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Accès à l'eau potable : Le Premier ministre et le ministre de l'Eau sont-ils à l'écoute des citoyens ?

Fri, 21/05/2021 - 22:10

Christophe Dabiré a fait la synthèse de l'ensemble des politiques publiques que déroule son gouvernement pour le bien-être des Burkinabè.
Dans le secteur de l'eau, c'est toujours la promesse « zéro corvée d'eau » qui reste la référence des actions du gouvernement en matière d'accès à l'eau potable pour les populations. Dans son discours, ce dernier reste convaincu que les actions du gouvernement ont amélioré l'accès des populations à l'eau potable.
Chiffre à l'appui – le taux d'accès à l'eau potable est passé de 72,4 % en 2016 à 76, 4% en 2020.

Pour le commun des citoyens, difficile de comprendre le sens de ces chiffres. A Kaya, des secteurs manquent d'eau potable. Des quartiers peuvent passer des semaines sans une goutte d'eau.

A Nagrin à Ouaga, l'eau est une ressource rare. Depuis juin 2020, les abonnés de l'Onea vivent un cauchemar avec des factures aux montants ahurissants.
A Djibo, en 2019, c'est une citerne remplie d'eau qui a dû ravitailler les populations.
Combien de forages parmi ceux construits ou réhabilités ne fonctionnent presque plus.

Des centres de santé qui manquent d'eau. Mais rien de tout cela ne ressort dans la situation de la nation présentée par le Premier Ministre.
Bref ! Espérons que notre Premier ministre est au courant de la réalité des citoyens qui ne se traduisent pas dans les taux d'accès actuels.

Bassératou K.

Categories: Afrique

Hadj 2021 : Seuls les fidèles vaccinés contre le Covid-19 seront autorisés à effectuer le pèlerinage à la Mecque

Fri, 21/05/2021 - 19:13

S'exprimant dans une interview publiée ce vendredi 21 mai 2021 par le quotidien Sidwaya, l'ambassadeur de l'Arabie saoudite au Burkina Faso, Dr Waleed Alhamoudi, a déclaré que les pèlerins burkinabè âgés de 18 à 60 ans et vaccinés contre le Covid-19 pourront effectuer le Hadj 2021.

Dans cette interview réalisée avec l'ambassadeur de l'Arabie saoudite au Burkina, Dr Waleed Alhamoudi, a soutenu que les fidèles y compris ceux du Burkina, pourront effectuer les rituels du Hadj cette année seulement en respectant les mesures de précaution et des exigences fixées par les autorités saoudiennes. Parmi ces exigences figure la vaccination contre le coronavirus. Selon le diplomate saoudien, les pèlerins qui sont à l'intérieur de l'Arabie saoudite doivent recevoir deux doses de vaccins contre le Covid-19 avant le premier mois de Dhu al-Hijjah. Ceux venant de l'extérieur, devront être également vaccinés. Ce n'est pas tout.

A 72 heures du départ, les pèlerins doivent se soumettre à des tests covid et accepter un isolement de 72 heures après leur arrivée en terre saoudienne. Pendant que le Burkina est toujours en attente de vaccin, ces propos de l'ambassadeur ne rassurent pas. Au Burkina Faso, plus de 8000 pèlerins burkinabè inscrits pour le Hadj de cette année n'ont pas pu le faire en 2020 du fait de la pandémie du Covid-19. Cela sous-entend que le nombre de pèlerins va drastiquement augmenter. Est-ce que le gouvernement pourra disposer à temps d'assez de doses pour tous les pèlerins ? C'est la question qui reste en suspend.

Du reste, dans son discours sur la situation de la nation, le jeudi 20 mai 2021, le Premier ministre Christophe Dabiré a laissé entendre que sur le plan diplomatique, la question du Hadj est réglée. « Avec nos amis de l'Arabie saoudite, les pèlerins qui devront partir pourront bénéficier de la vaccination pour honorer leur engagement religieux », a-t-il dit. Il convient de signaler qu'entre le 9 mars 2020, date de confirmation des premiers cas du Covid-19 au Burkina, au 19 mai 2021, le pays des « Hommes intègres » a enregistré 13 408 cas dont 13 223 guérisons et a déploré 165 morts.
Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

Categories: Afrique

Master spécialisé en Infrastructure d'ESUP-Jeunesse : Soutenance béton pour Malonga

Fri, 21/05/2021 - 18:00

« Elément de réduction par le calcul d'une dalle hyperstatique : Application à l'étude technique du tablier en béton précontraint du passage supérieur de Kossodo à Ouagadougou ». Telle est l'intitulé du mémoire soutenu, le 4 mai 2021, par Aymar Sylvère Mampolo Malonga à l'Ecole supérieure polytechnique de la Jeunesse. L'objectif affiché de l'impétrant était d'obtenir le diplôme de Master spécialisé en Infrastructure. Ce qui fut fait avec brio avec la mention « Très honorable ».

Toujours au top dans les métiers du présent et du futur, l'Ecole supérieure polytechnique de la Jeunesse (ESUP-Jeunesse) n'a de cesse d'innover en matière de mise en place de filières porteuses. C'est ainsi qu'est né le Master spécialisé en Infrastructure, un diplôme qui fait un appel du pied aux titulaires de masters, aux diplômés d'ingéniorat en génie civil et aux autres professionnels du BTP qui souhaitent se spécialiser en infrastructures et ouvrages d'art.

En lieux et place de logiciel, le matheux Malonga a préféré le calcul manuel par les formules

Ainsi donc, les fruits sont en train d'être à la hauteur de la promesse des fleurs dans cette école, avec cette soutenance qui a eu lieu mardi dernier dans la salle Amirou Thiombiano d'ESUP-Jeunesse. Etait au rapport, Aymar Sylvère Mampolo Malonga, autour d'un thème a priori incompréhensible pour les non-initié libellé comme suit : « Elément de réduction par le calcul d'une dalle hyperstatique : Application à l'étude technique du tablier en béton précontraint du passage supérieur de Kossodo à Ouagadougou ».

Le jury, présidé par Pr Zacharie KOALAGHA (milieu), président du Conseil scientifique d'ESUP-Jeunesse

Très passionné par le sujet, cet originaire de Congo-Brazza a tenu en haleine les auditeurs, composés d'un jury présidé par Pr Zacharie KOALAGHA, président du Conseil scientifique d'ESUP-Jeunesse, de membres de l'administration, de parents et amis. En français facile, il s'agit d'un projet de construction d'un pont à passage supérieur avec des blocs de béton préfabriqués, qui reliera le rond-point de Kossodo à l'échangeur du Nord. L'originalité de cet ingénieur en génie civil doublé de professeur certifié de lycées titulaire d'un CAPES en Mathématiques a été, plutôt que d'utiliser des applications logicielles pour les calculs des différentes composantes, de faire appel aux formules mathématiques.

En toute convivialité avec Pr KOALAGHA (ext. d.) et le désormais diplômé du master spécialisé en Infrastructures

Une option qui a visiblement séduit le jury qui a trouvé son document, volumineux qu'il était, de belle facture. « De lecture facile et aisée, le mémoire a été présenté avec passion et de façon dynamique », a reconnu le président du jury Pr Zacharie KOALAGHA qui, comme ses pairs, n'a toutefois pas omis de mentionner le non-respect du temps imparti pour l'exposé et certains manquements à même d'être corrigés. Après la pause pour permettre au jury de délibérer, le suspense est aussitôt levé avec la sanction qui est tombée : 17/20 pour l'impétrant qui bénéficie ainsi d'une mention très honorable pour ses travaux.

Réactions d'après-soutenance

Pr Zacharie KOALAGHA, président du jury

« Le candidat avait la maîtrise du sujet. En lieu et place de l'utilisation de logiciels, il a opté pour des formules mathématiques pour des calculs plus fins. Ça permettrait à la société où il a fait son stage qu'est AGEIM (Agence d'Etudes, d'Ingénierie et de Maîtrise d'œuvre) d'avoir des éléments de calcul pour éventuellement comparer avec les études faites antérieurement ou avec les calculs que leurs propres ingénieurs vont effectuer par la suite. Pour les étudiants d'ESUP-Jeunesse, ce sera un document de référence sur la méthode manuelle qu'ils pourront comparer aux méthodes logicielles. ».

Sylvère Malonga, impétrant

« Depuis mon pays, j'ai été au courant de la crème intellectuelle qui se formait à Ouagadougou, notamment à l'ESUP-Jeunesse avec son Master spécialisé en Infrastructure. J'y ai donc fait une inscription au compte de l'année académique 2018-2019. Une année qui s'est étirée avec surtout l'avènement du Covid-19. On ne peut pas demander des plumes à une chauve-souris. C'est dire que j'accueille bien la note attribuée par le jury qui, à mon humble avis, est méritée. Je suis chef d'un service à la Direction générale des Constructions du Congo. Je compte y retourner après cette soutenance et, pourquoi pas, préparer une thèse toujours dans le sens toujours du génie civil ».

Service Communication ESUP-Jeunesse

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Burkina : Dr Siaka Coulibaly dédicace « Innovation technologique : un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu »

Fri, 21/05/2021 - 16:13

Dr Siaka Coulibaly, économiste et expert en renforcement des capacités, a présenté ce jeudi 20 mai 2021 son ouvrage « Innovation technologique : un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu ». La dédicace a eu lieu dans les locaux du Fonds burkinabè pour le développement économique et social (FBDES).

L'innovation technologique n'est plus une question de choix, mais un impératif pour la paix, la sécurité, la compétitivité et le développement. C'est du moins, ce que l'auteur, Dr Siaka Coulibaly, fait ressortir dans son ouvrage « Innovation technologique, un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu ».

Une vue des participants à la dédicace

A travers 192 pages, il se propose d'élaborer un cadre intégré de renforcement des capacités pour l'innovation technologique dans les pays à faible revenu comme le Burkina Faso. Ce cadre, comme il le dit, est une méthode pour la conception et l'appui à la formation d'un système d'innovation régional performant basé sur les universités (centres de savoirs), les organisations de recherche et de développement (centres de technologies), les entrepreneurs et les infrastructures d'appui à l'innovation qui constituent les piliers fondamentaux pour l'émergence d'industries régionales compétitives. A travers cet ouvrage donc, Dr Siaka Coulibaly souhaite « donner aux décideurs, la possibilité de comprendre l'importance de l'innovation technologique, ses différentes facettes et les outils pour apporter les réformes nécessaires et faire avancer le développement ».

