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Updated: 2 months 2 weeks ago

Appel à candidature pour le recrutement d'étudiants en formation ouverte et à distance (FOAD) au compte de l'année universitaire 2021-2022

Tue, 22/06/2021 - 10:00

Le Président de l'Université Thomas Sankara a l'honneur de porter à la connaissance du public que, dans le cadre du partenariat entre son institution et l'Agence Universitaire de la Francophonie (AUF), l'Institut de Formation Ouverte A Distance (IFOAD) a obtenu, avec le concours de ladite agence, le lancement d'appels à candidature pour le recrutement de nouvelles promotions de formations ouvertes et à distance au compte de l'année universitaire 2021-2022. Ce recrutement concerne les cinq formations suivantes :

Master Pro (M1 et M2) en Planification et en Gestion du Système Educatif (PGSE)
Master Pro (M1 et M2) en Management des ONG et des Associations (MOA) ;
Master Pro (M1) et (M2) en Développement local et gestion des collectivités territoriales (DEVLOG).

Master Pro (M1 et M2) en analyse et suivi-évaluation des politiques agricoles et alimentaires (MASPAA) ;
Master Pro (M1 et M2) en économie et gestion des entreprises d'économie sociale et solidaire (MEGEES).

Ces enseignements s'adressent à un public large de responsables exerçant des fonctions diverses au sein des instances internationales, nationales ou locales, aux acteurs intervenants dans les systèmes éducatifs, les ONG et associations, aux économistes, juristes, géographes et sociologues, parties prenantes au développement des collectivités territoriales, du secteur agricole et de l'économie sociale et solidaire, tout public intéressé par un perfectionnement dans ces domaines.

L'AUF accordera des allocations d'étude à distance à certains étudiants du Sud à hauteur de 50 % des frais de formation.
Tous ceux qui sont intéressés par ces offres de formation peuvent trouver de plus amples informations en suivant ce lien : http://www.foad-mooc.auf.org/ puis cliquer sur « FOAD » et ensuite sur le domaine « Droit, Economie et Gestion ».
Délai de dépôt de candidature : le 27 juin 2021

Ils pourront également consulter le site de l'IFOAD de l'UO2 pour des informations complémentaires : http://ifoad-uo2.net ou écrire à ifoad@ifoad-uo2.net

Pr Adjima THIOMBIANO
Chevalier de l'Ordre des Palmes académiques
Chevalier de l'OIPA/CAMES

Categories: Afrique

Décès de SOMDA Gérard dit Bakoura : Remerciements et faire-part

Tue, 22/06/2021 - 08:30

« Je suis la résurrection et la vie : Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra ; Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais » Jean 11, 25-26

La grande famille Kusiélé à Béné, Koper, Dano, Dissin, Ouessa, Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Suisse, France, Canada, Etats-Unis ;

Les enfants ;

Les familles alliées NEBIE à Pouni, Bobo-Dioulasso et Ouagadougou ;

Les petits-enfants :

Très touchés par les nombreuses marques de compassion et de soutien manifestés à leur endroit lors du rappel à Dieu
Le lundi 14 juin 2021 à Béné
De leur frère, cousin, oncle, beau-père, père et grand-père
SOMDA Gérard dit Bakoura

Vous renouvellent leurs gratitudes et sincères remerciements.
Que l'âme de papa repose en paix.

Programme des messes de requiem :

Dimanche, 20 juin 2021 à 8h00 : Paroisse St Sébastien (Camp Lamizana), Ouagadougou

Dimanche, 20 juin 2021 à 18h30 : Paroisse cathédrale, Ouagadougou

Mardi, 22 juin 2021 à 5h45 Paroisse Notre Dame de Kologhnaba, Ouagadougou

Mercredi, 23 juin à 5h45 : Paroisse St Pierre de Gounghin, Ouagadougou

Jeudi, 24 juin à 6h30 : Monastère St Benoît de Koubri

Jeudi, 24 juin à 6h00 : Paroisse Notre Dame de la Paix de Maria-Taw, Koper

Vendredi, 25 juin à 6h30 : Monastère St Benoît de Koubri

Samedi, 26 juin à 18h30 : Paroisse cathédrale, Ouagadougou

Dimanche, 27 juin à 8h30 : Paroisse Jean XXIII, Ouagadougou

Categories: Afrique

Fraude de marchandises : Six présumés délinquants dans les filets de la Police et la Douane

Tue, 22/06/2021 - 01:18

Un réseau de six présumés délinquants a été pris dans les filets de la Police nationale, en tandem avec la Douane. Ces individus étaient spécialisés dans les cas de bris de scellés, vol et altération de balises de Transit et câbles électroniques, fraude de marchandises, faux et usage de faux en écriture publique et contrefaçon des sceaux de l'Etat. Ils ont été présentés à la presse, ce lundi 21 juin 2021, par la commissaire de Nongr Massom, la commissaire principale de police, Zoungrana Natacha, et une équipe de la Douane.

Fin de cavale pour Z.O. alias « Oussou » et ses sbires. Aidée de la Douane, la Police nationale a réussi un grand coup en mettant le grappin sur ces individus, spécialisés dans les cas de bris de scellés, vol et altération de balises de Transit et câbles électroniques, fraude de marchandises, faux et usage de faux en écriture publique et contrefaçon des sceaux de l'Etat.

Une opération menée suite aux plaintes de la Douane et de la société COTECNA Sarl Burkina pour bris de scellés, vol et altération de balises de transit et câbles électroniques, fraude de marchandises, etc.

La conférence de presse a été animée conjointement par la police nationale et la douane

Origine de la plainte

« C'est depuis janvier 2021 que nous avons découvert que deux véhicules en transit et balisés ont perdu leurs balises pendant notre suivi électronique, à partir de la salle de contrôle. Nous avons recherché ces véhicules dans la ville de Ouagadougou, selon les dernières informations des balises. Mais les recherches ont été vaines. Nous avons mis des stratégies en place pour mettre la main sur les chauffeurs. Un des chauffeurs avait encore effectué un autre transit sur Ouagadougou. Nous l'avons pris. De questionnement en questionnement, il nous a donné le nom du transitaire qui ne l'est pas en réalité. Et nos investigations pour mettre la main sur ce dernier sont restées sans suite », a relaté le chef de bureau du suivi du transit de la Douane, Andrea Bertille Derra.

Andrea Bertille Derra, chef de bureau du suivi du transit de la Douane

Mode opératoire des présumés délinquants

C'est à ce moment qu'entre en scène l'équipe du commissariat de police de Nongr-Massom sous la houlette de la commissaire principale de police, Natacha Zoungrana. Cette dernière a détaillé le mode opératoire des présumés délinquants qui était de deux formes.

« D'une part, ils approchaient leurs victimes afin d'obtenir les frais de transit de leurs marchandises. En effet, le chef de la bande en la personne de Z. O. alias "Oussou" qui possède des documents douaniers contrefaits se charge de convoyer les conteneurs ou les camions à l'espace du projet ZACA ou à la cité ASECNA à Ouagadougou pour les livrer à ses acolytes, après avoir vandalisé les six balises préalablement installées depuis les frontières nationales par COTECNA Sarl Burkina. Cette société a pour mission d'assurer le suivi des conteneurs ou des camions en temps réel depuis la salle de contrôle basée à la Direction générale des Douanes », a expliqué Mme Zoungrana.

Commissaire principale de police, Natacha Zoungrana, commissaire de Nongr-Massom

« D'autre part, il utilisait les bordereaux de sortie et autres documents contrefaits pour soustraire les conteneurs ou camions des formalités douanières de Ouaga route avant de les livrer à leurs commanditaires après avoir vandalisé les équipements électroniques », a-t-elle poursuivi.

Près d'un milliard et demi de francs CFA de préjudice

Selon les enquêteurs, les présumés délinquants ont convoyé plus de cinq conteneurs de marchandises sans remplir les formalités douanières. Aussi, ils percevaient de l'argent pour le transit dont les montants varient entre 3 500 000 francs CFA et 9 000 000 de francs CFA. Les préjudices causés par les présumés faussaires s'élèvent à 1 337 277 264 de francs CFA.

Une vue des objets saisis aux mains des six présumés délinquants

Objets saisis

Parmi les objets saisis par les limiers, l'on retrouve cinq balises, un lot de documents composé des états de chargement, des acquits donnés à partir de la frontière, des bons de sortie de la Douane, des bordereaux de sortie de la Chambre de commerce, des documents du Conseil burkinabè des chargeurs contrefaits, un cachet de la Chambre de commerce contrefait, un cachet payé en espèces, un dateur, un encreur rouge et divers documents des Douanes.

Les journalistes ont répondu présent au commissariat de police de Nongr-Massom

Pour l'heure, les investigations se poursuivent afin d'interpeller d'autres membres du groupe actuellement en cavale. En attendant donc de retrouver les 400 balises de transit qui sont dans la nature, les six présumés délinquant iront s'expliquer devant le Procureur du Faso, près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou.

