You are here

Défense

ESN, la boîte à outils du soutien de Lynx

Le mamouth (Blog) - Tue, 01/06/2021 - 16:55
Le sous-groupement tactique interarmes (SGTIA) de Lynx compte 174 militaires, 130 autres étantPlus d'infos »
Categories: Défense

Pourquoi et comment concevoir un beau CV ?

Aumilitaire.com - Mon, 31/05/2021 - 15:30
Le Curriculum Vitae, appelé communément CV, est un document indispensable dans le cadre du recrutement. Outre la pertinence du contenu, la présentation du CV représente aussi un véritable atout pour le candidat. Vous pouvez notamment créer gratuitement un beau CV en ligne via une plateforme web spécialisée. L’importance d’avoir un beau CV L’utilité du CV, […]
Categories: Défense

Le RMT est revenu au Tchad au printemps

Le mamouth (Blog) - Mon, 31/05/2021 - 08:38

 Lors des récents évènements au Tchad, la France a déployé en urgence plusieurs moyens dédiés dans la

Plus d'infos »
Categories: Défense

Rwanda : « L’armée française s’est sans doute trop bien tiré du rapport Duclert »

Blog Secret Défense - Sun, 30/05/2021 - 11:56

Un entretien avec l’historien Stéphane Audoin-Rouzeau, spécialiste de la violence de guerre, après le discours d’Emmanuel Macron à Kigali.

Categories: Défense

Au Rwanda, la France est restée « aux côtés d’un régime génocidaire »

Blog Secret Défense - Sun, 30/05/2021 - 11:51

Les propos du président Macron sont à l’honneur de notre pays

Categories: Défense

Les tendances du défilé 2021

Le mamouth (Blog) - Sat, 29/05/2021 - 17:11

Sauf modifications de dernière minute, le défilé du 14 juillet devrait reprendre une tournure plus habituelle

Plus d'infos »
Categories: Défense

"Les Estoniens ont grandi avec la menace russe, c'est dans leur ADN"

Le mamouth (Blog) - Fri, 28/05/2021 - 12:39
Kersti Kaljulaid, la présidente estonienne a reçu ce matin les média français qui couvrent l’exercicePlus d'infos »
Categories: Défense

L’urgence de la défense européenne (Josep Borrell)

Bruxelles2 - Fri, 28/05/2021 - 10:15

(B2) Le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité insiste : l’Europe ne peut plus se désintéresser des questions de défense. Dans un monde où s’imposent les rapports de force, elle doit user de tous ses outils pour garder sa place

Josep Borrell à Lisbonne (crédit : présidence portugaise de l’UE)
  • Ce propos est extrait de la préface de notre dernier ouvrage « La boite à outils de la défense européenne » (98 p.) qui vient de paraître.
  • Josep Borrell fait le point sur tout ce qui a déjà été fait, mais aussi les embûches qui se dressent sur le chemin. Sans trop d’ambages.
  • Un point intéressant, alors que se déroule ce vendredi (28.05) la réunion informelle des ministres de la Défense, à Lisbonne.

L’urgente nécessité de la géopolitique

L’Union européenne doit devenir un véritable acteur géopolitique. Tout dans notre environnement en rappelle l’urgente nécessité.

L’apparition des nouveaux empires

L’instabilité se développe aux confins de l’Europe, encouragée par les « nouveaux empires » ; de nouvelles menaces apparaissent dans le cyberespace pour nos démocraties, mais aussi pour nos infrastructures essentielles ; le multilatéralisme est affaibli et tous les domaines des relations internationales sont utilisés comme des armes dans une compétition mondiale de plus en plus vive…

Avoir un usage plus stratégique des outils

Que l’Union européenne adopte une posture plus géopolitique implique d’abord que nous fassions un usage plus stratégique des outils dont nous disposons pour gérer nos relations économiques avec le reste du monde en défendant mieux les valeurs et les intérêts des Européens. Et nous avons commencé à le faire de multiples façons. Mais cela implique aussi bien entendu que les Européens prennent mieux en charge leur propre sécurité, coordonnent davantage leurs moyens existants et se dotent de nouveaux outils pour faire face aux menaces émergentes.

La défense, l’étape la plus difficile de l’intégration européenne

Cela n’a jamais été la partie la plus simple du processus d’intégration européenne. D’abord parce que les questions de défense restent dans les esprits parmi les plus directement associées aux prérogatives des États nationaux. Et ensuite parce que les sujets de politique étrangère et de sécurité restent soumis à la règle de l’unanimité au sein de l’Union. Une unanimité que nos histoires, nos cultures, nos situations géographiques différentes ne permettent pas toujours d’atteindre aisément et rapidement. Malgré ces difficultés connues de longue date, les efforts engagés depuis trois décennies maintenant, et en particulier depuis l’adoption en 2016 de la Stratégie globale de l’Union européenne, commencent à porter leurs fruits : l’Union s’est progressivement dotée de nombreux outils pertinents dans ce domaine.

