé par Bassolma a sa part de subjectivité, d'objectivité et de subjectivité objectivante.

Cbs L'iconoclaste
Ecrivain chroniqueur

Categories: Afrique

Burkina : 1000 métiers à tisser pour les femmes déplacées internes de dix régions

Tue, 26/09/2023 - 19:28

La ministre de la solidarité, de l'action humanitaire, de la réconciliation nationale, du genre et de la famille, Nandy Somé/Diallo, a lancé le projet « 1000 métiers à tisser au profit des femmes déplacées internes des régions à forte concentration de PDI au Burkina Faso ». C'était ce mardi 26 septembre 2023 à Ouahigouya, dans la région du Nord.

Le Burkina Faso est en proie au terrorisme depuis quelques années. Une situation sécuritaire difficile qui a causé un déplacement important des populations de plusieurs localités du pays. Ces déplacés internes, bien souvent, comptent sur la solidarité des populations hôtes et du gouvernement.

Convaincu qu'il est nécessaire de rendre ces déplacés internes, notamment les femmes, plus résilientes, le ministère de la Solidarité nationale et de l'action humanitaire a initié le projet « 1000 métiers à tisser au profit des femmes déplacées internes des régions à forte concentration de PDI au Burkina Faso ».

Les femmes sont sorties nombreuses pour prendre part au lancement du projet

D'un coût global de 721 740 000 FCFA, ce projet est mis en œuvre avec l'appui financier de la coopération japonaise à hauteur de 646 749 240 FCFA. Il vise à équiper et à renforcer les capacités techniques des femmes et jeunes filles déplacées internes en tissage de pagnes, en maintenance des technologies de tissage et à les doter en fonds de roulement pour leur installation. Grâce à ce projet, le ministère de la Solidarité et de l'action humanitaire souhaite contribuer à l'autonomisation économique des femmes et des jeunes filles déplacées internes de dix régions à forte concentration de personnes déplacées internes au Burkina Faso que sont le Sahel, le Centre-nord, le Nord, l'Est, la Boucle du Mouhoun, le Centre-est, le Plateau central, le Sud-ouest, les Hauts Bassins et le Centre.

Visite de l'association de femmes qui produit et vend du compost

Et ce, afin de renforcer leur résilience et qu'elles contribuent au développement socio-économique du pays, surtout qu'à en croire la ministre, les femmes et les jeunes filles constituent à elles seules, plus de 29℅ des déplacés internes. Elle précise par ailleurs que le projet ne s'adresse pas qu'aux femmes et filles déplacées internes, mais également aux populations hôtes vulnérables qui accueillent chez elles les déplacées.

Un projet salué à sa juste valeur par les bénéficiaires

Mariam Mandé, prenant la parole au nom des bénéficiaires, a remercié le ministère pour ce projet qui leur permettra d'être financièrement autonomes et leur permettra d'abandonner la mendicité et de quitter la situation de vulnérabilité dans laquelle elles se trouvent.

« Nous les femmes, sommes très heureuses pour ce projet. Avant, nous mendions, mais à partir d'aujourd'hui, c'est fini. Nous remercions le ministère de la Solidarité pour ce projet qui va nous permettre de nous prendre en charge ainsi que nos familles », a déclaré la représentante des bénéficiaires.

La ministre a visité le site de formation des femmes en tissage et teinture

Le président de la délégation spéciale de la commune de Ouahigouya, Botetessan Bonou, a lui également exprimé sa reconnaissance aux plus hautes autorités du pays qui ont permis que ce projet voit le jour pour le plus grand bonheur des déplacées internes et des populations hôtes. Il a souligné qu'à la date du 31 mars 2023, selon les statistiques du SP/CONASUR, la région du Nord comptait 256 060 déplacés internes et la seule commune de Ouahigouya en comptait 147 134. Ce projet revêt donc un intérêt particulier pour la région du Nord.

Après le lancement officiel du projet, la ministre a eu l'occasion de visiter le site de formation des femmes au sein de la Maison de la femme de Ouahigouya. Comme dans les autres régions, elles seront formées en teinture, en tissage, en commerce digital et microfinance. À l'issue de la formation, elles seront organisées en coopératives simplifiées pour leur mise en réseau et bénéficieront d'une dotation en matériel de tissage, de fonds de roulement et de subventions pour prendre part aux foires nationales, régionales et internationales.

Mme Nandy Somé/Diallo a tenu à rappeler aux bénéficiaires que malgré la rareté des ressources due à la situation difficile que traverse le pays, le gouvernement a tenu à financer ce projet pour faciliter le relèvement économique des femmes et filles. Elle exhorte donc les femmes à être assidues à la formation et à faire bon usage du matériel qui leur sera octroyé à la fin de leur formation.

