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Russian connexion : les « Loups de la nuit » sont passés à Budapest

HU-LALA (Hongrie) - Sat, 13/05/2017 - 10:37

Ce groupe de motards nationalistes et nostalgiques de l'Empire soviétique créé pendant la Perestroïka a fait étape en Hongrie sur la route de Berlin

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Les intellectuels au secours de György Lukács

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 12/05/2017 - 11:43
Sa statue, son nom, son appartement… Tout doit disparaître ! György Lukács est LE philosophe marxiste à gommer de l’histoire culturelle du pays depuis l’accession au gouvernement de Viktor Orbán. Rencontre avec Ádám Takács, membre de la Fondation György Lukács et fervent défenseur de la mémoire intellectuelle du pays. Cet article a été publié sur la page Facebook du Budapest Kultur Lab, sur laquelle vous pouvez retrouver toutes les productions des étudiants du master 1 de l’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine (IJBA), en immersion à Budapest du 8 au 16 mai 2017. « Sauver les archives c’est sauver l’indépendance de la recherche hongroise et conserver un lieu qui respire l’histoire, un musée. » Ádám Takács

C’est au 2 quai de Belgrade au cœur du très prisé 5 ème arrondissement, face au Danube et au Gellért-hegy, que György Lukács s’est installé en 1945. Une situation idéale, pour ce philosophe majeur de Hongrie, reconnu pour ses théories sur « l’ontologie sociale et la conscience de classe ». Depuis sa mort en 1971, son appartement est resté intact et accueille curieux et chercheurs du monde entier sous un nouveau nom : les Archives György Lukács. Ádám Takács est fier de nous ouvrir la porte d’entrée. Fin avril, ce professeur de philosophie à l’université Lóránd Eötvös était à la tête d’un colloque autour de l’héritage des travaux de Lukács. « Des intellectuels du monde entier étaient présents pour défendre l’intérêt qu’ont toujours les œuvres de Lukács. Ils ont protesté contre son boycott en Hongrie ! ».

« Avant 2015, il y avait en permanence huit à dix chercheurs dans l’appartement. C’était un bouillon d’idées. Mais depuis les menaces de fermeture, il n’en reste plus que deux. » Ádám Takács Bye Bye Lukács

Il faut dire que l’héritage du penseur hongrois a rapidement souffert de l’arrivée au pouvoir de Viktor Orbán. En 2015, l’Académie des Sciences décide de fermer les Archives Lukács. Son président, László Lovas s’explique :« L’appartement a besoin de rénovations que l’Académie ne peut pas financer. En l’état il n’est absolument pas propice à la bonne conservation des manuscripts» . En d’autres termes : fermer l’appartement, non, mais le vider de tout ce qui le rend unique pour le déplacer dans la bibliothèque de l’Institut de Philosophie, oui !

Pourtant pour Ádám cela ne fait pas de doute, « la véritable raison est politique ! ». Le régime conservateur orbanien impose depuis quelques années un nouveau récit de l’histoire nationale. Les figures de gauche, piqûres de rappels du passé soviétique et communiste du pays, ne sont bien sûr pas les bienvenues. Les statues doivent tomber et l’histoire arrangée au profit de nouveaux héros nationaux. Un premier pas a été franchi en avril dernier lorsque la statue du philosophe a été retirée du parc Szent-István de Budapest à la demande du parti d’extrême droite « Jobbik ».