Dr Siaka Coulibaly, l'auteur

Pr Achille Diendéré, Maitre de conférences en économie, qui a porté un regard critique sur l'ouvrage, a salué une œuvre de belle facture qui vient combler un vide dans la littérature en matière d'innovation technologique. « Dans ce livre, l'auteur a pu identifier les déterminants au niveau macroéconomique et méso économique sur les capacités d'innovations technologiques en vue d'aider les pays africains comme le Burkina Faso à pouvoir se développer. C'est vraiment un livre qui propose un modèle pragmatique dans un langage facile d'accès et il propose des solutions concrètes, multi niveaux harmonisées pour produire des réponses adaptées à un problème de développement. Ce qu'on peut lui reprocher en tant qu'économiste, c'est de ne pas être souvent allé plus en détail dans son argumentaire en utilisant des faits stylisés, en produisant des chiffres et en utilisant des auteurs relativement nouveaux qui auraient contribué à enrichir encore son argumentaire », a laissé entendre Pr Diendéré.

Dr Siaka Coulibaly dédicaçant son ouvrage à un lecteur

La dédicace de l'ouvrage a eu lieu dans les locaux du Fonds burkinabè de développement économique et social (FBDES). Un choix qui n'est pas fortuit. En effet, le FBDES met en œuvre le programme Burkina StartUp qui finance les projets innovants. Dr Coulibaly est d'ailleurs l'un des experts qui sélectionne les projets soumis au FBDES dans le cadre du programme Burkina StartUp. A en croire Bruno Compaoré, directeur général du FBDES, l'ouvrage de Dr Couliblay est comme un guide pour tous ceux qui veulent formuler des projets innovants. C'est pourquoi, il lance un appel à tous ceux qui sont intéressés par l'innovation technologique, à se le procurer.

L'ouvrage coûte 34 000 F CFA en librairie

« Innovation technologique : un cadre intégré de renforcement des capacités pour les pays à faible revenu » est paru aux éditions Presses africaines. Il est disponible en librairie au prix de 34 000 F CFA.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

Categories: Afrique

« Une source d'amertume », l'ouvrage qui dépeint les tristes réalités des familles au Burkina

Fri, 21/05/2021 - 16:13

Dénoncer par les écrits ce qu'il ne peut dire de vive voix afin de changer les mentalités pour un meilleur lendemain, c'est l'objectif que poursuit l'auteur, Alain Bontouré Hien, à travers son roman « Une source d'amertume ». La dédicace de son tout premier ouvrage s'est tenue ce jeudi 20 mai 2021 à Ouagadougou, à la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères.

« ‟Une source d'amertume” est un roman de 141 pages paru aux éditions Hector Adams en 2020 à Ouagadougou. […] Le roman s'ouvre à la page 13 par une présentation du personnage central ‟Loulouˮ dont l'histoire nous est contée par l'auteur. Il s'agit de ‟Kodjo le fondateur, « Kodjo, le père de Loulou est un ancien combattant de l'armée française reversé à l'armée nationale de la Haute-Volta actuel Burkina Faso après les indépendances. Selon Kodjo, lui-même, il souffrirait d'une plaie « sulfurante » (sic) à la jambe alors qu'il était encore berger sur les terres sauvages du Sud-Ouest du Burkina Faso […]

Présentation du roman par Koba Boubacar Dao, critique littéraire et président de la Société des auteurs, des gens de l'écrit et des savoirs (SAGES).

Il finit par être recruté dans l'armée française et de sa vie passée dans cette armée coloniale qu'il dit inoubliable, Kodjo vivra à Paris et à Marseille, en passant par le Sénégal et l'Algérie. C'est finalement en 1965 que Kodjo a été libéré de l'armée française. » « Puis à la page 14, nous lisons : « C'était le moment propice pour lui de fonder une famille, de sa courte liaison avec sa fiancée qui lui avait été destinée, naquit son fils aîné qu'il appellera ‟Baba”, qui vivra auprès de ses belles-mères parce que Kodjo avait chassé sa mère pour infidélité [..] ».

Les suggestions d'Ursule Kaboré demandant à l'auteur de ramener ses lecteurs aux sources de la culture burkinabè dans ses prochaines parutions.

Ainsi est présenté l'œuvre par le critique littéraire, Koba Boubacar Dao, président de la Société des auteurs, des gens de l'écrit et des savoirs (SAGES).
Si l'assistance apprécie déjà les thématiques abordées dans le roman d'Alain Bontouré Hien, quelques observations sont faites. « Il serait intéressant que dans vos prochains écrits vous emmeniez par exemple les lecteurs à découvrir ou se rappeler de nos véritables valeurs culturelles car les gens ont tendance de nos jours à les déformer. De par le passé, la polygamie n'était pas quelque chose de mauvais en soi, vu que chaque femme avait un rôle spécifique à jouer dans le foyer commun. Ce qui n'est malheureusement plus le cas aujourd'hui ; tels sont les propos d'Ursule Kaboré, représentant la ministre en charge de la Femme et de la Solidarité nationale.

Alain Bontouré Hien dédicace son œuvre au colonel-major Moussa Cissé

Félicitant l'auteur pour son courage et sa détermination dans sa quête noble, le représentant du ministre en charge des Affaires étrangères et parrain de la cérémonie, le colonel-major Moussa Cissé, incite l'assemblée à acheter l'ouvrage pour le lire, afin de comprendre mieux le message véhiculé par l'auteur.
« C'est la famille qui constitue la société pour former par la suite un État, il est donc important qu'elle se porte bien car si la famille va mal c'est également la société qui ira mal. C'est pourquoi la cohésion et l'harmonie au sein d'une famille sont primordiales et c'est ce message que je veux transmettre à travers ce roman », souligne par ces mots l'auteur, pour éclairer davantage le public.

L'auteur expliquant au public le message qu'il véhicule dans son roman

Lucarne sur l'auteur

Alain Bontoure Hien est né le 10 septembre 1979 à Kampti (région du Sud-Ouest), où il fit l'école primaire de 1987 à 1993. Il décroche son certificat d'études primaires dans la cité de Bafoudji et après la classe de première au lycée Marien N'Gouabi de Ouagadougou. Il se forme en hôtellerie à l'Hôtel Indépendance où il est finalement employé. Il est par la suite recruté à la présidence du Faso et est en ce moment maître d'hôtel à l'intendance du palais de Kosyam. Écrivain, Alain Bontoure Hien est à son premier ouvrage publié.

Prestation de l'artiste musicien Jah Vérity

Pour joindre l'utile à l'agréable, l'artiste musicien Jah Vérity était de la partie pour apporter une touche singulière à cette cérémonie, via ses tubes bien connus du public ‟La patrie ou la mort nous vaincrons” et ‟Un frère c'est un frère” tout en évoquant lors de sa prestation « la cohésion sociale et la réconciliation nationale au Burkina Faso ».

Hamed NANEMA
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Football : Le calendrier de l'Euro 2021 est connu

Fri, 21/05/2021 - 16:12

L'Euro 2021 se disputera du 11 juin au 11 juillet 2021. L'Union européenne des associations de football (UEFA) a rendu public le calendrier des différentes confrontations.

Initialement prévu du 12 juin au 12 juillet 2020, le championnat d'Europe de football avait été décalé d'un an, en raison de pandémie du coronavirus.

Pour la première fois, il se jouera dans différentes villes de 12 pays. Ce sont Londres, Amsterdam, Saint-Petersbourg, Glasgow, Bucarest, Bakou, Copenhague, Rome, Munich, et Budapest.

Avant la pandémie, Dublin et Bilbao devraient aussi accueillir des matchs, mais ont finalement été remplacées.

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Droits de la femme, de l'enfant et violences basées sur le genre : Trente agents de l'action sociale outillés

Fri, 21/05/2021 - 16:00

L'Association des Femmes Juristes du Burkina Faso a initié du 18 au 21 mai 2021 à Ouagadougou, une formation sur les droits des femmes, de l'enfant et les violences basées sur le genre. Trente agents de l'action sociale de quatre régions du Burkina ont bénéficié des outils nécessaires pour s'améliorer.

Cette activité est réalisée dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Contribuer à l'effectivité des droits des femmes et des jeunes filles au Burkina Faso » avec le soutien de la « Fondation for a just society ». Selon Christiane Zaî/Nikiema, coordonnatrice du projet, l'objectif de la formation est de renforcer les connaissances de 30 femmes et hommes, agents de l'action sociale, sur les droits de la femme, de l'enfant et les violences basées sur le genre. Cela vise à faciliter la prise en charge des femmes et filles victimes de violences. Pour elle, cette session est une occasion également de les rendre aptes à mieux conseiller, orienter les cas de violences basées sur le genre.

Mme Zaî née Nikiema Christiane

Plus spécifiquement, il s‘est agi d'abord de renforcer la connaissance des agents sur les droits de la femme et de l'enfant, et les VBG ainsi que leurs conséquences sur la femme, l'enfant, la famille et la société. Ensuite, les participants ont été outillés sur le cadre juridique encadrant les droits de la femme, de l'enfant. En plus, ils ont obtenu une amélioration de leurs connaissances sur les voies de recours relatives aux violences faites aux femmes ainsi que les structures vers lesquelles les femmes victimes de violences pourraient être référées. Enfin, les participants connaissent désormais les cliniques juridiques de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso. Ceci, pour qu'ils puissent y référer les problèmes de femmes et filles nécessitant un appui juridique, judiciaire et psychologique.

Gilbert Tiendrebeogo, agent à la direction de l'action sociale de Koudougou

Cette activité est la bienvenue, à en croire les participants. Pour Gilbert Tiendrebeogo, agent à la direction de l'action sociale de Koudougou, cette session lui a permis d'être outillé sur des cas qu'il rencontre sur le terrain. Il est convaincu que cette formation lui permettra d'être plus opérationnel. C'est pourquoi il a tenu à remercier l'association des femmes juristes pour l'initiative de la formation.

Dimitri OUEDRAOGO
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Mali : Environ 300 militaires de la Force Barkhane mobilisés pour sécuriser un convoi de ravitaillement dans le nord

Sat, 08/05/2021 - 13:09

Les militaires de la Force Barkhane ont transmis un maximum de savoir à leurs homologues maliens dans les domaines tactiques, médicaux, de maintenance, de stationnement et d'infrastructure. Désormais à Doro, les Forces armées maliennes (FAMa) du camp assurent la sécurité du marché local. C'est ce qui ressort entre autres du point des activités de la Force Barkhane, qui se sont déroulées du 16 avril au 4 mai, et qui visent à renforcer la sécurité dans la région dite des « trois frontières », à travers des opérations de harcèlement dans le Gourma et le Liptako.

Le communiqué note également que le Colonel Yann Menet a passé le relai au Colonel Jérôme Statucki, à la tête du groupement tactique désert aérocombat (GTDA), le 29 avril.

Ce groupement a apporté son appui au Groupement tactique désert logistique (GTD LOG) Charente qui a conduit, du 16 au 29 avril, un important convoi pour ravitailler les Plateformes opérationnelles désert (PfOD) de la Force Barkhane dans le nord du Mali avant la saison des pluies.

