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La Hongrie « illibérale » de Viktor Orbán au service du patronat allemand

HU-LALA (Hongrie) - Mon, 24/04/2017 - 21:00

En Hongrie, "lorsque le gouvernement lance une attaque contre George Soros, il le fait aussi pour dissimuler à quel point et dans quelle proportion il mène une politique au service des entreprises." Les députés hongrois débattent depuis plusieurs semaines d'un projet de loi visant à détricoter le code du travail. Une faveur de Viktor Orbán au patronat allemand.


Tribune publiée le 19 avril 2017 dans

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Martin Daneš, sur les traces de Karel Poláček

HU-LALA (Hongrie) - Mon, 24/04/2017 - 12:17

Martin Daneš((Martin Daneš est un écrivain et journaliste tchèque né à Česká Lípa (Bohême du Nord). Entre 1998 et 2006, il a publié 8 livres en tchèque. Depuis 2008, il vit en France. Il est traducteur littéraire du tchèque (Karel Čapek, Karel Poláček). En 2014, il a publié un premier roman écrit directement en français (Le char et le trolley, Vents d’ailleurs). Il est fondateur et président du Prix du Livre tchèque, une distinction littéraire à dimension internationale. il a été conseiller diplomatique à l’Office du Président de

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Le cinéma d’Europe centrale investit aussi les sections parallèles du Festival de Cannes

HU-LALA (Hongrie) - Mon, 24/04/2017 - 12:15
Les sections parallèles du Festival de Cannes ont dévoilé leurs sélections il y a quelques jours. La forte présence de films issus des pays d’Europe centrale et des Balkans confirme le regain d’intérêt constaté lors de la sélection officielle. Cet article vous est offert par l’association Kino Visegrad, site d’information et de diffusion du cinéma centre-européen dans l’espace francophone.

À l’issue de la présentation de la sélection officielle du prochain Festival de Cannes (17-28 Mai 2017), l’heure était au consta suivant : les films centre-européens sont de retour en force sur la croisette. Depuis, deux annonces sont venues confirmer un regain d’intérêt pour les productions est-européennes dans leur ensemble. Fort du prix Sauvage (12e Festival Europe autour de l’Europe, Paris) remis dimanche dernier par István Szabó à la cinéaste bulgare Ralitza Petrova pour Godless / Bezgod (déjà couronnée du Léopard d’Or au dernier Festival de Locarno), c’est toute une génération de cinéastes qui émerge et dont il serait difficile d’ignorer le talent éclatant[1]Lire cet article du Monde à ce sujet. jQuery("#footnote_plugin_tooltip_5825_1").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_5825_1", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] });. Et la révélation des programmes parallèles de Cannes n’a fait que corroborer la tendance.

Semaine de la critique

Souvent frileuse à l’égard des productions d’Europe centrale et orientale, la Semaine de la Critique inclut avec timidité, mais non sans courage, un court métrage polonais dans sa sélection compétitive : The Best Fireworks Ever / Najpiękniejsze fajerwerki ever de la cinéaste surdouée Aleksandra Terpińska. Déjà habituée des festivals internationaux, cette ancienne étudiante de l’école de cinéma de Katowice ne pouvait déjà pas laissé indifférents les spectateurs de sa Fête des morts / Swięto Zmarłych ; il avait fait sensation au Festival de Clermont-Ferrand en 2013[2]Lire cet article sur Format court. jQuery("#footnote_plugin_tooltip_5825_2").tooltip({ tip: "#footnote_plugin_tooltip_text_5825_2", tipClass: "footnote_tooltip", effect: "fade", fadeOutSpeed: 100, predelay: 400, position: "top right", relative: true, offset: [10, 10] });. C’est non sans impatience que nous attendrons de découvrir son dernier opus, une fiction politique inspirée du Hasard de Krzysztof Kieślowski. Il saura peut-être convaincre le jury de la Semaine de la Critique, présidé cette année par Kleber Mendonça Filho.