A la chute de l’URSS en 1993, nombreux sont ceux qui ont voulu s’attaquer à l’appartement du penseur marxiste. La plaque disposée à l’entrée des archives n’y a pas échappé. Un personnage controversé

« György Lukács est un personnage exceptionnel, c’est le seul philosophe hongrois témoin et acteur de toutes les grandes révolutions de l’Europe de l’Est au XXe siècle ». Parsemées de moments de gloire et de crises, la vie et la carrière du philosophe sont à l’image de cette période mouvementée. En 1918, alors qu’il rêvait d’une carrière européenne en Allemagne aux côtés des plus grands penseurs, il se passionne pour l‘idéologie marxiste et participe à la révolution communiste en Hongrie. Après la chute de République des conseils de Hongrie en 1919, il s’exile dans l’Allemagne en proie au fascisme puis dans la Russie soviétique. Lorsqu’il revient en Hongrie c’est tantôt en tant qu’idéologue du Parti Communiste tantôt en tant que ministre de la culture du gouvernement antistalinien. Une position ambiguë qui lui vaudra l’interdiction de tout statut public et une expulsion du Parti Communiste.

« Lukács n’a jamais accepté le communisme officiel en Hongrie »

« Supprimer Lukács c’est supprimer notre passé »

Et c’est parce que Lukács reste un témoignage majeur historique politique et social que la résistance intellectuelle s’est enclenchée. Une pétition lancée par des intellectuels du monde entier l’an dernier sur internet a permis de stopper la fermeture des archives. Et depuis trois mois, Ádám Takács et treize autres universitaires hongrois se battent pour que les chercheurs continuent à travailler dans l’antre du philosophe. Ils ont crée la Fondation György Lukács pour défendre les intérêts des archives et négocier avec l’Académie des Sciences. Pour Ádám, supprimer la mémoire du penseur reviendrait à supprimer le passé hongrois. « Une nation qui supprime son passé est condamnée à répéter les mêmes fautes. »

Dans les années 50, Lukács était un personnage influent pour la pensée communiste française. Sa correspondance avec Marleau-Ponty suite à son ouvrage critique « Existentialisme ou marxisme » fait partie des trésors du lieu. Une affaire académique

Aujourd’hui les négociations ont donné lieu à la création d’un fond d’intervention financé par des mécènes pour permettre à la Fondation de racheter l’appartement du penseur. Si le chemin est encore long, les premiers résultats apparaissent : la demande d’une députée Jobbik de bannir le nom « Lukács » de l’espace public à été rejetée majoritairement par l’Académie des Sciences. Une chose est sûre pour Ádám, le bilan du philosophe et l’évaluation de son oeuvre n’ont rien à faire sur le terrain politique. « György Lukács n’a jamais renoncé à se révolter, à évoluer dans sa pensée comme évolue le contexte politique. Aujourd’hui en Hongrie on bloque ces évolutions. Le gouvernement impose un esprit autoritaire et anti-démocratique qui me fait dangereusement penser au Parti Communiste de l’époque. ».

Crédits photos : Audrey Morard

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Noémi Kiss : « Je ne suis pas hongroise mais européenne »

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 11/05/2017 - 16:51
Noémi Kiss est une auteure budapestoise et viscéralement européenne. Elle s’est engagée aux côtés de nombreux écrivains pour la défense de l’Université d’Europe centrale (CEU) menacée par Viktor Orbán. Dans ses romans, sa cible n’est pas la politique, mais la société hongroise et ses tabous. Cet article a été publié sur la page Facebook du Budapest Kultur Lab, sur laquelle vous pouvez retrouver toutes les productions des étudiants du master 1 de l’Institut de journalisme de Bordeaux-Aquitaine (IJBA), en immersion à Budapest du 8 au 16 mai 2017. Pour Noémi Kiss « la littérature hongroise ne fait pas assez parler les femmes. » L’écrivaine de 43 ans basée à Budapest, s’efforce de pallier ce manque. (Crédit photo : Benjamin Aguillon) Lors du 24e Festival International du Livre de Budapest, le 20 avri 2017, vous avez co-signé une déclaration en soutien à l’Université d’Europe centrale. Pourquoi est-ce important pour vous de défendre cette université ?