Des efforts à poursuivre

La crise déclenchée par l’épidémie de Covid-19 a montré à la fois l’ampleur des interdépendances à l’échelle globale et la dureté des rapports de force avec la diplomatie des masques, puis des vaccins. Mais elle mobilise aussi, de façon parfaitement légitime, les finances publiques à des niveaux inédits sur des enjeux sanitaires, économiques et sociaux. Malgré la pression qui s’exerce, et continuera à s’exercer demain, sur les finances publiques, il est essentiel que l’Union et ses États membres poursuivent les efforts engagés en matière de sécurité et de défense communes.

‘Nous n’avons pas levé le pied’

Sur le terrain

Malgré cette crise d’une ampleur inédite, nous n’avons pas levé le pied cependant au niveau européen sur le terrain de la défense depuis mon entrée en fonction. Nous avons lancé en effet l’opération Irini en Méditerranée pour faire respecter l’embargo sur les armes en Libye, élargi le mandat de l’opération Atalanta au large de la corne de l’Afrique, mis en place un nouveau concept de présence maritime coordonnée pour lutter contre la piraterie dans le golfe de Guinée ou encore renforcé les missions européennes au Sahel et lancé une nouvelle mission civile en République centrafricaine.

… comme dans les instruments

Nous avons également adopté les premières sanctions en réponse à des cyberattaques tout en renforçant nos capacités de lutte contre la désinformation. Nous avons aussi lancé le nouveau fonds européen de défense pour soutenir l’innovation dans les industries du secteur, tout en assurant la cohérence de ces actions avec les autres initiatives européennes dans ce domaine, notamment la coopération structurée permanente et la revue annuelle coordonnée de défense.

Une nouvelle culture stratégique en élaboration

Enfin, nous avons engagé la mise au point d’un Strategic Compass, une boussole stratégique, basée sur un diagnostic partagé des menaces qui pèsent sur l’Union. Elle vise à développer une culture stratégique commune, un préalable essentiel à une politique de sécurité plus intégrée.

L’Europe, le meilleur allié de l’OTAN

L’arrivée du Président Biden à la Maison Blanche a permis de relancer le dialogue transatlantique, notamment sur les questions de défense, et nous nous en réjouissons. Cela ne change rien cependant à la nécessité de renforcer les efforts des Européens pour mieux prendre en charge leur propre sécurité. Non pas parce qu’il conviendrait de remettre en cause l’alliance transatlantique qui reste bien entendu un pilier de notre politique de sécurité, mais au contraire pour la renforcer en devenant un meilleur allié des États-Unis au sein de l’OTAN.

Un chantier encore inabouti

Cet ouvrage le montre et nous en avons pleinement conscience : la politique européenne de sécurité et défense reste encore un chantier inabouti. Mais, comme nous l’avons montré déjà depuis décembre 2019, notre détermination est totale pour saisir toutes les opportunités afin de le faire progresser.

Josep Borrell

Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité

La boite à outils de la défense européenne. 98 pages, 10 euros. Disponible ici.

Titres et intertitres sont de la rédaction – texte écrit avant les derniers évènements en Biélorussie.

Cet article L’urgence de la défense européenne (Josep Borrell) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Crash d’avion de chasse en Suisse

Bruxelles2 - Wed, 26/05/2021 - 18:37

(B2) Un avion de chasse F-5E Tiger II, de la force aérienne suisse, s’est écrasé mercredi 26 mai, lors d’un vol d’entraînement.

Un avion de chasse F-5E Tiger II (crédit : Département fédéral de la Défense)

Le lieu du crash est une zone non-habitée, dans la région de Melchsee-Frutt, au centre de la Suisse. Le pilote de l’appareil a pu s’éjecter à temps. Il a été secouru par la REGA (la garde aérienne suisse de sauvetage). L’avion avait décollé de Payerne, la plus importante base aérienne suisse (située dans le canton de Vaud). Il effectuait un vol d’entraînement comme « sparring-partner » avec des avions de chasse suisses F/A-18, selon les autorités suisses. La raison du crash reste inconnue.

(Jean-Stanislas Bareth, st.)

