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Updated: 2 months 1 week ago

Enjeux sécuritaires au Niger : Le défi d'Hercule de Mohamed Bazoum

Mon, 22/03/2021 - 23:45

La Cour constitutionnelle nigérienne a confirmé, le dimanche 21 mars 2021, l'élection de Mohamed Bazoum avec 55,66% des voix. Le 2 avril prochain, il sera investi dans ses nouvelles fonctions de président du Niger. Le successeur de Mahamoudou Issoufou devra faire face à l'épineuse question sécuritaire.

Selon les résultats définitifs de la Cour constitutionnelle nigérienne, le candidat du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYA), Mohamed Bazoum, a obtenu 2 490 049 voix soit 55,66% des 4.684.572 votants, sur plus de 7 millions d'électeurs inscrits. Le taux de participation était de 62,91%. A 61 ans, Mohamed Bazoum devient le dixième chef d'Etat du Niger. Cinq de ces dix présidents sont des militaires issues d'une série de coups d'Etats que le pays a connus entre 1974 et 2010. Le nouveau président aura face à lui, de nombreux défis dont celui de la sécurité.

Boko Haram, AQMI et le MUJAO, les grandes menaces pour le Niger

Le Niger, tout comme les autres pays du G5 Sahel, est confronté à une grave insécurité, notamment l'hydre terroriste. Rien que le dimanche 21 mars 2021, plusieurs villages et campements de la région de Tahoua, dans l'ouest du pays, près du Mali, ont été la cible de multiples attaques.

Le bilan (provisoire) fait état de 60 morts. Le lundi 15 mars 2021, des attaques de présumés djihadistes ont fait 91 morts dont 33 soldats à Tillabéri, frontière malienne. C'est également dans la même zone que sept agents électoraux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) ont été tués dans l'explosion de leur véhicule, le dimanche 21 février 2021, le jour même du second tour de l'élection présidentielle. Tout cela vient rappeler à M. Bazoum la tâche qui l'attend à la tête du pays.

Le Niger se tient aujourd'hui sur des terres sahéliennes où guettent plusieurs dangers. Ainsi, au Nord, le Sud-libyen représente une zone à risques. De là, les terroristes circulent sur toute la région sahélienne. À l'Ouest, au Mali, Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l'unicité et le et le djihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) sèment la terreur. Au Sud, Boko Haram mène des attaques sanglantes sur une partie du Nigéria.

Le 23 mai 2013, le Niger a subi un double attentat terroriste contre un camp militaire à Agadez et contre un site du groupe nucléaire français Areva à Arlit. Ces attaques ont été conjointement revendiquées par le MUJAO et par la Katiba « Signataires par le sang », fondée par le dissident d'AQMI, Mokhtar Belmokhtar, en décembre 2012. Une semaine plus tard, soit le 31 mai, une attaque attribuée par les autorités nigériennes à des terroristes a été perpétrée contre la prison civile de la capitale, Niamey.

Mohamed Bazoum veut compter sur son expérience d'ancien ministre de la Sécurité et des Affaires étrangères, et ses origines, pour venir à bout du terrorisme

Premières du genre dans le pays, ces attaques viennent confirmer la crainte des pays de la région quant au caractère transnational des menaces liées à l'extrémisme et au terrorisme qui, dans le cas du Niger, étaient jusque-là limitées aux rapts d'occidentaux. Aujourd'hui, la principale menace extrémiste pour le Niger, c'est Boko Haram, installé au Nigéria et dans le bassin du lac Tchad.

Les premières attaques des islamistes de Boko Haram au Niger datent du 6 février 2015, ce qui a conduit le gouvernement à proclamer l'état d'urgence, reconduit d'ailleurs à plusieurs reprises. Avec le ralliement de Boko Haram à l'État islamique, l'inquiétude gagne encore beaucoup plus les États et les populations, vu les moyens dont peut disposer cette secte à travers l'aide de l'État islamique.

La stratégie Bazoum

Pendant la campagne, Mohamed Bazoum a donné le ton. En effet, il dit compter sur son expérience et ses origines pour asseoir sa vision pour la sécurité au Niger et dans le Sahel. Pour avoir été ministre des Affaires étrangères et de la Sécurité, il a une connaissance anthropologique de l'espace nigérien dont il a désormais la charge. « Mes origines nomades et arabes peuvent faciliter le dialogue avec des pays comme l'Algérie, la Libye, le Soudan, le Tchad, le Maroc et la Mauritanie. Ma connaissance des gens du Nord Mali avec lesquels je partage aussi à peu près la même culture me parait être des atouts », a-t-il déclaré au cours d'un de ses meetings.

Au-delà, il compte renforcer les capacités des forces de sécurité intérieure en matériels adéquats et performants. A la question de savoir s'il négociera avec les terroristes, sa réponse est sans ambages : « Les terroristes n'ont pas de revendications pour ce qui concerne le Niger. C'est un peu comme au Burkina. Il y a certes des Nigériens et des Burkinabè dans l'Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), mais c'est au Mali qu'il faut régler le problème », a répliqué Mohamed Bazoum.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

Categories: Afrique

Sécurité au Burkina : Les forces armées nationales ont assuré une prise en charge sanitaire pour 350 personnes à Kelbo

Mon, 22/03/2021 - 23:00

L'Etat-major général des armées (E.M.G.A) a dressé le bilan des opérations de sécurisation du territoire burkinabè sur la période du 16 au 21 mars 2021.
Selon ce bilan, le détachement militaire de Silmangue a été déployé, le 20 mars 2021, pour venir en aide aux volontaires pour la défense de la patrie ( VDP) d'Ourfare dans le Namentenga, qui avaient essuyé une attaque au cours de laquelle ils ont pu neutraliser plusieurs terroristes. L'unité a pu effectuer des opérations de ratissage et sécuriser la zone.

Le 17 mars 2021, une action civilo-militaire a été menée au profit des populations de Kelbo dans la province du Soum. Elle a consisté, précise le communiqué, en des consultations et des soins gratuits. Environ 350 personnes ont pu être prises en charge ; de quoi réjouir les populations locales qui n'ont pas manqué d'exprimer leur reconnaissance aux forces de l'ordre.

Dans la même semaine, les forces armées nationales ont aidé à la réinstallation de personnes déplacées internes dans certaines localités et escorté des ravitaillements au profit des structures privées dans la région de l'Est.

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Categories: Afrique

Energies renouvelables : Le ministre Modeste Yerbanga dans les locaux du Programme national de biodigesteurs

Mon, 22/03/2021 - 20:53

Le ministre des Ressources animales et halieutiques, Modeste Yerbanga, a procédé le lundi 22 mars 2021, à la visite des locaux du Programme national de biodigesteur (PNB) du Burkina. Cette visite avait pour objectif de mieux connaître la structure ainsi que ces missions et aussi de s'imprégner du fonctionnement de la technologie du biodigesteur.

Donner une réponse efficace aux besoins d'énergie dans les ménages en milieu rural et péri-urbain. Ainsi peut se résumer les objectifs du Programme national de biodgesteur du Burkina Faso. Créé en 2010 par le gouvernement burkinabè en partenariat avec le Royaume des Pays-Bas, il vise à contribuer à la création d'un secteur permanent multi-acteurs de construction et d'exploitation des biodigesteurs afin d'améliorer les conditions de vie, d'accroitre de manière durable les productions agro-pastorales et de lutter contre la pauvreté des ménages ruraux et péri-urbains.

Au plan institutionnel, le PNB est sous la tutelle du ministère de Ressources animales et halieutiques. C'est dans cette optique que le ministre Modeste Yerbanga était dans les locaux du programme pour s'imprégner du fonctionnement de cette technologie. Il ressort de la présentation dudit programme qu'il est à la fin de la sa deuxième phase d'exécution et en attente de la 3e phase.

Selon Sylvie Yaméogo, chargée de communication du PNB, sa mise en œuvre s'est faite à travers le renforcement des capacités des partenaires, la synergie d'action entre acteurs institutionnels et opérationnels, le financement du programme et des partenaires sur la base du résultat et le principe de franchise comme base d'intervention sur le marché. Durant les deux phases, le programme a pu mettre au point un nouveau modèle de biodigesteur (Faso Bio) qui est moins coûteux, plus facile d'exploitation et plus productif. Il s'agit du modèle actuellement vulgarisé dans la sous-région et en Afrique de l'Est.

Le biodigesteur (Faso Bio)

Production de biogaz et de l'influent compost

Actuellement, le Burkina Faso compte 13 480 biodigesteurs domestiques répartis sur l'ensemble du territoire national et d'un bio digesteur institutionnel de 40m3 à la Maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO).