Quand j’ai appris que l’université risquait d’être fermée, j’ai été choquée. Mon mari a étudié l’Histoire dans cette université et je veux que mes enfants puissent étudier là-bas. Que ce soit en Économie, en Gender Studies (études de genre), en littérature, en Histoire, on rencontre de très bons chercheurs dans chaque matière. Les enseignants sont australiens, allemands, canadiens ou encore africains. C’est une université très multiculturelle. Et l’Histoire de la Hongrie est tellement marquée par le multiculturalisme. C’est une chance d’avoir cette université. C’est un symbole très positif, une métaphore des pays d’Europe centrale. En Europe de l’Est nous avons besoin de cette pensée multiculturelle car nous ne sommes pas seulement hongrois, roumains, polonais ou ukrainiens, mais issus d’états post-soviétiques. La transition a été très difficile en Europe de l’Est et nous avons besoin d’une université pour éclaircir cette période et étudier son histoire.

Le 29 avril à Bruxelles, Viktor Orbán a déclaré qu’il respecterait le droit européen. Croyez-vous que la mobilisation des dernières semaines a réussi à changer sa position ?

J’espère qu’il a changé d’avis. Le 1er mai nous étions encore 70 000 à défiler dans les rues de Budapest contre la politique de Viktor Orbán, c’est beaucoup. Malheureusement on sait bien qu’il mène une politique anti-européenne et qu’il se rapproche de Poutine. Quand il dit « Nous devons arrêter Bruxelles », pour moi c’est inacceptable. Il a fait placarder des affiches anti-européenne. Je suis très en colère que cela puisse arriver en Hongrie. Être dans l’Union Européenne aujourd’hui est nécessaire. Après la chute de l’URSS j’ai étudié en Allemagne. J’ai vécu là-bas pendant 3 ou 4 ans et je peux aujourd’hui publier mes livres dans ce pays. Les gens d’Europe de l’Est qui viennent en Hongrie ont souvent étudié en Allemagne, la philosophie allemande et la littérature française. Je ne suis pas hongroise, mais européenne. En tant qu’écrivaine, la culture européenne est très importante pour moi.

Il y a 3 ans vous étiez mobilisée contre la surveillance de masse. Vous aviez alors co-signé une pétition avec 561 auteurs. Vous considérez-vous comme une écrivaine engagée ?

Je suis une écrivaine indépendante dans mes choix et mes idées, mais j’appartiens à un mouvement d’écrivains. On peut avoir plus d’influence en menant des actions groupées. On peut ensemble faire apparaître une opinion dans les journaux. C’est une manifestation différente de celle qui défile dans les rues. S’allier à de nombreux autres écrivains est toujours mieux pour agir. L’union fait la force.

Aujourd’hui, êtes-vous libre d’écrire ce que vous voulez ?

Oui, je peux écrire tout ce que je veux. Mais je n’aurais pas de soutiens si j’émettais des critiques politiques. Nous n’avons rien en Hongrie pour nous protéger. Si vous êtes un critique politique en Hongrie, vous n’avez pas de soutien. Mes livres sont très critiques mais seulement sur des questions de société. Je prends le risque d’être critique parce que le système en Hongrie est très patriarcal et que mes livres sont des manifestes pour le droit des femmes dans cette société-là. Pas ici à Budapest, ni dans ce bistrot qui est très européen, mais si vous allez dans la campagne, vous vous rendrez compte que la société hongroise est très patriarcale.

En 2015 vous avez publié Thin Angels, un roman dans lequel vous brisez de nombreux tabous tels que l’infertilité, les violences conjugales ou les abus sexuels. Quel est le tabou que les écrivains hongrois devraient faire tomber actuellement ?

 

Dans une interview pour le Goethe Institut, vous avez déclaré que vous pourriez devenir une réfugiée politique. Avez-vous déjà été directement menacée ?

Non, je n’ai jamais été directement menacée. Je n’écris pas sur Viktor Orbán. Je suis une écrivaine et non un journaliste politique. J’écris parfois pour des journaux ou des magazines. La semaine dernière, j’ai écrit dans un magazine à propos de ma mère, de la littérature, de la société hongroise. Il n’est jamais question directement de la politique, mais pour moi c’est important de mettre des sujets sur la table, à propos de la famille, du système éducatif et de la société.