N’omettons pas la présence en compétition d’un autre court métrage, celui d’Oliver Adam Kusio intitulé Ela – Sketch on a Departure / Ela – Szkice na Pożegnanie. Entièrement tourné en Pologne et avec des acteurs locaux (Karolina Romuk-Wodoracka, Bartosz Sak, Karolina Porcari et Mikołaj Trzybiński), le film relate les déboires d’une jeune fille dans un village de province. Il s’agit du film de fin d’études de l’allemand Oliver Adam Kusio, réalisé dans le cadre de sa formation l’école de Babelsberg (Hochschule für Film und Fernsehen « Konrad Wolf »). Avant même sa présentation internationale à Cannes, le film a d’ores et déjà reçu le Cavalier d’Or au Festival International du Film de Dresde.

Quinzaine des réalisateurs

Le programme de la Quinzaine des Réalisateurs met quant à lui à l’honneur le cinéaste lituanien Sharunas Bartas, qui viendra présenter en première mondiale le film Frost. Son casting risque d’en étonner plus d’un puisqu’il réunit l’actrice française Vanessa Paradis, l’actrice polono-hungaro-américaine Weronika Rosati et l’acteur polonais Andrzej Chyra. Le retour du maître permettra certainement de réévaluer sa place parmi les cinéastes les plus radicaux de sa génération, cantonné ces dernières années au statut de « Carax de l’Est ».

Notons également la présence, dans la sélection des courts métrages, du film croate Trešnje de Dubravka Turić.

ACID

Mais la plus belle preuve de la vitalité des cinématographiques d’Europe centrale et orientale vient étrangement de la programmation de l’ACID (Agence du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion). Axée généralement sur les productions indépendantes françaises, elle comporte cette année une nouvelle section intitulée ACID TRIP #1, qui mettra à l’honneur la production serbe. L’occasion de porter notre attention sur des portraits glaçants et poétiques d’une région balkanique en mutation. Deux longs métrages en composent la sélection : Requiem for Mrs. J / Rekvijem za gospodju J de Bojan Vuletić (2017) et L’Humidité / Vlaznost de Nikola Ljuca (2016). Cinq courts métrages seront également présentés : Dos Patrias de Kosta Ristić (2017), Transition / Tranzicija de Milica Tomović (2016), Sortie de secours / Izlaz u slucaju opasnosti de Vladimir Tagić (2014), A Handful of Stones / Kamen u ruci de Stefan Ivancić (2017) et If I Had My Way I Would Never Leave / Abdul & Hamza de Marko Grba Singh (2015). Que d’enchantements tragiques en perspective.

Hongrie, Slovaquie et Pologne en force pour le 70e Festival de Cannes

Notes   [ + ]

1. ↑ Lire cet article du Monde à ce sujet. 2. ↑ Lire cet article sur Format court. function footnote_expand_reference_container() { jQuery("#footnote_references_container").show(); jQuery("#footnote_reference_container_collapse_button").text("-"); } function footnote_collapse_reference_container() { jQuery("#footnote_references_container").hide(); jQuery("#footnote_reference_container_collapse_button").text("+"); } function footnote_expand_collapse_reference_container() { if (jQuery("#footnote_references_container").is(":hidden")) { footnote_expand_reference_container(); } else { footnote_collapse_reference_container(); } } function footnote_moveToAnchor(p_str_TargetID) { footnote_expand_reference_container(); var l_obj_Target = jQuery("#" + p_str_TargetID); if(l_obj_Target.length) { jQuery('html, body').animate({ scrollTop: l_obj_Target.offset().top - window.innerHeight/2 }, 1000); } }
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« Longue vie à Viktor Orbán! » : la procession du Chien à deux queues a réuni trois mille personnes

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 23/04/2017 - 17:39

Samedi après-midi, environ trois mille personnes se sont réunies dans le centre de la capitale hongroise pour moquer l'autoritarisme du Fidesz au pouvoir. Elles répondaient à l'appel du MKKP, le parti hongrois du Chien à deux queues

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Hongrie : le gouvernement Orbán s’attaque (encore) au droit du travail