Nandy Somé/Diallo exhorte les bénéficiaires à être assidues à la formation

La ministre a également visité le site de production de compost de l'Association de développement durable des femmes déplacées internes, réfugiées et hôtes du Yatenga. Une activité rentable qui permet à la centaine de femmes membres de l'association de se prendre en charge, mais qui n'est pas sans difficultés. Elles ont donc fait part de leurs doléances à la ministre qui a promis de les examiner et d'y trouver des solutions.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/ Agence de l'Eau du Nakanbé : 45 nouveaux membres du comité de Bassin installés

Tue, 26/09/2023 - 18:35

Les nouveaux membres du comité de Bassin de l'Agence de l'eau du Nakanbé ont été installés ce mardi 26 septembre 2023 à la Chambre de commerce, d'industrie et de l'artisanat du Plateau central.

Ils sont en tout 45 membres, à raison de quinze membres par collège, qui ont été installés. Ils auront la charge de veiller à la bonne santé d'au moins 800 barrages et retenues d'eau, selon le gouverneur du Plateau central, Sy Assétou Barry. D'après elle, les membres du comité installés sont désormais les potentiels gardes des ressources en eau. « Autour de la ressource eau, vous avez une multitude d'acteurs qui interviennent. Cependant, nous avons pu constater que de plus en plus, il y a des dégradations des ressources en eau et il est important que l'on puisse préserver ces ressources pour le bonheur des générations actuelles. C'est conscient de tous ces défis que le gouvernement a décidé de s'engager dans une démarche de gestion intégrée des ressources en eau », a-t-elle expliqué.

Sy Assétou Barry, gouverneur du Plateau central.

Les trois collèges du comité de Bassin sont, détaille le gouverneur du Plateau central, le collège des représentants de l'Etat, le collège des représentants des collectivités territoriales et le collège des représentants des différentes catégories d'usagers de l'eau.

Pour le directeur général de l'Agence de l'eau du Nakanbé David Kam, l'agence contribue à la libération des berges. « Quand les gens sont au niveau des berges et utilisent des produits toxiques, cela amène la pollution des ressources en eau. Quand vous prenez le comité de bassin qui vient d'installer ses nouveaux membres, il y a des usagers qui font partie pour contribuer à sensibiliser leurs membres. Le comité de bassin est composé de trois collèges parmi lesquels le collège des usagers qui concerne tous ceux qui travaillent dans le domaine agricole, piscicole, qui utilisent l'eau et qui sont des relais pour permettre à l'Agence de l'eau de pouvoir atteindre ses missions essentielles. Comme vous le savez, cet espace a plus de 800 ressources en eau. Quand nous prenons cette zone, nous avons le barrage de Ziga qui approvisionne à 80% la ville de Ouagadougou et cela crée des difficultés s'il y a la pollution », a indiqué David Kam.

David Kam, directeur général de l'Agence du Nakanbé

Carine Daramkoum
Salimatou Tianabou (stagiaire)
Lefaso.net

Categories: Afrique

Projet transfrontalier Burkina - Côte d'Ivoire : Le PNUD et l'UNICEF plaident pour une extension après un bilan à mi-parcours satisfaisant

Tue, 26/09/2023 - 18:06

Ouagadougou abrite, ce mardi 26 septembre 2023, une rencontre de haut-niveau de suivi du projet transfrontalier Burkina-Côte d'Ivoire intitulé « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ». Organisée par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD) et le Fonds des nations unies pour l'enfance (UNICEF), cette réunion vise, entre autres, à apprécier la mise en œuvre du projet, à tirer les leçons, à porter le plaidoyer pour son extension et à formuler des recommandations sur les préoccupations des populations.

« Nos espaces frontaliers sont aujourd'hui confrontés à de nombreux enjeux et défis liés notamment à la sécurisation des frontières et des espaces frontaliers, à l'accès aux services sociaux de base et au développement des espaces transfrontaliers », a déclaré Salimata Dabal, secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières (CNF), représentant le ministre en charge de l'administration territoriale, Émile Zerbo, à l'ouverture de la réunion. Cette situation a conduit le PNUD et l'UNICEF à lancer en juillet 2022, le projet « Renforcer la gouvernance des zones frontalières pour consolider la cohésion sociale et prévenir les conflits ».

Renforcer la cohésion sociale et prévenir les menaces

Financé par le Fonds pour la consolidation de la paix des nations unies (PBF), à 4 millions de dollars US (plus de 2,6 milliards FCFA), le projet transfrontalier Burkina-Côte d'Ivoire vise à réduire la vulnérabilité des populations des zones frontalières entre le Burkina Faso et la République de Côte d'Ivoire en vue de renforcer la cohésion sociale, lutter contre l'insécurité, les déplacements involontaires de populations et prévenir les menaces liées à l'influence accrue des groupes armés.

Une vue des participants des deux pays présents à la réunion

Quatorze mois après le lancement officiel dudit projet dans le village de la Léraba en République de Côte d'Ivoire, les acteurs se sont donné rendez-vous à Ouagadougou pour le bilan à mi-parcours. Selon la secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières, Salimata Dabal, « ce projet contribue au renforcement des liens de coopération, de solidarité et de fraternité, gage d'un espace transfrontalier où règnent la paix et la cohésion sociale ».