A cela s'ajoute l'impact de ce programme sur le secteur privé, en ce sens qu'il a permis l'émergence de treize entreprises de construction/maintenance des biodigesteurs, une entreprise de fournitures de services après-ventes et cinq entreprises de production/commercialisation d'accessoires de la technologie. Parlant de la technologie, selon Joseph Lankoanba, technicien au niveau du PNB, pour la mise en place d'un biodigesteur, le ménage doit disposer d'un espace pouvant contenir la construction de la technologie, de la matière première (quatre bœufs ou huit porcs) pour le chargement journalier, soit 20 Kg de digestion fraîche par jour pour l'alimentation quotidienne.

Il doit aussi présenter des besoins en énergie. En plus des nombreux avantages liés à la protection de l'environnement, à l'amélioration du cadre de vie et de la santé, le biodigesteur permet la production du biogaz ( pour la cuisson des aliments et l'éclairage) et l'influent compost qui peut être utilisé sous sa forme liquide directement au niveau de la culture maraîchère ou céréalière ainsi que dans la formulation alimentaire pour les bœufs, les porc, les petits ruminants, la volaille, le poisson. Sous la forme compostée, il peut être utilisé comme angrais bio au champ pour les cultures.

Dans la ferme de Salifou Sané dans le village de Zakin dans la commune de Saaba.

Biodigesteurs, du tout bénéfice

Pour l'occasion, une visite terrain a eu lieu au village de Zakin dans la commune de Saaba, dans la ferme de Salifou Sané, un agent de banque à la retraite. Avec ses bœufs et sa volaille, dans son jardin, il a construit un biodigesteur de 4m3 qui lui permet d'avoir du bio gaz pour de l'influent compost et de l'anglais bio pour le gardiennage. Sa technologie est fonctionnelle depuis un an et c'est sans regret. "Le biodigesteur apporte un gain à tous les niveaux notamment à travers les produits qui y sortent", a-t-il confié tout en indiquant être actuellement à la phase de production d'asticots pour la nourriture de la volaille.

Pour l'occasion, il a invité le programme à faire plus de sensibilisation pour permettre à d'autres de bénéficier, car beaucoup s'intéressent à ces installations. Après cette visite de la structure et de la ferme, le ministre Modeste Yerbanga a traduit ses félicitations au PNB pour le travail abattu afin de soulager les populations rurales. Pour lui, cette technologie vient en réponse à de nombreuses préoccupations notamment le réchauffement climatique en ce sens que le biodigesteur permet la capture du carbone.

Sané Salifou, promoteur de ferme fonctionnant avec un biodigesteur

Et dans le cadre de son programme, le chef de l'Etat a pris des engagements pour la construction de 40 000 biodigesteurs, d'où cette visite pour relever les défis qui se présentent au programme. Ces défis sont entre autres la mobilisation des ressources de l'Etat pour poursuivre l'engagement, l'évolution du programme dans sa forme actuelle vers une structure régalienne plus adaptée pour porter un développement durable du secteur et pour une assise financière, le renforcement des ressources humaines, matérielles et financières.

A ce propos, Modeste Yerbanga a rassuré le programme de son entière disposition à les accompagner pour l'atteinte des objectifs. Un travail aussi sera fait pour permettre aux plus grands nombres de ménages vulnérables de bénéficier de cette technologie.

En rappel, un biodigesteur coûte environ 300 000 FCFA et est subventionné par l'Etat à plus de 160 000 FCFA. Un biodigesteur de 4m3 a une durée de vie de dix à quinze ans avec une capacité de 26 bouteilles de 12kg de gaz butane l'année.

Judith SANOU
LeFaso.net

Categories: Afrique

Prévention et gestion des conflits communautaires : Les acteurs des Hauts-Bassins renforcent leurs capacités

Mon, 22/03/2021 - 20:00

Le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique organise, du 22 au 24 mars 2021 à Bobo-Dioulasso, une session de renforcement de capacités au profit des membres de l'Observatoire régional de prévention et de gestion des conflits communautaires des Hauts-Bassins (OREPREGECC/HB). Cette formation vise à outiller ces acteurs, afin qu'ils puissent mieux préserver la paix et la cohésion sociale dans les Hauts-Bassins voire au Burkina Faso.

Le Burkina Faso, jadis considéré comme un pays de paix et de cohésion sociale, est confronté depuis peu à des conflits communautaires. Il s'agit des conflits liés au foncier, à la chefferie traditionnelle, aux problèmes de cohabitation entre agriculteurs et éleveurs, etc. Ces conflits remettent ainsi en cause les efforts de développement du pays et portent atteinte aux droits humains et au vivre-ensemble. Aussi, ces conflits, s'ils ne sont pas contenus à temps, peuvent entrainer le pays dans un climat d'insécurité généralisée.

C'est conscient de cet état de fait que le gouvernement a mis en place en 2015, l'Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC). Ce, afin de résoudre de manière pacifique, à travers le dialogue, les conflits qui viendraient à naitre, si possible les empêcher. Ainsi, à travers l'ONAPREGECC et ses démembrements, le ministère en charge des Droits humains (ministère de tutelle de l'instance) a jugé nécessaire de travailler avec l'ensemble des acteurs impliqués dans la prévention et la gestion des conflits afin de mener des actions concertées pour plus d'efficacité.

Les membres de l'Observatoire régional des Hauts-Bassins

Cet Observatoire a des démembrements aux niveaux régional, provincial, départemental et villageois afin de toucher au plus près les communautés à la base. Dans le but de renforcer les capacités des acteurs de la région des Hauts-Bassins, le ministère de la Justice, des Droits humains et de la Promotion civique organise une session de formation à leur profit, du 22 au 24 mars prochain à Bobo-Dioulasso.

Un atelier pour renforcer les capacités des acteurs

C'est le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou, qui a présidé la cérémonie d'ouverture des travaux de cette session de formation au nom du ministre en charge des Droits humains. La cérémonie a été consacrée également à l'installation officielle des membres de l'Observatoire régional avant le démarrage desdits travaux.

Le gouverneur Antoine Atiou, par ailleurs président de ladite instance, a rappelé que l'Observatoire régional de prévention et de gestion des conflits communautaires est un démembrement de l'Observatoire national de prévention et de gestion des conflits communautaires (ONAPREGECC) qui est une structure d'alerte et de veille. Il est chargé de prévenir et d'assurer la gestion intégrée des conflits communautaires au Burkina Faso.

« C'est au nom de madame la ministre de la Justice et des Droits humains que nous avons procédé à l'installation des membres de l'Observatoire régional de prévention et de gestion des conflits communautaires des Hauts-Bassins. Les conflits communautaires sont récurrents et il convient que nous puissions, avec une structure pluridisciplinaire, prévenir, à défaut gérer ces conflits, parce qu'ils peuvent à terme mettre à mal la cohésion sociale et la paix dans nos régions », a-t-il laissé entendre.

Le gouverneur de la région des Hauts-Bassins, Antoine Atiou

Il estime cependant que plusieurs acteurs géraient ces conflits sans formation. « Aujourd'hui, l'occasion est donnée de disposer, grâce aux partenaires techniques et financiers, d'une formation des membres de la région des Hauts-Bassins. Ce qui va nous permettre de travailler dans un canevas recommandé au plan national et qui nous permettra aussi d'atteindre nos objectifs, à savoir la préservation de la paix et de la cohésion sociale dans notre région », s'est réjoui Antoine Atiou.

L'occasion était bonne pour lui de rappeler que la question des conflits communautaires reste encore d'actualité au Burkina, pire, ceux-ci prennent de l'ampleur au fil du temps. Tout en exhortant les participants à être attentifs, il n'a pas manqué de les inviter à s'engager avec le gouvernement, afin de prévenir non seulement les différents types de conflits qui viendraient à naître dans la région, mais aussi d'y trouver des solutions.

L'organisation de cet atelier bénéficie ainsi de l'appui technique et financier du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), à travers son programme Cohésion sociale, sécurité et Etat de droit (CoSED). Pour Daouda Yahaya, chef du sous bureau PNUD à Bobo-Dioulasso, « le PNUD apporte son appui au gouvernement à travers son programme CoSED pour soutenir l'installation et la formation des membres de l'observatoire ». Il a indiqué que l'objectif de cet atelier est d'outiller ces membres afin de leur permettre d'assurer une prévention efficace et structurelle des conflits communautaires.