Cette opération, mentionne le communiqué, a nécessité la mobilisation d'environ 300 militaires et plus de 130 véhicules qui ont parcouru plus 1000 Km dans le nord du Mali.

L'autre relève mentionnée dans le communiqué est celle du détachement du Scoutspataljon, bataillon de reconnaissance de l'armée de Terre estonienne, le 2 mai 2021, sur la plateforme opérationnelle désert (PfOD) à Gao.

Ce détachement a été relevé après quatre mois de mission. Le communiqué indique que les Estoniens sont engagés depuis 2018 au Mali dans le cadre de l'opération BarKhane aux côtés de leurs frères d'armes français et maliens, à travers la protection du camp militaire et des opérations de sécurisation de la zone.

Les avions de la Force Barkhane ont été également très actifs du 28 avril au 4 mai. Le bilan fait cas 159 sorties, parmi lesquelles 26 sorties chasse, 60 sorties ISR (intelligence, surveillance, reconnaissance) et 73 missions de transport ou de ravitaillement.

Voir l'intégralité du communiqué.

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Somalie : L'ancien président ghanéen, John Mahama, nommé Haut représentant de l'Union africaine

Sat, 08/05/2021 - 12:03

L'Union africaine a nommé l'ancien président du Ghana, John Mahama, au poste de Haut représentant pour la Somalie. Ce pays situé à l'extrémité orientale de la Corne de l'Afrique est plongé dans une crise politique depuis l'annonce de la prolongation du mandat du président, Mohamed Abdullahi Mohamed, pour deux ans.

"En tant que Haut Représentant pour le volet politique de la Somalie, le président Mahama travaillera avec les parties somaliennes pour parvenir à un compromis mutuellement acceptable vers une résolution globale pour la tenue d'élections dans les plus brefs délais", a indiqué TV5 Monde qui cite un communiqué de l'Union africaine.

Pour la réussite de la mission de son Haut Représentant, l'UA a appelé les parties prenantes somaliennes « à négocier de bonne foi (...) dans la recherche d'un règlement inclusif de la crise électorale »

En rappel, des affrontements meurtriers avaient eu lieu entre les forces gouvernementales et celles de l'opposition qui avaient dressé des barrages. Depuis lors, le président a chargé son Premier ministre d'organiser des élections. Le clou des pourparlers devraient avoir lieu le 20 mai.

Mais en attendant, les centaines de soldats qui contrôlaient certains axes et quartiers de la capitale Mogadiscio ont retiré leurs troupes, vendredi 7 mai, après un accord conclu entre l'opposition et le gouvernement.

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Affaire "Mosquée de Panzani" : Eddie Komboigo craint qu'on ne replonge dans une autre crise

Sat, 08/05/2021 - 01:59

Le gouvernement a tranché définitivement sur la crise née de la destruction de la mosquée de Panzani, un quartier de Ouagadougou. En effet, le gouvernement, dans un communiqué daté du 6 mai 2021, a attribué le terrain litigieux à la Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB). Cette décision de l'exécutif ne semble pas faire l'unanimité. Le chef de file de l'opposition (CFOP), Eddie Komboigo, pour sa part, reste sceptique. Pour lui, cela peut conduire à une autre crise.

La Fédération des associations islamiques du Burkina (FAIB) est désormais propriétaire du terrain litigieux dans le quartier Panzani, dans l'arrondissement n°9 de Ouagadougou. Quant à l'attributaire légal dudit terrain, Jacques Ouédraogo, une autre parcelle lui sera trouvée « en guise de compassion ». Ces informations ont été rendues publique à travers un communiqué du gouvernement daté du 6 mai 2021. Cette décision du gouvernement ne semble pas faire le consensus au sein de l'opinion. En tout cas pour le chef de file de l'opposition politique burkinabè (CFOP), Eddie Komboigo, cette décision porte des gènes conflictuels.

Le gouvernement, a-t-il dit, devrait gérer cela autrement. « Il pourrait par exemple attribuer le terrain à la construction d'une école et à tout autre chose. Ce que nous, nous craignions, c'est que le gouvernement ne se mette en porte-à-faux avec les juridictions nationales car une décision de justice avait déjà été dite », a-t-il déploré.

Il a tout de même rassuré qu'il ne se range pas du coté de l'attributaire légal, mais a ajouté que quand la justice tranche, il faut respecter la décision. « Nous ne remettons pas en cause l'utilité de la FAIB, ni de la communauté musulmane. S'il y a eu des échanges avec le désormais ex propriétaire et qu'il a donné son accord, c'est tant mieux. Si ce n'est pas le cas, nous craignions qu'on ne replonge dans une autre crise », s'est-il inquiété.

En rappel, le gouvernement burkinabè avait désapprouvé la destruction de la mosquée du quartier Panzani, dans l'arrondissement n°9 de Ouagadougou, suite à un litige foncier opposant les fidèles de ce lieu de culte à un particulier. Le 7 octobre 2020, le porte-parole du gouvernement d'alors, Rémis Fulgance Dandjinou, avait déclaré qu'une procédure avait été engagée pour le retrait des titres de propriété au profit de l'Etat.
Obissa Juste MIEN
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Lire aussi : Affaire « Mosquée de Panzani » : Le gouvernement attribue le terrain litigieux à la fédération des associations islamiques

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Affaire « Mosquée de Pazzani » : Les syndicats de magistrats « déplorent et condamnent » l'attitude du gouvernement

Sat, 08/05/2021 - 01:58

L'affaire dite « Mosquée de Pazzani » est encore d'actualité. Cette fois-ci, elle s'invite chez les syndicats de magistrats. La décision du gouvernement qui remet en cause celle judiciaire ne passe pas chez les magistrats. Dans un communiqué en date du 7 mai 2021, ils déplorent et condamnent l'attitude du gouvernement.

Le 07 octobre 2020, le porte-parole du gouvernement d'alors, se prononçant sur l'exécution d'une décision de justice ayant ordonné la destruction de constructions faites sur un terrain sis à l'arrondissement n°09 de Ouagadougou dans un litige opposant monsieur OUEDRAOGO Jacques à monsieur GUIGMA Moussa, déclarait que le gouvernement désapprouvait, quels que soient les motifs, la destruction d'un lieu de culte.

Par communiqué en date du 17 octobre 2020, le Conseil supérieur de la magistrature disait déplorer « les propos du porte-parole du gouvernement lors du compte rendu du Conseil des Ministres du 07 octobre 2020 relatifs aux évènements de Pazanni en ce qu'ils portent atteinte à l'autorité des décisions de justice. A cet effet, il encourage(ait) le Président du CSM à poursuivre les démarches entreprises auprès de son Excellence monsieur le Président du Faso, garant de l'indépendance de la justice ».

Par un communiqué daté du 06 mai 2021, le Ministre d'Etat, Ministre de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation, monsieur Pengdwendé Clément SAWADOGO, apparemment riche d'une volonté soutenue de récidive et d'une sorte de dédain pour le Conseil supérieur de la magistrature, annonçait que dans l'affaire suscitée, le gouvernement, fondement pris de ce que la crise née de l'exécution de la décision de justice a affecté le climat social, a pris dans l'intérêt de la paix sociale les mesures conservatoires suivantes :

l'expropriation du terrain litigieux pour cause d'utilité publique ;
l'attribution dudit terrain à la Fédération des Associations islamiques du Burkina Faso (FAIB) à l'effet de permettre la réalisation de toute infrastructure ou toute activité en faveur de la communauté islamique ;
la cession d'un autre terrain à monsieur OUEDRAOGO Jacques, attributaire légal du terrain litigieux, en guise de compensation.

Les syndicats de magistrats déplorent et condamnent avec la dernière énergie une telle attitude qui n'est rien d'autre qu'une remise en cause de l'indépendance et de l'autorité du pouvoir judiciaire et alors même que dans la situation litigieuse concernée, le gouvernement ne pouvait ignorer que :

les décisions, fondement de la démolition, reposent sur un arrêté d'attribution émanant de l'exécutif au profit de monsieur OUEDRAOGO Jacques ;
il ne peut prétendre qu'il n'était pas au courant de la situation litigieuse et qu'il avait, de ce fait et en toute responsabilité, toute latitude de la régler hors prétoire et avant certaines évolutions s'il le voulait ;

le juge a d'abord ordonné la cessation immédiate de tous travaux de construction sur le terrain sans être suivi par monsieur GUIGMA Moussa ; ensuite, il a ordonné son expulsion du terrain ; c'est enfin, et dans une troisième décision, qu'il a ordonné la démolition des constructions faites par monsieur GUIGMA Moussa sur le terrain ;

Cette décision du gouvernement burkinabè est d'une particulière gravité pour la simple raison qu'il reconnaît qu'un citoyen, attributaire légal d'un terrain, a obtenu une décision de justice exécutoire mais que, pour des enjeux qui lui sont propres, il se croit autorisé lui-même à fouler aux pieds l'autorité de l'Etat et à consolider les actions entravant l'exécution de ladite décision de justice.

Face à une telle attitude juridiquement étrange et qui constitue un grave précédent pour un pays qui se veut un Etat de droit, l'intersyndicale des magistrats burkinabè interpelle le Gouvernement burkinabè sur sa responsabilité :
à assurer l'exécution des décisions de justice, gage de l'autorité de la justice ;
à garantir la force publique due aux huissiers de justices pour l'exécution des décisions de justice.

L'intersyndicale invite le gouvernement à se ressaisir et à respecter la lettre et l'esprit des lois de la république afin de garantir la pérennité des institutions et l'autorité de la règle de droit.

En tout état de cause, les bénéfices attachés à une telle attitude du gouvernement ne peuvent être durables pour le gouvernement lui-même dans la mesure où, en cultivant la défiance à l'endroit des décisions de justice, l'heure viendra où le fait pour lui de brandir qu'une affaire est en justice sera inapte à apaiser les cœurs et le climat social au regard des malheureux exemples que lui-même aura donnés. La paix et la justice n'ont jamais été antinomiques dans un pays où les dirigeants entendent, avec sincérité, entourer les citoyens d'une inexpugnable volonté de bâtir et de bâtir durablement.

Fait à Ouagadougou le 07 mai 2021

P/le Syndicat Autonome des Magistrats Burkinabè (SAMAB)
Le Secrétaire général

Emmanuel S. OUEDRAOGO

P/le Syndicat Burkinabè des Magistrats (SBM)
Le Secrétaire général

Moriba TRAORE

P/le Syndicat des Magistrats Burkinabè (SMB)
Le Secrétaire général

Diakalya TRAORE

Categories: Afrique

Fiscalité internationale : Bientôt, le deuil des paradis fiscaux ?