CommuniquéTélécharger

Heute gegen 09:00 ist ein F-5 der Luftwaffe bei Melchsee-Frutt abgestürzt. Der Pilot blieb unverletzt.
Der Tiger F-5 war in Payerne gestartet und befand sich auf Trainingsflug als Sparringpartner für die F/A-18 der Luftwaffe. Militärjustiz untersucht zurzeit die Unfallursache. pic.twitter.com/UO1K0MEdkl

— VBS – DDPS (@vbs_ddps) May 26, 2021

Cet article Crash d’avion de chasse en Suisse est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Lynx, une missops face à la Russie

Le mamouth (Blog) - Tue, 25/05/2021 - 22:24

Ni promenade de plaisir, ni opex, bienvenue à Lynx, une mission opérationnelle de l'armée de terre, une

Plus d'infos »
Categories: Défense

Le détournement du vol Ryanair par Minsk. Quelques réflexions à chaud pour la géopolitique de demain (v2)

Bruxelles2 - Sun, 23/05/2021 - 22:40

(B2) La Biélorussie a-t-elle agi seule ? Cet incident est-il celui de trop pour le régime de Loukashenko ? Que signifie-t-il ? Un passage ou un changement stratégique ? Comment les Européens vont-ils réagir ? De façon unie ou comme d’habitude, avec des blocages ?

Entre l’Europe et la Russie, Loukashenko semble avoir délibérément choisi (crédit : Commission européenne – Archives B2 – août 2014 – de gauche à droite : C. Ashton, V. Poutine, A. Loukashenko)

Sur le détournement d’avion

Un appui technique russe ?

On ne sait pas encore grand chose sur la préparation, l’organisation et l’enchaînement exact des évènements lors de l’interception du vol FR4978 de Ryanair à destination de Vilnius. Mais ce type d’opération ne s’improvise pas totalement. Il faudra donc vérifier de près comment les autorités biélorusses ont agi, si elles ont agi entièrement seules ? Ou si elles ont bénéficié d’un appui technique, politique ou autre des services russes ? NB : il faudra aussi vérifier l’identité des Russes descendus en cours de route à Minsk.

L’incident de trop ?

Jusqu’à présent, le régime de Minsk réprimait intensément, mais en interne. Les Européens avaient réagi avec quelques sanctions, plutôt symboliques et mollassonnes, il faut le reconnaitre sur l’échelle de la temporalité des sanctions (cf. sanctions Syrie, Iran, Russie, etc.). Cet évènement rebat les cartes. Il est l’incident de trop, ou l’incident révélateur.

Une tactique de la provocation ?

Au niveau politique, on peut déjà voir une énorme ressemblance. La Russie a toujours cherché avant un Conseil européen décisif à attirer l’attention des Européens, à les tester, au besoin, voire à les provoquer. Tout au long de la séquence de la mise en place des sanctions européennes vis-à-vis de son intervention en Ukraine, au lieu de tempérer ou amoindrir, Moscou choisissait souvent pile le moment entre 72h et 24h avant un sommet pour faire une action provocante qui obligeait les Européens à durcir leur discours, ou au moins à convaincre les hésitants de se rallier aux positions des plus durs sur les sanctions.

Le ralliement de Minsk à Moscou est acté ?

Cet évènement est hautement symbolique. Le régime de Minsk a abandonné la tentation d’être un État tampon entre Russie et Europe. Il se rattache désormais clairement et se place délibérement dans l’orbite russe, abandonnant ainsi toute velléité d’indépendance.

Sur la réaction européenne

Tester les Européens, ou les unifier ?

Chacun parle de test des Européens. En fait, le test a déjà été fait. À plusieurs reprises. Quand les Européens ont été testés en leur chair et dans leur os, ces derniers temps, ils ont réagi, de manière plutôt unie. Cela a été le cas pour l’affaire ukrainienne (qui a pris une tournure beaucoup plus forte pour les Européens avec le tir et le crash de l’avion MH17). Cela a été le cas pour le terrorisme en 2015-2016. Cela a été le cas sur la négociation sur le nucléaire iranien, etc.

Sur la Russie, les Européens sont-ils unis ?

Parfois, il faut un peu de temps aux Européens pour se mettre d’accord. En général, les premières semaines sont un peu l’expression de la diversité européenne, chacun s’exprime, des veto s’esquissent. Au final, la position s’unifie. Parfois sous le coup d’évènements extérieurs. Paradoxalement, le Kremlin aide beaucoup les Européens à s’unir. Les sanctions vis-à-vis de la Russie sont le parfait exemple. Moscou espérait une cassure dans le bloc européen. Elle n’est jamais intervenue. Sujet polémique dans les années 2014-2015, il est devenu si ordinaire, que le renouvellement des sanctions se passe sous le niveau politique et ne fait à peine que deux lignes dans la plupart des médias européens. (1)

Une opposition hongroise à de nouvelles sanctions contre Minsk ?