Pourriez-vous quitter la Hongrie ?

Quitter la Hongrie pour des raisons politiques serait très difficile. Je suis allée en Allemagne et en Suisse à Zurich et les gens me demandent toujours pourquoi je reste en Hongrie. Ma langue maternelle est le hongrois, j’écris en hongrois, je ne peux pas changer cela. Cette langue est très spéciale. J’écris sur les gens, sur la culture et je ne peux pas imaginer ma vie hors de la Hongrie. J’ai beaucoup voyagé à travers le monde mais mes critiques de la société hongroise n’auraient pas de sens si je ne vivais pas en Hongrie. Si vous partez, vous perdez votre capacité à analyser votre propre société. Mais j’ai toujours à l’esprit cette question de partir à l’étranger.

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Forte mobilisation contre Andrej Babiš en République tchèque

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 11/05/2017 - 16:29

En Tchéquie, des milliers de citoyens sont descendus dans les rues de Prague pour protester contre le milliardaire Andrej Babis empêtré dans des scandales

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La Hongrie met fin aux contrôles systématiques aux frontières Schengen

HU-LALA (Hongrie) - Wed, 10/05/2017 - 12:24

Le gouvernement hongrois a décidé de ne plus effectuer de contrôles systématiques aux frontières extérieures de l'espace Schengen en vue de la période estivale

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Le chien à deux queues et les pirates

HU-LALA (Hongrie) - Wed, 10/05/2017 - 12:18

Le parti humoristique du "chien à deux queues" (MKKP) rythme ces derniers temps la vie politique hongroise. De quel phénomène ancien ce parti est-il le nom ? Quel est le lien entre le MKKP et le mouvement des partis pirates ailleurs en Europe ?

Tribune de Ádám Paár, publiée 10 mai 2017 dans Magyar Nemzet sous le titre "Kétfarkúak és kalózok". Traduite du hongrois par Ludovic Lepeltier-Kutasi.

Le Parti hongrois du chien à deux queues (MKKP

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Le PPE a-t-il eu raison de la campagne anti-Bruxelles du Fidesz ?

HU-LALA (Hongrie) - Wed, 10/05/2017 - 11:56

Les affiches de la campagne "Arrêtons Bruxelles !" ont été retirées, dix jours après que Viktor Orban se soit fait sermonné par le Parti populaire européen

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Pologne : le président Duda voudrait modifier la constitution « postcommuniste »

HU-LALA (Hongrie) - Tue, 09/05/2017 - 10:43

Le président polonais Andrzej Duda a annoncé sa volonté d’organiser un référendum l’année prochaine portant sur la modification de la constitution

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En Transdanubie, le chien à deux queues joue au chat et à la souris

HU-LALA (Hongrie) - Tue, 09/05/2017 - 08:02

Le célèbre parti satirique hongrois a récemment mené une de ses campagnes de peinture urbaine à Kaposvár pour protester contre une interdiction prise par la municipalit

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Hongrie : réactions politiques à la victoire d’Emmanuel Macron

HU-LALA (Hongrie) - Mon, 08/05/2017 - 11:43

La victoire d'Emmanuel Macron contre Marine Le Pen à l'élection présidentielle française a été saluée par un sobre communiqué du Premier ministre Viktor Orbán, tandis que les socialistes et... l'extrême-droite affichent leur satisfaction.
"Je me réjouis d'avance de notre coopération, et j'espère que dans l'avenir nous aurons l'occasion de développer des relations bilatérales, mais aussi confronter nos idées sur l'avenir de l'Europe." Le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a félicité hier soir dans une lettre le

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À Varsovie, une grande marche contre le gouvernement

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 07/05/2017 - 09:31

Des milliers de Polonais se sont réunis samedi à Varsovie, Plac Bankowy, pour participer à une « marche de la liberté » contre le PiS

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La Hongrie de Viktor Orbán, laboratoire de la France de Marine Le Pen ?