La secrétaire permanente de la Commission nationale des frontières (CNF),Salimata Dabal a présidé la cérémonie

15 600 bénéficiaires directs touchés au Burkina Faso

Dans son discours, Mariana Stirbu, représentante adjointe, UNICEF Côte d'Ivoire, a indiqué que le projet en Côte d'Ivoire couvre les régions du Bounkani et du Tchologo avec plus de 20 000 personnes ayant bénéficié des interventions ciblées dans les deux régions. Et au Burkina Faso, il couvre quatre communes que sont Niangoloko et Niankorodougou dans la région des Cascades et Kampti et Boussoukoula dans la région du Sud-ouest. Au Burkina, il a touché près de 15 600 bénéficiaires directs, y compris les populations hôtes et les PDI, dont 40% de femmes.

Renforcement des capacités des forces de défense et de sécurité

Elle s'est réjouie des résultats engrangés au Burkina Faso. Il s'agit, entre autres, des travaux d'infrastructures avec des installations solaires réalisées au profit des FDS des quatre communes cibles du projet, le renforcement des capacités opérationnelles des postes frontières des communes cibles à travers la fourniture de matériel informatique, de mobilier ainsi que de motos.

Mariana Stirbu, Représentante adjointe, UNICEF Côte d'Ivoire, a égréné les acquis du projet

Il y a eu également la construction de six points d'eau (et deux autres sont en cours de finition) permettant ainsi de réduire la distance à parcourir et le temps d'attente pour les femmes des localités cibles (Salentene, Nerfindougou, Bodana, Kpapira, Bonkoulou-Torkaoun, Sikati).

Plus de 800 enfants ont bénéficié d'un accompagnement social personnalisé et les jeunes engagés ont été mobilisés pour la cohésion sociale dans les villages à travers des clubs de jeunes ambassadeurs pour la paix.

Défis liés à la prise en charge des réfugiés

A en croire la représentante adjointe, UNICEF Côte d'Ivoire, le projet doit faire face à de nouveaux défis générés par l'évolution du contexte sécuritaire, aussi bien en Côte d'Ivoire qu'au Burkina-Faso. Il s'agit, selon elle, de la prise en charge des réfugiés, de la gestion du bétail des réfugiés, de la gestion des ressources naturelles (orpaillage, parcs et réserves), de la criminalité transnationale et de la prolifération et la circulation illicite des armes.

Elle a plaidé auprès du Fonds pour la consolidation de la paix des nations unies pour une extension du coût du projet pour parachever et consolider les acquis, mais aussi aplanir les insuffisances.

Les partenaires ont plaidé pour une extension du coût du projet

Mettre l'accent sur les infrastructures sociales de base

Selon Salimata Dabal, les acteurs de mise en œuvre du projet sont à féliciter. « Il a fallu faire du « faire-faire » à travers des ONG et c'est une très bonne chose. Ce sont des acteurs sur place qui ont mis en œuvre ce projet », a-t-elle souligné.

Pour la reconduite du projet, elle a souhaité qu'un accent soit mis sur les services sociaux de base et que les services en charge de la gestion des frontières des deux pays puissent cibler des projets transfrontaliers qui puissent profiter aussi bien aux populations du côté de la Côte d'Ivoire que du Burkina Faso.

Le directeur des affaires générales du ministère de la sécurité intérieure, Berthé Bouabari

Pour une mutualisation des ressources

Le directeur des affaires générales au ministère de la Sécurité intérieure ivoirienne, Berthé Bouabari, a indiqué qu'au regard des défis à relever, de la pluralité des domaines à adresser et de la multiplicité des acteurs, il est nécessaire de créer une synergie et de mutualiser les ressources en impliquant à tous les niveaux du projet des parties prenantes.

Les participants ont posé pour la postérité

« Cette implication exige la prise en compte des structures en charge des frontières, de la conception des projets aux activités de suivi-évaluation en passant par la mise en œuvre », a-t-il indiqué avant de laisser entendre que les acquis du projet seront renforcés et reversés lors de la mise en œuvre de la politique nationale de gestion intégrée des frontières en cours d'adoption par le gouvernement ivoirien.

Fredo Bassolé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Lutte contre le mariage d'enfants : Les acteurs satisfaits des résultats du projet "Mon Corps. Ma Décision. Mes Droits"

Tue, 26/09/2023 - 17:30

L'ONG Save The Children a procédé le mardi 26 septembre 2023 à Bobo-Dioulasso, à la clôture de l'atelier portant sur le projet "Mon Corps. Ma Décision. Mes Droits : Réduire les mariages d'enfants précoces et forcés (MEPF) en Sierra Leone et au Burkina Faso".