La Hongrie de Viktor Orban qui s’est illustré à plusieurs reprises dans la peau du ‘Mister No’ européen. Une position qui tient parfois aux tréfonds de la politique étrangère hongroise, mais plus souvent aussi à un positionnement national (s’opposer à l’Europe n’est jamais mauvais) et européen (s’opposer permet d’élever le prix du ‘Oui’ ensuite). La Hongrie s’est ainsi opposée récemment au passage à la quatrième vague de sanctions, plus économiques. Dans l’affaire du détournement de Ryanair, le prix est trop cher. La pression des autres pays concernés est très forte. Et ils sont nombreux : de la Pologne à la Lituanie (pays de destination), en passant par la Suède, l’Allemagne, l’Irlande, la Grèce, etc. Le prix du ‘Non’ de Budapest serait trop cher pour les capacités politiques de la Hongrie.

Une vive réaction européenne

Au final, ce qu’on peut apprécier est la rapidité de la réaction européenne. On a rarement vu un tel concert quasi-unanime de solidarité se mettre en place. C’est un point à souligner dans des temps où la réaction est parfois plus évasive. En quelques heures à peine, les Européens ont convenu qu’il fallait passer aux conséquences, c’est-à-dire à des sanctions contre la Biélorussie. Il est vrai que la proximité d’un Conseil européen y a aidé. Quand les Européens se sentent menacés dans leur chair, ils réagissent avec toute la panoplie d’outils à leur disposition : messages diplomatiques, convocation d’ambassadeurs, sanctions individuelles, mesures économiques…

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Comparer avec les positions souvent divergentes sur Israël et Palestine est une erreur. C’est une zone infiniment plus délicate et complexe, tant au niveau des relations politiques, historiques, militaires.

Mis à jour avec le dernier commentaire sur la rapidité de la réaction européenne

Cet article Le détournement du vol Ryanair par Minsk. Quelques réflexions à chaud pour la géopolitique de demain (v2) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Le commandant Bouan dans le golfe de Guinée

Bruxelles2 - Sun, 23/05/2021 - 15:09

(B2) Le patrouilleur de haute mer Commandant Bouan (F-797) a débuté jeudi (20 mai) sa permanence, dans le golfe de Guinée. Mission : assurer la surveillance maritime face à trois fléaux : la pêche illégale, la piraterie et les autres trafics illicites. C’est la 157e rotation de la marine nationale française dans le cadre de l’opération Corymbe. Des patrouilles qui s’inscrivent désormais dans les présences maritimes coordonnées au niveau de l’Union européenne.

Cet article Le commandant Bouan dans le golfe de Guinée est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Dix ans après les « printemps arabes » : feu l’influence française ?

 


On se souvient d’abord d’une confusion extrême. La démission de Michèle Alliot-Marie en février 2011, à la suite de ses propos sur la situation tunisienne, trois mois après sa nomination au quai d’Orsay. La disparition de plusieurs interlocuteurs arabes encombrants mais familiers. Un processus décisionnel qui semble flotter malgré les efforts d’Alain Juppé, appelé pour redresser la machine diplomatique. La campagne libyenne de Bernard-Henri Lévy. Puis les regrets acerbes de Barack Obama pour avoir suivi la France en Libye.

2On se remémore ensuite un sentiment d’impuissance en réalité plus profond, plus ancien. L’attentat contre le Drakkar, quartier général des forces françaises à Beyrouth, en 1983, et le départ de cette France, dont les dirigeants assuraient qu’elle « n’avait pas d’ennemis ». Une Europe absente du processus israélo-palestinien supervisé par les États-Unis après 1991, et qui arrive trop tard, à Barcelone en 1995, pour accompagner une paix qui n’existe déjà plus. Les efforts français pour rester dans le jeu proche-oriental après les bombardements israéliens de Cana en 1996. Les navettes quasi mensuelles, mais vaines de Bernard Kouchner en 2007 pour tenter de trouver une issue à la crise institutionnelle libanaise, laquelle sera finalement dénouée à Doha.

3Bien sûr, il y eut des images fortes. Jacques Chirac dans la vieille ville de Jérusalem en 1996, houspillant la sécurité israélienne au plus grand bonheur des télévisions arabes. Jacques Chirac encore, quelques mois plus tôt à l’Université du Caire, appelant à une nouvelle politique arabe de la France. Jacques Chirac, toujours, recevant un accueil triomphal fin 2001 à Bab El-Oued. Jacques Chirac, surtout, s’opposant à la guerre états-unienne en Irak en 2003. Ces images ne sont pas négligeables et restent dans les mémoires. Elles rappellent que la France est là. On cherchera d’ailleurs à en créer de nouvelles : Emmanuel Macron à Beyrouth, prenant une femme libanaise dans ses bras au lendemain de l’explosion du 4 août 2020, après des mois de protestations contre un système moribond.

4Mais ces images ne changent pas la réalité profonde. La France subit une séquence difficile en Méditerranée depuis les « printemps arabes ». La région va de Charybde en Scylla. Et les temps qui s’annoncent risquent de réduire encore la marge de manœuvre.