Daouda Yahaya, chef du sous bureau PNUD Bobo-Dioulasso

« Nous appuyons le gouvernement dans ses efforts de préservation de la paix et de renforcement de la cohésion sociale parce que sans la paix et la cohésion sociale, aucun développement ne peut s'envisager. C'est pourquoi, il est important pour nous d'apporter notre appui à cette initiative. Cet appui du PNUD a commencé depuis l'année passée (2020) et on a accompagné l'installation et la formation de ces démembrements dans quatre régions du pays et aujourd'hui c'est le tour de la région des Hauts-Bassins », a expliqué Daouda Yahaya, chef du sous bureau PNUD à Bobo-Dioulasso. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
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Categories: Afrique

Journée mondiale de l'eau : « L'or bleu » célébré au Musée de l'eau de Moutila

Mon, 22/03/2021 - 19:47

A l'instar des autres pays du monde, le Burkina Faso célèbre la Journée mondiale de l'eau (JME), ce lundi 22 mars 2021. Pour cette édition, l'ONG WaterAid a décidé de célébrer la journée à Moutila, un quartier du village Koanda, dans la commune rurale de Saaba, près de Ouagadougou. Dans ce village, il y a le Musée de l'eau.

Selon les statistiques du ministère de l'Eau et de l'Assainissement du Burkina Faso, à la date du 31 décembre 2020, il y a 23,4% des populations qui n'ont pas accès à l'eau. A cette même date, 55 villages sont sans accès à une source d'eau ; et des centres de santé, des écoles sont encore sans accès à l'eau potable.

Des bidons d'eau conçus artistiquement au sein du Musée de l'eau.

C'est dans un tel contexte qu'intervient la Journée mondiale de l'eau (JME), célébrée chaque 22 mars de l'année. Pour cette année, le thème est : « La place de l'eau dans nos sociétés et comment la protéger ». Selon le représentant du directeur pays de WaterAid, Célestin Pouya, cette journée vise à célébrer mais également à sensibiliser et interpeller des gens sur la question de l'eau. Ainsi, dans son intervention, il a déploré les 2,20% du budget de l'Etat pour un secteur aussi important que celui de l'eau. C'est un secteur vital donc il faudrait encore plus d'engagement, a-t-il souligné.

Selon le représentant du directeur pays de WaterAid, Célestin Pouya (au milieu), cette journée doit interpeler chaque citoyen.

Cette préoccupation est également l'objet partagé par le ministère en charge de l'Eau. En tout cas, c'est ce que la directrice régionale eau et assainissement du Centre, Seïmata Oubrian, a fait savoir au cours de cette célébration. Elle a indiqué que le thème international est interpellateur, au regard du rôle socioéconomique et culturel que joue l'eau. Pour amener chaque citoyen à prendre cette question à bras le corps, le Burkina a choisi comme thème : « Rôle et responsabilité de chaque Burkinabè pour la gestion intégrée de l'eau ».

Dans ce musée, il y a plusieurs messages sur l'importance de l'eau.

« Le Musée de l'eau aussi, c'est la vie »

Pour un jour spécial, c'est un cadre spécial qui a été choisi : le « Musée de l'eau ». C'est à Moutila, un quartier du village Koanda, dans la commune rurale de Saaba, près de Ouagadougou, qui accueille ce site. « Nul n'entre dans ce musée que s'il boit de l'eau ! » Voici un message qui accueille tout visiteur des lieux. Ainsi, tous ceux qui boivent l'eau ont pu faire leur entrée.

Ce musée est ‘'une folle'' idée d'Alassane Samoura. Avec ses 30 ans d'expérience dans le domaine de l'eau, il a défendu cette philosophie depuis seize ans. Pour lui, il faut « donner une autre dimension de l'eau » parce que dans plusieurs langues, on dit que « l'eau, c'est la vie ».

Pour le fondateur Alassane Samoura, « le Musée de l'eau est là pour éduquer et sensibiliser sur le défi de l'eau ».

En marge de cette journée, WaterAid a inauguré ce musée. A en croire Célestin Pouya, cette initiative est purement symbolique, car l'eau n'est pas seulement la vie mais « un patrimoine culturel, anthropologique et social ». Et le directeur général du patrimoine culturel, Moctar Sanfo, a marqué sa présence à cette célébration. Tout en félicitant Alassane Samoura pour son initiative, il a déclaré : « L'eau, c'est la vie ; les artéfacts et valeurs qui accompagnent l'eau sont aussi la vie. Donc le Musée de l'eau aussi, c'est la vie ».

Lire aussi Gestion intégrée de l'eau : Le « Musée de l'eau » s'ouvre aux étudiants

L'occasion a été belle pour le fondateur de ce musée de lancer son plaidoyer pour plus de promotion de l'accès à l'eau. Quant à WaterAid, elle exhorte le gouvernement à prendre des mesures urgentes afin de rendre effectif le droit à l'eau des femmes, des filles, des personnes déplacées internes et autres personnes vulnérables.

La cérémonie s'est déroulée sous les arbres du musée.

Une visite guidée du musée a été l'étape finale de cette journée. Un cadre où tout récipient d'eau est mis en valeur. Des petits bidons aux grands en passant par des jarres, rien ne se perd au Musée de l'eau.

Lire aussi SIAO 2018 : Le stand du Musée de l'eau séduit les visiteurs

Cryspin Masneang Laoundiki
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Categories: Afrique

Hauts-Bassins : Le ministre Ousséni Tamboura à l'écoute des préoccupations des hommes de médias de la région

Mon, 22/03/2021 - 19:31

Le ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement, Ousséni Tamboura, a échangé le lundi 22 mars 2021 à Bobo-Dioulasso avec les acteurs des médias de la région des Hauts-Bassins. Il était accompagné du secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres, Stéphane Sanou.

Cette rencontre est la première entre le ministre Tamboura et les acteurs des médias dans la région des Hauts-Bassins depuis sa prise de fonction en février 2021. Selon le ministre de la Communication, cette rencontre vise un double objectif à savoir faire connaissance avec les acteurs des médias mais également écouter leurs défis et préoccupations.

Les participants

Les professionnels des médias des Hauts-Bassins ont posé comme préoccupations, la question de la subvention à la presse dont la majorité d'entre eux ne bénéficie pas à cause des conditions trop contraignantes, la question de la faible visibilité de certaines chaînes sur la TNT qui risquent de disparaître et aussi la question de la répartition des reportages, majoritairement attribués aux acteurs de Ouagadougou.
Les acteurs des médias ont également plaidé pour la carte de presse et le laisser-passer pour un traitement plus optimal et des conditions plus souples d'obtention desdits documents, un meilleur traitement salarial des journalistes pour assurer leur carrière…

Ousséni Tamboura, ministre de la Communication et des Relations avec le parlement, porte-parole du gouvernement,

Le ministre Tamboura, pour sa part, a promis de trouver satisfaction à certaines préoccupations à travers un plaidoyer auprès du gouvernement, notamment celle de l'augmentation de la subvention à la presse et, si possible, faire deux appels par an dont un pour les médias nationaux et l'autre pour les médias régionaux.
Il envisage également d'accorder plus d'avantages à la carte de presse tels que des réductions de tarifs dans le domaine du transport, de logements dans les hôtels en partenariat avec les gérants de ces entreprises… Ces derniers pourraient bénéficier de prix de reconnaissance également publiés dans les médias.

Le secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres, Stéphane Sanou

Le président Faso, Roch Kaboré, ayant initié une rencontre chaque année pour rencontrer les hommes de médias, Ousséni Tamboura a invité les participants à saisir cette opportunité en s'organisant pour mieux présenter leurs préoccupations. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Haoua Touré
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Categories: Afrique

Burkina Faso : Le ministère de l'Eau et la SNV signent une convention pour la mise en œuvre du projet « Eau, clé du développement durable »

Mon, 22/03/2021 - 16:40

Le ministère de l'Eau et de l'Assainissement et l'organisation néerlandaise de développement (SNV) ont signé une convention pour la mise en œuvre du projet Eau, clé du développement durable. C'était ce lundi 22 mars 2021 à Ouagadougou.

C'est ce 22 mars 2021, journée mondiale de l'eau, que l'Organisation néerlandaise SNV, et le ministère de l'Eau et de l'Assainissement ont choisi pour signer une convention pour la mise en œuvre du projet « Eau, clé du développement durable » (ECDD). Ce projet d'une durée de quatre ans est financé par l'ambassade des Pays-Bas à plus de huit milliards de FCFA et sera mis en œuvre par le consortium SNV et World Waternet, deux organisations néerlandaises.