L'atelier a pour objectif de faire un bilan de la mise en œuvre du projet débuté en 2020 et qui a pris fin en 2023. Les principaux résultats du projet ont aussi été présentés, de même que ses principaux succès et limites ; les principaux défis qui ont marqué la mise en œuvre du projet ; les effets induits par le programme dans les deux régions d'intervention…

Le projet MEPF en Sierra Léone et au Burkina Faso a été mis en œuvre par Save the Children et ses partenaires MAIA et Munyu dans les régions des Hauts-Bassins et des Cascades.

Ce programme, financé par Affaires mondiales Canada à plus de cinq milliards de francs CFA, a pour objectif de renforcer la capacité des adolescentes à déterminer leur propre avenir et à exercer leurs droits humains égaux, notamment en ce qui concerne le mariage et la grossesse en Sierra Leone et au Burkina Faso.

Vue des participants

Le projet vise par ailleurs à accroître le pouvoir de décision des adolescentes, y compris les plus marginalisées, en matière de mariage et de grossesse ; améliorer l'environnement social pour que les adolescentes, y compris les plus marginalisées, puissent prendre leurs propres décisions en matière de mariage et de grossesse ; et renforcer l'environnement institutionnel pour accélérer l'action sur l'égalité des sexes.

Au terme du programme, il s'agit, pour les acteurs de mise en œuvre et leurs partenaires, de faire un bilan des principales réalisations, d'apprécier les effets induits par l'action, d'où la tenue du présent atelier.

Serge Andriamandimby, représentant de Save The Children

Joanie Portelance-Galarneau, représentant l'ambassade du Canada, a exprimé sa satisfaction sur le projet qui a permis de nourrir une collaboration fructueuse entre Save The Children, les ministères concernés et tous les autres partenaires impliqués qui ont créé un environnement favorable au changement. Elle cite en exemple les 30 espaces sûrs qui ont été mis en place dans la région des Cascades et des Hauts-Bassins pour que les filles et les garçons puissent participer à des programmes sur les compétences de vie, les normes de genre et la santé sexuelle et reproductive avec des intervenants formés.

Les résultats du projet bâti sur trois piliers, se présentent comme suit, selon Serge Andriamandimby, représentant de Save The Children. Les activités du pilier 1 « Accroître le pouvoir de décision des adolescentes, y compris les plus marginalisées, en matière de mariage et de grossesses », ont permis d'accroître le pouvoir de décision des adolescentes en matière de mariage et de grossesse. Il a également contribué à renforcer la participation des enfants, particulièrement des filles et adolescentes, à la promotion de leurs droits à travers diverses activités de plaidoyers et de sensibilisation.

Joanie Portelance-Galarneau, représentant l'ambassade du Canada

Le pilier 2 intitulé « Améliorer l'environnement social pour que les adolescentes, y compris les plus marginalisées, puissent prendre leurs propres décisions en matière de mariage et de grossesse » a pour sa part permis le changement de mentalités et de comportements au sein des communautés.

Enfin, le pilier 3, « Renforcer l'environnement institutionnel pour accélérer l'action sur l'égalité des sexes et la prévention du mariage d'enfant précoce et forcé » qui s'est déroulé sur la base d'activités de plaidoyers conduites par les enfants bénéficiaires du projet a permis à ces derniers de s'adresser aux autorités régionales.

Kadisso Kindo, représentante des bénéficiaires

Serge Andriamandimby souligne que malgré ces résultats engrangés par le projet, la situation des enfants et adolescents du Burkina Faso demeure préoccupante aussi bien en matière de santé, d'éducation et de leur participation à l'amélioration de leurs droits. « C'est ensemble que nous parviendrons à l'amélioration du bien-être des adolescents, notamment en santé sexuelle et reproductive, et en les protégeant contre toutes les formes de violences dont ils sont victimes, y compris le mariage précoce et forcé des enfants », dit-il.

Kadisso Kindo, 16 ans, représentante des bénéficiaires, a pour sa part remercié les initiateurs du projet au regard de son impact positif. « Grâce aux enseignements reçus et aux formations dispensées à nos communautés pour renforcer la sensibilisation, nous avons pu grandir en tant qu'individus et en tant que collectivité », explique-t-elle.

Le projet a permis, selon Armande Sanou, chargée du projet, de renforcer les connaissances de plus de 12 000 adolescents, filles et garçons dans les 30 espaces sûrs, et plus de 1 500 acteurs communautaires dont 150 leaders coutumiers et religieux. Il y a eu également 60 membres de la communauté formés et identifiés comme des champions d'égalité et de genre, 600 groupes communautaires de femmes et de filles qui ont mené des activités de sensibilisation au sein de leurs communautés à l'endroit des parents, de la communauté entière.

Haoua Touré
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Financement du développement : « Il faut que chaque citoyen comprenne qu'il est un bailleur de fonds », déclare Mory Sanou

Tue, 26/09/2023 - 16:04

Mory Sanou est enseignant d'éducation physique de formation (EPS) à la retraite. Il est bien connu dans le milieu du sport pour avoir occupé successivement les postes de directeur technique national à la Fédération burkinabè de football (FBF), directeur de cours au comité national olympique, directeur général des sports et plus de vingt ans enseignant à l'INJEPS actuel l'ISSDH. A la retraite depuis 2019, M. Sanou, s'est lancé dans l'écriture. Il a sur le marché deux œuvres qui sont : « Le sport et le développement : réseaux et institutions » et « Le sport et le développement : le rôle modèle de l'école ». Dans cet entretien qu'il a bien voulu nous accorder, il revient sur le contenu de ces livres, les motivations qui l'ont conduit à les sortir, entre autres. Lisez-plutôt !