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 23/04/2017 - 14:53

Le Parlement hongrois débat actuellement d'une proposition de loi visant notamment à étendre à trois ans la possibilité de décompte du temps de travail, mais aussi assouplir la notion de "jour ouvré". Les syndicats dénoncent un projet dicté par les multinationales.
La Commission des affaires économiques du Parlement hongrois a déposé le 11 avril dernier une proposition de réforme du Code du travail, visant principalement à étendre à trois ans la possibilité de décompte du temps de travail. Selon le texte, "l'objectif de la loi vise à défendre les salariés, favoriser le maintien de

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La présidentielle française préoccupe les Tchèques

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 21/04/2017 - 12:07

Les médias tchèques sont conscients des nombreux enjeux qui se cachent derrière l’élection en France d’un nouveau président de la République. Mais les possibles choix des Français lors de ce scrutin crucial selon eux pour l’avenir de l’Europe les interpellent – et inquiètent dans une certaine mesure.
Prague (correspondance ) - "La roulette française" : c’est par cette métaphore que Mladá fronta Dnes présente, ce vendredi, un des principaux enjeux, aux yeux des Tchèques, du premier tour de l’élection présidentielle dimanche.

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L’Église, pionnier de l’écologie en Pologne ?

HU-LALA (Hongrie) - Fri, 21/04/2017 - 11:33

Comment l'épiscopat polonais, à bien des égards, plus traditionaliste que le Vatican, réagit-il au vif intérêt du souverain pontife pour l'écologie

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Lassés de faire de la propagande, des journalistes quittent Origo

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 20/04/2017 - 17:29

Le média était passé il y a quelques mois sous le contrôle total du gouvernement et est aujourd'hui l'un de ses principaux outils pour tenter de convaincre l'opinion publique que George Soros ourdit un complot international contre la Hongrie

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Le PiS continue à vouloir faire de Donald Tusk un coupable de la catastrophe de Smoleńsk

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 20/04/2017 - 15:41

Le Président du Conseil Européen, Donald Tusk, a été interrogé devant le parquet polonais en qualité de témoin. L’interrogatoire concernait de prétendues irrégularités dans l’action des services de renseignement après le crash de l’avion présidentiel à Smoleńsk, le 10 avril 2010

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Lázár : « La Hongrie ne veut pas quitter l’Europe, mais la changer de l’intérieur »

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 20/04/2017 - 13:58

Le vice-Premier ministre hongrois János Lázár a rappelé ce jeudi la feuille de route de la Hongrie au niveau européen. Celle-ci est ambitieuse.
Critiqué pour sa consultation nationale dirigée contre la Commission européenne, le gouvernement hongrois s'est défendu ce jeudi de vouloir quitter l'Union Européenne. Le vice-Premier ministre János Lázár a expliqué que son exécutif "voulait changer le système institutionnel européen afin qu'il soit bénéfique à tous", dans un discours prononcé lors du Hungarian Business Leaders Forum

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Suivez la soirée électorale française à Budapest avec l’équipe de Hulala

HU-LALA (Hongrie) - Thu, 20/04/2017 - 00:08
L’équipe de Hulala propose aux Français, francophones, francophiles, et toutes les personnes intéressées, de participer à la retransmission de la soirée électorale du premier tour de l’élection présidentielle dimanche prochain à Budapest.

La rédaction budapestoise de Hulala s’associe pour l’occasion avec le bar le Gólya, le célèbre « roncskocsma » situé Bókay János utca 34., dans le 8e arrondissement de Budapest, derrière le centre commercial Corvin, pas loin de l’arrêt de métro 3 « Klinikák ». La retransmission des résultats démarrera vers 18h30 et réunira a priori des Français, des francophones, mais aussi des non-francophones, notamment des Hongrois curieux de la situation politique française, « laquelle va peut être constituer un moment charnière pour l’avenir de l’Europe », selon les termes du texte de l’événement Facebook.

Cette soirée sera aussi l’occasion pour Hulala de rencontrer une partie de ses lecteurs budapestois et francophones installés en Hongrie. N’hésitez pas à vous inscrire sur la page Facebook.