Le projet interviendra dans 17 espaces de gestion des comités locaux de l'eau des cinq agences de l'Eau que compte le Burkina Faso. Il vise à améliorer la résilience des populations dans les territoires cibles par l'accroissement des moyens de subsistance et l'accès aux services de l'eau, l'hygiène et l'assainissement. Il cible les ménages vivant en milieu rural et semi-urbain de la zone d'intervention.

Le projet ECDD sera mis en œuvre par la SNV et World Waternet pour une durée de quatre ans

A terme, le projet devrait permettre de renforcer les capacités des structures de gestion des ressources en eau, conserver les eaux et les sols, améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement en milieu urbain et rural des zones fragiles, puis augmenter et diversifier les stocks et les revenus agricoles des ménages ruraux dans les territoires cibles.

Une opportunité pour les déplacés internes

A en croire le ministre de l'Eau et de l'Assainissement, Ousmane Nacro, en plus de contribuer à la mise en œuvre des programmes déjà existants, le projet ECDD se présente comme une grande opportunité pour la gestion des besoins des personnes déplacées internes de la zone de projet. En effet, comme l'explique la représentante du chargé d'affaires de l'ambassade du royaume des Pays-Bas, Eléonore Belemlilga, « la situation sanitaire inquiétante du Covid-19 ne doit pas occulter la situation sécuritaire que vivent les populations du Sahel. A ce jour, le Burkina Faso compte plus d'un million de personnes déplacées internes qui ont besoin d'eau, de nourriture, de santé, d'éducation, de sécurité ».

Ousmane Nacro, ministre de l'Eau et de l'Assainissement

Le ministre de l'Eau et de l'Assainissement précise donc que le projet ECDD permettra d'apporter de l'eau potable aux déplacés internes, mais également d'améliorer l'assainissement par la construction de latrines et la sensibilisation de ces déplacés pour éviter les maladies dues au manque d'assainissement et d'eau potable.

Photo de famille

C'est pourquoi, il ne manque pas de remercier le consortium SNV et WWN qui mettent en œuvre le projet, ainsi que l'ambassade du royaume des Pays-Bas pour l'avoir financé. « C'est un don que nous saluons à sa juste valeur et nous souhaitons vivement qu'au bout des quatre ans, nous puissions constater que ce financement a apporté un changement qualitatif au secteur que nous gérons, mais aussi que ce financement aura amélioré les conditions de vie de nos populations des villes et des campagnes », a laissé entendre le ministre Ousmane Nacro.

Justine Bonkoungou
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Categories: Afrique

« 300 militants » de L'AUTRE Burkina/PSR au MPP : « C'est faux et c'est de l'intox à la limite un fake », dément le parti

Mon, 22/03/2021 - 15:15

Ceci est un communiqué du parti politique L'AUTRE Burkina/PSR. Il est relatif à une information selon laquelle, certains de ses membres ont démissionné pour rejoindre le MPP, parti au pouvoir. L'AUTRE Burkina/ PSR « dément » cette information qu'il qualifie d'« intox ».

A l'issue d'une rencontre du MPP tenue le 20 mars à Poa, nous apprenons que « 300 militants » de notre parti nous ont quittés pour rejoindre les rangs du Mpp. Disons-le tout de suite, c'est faux et c'est de l'intox à la limite un fake. Mais qu'en est-il réellement ?

En début de semaine passée deux (02) de nos candidats aux dernières élections, Evariste ZOUBGA et Abdoul Karim NANA ont rencontré (à leur demande) le Président du parti à son domicile pour lui signifier leur volonté d'adhérer au Mpp. Ils ont été très courtois et même sincères dans leur démarche, mettant en avant leur volonté de nous quitter tout en préservant les bons rapports humains. Mieux ils ont indiqué qu'au Mpp, ils auraient des chances d'obtenir des contrats de marchés publics ce qui n'est pas possible dans notre parti. Et c'est une évidence ! Le Président a donc pris acte de leur décision surtout que ce sont des sympathisants n'appartenant à aucune structure du parti.

Et le dimanche 21 au lendemain du meeting, à l'issue de nos échanges avec les responsables de nos structures, il ressort qu'en dehors des deux (02) sympathisants ci-dessus cités aucun militant de la sous-section n'a démissionné, même si de nos jours le nomadisme politique a atteint un niveau jamais égalé. Pour nous ce sont des mensonges grossiers.

Et la présence d'élèves habillés pour la circonstance aux couleurs du Mpp met à nu le mensonge organisé. En tout état de cause, Mr les responsables Mpp de Poa, si la « défection de nos 300 militants » peut contribuer à convaincre enfin et définitivement Simon à valider la candidature de notre frère Seydou Bouda au poste de PM, notre parti aura été utile à vous et vous aurez atteint votre objectif. Mais ça commence mal.

Aux responsables de l'AUTRE Burkina, toutes nos félicitations et aussi nos encouragements car si dans vos rangs les adversaires ont pu retirer 300 militants, cela prouve que vous avez de grandes capacités de mobilisation même dans ce contexte difficile.

LE CHANGEMENT C'EST MAINTENANT !

Ouagadougou le 22 mars 2021

Pour la sous-section

Le Service de communication du parti

Categories: Afrique

Congo-Brazzaville : L'opposant Guy-Brice Parfait Kolelas n'est plus

Mon, 22/03/2021 - 14:53

Gui-Brice Parfait Kolélas, principal opposant du président congolais, Denis Sassou Nguesso, est décédé, ce lundi 22 mars 2021 à l'âge de 60 ans. Selon la Radio France internationale (RFI), il est mort dans l'avion alors qu'il se rendait à Paris en France pour se soigner du Covid-19.

Selon RFI, ''dans une vidéo publiée le samedi 20 mars 2021, où il paraissait très affaibli, il disait se ''battre contre la mort'' et appelait ses soutiens à se rendre aux urnes pour faire advenir le changement.

Économiste de formation, Gui-Brice Parfait Kolélas a suivi les pas de son père, Bernard Kolélas, Premier ministre du prédécesseur de Sassou Nguesso. Gui-Brice Parfait a occupé la deuxième place à la présidentielle de 2016.

Ce dimanche 21 mars 2021, il se présentait pour la seconde fois à l'élection présidentielle qui se tenait dans son pays. Élection à laquelle Denis Sassou Nguesso, 36 ans au pouvoir, est candidat à sa propre succession.

Un scrutin qui s'est déroulé "à huis clos", puisque l'accès à internet et aux réseaux sociaux a été coupé lors des votes et certains observateurs se sont vu refuser les accréditations. C'est le cas de la conférence épiscopale.

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Décès de Marie-Soleil Frère : Lassané Yaméogo rend hommage à sa directrice de thèse

Mon, 22/03/2021 - 14:35

Le monde des médias pleure depuis le 19 mars 2021 Marie-Soleil Minoungou Frère. Chercheure en enseignante en sciences de l'information et de la communication, elle a encadré plusieurs étudiants burkinabè dont Lassané Yaméogo (chercheur au CNRST) qui rend ici hommage à celle qui a été sa directrice de thèse.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je suis Lassané Yaméogo, docteur en sciences de l'information et de la communication de l'Université libre de Bruxelles - ULB (Belgique) et de l'Université Joseph Ki-Zerbo (Burkina Faso). Je suis Attaché de recherche à l'Institut des sciences des sociétés (INSS) du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST), chercheur associé au Centre de recherche en information et communication (ReSIC) de l'ULB et membre du Laboratoire des pratiques et des identités journalistiques (LaPIJ) de cette même université. Je suis par ailleurs enseignant à l'Université Joseph Ki-Zerbo, à l'Ecole supérieure de journalisme de Lille en France et à l'Université Thomas Sankara où je coordonne un projet de formation certifiante « Journalisme, communication et conflits).

Comment avez-vous connu Marie-Soleil Frère et en quelle année ?

Avant de répondre à votre question, permettez-moi de saluer la mémoire du brillant Soleil qui vient de se coucher à 52 ans. La disparition de Marie-Soleil Frère est une grosse perte pour la communauté scientifique, pour les chercheurs en sciences de l'information et de la communication, pour les journalistes et les étudiants en journalisme. Je souhaite que là où elle, elle repose en paix et continuer d'inspirer ce monde.

J'ai connu Marie-Soleil en 2011, quand j'ai décidé d'entreprendre des démarches pour des études doctorales après l'obtention, en 2010, d'un Diplôme d'Etudes Approfondies- DEA (aujourd'hui Master II recherche) en sciences de l'information et de la communication à l'Institut panafricain d'étude et de recherche sur les médias, l'information et la communication (IPERMIC) de l'Université Joseph Ki-Zerbo. Je suis allé voir le Professeur Serge Théophile Balima qui avait dirigé mon mémoire de DEA pour lui parler de mon projet doctoral.