HFB
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Categories: Afrique

Lutte contre la drépanocytose : Des acteurs de six pays en formation à Ouagadougou

Tue, 22/06/2021 - 01:15

Ouagadougou abrite, ce lundi 21 juin 2021, un séminaire international de formation et de plaidoyer (qui va durer cinq jours) sur la drépanocytose au profit des membres du Réseau africain de lutte contre la drépanocytose. Une activité parrainée par Seydou Diakité, consul de la principauté de Monaco au Burkina Faso.

Le Réseau africain de lutte contre la drépanocytose rassemble des associations de lutte contre la drépanocytose du Mali, du Niger, du Sénégal, de la Mauritanie, de Madagascar et du Burkina Faso. Présents à Ouagadougou pour prendre part à ce séminaire international de formation et de plaidoyer, cinq jours durant, les membres du Réseau seront outillés sur le processus de formulation de projets qui feront l'objet d'appui financier du partenaire qu'est la principauté de Monaco. Le CID/ Burkina (Comité d'initiative contre la drépanocytose au Burkina), membre du Réseau, bénéficiera également de l'expertise des responsables associatifs présents à la rencontre dans le plaidoyer pour un mieux-être des drépanocytaires et de leurs familles.

Une vue des participants venus de six pays

Le parrain de la cérémonie, Seydou Diakité, consul de la Principauté de Monaco au Burkina Faso, rappelle que c'est depuis 2011 que la Principauté de Monaco est engagée dans la lutte contre la drépanocytose à travers le Réseau africain de lutte contre la drépanocytose. Au-delà du soutien au Réseau, il indique que le gouvernement monégasque a appuyé le ministère de la Santé du Burkina Faso en apportant un financement de 163 390 000 F CFA pour un projet d'amélioration des capacités de prise en charge de la drépanocytose avec notamment une étude sur la prévalence de la maladie dans le pays. Cette étude permettra d'avoir des données disponibles sur la drépanocytose et de mieux orienter les acteurs qui œuvrent à la cause des patients drépanocytaires.

Seydou Diakité, consul de la principauté de Monaco au Burkina, parrain du séminaire

Disposer d'un programme national de lutte contre la drépanocytose

Dramane Banaon, coordonnateur national du CID/Burkina, a saisi l'occasion de ce séminaire pour une fois de plus lancer un cri de cœur à l'endroit des autorités sanitaires pour la formulation d'un programme national de lutte contre la drépanocytose. « Nous pensons qu'un tel programme est vraiment nécessaire, voire indispensable pour fédérer les luttes multiformes qui se font au niveau du pays », a-t-il laissé entendre. Un cri de cœur bien noté par Narcisse Naré, chargé de mission du ministre de la Santé, représentant le ministre à l'ouverture du séminaire.

Narcisse Naré, chargé de mission du ministre de la Santé, a souligné que le ministère a en perspective l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre la drépanocytose

Il a indiqué que la drépanocytose a une prévalence estimée à 4,6% au Burkina Faso avec une prévalence plus élevée en milieu rural, soit 6,5%. Le ministère est donc conscient que c'est un problème de santé publique. C'est pourquoi, en collaboration avec le CID/Burkina, le ministère de la Santé mène des actions de sensibilisation sur le terrain et a en perspective l'élaboration d'une stratégie nationale de lutte contre la drépanocytose.

Dramane Banaon, coordonnateur national du CID/Burkina, appelle de tous ses vœux l'élaboration d'un programme national de lutte contre la drépanocytose.

Subventionner les coûts…

Au-delà de la formulation de ce programme de lutte que le CID/Burkina appelle de tous ses vœux, l'association souhaite également que gouvernement travaille à subventionner les coûts des médicaments, des hospitalisations et autres dépenses liées aux complications de la drépanocytose. « Aujourd'hui nous avons une longue liste de personnes qui sont dans des situations très handicapantes, qui ne peuvent pas se déplacer et qui ont besoin de prothèse. Ce n'est pas donné à tous d'avoir une prothèse qui coûte environ deux millions voire même plus en fonction de la gravité. Notre cri de cœur aussi, c'est qu'au-delà du programme national de lutte contre la drépanocytose, que de façon spécifique, on s'intéresse à la question de la prise en charge des complications de la drépanocytose, notamment au plan orthopédique et ophtalmologique », a souhaité M. Banaon.

Justine Bonkoungou
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ISAE ISM-Paris : 104 étudiants reçoivent leurs diplômes

Tue, 22/06/2021 - 01:10

Les étudiants de l'Institut supérieur de l'aéronautique et de l'espace-Intitut supérieur de mécanique de Paris (ISAE-ISM Paris) ont reçu, le samedi 19 juin 2021, au cours d'une cérémonie solennelle, leurs diplômes de fin de formation.

La cérémonie de sortie des étudiants de l'ISAE ISM-Paris s'est déroulée en multiplex avec Abidjan (Côte d'Ivoire) et Yaoundé (Cameroun). Au Burkina Faso, ce sont 104 étudiants de huit promotions différentes qui ont reçu leurs diplômes. Mais à cause de la pluie matinale qui est tombée sur la capitale, plusieurs d'entre eux n'ont pas pu effectuer le déplacement.

Ils ont suivi la formation en ingénierie gestion de la complexité, finances d'entreprise et en logistique. « C'est avec grande joie que nous avons reçu ce diplôme. Nous avons 15 mois à étudier malgré la situation sanitaire que le Burkina Faso connait. Ce parchemin nous ouvrira des portes sur le plan professionnel », s'est réjoui Ollo Poda, délégué des étudiants.

Ollo Poda, délégué des étudiants

Le parrain promet de soutenir ses filleuls dans leurs projets

Les impétrants ont eu pour parrain Fidèle Yaméogo, directeur général du Fonds national de la finance inclusive. « Je n'ai pas hésité à associer mon image à cette sortie de plusieurs promotions aujourd'hui. Cela me réjouit, vu les difficultés que les étudiants ont rencontrées, d'être à leurs côtés en ces moments solennels », a-t-il indiqué. Il a en outre promis de rester à leurs côtés et de les aider dans le réseautage qu'ils voudront bien mettre en œuvre entre eux et dans leurs projets professionnels.

Le parrain remettant à une impétrante son diplôme

ISAE-ISM Paris, un institut de qualité

ISM au départ, l'institut, en se coalisant avec d'autres établissements supérieurs français, a adopté l'appellation ISAE-ISM Paris. Il forme dans plusieurs filières et est spécialisé dans la formation à distance. L'institut est présent dans plusieurs pays africains dont le Burkina Faso. Selon Jean Claude Evariste Nonguierma, représentant d'ISAE-ISM Paris au Burkina, son établissement entend dans les années à venir élargir son offre de formation et assouplir les conditions afin de permettre aux bacheliers et aux doctorants de s'inscrire. D'ores et déjà, l'inscription est possible à partir du site de l'Institut et la formation coûte 1,8 million de francs CFA. « Ceux qui le désirent peuvent déjà faire leur inscription », a indiqué Jean Claude Evariste Nonguierma.

Jacques Théodore Balima
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Ouagadougou : Des commerçants déguerpis demandent à l'Etat de faire preuve d'humanisme

Tue, 22/06/2021 - 01:10

A Ouagadougou, comme dans d'autres grandes villes du Burkina Faso, il est fréquent de rencontrer des commerces aux abords des voies publiques. Si l'Etat a pris des mesures ces dernières années pour règlementer l'occupation de ces voies publiques, des commerçants victimes de déguerpissement lui demandent d'être plus humaniste. Dans la matinée du mardi 15 juin 2021, nous avons rencontré certains d'entre eux dans les quartiers ouagalais de Cissin et Pissy.

De nombreux commerçants ont été déguerpis ces derniers mois des abords des voies publiques. D'autres déguerpissements sont annoncés dans les semaines à venir. En procédant ainsi, les autorités municipales espèrent l'assainissement de ces espaces « anarchiquement » occupés. Dans cette dynamique, plusieurs opérations de déguerpissement ont eu lieu à Ouagadougou et dans d'autres villes. Saluées par une partie de l'opinion publique, ces opérations sont souvent déplorées par les commerçants qui se trouvent dans le collimateur de la police municipale.

En 2019, au quartier Cissin, la construction de la voie bitumée longeant le mur de l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA) jusqu'à la résidence de Oumarou Kanazoé, en passant par la clinique Suka, avait contraint les commerçants installés à abandonner les lieux.

« Si je dis que ce n'est pas dur, je n'aurai pas dit la vérité. Quand on menait nos activités avant la construction de la route, ils sont venus nous recenser avec un appareil en disant qu'ils reviendront accompagnés du maire pour s'entretenir avec nous. Mais il n'y a pas eu de suite. Nous leur avons demandé si nous devons quitter les lieux. Ils ont répondu par la négative. Après cela, ils sont revenus un autre jour en nous prenant au dépourvu aux environs de 10 heures, nous demandant de débarrasser le plancher. Lorsque tu as un endroit fixe pour exercer ton activité commerciale et qu'on vient te dire de partir tout d'un coup, c'est difficile », s'est indigné Ousmane Kaboré, avant d'ajouter que les autres déguerpis et lui pensaient bénéficier d'une aide de la part des autorités après leur recensement.