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Frank Engel : « Il faut dire à Viktor Orbán, fais tes bagages et va-t’en du PPE ! »

HU-LALA (Hongrie) - Wed, 19/04/2017 - 12:59

Franck Engel, eurodéputé luxembourgeois du Parti populaire européen estime que le parti de Viktor Orbán devrait être exclu du PPE et la Hongrie de l’Union européenne. Relayées dans Politico, ces déclarations ont trouvé un certain écho dans la presse hongroise. Hulala l’a interrog

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Le parti du chien fait sa « marche de la paix » ce samedi à Budapest

HU-LALA (Hongrie) - Wed, 19/04/2017 - 12:15

Le parti satirique du chien à deux queues hongrois, va organiser samedi à Budapest une «marche de la paix pour le gouvernement et pour la Russie, et contre tout le reste

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La manifestation contre la corruption a réuni plusieurs milliers de personnes à Bratislava

HU-LALA (Hongrie) - Wed, 19/04/2017 - 11:26

Entre cinq et dix mille citoyens se sont rassemblés mardi après-midi dans la capitale de la Slovaquie pour protester contre la corruption et l'oligarchie en Slovaquie

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Le roumain Ponta à l’unisson du hongrois Orbán pour dénoncer l’influence de Soros

HU-LALA (Hongrie) - Tue, 18/04/2017 - 12:58

L'ancien Premier ministre roumain Victor Ponta a considéré sur la chaîne de télévision publique hongroise M1 qu'il existe « des systèmes de pouvoir parallèles à celui des autorités politiques dans les démocraties post-1989

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Most-Híd : « le comportement du Fidesz est schizophrénique en Slovaquie »

HU-LALA (Hongrie) - Mon, 17/04/2017 - 19:53

Une semaine après la rencontre entre le Premier ministre hongrois Viktor Orbán et une délégation du Parti de la communauté hongroise (SMK-MKP), une porte-parole de Most-Híd a déploré la posture schizophrénique du Fidesz à l'égard des Hongrois de Slovaquie.
Une délégation du Parti de la communauté hongroise (SMK-MKP) a rencontré mardi dernier Viktor Orbán à Budapest. Au cours d'une conférence de presse tenue au siège de son parti, le Fidesz, le Premier ministre hongrois a sacré le SMK-MKP comme son partenaire privilégi

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Hongrie : une figure du Printemps hongrois veut créer un parti politique

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 16/04/2017 - 21:09

Le militant de gauche Márton Gulyás a appelé samedi soir à la création d'un nouveau parti politique chargé de défaire "l'État-Fidesz".
Devant plusieurs milliers de manifestants réunis samedi soir sur Szabadság tér (Budapest), Márton Gulyás a appelé à la création d'un "mouvement" politique dont la principale raison d'être serait de porter un projet de transformation institutionnelle pour l'élection législative de 2018, avec comme seule et unique mesure l'instauration d'un scrutin proportionnel pour désigner les députés.

Selon Márton Gulyás

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« On ne se taira pas ! ». La fronde contre Viktor Orbán ne faiblit pas

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 16/04/2017 - 17:36

Quelques dix mille personnes se sont à nouveau rassemblées à Budapest samedi en fin d'après-midi pour protester contre le gouvernement de Viktor Orbán accusé de tenter d'étouffer toute voix dissidente

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« De Le Pen à Orbán, nous avons les mêmes blessures à panser »

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 16/04/2017 - 17:31
Dans un contexte marqué en France par une élection présidentielle incertaine et en Hongrie par des manifestations d’ampleur contre Viktor Orbán, le militant politique Vincent Liegey propose de revenir sur quinze ans d’expérimentation entre les deux pays. Regard croisé Est-Ouest sur la construction européenne et ses enjeux pour les citoyens. Cette tribune fait l’objet d’une publication commune avec Kettős Mérce, site d’information et de débats hongrois.

A une semaine du premier tour de l’élection présidentielle française, lequel s’annonce plus serré que jamais, mais aussi en plein soulèvement citoyen de grande ampleur en Hongrie, nous proposons de revenir sur la construction de l’Union européenne (UE) et sa dimension libérale. Après le Brexit, alors que Viktor Orbán lance sa consultation citoyenne, ces débats s’invitent aussi dans la présidentielle en France. Il nous semble important de dépasser l’approche simpliste du pour ou contre l’UE pour mieux comprendre à la racine les défis que nous traversons, aussi bien à l’est qu’à l’ouest, au nord qu’au sud. Dialogue ouvert.