Le professeur m'a encouragé et m'a conseillé de prospecter la perspective d'une codirection ou d'une cotutelle avec une université occidentale car c'est l'option qui allait me permettre d'aller relativement plus vite. Je rédige alors un projet de thèse que j'envoie à plusieurs professeurs en France dont Annie Lenoble- Bart de l'Université Bordeaux Montaigne que je ne connaissais pas.
Celle-ci me répond que mon projet est intéressant, mais qu'elle était malheureusement admise à la retraite et donc ne pouvait plus encadrer des doctorants. Elle m'oriente vers Marie-Soleil Frère, alors enseignante à l'Université libre de Bruxelles, en m'envoyant son e-mail et en la mettant en copie. J'envoie sans tarder mon protocole de recherche à Marie-Soleil qui me répond qu'elle viendra en vacances en août à Ouagadougou et qu'elle m'accordera un rendez-vous pour qu'on en discute. Elle arrive effectivement en août 2011 et m'accorde le rendez-vous à son domicile au quartier Petit Paris de Ouagadougou. Elle me remet mon projet plein de stylo rouge et me fait part, pendant environ une heure, de ses observations et me demande de le retravailler selon ses commentaires.

Par ailleurs, elle m'informe de la possibilité pour moi d'avoir une inscription à l''Université libre de Bruxelles, mais à condition que j'obtienne une bourse ou que j'apporte la preuve que je dispose de ressources financières suffisantes pour m'autofinancer. Je lui ai dit que j'allais plutôt me lancer dans la recherche de bourse parce que je suis issu d'une famille modeste qui n'est pas en mesure de supporter mes études en Belgique. Elle m'a conseillé de consulter le site de l'ULB de temps en temps car des appels à bourses y sont souvent publiés. C'est ainsi que je suis tombé un jour sur un appel des Relations internationales de l'ULB (Fonds LEWIN – Inès HENRIQUE DE CASTRO), auquel j'ai postulé et, heureusement, j'ai été sélectionné. S'en est suivie mon inscription en octobre 2012 à l'ULB dans le cadre d'une cotutelle avec l'Université Joseph Ki-Zerbo et comme promoteurs ou directeurs de thèse les professeurs Serge Théophile Balima et Marie-Soleil Frère.

Quelle a été la nature de vos rapports ?

Des rapports très cordiaux et non distanciés. Prof Marie-Soleil était d'une grande qualité à la fois scientifique et humaine. Elle ne savait pas apprécier le travail scientifique à demi-mot. Elle était rigoureuse, méthodique et pointilleuse. Quand elle devait me retourner un chapitre de ma thèse ou un article que je lui ai soumis pour appréciation, je devenais stressé parce que je savais qu'elle ne me fera pas de cadeau. Elle avait une connaissance si fine de l'écosystème médiatique africain, particulièrement de l'Afrique de l'Ouest et des Grands Lacs, et des auteurs de référence que ses observations et commentaires me ramenaient de nouveau sur le terrain ou dans les ouvrages. Des collègues doctorants, Bellarminus Kakpovi, Marie Fierens, Pierre N'Sana que je salue de passage, qui partageaient avec moi le même bureau à l'ULB vivaient également le même stress quand ils étaient « convoqués » pour recevoir leurs textes. Ella savait amener ses doctorants à sortir de l'occidentalo-centrisme et à ancrer leur sujet de recherche dans des approches locales et contextualisées.

Marie-Soleil était aussi une grande dame au grand cœur. Elle avait un sens élevé des relations humaines. Elle invitait chaque année tous ses doctorants à un dîner dans un restaurant VIP de Bruxelles et c'est elle qui payait l'addition. Elle invitait également régulièrement ses doctorants à son domicile autour d'un repas. Elle était d'un humanisme débordant.

Comment appréciez-vous la chercheure et l'enseignante qu'elle a été ?

Prof Marie- Soleil explore dans sa recherche les spécificités des systèmes médiatiques africains, en particulier ceux des pays d'Afrique francophone, dans une perspective de « désoccidentalisation » des sciences de l'information et de la communication. Ses travaux questionnent les interactions entre les différents acteurs du champ médiatique (journalistes, techniciens, directeurs d'entreprise de presse), de même que leurs relations avec les champs politique, économique et social. Elle aborde ce virage scientifique déjà à partir de sa thèse de doctorat intitulée « Presse et Démocratie en Afrique francophone : de la communication traditionnelle à l'émergence de la presse privée dans les transitions démocratiques au Bénin et au Niger » qu'elle a soutenue en 1997 à l'ULB.

Je peux dire, sans prétention aucune, que Marie-Soleil constitue en elle seule une bibliothèque. Elle a publié sur le sujet des médias et du journalisme d'Afrique francophone sept (07) ouvrages à titre de seul auteur, trois (03) ouvrages à titre seul éditeur, vingt-sept (27) contributions dans des ouvrages collectifs, trente-sept (37 articles dans des revues scientifiques internationales, dix-sept (17) rapports issus de recherche empirique, trois (03) notes de lecture, deux (02) policy brief, cinq (05) préfaces de livres, une (01) postface, neuf (09) préfaces et coordinations d'ouvrages de vulgarisation.

Elle avait d'autres projets de publication dont la traduction en anglais de son dernier livre, Journalismes d'Afrique. Elle tenait tellement à ce projet que, même sur son lit d'hospitalisation, elle y travaillait. Je lui ai même envoyé, en février dernier, des informations sur la situation des médias au Burkina ainsi que mes récents articles pour qu'elle actualise certaines données. Je souhaite vivement que ce projet qui lui tenait à cœur ne reste pas dans son tiroir, mais soit publié à titre posthume.

Marie-Soleil a aussi été une excellente enseignante. Elle savait nourrir ses enseignements de ses propres recherches. A l'Université libre Bruxelles, elle m'a souvent fait l'honneur de m'inviter à ses cours. Elle m'a aussi parfois confié des Travaux dirigés (TD) que j'administrais à ses étudiants. Elle y dispensait, entre autres modules, Médias et Systèmes politiques en Afrique ; Médias et Communication dans les pays du Sud.

Quels souvenirs gardez-vous d'elle ?

Une dame d'un courage exceptionnel. Malgré la maladie, elle n'avait jamais cessé de travailler. Elle ne s'était jamais montrée vaincue. Elle est restée stoïque, enthousiaste et joviale. Cela m'a profondément marqué. Je retiens également d'elle quelqu'un qui a le sens du bien commun. Alors qu'elle assurait la coordination Nord du Projet de formation Sud (PFS) « Journalisme, communication et conflits » mis en œuvre au Nord par l'Université libre de Bruxelles et au Sud par l'Institut des Sciences des Sociétés du Centre national de la recherche scientifique et technologique (CNRST) et l'Université Thomas Sankara, elle a, volontiers, confié la direction dudit projet à d'autres collègues quand sa santé a commencé à se dégrader. Sous d'autres cieux, on n'aurait pas vu cette passation de charges pour raison de maladie. On meurt avec les charges ! La dernière fois que nous nous sommes vus virtuellement c'était le 17 février 2021 lors d'une réunion visio sur les perspectives du lancement des activités du projet. L'agenda a été pris pour ce semestre et nous travaillerons à cela pour honorer sa mémoire.

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Tribune : Pourquoi l'Amérique doit diriger de nouveau ?

Mon, 22/03/2021 - 12:49

Le philosophe Mamadou Djibo Baanè-Badikiranè, s'interroge, dans la tribune qui suit, sur le nouveau leadership américain voulu par le président Joe Biden.

La pandémie a reconfiguré nos perceptions et vécus socio-économiques. Il n'est pas inutile de constater que l'emmurement des enfants du monde rime avec leur soif du retour à la normalité, synonyme de paix ouverte d'aller et venir. Comme si, de normalité, il y en avait dans ce monde globalisé au forceps par le néolibéralisme triomphant avec l'idée que notre poursuite du bonheur se confond avec l'approche transactionnelle ponctuelle, décousue, et dramatiquement destructrice de notre avenir en commun, nos lieux de mémoire et le climat.

Et comme si cette sinistrose ne suffisait pas, le nouveau leadership américain, dans son suprême enjeu de répondre affirmativement à la question fondatrice de « Pourquoi l'Amérique doit diriger à nouveau le monde », le président Joe Biden, à la Conférence de Munich sur la Sécurité, rompt décisivement avec cette approche transactionnelle de l'ancienne administration.