Rasmané Pognogo, commerçant déguerpi au quartier de Cissin

Il précise que cette situation l'a beaucoup affecté : le marchand de produits divers qu'il est, a assisté impuissant, à la péremption de la quasi-totalité de ses marchandises.

Rasmané Pognogo, un autre déguerpi de la même zone, confirme les propos de Ousmane Kaboré. Il renchérit cependant en demandant à l'Etat de voir s'il est possible de leur attribuer des espaces où ils pourront reprendre leurs activités commerciales.

Un peu plus loin dans le quartier Pissy, voisin de Cissin, des marchands étaient installés tout le long du mur de l'Office national de l'eau et de l'assainissement (ONEA). Eux non plus n'ont pas échappé aux opérations de ‟balayage” des forces de l'ordre.

Sur les lieux, nous rencontrons l'un d'entre eux. Il s'appelle Zakaria Ouédraogo. Il était marchand de vêtements avant l'opération de déguerpissement. Il nous retrace l'histoire de sa mésaventure.

Le nouveau visage du site longeant le mur de l'ONEA au quartier de Pissy où étaient installés des commerçants déguerpis

« C'était le 18 mars 2021, se rappelle-t-il. Nous avons été convoqués par la police municipale à la mairie de l'arrondissement 8 de Ouagadougou à 15h. Nous avons répondu à l'appel. Mais dès notre arrivée, ils nous ont donné neuf jours, c'est-à-dire jusqu'au 27 mars, pour libérer l'espace. Nous avons néanmoins plaidé pour un délai raisonnable afin de pouvoir prendre nos dispositions. Ils ont refusé. Persévérant dans notre démarche, nous avons obtenu seulement deux semaines pour partir », a-t-il déclaré avant de confier : « Certains s'étaient réinstallés ailleurs sans succès parce qu'ils ont encore une fois de plus reçu la visite des agents de la police municipale. Et aujourd'hui nous sommes tous en difficulté ».

Zakaria Ouédraogo vendait des vêtements dans sa boutique avant d'être déguerpi du site de l'ONEA de Pissy

Il souhaite que le gouvernement tienne compte de toutes les couches sociales de la société (le menuisier, le maçon, l'ouvrier …) parce qu'ils sont tous des citoyens burkinabè et que leurs activités contribuent au développement socioéconomique du pays.

Il suggère de ce fait que l'Etat revoie cette manière de faire en informant au préalable les commerçants tout en prenant des dispositions, de sorte que les conséquences du déguerpissement ne soient pas désastreuses.

Il propose donc que le délai soit raisonnable, qu'un espace leur soit attribué afin de poursuivre leurs commerces et que, si possible, une aide financière leur soit accordée afin de limiter les dommages infligés aux marchands à travers ces mesures.

Les commerçants déguerpis inscrivent leurs numéros sur les murs dans l'espoir d'être un jour appelés pour bénéficier d'une aide de l'Etat

Il interpelle les autorités à avoir un regard particulier sur ces citoyens déguerpis du lieu de leurs activités, tout en cherchant à savoir ce qu'ils deviennent. Car face aux difficultés de la vie dit-il, « lorsqu'on est contraint au point d'être abattu, l'instinct de survie peut pousser à emprunter le mauvais chemin. »

Hamed NANEMA
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Burkina : Trois bases terroristes détruites et 11 terroristes neutralisés dans la région de l'Est

Mon, 21/06/2021 - 21:20

Le point des opérations menées du 13 au 20 juin 2021, permet de noter que grâce à des renseignements, des unités du groupement de force du secteur Centre et Est ont conduit une opération qui a abouti au démentèlement de bases terroristes. Ce sont précisément 03 bases terroristes qui ont été détruites à NAKORTOUGOU, OURO SENI et BOURAIGNIMA, 11 terroristes neutralisés, de l'armement, des munitions, plusieurs motos et des moyens de communications récupérés.

Aussi le 17juin 2021, lors d'une mission de reconnaissance conduite par des unités des détachements militaires de KANTCHARI et de MATIACOALI, deux engins exploifs improvisés ont été découverts. Les équipes spécialisées du Génie militaire sont négociées pour neutraliser les moteurs.

Le 18 juin 2021, un engin explosif improvisé a été décélé lors d'une patrouille. L'engin a été détruit par les équipes spécialisées du Génie militaire.
Du 14 au 20 juin 2021, les détachements militaires des différents groupements de forces ont assuré l'examen des épreuves des examens scolaires dans les centres d'examen. Des unités des Forces armées nationales sont également engagées dans la sécurisation des examens.

De plus, les forces armées nationales ont assuré le transport et la sécurisation d'une délégation du Ministère des Affaires Etrangères qui accompagnait l'envoyée spéciale du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), Angelina Jolie à Goudebou dans le cadre de la journée internationale des réfugiés.

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Burkina : L'Assemblée nationale se délocalise à Bobo-Dioulasso, du 30 juin au 4 juillet 2021

Mon, 21/06/2021 - 21:14

Pour la première fois, l'Assemblée nationale va organiser une journée de redevabilité. L'annonce a été faite dans la soirée de ce lundi 21 juin 2021 à l'ouverture de la première session extraordinaire de l'année 2021.

C'est la capitale économique, Bobo-Dioulasso, qui servira de siège délocalisé du pouvoir législatif. Ce sera du 30 juin 2021 au 4 juillet 2021, informe le Président de l'Assemblée nationale, Bala Alassane Sakandé, précisant qu'un comité d'organisation a été, à cet effet, installé le 14 juin 2021.

Pendant cinq jours, tous les députés s'y retrouveront pour cet exercice de redevabilité, jusque-là réservé aux groupes parlementaires et aux élus individuellement pris dans leur circonscription électorale.
Une décision bien accueillie, dira-t-on, par les députés à travers des applaudissements.

Le cérémonial d'ouverture de cette première session extraordinaire de l'année 2021 a été également marqué par une pensée pieuse aux victimes de Solhan. Le Président Sakandé a, sur ce point, informé que l'institution avait programmé dès les premiers moments du drame, une visite de solidarité aux populations. Mais elle a été suspendue pour des raisons d'opérations en cours dans la zone, confie-t-il sans entrer dans les détails.

Pour mémoire, c'est le 28 mai 2021 que l'Assemblée nationale a clos sa première session ordinaire de l'année. La présente session extraordinaire qui s'ouvre sur demande du gouvernement aura à examiner des projets de loi relatifs à l'état d'urgence (prolongation), au cadre juridique du partenariat public-privée et au budget.

O.L
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Côte d'Ivoire : Laurent Gbagbo veut mettre fin à 32 ans de mariage avec son épouse Simone

Mon, 21/06/2021 - 20:40

De retour depuis jeudi en Côte d'Ivoire après dix ans d'absence, L'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a déposé ce lundi 21 juin 2021 au tribunal d'Abidjan, une demande de divorce d'avec son épouse Simone Gbagbo. C'est ce qu'affirme son avocat Me Claude Mentenon, qui précise que cette décision s'explique par le refus réitéré depuis des années par l'ex première dame, de consentir à une séparation amiable, au demeurant voie de règlement appropriée à leurs statuts personnel et politique réciproques.

« Il s'est résolu à ce jour à saisir le juge des affaires matrimoniales du Tribunal de Première Instance d'Abidjan, d'une demande de divorce avec Simone Ehivet », ajoute le communiqué signé par son avocat.

Marié à Simone Ehivet, épouse Gbagbo depuis 1989, l'ancien président, 76 ans, vit en couple depuis de nombreuses années avec Nady Bamba, une ex-journaliste de 47 ans. Il est rentré avec elle jeudi en Côte d'Ivoire, après son acquittement.

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Bureau burkinabè du droit d'auteur : Les auteurs et éditeurs de presse invités à déclarer leurs articles

Mon, 21/06/2021 - 19:00

Le Directeur Général du Bureau burkinabè du droit d'auteur (BBDA), à travers un communiqué, invite les auteurs et éditeurs de presse écrite (journaux scientifiques, journaux, revues, magazines et périodiques) à adhérer au BBDA et à y déclarer leurs articles publiés en 2020. Cela, afin de bénéficier des droits de Reproduction par Reprographie des Œuvres (RRO) en août 2021.

Il précise que les déclarations et les adhésions sont reçues au BBDA au plus tard le 30 juin 2021. Des formulaires de demande d'admission et des fiches de déclaration des œuvres sont à cet effet mises à leur disposition au niveau du Service droit d'auteur de la Direction de la Documentation Générale (DDG).