Lefaso.net : Vous êtes à la retraite depuis 2019. Qu'est-ce qui vous occupe présentement ?

Mory Sanou : Ce qui m'occupe maintenant, c'est la vie de famille. Je m'intéresse aussi à l'économie numérique notamment au marketing de relation. Je poursuis aussi ma passion qui est le sport. Je suis également consultant en appui conseil dans des organisations de jeune et dans des ONG de la place.

Lefaso.net : Vous vous êtes également lancés dans l'écriture. Combien d'œuvres avez-vous sorties ?

M. S : J'ai deux livres déjà édités et plusieurs manuscrits. Je n'ai pas encore décidé de les publier. Le premier c'est « Sport et développement : réseaux et institutions ». Le deuxième c'est « Sport et développement : le rôle modèle de l'école ». Le premier livre est beaucoup plus technique. Il démontre comment le sport peut être organisé depuis les quartiers jusqu'au niveau de l'élite national comme international. Dans ce livre, je donne deux exemples d'organisations et de décentralisation de structures, notamment la Fédération burkinabè de football (FBF), qui s'occupe d'un sport beaucoup plus populaire et connu par tous. Comment on peut l'organiser jusque dans les quartiers, les villages pour qu'il y ait un lien pour une bonne circulation des ressources humaines, du bas vers le haut et des ressources financières du haut vers le bas de façon consciente ?

Ces exemples sont donnés pour démontrer comment les gens peuvent s'organiser, une fois qu'ils ont lu l'œuvre, mettre en place des structures sportives de proximité, opérationnelles.

Je donne par exemple un modèle de jeu qui inculque des valeurs sociales qui sont en train de se perdre aujourd'hui. Les enfants jouent plusieurs matchs tout en changeant des partenaires. Ils peuvent être adversaires au premier match, partenaire au deuxième match ainsi de suite. Donc, personne ne choisit son partenaire ou son adversaire. Cela est déterminé par une fiche. Cela correspond à ce que nous vivons dans la vie pratique. Parce que dans la vie pratique, personne ne choisit ses parents, ses enfants, ses voisins et ses collègues de service. Mais vous devez collaborer ensemble pour atteindre des résultats. Si nos enfants, dès le bas âge, pratiquent ce jeu, cela va leur inculquer des valeurs qui vont rester définitivement.

Si dans toutes les écoles du Burkina Faso cela est appliqué, on a de fortes chances de donner de vraies valeurs aux enfants pour l'avenir de la communauté. Dans le deuxième aspect de ce livre, je parle des conditions qui peuvent permettre le développement communautaire. Aujourd'hui, nous vivons une crise sociale marquée par l'insécurité et tout ce qui va avec. Si on recherche les causes de ces crises-là, il y a certains facteurs qui les favorisent, notamment les facteurs religieux, les facteurs politiques. Il est important que les gens aient une compréhension juste des concepts, alors chacun pourra se positionner et agir de façon efficace et profitable pour tous. Les gens aiment dire qu'ils sont apolitiques ou non religieux. Pourtant, la politique est une notion neutre qui s'applique à tous les secteurs de développement. En effet il y a la politique agricole, la politique sportive, etc. En fait, la politique, c'est se fixer des objectifs et réunir les moyens, les stratégies pour les atteindre ; ainsi que les mesures d'évaluation.

Le problème c'est ce qu'on nous a amené à considérer comme politique ; notamment la démocratie avec les partis et la conquête du pouvoir. C'est là le souci. Dans ce système donc, les citoyens donnent le droit de gérer leurs biens matériels, financiers et moraux à d'autres citoyens ; ceux-ci voyant l'immensité du patrimoine à gérer, les cachent aux populations qui les leurs ont confié. C'est un jeu de cache-cache qui se passe autour des biens de la population, entre les différents partisans organisés généralement en deux blocs : les tenants du pouvoir et leurs opposants en face ; avec les syndicats qui perturbent le jeu. Le peuple qui fait la politique réelle (agricole, économique etc.), est privé de la gestion effective de ses moyens et ressources.

Lefaso.net : De quoi parle le deuxième livre intitulé : « Sport et développement : le rôle modèle de l'école » ?