Une séquence difficile

5Le « petit roi » Hussein de Jordanie entretenait des relations de confiance avec la France. Lors du voyage de François Mitterrand au royaume hachémite en novembre 1992, l’arrivée du Concorde présidentiel avait été filmée de longues minutes en direct, sur une télévision jordanienne fascinée par le faste majestueux de ce drôle d’oiseau français. C’est ensuite à l’hôtel Old Cataract d’Assouan, en 1995, que François Mitterrand choisit de passer son dernier Noël, sous la fidèle bienveillance d’Hosni Moubarak. Le « Docteur Chirac », lui, était régulièrement l’un des premiers acteurs informés par Yasser Arafat, au retour de ses voyages et discussions diplomatiques. Il félicitait le président tunisien Zine El-Abidine Ben Ali de ses scores improbables aux élections présidentielles : 99,45 % en 1999, 94,49 % en 2004. Il était l’ami de Rafic Hariri, dont il écoutait les conseils sur la politique moyen-orientale. Hassan II du Maroc, dont il était un intime, fut, avec la Garde royale marocaine, son invité d’honneur aux cérémonies du 14 juillet 1999.

Changement d’époque

6Mais déjà, une page d’histoire se tournait. D’abord avec la disparition physique ou politique de ceux qui l’avaient écrite. 


Lire la suite dans Revue internationale et stratégique 2021/1 (N° 121), pages 151 à 160

Inspection d’un porte-conteneurs en route vers Benghazi. Et dernier bilan de l’opération Irini

Bruxelles2 - Thu, 20/05/2021 - 14:45

(B2) Le commandant de l’opération européenne de contrôle de l’embargo au large de la Libye sera ce matin devant le Comité politique et de sécurité pour donner son dernier bilan. Juste au moment où celle-ci vient de boucler sa 13e inspection de navire suspect

Une inspection d’un navire suspect

Le navire amiral de la force européenne de contrôle de l’embargo en mer Méditerranée (EUNAVFOR Med), le San Giorgio, a abordé et inspecté mercredi (19 mai), au large de la Libye, le Cileen M, un navire porte-conteneurs battant pavillon togolais, qui se dirigeait vers Benghazi (Est de la Libye).

Le porte-conteneurs Cileen M (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

« Rien de suspect n’a été trouvé ». Et le « navire a été autorisé à poursuivre son voyage » précise le QG de l’opération à Rome. Cette inspection s’est déroulée sans problème. « L’équipage et le capitaine se sont montrés coopératifs. » Le navire venait du port grec de Kalymnos, selon les sources maritimes.

C’est la 13e inspection effectuée par un navire européen dans le cadre du contrôle de l’embargo sur les armes ou le pétrole imposé par le Conseil de sécurité des Nations unies.

4 vols suspects reperé chaque semaine

Au dernier bilan, depuis près de 14 mois d’activité, l’opération Irini a enquêté sur « plus de 3200 navires et a surveillé 235 vols suspects ». Cela signifie près de 50 navires interrogés chaque semaine, mais surtout 4 vols « suspects » repérés chaque semaine. Ce n’est pas négligeable ! Un bilan que le contre-amiral Fabio Agostini, commandant de l’opération Irini, vient présenter ce jeudi (20 mai) devant les ambassadeurs des États membres réunis à Bruxelles au sein du COPS (Comité politique et de sécurité).

122 approches amicales

L’opération européenne a effectué 13 inspections et 122 visites amicales (ou ‘Friendly Approaches‘) à bord des navires marchands en Méditerranée venant ou allant vers la Libye. Elle a surveillé 16 ports et installations pétrolières libyens, 25 aéroports et pistes d’atterrissage.

23 rapports adressés à l’ONU

Toutes les informations récoltés lors de ces visites, inspections, entretiens, ainsi que par les observations satellitaires du SatCen ont été consignées soigneusement. L’opération IRINI a ainsi rédigé « 23 rapports classifiés » adressés au groupe d’experts des Nations Unies sur la Libye sur « des violations ou d’éventuelles violations de l’embargo sur les armes ». Ce des « deux côtés du conflit en Libye », prend-on bien soin de préciser du côté des militaires européens.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Cet article Inspection d’un porte-conteneurs en route vers Benghazi. Et dernier bilan de l’opération Irini est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Entre aides publiques discriminantes et restrictions au travail des journalistes, la liberté d’informer mise en cause (v2)

Bruxelles2 - Thu, 20/05/2021 - 14:14

(B2) On peut proclamer sur tous les tons que la liberté de la presse est primordiale. Et que la diversité de la presse doit être préservée. Encore faut-il la mettre en application de façon concrète, en particulier au niveau économique…

Médias attendant dans la cour de l’Elysée © NGV / Archives B2 – Août 2017

Une liberté d’informer restreinte

Accéder à l’information est devenu plus difficile en ces temps de crise sanitaire du Covid-19. Au moment où se rouvrent restaurants et cinémas, les restrictions pour la presse demeurent. Les conférences de presse sont réduites au strict minimum. Quand elles existent, elles ne rassemblent qu’une poignée de journalistes, chargés, dans le meilleur des cas, de collecter et relayer les questions de leurs confrères (c’est le système de pool). Le plus souvent, elles sont remplacées par des visioconférences ou des « briefs » téléphoniques.