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Région du Sahel : Angelina Jolie pour plaider la cause des réfugiés

Mon, 21/06/2021 - 16:45

Le ministre en charge des Affaires étrangère et l'envoyée spéciale des Nations-Unies pour les réfugiés, l'actrice américaine Angelina Jolie, étaient sur le site du camp Goudebou de Dori ce dimanche 20 juin 2021. L'objectif pour les deux personnalités est de commémorer avec les réfugiés, la Journée mondiale qui leur est dédiée dont le thème de 2021 est « Ensemble, on guérit, on apprend et on rayonne ».

La communauté internationale commémore chaque 20 juin la Journée internationale des réfugiés. Le Burkina Faso n'a pas dérogé à cette règle. Ce 20 juin 2021 sur le site du camp de Goudebou de Dori, le ministre en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry, et la star américaine Angelina Jolie ont passé cette Journée aux côtés des réfugiés.

Arrivés aux environs de 10h, c'est par un entretien avec les représentants des refugiés qu'a commencé leur séjour sur le site de Goudebou où vivent plus 9 000 réfugiés. Notons que plus de 7 000 demandeurs d'asiles sont enregistrés au Burkina Faso. Au total, le ministre Alpha Barry note 22 137 réfugiés sur le sol burkinabè. Il ajoute que plus d'un million de déplacés internes ont abandonné leurs villages pour se retrouver dans les grandes villes pour cause d'insécurité. Le patron de la diplomatie burkinabè a indiqué qu'avec les difficultés que le Burkina rencontre, le camp de Mentao, près de Djibo, a été relocalisé au camp de Goudebou.

Le ministre en charge des Affaires étrangères, Alpha Barry

Pour lui, l'idée de regrouper tous les réfugiés vivant sur le sol burkinabè au même endroit est de pouvoir assurer au maximum leur sécurité. Et cette opération de les rassembler en un seul endroit a commencé il y a quelques mois selon le ministre. Le plus important c'est de permettre à cette population d'avoir elle-même des activités qui vont leur permettre de vivre dignement, d'où la création de quelques micros entreprises par ces réfugiés en plus de la « modeste » contribution de l'Etat et ses partenaires qui leur permet de vivre. Des efforts sont faits par l'Etat et ses partenaires dont le HCR. La présence de l'envoyée spéciale de l'UNHCR, Angelina Jolie, représentante du commissaire de l'UNHCR, est un soutien important pour le plaidoyer en matière de mobilisation des ressources au profit des refugiés mais également pour les déplacés internes, a laissé entendre le ministre Alpha Barry.

Les réfugiés présents à la Journée

Pour Abdoul Raouf Gnon Kondé, le représentant de l'UNHCR au Burkina Faso, il faut reconnaitre l'effort de l'Etat burkinabè, reconnaitre ce que l'Etat en train de faire pour accorder la sécurité aux réfugiés. Il fait savoir que leur présence à cette journée commémorative des refugiés est de rassurer la population hôte de Goudebou et les réfugiés que le HCR et ses partenaires sont engagés à leurs côtés.

Selon lui, chaque année, depuis 20 ans, la star américaine Angelina Jolie fait le choix d'une localité pour aller témoigner de sa solidarité. Son arrivée au Burkina Faso et précisément à Goudebou est un acte de soutien et de solidarité qu'elle apporte aux réfugiés pour leur dire : « Vous n'êtes pas seuls, je suis avec vous. Je suis venue ici, j'ai vu, j'ai entendu, j'ai écouté, je me fais le devoir d'amplifier tout ce que j'ai vu dans le monde, en dehors du Burkina, pour que le soutien vienne au Burkina au profit des réfugiés ».

Abdou Raouf Gnon Kondé, représentant de l'UNHCR au Burkina Faso

La sécurité, besoin prioritaire des réfugiés

Quant au représentant des réfugiés, Ag Mohamed Wanadine, il a indiqué que sur le site de Goudebou, ils ont besoin d'abord de la sécurité. Pour lui, sans cette sécurité ils ne pourront pas avoir de l'espoir qui pourra les retenir à sur ce camp. « Aujourd'hui, tout ce que nous avons eu au Burkina Faso, l'autonomisation des femmes, l'hospitalité, tout est remis en cause du fait de l'insécurité. Nos partenaires aujourd'hui n'ont pas accès au site situé à treize kilomètres de la ville de Dori. Nous demandons au gouvernement et à ses partenaires d'améliorer les services sociaux de base, d'essayer de reprendre le fil de l'autonomisation des familles. Aucune famille ne veut rester éternellement refugiée », a clamé le représentant des réfugiés, Ag Mohamed Wanadine.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

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Réformes foncières au Burkina : Des propriétaires terriens de la commune de Komsilga appellent le gouvernement à la concertation

Mon, 24/05/2021 - 00:44

Des propriétaires terriens de la commune rurale de Komsilga, province du Kadiogo, ont rejeté le samedi 22 mai 2021, les réformes foncières annoncées par le gouvernement. Regroupés autour de l'association Bayir-Tilgré, ils appellent plutôt à la concertation. C'était au cours d'une rencontre avec la presse organisée à cet effet.

Les réformes foncières annoncées par le gouvernement continuent de faire de gorges chaudes. Après que des propriétaires terriens de Pabré et de Saaba les aient rejetées, c'est au tour des propriétaires terriens de la commune de Komsilga, province du Kadiogo, région du Centre, d'enfourcher la même trompette. Au cours d'une rencontre avec les médias, ces propriétaires terriens ont fait savoir que le scénario tel qu'envisagé par le gouvernement les inquiète. Pour cause, les nouvelles réformes fouleraient au pied leurs droits de propriété.

Abel Tapsoba, secrétaire général de l'association Bayir-Tilgré

Pour le secrétaire général de l'association Bayir-Tilgré, Abel Tapsoba, la loi 034 de 2012 est claire sur le droit des propriétaires terriens de disposer librement de leurs terres. C'est donc avec lucidité selon lui, qu'ils gèrent le reste des terres que leurs parents les ont léguées. Il poursuit en indiquant que ce serait une injustice criarde que de vouloir les déposséder de leurs terres. Cela donnera raison selon lui à ceux qui ont vendu les leurs aux plus riches. Lui et ses camarades restent convaincus que la démarche du gouvernement a un seul et unique objectif. Il s'agit de les ramener en arrière pour mieux abuser de leurs droits.

Naaba Sanem de Nasouteinga craint que la nouvelle formule du gouvernement ne crée des problèmes sérieux

L'autre fait, ces propriétaires terriens disent avoir opté d'adhérer aux projets immobiliers présentés. Certains ont même déjà pris des avances. Au regard de tout cela, ils appellent le gouvernement à la concertation avant toute prise de décision. Pour Naaba Sanem de Nasouteinga, le gouvernement doit laisser les propriétaires terriens disposer de leurs terres comme ils veulent. Il a bien peur que la nouvelle formule du gouvernement ne crée des problèmes sérieux. En attente d'une réponse du gouvernement, ils rejettent en bloc les reformes foncières telles qu'annoncées.

Dimitri OUEDRAOGO
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Dégradation de la situation sécuritaire au Loroum : Les ressortissants de la province se serrent les coudes

Mon, 24/05/2021 - 00:41

Plus de 42 698 personnes déplacées internes à la date du 30 avril 2021 ; plus de 150 établissements d'enseignement primaire et secondaire fermés, jetant dans la rue plus de 17 000 élèves (désormais exposés au recrutement des forces du mal, des fillettes contraintes de vendre leur dignité pour se nourrir, tandis que d'autres enfants sont tournés vers les sites artisanaux d'or) ; des centres de santé fermés ; plusieurs dizaines de morts ; des services sociaux de base (dispositifs de télécommunications) détruits et emportés. C'est la cartographie de la province du Loroum (une des quatre provinces de la région du nord, située à environ 235 km de Ouagadougou), sous l'emprise des terroristes depuis quelques années maintenant.

Frontalière à la République du Mali, la province du Loroum se résume aujourd'hui, et essentiellement, à la commune urbaine de Titao (chef-lieu de la province), sur les quatre communes (Banh, Ouindigui, Sollé et Titao) qui la composent.
Le chef-lieu accueille la plupart des déplacés qui, malheureusement, continuent d'accroître (chaque jour ayant son lot d'exactions).

Dès les premiers moments du basculement dans ce cercle infernal, des initiatives se sont développées au sein des ressortissants, aux côtés des efforts du gouvernement et des partenaires, en groupes et par des approches individuelles. Et ce, au double aspect humanitaire et de quête de solution contre le mal. Mais les défis restent énormes et demandent davantage d'organisation et d'actions.

C'est pour mieux resserrer les rangs et peaufiner les actions pour plus d'efficacité et d'efficience que l'Association pour le développement de la province du Loroum (ADPL) a donné le ton par un appel au rassemblement général. Plus importante organisation réunissant les ressortissants de la province, créée en octobre 1999, et reconnue par les autorités nationales qui l'ont élevée, en décembre 2020, au rang de "Chevalier de l'ordre du mérite burkinabé", l'ADP a, tenant compte de toutes ces contraintes, envisagé un plan stratégique décennal (2021-2030) pour la localité. Pour valider ce plan, le bureau exécutif de l'association tient ce samedi 22 mai 2021 à Ouagadougou, un atelier.