M. S : Pour ce qui concerne le deuxième livre, il parle du sport et développement avec le rôle modèle de l'école. Ici, j'explique que l'école est l'incubateur du développement communautaire. Tout passe par l'école étant donné qu'il est le lieu par excellence d'apprentissage. En plus, il faut comprendre que la notion d'école s'étend à tous les aspects de la vie communautaire en tant que situation d'apprentissage. Il est envisagé ici, comment développer un secteur de développement qui est le sport, à partir de l'école, en liaison avec d'autres secteurs. Inculquer certaines valeurs aux élèves qui sont la base de la communauté ; et impliquer les populations environnantes dans la vie et la gestion de l'espace communautaire qu'est leur école. Il s'agit donc, de s'appuyer sur ce modèle-là pour transmettre les bonnes valeurs aux enfants. Toutes choses qui vont favoriser une vie communautaire plus pratique, harmonieuse et responsable.

Lefaso.net : Qu'est-ce qui vous a motivé à éditer ces livres ?

M. S : J'ai édité ces livres pour contribuer à la cohésion sociale. Faire connaitre le sport à sa juste valeur. Parce que, le sport, c'est une entreprise. Il faut que les gens comprennent que c'est une entreprise. C'est un endroit où on travail et quand on travail, on construit quelque-chose. Ensuite, c'est une école en tant que lieu de formation, d'apprentissage et de transmission de valeur et de biens. J'ai donné un exemple de transmission de valeur ci-dessus. Quand vous prenez l'enseignement, c'est le sport seul qui est appelé « éducation physique et sportive ».

On éduque les populations dès leur plus jeune âge dans la pratique du sport. Le troisième élément, le sport crée le marché, c'est l'économe. Quand il y a une activité sportive d'envergure, cela attire les gens, créant ainsi un espace de communication, de circulation de biens et services. Il s'agit de savoir organiser cela de façon efficace et régulière. Le constat est que le sport est relégué à un second rôle. Tandis que si on le prend au sérieux, non seulement c'est une entreprise, une école et un créateur de marché. Si nous revenons à l'être humain lui-même, c'est le premier capital, en terme économique. Parce que c'est lui qui produit. Le sport battit l'être humain. Quand vous voyez la plupart des sportifs, ils ont un bon physique, un bon mental. Quand vous allez dans les centres de formations, vous voyez les jeunes ont très peu de timidité. Le livre est très pratique. Nous comptons organiser des conférences à cet effet, pour inviter les gens à le mettre en pratique.

Lefaso.net : Dans un des chapitres, vous parlez de l'origine et la nature du développement de l'homme. Est-ce que vous pouvez nous en dire plus ?

M. S : Le développement, c'est porter à son niveau le plus parfait ou bien augmenter la quantité. Il peut être bon comme il peut être mauvais. Lorsqu'une maladie se développe, elle aboutit à la mort. Cela pour attirer l'attention sur le fait que tout ce qu'on appelle développement n'est pas forcément bon. Voici pourquoi malgré les avancées dans plusieurs secteurs, l'humanité s'enfonce de plus en plus dans l'insécurité et bien d'autres fléaux. L'homme est au centre du développement, il est important de savoir qui est l'homme ? D'où il vient ? Ou il va ? Dans la vie pratique, on voit plus le physique et on s'intéresse plus à cela par rapport à l'esprit qui anime le physique.

La compréhension de l'être essentiel est importante pour pouvoir agir selon cet être essentiel. Donc, il faut que l'homme comprenne qui il est et s'il se développe, qui il doit devenir. Cette méconnaissance est la cause de majorité, sinon de tous les problèmes que nous vivons aujourd'hui dans notre communauté humaine. C'est à ce niveau que tous les hommes sont égaux sans exception. Chercher à résoudre toute autre inégalité est un combat vain. La véritable lutte contre la corruption c'est résoudre ce problème d'obéissance. La bonne compréhension de cette vérité améliorerait certainement les rapports humains sur la présente terre appelée à être détruite très bientôt. Le développement actuel de l'humanité, se fait sous le contrôle de la parole de corruption initiale de Satan ; ce qui explique l'insécurité de plus en plus diversifiée. En effet, l'ignorance et le mépris de la parole de Dieu est croissante et surtout dans les milieux religieux se réclamant de Dieu ; cela n'est ignoré par personne.

Lefaso.net : Un autre aspect évoqué dans ton livre, c'est le financement du développement. Comment doit se passer le financement, de façon générale ?

M. S : Le financement du développement doit partir de chaque homme. Tous ceux qui sont concernés doivent comprendre qu'ils sont le capital de départ. Ce que les gens doivent comprendre, si vous avez 5 francs, vous avez un début de 1 million. Si la gestion de ces 5 francs est faite de façon communautaire, c'est à dire en réseaux ; elle sera rentable. Je donne un exemple : si 20 millions de Burkinabè cotisent chaque jour 5 francs cela fait combien de francs par jour qui peut être déposé dans une banque ? Les spécialistes en finance savent quels intérêts cela peut produire au bout d'un certain temps. Je parle en ce moment de bailleurs de fonds locaux. Que chaque citoyen comprenne qu'il est un bailleur de fonds. Le citoyen doit comprendre que l'Etat, c'est lui.