Je suis arrivé en Hongrie pour la première fois en juin 2002, quelques semaines après le choc du premier tour de l’élection présidentielle, laquelle a vu Jean-Marie Le Pen accéder au second tour. La Hongrie ne faisait pas encore partie de l’Union Européenne mais était souvent présentée comme la meilleure élève issue du « bloc de l’Est ».

Quand je regarde les photos de ce premier séjour, je me rappelle d’un autre temps. A l’époque, passer l’ancien rideau de fer était une vraie aventure pour un jeune Français. On ne rigolait pas lors à la frontière et se débrouiller dans les magasins à Budapest n’était pas chose aisée. Les façades des bâtiments de Budapest étaient noires et la convivialité des plus limitée par rapport à aujourd’hui. Toutefois, je suis tout de suite tombé sous le charme de cette ville et, six mois plus tard, je revenais pour un stage, puis un job à l’Ambassade de France.

En 2004, la Hongrie rejoint l’Union Européenne, pleine d’espoirs. En décembre de la même année, elle ratifie le Traité de Constitution Européenne (TCE) sans débat mais avec la volonté d’être le premier pays européen à le faire. Elle sera doublée de quelques jours par la Lituanie. En France, des débats intenses ont lieu autour du texte, lesquels aboutissent à la victoire du « non » au référendum, laquelle sera imitée un peu plus tard aux Pays-Bas. J’étais alors très engagé dans la campagne pour le non, suscitant une très forte incompréhension chez mes amis hongrois. Plus de dix ans plus tard, il me semble important de revenir sur ces débats tant ils éclairent la situation européenne actuelle.

Le rejet français du TCE

La France étant fondamentalement pro-européenne, le Président Jacques Chirac tente de se flatter d’obtenir la reconnaissance populaire en organisant un référendum autour du TCE qui a lieu le 29 mai 2005. Il s’attend alors à une très large victoire.

Mais à la grande surprise des éditorialistes, un débat intense naît. Les livres autour de cette constitution s’arrachent, la culture des blogs voit le jour, des campagnes pour et contre se mettent en place. Les discussions s’invitent dans les lieux de loisir, au travail, au sein des familles et divisent la France. Comme souvent avec ce type de questions « pour ou contre », chacun apporte des réponses sous-tendues par différentes raisons. Toutefois, trois ans après le choc Le Pen, on voit apparaître les premiers signes d’un écart grandissant entre les médias et politiques dominants, entre cette « bien-pensance » libérale, sociale démocrate et pro-européenne et, outre ses opposants habituels, une certaine partie de la population française se sentant menacée ou abandonnée.

Dans tous les médias nationaux, l’on s’indigne de ces Français remettant en cause ce qui semble aller de soi, on les diabolise, menace, voire insulte. Dans les médias alternatifs de gauche, sur les blogs, on débat, on analyse le texte de cette constitution, en particulier la troisième partie qui reprend l’ensemble des articles économiques de l’UE autour de la logique de « concurrence libre et non faussée ». Mais dans ces médias, comme dans ceux d’extrême droite, on commence aussi à voir apparaître des slogans stigmatisants et inquiétants mettant en avant les menaces que représenteraient les « plombiers polonais » ! C’est le cœur du débat : pour ou contre une Europe qui se limiterait à l’ouverture des frontières économiques ? Pour ou contre une Banque centrale indépendante de tout contrôle démocratique ? Quel rôle pour les lobbys et la Commission ? Comment construire une Europe des peuples pour les peuples ?

« Ces débats seront vite oubliés, enterrés avec mépris, malgré une large victoire du non, qui plus est avec un forte mobilisation (54,68% de non avec 69,34% de participation) ! »

Ces débats seront vite oubliés, enterrés avec mépris, malgré une large victoire du non, qui plus est avec un forte mobilisation (54,68% de non avec 69,34% de participation) ! Cela est d’autant plus dommageable, qu’il y a eu à la fois un vote « non » de gauche et « pour » une autre Europe, et un autre de droite fondamentalement anti-européen. De même, il est important de noter que le oui a été porté aussi bien pour de bonnes raisons (cette constitution représente une étape, certes imparfaite vers la construction d’une Europe plus démocratique) que de mauvaises (une opportunité politique pour réformer la France en cassant les services publics et le droit du travail et en créant de nouveaux marchés).