Il opte pour une autre de type systémique avec ses multiples induits sur les relations internationales, la stabilité mondiale et l'avenir de la paix armée dont les Nations -Unies sont le garant. Systémique dans l'exacte mesure où, désormais, cette approche Biden se veut cohérente, consistante et continue voire contigüe au statut américain, acquis et autopromu, de garant de l'Ordre libéral international que la chute du Mur de Berlin et la sortie de cette ruine économique mondiale de 2008 lui ont conféré.

Pour un esprit progressiste et panafricaniste, je dois dire qu'il s'agit là, d'un tournant pivotal vertueux, voire d'une singularité refondatrice de la mission de galvanisation de la démocratie libérale et de ses forces adjuvantes que sont le multilatéralisme, la confrontation directe avec les poussées populistes et autoritaires, çà et là.

Paix armée ambiante

Optimiste et galvanisé mais désormais dirigé par un chef, le président Biden, le monde libéral devrait pouvoir faire prévaloir la démocratie sur les poussées populistes et autoritaires ; ces tornades fugaces, pense-t-on. Comment sortir par l'éthique dans les relations internationales et l'engagement constructif que confère le leadership de prépondérance au service des droits humains ? Cette question vaut son pesant d'or pour le nouveau leadership américain.

Le président Mandela nous a enseigné, lui le symbole de l'imprenable dignité humaine, que les droits de la personne sont supérieurs à la souveraineté des Etats. Il suit de là que toute tentative de quelque acteur étatique que ce soit, de soumettre lesdits droits à la raison d'Etat et à sa souveraineté, aboutit à l'hypostase despotique de ladite entité.

La règle de l'autorité ne peut supplanter celle de l'Etat de droit démocratique. Sortir de cet emmurement en raison de la saison covidique ne le sera en toute confiance que si ce nouveau leadership ne se satisfasse pas du gel des tensions internationales comme si, la paix elle-même l'était. D'ailleurs la pax liberalis kantienne de 1795 et la sécurité collective sont-elles la Paix ? Mais surtout qu'au détour de ce redimensionnement voulu exemplaire, l'on ne ruine les mécanismes diplomatiques en route, péniblement, pour servir la paix armée ambiante. Puisqu'après tout, nous vivons dans un régime de mesures de confiance réciproque et fragmentée, préfigure, peut-être, de la paix ouverte que les Mandenka, par exemple, affectionnent tant depuis la proclamation du Serment du Mandé de 1235. L'Afrique et la mémoire ont le long cours.

Pourquoi l'Amérique doit diriger à nouveau le monde ? Ce monde post- trumpien. La réponse du président Biden est sans équivoque. Parce qu'il y va de la restauration du leadership américain, synonyme d'exemplarité morale et aussi de pragmatisme économique, soucieux de relever le défi que constituent ses compétiteurs stratégiques, la Fédération de Russie et la République Populaire de Chine pour le statut de Superpuissance de l'innovation. Diriger le monde y coïncide au 21e siècle. Restaurer l'autorité et l'exemplarité américaines revient donc à incarner de façon unique et univoque ce statut non « seulement par l'exemple de notre puissance, mais aussi par la puissance de notre exemple », proclame le président Biden.

Prudence du serpent, flamboyance de la colombe

Philosophe, je rappelle que Kant a déjà consigné qu'il n'existe pas d'école de l'exemple. Somme toute, puisque le pragmatisme est le grand courant philosophique né aux Etats-Unis, concédons que la vérité nait de la réalité. Loisible alors de rompre la fausse dichotomie entre droits humains et intérêts économiques et traiter les sujets induits par la course au statut de superpuissance de l'innovation entre les Etats-Unis et la Chine.

Si le président Biden veut produire le ReNew Deal et l'héritage social-démocrate de Franklin Roosevelt, il apert qu'il doit impulser une réindustrialisation de l'Amérique, délivrer le salaire minimum à 15 dollars de l'heure, et engager une poussée de la syndicalisation dans le secteur privé. Il vient de donner un coup de pouce aux salariés d'un entrepôt d'Amazon pour la syndicalisation et, en toile de fond, le capitalisme de redistribution et la réduction des inégalités, donc disponible pour gagner la compétition épique.

Le développement harmonieux, concept cher au président Xi Jinping n'est pas incompatible avec la redistribution sociale en Amérique. Les 2000 milliards de dollars de Biden pour rebooster l'économie, vise incidemment à lutter contre le virus mais sûrement à redistribuer la richesse. Sommes-nous, alors, avec l'Administration Biden, à un virage social-démocrate aux Etats-Unis ? Trop tôt.

Il est aussi probable que toute mobilisation pour la démocratie libérale qui évite les interventions militaires dans les zones d'influences autres, apaisera les tensions internationales entre la Russie et les Etats-Unis. Mieux, suscitera un environnement d'entente cordiale sur les différences sans se faire la guerre, générera plus de succès pour le réengagement pour le multilatéralisme (Accord de Paris, Unesco etc.) Est-ce la fin de la guéguerre froide et ses artefacts ?

Les indicateurs ont enregistré des escarmouches verbales entre les président Biden et Poutine relativement aux « ingérences » dans le processus électoral américain. La prudence du serpent vaut plus que la flamboyance de la colombe, disent les kantiens. Ma conviction est que les élans pacigènes ne sont pas venus de la diplomatie de l'exemplarité et de la force de l'exemplarité. Et en face, la réplique de la partie russe semble duale, immédiate et taquine tandis que les Nord-Coréens promettent des insomnies aux alliés Américains, Japonais, Coréens du Sud pendant que les autres amis, Australie, Canada, Inde et USA signalent leur solidarité dans ce rituel pavlovien. Sont-ce des faucons ou alliés autour des valeurs et intérêts géopolitiques de l'Indo-Pacifique ?

Les Européens attendent, ces partenaires historiques des Etats-Unis. Veulent-ils d'abord entendre le train qui siffle comme Anthony Richard en 1962 ? Quant à nous, filles et fils d'Afrique, nous avons des droits comme citoyens cosmopolites raisonnables. Parce qu'on ne dispose pas de moyens déraisonnables, les Weltbürger sans être des citoyens de cet Etat républicain universel. Ce vain idéal est de légitime ambition. Et la paix doit compter avec nous car, disait mon professeur, feu Pierre Laberge, les droits sont des normes ; cette idée du droit, c'est aussi l'Idée même de la paix, car, si la guerre est décision par la victoire, la paix, c'est la décision par la sentence. La philosophie de l'histoire et celle du droit se croisent-elles sans se rencontrer ?

Oui, l'Amérique doit diriger de nouveau parce que la paix est une sédimentation des lieux essentiels de la raison humaine et alors, la paix sera notre commune raison par les raisonnables du républicanisme. Cette hirondelle qui caresse du regard la tornade éventrée du monde par ces raisonnables. Ils ne renoncent pas à ceci pour obtenir telle concession mais plutôt de braves vainqueurs qui prêtent la paix aux vaincus du destin malveillant. Je sais que les vainqueurs sont mauvais prêteurs de paix.

Mamadou Djibo Baanè-Badikiranè
Philosophe

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"Wendyam 2" : Le deuxième album de l'Abbé Lucien Wanré encense Marie et interpelle les hommes

Mon, 22/03/2021 - 12:48

Prêtre de l'archidiocèse de Koupela, auteur-compositeur d'un premier opus musical -Wendyam 1- sorti le 30 décembre 2019, l'Abbé Lucien Wanré rebelote avec une nouvelle œuvre musicale baptisée "Wendyam 2", dont les rythmes s'inspirent du terroir moaga. L'album a été présenté le weekend dernier à la presse au Centre Zacharie de Koupéla.

"Wendyam 2" est un opus musical composé de 7 titres. Il aborde les thèmes de la cohésion sociale, du vivre-ensemble et du pardon. Il met en exergue, dans un style traditionnel, la place de Marie, épouse du Saint-Esprit, dans l'Eglise : « La mère de Jésus est belle et pleine de grâces ».

L'Abbé Lucien, qui est aussi le vicaire de la cathédrale de Koupéla, en profite également pour interpeller les hommes sur leur vie, car d'après lui, le monde est vanité. La finitude humaine étant présente en chaque homme, estime-t-il, il appelle à la prise de conscience, car chaque humain sur terre est un pèlerin appelé un jour à repartir.

De son côté, l'Abbé Albert Dieudonné Belemkoabga, s'est réjoui d'avoir été désigné pour soutenir cette œuvre. « La musique est un dispositif par lequel l'évangile est annoncé au monde. Tous les Burkinabé sont invités à la paix et à la cohésion », martèle le parrain, en ajoutant que l'Abbé Lucien a fait le bon choix d'annoncer l'évangile par la musique.