Sat, 08/05/2021 - 01:57

L'administration BIDEN a mis le pied dans la fourmilière, la grosse fourmilière des paradis fiscaux, refuges de multinationales qui narguent toutes les régulations en place…souvent en toute légalité.

En effet, la réforme fiscale sans précédent en cours aux Etats Unis, qui peut sonner comme une réplique aux réformes hasardeuses effectuées par l'administration Trump dans sa philosophie de America First, peut être considérée comme une révolution fiscale historique au regard du contexte actuel de réforme de la fiscalité internationale.

En effet, depuis 2013, l'Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) s'est engagée dans une réforme de la fiscalité internationale avec en ligne de mire la lutte contre l'érosion des bases d'imposition et le transfert indirect de bénéfice, notamment à travers les paradis fiscaux. A l'époque déjà, les pertes liées aux montages fiscaux colossaux des multinationales étaient évaluées entre 100 et 240 milliards de dollars.

L'on se souvient de cette boutade lâchée par Nicolas Sarkozy le 23 septembre 2009 à New York alors qu'il était président de la République Française ; "La France s'est battue, pour que les paradis fiscaux, le secret bancaire, la fraude organisée, ce soit terminé. Les paradis fiscaux, la fraude bancaire, c'est terminé. Et je me battrai à Pittsburgh pour qu'il y ait des sanctions". C'était à la veille d'un sommet du G20 à Pittsburgh aux Etats Unis.

C'est finalement 12 ans après, qu'une action concrète est posée dans ce sens avec la toute nouvelle administration BIDEN qui vient d'adopter une réforme fiscale qui fixe un taux d'imposition minimale de 21% pour toutes les entreprises multinationales.

Quelle peut être l'implication de cette réforme sur les négociations en cours au sein de l'OCDE ?

Avec cette réforme, les paradis fiscaux perdront sans conteste leur attractivité. En effet, la réforme prévoit que si une multinationale est imposée à un taux inférieur au taux minimum de 21% dans un pays, elle sera imposée sur le différentiel dans le pays de résidence de la multinationale. Par exemple, si Google qui a son siège aux USA est imposée à 12,5% en Irlande, les Etats Unis auront un droit d'imposition complémentaire de 8,5%, soit 21% - 12%, aux Etats Unis. Ce qui rendrait inutile pour les multinationales, le recours à l'Irlande, considérée comme un paradis fiscal qui abrite les actifs incorporels des multinationales.

Depuis janvier 2019, les négociations en cours sur l'imposition des entreprises multinationales à l'ère de la numérisation de l'économie a abouti à une proposition ambitieuse de réforme de la fiscalité internationale, visant à changer radicalement les règles actuelles qui datent des années 1920. Les réflexions des pays du cadre inclusif du BEPS sont axées sur deux piliers : le pilier 1 qui vise à faire imposer les multinationales dans les juridictions de marché, même sans présence physique et le pilier 2 qui vise à fixer un taux d'impôt minimum afin de lutter contre le recours aux paradis fiscaux. Cette réforme fiscale aux Etats Unis vient comme une bouffée d'oxygène pour l'OCDE qui a tant souffert des turpitudes de l'administration Trump pendant les négociations. En effet, la proposition de BIDEN rentre en droite ligne du pilier 2 et cela augure d'une accélération inattendue des négociations qui doivent aboutir à un consensus au plus tard le 30 juin 2021.

Et l'Afrique dans tout cela ?

Il faut dire que les pays africains sont fortement concernés par les discussions en cours dans la mesure où plusieurs multinationales ont des filiales en Afrique et la problématique des paradis fiscaux frappe durement l'Afrique.

Plusieurs pays africains sont membres du cadre inclusif BEPS et participent aux négociations en cours à travers des organisations interafricaines comme le Forum pour l'administration fiscale africaine (ATAF) et l'Union Africaine. La position commune africaine portée par l'Union africaine a d'ailleurs proposé un taux d'imposition minimum de 20%, très proche de la proposition américaine. Ceci augure de belles perspectives pour les administrations fiscales africaines mais il reste certains détails à régler.

En effet, beaucoup de pays africains ont des codes miniers ou des codes des investissements très attractifs avec des taux d'imposition effectifs de loin inférieurs au seuil de 21%. Dans un tel contexte, on peut aboutir à une imposition complémentaire des entreprises situées en Afrique mais avec des impôts payés dans les pays de résidence des maisons mères desdites entreprises. En d'autres termes, si la société minière X, filiale d'une société canadienne, située au Burkina Faso est imposée sous le régime du code minier de 2013 à 17,5%, la nouvelle règle autorise le Canada à faire une imposition complémentaire du bénéfice réalisé au Burkina au taux de 3,5%, soit 21%-17,5%. Il sera moralement condamnable, économiquement incompréhensible et socialement injuste qu'une entreprise ayant exploitée les ressources naturelles au Burkina et réalisé des bénéfices au Burkina, soit imposée sur une partie de ce bénéfice dans un autre pays. Ces questions doivent donc être mises sur la table de discussion avec certains détails techniques comme les différences temporelles liées aux règles de détermination du bénéfice sur le plan comptable et sur le plan fiscal afin que cette nouvelle règle puisse instaurer la justice sociale tant recherchée.

En attendant, un grand pas est réalisé et c'est le moment pour les dirigeants africains de s'impliquer au plus haut niveau car une discussion de politique fiscale commune est d'abord une tractation politico-diplomatique où chaque pays cherche à protéger légitimement ses intérêts.

Docteur Aboubakar NACANABO
Inspecteur des impôts

Categories: Afrique

Mise en œuvre du PNDES : L'impact du terrorisme et des conflits passés à la loupe pour améliorer le nouveau référentiel

Sat, 08/05/2021 - 01:56

Dans le cadre de l'élaboration du référentiel national devant couvrir la période 2021-2025, le gouvernement burkinabè a conduit, avec l'appui de ses partenaires techniques et financiers, une étude sur les causes des conflits et de leurs impacts sur la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES). Le projet de rapport de ladite étude a été soumis pour validation, ce vendredi 7 mai 2021 à Ouagadougou, aux parties prenantes sous les auspices de la secrétaire générale de la Primature, Yvonne Rouamba/Guigma.

Au départ, la sécurité avait été considérée par les économistes comme un risque pouvant entraver la bonne mise en œuvre du PNDES. Mais le risque est survenu en 2015 et se poursuit, conduisant le gouvernement burkinabè à réaménager le budget de l'Etat pour accorder une priorité au secteur défense-sécurité. Conséquence, les investissement dans les secteurs de soutien à l'économie et les dépenses dédiées aux secteurs sociaux ont pris un coup.

Outre le terrorisme, plusieurs autres conflits comme les conflits fonciers, communautaires, miniers, intra et extrareligieux ont eu une grande incidence sur les résultats du développement du pays. Leurs causes et impacts ont fait l'objet d'une étude dont le rapport a été soumis à validation, vendredi 7 mai, à Ouagadougou, au ministère de l'Economie, des Finances et du Développement. Cela devrait permettre de tirer leçons des erreurs du PNDES et d'améliorer son successeur, en cours d'élaboration.

Les besoins humanitaires estimés à environ 329 milliards de Fcfa

Sur le plan humanitaire, la crise a accéléré le déplacement des populations. De 47 000 en fin décembre 2018, le nombre de personnes déplacées internes était de 1 049 764, à la date du 10 novembre 2020. 3,5 millions de personnes sont dans des besoins humanitaires estimés à plus de 607,9 millions de dollars soit environ 329 milliards de francs CFA.

Les causes des conflits

Selon Seydou Sawadogo, chargé d'études au secrétariat permanent du PNDES, plusieurs causes expliquent les conflits constatés. Il ressort toujours des enquêtes menées que certaines personnes ont le ressentiment que leurs régions sont délaissées. Il y a aussi le manque d'opportunités économiques pour les jeunes, la mauvaise gestion des ressources, la stigmatisation de certaines communautés, la faible présence ou l'absence de l'Etat dans certaines zones rurales.

Seydou Sawadogo, chargé d'études au secrétariat permanent du PNDES

Quelques propositions pour renforcer la résilience

Pour renforcer la résilience des populations face au phénomène du terrorisme, le rapport propose entre autres d'améliorer la prise en charge des personnes déplacées internes et l'accès des populations à l'information, d'assurer une meilleure redistribution des retombées issues des exploitations des ressources naturelles.

En ce qui concerne les personnes enrôlées dans les groupes armés, il a été recommandé de créer des conditions de leur reconversion. Aussi, le renforcement de la présence de l'Etat dans les zones défavorisées, à forts défis sécuritaires, le développement des opportunités d'emploi pour les jeunes et les femmes, la révision de la loi sur le foncier et du code électoral pour adopter le suffrage direct comme mode de désignation des maires ont été proposés pour renforcer cette résilience.

La représentante des PTF, du bureau des Nations Unies, Angéline Nguedjeu, a salué la bonne collaboration productive avec la partie burkinabè

Selon la secrétaire générale de la Primature, les résultats de l'étude « doivent guider la prise en compte de la dimension sécurité, paix et résilience dans la formulation du nouveau référentiel ». Elle a indiqué que certaines recommandations ont été déjà prises en compte dans le projet du référentiel dont le processus de validation est en cours, avec l'organisation dans les prochaines semaines des assisses nationales sur ledit référentiel.

De son côté, la représentante des PTF, du bureau des Nations-Unies, Angéline Nguedjeu, a salué la bonne collaboration productive avec la partie burkinabè au cours de cette étude qui s'est déroulée dans neuf régions et qui a duré six mois.

HFB
Lefaso.net

Categories: Afrique

Recrudescence des attaques terroristes : L'État islamique au grand Sahara (EIGS) augmente son emprise au Liptako-Gourma

Sat, 08/05/2021 - 01:55

La région du Liptako-Gourma qui est l'épicentre de la lutte contre le terrorisme, est en ce moment la proie d'une folie meurtrière de l'État islamique qui menace, intimide, brûle, incendie, tue, et emporte le bétail et les biens. Au Burkina Faso et au Niger, les attaques ont connu une recrudescence et la soif de sang versé de ce groupe semble inaltérable. Ces attaques doivent poser la question de la stratégie de lutte contre le terrorisme. Les volontaires de défense de la patrie aux avant-postes du combat sont-ils soutenus ? L'armée se donne-t-elle les moyens de poursuivre et de punir ses criminels ?