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 05/05/2017 - 22:01
En 2010, la campagne des élections législatives a vu le Fidesz arriver au pouvoir dans le même contexte de naufrage moral et politique de la gauche de gouvernement que celui de la France de 2017. Souvent comparée à celle du FN de Marine Le Pen, la rhétorique bravache du Fidesz de Viktor Orbán masque de plus en plus difficilement sa propre réalité.

Souvent comparée à Viktor Orbán, Marine Le Pen aimerait appliquer en France un programme proche de « l’illibéralisme » prôné par le Fidesz au pouvoir en Hongrie. Cette doctrine expérimentée en Europe centrale implique certes la promotion d’un État fort et protecteur, mais souvent au détriment de l’État de droit et seulement au bénéfice de certaines catégories de la population. Loin de sa rhétorique en faveur des victimes de la mondialisation et de la modernité, le gouvernement hongrois mène une politique douce pour les puissants et impitoyable pour les plus fragiles.

« La société hongroise est une poire pourrie », diagnostiquaient plusieurs sociologues dans une étude publiée en 2014. Ils y faisaient le constat d’un creusement de la stratification sociale marqué par le glissement vers le bas des anciens groupes promus sous le communisme (intelligentsia de province, petite classe moyenne kadarienne, ouvriers), par la dégradation des conditions de vie des populations déjà marginalisées, mais également par le fort enrichissement d’une petite élite économique représentant quelques milliers d’individus.

Si « l’illibéralisme » peut s’entendre comme une doctrine hostile à la financiarisation de l’économie réelle, il n’en demeure pas moins une idéologie aux relents corporatistes, défavorable aux syndicats et désarmant minutieusement la capacité de mobilisation des salariés. En Hongrie, le code du travail a été détricoté pour adapter la main d’oeuvre aux besoins des entreprises allemandes et autrichiennes, tandis que le service d’intérêt général a été rendu obligatoire pour les bénéficiaires des allocations chômage.

La « société du travail » chère à Viktor Orbán repose sur le respect d’équilibres sociaux entendus dans une acception « organiciste », c’est-à-dire « naturelle » et intrinsèquement inégalitaire. Non seulement la reproduction sociale y tourne à plein régime, mais le gouvernement a également abîmé toutes les voies en faveur de la mobilité sociale que garantissait un peu autrefois, très imparfaitement, l’État-providence. Désormais, les populations les plus pauvres sont souvent prises dans une nasse territoriale dont ils ont du mal à sortir, et les jeunes, diplômés ou non, citadins ou ruraux, ont pris massivement le large, afin de bénéficier à l’étranger de meilleures perspectives d’avenir.

La doctrine « illibérale » promeut une vision fantasmée d’une « classe moyenne culturellement homogène » et dénie à ce titre toute légitimité aux revendications de justice formulées par tel ou tel groupe social. Elle jette en revanche volontiers l’opprobre sur des groupes essentialisés selon des considérations complètement arbitraires. Il en va ainsi bien sûr des minorités ethniques ou religieuses, lesquelles ne sont certes pas opprimées, mais dont la visibilité dans la cosmogonie sociale est réduite à ces assignations identitaires. Il en va aussi de certains groupes socioculturels, telle l’ancienne intelligentsia progressiste, concentrée surtout à Budapest et Szeged, et dont le mode de vie, les aspirations et le rapport aux choses seraient insolubles dans une idée particulièrement rétrograde et exclusive de la « magyarité ».