Quant à Yvette Sawadogo, épouse Segda, responsable des femmes catholiques et fan de l'album, elle estime que le vivre-ensemble et la beauté de la Vierge Marie sont des thèmes attirants. Selon elle, si Marie a une beauté extérieure, elle a encore mieux : sa beauté intérieure. Mme Segda estime donc que l'inspiration de l'Abbé Lucien est mariale, tout en invitant les Burkinabé à acheter les CD.

L'Abbé Lucien Wanré ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Après la dédicace qui consacre l'entrée de l'album sur le marché discographique, le fils de Baskouré (département et commune rurale du Burkina, situé dans la province du Kouritenga, région du Centre-Est) compte faire des sorties dans les différentes paroisses et participer à des émissions pour rester en contact avec ses fans.
Gérard BEOGO

Categories: Afrique

Sant'Egidio à la rescousse de la réconciliation nationale au Burkina Faso

Mon, 22/03/2021 - 12:41

C'est la direction de la communication de la présidence du Faso qui a livré l'information : le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a reçu, le lundi 15 mars 2021, dans la matinée, le chargé des relations internationales de la Communauté Sant'Egidio, Mario Giro. L'entretien entre les deux hommes a porté sur l'accompagnement que pourrait apporter la Communauté au processus de réconciliation nationale.

Mario Giro, de son côté, parle non seulement de « réconciliation » mais également de « dialogue national ». Si Sant'Egidio vient ainsi à la rescousse du Burkina Faso, c'est que la Communauté a « une expérience en la matière ». C'est le moins que l'on puisse dire même si la « diplomatie parallèle » menée par la Communauté est encore, pour l'essentiel, une diplomatie sinon secrète tout au moins particulièrement discrète. Mario Giro, quant à lui, préfère évoquer « l'humilité qui sied à son environnement et à son engagement religieux ».

Depuis quelques décennies, la Communauté Sant'Egidio s'est imposée comme « un des lieux d'influence les plus fascinants et les plus singuliers de la planète ». On dit d'elle qu'elle est une « société discrète » détenant un « pouvoir énorme ». C'est que Sant'Egidio n'est jamais sur le devant de la scène. Malgré le ballet anachronique des limousines dans le Trastevere, le quartier populaire, populeux et encore authentique, au sud-ouest de Rome, où se trouve la Piazza di Sant'Egidio qui a donné son nom à la Communauté.

C'est en 1968 que Andrea Riccardi, dix-sept ans, fils d'un directeur de banque, appartenant à l'Eglise catholique mais ne « pratiquant » pas, entendait refuser l'injustice sociale sans pour autant militer au sein du PCI, le parti communiste italien. Sur ce mot d'ordre, il s'efforcera de mobiliser les fils de la bourgeoisie romaine fréquentant le collège Virgile. En 1973, le groupe s'installera à Sant'Egidio. L'église du XVIIè siècle, propriété de l'Etat italien, était vide. Et les carmélites avaient abandonné le couvent attenant.

Sant'Egidio, dans ce quartier très populaire, deviendra un pôle autour duquel s'organiseront des actions « bienfaitrices » en faveur des pauvres et des démunis. Un « Resto du Cœur » Made in Italia. C'est-à-dire « dans l'esprit œcuménique du concile Vatican II », inauguré le 11 octobre 1962 par le pape Jean XXIII et qui s'achèvera le 8 décembre 1965.

Aujourd'hui, la Communauté revendique des dizaines de milliers de membres répartis dans une soixantaine de pays, principalement en Afrique. Sant'Egidio se veut un « médiateur par défaut ». « Nous faisons ce que personne ne veut faire, dit un responsable de la Communauté. Nous pouvons aller au-delà de la diplomatie officielle, il s'agit de faire dialoguer des gens qui se considèrent comme des ennemis ».

Indépendance, disponibilité, ouverture d'esprit, expérience du terrain, austérité de mœurs, les « diplomates » de Sant'Egidio jouent, également, de l'image mi-laïque, mi religieuse qui est la leur. La Communauté regroupe essentiellement des laïcs. Mais les prêtres y jouent un rôle majeur. Quelques pères fondateurs appartiennent désormais à la plus haute hiérarchie catholique. Et la pratique religieuse y est permanente. Pour autant, Sant'Egidio a « comme principe, dans les actions qu'elle mène en faveur de la paix, de n'établir aucune séparation ni confusion avec l'action propre du Saint-Siège ».

Trouver un équilibre entre justice et paix


Mario Giro, qui a été reçu par le président du Faso, avait accepté, fin 2008, de recevoir Anne Dalaine, l'envoyée spéciale à Rome de La Dépêche Diplomatique. Il est aujourd'hui âgé d'une bonne soixantaine d'années et a accru son expérience des médiations internationales. Il a rencontré les pionniers de Sant'Egidio alors qu'il était encore au collège. Il ne les a plus quittés et a connu son épouse au sein de la Communauté.

Mario Giro, qui maîtrise parfaitement le français, a obtenu une maîtrise en histoire économique. Au civil, il occupait un poste de syndicaliste au département international du bureau national du CISL (l'équivalent de la CFDT française) et il était membre du conseil scientifique de l'Unesco à Rome. Son activité de médiateur, il l'avait débutée en 1990 dans le cadre du conflit mozambicain. « Mon rôle est d'abord et avant tout d'amener les belligérants à se parler entre eux », résumait-il en 2008. Il insistait sur la nécessité d'être patient, parce que la gestion du temps, en période de guerre, est obligatoirement différente de celle en temps de paix. Il disait qu'il fallait aussi accepter un échec : « Forcer un accord n'a pas de sens. L'imposition de la paix ne marche jamais ».

Sant'Egidio a été souvent placée à gauche sur l'échiquier politique italien (Andrea Riccardi, le fondateur de la Communauté, a été ministre de la Coopération internationale et de l'Intégration de novembre 2011 à avril 2013 dans le gouvernement Mario Monti, un anti-populiste). Un positionnement que Mario Giro ne revendiquait pas : « Qu'est-ce que la gauche ? déclarait-il à Anne Dalaine. Honnêtement, je ne le sais pas. Si c'est accepter le mariage homosexuel, je n'en suis pas. Si c'est vouloir une vraie politique sociale, alors OK ».

Cinq règles encadrent la vie de la Communauté : la prière (celle du samedi soir attire, dit-on, la foule), la propagation de l'Evangile, la solidarité, l'œcuménisme et le dialogue.

Les médiations de Sant'Egidio n'ont pas toutes été couronnées de succès. Mais c'est sur le long terme qu'il faut juger de leur impact. Mario Giro a, quant à lui, été impliqué dans le dossier ivoirien lors de la guerre des chefs, le siège régional de la Communauté se trouvant à Abidjan et le pays comptant plus de mille membres. Il était fier de ce que Sant'Egidio ne soit pas partie de la Côte d'Ivoire alors que la communauté française – pour laquelle il ne cachait pas son mépris – avait pris la fuite (Sant'Egiodio a été lauréate du prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la paix en 2001).

Dans le dossier du Darfour, il a été amené à collaborer avec Djibrill Bassolé, qui a été le médiateur officiel de l'Onu et de l'UA. Il entretenait d'ailleurs des relations fortes avec le Burkina Faso (il a notamment mis en place le programme Bravo d'enregistrement des naissances d'enfants burkinabè). Au sujet du Soudan et du dossier du Darfour, il avait qualifié d'erreur la mise en accusation du président Omar el-Béchir par le Tribunal pénal international (TPI) : « C'est dangereux, disait-il alors. Le Soudan est un grand pays qui ne doit pas être déstabilisé et el-Béchir est un homme très intelligent, qui sait faire de la politique ! La relation entre justice et paix est toujours compliquée. Il y a un équilibre à trouver. Mais quoi qu'il en soit, le problème doit être affronté sans passion ».

Trouver un équilibre entre justice et paix c'est, aussi, sans doute, la clé de la réconciliation que le Burkina Faso dit vouloir entreprendre.

Jean-Pierre Béjot
La Ferme de Malassis (France)
18 mars 2021

Categories: Afrique

Cinéma : Le « festival alimenterre » à l'espace Culturel Gambidi du 25 au 27 mars 2021

Mon, 22/03/2021 - 12:36

L'association Semfilms à travers Ciné Droit Libre et SOS Faim organisent du 25 au 27 mars 2021 un festival de films dénommé « festival alimenterre » à l'espace Culturel Gambidi.