Le président de l'ADPL, Hamadé Kagoné dit Matourkou.

Présidé par le haut-commissaire de la province du Loroum (absent à l'ouverture, car appelé à gérer des urgences suite à une attaque enregistrée dans la province, il y a quelques heures), l'atelier regroupe les députés de la circonscription, les maires des communes, les conseillers techniques de l'association, les représentants locaux de l'association, des représentants de l'association des élèves et étudiants ainsi que des partenaires au développement de la province.

La présentation du plan stratégique sera suivie d'échanges entre participants, en vue de le peaufiner. Ce référentiel, une fois adopté, sera assorti d'une feuille de route de mise en œuvre.

Boukari Jacques Nyampa (au micro), un des deux députés de la province.

L'ouverture des travaux a été une occasion pour le président de l'association, Hamadé Kagoné dit Matourkou, d'exhorter l'ensemble des filles et fils à resserrer les rangs pour sortir la province du bourbier. C'est tout aussi optimiste que le député Boukari Jacques Nyampa professe que le Loroum restera débout, invitant chaque "Loroumois" à se départir des considérations et mesquineries politiques pour mettre la main à pâte.

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Éducation : Le président de l'union nationale des parents d'élèves discute des nouvelles réformes avec le chef de l'État

Mon, 24/05/2021 - 00:38

Hector Ardent Ouédraogo, président de l'union nationale des parents d'élèves du post-primaire, du secondaire et du supérieur du Burkina Faso UNAPES-B, a été reçu en audience ce vendredi 21 mai 2021 par le chef de l'État. Accompagné de quelques membres de l'Union, le président de l'UNAPES-B a échangé avec le président Kaboré sur les nouvelles réformes en cours dans le système éducatif, ainsi que son élection au poste de premier président de l'international des parents d'élèves et d'étudiants à l'échelle mondiale.

Les scolaires manifestent depuis le mois d'avril contre les nouvelles réformes annoncées dans le système éducatif. Ces réformes portent essentiellement sur la suppression au BEPC des sujets au choix dans les matières de Sciences de la vie et de la terre, et d'Histoire-géographie, ainsi que l'arrimage du baccalauréat au ministère en charge de l'Education nationale. Pour Hector Ardent Ouédraogo, l'arrimage du baccalauréat audit ministère a été fait dans le but d'être en parfaite harmonie avec les textes de l'UEMOA.

Il soutient que les deux ministres en charge de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur ont même éclairé l'opinion sur les nouvelles réformes en cours et précisé que la session 2021 ne connaîtra aucun changement. Il ajoute que même si les élèves n'apprécient pas les différentes mesures, cela ne saurait justifier les mouvements entachés de violence.

« Les violences n'ont jamais apporté de solution à un problème. Nous condamnons fermement ce qui se passe. Et ce qui s'est passé au lycée Philippe Zinda Kaboré ne se justifie nullement. On ne peut pas user de la violence pour saccager des bâtiments administratifs, caillasser des biens personnels. Cela ne se justifie pas », a-t-il réagi.

Lire aussi Attaque contre le proviseur du Lycée Philippe Zinda Kaboré : Le silence coupable du corps professoral

Toutefois dans le but d'apaiser la situation, le président de l'UNAPES-B a sollicité de la part du chef de l'État, qu'il y ait plus de concertation avec toutes les parties prenantes : élèves, parents d'élèves, éducateurs, syndicats. Les prochaines assises nationales sur l'éducation nationale pourraient constituer, selon Hector Ouédraogo, une occasion pour une inclusion de toutes les parties prenantes afin d'œuvrer à trouver des solutions idoines et pérennes.

« Si l'on se rend compte au cours de ces assises que nous sommes en train de dévier, tous les acteurs aviseront en ce moment. Mais aujourd'hui, la violence à laquelle nous assistons ne se justifie pas. Et ce qui s'est passé au lycée Philippe Zinda Kaboré ne se justifie nullement. On ne peut pas user de la violence pour saccager des bâtiments administratifs, caillasser des biens personnels. Et nous parents d'élèves condamnent cela avec la plus grande fermeté. Les personnes qui auraient été appréhendées devraient répondre devant les tribunaux compétents », a-t-il laissé entendre.

Interrogé sur les actions posées par l'UNAPES-B pour décanter la situation actuelle, Hector Ardent Ouédraogo a soutenu que l'Union a toujours joué son rôle de parent d'élève. « Lorsqu'il y a eu les mouvements qui ont conduit au décès de l'élève de Kongoussi, nous avons fait sortir un communiqué appelant les acteurs à plus de responsabilité et de retenue...

Nous avons animé une conférence de presse le 15 avril (2021), conférence au cours de laquelle nous avons apporté des éclaircissements sur les réformes en cours et prendre l'opinion nationale à témoin par rapport à notre position de faîtière de parents d'élèves et d'étudiants », explique le président de l'UNAPES-B.

Élu à Dakar le 27 mars 2021 à la tête de l'international des parents d'élèves et d'étudiants, Hector Ardent Ouédraogo sera installé le 28 mai prochain à Ouagadougou. Il a aussi saisi l'occasion pour porter la nouvelle au président Roch Kaboré.

Armelle Ouedraogo
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100 jours de gouvernance du président Roch Kaboré : Le NTD exprime sa satisfaction

Mon, 24/05/2021 - 00:37

Le président du Faso, Roch Kaboré, vient de boucler les cent jours de gouvernance de son deuxième mandat. Le Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), troisième force politique burkinabè, qui a contribué à sa réélection, se dit satisfait de ses cent jours de gestion du pouvoir. C'était lors de sa conférence provinciale du Houet tenue ce dimanche 23 mai 2021 à Bobo-Dioulasso.

Pour le président dudit parti, Vincent Dabilgou, ces cent jours montrent clairement que le président Roch Kaboré est dans la ligne des dix chantiers qu'il a prévus pour un Burkina Faso stable et prospère. « Nous réaffirmons que cette vision est juste et pertinente pour le développement durable dans notre pays », a-t-il laissé entendre.

Le NTD a par ailleurs exprimé son engagement sans réserve, pour la sécurité nationale et la lutte contre le terrorisme. Ainsi, au cours de cette rencontre, Vincent Dabilgou a d'abord salué les victoires engrangées par les forces de défense et de sécurité, la poursuite de l'implication forte des volontaires pour la défense de la Patrie (VDP) ainsi que l'amélioration de leurs équipements. Il a aussi salué les actions humanitaires engagées pour soulager les souffrances des personnes déplacées internes et des personnes vulnérables.

Cependant, le président du parti estime que ce combat contre l'insécurité ne peut se gagner sans une implication forte de la population dans toutes ses composantes. C'est pourquoi, à travers la voix de son président, le NTD appelle les populations à collaborer avec les FDS pour la construction de la paix au Burkina Faso. « Le NTD invite le gouvernement à accélérer dans cette lutte contre le terrorisme, la levée des facteurs de vulnérabilité par la mise en œuvre des programmes sociaux adaptés », a lancé Vincent Dabilgou.

Selon lui, la réconciliation nationale est une exigence pour consolider l'unité et la cohésion nationales afin que le peuple burkinabè, dans la concorde, puisse s'attaquer aux chantiers de développement. Cette réconciliation, dit-il, doit se faire dans le respect du triptyque vérité, justice et réconciliation. Autres points abordés par le parti NTD, il s'agit de la question de la relance économique. « Dans un contexte mondial de crise sanitaire liée à la pandémie du Covid-19, notre pays a payé de lourds tributs. C'est pourquoi, il est plus que nécessaire la poursuite de la mobilisation des ressources pour la relance économique et accroître les investissements qui contribuent à améliorer le capital humain », a dit le président du parti. Toutefois, il reste convaincu que la vision du président Roch Kaboré permettra de faire avancer le Burkina Faso et de résoudre les multiples problèmes auxquels le pays est confronté.

Le NTD apporte son soutien au gouvernement pour les nouvelles réformes éducatives

Le monde scolaire traverse, depuis quelques temps, une crise due à la décision du gouvernement d'apporter des innovations majeures sur l'organisation des examens de fin année. Le président Dabilgou a tenu a apporté le soutien de son parti au gouvernement burkinabè pour ce choix, car il estime que ces réformes sont nécessaires au système éducatif du Burkina. Néanmoins, il a déploré l'insuffisance de communication de la part des acteurs. C'est pour cela, il a souhaité un dialogue franc entre tous les acteurs pour une bonne gestion de la crise.

Cette conférence provinciale du Houet était une occasion également pour les militants du NTD de faire le bilan des élections couplées de novembre 2020 et de poser des bases pour les élections municipales à venir. Pour Vincent Dabilgou, le NTD se porte bien dans le Houet et il rassure d'une "belle victoire" pour les élections municipales de 2022.