Depuis la fin du mois d'avril, des attaques meurtrières et barbares dirigées contre les populations civiles ont repris dans le Liptako-Gourma, particulièrement dans notre pays. Ainsi le 28 avril 2021, le colonel-major, gouverneur de la région du Sahel, a annoncé la mort de dix-huit personnes des suites d'attaques contre des villages de la commune de Seytenga dans le nord du Burkina Faso. Les localités de Sofokel, Yatakou, Tao et Seytenga sont les victimes de ces actes de pillages et d'assassinats. Deux jours avant, dans l'Est du pays, trois Européens ( deux Espagnols et un Irlandais) ont été enlevés lors d'une attaque et leurs corps ont été retrouvés criblés de balles dans la brousse. Ces occidentaux, des journalistes et un écologiste, étaient en tournage d'un documentaire sur le braconnage.

Pour terminer la semaine, le 3 mai 2021 dans le village de Kodyel dans la commune de Foutouri, toujours dans l'Est, est la cible d'une attaque de grande ampleur : plus d'une centaine d'hommes armés venus en camionnette et en motos ont attaqué le village, brûlant, incendiant les maisons pour faire sortir les habitants et tirant sur eux comme sur des lapins, une fois dehors. Au total 30 morts et 20 blessés selon des sources. Les mêmes sources pensent que Kodyel est puni pour avoir fourni des volontaires pour la défense de la patrie récemment. Ces attaques de par leur violence et leur cruauté (tuant les enfants) semblent porter la marque de l'État islamique au grand Sahara (EIGS).

Questionner la stratégie de l'utilisation des volontaires

Le 21 janvier 2000 l'Assemblée nationale a autorisé la création d'un corps de supplétifs de l'armée pour déléguer au niveau des villages, des quartiers et des secteurs la défense de la patrie à des volontaires qui formés en deux petites semaines sont aujourd'hui avec la population ceux qui les premiers meurent pour la patrie. Les VDP qui devraient renseigner les FDS semblent être en première ligne et on peut se demander s'ils arrivent à prévenir des attaques qu'ils subissent. Les textes qui créent les VDP les mettent sous l'autorité des forces de défense et de sécurité, un soin particulier a été mis pour définir les devoirs de ces patriotes, quelques droits surtout en cas de décès leur sont reconnus en plus d'indemnités contractuelles mais les devoirs des FDS envers eux quand ils sont en danger, quand ils appellent au secours, semblent relever du « secret défense ».

Après le drame de Kodyel, le gouvernement par communiqué salue la bravoure des VDP. Il faudrait peut-être plus car ces braves volontaires comme la population sont seuls abandonnés à la folie meurtrière des terroristes. Le gouvernement en créant ces structures a exposé les villages et les secteurs, même si ce sont les populations qui les premières ont demandé des armes pour se défendre. Mais a-t-on pensé à ce qui se passe actuellement comme une invasion d'une centaine d'ennemis contre quelques individus ?

Les volontaires pour la défense de la patrie (VDP) est un programme qui est sensé accroître la sécurité des villages, mais pas être la cause des attaques terroristes. Cette attaque montre que les groupes terroristes à la base de l'attaque de Kodyel veulent freiner l'enrôlement de nouveaux volontaires et faire peur à ceux qui désirent s'engager. On peut se demander à juste titre si les VDP sont en liaison avec les forces de défense et de sécurité ? Celles-ci ont –elles été appelées au secours du village attaqué par une centaine d'hommes armés ? Si oui quelle a été leur réaction ? Le ministère de la Défense peut-il nous dire quels sont les points forts et les points faibles de cette stratégie dans la lutte contre le terrorisme ? Qu'a-t-il fait lui-même pour la rendre opérante et efficiente sur le terrain ?

Alors que des volontaires se plaignent de ne pas toucher leurs subsides dans des reportages télévisuels, on se demande si nous sommes en capacité stratégique dans cette lutte contre les bandits armés qui se regroupent facilement, communiquent mieux que nous et fondent sur des villages et des hameaux de culture pour apporter la mort et la désolation. Dans cette lutte contre le terrorisme, il faudrait que l'on se convainque au sommet de l'État, que nous avons aussi besoin d'esprit, d'intelligence et de compréhension du phénomène, pour pouvoir le vaincre. Nous sommes les seuls à vouloir guérir un mal que l'on ne connaît pas.

Pendant six ans on ne connaît pas notre ennemi, on ne peut pas identifier la signature de tel ou tel groupe selon le mode opératoire. La représentation nationale gagnerait à chercher à comprendre ce qui se passe depuis qu'elle a accordé d'importants crédits pour la défense du pays. Les avancées dans cette lutte, sont si minimes, les positions ne sont pas tenues et ce sont les groupes terroristes qui dictent leur agenda. Nous devons refuser cela et être plus proactifs sur le terrain.

L'Assemblée devrait regagner de la crédibilité en se positionnant comme contre-pouvoir ou du moins celui qui contrôle l'action du gouvernement. Que fait le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme ? Les députés peuvent-ils nous assurer qu'ils sont mieux informés que le commun des burkinabè, et que ce qui est fait va dans la bonne direction pour mettre fin à ce fléau ? La question essentielle est là : qu'avons-nous construit en cinq ans au plan militaire ? Notre sort devrait il dépendre des étrangers : les français de Barkhane, ou une hypothétique légion tchadienne ?

C'est bien un proverbe de chez-nous qui dit que dormir sur la natte d'autrui est se coucher à terre. Notre pays doit être debout contre le terrorisme pour que nos populations soient en sécurité et aient un sommeil paisible.

Sana Guy
Lefaso.net

Categories: Afrique

Etude d'audience des médias : A Ouagadougou, BF1 en tête des télés et Savane FM en tête des radios

Sat, 08/05/2021 - 01:55

Africascope de Kantar a réalisé une enquête sur les audiences des médias burkinabè dans la ville de Ouagadougou. Pour l'année 2020, les résultats de l'étude se présentent comme suit : la radio vient en tête du peloton avec une audience de 92% suivie de la télé avec un pourcentage de 87%. L'internet occupe quant à lui la troisième position avec un pourcentage de 30% et le journal papier à la dernière place avec une audience de 1%.

Selon l'étude, la part d'auditeurs quotidiens demeure identique à la vague précédente (2019). Sur une population de 1 354 000 personnes enquêtées en 2020 à Ouagadougou et qui sont âgées de plus 15 ans, 92% écoutent la radio avec une durée moyenne quotidienne de 166 minutes par jour.

La radio Savane reste en tête avec une couverture quotidienne de 74%, devant Radio Oméga (53% AC), Radio Al Houda (20% AC), RFI (16%) et Radio Maria (15% AC).

Comme mode de consommation, l'étude nous apprend que la radio est écoutée via un poste de radio (79%) ou un mobile équipé d'un récepteur FM (66%). L'écoute se fait principalement depuis le domicile (97%).

L'actualité (92% des préoccupations) suscite un vif intérêt, en particulier celle du Burkina Faso. La radio est le média qui suscite le plus la confiance pour s'informer en la matière. La médecine ou la santé (90%), la musique (90%) sont également les préoccupations des personnes qui consomment la radio.

Dans un pays de l'oralité, cela peut se comprendre aisément. Sans oublier également qu'on n'a pas besoin de déployer de gros moyens pour avoir accès à la radio. Il est aussi possible d'écouter la radio en exécutant d'autres activités…

BF1 reste en tête du classement des télévisions

A la suite de la radio, l'étude montre également que les populations de Ouagadougou sont passionnées de la télévision. Car elle vient en deuxième position avec une audience de 87% de la population regardant quotidiennement la télévision à travers une moyenne de 166 minutes par jour.

Parmi le top 5 des télévisions les plus suivies dans la capitale burkinabè, c'est la télévision privée BF1 qui vient en tête des audiences avec 18% de PDA (part d'audience), suivie de la télévision nationale du Burkina (13% PDA), Novelas TV (9,8%), Canal+ Sport (5,8%) et enfin A+/A+ Ivoire (5,6%).

Il ressort que les enquêtés regardent la télévision au moins une fois par semaine à la maison (89%), au domicile d'amis (24%), dans les restaurants, bars, maquis (13%) et dans d'autres lieux (13%). On peut bien comprendre qu'il est difficile de transporter sa télévision partout. D'où les lieux précis où les gens la regardent. Cependant, de nouveaux formats de consommation de la télévision font leur apparition, permettant ainsi de la regarder depuis son téléphone portable.

Si pour la radio c'est 92% de part d'audience pour les radios nationales et 8% pour celles internationales, au niveau de la télévision, l'étude révèle un élément assez important. On constate en effet que les enquêtés consomment à 53% les télévisions nationales et 47% les chaines internationales et panafricaines. Même si l'étude ne le mentionne pas, on peut supputer que cela est dû aux programmes pas tout à fait attrayants des chaînes de télévisions nationales.

Internet plus suivi que la presse écrite

L'internet occupe quant à lui la troisième position avec un pourcentage de 30%. Et selon l'étude, la part d'internautes connait cette année une hausse importante. Ils sont désormais 38% (+12pts) à se connecter chaque semaine et 53% (+11pts) à être internautes ne serait-ce qu'occasionnellement. Mieux, 100% de la population âgée de 15 ans et plus est équipée d'un téléphone mobile et 25% d'un smartphone.

Les activités les plus pratiquées chaque semaine par les internautes sont l'utilisation de messagerie instantanée (80%), la consultation des réseaux sociaux (73%) et le téléchargement de fichiers audio (36%).

Le dernier de cette liste, c'est le journal papier (la presse) avec une audience de 1%. Toute chose qui doit interpeller à ce niveau les patrons de presse.

La présente enquête, l'objet de cet article, couvre le dernier trimestre 2020 et rendu publique courant mars 2021. Pour rappel, Africascope est le nom donné aux enquêtes d'audience des médias couvrant les pays africains.

Synthèse réalisée par Yvette Zongo
Lefaso.net

Categories: Afrique

« Dans la situation actuelle, le vrai Ramadan, c'est d'aider les autres », dit le chef missionnaire d'Ahmadiyya au Burkina, Mahmood Nasir Saqib

Sat, 08/05/2021 - 01:45

Le Ramadan 2021 se tient dans un contexte national difficile marqué surtout par la flambée de l'insécurité, les nombreux déplacés internes et la quête d'une réconciliation nationale. Pour comprendre ce que doit impliquer cette situation pour ce mois et pour le fidèle, nous avons rencontré l'Amir, chef missionnaire de la Jama'at (communauté) islamique Ahmadiyya au Burkina, Mahmood Nasir Saqib, qui dresse également le bilan de la conférence annuelle de la communauté.

Lefaso.net : Quel est le bilan que vous faites de la 29e Jalsa Salana tenue du 3 au 5 avril 2021 sous le thème : « Justice et réconciliation nationale pour la paix : les solutions de l'islam » ?