Quelques années plus tard, comme un symbole, c’est à Versailles, dans un mépris de démocratie insoutenable, que l’Assemblée Nationale et le Sénat, en catimini, ratifieront en modifiant la constitution, un texte similaire, le Traité de Lisbonne…

Les investissements, la croissance et tout suivra

Au même moment, la Hongrie a déjà ratifié le texte sans vrai débat, puisque le texte de la constitution n’est traduit en hongrois qu’après le vote au parlement. Les marchés s’ouvrent, les fonds structurels tombent, les façades des villes reprennent des couleurs, les places sont refaites, les autoroutes se construisent, tout va pour le mieux dans le meilleur des monde ! Mes amis hongrois, mais aussi collègues diplomates, sont enthousiasmés par cette Europe qui s’ouvre. Pour ces derniers, l’enjeu est de placer ses entreprises nationales et de choper un maximum de marchés comme ceux de la ligne 4 du métro de Budapest. Avec les investissements, la croissance suivra, le rattrapage sera là, la démocratie vaincra le totalitarisme une bonne fois pour toute. C’est bien seul que je fais campagne pour le non au TCE étant plus que perplexe face à cet enthousiasme béat.

Premièrement, ayant grandi en France, je me suis intéressé depuis ses débuts au mouvement altermondialiste qui critique de manière radicale les méfaits terrifiants du néolibéralisme sur nos économies. Chômage, travailleurs pauvres, montées des inégalités commencent à faire le jeu de replis identitaires. De plus, l’Europe, vue comme un cheval de Troie néolibéral en France (dernier pays ouest-européen à ne pas avoir encore les grande réformes) et ces grands projets de développement soutenu par les fonds structurels européens participent plus à créer de la compétition entre les peuples qu’à les unir, à renforcer le poids des lobbys des multinationales face aux services publics que l’on commence à privatiser.

« En Hongrie, j’observe les mêmes phénomènes mais à une vitesse terrifiante. Sans garde fou, on privatise à tour de bras. »

En Hongrie, j’observe les mêmes phénomènes mais à une vitesse terrifiante. Sans garde fou, on privatise à tour de bras. De plus, face à l’absence d’institutions solides et transparentes et de contre-pouvoir, comme dans toute jeune démocratie, je constate que tous ces investissements participent à renforcer le clientélisme et la corruption. Toutefois, il est très difficile d’ouvrir ces débats, car l’Europe permet aussi de s’ouvrir culturellement, de faire des emprunts en devises étrangères et entretient l’illusion du rattrapage, en particulier en permettant l’enrichissement rapide d’une partie de la population, petite mais visible… De même, il m’est très difficile d’expliquer que nos sociétés occidentales sont loin d’être l’eldorado de croissance et de transparence, de bien-être et de démocratie, de sérénité et de confort matériel pour tout ce que mes amis hongrois semblent percevoir.

En reprenant mes notes de l’époque, je retrouve cette phrase : « cette ouverture à l’Est de l’UE dominée par l’intérêt économique de quelques uns et soutenue avec naïveté et sincérité par des élites libérales et sociales-démocrates porte en elle le risque de créer de fortes désillusions et de faire le lit des nationalismes. Tout d’abord à l’ouest, face aux délocalisations, cette ouverture entraîne chômages et précarités. A l’Est, les flux d’argent sont loin d’être suffisants pour créer des dynamiques d’émancipation citoyennes. Au contraire même, les bijoux nationaux sont bradés et la corruption renforcée, et loin du rattrapage illusoire tant attendu, ce sont les délocalisations qui commencent déjà, toujours plus loin vers l’Est. Ces désillusions ne laissent rien présager de bon. »