Romuald Dofini
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Insécurité au Burkina : L'Union européenne met en œuvre le projet SECUCOM II pour prévenir l'extrémisme violent

Mon, 24/05/2021 - 00:35

Le projet « Coproduction de la sécurité et prévention concertée de l'extrémisme violent dans les zones frontalières du Burkina Faso (SECUCOM/UE II) » est entièrement financé par l'Union européenne et mis en œuvre par la Fondation Hanns Seidel, en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté. Il vise à contribuer à la promotion d'un environnement sécuritaire stable et inclusif et à la prévention de l'extrémisme violent dans les régions frontalières du pays. Le lancement des activités rentrant dans le cadre de la mise en œuvre dudit projet a eu lieu ce vendredi 21 mai 2021 à Banfora, dans la région des Cascades.

C'est la ministre déléguée, chargée de la Décentralisation, Madiara Sagnon/Tou, qui a présidé la cérémonie de lancement du projet « Coproduction de la sécurité, prévention concertée de l'extrémisme violent dans les communes frontalières du Burkina Faso, SECUCOM/UE II ».

La cérémonie a connu également la présence des autorités politiques, administratives, coutumières et religieuses de la région des Cascades. Les grandes articulations de cette célébration ont porté sur des allocutions, des communications et des prestations d'artistes. Les communications qui ont été l'élément essentiel de cette rencontre ont porté sur la situation sécuritaire de la région des Cascades, la présentation de la mise en œuvre de la police de proximité et la présentation combinée des deux projets SECUCOM I et II.

Les participants à la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II

D'un coût estimé à 1 699 998,01 Euro (soit plus d'un milliard cent millions de FCFA), le projet SECUCOM II est mis en œuvre sur la période de décembre 2020 à mai 2022. Il cible six régions du Burkina Faso, comprenant 42 communes rurales et urbaines géographiquement frontalières avec le Mali, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Il s'agit des régions de la Boucle du Mouhoun, des Hauts-Bassins, des Cascades, du Sud-Ouest, du Centre-Ouest et du Centre-Sud. Ce projet vise ainsi à amener les populations et les autorités locales à prendre conscience de leurs rôles et responsabilités dans la gestion de la sécurité locale et à faire accepter et soutenir les rôles des communes dans la gestion de la sécurité locale.

Selon la ministre Madiara Sagnon, avec la mise en œuvre de ce projet, les communes seront désormais capables de diagnostiquer leur situation sécuritaire, de l'analyser et de planifier les solutions à même de ramener plus de quiétude, de paix, d'épanouissement et de développement au Burkina Faso. « Ce projet va permettre de former et d'encadrer les initiatives de sécurité et les populations à la base pour la prévention et la lutte contre l'insécurité. Cette deuxième phase que nous venons de lancer s'adresse aux populations à la base afin de leur permettre d'acquérir le nécessaire, les stratégies et techniques de prévention et de lutte contre l'insécurité », s'est réjouie la ministre Madiara Sagnon.

La ministre déléguée, chargée de la Décentralisation, Madiara Sagnon/Tou

Un « projet majeur » pour l'édification d'une société de paix et de sécurité renforcées

Le Burkina Faso est engagé, depuis quelques années déjà, dans la lutte contre l'insécurité qui mine la vie des populations dans plusieurs localités. Cela se traduit par les mesures successives qui tentent de juguler ce fléau aux sources multiformes et souvent endogènes. Selon la ministre déléguée en charge de la Décentralisation, de toutes celles qui ont été mises en œuvre, la mieux adaptée au contexte du Burkina Faso est la stratégie de la police de proximité qui place les populations au cœur du dispositif sécuritaire avec une relation souhaitée, forte et permanente avec les forces de défense et de sécurité.

« Qui mieux que nous-mêmes est capable d'assurer notre sécurité ? Qui mieux que nous-mêmes connait nos communautés, ses composantes et ses menaces ? », s'interroge-t-elle. Elle estime cependant que pour relever les défis liés à cette sécurité, il faut l'union sacrée des fils et filles du pays. Et cette union, dit-elle, appelle à ce que chacun joue sa partition.

La photo de famille à l'issue de la cérémonie de lancement du projet SECUCOM II

C'est face à cette situation qui suscite un élan de solidarité que l'Union européenne a décidé de soutenir les initiatives de renforcement des capacités nationales de lutte contre l'insécurité. Lesquelles initiatives qui placent les communautés au centre des dispositifs de production de la sécurité et du renforcement de la cohésion sociale. Ainsi la Fondation Hanns Seidel/Afrique de l'Ouest (FHS/OA) Bureau du Burkina Faso bénéficie de l'Union européenne, un financement pour la mise en œuvre de ces deux projets : « Société civile, participation communautaire et coproduction de la sécurité », (qui est mis en œuvre au Burkina Faso et au Bénin sur la période de 2019 à 2022.

Exécuté en collaboration avec le Laboratoire Citoyenneté) et « Coproduction de la sécurité, prévention concertée de l'extrémisme violent dans les communes frontalières Sud du Burkina Faso », (mis en œuvre sur la période de 2020 à 2022 dont le lancement vient d'être fait).

Ces projets visent à donner aux populations des communes et leurs leaders, les capacités de prendre une part active à la coproduction de la sécurité, en collaboration avec les forces de défense et de sécurité. « Les dozo dont la contribution à la lutte contre l'insécurité est connue et appréciée, sont une cible des actions de ces deux projets dans le cadre des coordinations communales de sécurité dont ils sont membres », a laissé entendre Madiara Sagnon.

A l'en croire, le lancement de ce nouveau projet SECUCOM/UE se fera à travers quatre ateliers dont le but est de doter chacune des communes cibles, d'un plan local de sécurité conçu par des acteurs locaux qui s'engagent pour leur propre sécurité et celle de toute la communauté. Cette série de quatre ateliers, dit-elle, va donner à chacune des communes l'outil principal de lutte contre l'insécurité sous toutes ses formes.

Le représentant régional de l'Afrique de l'Ouest et le Sahel de la Fondation Hanns Seidel, Dr Klaus Grut Jen

Elle a saisi cette opportunité pour saluer le travail déjà abattu par la Fondation Hanns Seidel, le Laboratoire Citoyenneté et leur partenaire financier, l'Union européenne, en matière de formation des membres des coordinations communales de sécurité de douze communes dans quatre régions du pays, au concept de la police de proximité et la formation des maires et leurs adjoints sur leurs pouvoirs de police pour la gestion de la sécurité dans la commune. La mise en œuvre de ce projet, selon elle, est une grande contribution à la consolidation de la résilience des collectivités territoriales face à l'insécurité à travers le rapprochement et la collaboration entre les populations et les structures des forces de défense et de sécurité.

Faire de la lutte contre l'insécurité son cheval de bataille

L'Union européenne, représentée à cette cérémonie par son ambassadeur au Burkina Faso, Wolfram Vetter, a décidé ainsi de faire de la lutte contre l'insécurité son cheval de bataille. Ce dernier a tenu a exprimé l'engagement de l'Union européenne aux côtés du peuple burkinabè dans cette lutte contre l'insécurité. Selon lui, le Burkina Faso peut gagner cette lutte si tout le monde y participe.

L'ambassadeur de l'Union européenne, Wolfram Vetter

« Il faut la contribution de tout le monde à savoir les forces de défense et de sécurité, les collectivités territoriales, la société civile, les leaders religieux et coutumiers, etc. pour gagner cette lutte. C'est pourquoi, nous intervenons avec la Fondation Hanns Seidel, que nous finançons, pour soutenir et établir une police de proximité qui implique tout le monde. Nous sommes heureux de la mise en œuvre de ce projet qui a fait ses preuves sur le terrain », a souligné Wolfram Vetter, l'ambassadeur de l'Union européenne au Burkina Faso. [ Cliquez ici pour lire l'intégralité ]

Romuald Dofini
Lefaso.net

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Vingt ans de L'Evénement : « Nous sommes en train de nous adapter à l'évolution du monde », informe Germain NAMA, administrateur général du journal

Mon, 24/05/2021 - 00:33

Le 25 mai 2021, le bimensuel « L'Evénement » soufflera ses 20 ans. A cette occasion, son administrateur général, Germain Bitiou NAMA, a accordé une interview à Lefaso.net. L'on retiendra que le journal a traversé des péripéties comme la baisse des ventes. Malgré tout, le titre continue d'exister. Mieux, L'Evénement s'organise pour assurer son autofinancement et garantir sa liberté de ton. Entretien !

Lefaso.net : Ce 25 mai 2021, L'Evénement souffle ses 20 bougies. En quelques mots, que présente ces 20 ans d'existence du journal pour vous ?