Mahmood Nasir Saqib (MNS) : Il faut d'abord rappeler que l'an passé, à cause du COVID-19, nous n'avons pas pu tenir la conférence, la 19e. Cette année, nous avons d'abord demandé l'autorisation à l'État, qui nous l'a accordée, ensuite à notre chef suprême, Khalif, qui nous l'a accordée. C'est ainsi que nous avons commencé les préparatifs avec toutes les précautions liées notamment aux mesures-barrières. Nous avons demandé aux vieilles personnes, aux femmes enceintes et aux enfants de surseoir à leur participation à cette édition, au regard de la situation sanitaire. Dieu merci, cette conférence qui a connu la participation de plus de neuf mille personnes s'est très bien déroulée. Le message, c'était d'abord celui de réconciliation nationale. Nous avons bien traité le sujet et les participants sont repartis avec un très bon message.

Lefaso.net : Qu'est-ce que ceux qui n'ont pas pu participer doivent retenir de ce message livré durant cette conférence annuelle ?

MNS : La première chose dans le processus de réconciliation nationale, c'est d'abord une réconciliation au niveau des bases sociales. Chaque foyer, chaque famille…doit se réconcilier avec ses membres. Chaque personne doit faire une très bonne réconciliation chez elle à la maison, dans sa famille, avec ses parents, ses amis, ses voisins, ses collègues de travail, etc. C'est là que commence la réconciliation pour arriver au niveau national. C'est ce message-là que nous avons partagé avec nos membres. Dieu merci, les gens ont compris le message et le ‘'feed-back'' est très réconfortant. Dans la Jalsa salana, qui a duré quatre jours, tout s'est très bien passé. Nous remercions Allah pour cette chance pour avoir géré cette période.

Lefaso.net : Vous avez associé à la réflexion, l'Administration, des autorités politiques et des personnes d'autres confessions religieuses. Quelle symbolique se cache derrière ce brassage ?

MNS : D'abord, à la Jama'at, nous avons, à chaque fois, associé l'Administration et élargi nos cadres de réflexions. L'Amour, c'est entre nous les Hommes d'abord ; on doit s'aimer et montrer notre sympathie, les uns envers les autres, c'est très important. Cette année, nous avons un ministre chargé de la question (réconciliation nationale), à qui nous avons, en plus des autres autorités, adressé une correspondance. Dieu merci, elles ont toutes répondu. Donc, le débat a associé d'autres confessions religieuses afin de permettre à l'Administration d'avoir le point de vue de tout le monde. On peut dire que l'objectif que nous recherchions est atteint.

Lefaso.net : De tout le temps, la communauté ahmadiyya a prêché la paix, la cohésion sociale, la solidarité. Après la conférence internationale, quelle va être la suite avec les représentations dans les régions dans ce contexte de recherche de réconciliation nationale ?

MNS : Effectivement, étant représentée dans toutes les régions du pays avec plus de 150 missionnaires, notre travail est la formation des membres. C'est important de donner le message, le bon message. Le travail (de sensibilisation, de propagation du bon message) ne peut pas donner les résultats à court terme. Après la conférence, le travail se poursuit dans les régions et les missionnaires sont en train de suivre. Dieu merci, partout les gens apprécient le message et les sujets abordés. Chaque jour, les gens de tous bords ne cessent de nous féliciter pour le message que nous portons auprès des membres, au niveau des populations. Nous sommes donc en train de travailler réellement dans les régions afin que ce qui a été dit soit suivi : avoir une réconciliation réelle, de la base au sommet de la société.

Lefaso.net : Aujourd'hui, la préoccupation centrale, ce sont aussi la réconciliation nationale et la cohésion sociale. En tant que leader religieux, quel peut être votre message à l'ensemble des communautés religieuses du Burkina, en particulier celle islamique ?

MNS : D'abord, il faut qu'on comprenne la situation du monde ; parce que si quelqu'un ne connaît pas le danger, les enjeux, il peut fermer les yeux, pensant que tout va bien, alors que c'est l'ignorance. Actuellement, le monde est dans une posture très dangereuse, très difficile. Quand vous regardez le COVID-19, les gens pensent que c'est une petite affaire. Alors que non, une maladie réelle est en train de créer un problème grave dans le monde. Ce ne sont pas les morts uniquement qui sont un problème, le plus grave encore, c'est la crise économique qui va suivre.

Cette crise économique va détruire les relations humaines. Elle aura un effet très dangereux. Or, quand on a un problème économique, les problèmes sociaux commencent ; banditisme, quand les gens n'auront pas à manger, ils vont sortir casser, etc. Pour cette raison, il faut que les responsables religieux prennent leur responsabilité, avec leurs prêches, leurs messages, pour commencer à expliquer aux gens les dangers qui peuvent arriver afin de permettre de se préparer à cela.

Se préparer, comment ? C'est-à-dire faire en sorte qu'on sache ce qu'il faut faire ; quand il y a une difficulté, quel rôle tel ou tel leader doit jouer. Deuxième souci, la situation sécuritaire de notre pays, qu'on avait cru améliorée, mais les nouvelles ces deux jours inquiètent et montrent que la situation n'est pas bonne. Donc, aujourd'hui, tous les responsables de toutes les religions, sans distinction, doivent lancer des messages forts contre le terrorisme, sans hypocrisie. Il faut dire ouvertement que ce que les terroristes font n'a rien d'islamique. Une religion de paix (l'islam) ne s'adonne pas à de telles pratiques.

Un autre souci, nos jeunes sont exposés à toutes les précarités, qu'ils sont facilement une proie pour les terroristes. Ce que l'Etat et la société civile doivent faire aujourd'hui, c'est de tout faire pour occuper les jeunes : un bon système d'éducation, un bon plan de création d'emplois, etc. Si on néglige les gens (jeunes), ce n'est pas du tout bien. Chaque responsable religieux doit contribuer positivement donc à construire la société. La critique est facile, mais chacun doit contribuer positivement. Ce qui se passe ailleurs doit nous interpeler et nous instruire (on ne doit pas dire que parce que ça se passe loin de nous, donc ça ne nous intéresse pas).

Lefaso.net : C'est dans ce contexte d'insécurité, de recherche de réconciliation nationale et de cohésion sociale que se tient le jeûne 2021. La situation devra-t-elle avoir un impact sur le Ramadan ?

MNS : Le jeûne existe dans chaque religion. Chaque religion à sa manière de faire le jeûne. L'Islam nous a enseignés notre façon de faire. Ça, c'est pour bénéficier de la pitié, la grâce et la bénédiction d'Allah. Mais je vais dire quelque chose…, je suis d'accord, le jeûne est très important. Mais le plus important, c'est le sacrifice, l'acte. Pour dire quoi, le doua est important, mais à un moment donné, l'acte est aussi plus important. Actuellement, quand vous regardez au Burkina Faso, autour de nous, on parle de 1 079 000 personnes déplacées. Alors, on dit Ramadan, vous, vous êtes à la maison, contents, en train de dire que vous êtes en train de faire le jeûne, vous allez manger tout ce que voulez à la rupture. Mais, imaginez 1 079 000 personnes en train de souffrir de toutes les difficultés ; elles n'ont pas à manger, à boire et de quoi se loger. Faire le doua, c'est bien, mais il faut faire le sacrifice pour ces frères et sœurs, ces enfants, orphelins, veuves et veufs qui souffrent tout près de nous.

C'est pourquoi, chez nous à Amadiyya, outre les programmes ordinaires que nous avons au profit des populations, nous avons lancé dans la période, un programme spécial de collecte au profit des personnes déplacées. Nous avons aussi un autre programme spécial pour au moins 1000 familles. Nous allons faire des kits composés de riz, sucre, huile, savons…pour au moins 1000 familles. C'est cela nous appelons, dans le contexte actuel du pays, Ramadan. Sinon, Ramadan où les gens font carême, vont dormir pour se lever rompre et manger tout ce qu'ils veulent et prier la nuit pour reprendre le lendemain, c'est bon, mais ce n'est pas arrivé. Ramadan nous enseigne que nous devons aider ceux qui souffrent et c'est ce que nous enseignons et expliquons à Ahmadiyya. Ramadan, c'est regarder comment les gens souffrent à côté de vous, tout près, dans le même pays.

Quelqu'un qui pense que parce qu'il prie de la nuit au petit matin a bien fait, oui, il a bien fait, mais à côté de lui, il y a des gens qui n'ont pas mangé, qui ont dormi à jeûn. Dans ces conditions, pensez-vous qu'Allah sera content de vous ? Dans les écritures saintes, il est dit qu'Allah va demander le jour du jugement pourquoi on n'a pas apporté telle ou telle autre aide à telle ou telle autre personne qui en avait besoin ? Des connaissances étaient malades, vous ne leur avez pas rendu visite. Ils avaient faim, vous ne leur avez pas donné à manger, ils avaient soif, vous ne leur avez donné à boire, etc.

Dieu va demander pourquoi ce serviteur était dans le besoin et vous ne l'avez pas secouru. C'est dire que quand on agit pour la créature d'Allah, on agit pour Allah. Et le Ramadan nous a enseigné qu'il faut qu'on travaille pour ceux qui souffrent. On ne peut pas finir les difficultés, mais on peut diminuer la souffrance pour beaucoup de personnes et c'est ce que nous avons comme messages et actions sur le terrain.

Lefaso.net : Donc, dans le contexte actuel du Burkina, le Ramadan devait être la multiplication des vraies actions de solidarité !

MNS : Oui, tout à fait ! Ramadan donne un message. Mais beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu'est le message. Je n'ai pas mangé depuis matin, j'observe la soif et la faim, je le fais à cause d'Allah. Je dois comprendre qu'il y a des millions de personnes qui, elles, n'ont pas décidé de ne pas boire et de ne pas manger, c'est parce qu'elles n'en ont pas. Imaginez un enfant qui se réveille matin et qui jusqu'au soir n'a rien pour manger. Imaginez ce que ça fait comme souffrance. Mais vous, vous êtes à la maison, dans votre confort, vous décidez de quand vous buvez et mangez, vous faites le jeûne dans le confort, c'est bien, mais le vrai jeune, c'est le sacrifice, aller aider ceux qui souffrent, juste tout près de vous. Je suis d'accord que Ramadan, c'est la prière et bien d'autres évocations, mais la plus forte et noble action, c'est aider les gens qui sont dans la souffrance. C'est cela le message du Ramadan.

Lefaso.net : Nous sommes dans la dernière décade du Ramadan, qui revêt une importance particulière, avec les longues prières. Quelle est la conduite appropriée à tenir ?

MNS : Dans l'esprit, c'est comme un marathon ; quand vous démarrez, vous êtes plus en forme physiquement. Mais après une certaine distance, vous commencez à être fatigué. C'est en ce moment que vous avez besoin d'être encouragé. C'est naturel chez l'être. C'est pour cela le Saint Prophète (Paix et Salut sur Lui) dit que dans le mois du Ramadan, voici les bénédictins que contient la première décade, celles de la deuxième décade et les bénédictions des dix derniers jours. Les plus importantes, c'est la dernière décade.