Quoi de plus facile alors que d’ignorer purement et simplement une question gênante posée sur une boucle WhatsApp ou dans une conversation Teams ? Ou tout bonnement de refuser à un journaliste d’assister à un briefing (NB : sous de fallacieux prétextes techniques, comme l’Élysée sait si bien le faire). Certaines organisations refusent tout bonnement les questions en direct, voire les questions tout court. Autre habitude désormais bien ancrée : le « micro tendu » à l’issue d’un déplacement ou d’une rencontre ne laisse la place, une fois de plus, qu’à un nombre très limité de questions, et permet de couper court à la première occasion. Créer et entretenir un réseau devient aussi plus difficile.

Or, poser des questions librement, demander des précisions, relancer pour obtenir un éclaircissement, s’autoriser à douter d’une affirmation… : autant il est possible de maintenir le lien avec une source par téléphone quand la relation est déjà bien installée, autant il peut devenir délicat de recueillir des informations sensibles ou inédites d’une personne qu’on n’a même jamais rencontrée…

Les différentes associations professionnelles de journalistes viennent d’adresser une lettre aux autorités françaises pour protester contre les restrictions à la liberté d’informer. « La situation sanitaire justifie certes la prudence, mais elle offre aussi à certains l’occasion de limiter l’accès à l’information les Français méritent de pouvoir accéder à une information libre et de qualité », critiquant-elles.

Lettre des associationsTélécharger

Des aides discriminantes

Autre élément, plus économique. Selon les derniers chiffres révélés par la La Lettre A, le gouvernement français, via les aides publiques à la presse, a plutôt aidé à la concentration des groupes de médias que leur diversité. Ainsi sur les 87 millions d’euros d’aides directes à la presse (hors aide à l’AFP et exonération de charges sociales) en 2019, 49 millions d’euros, soit plus de la moitié ont été versés à dix groupes uniquement. Un seul groupe, LVMH (Le Parisien, Les Echos, Investir…), capitalise à lui seul 16,8 millions d’euros. Suivi, de plus loin, par Le Figaro et Le Monde (1).

La distorsion de concurrence nuit gravement au pluralisme

« Une telle disproportion dans la distribution des aides constitue une préjudiciable distorsion de concurrence entre médias » interroge indique le SPIIL (Syndicat de la presse d’information indépendante en ligne, auquel appartient B2 (2)). « Sur ces 87 millions d’euros, en effet plus de 75 millions d’euros concernent exclusivement la presse imprimée en raison de la nature même des aides qui excluent la presse en ligne. » Ce qui est contradictoire avec la volonté de développer le numérique. Le SPIIL « réclame un rééquilibrage d’urgence pour l’année 2021 et une remise à plat des aides à la presse ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire tout le communiqué ici

  1. Des chiffres que la ministre française de la Culture Roselyne Bachelot a refusé de donner à nos confrères. En totale contradiction avec la pratique antérieure. Les chiffres sont certes disponibles, mais enfouis au fin fonds d’une base de données publiques Data.gouv.fr. Donc impossible à trouver, sauf volonté farouche…
  2. Précisons que B2 n’a pas touché un cent de subvention (ni fait de demande d’ailleurs)

Article complété avec les éléments de la lettre adressée par les associations de journalistes

Cet article Entre aides publiques discriminantes et restrictions au travail des journalistes, la liberté d’informer mise en cause (v2) est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

De l'audace et encore de l'audace (suite)

Le mamouth (Blog) - Thu, 20/05/2021 - 08:50

Alors que les terrasses s'ouvraient dans le monde civil hier, le Balargone a vu fleurir une vingtaine de

Plus d'infos »
Categories: Défense

Les Belges n’iront pas dans Barkhane en 2021. Et pour 2022 on verra !