Germain Bitiou NAMA : Cela représente 20 ans d'efforts, de sacrifice de la part de tous les collaborateurs qui ont concouru du début jusqu'à aujourd'hui à faire vivre ce canard. 20 ans, ce n'est pas 20 jours. C'est assez long. Au cours de ce parcours nous avons perdu des collaborateurs. Environ six personnes nous ont quittés. Deux journalistes et puis quatre autres dans l'administration. J'ai une pensée pour eux à cette occasion du 20e anniversaire. Ils ne sont pas avec nous mais il est bon que nous pensions à eux parce que nous avons trimé ensemble.

20 ans, vous savez quelle était la situation dans le pays. Nous étions dans une situation où le slogan qui était utilisé à l'époque était « si tu fais on te fait et il n'y a rien ». Nous avons traversé tout ça. Vous savez que L'Evénement est né à la suite de l'assassinat de notre confrère Norbert Zongo. Son objectif est de contribuer à l'émergence de la vérité sur cette triste affaire.

Vous avez créé le bimensuel en mai 2001 après avoir animé pendant des années le défunt L'Indépendant de Norbert Zongo. Comment l'idée a germé ?

C'est tout simple. Nous étions tous des travailleurs. Moi surtout qui ai pris l'initiative du journal, ça me pesait beaucoup de contribuer toutes les semaines à un canard. Si vous reprenez L'Indépendant de l'époque, vous voyez ma contribution, elle était énorme. Faire ça et continuer son travail, ça posait des problèmes. Je risquais de ne pas tenir longtemps.

Donc nous avons pensé qu'on pouvait effectivement créer un journal qui nous permettait d'être assez profonds dans l'analyse parce que nous avons relativement le temps. Nous avons donc dans un premier temps créer un mensuel. Cela nous donnait suffisamment de temps à la fois de nous occuper de nos tâches professionnelles et de nous occuper du journal tout en travaillant à ce que cela soit un journal de qualité. Notre modèle à l'époque c'était le Monde diplomatique. Il fallait faire un journal de cette facture. Voilà pourquoi nous avons créé ce journal.

Vous avez vécu les travers du pouvoir Compaoré : saisie des journaux imprimés, convocations au tribunal militaire ou à la sûreté, des procès intentés contre le journal, les menaces contre vos journalistes, etc. Comment avez-vous pu surmonter toutes ces entraves au droit à l'information que vous revendiquez ?

Je dois dire que ça ne nous a pas impressionnés du tout. Nous avons clairement conscience que nous étions engagés dans un combat. Dans ce combat, il y a des risques. Ces risques, c'est quoi ? C'est la répression, c'est la prison éventuellement. Nous avons intégré ça dans notre subconscient. On n'était pas déstabilisés par rapport à ce qui arrive. Nous considérons tout simplement que c'était un jeu. Tantôt c'est nous qui pouvons gagnons, tantôt c'est eux qui peuvent gagnent sur nous. Si vous concevez les choses de cette manière, je crois qu'il n'y a pas trop de problèmes.

Racontez-nous des faits qui vous ont le plus marqués dans votre pratique journalistique pendant ces années Compaoré.

Il y en a beaucoup. Je m'en tiens à un. Lorsque nous étions à L'Indépendant, nous travaillons jusqu'à très tard la nuit aux environs de 2h du matin. L'Indépendant était au centre-ville pas loin de la caisse générale de péréquation. Donc une nuit, je quittais la rédaction pour mon domicile. Arrivé au feu de la cité an II, je me suis arrêté pour observer le feu.

J'ai vu un véhicule qui est venu se garder à côté de moi. Et puis après j'ai vu une grosse moto venue se garer également. Lorsque le feu a donné vert, le véhicule est parti à droite, moi j'ai tourné à gauche et la moto avec deux personnes a tourné à gauche avec moi. Vers le rond-point de la Patte d'oie, je n'ai plus aperçu la moto.

Le lendemain, il y a un ami gendarme qui m'appelle pour me dire que « quand tu rentrais tu n'as pas vu un véhicule qui a garé à côté de toi, j'ai dit oui. Il dit que la voiture c'était Marcel Kafando et la moto eux ». Il se trouve qu'il y a des gens qui se sont organisés pour nous protéger. Lorsque les Marcel Kafando ont vu les gens de la moto, ils ont considéré que c'était foutu. Ils se connaissent. Ils ont tourné. C'est au niveau du rond-point, quand ils ont estimé que j'étais hors de danger, ils ont replié et moi j'ai continué. C'est un petit épisode...

Le 31 octobre 2014, quand le pouvoir de Blaise Compaoré est tombé, comment vous vous êtes senti ?

J'ai même fait un éditorial dans lequel j'ai encensé la jeunesse de notre pays, le courage des Burkinabè pour ce qui a été fait. Je me suis senti particulièrement soulagé. Parce que le dossier Norbert Zongo allait pouvoir avancer. J'étais conscient que tant que Blaise était là, le dossier ne pouvait pas avancer. On a vu comment on a croisé le fer avec le juge. Eux-mêmes ils étaient dans l'incapacité de dire le droit par peur tout simplement. Avec le départ de ce monsieur, on pouvait reprendre tout à zéro. C'était mon espoir.

Conformément à sa ligne éditoriale, L'Evénement s'inscrit dans la « défense intransigeante de la démocratie et des droits économiques et sociaux des plus faibles ». En 20 ans d'existence, quel bilan faites-vous de l'apport du bimensuel à la démocratie burkinabè ?

Le bilan, c'est en même temps aussi le bilan des Burkinabè. Nous avons lutté ensemble. C'est le concours de tous ces efforts qui a amené l'évolution positive que vous avez constatée en 2014 et par la suite l'organisation d'élections libres pour la première fois au Burkina. Je pense que vraiment c'est ça essentiellement que je peux retenir.

20 ans d'existence, c'est aussi cet épisode de la suspension du journal en février 2016 par le Conseil supérieur de la communication dans l'affaire « Les poudrières du Burkina ». Saisi, le tribunal administratif vous donne raison. Le Conseil d'Etat a par la suite confirmé la décision du tribunal administratif. En matière de droit et de liberté, qu'est-ce que cela vous inspire ?

Ça montre que nous ne faisons rien au hasard. Le droit est notre cadre de travail. Nous ne voulons pas mener la lutte au hasard. Le combat qui se mène dans un cadre juridique, démocratique que nous respectons bien. Quand nous avons été sanctionnés, nous nous sommes retournés vers la justice qui nous a donné raison. Vous connaissez la justice qui a son timing.

Cela a pris un peu de temps. Mais finalement, elle nous a donné raison. On a eu cette satisfaction morale par rapport à cet évènement. Mais d'un côté, nous regrettons car c'est un événement malheureux parce que ça aurait pu être évité. Il suffisait qu'il y ait un dialogue et pas de répression. Malheureusement ça n'a pas été comme ça. Nous le regrettons beaucoup au niveau de L'Evénement.

Sous la Transition certains Burkinabè ont trouvé un déséquilibre dans le traitement de l'information dans vos colonnes. Il y avait comme impression que la plume était orientée contre la Transition, notamment contre le Premier ministre d'alors, Yacouba Isaac Zida, mais favorable à un certain général Diendéré. Et quand le coup d'Etat est survenu, certaines personnes en voulaient à l'intégrité physique de votre rédacteur en chef d'alors. En tant que directement de publication, comment avez-vous vécu tout cela ?

Pour parler des menaces sur l'intégrité physique du rédacteur en chef, personne ne peut approuver cela. Nous dénonçons. A l'époque nous nous sommes fendus d'un écrit pour dénoncer justement tous ceux qui dans le langage de la haine s'en prenaient au rédacteur en chef.

Par rapport à ce que vous avez constaté, ce n'est pas un déséquilibre. C'est un désaccord dans la vision des événements. Ce désaccord s'opérait entre les deux grandes plumes du journal notamment le rédacteur en chef et le directeur de publication. Evidemment, tant que les règles sont respectées, ça peut passer. C'est ce qui s'est passé effectivement. Dans un combat comme ce que nous menons, si effectivement vous êtes d'accord, c'est très bien. Il peut arriver qu'il y ait des divergences. Mais il faut avoir un comportement de manière à ce que ces divergences restent dans le cadre de l'expression des idées.

Vous venez d'intégrer un magazine soit dit en passant au profit des institutions étatiques et privées pour leur besoin de communication. Vu la posture de L'Evénement, est-ce que cela ne peut pas constituer une entrave à la forme de journalisme que vous pratiquez ?

Non ! Le journal, le bimensuel, continue dans sa ligne éditoriale. Le magazine permet d'offrir des espaces aux annonceurs. Si vous avez de la communication à faire, nous vous offrons l'espace pour ça. Du reste, c'est fait pour donner les moyens au bimensuel d'exister et de continuer à être ce qu'il est. Il y a le premier numéro (00) qui est sorti.

Le deuxième est en cours. L'imprimerie m'a envoyé le brouillon. Je suis en train de regarder pour le retourner. Avec ça nous espérons pouvoir travailler autrement. C'est un autre produit que nous apportons. Dans notre métier, il faut trouver de nouveaux produits. Si vous ne trouvez pas de nouveaux pour nourrir votre activité, vous risquez de disparaitre. Plutôt d'aller quémander. D'ailleurs vers qui ? Tout le monde a des problèmes.