Trois thèmes sont inscrits au programme. Pour le premier jour (25 mars), on parlera de « environnement et agriculture ». Le deuxième jour sera consacré à la thématique suivante : « agriculture familiale et agroécologie ». Et le « foncier face à l'accaparement des terres cultivables autour des grands centres urbains » constitue le troisième thème du dernier jour, le samedi 27 mars 2021.

Une diversité d'activités est prévue. Il s'agira des panels, des projections-débats, des expositions-ventes, des visites guidées, des rencontres, des concerts, un master class, des fora, etc. cette toute première édition est parrainée par Yacouba SAWADOGO, le Prix Nobel Alternatif et Champion de la terre.

Ce festival est dédié à l'agriculture pour soutenir un paradigme alternatif mondial plus juste pour la population au travers d'un modèle agricole plus équitable et plus respectueux de l'environnement qui mise sur les exploitations familiales pour relever le défi alimentaire et lutter contre la pauvreté (au Burkina Faso). C'est une invite à aller vers cette forme d'agriculture ‘'saine'' pour les consommateurs mais aussi qui protège l'environnement.

C'est aussi l'occasion de faire la promotion de la souveraineté alimentaire et de parler de l'autosuffisance alimentaire dans nos pays. Il est temps de se prendre en charge par nos pratiques et méthodes culturales. Nous en sommes capables. Il suffit de s'y engager, avoir la volonté.

Au chapitre des activités, les festivaliers auront droit à visiter des expositions-ventes et ce, durant les trois jours. Ainsi, chaque jour de 10h à 20h à l'Espace culturel Gambidi, il sera exposé des produits de l'agroécologie mais aussi une animation des stands par des organisations paysannes et des ONG de promotion de l'agroécologie et de l'agriculture familiale.

Au cours de cette exposition, il est prévu la dégustation des mets locaux à base des produits transformés. Ce marché sera animé par plus d'une trentaine d'exposants qui ont un savoir-faire en la matière. Tout est mis en œuvre pour satisfaire vos papilles avec des dégustations qui sont l'œuvre des mains expertes.

Ce festival se déroulera sous le format un thème – un film - un débat – un plateau musical et ce, chaque jour du 25 au 27 mars à l'espace Culturel Gambidi.

Bon festival à toutes et à tous !

Contacts utiles :
70258508
78925143
70104102
79628198

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Sécurité : Les FAMa pour la stabilité du Mali

Mon, 22/03/2021 - 12:30

Le 15 mars 2021, le Mali perdait trente-trois de ses soldats dans une embuscade tendue par l'état islamique près de Tessit. Si ce malheur appelle évidemment beaucoup d'interrogations, c'est bien l'hommage qui leur a été rendu et surtout le combat que mènent nos soldats pour stabiliser le pays qu'il faut retenir. Quant au groupe terroriste même s'il a réussi son embuscade, il n'a pas pour autant gagné la guerre !

L'émotion qu'a suscité cette tragédie est immense, le pays n'avait pas connu pareil bilan depuis des mois. Le deuil national décrété pour trois jours révèle d'une part la gravité de cet évènement mais surtout la reconnaissance de tout une nation à ses soldats tombés pour l'honneur du drapeau et la protection de la nation malienne.

Nous ne devons pas pour autant laisser cette épreuve occulter les succès de plus en plus nombreux que remportent nos soldats sur les terroristes. Nos forces armées sont la pierre angulaire de la sécurité et de la stabilité attendus par la population depuis déjà trop longtemps. Sans une armée professionnelle, bien entrainée, bien équipée et surtout bien dirigée, il est impossible que nous sortions de cette spirale.

Il est impossible que nos villages soient un jour libérés de ces hommes qui veulent faire de notre pays un nouveau califat. Bien sûr, la stabilité de notre pays est conditionnée par la réimplantation des services de l'état dans tous nos territoires, le retour des écoles, des centres de santé, des administrations…. Nos forces de défense et de sécurité qui poursuivent leur montée en puissance ne peuvent à elles seules réparer ce qui a été détruit depuis tant d'années, mais sans leur implication totale et sans unité de la nation, aucune reconstruction n'est possible.

Les djihadistes ont parfaitement compris que les FAMa accompagnées de nos partenaires étrangers sont les seuls capables d'empêcher leur velléité d'expansion. Et c'est bien l'efficacité grandissante de nos soldats qui a poussé ces terroristes de l'EIGS à frapper à Tessit. La présence de nos forces les prive de leur liberté de mouvement, de leur liberté de prédation sur les populations. Ils ont donc voulu marquer les esprits pensant prendre un ascendant psychologique qui pousserait nos soldats à rester dans leurs casernes. Mais c'est bien l'inverse qui va se produire. Lors de l'hommage rendu à nos martyrs, le ministre de la Défense et des Anciens Combattants l'a réaffirmé : « Ce sacrifice ne sera pas vain. L'engagement et la détermination des Forces de défense et de Sécurité ne faiblira jamais ».

Paradoxalement, cette tragique attaque révèle bien que le combat des FAMa est le bon. Une fois l'émotion passée, nos soldats vont reprendre leur mission. Alors ils vont continuer à traquer les djihadistes, les pousser à se cacher, à fuir, les empêcher de soumettre tout un pays à leur idéologie mortifère et rétrograde.

Dans cette période où le Mali voit tant de réformes se mettre en place pour lui assurer un avenir meilleur, nos FAMa ont plus que jamais besoin du soutien indéfectible de toute la nation. Ils continueront à risquer leur vie et certains se sacrifieront pour que chaque malien puisse vivre libre en toute sécurité. Les djihadistes ont peut-être réussi leur embuscade mais ils sont loin d'avoir gagné la guerre et désormais ils ont face à eux une armée plus que jamais motivée à les terrasser.

Idrissa Khalou
@IKhalou

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Décès de Hadja Kouboura BA née HAMA : Remerciements et faire part

Mon, 22/03/2021 - 11:30

‘'A ALLAH nous appartenons et vers lui nous retournerons''

Les grandes familles BA, HAMA et MARCEL à Bani, Ouagadougou, Bagassi et Niamey ;

Les familles alliées KOITA, SANGO, DAYO, CONGO, PODA, OUEDRAOGO et LY à Ouagadougou, Antananarivo, Djibo, Zabré, Dedougou, Manga, Ouessa, Louda et Sebba

Le veuf El Hadj Amadou BA, Inspecteur des Postes à la retraite, ses enfants : Hama, Hamidou, Fatimata, Boubakar, Abdel Kader, Souaibou, Oumarou et leurs épouses et époux, ses petits enfants,

Très touchés par les marques de compassion, de solidarité et de sympathie, vous remercient très sincèrement pour vos soutiens multiformes lors du rappel à ALLAH le 28 novembre 2020 et de l'inhumation le même jour à Bani de leur bien-aimée épouse, mère, grand mère, fille, petite fille, belle fille, belle-mère, tante et cousine Hadja Kouboura BA née HAMA, affectueusement appelée Inna.

Ils remercient particulièrement :

Les autorités politiques, administratives, militaires, religieuses et coutumières de la région du Centre, Les autorités politiques, administratives, militaires, religieuses et coutumières de la région du Plateau Central,
Les autorités politiques, administratives, militaires, religieuses et coutumières de la région du Sahel,

Les responsables, le personnel, et les retraités de la SONAPOST,
Les responsables et le personnel de I am Gold Essakane S.A,
Les responsables et le personnel de la Direction Générale des Impôts,
Les responsables et le personnel du Ministère de l'Industrie du Commerce et de l'artisanat,

Les responsables et le personnel du Ministère de la Jeunesse, de la Promotion de l'entrepreneuriat et de l'Emploi,

Les responsables et le personnel de CANAL+ Burkina et Orange Burkina Faso S.A,
Le personnel de l'ANPTIC, de Microfinance Yaaba, de Telecel Faso, Les voisins de Cissin ex secteur 17,

Les fidèles musulmans de la mosquée de Cissin ex secteur 17,
La communauté musulmane de Saaba, -La communauté de Bani vivant à Ouagadougou,

Les populations de Bani et de la région du Sahel,
Les médecins et le personnel de la Clinique saint Jérémie et du CHU de Bogodogo,
Les familles amies,

Les amis, collègues et ex collègues de Hama, Hamidou, Fatimata, Boubakar, Abdel Kader, Souaibou et Oumarou

et tous ceux qui de près ou de loin n'ont ménagé aucun effort pour soutenir la famillle endeuillée durant cette dure épreuve.

Ils se réservent de citer des noms de peur d'en oublier.
Qu'ALLAH vous le rende au centuple

la ilaha illallah mohammed rassoul allah.

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