Le premier choc, automne 2006

Au printemps 2006, les chancelleries occidentales de Budapest célèbrent la Hongrie qui, à travers la réélection de Ferenc Gyurcsány, serait entrée dans l’ère de la maturité démocratique. Pour la première fois un gouvernement est réélu, de plus il est pro-européen, dynamique et libéral, prêt à réformer « courageusement ». La Hongrie est plus que jamais la meilleure élève pour ces élites. Elle va s’ouvrir économiquement, de nouveaux marchés vont se créer et la croissance, moribonde à l’Ouest sera relancée. Du côté des multinationales, on investit à tour de bras, on profite d’une main d’oeuvre peu chère, « plus docile » et bien formée… toutefois la Hongrie devient moins compétitive, déjà « trop riche » par rapport à la Slovaquie ou aux futurs membres comme la Roumanie. L’automne 2006 est marqué par ce tournant terrible avec la diffusion de l’enregistrement d’Ösződ et les violences policières qui s’ensuivent. Gyurcsány tient bon, alors tout va bien, en plus il est courageux et met bien en place les réformes structurelles souhaitées par ce que l’on appellera plus tard la Troïka.

« La cure d’austérité aux conséquences humaines dévastatrices s’intensifie, l’extrême droite prend de l’ampleur et montre ses muscles dans les rues de Budapest avec la naissance de ses gardes nationales. »

L’immobilier et la construction se portent alors bien, avec l’aide des banques occidentales, qui ne peuvent être que plus fiables aux yeux des Hongrois car occidentales. Puis arrive la crise de 2008 et l’effondrement du Forint. Gyurcsány, avec ses soutiens, tient bien avant de laisser sa place à l’administrateur « a-partisan » Gordon Bajnai. Là aussi, l’occident ferme les yeux quant à la situation morale et politique qui se dégrade de manière très inquiétante. La cure d’austérité aux conséquences humaines dévastatrices s’intensifie, l’extrême droite prend de l’ampleur et montre ses muscles dans les rues de Budapest avec la naissance de ses gardes nationales. Les scandales de corruption commencent à sortir, c’est toute une classe politique qui est discréditée. On ouvre un boulevard au populiste Viktor Orbán, que l’on pensait à tort enterré après ses deux défaites successives en 2002 et 2006. Sans programme autre que nettoyer la Hongrie de cette « racaille » socialiste et libérale, menteuse et corrompue, en montrant déjà des signes inquiétants d’autoritarisme et de nationalisme, Orbán et la Fidesz se retrouvent avec les pleins pouvoirs.

L’orbanisme, laboratoire du populisme

Une fois de plus, au lieu d’analyser les choses, de faire une autocritique salvatrice, les élites occidentales libérales persistent et s’offusquent contre le nouveau petit méchant loup européen venu de Hongrie. A juste titre, mais non sans deux poids deux mesures, Orbán est attaqué pour sa remise en cause de la démocratie et de l’état de droit. En fait, chaque campagne contre l’orbanisme est liée à des mesures économiques hétérodoxes qui inquiète à Bruxelles : virer le FMI, taxes exceptionnelles de crise contre les multinationales étrangères et les banques, nationalisation des retraites, reprise en main de la banque centrale. Toutes ces mesures étaient historiquement portées par les gauches occidentales altermondialistes… mais pour d’autres objectifs ! On assiste là encore à « deux poids deux mesures », que l’habile Orbán sait utiliser pour renforcer son pouvoir en Hongrie.

Oui, l’orbanisme est inquiétant, oui il faut combattre ses dérives autoritaires et xénophobes, mais c’est loin d’être suffisant. C’est même contre-productif(s) si on le fait sans s’intéresser aux causes profondes qui lui ont permis de s’approprier les pleins pouvoirs. Depuis 2011, 2012, nous sommes quelques voix à nous inquiéter de ce phénomène et de son potentiel d’extension. Comme en 2005 en France, faute de vrais débats, les mêmes causes créent les mêmes effets et ce qui a construit le succès de l’orbanisme se reproduit, d’abord dans toute la région, de la Pologne à la Croatie, en passant par La Bavière. Enfin, aux Etats-Unis et en Grande Bretagne, pays où est née cette ère néo-libérale avec Thatcher et Reagan, les oubliés s’expriment, pour le pire avec Trump et le Brexit. Les mêmes élites, arrogantes et donneuses de leçon, comme en 2005 en France, comme depuis 2010 en Hongrie, pleurent dans leur entre-soi, le bateau continuant à couler… en attendant de nouvelles « surprises », après les Pays-bas, peut-être en France et en Allemagne.