Quelles sont aujourd'hui vos perspectives ?

Les perspectives, ce sont toujours l'investigation. C'est se donner davantage des moyens d'investigation que nous sommes obligés de trouver d'autres sources d'information. Nous allons aménager notre site web de manière à ce que cela nous permette d'avoir des moyens pour continuer notre travail. Tout ça, c'est pour donner de la visibilité à notre travail éditorial au niveau du bimensuel qui est un journal d'investigation. Nous n'avons pas abandonné. Nous sommes en train de nous adapter à l'évolution du monde. Sinon, il ne restait plus qu'à mettre la clé sous le paillasson.

Durant ces 20 ans de vie de L'Evénement, quels sont vos regrets ?

C'est vraiment de n'avoir pas eu les moyens de développer davantage. Vous imaginez, nous avons même régressé du point de vue des ventes. C'est vrai que beaucoup d'autres journaux d'investigation sont apparus. Nous avons toujours le même public et on est obligés de se les partager. D'un point de vue financier, c'est un problème.

A titre d'exemple, il nous est arrivé pendant les premiers moments de tirer à 15 000 exemplaires. Aujourd'hui nous sommes à 3000 exemplaires. C'est une régression. D'un point de vue économique, ça pose problème. L'offre aujourd'hui est très importante alors que les moyens burkinabè sont faibles pour acheter les journaux. Du reste, si vous êtes nos concurrents, tout ça fait qu'il y a un manque à gagner. Si vous n'avez pas d'idées ce n'est pas la peine. Le monde est fait pour ceux qui ont des idées. Il faut développer des idées pour vivre. Il faut s'adapter pour survivre.

Que pensez-vous de la pratique du journalisme d'investigation aujourd'hui au Burkina Faso ?

J'estime que le journalisme d'investigation au Burkina Faso progresse. Malheureusement les difficultés que j'ai soulignées concernent tous les titres. Les gens végètent. Incapables de dépasser ce qu'ils font. Quand on fonctionne, l'ambition c'est de progresser. Or, nous faisons du surplace qui est d'ailleurs un exploit aujourd'hui, compte tenu de l'environnement économique des médias. Exister, c'est un exploit. C'est ça qui est le regret. C'est le handicap des journaux d'investigations.

Quelle place occupe aujourd'hui l'actuel président de la CENI, Newton Ahmed Barry, votre ancien rédacteur en chef, dans la vie du journal ?

Il n'occupe aucune place. Il est parti. Il a voulu être honnête avec lui-même. Il est parti entièrement. Par une lettre qui date du 30 juillet 2016 qu'il nous a envoyée, il souhaite pouvoir faire autre chose. Il nous a dit au revoir.

Roch Kaboré comme président, à l'issue de deux élections. Comment vous voyez la gestion du pouvoir d'Etat ?

Disons qu'il se débrouille comme il peut. Ce n'est pas exemplaire de mon point de vue. A sa décharge on peut évoquer le terrorisme, la fronde sociale. Des difficultés qui ne lui ont pas permis d'avoir plus de résultats. Cela étant, je pense aussi que les choses auraient pu être mieux s'il avait pu effectivement mettre son parti en orbite de manière à pouvoir s'organiser en fonction de la situation.

Il y a une situation nouvelle qui a été créée. Une insurrection qui a eu lieu. Un peuple qui est dans l'attente de changement. Ils n'ont pas su surfer sur cette dynamique du mouvement. Voilà une partie du peuple est en train de se détourner à un débit qui est observable aujourd'hui. Cela est dommage parce que ceux qui sont en face n'ont pas su capitaliser tous le courant de sympathie qu'il y a eu au lendemain de l'insurrection populaire.

A l'occasion du 20e anniversaire, il y a quoi au programme ?

Le programme, nous commençons à l'inaugurer avec vous. C'est surtout le travail dans les médias pour expliquer le sens de ce combat que nous avons mené 20 ans durant, expliquer les difficultés que nous avons rencontrées tout au long de ce parcours, expliquer la vision, l'espoir que nous avons en l'avenir et le travail que nous sommes en train de faire pour supporter cet espoir de prospérer. Maintenant, quand on parle d'anniversaire, on parle de fête. Nous n'avons pas pour le moment les moyens de projeter à la fête. Mais ce n'est pas exclu que le 25 mai que vous soyez invités au siège de L'Evénement pour qu'on puisse échanger un peu autour d'un petit verre de façon confraternelle.

Un mot de fin…

Je veux dire aux Burkinabè que L'Evénement a 20 ans. Je remercie les Burkinabè de tous les soutiens dont L'Evénement a bénéficiés. C'est grâce à ce soutien que nous avons peu tenir pendant 20 ans. Nous avons reçu effectivement du soutien à gauche, à droite. Cela va des Burkinabè simples au plus grands. Je vais prendre deux exemples pour illustrer.

Un jour le Pr Ki-Zerbo m'a appelé au téléphone pour me féliciter pour le travail que nous sommes en train de faire à L'Evénement. Il m'a demandé est-ce qu'on a des reliures. Ils aimeraient avoir la collection de L'Evénement chez eux. Un éminent comme Joseph qui vous adresse ses félicitations, vous êtes aux anges !

Deuxième élément, c'est Arba Diallo qui s'est déplacé au siège pour nous féliciter pour le travail. Il y a beaucoup de syndicats qui sont passés nous soutenir, en particulier le syndicat des magistrats. C'est pour dire que le soutien des Burkinabè ne nous a pas manqué. C'est ça qui nous a permis de tenir jusqu'à présent. Nous demandons leur soutien pour la suite du combat parce que le combat n'est pas fini.

Propos recueillis par Dimitri OUEDRAOGO
Réalisation vidéo
Auguste PARE : Réalisateur
Judith SANOU, assistante réalisation

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Dossier Salifou Nébié : Toujours le silence, 7ans après !

Mon, 24/05/2021 - 00:30

Dans la déclaration anniversaire datée du 24 mai 2020 publiée par le Collectif « Justice pour Salifou Nébié », l'odieux assassinat de ce juge constitutionnel avait été qualifié de « cause oubliée parce que orpheline. » Force est de constater que le temps continue de s'égrener et rien absolument ne se passe dans le dossier. Le juge instructeur Théophile Nana qui avait été commis à l'affaire a trouvé la mort dans des conditions non encore élucidées. Et depuis sa disparition, deux autres juges d'instruction ont hérité de l'affaire sans que le moindre son audible n'émerge de la justice.

Aujourd'hui 24 mai 2021, cela fait sept (07) ans que les proches du juge Nébié et l'opinion publique attendent. Malheureusement à l'allure où vont les choses, il est à craindre que l'attente ne soit vaine. Certes, le dossier Salifou Nébié n'est pas aussi emblématique que certains autres qui défraient la chronique parce que ces derniers pèsent lourdement par la force des choses sur la vie nationale.

Pour autant, le sort qui est réservé à ce haut magistrat n'honore ni notre justice ni nos gouvernants. Dans sa déclaration publiée le 28 mai 2020, le SAMAB interpellait le gouvernement « sur la nécessité absolue de mettre tous les moyens appropriés à la disposition, non seulement, du juge d'instruction chargé de ce dossier mais aussi de tous les collègues de l'instruction qui, par manque de moyens, subissent les critiques de l'opinion sur la lenteur des procédures ». On est en droit de se demander si cet appel des collègues du juge Nébié a été entendu ?

La vérité est que depuis cette interpellation, la situation du dossier n'a guère évolué et même que le juge du cabinet numéro 6 qui était en charge de l'affaire, las de faire du surplace est allé voir ailleurs. C'est le juge BAGUIAN Abdoul Kader qui vient d'hériter du dossier. Ce n'est assurément pas de cette manière que le dossier aura des chances d'évoluer ! Si l'on voulait montrer que le dossier est de peu d'importance qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

Et pourtant, Salifou Nébié est un juge qui a marqué son temps. Il a dirigé avec perspicacité le tribunal populaire de la révolution dans l'affaire du trafic de l'or. Il fut ambassadeur de son pays à Cuba avant de revenir pour être nommé conseiller à la présidence du Faso puis juge au Conseil constitutionnel. Ces services rendus à un tel niveau valaient au moins une meilleure considération de la nation.

A l'occasion du 7ème anniversaire de son assassinat, le Collectif « Justice pour Salifou Nébié » réitère sa requête auprès de la chancellerie afin que des actes tangibles soient posés pour perpétuer la mémoire de ce grand juge. Il interpelle le président du Faso, à la suite du syndicat des magistrats pour la prise de toutes diligences en vue de l'avancée du dossier judiciaire.

Pour le Collectif Justice pour Salifou Nébié

Germain Bitiou NAMA
Boukaré Conombo
Issaka Nignan
Djibril Didigui de Luglu

Categories: Afrique

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