Il faut leur faire comprendre que le territoire national du Burkina Faso est la partie qui a été attribuée à une population que nous sommes. Ce territoire a été subdivisé en régions, en provinces, en villages et la plus petite partie de ce territoire-là, c'est la parcelle familiale. L'homme étant corps, âme et esprit, le corps physique est sa portion de terre (son état) productrice de richesse. Il est important que les populations s'organisent par quartier et voisinage pour faire face aux défis qui s'annoncent de plus en plus compliqués, avec l'appui conseil des employés de l'Etat, ceux du secteur privé et des ONG.

Lefaso.net : Vous avez également abordé la question de l'unité nationale. Le sport peut-il-aider à cela ?

M. S : Le sport naturellement rassemble les gens sans aucune distinction. Pour ce qui concerne la question de l'unité nationale, il y a trois facteurs d'unité naturels. Le premier, c'est la famille. Elle unie les gens de façon naturelle, ensuite Il y a le quartier et le troisième, c'est la profession. En consolidant ces trois facteurs on peut aller véritablement vers une unité nationale. Ceci est tributaire du système de gouvernement et du leadership communautaire. Le système mondial actuel (la démocratie) imposé à l'Afrique, l'a été pour son pillage et son maintien sous domination. Ainsi donc, quel que soit la bonne volonté des dirigeants d'origine africaine, ils ne pourront que perpétrer l'exploitation et le maintien des populations dans la précarité, s'il n'y a pas une réforme profonde, impliquant chaque citoyen. Je parle donc de leadership d'identification qui consiste à faire réfléchir et agir chaque citoyen comme leader au sommet et à la base.

Le développement communautaire pourra ainsi se faire de façon participative, en partant des petites communautés aux grandes. Organiser naturellement les populations par voisinage, pour prendre en charge leur développement par une école intégrée. Les consultations des populations, doivent suivre le même principe ; ce qui permettra d'économiser de fortes sommes déployées pour des recensements, élections et autres activités dites démocratiques. Dans le livre, je dis que les partis politiques tels que conçus ne peuvent pas faire la cohésion sociale ; les maux liés à leur existence sont éloquents à cet effet. Je propose même leurs disparitions à terme. Si on met l'accent sur les trois facteurs d'unité naturelle, une unité nationale véritable peut alors être envisagée.

Lefaso.net : Quels sont vos attentes en éditant ces livres pédagogiques ?

M. S : Mes attentes vont dans cinq directions. Les livres nous donnent des éléments et invitent les jeunes à se réunir en associations sportives de proximité, dans leurs quartiers, dans les services. Au niveau des adultes, à être des appuis conseils autour des valeurs d'unité et de cohésion. Pour ce qui concerne les autorités administratives et politiques, c'est de faciliter la formalisation des associations des jeunes et de les responsabiliser. Cela concerne également les sportifs d'élites parce qu'il y a plusieurs, après leur carrière, qui s'effacent complètement alors qu'ils sont des modèles. Leur seule présence est une source d'inspiration. La presse, parce que la communication est la clé de tout. En tant que croyant, je sais que le monde est le fruit de la communication de Dieu. Dieu n'a pas utilisé du matériel, il a parlé, il a communiqué et les choses sont venues à l'existence. La communication est donc très importante tant pour faciliter le développement et la cohésion sociale.

Lefaso.net : Combien coûte ces œuvres et où peut-on les trouver ?

M. S : Il faut dire que ces œuvres ont été éditées en Allemagne par une maison d'édition. Elles coutent chères parce qu'il faut commander pour qu'on les envoie. Donc, j'ai fait une édition locale, j'ai tenté d'imprimer ici avec mon éditeur en demandant le soutien du ministère des Sport. Cela a duré plus de deux ans avant d'aboutir plus ou moins. C'est pourquoi je n'ai pas pu produire assez pour mettre à la disposition du public. Le premier coûte 4000 FCFA et le deuxième 6000 FCFA pour ce qui est de l'édition locale. Si quelqu'un veut payer, pour le moment, il ne peut que commander en ligne.

Ce que j'ai, je préfère donner que de vendre. C'est cette décision que j'ai prise en entendant de pouvoir le produire suffisamment.

Lefaso.net : Est-ce que vous avez un dernier mot ou un appel à lancer ?

M. S : J'espère que ces livres contribueront au bon vivre-ensemble et à la cohésion sociale. L'appel, que je peux lancer, surtout dans le contexte que nous vivons, chacun doit comprendre que ce pays-là, nous l'aimons tous. Personne ne l'aime plus que l'autre. Si quelqu'un a une responsabilité, il faut dans un premier temps lui faire confiance et l'accompagner ; à moins d'avoir des preuves tangibles de sa mauvaise foi. Parce que notre problème, ce n'est pas ce que nous ne connaissons pas mais, plutôt ce que nous croyons savoir avec certitude comme étant vrai alors que c'est faux. Il faut toujours relativiser. On peut être sûr de quelque-chose alors que son fondement est faux. A cause de cela, il est bon d'avoir des cadres de dialogues, de concertations et de vérité. Ainsi ceux qui couvrent le mensonge consciemment, ceux-là seront mis à nu à terme.