Comment arrêter l’hémorragie ?

Il est intéressant de comparer les cartes électorales des derniers scrutins en Hongrie (« référendum de la haine »), en Autriche (élections présidentielles), en Grande-Bretagne (Brexit) et aux Etats-Unis (élection de Trump). Au delà de l’abstention, qui reste le premier parti, on retrouve le même genre de clivages entre territoires connectés et abandonnés. D’un côté, dans les grandes métropoles qui concentrent l’économie, les réseaux, on vote progressiste, de manière divisée entre les libéraux et post-libéraux (voir par exemple la campagne Sanders aux Etats-Unis, la victoire surprise de Benoît Hamon aux primaires socialistes en France ou la surprise Jean-Luc Mélenchon en progression dans les sondages).

D’un autre, dans les quartiers péri-urbains et zones rurales, devenus de véritables déserts économiques, mais surtout culturels et intellectuels, on a la tentation de voter anti-système en se laissant séduire par des discours simplistes, haineux et démagogiques. On retrouve le même type de dynamiques dans les élections française à venir, en particulier autour du vote Front National, très présents dans les anciennes régions industrielles et les zones rurales qui se sentent abandonnées et trahies par les gauches. On fait face à une hémorragie qui, comme on l’observe en Hongrie, participe à diviser nos sociétés entre « bien-pensants » et « racistes », « loyaux » et « traîtres ». Et partout on stigmatise en cherchant des bouc-émissaires (ici les réfugiés, là les musulmans quand ce n’est pas les polonais ou les pauvres et les chômeurs).

« Ainsi, nous avons perdu le contact avec une part non négligeable de nos concitoyens qui se sentent abandonnés et victimes d’un système devenu indigent. »

Ainsi, nous avons perdu le contact avec une part non négligeable de nos concitoyens qui se sentent abandonnés et victimes d’un système devenu indigent. Cette crise économique, sociale s’accompagne d’une crise morale et démocratiquement qui renforce un discrédit sur les élites, les partis, les institutions. Enfin, il ne faut surtout pas oublier de faire le lien avec la crise environnementale et énergétique qui questionne en profondeur notre modèle économique toxico-dépendant à la croissance qui ne reviendra pas , modèle dominé par la publicité créatrice de frustration.

Face à des signes qui laissent supposer l’effondrement d’un modèle de civilisation, il est important de penser de manière radicale, c’est-à-dire de prendre le temps du débat en allant à la racine et en liant ces différents défis. Pour ce faire, il est important de remettre l’économie à sa place, c’est-à-dire en faire un outil au service de l’intérêt général et de politiques ambitieuses et de relocaliser nos productions, nos échanges et nos imaginaires. Les réponses doivent être à la hauteur des enjeux et ne peuvent pas se faire sans la reconstruction de liens entre ces populations qui ne se parlent plus. Il y a toutefois plein de bonnes raisons de garder l’espoir, en particulier à travers l’émergence partout à travers le monde d’initiatives locales et citoyennes qui ont déjà commencées à construire les mondes de demain . En parallèle, sont apparues des propositions susceptibles de ré-enchanter la politique, comme le revenu inconditionnel de base.

De même, ces dernières années, on a pu assister à des expérimentations politiques, non sans difficultés, à travers de nouvelles pratiques comme les listes citoyennes victorieuses en Espagne. Enfin, n’oublions pas que les Orbán et autres Le Pen, Trump, ne représentent qu’une part minoritaire de nos concitoyens, autour de 30% et que la vie quotidienne est bien plus complexe et riche que leurs discours nauséabonds. Alors, rencontrons-nous, dialoguons, critiquons avec radicalité et expérimentons.

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Petite manifestation contre la clôture anti-migrants en Hongrie

HU-LALA (Hongrie) - Sun, 16/04/2017 - 16:06

Quelques dizaines de militants ont manifesté à la frontière entre la Hongrie et la Serbie, samedi en début d'après-midi

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