Tout le mois est important, chaque jour du mois est important, mais les dix derniers jours sont encore plus importants parce que ça correspond au moment de la fatigue, il faut faire plus d'effort pour tenir. Donc, on redouble d'effort. C'est ce qui s'explique par la retraite spirituelle (pour ceux qui ont les moyens de le faire). Les gens viennent à la mosquée à partir de la vingt-unième nuit jusqu'à la dernière. Donc pendant dix jours, les gens restent dans la mosquée. Ceux qui n'ont pas la possibilité, chacun fait un effort dans la prière. C'est comme un examen, quand la date s'approche, les efforts aussi se multiplient.

Lefaso.net : Et ceux qui n'arrivent pas à observer tout cela, par défaut de possibilité ?

MNS : Tout ce que nous faisons, c'est d'abord l'intention qui compte. Pour une raison ou une autre, des gens peuvent ne pas pouvoir le faire (quelqu'un qui doit se sacrifier pour nourrir des personnes..., vous avez tout fait, mais votre travail ne vous permet pas de le faire, etc.), mais l'intention est-là et Dieu sait. Donc, la personne peut ne pas observer, mais l'intention est-là, Allah va lui accorder la bénédiction. Je vous raconte ceci : il y a un grand savant, qui venait d'effectuer le hadj.

Après le pèlerinage, il était couché une nuit et il lui a été révélé que cette année, Allah a accepté la prière (pèlerinage) d'une seule personne. Dans le rêve, Dieu lui a montré la direction de la personne dont le hadj a été accepté. Alors, il a pris la direction indiquée pour retrouver la personne. Quand il est arrivé, il a vu que le monsieur en question était un cordonnier. Il a demandé au monsieur comment il a fait pour que ce soit lui seul dont le hadj a été accepté par Allah. Le monsieur lui dit : « Je n'ai pas fait le hadj cette année ». Alors, il s'est étonné que quelqu'un, qui n'a pas effectué le hadj, voit son hadj accepté par Dieu.

Le monsieur dit : « En réalité, depuis longtemps j'ai nourri le rêve de faire le hadj. J'ai commencé à économiser un peu un peu et cette année, j'ai décidé d'effectuer le pèlerinage. Je m'apprêtais donc à partir quand un jour, ma femme me dit qu'elle sent l'odeur d'une très bonne sauce dans le voisinage et qu'elle allait en demander. Quand elle est partie demander la sauce, le monsieur (l'époux) a répondu que cette sauce est haram pour vous, mais halal pour nous. Elle a demandé comment ? Le monsieur a dit qu'en réalité, cela fait trois à quatre jours qu'ils n'ont rien à manger, les enfants agonisaient. Qu'il a donc vu un animal mort, qu'il a découpé pour venir préparer pour les enfants. Quand ma femme est revenue m'expliquer ça, je suis rentré dans ma chambre, j'ai pris l'économie que j'ai réalisée pour le hadj et je lui ai remis d'aller donner à la famille en question. Voilà pourquoi je n'ai pas pu effectuer le hadj ». Ce qu'il a fait, c'est l'intention et Allah a accepté.

Lefaso.net : Un message pour conclure ?

MNS : Ramadan s'achève avec une situation difficile dans notre pays : la situation sécuritaire devient très difficile, les déplacés augmentent. Dans ces conditions-là, chaque personne doit faire un effort, aussi petit soit-il, pour aider les frères et sœurs dans les difficultés. Il faut que chacun se mobilise et donne le peu qu'il peut, pour aider les frères et sœurs, c'est cela le vrai Ramadan. Dans la situation actuelle, le vrai Ramadan, c'est d'aider les autres.

Entretien réalisé par O.H.L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Francis Ducreux, régisseur du Tour du Faso : Des témoins avisés racontent la vie d'un "visionnaire"

Sat, 08/05/2021 - 01:40

Décédé le 1er mai 2021 à Ouagadougou, Francis Ducreux emporte avec lui l'image d'un amoureux du cyclisme, d'homme-orchestre de plusieurs Tours cyclistes en Afrique dont celui du Faso. Les acteurs de la Petite Reine s'apprêtent à lui rendre un dernier hommage ce samedi 8 mai 2021.

Matinée noire pour le cyclisme burkinabè. En effet, samedi le 1er mai 2021, Francis Ducreux avait une rencontre avec les membres du Comité exécutif de la Fédération burkinabè de cyclisme pour parler du Tour du Faso. Il était rentré deux jours plutôt, soit le jeudi, de la France où il avait séjourné pour des soins.

Mais à l'heure prévue pour la réunion, alors que tout le monde est présent, Francis Ducreux n'est pas encore arrivé. Ce n'est pas dans ses habitudes d'être en retard. « Avec Francis, une minute, c'est une minute », relève Issa Tapsoba, tuteur et ami du défunt. Le président de la FBC, Amédée Berewoudougou, décide alors de l'appeler. « Francis vient de décéder il y a à peine deux minutes », s'entend-il dire au téléphone. C'est la consternation.

Un amoureux du cyclisme qui débarque au Burkina

Né le 14 février 1945 à Pont-Audemer en France, Francis Ducreux a été un cycliste professionnel de 1968 à 1973. Il a participé à deux reprises au Tour de France. En 1968, il abandonne à la quatrième étape puis il termine 36e à l'édition de 1971. Il a aussi pris part à d'autres courses cyclistes dont la renommée dépassait les limites des frontières de la France.

En 1987, il débarque au Burkina Faso et est hébergé dans la famille Tapsoba. « Un de mes cousins, William Tapsoba, faisait ses études chez Francis en France. Le père de ce dernier était le président de la Fédération voltaïque de cyclisme. Lorsqu'il est arrivé au Burkina, il est venu voir mon oncle. Ce dernier m'a demandé si je pouvais l'amener faire les courses. J'avais une moto à l'époque et c'est avec ça qu'on faisait nos courses. Lorsqu'on devait rencontrer un ministre, je prenais la voiture Renault 12 de mon cousin », se rappelle encore Issa Tapsoba, aujourd'hui Chef de Balkuy.

L'homme-orchestre du Tour du Faso

De ses rencontres va naître le Tour du Faso. En effet, l'expertise de Francis Ducreux a été sollicitée par les autorités de la révolution d'août 1983 pour organiser le Tour cycliste du Faso. « Sankara voulait d'une manifestation qui allait faire venir des étrangers au Burkina afin qu'ils apprécient la révolution. Il a trouvé l'idée du Tour du Faso. Les Russes ont participé à la première édition », se remémore Marcel Belem, ancien rédacteur en chef de Sidwaya Sport.

La voile est donc mise pour la première édition. « Nous avons fait le 1er Tour du Faso dans des conditions très difficiles parce que nous n'avions pas le matériel pour cela. C'est le groupe Fadoul qui nous prêtait deux porte-chars qu'on plaçait de chaque côté de la route et on accrochait la bâche d'arrivée », ajoute le Chef de Balkuy.
Les arrivées se sont faites en août 1987. Les pluies s'y invitaient souvent. « Après chaque arrivée, s'il y avait la pluie, on lavait les bâches la nuit pour l'arrivée du lendemain », a-t-il indiqué.

Au regard des désagréments que causait la pluie, les organisateurs de ce qui allait devenir une course cycliste de référence en Afrique optent, dès l'édition de 1988, de repousser les arrivées au mois d'octobre.
Il a fallu attendre quinze ans après la première édition pour que le comité d'organisation puisse se doter d'un premier car-podium. Au fil des ans, plusieurs autres cars ont été acquis et qui ont permis de donner au Tour sa renommée actuelle.

Le Balkuy Naba, tuteur et ami de Francis Ducreux

Un travailleur acharné

Pendant près de 35 ans, il a été le penseur du Tour du Faso. Il a réussi à mobiliser des sponsors et intéresser les cyclistes à la boucle du Burkina Faso. « Il aimait toujours le travail bien fait. Il n'aimait pas la médiocrité. Il signait les engagements avec les sponsors et j'étais chargé de les appliquer sur le terrain », a relevé le Chef de Balkuy.

Avec ce décès, c'est un grand vide qui se crée dans l'organisation du Tour du Faso. « Nous reconnaissons la valeur de l'homme, de ce qu'il a apporté au Tour du Faso et aux autres tours. C'est quelqu'un qui avait de grandes idées. C'était un visionnaire. Il a créé le Grand prix de l'impossible et la Boucle du coton. Il est difficile de le remplacer », a confié Alassane D. Ouangraoua, ancien président de la Fédération burkinabè de cyclisme.

Pour Abdoul Aziz Nikiema, c'est comme un père qu'il perdait. « Francis était comme un père pour moi. Il m'avait adopté et me prodiguait des conseils. Le jour de son départ pour la France, je revenais de l'entraînement, malgré la fatigue et la sueur, je suis allé chez lui avant de rentrer à la maison. Lorsque je suis arrivé, je l'ai trouvé en train de faire sa valise. Il m'a informé qu'il allait en France le même soir et il m'a donné des astuces pour retrouver la forme et être dans le Top 10. Je suis parti et c'était ma dernière fois de le voir », a raconté le capitaine des Etalons cyclistes.

Le Tour du Faso, d'autres tours cyclistes en Afrique, perdent un maître à penser. Francis Ducreux sera inhumé ce samedi 8 mai 2021 au cimetière de Gounghin après une cérémonie d'hommage des acteurs de la petite Reine.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

Categories: Afrique

Journée de l'Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l'Ouest : Le message du ministre des Transports, Vincent Dabilgou

Fri, 07/05/2021 - 19:00

Message du ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière à l'occasion de la commémoration de la journée de l'organisation pour la sécurité routière en Afrique de l'ouest (OSRAO), le 08 mai 2021

Le Burkina Faso, à l'instar des autres pays membres, commémore chaque 08 mai la journée de l'Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l'Ouest (OSRAO). Créée le 7 mai 2008 par les organismes chargés de la sécurité routière des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'OSRAO a pour mission, la promotion et le renforcement de la sécurité routière en Afrique de l'Ouest. Son objectif global est de réduire le nombre et la gravité des accidents de la circulation routière.

A cette occasion, chaque pays membre, conformément aux directives de l'OSRAO, organise des activités en lien avec le thème général de la journée.

Cette année, la journée de l'OSRAO est commémorée sous le thème : « La conscience de sécurité routière face à la pandémie mondiale ». A travers ce thème, l'engagement est de pas baisser la garde dans la promotion de la sécurité routière, malgré l'avènement de la pandémie de la maladie à Corona Virus 2019 (COVID-19). Mieux, il s'agit de prendre en compte dans les actions de promotion de la sécurité routière, les mesures relatives à la lutte contre la COVID-19.