Interview réalisée par Obissa Juste Mien
Lefaso.net

Categories: Afrique

Sénégal : Les "gris gris" désormais interdits dans les stades par la Ligue de football

Tue, 26/09/2023 - 16:03

La Ligue sénégalaise de Football professionnel (LSFP) annonce des mesures radicales visant à éradiquer la « pratique de la sorcellerie » lors des matchs de championnat local, rapporte la presse locale.

Les rencontres de football en Afrique, qu'elles soient locales ou internationales, ont parfois ce côté ambiant de pratiques atypiques diversement appréciées par l'opinion. Ainsi, si pour certains, ces pratiques, qu'on appelle publiquement "gris gris", "sorcellerie", "maraboutage", "wack" ou encore... sont normales pour la compétition, pour d'autres citoyens, elles sont nuisibles aux acteurs. Au Sénégal, le sujet est passé à un autre niveau.

« Désormais, il n'est pas permis aux clubs d'introduire dans les stades tout objet associé à des pratiques mystiques, notamment les gris-gris et les objets mystico-religieux. Pour mieux veiller à ces interdictions, la Ligue sénégalaise a ainsi désigné des commissaires. Ces derniers sont chargés de contrôler les supporters mais également les joueurs. Les équipes reconnues coupables de ces pratiques seront soumises à des sanctions sévères », révèle SeneNews.

Selon la publication, les clubs mis en cause peuvent faire l'objet de lourdes sanctions, contrairement aux anciennes sanctions financières symboliques qui variaient de 50 000 FCFA à 500 000 FCFA.

« La LSFP envisage désormais des sanctions plus sévères. Des retraits de points au classement et des défaites sur tapis vert sont prévus, à cet effet », précise le media, qui informe que le championnat sénégalais, saison 2023-2024, initialement prévu pour débuter le 14 octobre 2023, se tiendra plutôt le 21 octobre 2023.

O.L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Agriculture : Les acteurs en conclave pour la candidature du pays au projet SIPAM

Tue, 26/09/2023 - 16:03

Dans le but de proposer un dossier de candidature pour le projet des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM), le ministère de l'Agriculture et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) tiennent un atelier de préparation ce mardi 26 septembre 2023. Cette rencontre, qui regroupe l'ensemble des directeurs régionaux, doit permettre au pays de disposer d'un programme plus ambitieux dans le secteur agricole.

Les Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial (SIPAM) sont des paysages d'une beauté remarquable associant biodiversité agricole, écosystèmes résilients et précieux patrimoines culturels. Ils sont aujourd'hui menacés par de nombreux facteurs dont le changement climatique et la compétition grandissante pour les ressources naturelles. Ces menaces mondiales pèsent sur l'agriculture familiale et les systèmes agricoles traditionnels. « C'est pour y remédier que le gouvernement a sollicité l'assistance de la FAO pour la préparation de la candidature du pays au programme SIPAM à travers le projet TCP/PKF-3903 qui sera mis en œuvre sur une période de deux ans », a justifié le ministre de l'agriculture, représenté par son directeur de cabinet à l'atelier.

Moussa Maïga, assistant programme à la FAO

Selon lui, cette candidature permettra au Burkina Faso de valoriser la reconnaissance internationale de certains sites agricoles. Cet atelier d'envergure nationale doit donc permettre d'identifier des sites où la production agricole permet d'assurer la sécurité alimentaire, tout en respectant l'écosystème, la biodiversité et de promouvoir les pratiques agricoles et culturelles.

Alassane Guiré, directeur de cabinet du ministère de l'agriculture, représentant le ministre à l'atelier

Pour les directeurs régionaux, il s'agit d'identifier trois sites potentiels qui feront l'objet d'analyse et de diagnostic avec des experts. « C'est à la suite de cela qu'un site pilote sera retenu pour le Burkina afin de démontrer que l'on peut promouvoir les systèmes agricoles déjà existants et assurer la sécurité alimentaire », a indiqué Irène Traoré, chargée de mission au ministère de l'Agriculture et coordinatrice du projet SIPAM.

Irène Traoré, coordonnatrice du projet SIPAM

La FAO affirme que le dispositif qui sera mis en place va permettre de remonter les sites qui répondent aux critères du SIPAM. Et ce sera un grand avantage d'être retenu par le projet. « Le Burkina gagne beaucoup de choses à l'admission du projet dont la valorisation des sites agricoles. A partir de ce projet, on peut avoir des projets de développement mais aussi des politiques qui intègrent le patrimoine agricole mondial dans sa conception et dans sa mise en œuvre », a souligné Moussa Maïga, assistant programme à la FAO.

Le projet des Systèmes ingénieux du patrimoine agricole mondial bénéficie de l'appui technique et financier de la FAO. On dénombre le programme dans 22 pays du monde dont six pays africains.

Farida Thiombiano
Lefaso.net

Categories: Afrique

Pages