Beaucoup de Hongrois se sont sentis enfin reconnus lorsque le Fidesz a gagné les élections en 2010. Ils avaient cru se débarrasser du cynisme qui avait été la marque de fabrique de ses prédécesseurs socialistes et libéraux. Pour beaucoup, déboussolés par les très longues années d’adaptation au néolibéralisme, ils avaient pensé que la détermination de Viktor Orbán à remettre de l’ordre dans le pays leur serait, à moyen terme, favorable. Sept ans après, le modèle illibéral a produit semble-t-il davantage de perdants que de gagnants. Selon une étude récente de Policy Solutions et Závecz Research, les deux-tiers des personnes en âge de voter estiment que « le pays va dans le mauvaise sens ». Le taux monte jusqu’à 83% lorsque l’on interroge uniquement les moins diplômés et chute en revanche à 50% lorsque l’on ne prend en compte que celles et ceux ayant fait des études supérieures. Contrairement à la rhétorique provincialiste du Fidesz, le cœur des personnes contentes de la politique menée depuis 2010 se trouve à Budapest avec un taux de satisfaction légèrement supérieur à la moyenne (35%).

Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, le Fidesz de Viktor Orbán a régulièrement mis en scène cette vision étroite du pays imaginaire en désignant à la vindicte les normes, les mœurs et les valeurs considérées comme antinationales. Il n’a eu de cesse de mobiliser l’argent public au profit d’une propagande dans laquelle une des deux Hongrie irréconciliables devait symboliquement venir à bout de l’autre. Les mesures coercitives contre tous ces « ennemis du régime » (le bannissement du fonds norvégien, la loi CEU ou encore la future loi sur les ONG) n’ont pas seulement atteint les milieux visés, mais ont aussi eu un effet de chape sur toute la société. Sans satisfaire pleinement sa cible électorale, il est parvenu à générer une immense frustration dans des pans entiers de la société ne souscrivant pas à son programme.

Pourquoi la situation en Hongrie est préoccupante et pourquoi tout le monde s’en fout

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Sobotka-Babiš : vaudeville politique à Prague

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 05/05/2017 - 20:55

Depuis mardi, jour de l’annonce de la démission du gouvernement par le Premier ministre social-démocrate Bohuslav Sobotka, la République tchèque est tenue en haleine par un vaudeville qui n’en finit plus.
Prague (correspondance) - Les couteaux volent bas alors que des enregistrements secrets ont mis le ministre des finances Andrej Babiš dans le pétrin et que le président Miloš Zeman a humilié le Premier ministre en public. Dernier rebondissement en date : Sobotka a préféré retirer sa démission vendredi matin pour demander la révocation d’Andrej Babi

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Rencontre entre les ministres hongrois et slovaque de la Défense

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 05/05/2017 - 14:40

Le terrorisme et l'immigration illégale ont été au cœur de la rencontre des ministres de la défense hongrois et slovaque ce jeudi à Budapest.
Le ministre slovaque de la défense Peter Gajdoš s'est rendu hier à Budapest à l'invitation de son homologue hongrois István Simicskó. Au menu, l'approfondissement des coopérations de défense hongro-slovaque dans le cadre de la lutte contre le terrorisme et l'immigration illégale. "Nous voyons ce qui se passe en Europe de l'Ouest, où chaque jour tombe la nouvelle d'attaques terroristes", a notamment

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Accusé d’antisémitisme par Timmermans, le gouvernement hongrois demande sa démission

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 05/05/2017 - 14:10

Le ministre hongrois des AE demande la démission du vice-président de la Commission européenne qui a accusé le gouvernement de Viktor Orbán d'antisémitisme

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Tchéquie : Sobotka fait volte-face et ne démissionnera pas

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 05/05/2017 - 11:51

Bohuslav Sobotka a renoncé à remettre sa démission au Président de la République et démettra finalement de ses fonctions son rival Andrej Babi

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Czech-In à Paris : une vitrine pour le cinéma tchèque et slovaque

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 05/05/2017 - 10:42
Lancé en 2009, le Czech–In présentera à Paris du 9 au 16 juin 2017, le meilleur de la récente production cinématographique tchèque et slovaque. Cet article vous est offert par l’association Kino Visegrad, site d’information et de diffusion du cinéma centre-européen dans l’espace francophone.