Bruxelles2 - Wed, 19/05/2021 - 21:00

(B2) La ministre belge de la Défense, Ludivine Dedonder, l’a confirmé ce mercredi (19 mai) en commission défense de la Chambre des députés, la Belgique ne rejoindra pas l’opération française au Sahel

La Belge Ludivine Dedonder (PS) et la Française Florence Parly (TDP app. LREM), tout sourires devant les photographes lors du dernier conseil ‘défense’ le 6 mai dernier (crédit : Conseil de l’UE)

En 2021 c’est exclu, pas de troupes disponibles

« En raison de plusieurs facteurs tels que la prolongation imprévue de la mission « Resolute Support » dirigée par l’OTAN en Afghanistan et la réorientation et le développement de nouvelles initiatives dans le cadre de la Coalition pour le Sahel, la Défense a dû revoir sa planification opérationnelle pour 2021 » indique Ludivine Dedonder, selon le compte-rendu officiel reçu par B2. « Un nouveau déploiement à grande échelle en 2021 n’est donc pas réaliste. »

Aucun engagement n’était pris

La Belgique fait donc lanterner un peu Paris. Il n’y a pas rupture d’une promesse assure la ministre. « Notre pays n’avait encore pris aucun engagement. » La France appréciera… Paris qui a demandé aux « États européens de déployer davantage de troupes conventionnelles dans le cadre de la task-force Takuba » va devoir ronger son frein. Et l’objectif de Florence Parly d’avoir une dizaine de pays dans Takuba risque jugé plus digne de la méthode Coué que de la réalité.

Pour 2022, on verra

Pour l’année suivante, la ministre belge se montre en effet plus que prudente, « les différentes options de déploiement pour 2022 sont actuellement à l’étude. » Une extension du déploiement militaire belge au Sahel « sera discutée en Conseil des ministres et au Parlement ». Le dossier « portant sur le programme des opérations pour 2022 » sera soumis au gouvernement « au dernier trimestre 2021 ».

Un esclandre avec Paris évité de justesse

Ce sujet de la participation belge à Barkhane était un haut sujet de tensions entre Paris et la Belgique. En témoigne l’affaire du tweet du député Theo Francken (N-VA). Dans la foulée d’une réunion de la commission chargée du suivi des missions à l’étranger, le député nationaliste avait tweeté ceci : « Operatie Barkhane: « geen deelname in 2021 #DedonderLudivin #Comdef » (Opération Barkhane: « pas de participation en 2021 »)

Les Français n’étaient pas encore au courant officiellement de la décision prise par le cabinet belge. Et le téléphone a alors ‘chauffé’ entre Paris et la Belgique. La ministre belge de la Défense avait alors exigé, quelques jours après, dans un courrier adressé à la présidente de la commission (Annick Ponthier, appartenant au parti d’extrême-droite Vlaams Belang) des sanctions (courrier publié par la RTBF). Ce qui avait finalement été appliqué : interdiction d’assister à des réunions auxquelles l’obligation de secret est applicable, jusqu’à la fin de la session ordinaire 2020-2021 et amende sous forme de retenue de 20% sur son indemnité parlementaire pour une période de trois mois. Non sans susciter quelques réactions courroucées d’autres députés, pourtant partenaires de la majorité, tels Denis Ducarme, trouvant la sanction exagérée. « Il n’y a pas de faute de Théo Francken, mais de la ministre Dedonder » tonne le député libéral (MR) selon le quotidien Le Soir.

Commentaire : un revirement, signe d’une mésentente ?

Contrairement à la position officielle, il s’agit bien d’un revirement du gouvernement belge. Même si aucune certitude n’était acquise, l’intention belge avait bel et bien été affichée, et répétée (apparemment) au moins lors d’un entretien bilatéral. Outre l’argument officiel du manque de troupes, on peut avancer deux autres éléments d’ordre politico-militaires. D’une part, l’absence d’un consensus politique entre les différents partenaires de la majorité, sur cet engagement à haut risque. D’autre part, l’absence d’un cadre vraiment fixé au plan multinational. Y-a-t-il d’autres éléments pour expliquer cette attitude belge ? Rien n’est à exclure… En tout cas, il y a de la friture sur la ligne entre Paris et la Belgique.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Cet article Les Belges n’iront pas dans Barkhane en 2021. Et pour 2022 on verra ! est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

A paraitre : La ‘boîte à outils’ de la défense européenne

Bruxelles2 - Wed, 19/05/2021 - 12:56

La politique de défense européenne, ses avancées, ses difficultés, ses atouts ou ses échecs, expliqués pas à pas…

Des questions clés pour l’Europe de demain

La défense européenne a-t-elle un avenir ? L’OTAN est-elle obsolète ? Que signifie l’autonomie stratégique ? À quoi vont servir le fonds de défense, la nouvelle facilité de paix ? Où sont déployés les militaires européens ? Les battlegroups sont-ils dépassés ? Un QG européen va-t-il voir le jour ? Combien dépensent les pays de l’OTAN pour leur défense ?…

Un ouvrage à lire de bout en bout… ou à picorer

Conçu par les journalistes de B2, qui suivent pas à l’actualité géopolitique européenne, cet ouvrage retrace les dernières évolutions de la politique de défense européenne : de la doctrine aux missions et opérations, en passant par les institutions, les responsables politiques, les instruments de coopération financiers et industriels… Au total, pas moins de 50 thèmes sont abordés.