L'objectif de cette commémoration est aussi d'accentuer la sensibilisation de la population sur les effets néfastes des accidents de la route, les bonnes pratiques en matière de sécurité routière et les gestes barrières pour réduire la propagation de la pandémie.

Nul besoin de rappeler que l'insécurité routière est un problème de santé publique et un problème de développement dans le monde et particulièrement dans les pays à faible revenu.

Au Burkina Faso, malgré les multiples efforts consentis par l'Etat et les partenaires, le phénomène de l'insécurité routière persiste. Pour preuve, selon les statistiques de l'Office National de la Sécurité Routière (ONASER) de 2020, la moyenne annuelle des accidents sur la période 2014-2020 est de vingt mille cent vingt-quatre (20 124). Ces accidents ont occasionné en moyenne quatorze mille cinq cent quatorze (14 514) blessés et neuf cent quatre-vingt-deux (982) décès sur la même période.

En rappel, les accidents de circulation sont causés par plusieurs facteurs que l'on peut regrouper en trois principaux à savoir les facteurs liés au conducteur, au véhicule et à la route et son environnement. S'agissant des facteurs liés au conducteur, l'on enregistre notamment la méconnaissance et/ou la violation du code de la route, l'excès de vitesse, la conduite sous l'emprise de l'alcool, de drogues et autres stupéfiants, l'usage du téléphone portable en circulation, la somnolence, la fatigue et l'incivisme. Quant aux facteurs relevant du véhicule, il s'agit essentiellement du mauvais état technique et de la surcharge des véhicules ainsi que leur transformation en véhicules en hors gabarits. Concernant la route et son environnement, le mauvais état des infrastructures routières, l'absence ou la mauvaise signalisation, la divagation des animaux sont essentiellement mentionnés.

En termes de répartition des accidents par facteurs, il ressort de l'étude d'amélioration des conditions de déplacement dans l'agglomération de Ouagadougou réalisée en 2000 que les accidents liés aux comportements humains occupent la première (77,9 %). Ils sont suivis respectivement par les accidents en lien avec le véhicule (13, 8%) et ceux causés par l'état de la route et son environnement (8,3%).

Les accidents de la circulation engendrent des conséquences tant du point de vue économique que social. Sur le plan économique, les accidents de la circulation coûtent chers aux gouvernements (environ 3 % de leur PIB et jusqu'à 5 % du PIB dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire) et entraînent des pertes économiques considérables voire un appauvrissement des victimes et leur famille car obligé d'assumer le coût des soins médicaux, de réadaptation et dans certain cas, les frais funéraires. A cela s'ajoute la perte des bras valides, soutiens des familles étant donné la jeunesse des victimes. Au plan social, les accidents occasionnent notamment des blessures, des invalidités ou des pertes en vie humaines.

Face à cette situation et afin d'inverser la tendance haussière et alarmante des accidents de la route, le Gouvernement Burkinabè, outre la création en 2008 de l'Office National de la Sécurité Routière chargé spécialement de la promotion de la sécurité routière, a organisé sa riposte contre ce fléau à travers l'adoption d'une politique nationale de sécurité routière et d'un plan d'action décennale 2011-2020.

Sur la base de ces documents, les actions telles que la normalisation des routes, l'interdiction du transport mixte, l'installation des limiteurs de vitesse sur les véhicules de transports de voyageurs, le respect de la réglementation relative aux heures de conduite et de repos des chauffeurs routiers, la règlementation sur les taux maxima d'alcoolémie dans la conduite automobile et rendant obligatoire l'installation d'éthylotest dans les gares routières de voyageurs, la règlementation de la circulation, la réglementation sur le port du casque et sur le stationnement des véhicules poids lourds à l'intérieur des communes du Burkina Faso ont été engagées. La mise en œuvre desdites actions ont permis d'engranger des résultats mais ils sont en deçà de nos attentes.

Certes, les mesures entreprises sont louables mais, au regard du fait que l'homme soit au centre de la plupart des accidents (77, 9 %), elles ont besoin d'un changement de comportements résultant d'une prise de conscience individuelle et collective pour produire les effets escomptés.

De ce fait, il me plait de rappeler que nous sommes tous des usagers de la route et ce, depuis l'enfance donc potentielle victime d'accidents de circulation. C'est pourquoi j'invite chaque acteur public et/ou privé, personne morale et/ou physique impliqué dans la sécurité routière à jouer pleinement et sincèrement sa partition pour la réussite de la lutte contre le fléau de l'insécurité routière car, c'est à ce prix, que nous vaincrons ledit fléau.

En outre, j'invite chacun de nous à donner le bon exemple sur la route à travers notamment le respect des panneaux de signalisation, des marquages au sol et des feux tricolores, la courtoisie et la prudence tout en respectant également les mesures barrières édictées dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Également, j'interpelle chacun de nous à s'engager singulièrement dans la sensibilisation de nos proches sur la sécurité routière afin de les éviter les situations dramatiques liées aux accidents. Je sais pouvoir compter sur la discipline et l'engagement de tout un chacun pour une réponse à la hauteur des défis que pose le phénomène des temps modernes au Burkina Faso et au reste du monde.

Par ailleurs, je voudrais saisir l'occasion de cette journée de l'OSRAO pour exprimer toute ma reconnaissance et mes encouragements à l'ensemble des acteurs pour les efforts consentis dans le cadre de cette lutte.

Aussi, voudrais-je, par la même occasion remercier les partenaires technique et financier pour leurs appuis constants dans la mise en œuvre de nos actions de promotion de sécurité routière.

Enfin, j'invite l'ensemble des acteurs et la population à participer massivement aux activités commémoratives que l'ONASER organise au cours du mois de mai 2021.
En somme, l'amélioration de la sécurité routière requiert une implication de tous et de chacun pour un changement de comportement et une responsabilité à la fois collective et individuelle. Nous devons agir ensemble et solidairement pour ne plus faire accidents de la route, une réalité.

Vincent Timbindi DABILGOU

Commandeur de l'Ordre National

Categories: Afrique

Sécurisation des zones pastorales du Burkina : Le défi majeur du ministère des Ressources animales et halieutiques

Fri, 07/05/2021 - 18:20

Le ministère des Ressources animales et halieutiques (MRAH) a tenu la première session de son conseil d'administration du secteur ministériel (CASEM) de l'année ce vendredi 7 mai 2021, à Ouagadougou. Le premier responsable dudit département, Tegwendé Modeste Yerbanga, a dirigé les travaux : examen et adoption du rapport bilan de la mise en œuvre des activités de l'année 2020. Les participants se sont penchés sur ces sujets en vue de dégager les défis et les perspectives pour une dynamisation des zones pastorales au Burkina Faso.

« Zones pastorales du Burkina Faso : Quelle stratégie de sécurisation et de mise en valeur durable ? », tel est le thème retenu pour ce premier CASEM de l'année 2021. Pour le MRAH, Tegwendé Modeste Yerbanga, en plus d'être un sujet d'actualité, ce thème est un défi majeur pour son département. Car, de nos jours, les zones pastorales qui avaient été délimitées par l'Etat depuis plus d'une vingtaine d'années pour certaines zones, et une trentaine d'années pour d'autres, sont en train d'être recolonisées par les agriculteurs, l'orpaillage et les sites miniers. « Il est de notre devoir de travailler à ré-sécuriser ces zones de sorte à ce que nous puissions avoir des espaces de pâturage pour le cheptel et assurer une productivité assez importante pour notre cheptel au Burkina », a-t-il déclaré. *

Remise du matériel au directeur régional de la Boucle du Mouhoun

A travers ce thème, cette session a permis d'élucider les acteurs des productions animales et halieutiques sur le processus de sécurisation, notamment d'immatriculation des zones pastorales au compte du Domaine foncier national (DFN).

Egalement, des propositions d'accompagnement du MRAH ont été faites pour l'immatriculation des espaces pastoraux et de classement des pistes à bétail. Des outils efficaces de gestion des zones pastorales ont été proposés et des recommandations ont été formulées pour une dynamisation des zones pastorales.
Pour ce premier CASEM de l'année, deux points ont été soumis à l'appréciation des participants.

Le ministre de l'agriculture et celui de l'environnement ont pris part à la rencontre

Il s'agit de l'examen et l'adoption du rapport bilan de la mise en œuvre des activités de l'année 2020. Il ressort que l'année 2020 a été une année particulière pour le département en charge des ressources animales. Outre le phénomène du terrorisme, la maladie à coronavirus survenue au cours du mois de mars 2020 a fortement impacté la mise en œuvre de certaines activités, a souligné le premier responsable du MRAH.

Toutefois, d'importantes avancées ont été constatées dont entre autres, la réalisation de 183 forages pastoraux, 65 boulis et 148 parcs de vaccination ; la mise à disposition à prix subventionnés aux producteurs de 325 950 kg de semences fourragères ; l'insémination de 3 196 vaches avec des semences de races laitières ; la construction de 735 bio digesteurs ; le contrôle de 67 227 tonnes de viande dont 9 414 tonnes ont été exportées.

Les participants

Des défis restent à relever

Sur une prévision de plus de 33 millions de F CFA, près de 24 millions de F CFA ont été dépensés pour la mise en œuvre des activités. Le montant dépensé représente un taux d'exécution financière de 70,79 %. Cette exécution financière a permis une réalisation physique de 71,67 % du plan de travail de l'année 2020.

La présente session a permis aux participants de tirer les leçons des contraintes rencontrées en 2020 pour pouvoir impacter l'année en cours. Les défis de l'heure se rapportent au référentiel national de développement qui est en cours d'élaboration, et à la mise en œuvre du contrat d'objectif du programme présidentiel.

La mobilisation des participants était de taille

Interpellé sur un projet phare de son prédécesseur, le ministre Yerbanga rassure : « Au stade d'aujourd'hui, nous avons l'abattoir de Kaya qui est fini et qui sera mis en gestion dans les prochains mois et l'abattoir de Ouahigouya dont nous escomptons la fin des travaux d'ici juin 2021 ».

Dans cette même lancée, le ministère a conduit deux études de faisabilité pour l'implantation de deux autres abattoirs notamment des complexes d'abattoirs frigorifiques intégrés. Ces complexes d'abattoirs devront voir le jour à Fada et à Bobo-Dioulasso, foi du ministre Yerbanga.

Au-delà de la construction des abattoirs, le MRAH veut innover en organisant en amont les producteurs pour la production du cheptel, la transformation des viandes au niveau des abattoirs, et en aval pour pouvoir exporter la viande. Au cours de cette rencontre, le ministre Yerbanga a remis du matériel informatique aux directeurs régionaux de la Boucle du Mouhoun et de l'Est.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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