Le Czech-In est un festival de cinéma créé en 2009 pour valoriser la production tchèque et slovaque, et dont Kino Visegrad et Hulala sont partenaires. Parmi 75 long-métrages et documentaires produits en République Tchèque, et 43 produits en Slovaquie en 2016, sept films les plus remarquables seront proposés cette année au public parisien en avant-première française, dont Ice Mother de Bohdan Slama, auréolé du prix de scénario au festival de Tribeca 2017, et qui sera projeté en sa présence à l’ouverture du Festival. Le film de clôture, Camarade professeur de Jan Hřebejk, sera lui aussi présenté par son réalisateur, tout juste après sa projection au Cannes Junior. Le Loup de Vinohrady, le dernier film réalisé par Jan Němec, l’enfant terrible de la nouvelle Vague tchèque, sera montré en exclusivité, tout comme le succès slovaque Le Capitaine rouge du réalisateur Michal Kollár.

Deux films cultes de Miloš Forman – Amadeus et Vol au-dessus d’un nid de coucou – marqueront l’hommage au Maître pour son 85ème anniversaire. Le cinéma l’Entrepôt, situé dans le quartier de Montparnasse accueillera, en tout, une quinzaine de longs et courts métrages, de documentaires et le film d’animation pour enfants, Ferda la Fourmi de la première dame de l’animation tchèque, Hermína Týrlová.

La coopération traditionnelle avec la célèbre école de cinéma FAMU dévoilera les jeunes talents à suivre ; et un débat public suivi d’un cocktail sera organisé au Centre tchèque de Paris avec les représentants de La Fémis, le jeudi 8 juin, portant sur les différentes approches de la création filmique des deux écoles.

Le prix du Meilleur film du Festival sera décerné par les spectateurs. « Le Festival Czech-In poursuit sa croissance à chaque édition. Nous espérons que ce sera à nouveau le cas cette année. En deuxième temps, après le Festival, nous souhaitons transférer le maximum de films sélectionnés depuis le début de notre festival, et qui ne sont pas distribués en France, sur la plateforme VOD Universciné afin qu’ils puissent être visionnés de manière légale par tous les spectateurs d’autres villes et régions en France qui n’auront pas eu l’occasion de se rendre à Paris au Festival », explique Markéta Hodoušková, directrice du Festival.

Le Czech-In, dont l’objectif est la promotion de la cinématographie tchèque et slovaque en France, bénéficie du soutien financier du Fonds National Tchèque de la Cinématographie, du Ministère de la Culture de la République tchèque, du Ministère des Affaires Étrangères de la République tchèque et, pour la quatrième fois, sous le patronage de Son Excellence, M. l’Ambassadeur de la République tchèque en France.

La quatrième édition du Festival peut être soutenue par des contributions financières dans le cadre d’une campagne de crowdfunding [ici]. Le programme ainsi que tous les détails du Festival peuvent être consultés [ici].

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Sylvie Guillaume : « il ne faut pas lâcher la pression sur Viktor Orbán »

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 04/05/2017 - 18:26

Viktor Orbán est-il sorti vainqueur ou humilié du débat du 26 avril dernier avec les députés européens ? Les mesures prises par les institutions européennes contre le gouvernement hongrois sont-elles efficaces ? Quel est le positionnement des socialistes européens sur la consolidation du groupe de Visegrád ? Entretien avec Sylvie Guillaume, vice-présidente socialiste (S

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Hongrie : une institution psychiatrique accusée de mauvais traitements va fermer

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 04/05/2017 - 18:03

Une ONG dénonce les tortures et les mauvais traitement infligés aux patients d'une institution psychiatrique publique en Hongrie et réclame une enquête

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La controverse autour de la CEU nuit à la popularité du Fidesz

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 04/05/2017 - 15:01

Un demi-million d'électeurs se serait éloigné du Fidesz au cours des trois derniers mois, en raison principalement des remous créés par l'affaire CEU

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