Préface : Josep Borrell

« Malgré une crise (sanitaire) d’ampleur inédite, cet ouvrage confirme que nous n’avons pas levé le pied au niveau européen sur le terrain de la défense » explique Josep Borrell, le Haut représentant de l’Union (le chef de la diplomatie européenne), qui signe la préface.

Deux années politiques riches en émotions

« Nous avons voulu décortiquer toutes les nouveautés par le menu, sans tabou, sans concession… », explique Nicolas Gros-Verheyde, co-auteur de l’ouvrage et rédacteur en chef du média en ligne B2. « Mais en gardant ce qui fait l’atout d’un site internet, son côté accessible à tous, sa possibilité de piocher un ou plusieurs éléments spécifiques. »

Un tour complet d’horizon

Un complément au fil quotidien d’information développé par B2 devenu le premier média en ligne sur l’Europe géopolitique, et au manuel sur ‘La politique européenne de sécurité et de défense commune’ (500 pages, 2017).

À quelques encablures de la présidence française de l’UE au premier semestre 2022, c’est une lecture indispensable pour comprendre les enjeux de demain.

Parution : 25 mai 2021Prix : 10 euros98 pages

Format PDF – Commandable et téléchargeable sur le site des Editions du Villard

Auteurs : Nicolas Gros-Verheyde, avec Leonor Hubaut, Aurélie Pugnet, Emmanuelle Stroesser. Préface : Josep Borrell. Postface : André Dumoulin.

À propos de B2 - Bruxelles2. Créé en 2008 par Nicolas Gros-Verheyde (ancien auditeur à l’IHEDN, correspondant de Sud-Ouest auprès de l’UE et de l’OTAN), B2 Bruxelles2 est le seul média francophone dédié à l'Europe géopolitique. Il propose trois éditions : un blog libre d'accès, un site professionnel B2 Pro (adhérents et abonnés) et une édition pédagogique. Média en ligne, il est agréé 'information politique et générale' par la CPPAP (France). B2 a produit plus de 16.000 articles et compte plus de 10.000 lecteurs quotidiens en France, en Europe et dans le monde. Il emploie quatre journalistes professionnels et est soutenu par une association loi 1901 (ASBL).

Cet article A paraitre : La ‘boîte à outils’ de la défense européenne est apparu en premier sur B2 Le média de l'Europe géopolitique.

Categories: Défense

Les classes de défense et de sécurité globale ont leur Semaine

Lignes de défense - Wed, 19/05/2021 - 11:23

La direction du service national et de la jeunesse (DSNJ) organise durant toute cette semaine une opération de valorisation du dispositif des classes de défense et de sécurité globale (CDSG). 

Les CDSG sont un dispositif qui permet de créer un partenariat entre une classe et une entité militaire dans le cadre d’un projet pédagogique en lien avec l’enseignement de défense. Elles permettent des temps de rencontre et d’activité avec des militaires afin de transmettre aux élèves des connaissances et des compétences pour comprendre la défense, tout en contribuant à développer la culture de l’engagement et les valeurs de citoyenneté.

Les CDSG en quelques chiffres:
Création en 2005
370 classes et ateliers défense
Près de 9 250 jeunes majoritairement élèves en classe de 3e

Dans la continuité des précédentes opérations "CDSG à la Une" en 2019 et "CDSG édition spéciale" en 2020, la DSNJ a lancé cette année une nouvelle opération de valorisation intitulée "la semaine des CDSG" qui se déroule du 17 au 21 mai 2021 au niveau national et au niveau local. 

Un exemple:
Jeudi 20 mai, la classe de défense et de sécurité globale (CDSG) du collège Saint-Louis de Cabourg rendra visite à son unité marraine, la compagnie de fusiliers marins (CFM) Le Goffic de Cherbourg. A cette occasion, de nombreuses activités sont prévues avec les marins de la CFM permettant ainsi de maintenir le lien qui les lie avec les élèves. Au programme de la journée, des activités ludiques, la présentation des infrastructures et l'organisation de différents ateliers au chenil de la CFM Le Goffic. 

 

Categories: Défense

Dans le nord suédois, des soldats s'entraînent au combat arctique

Lignes de défense - Wed, 19/05/2021 - 10:25

Et on reparle de l'Arctique puisque se tient une réunion régionale ce mercredi et demain jeudi à Reykjavik! Américains et Russes ont donné le ton ces derniers jours. Le Russe Sergueï Lavrov a fait monter la tension avec des propos tonitruants: "Il est clair pour tout le monde depuis longtemps que ce sont nos terres, notre territoire", a-t-il lancé lundi au sujet du Grand Nord, défendant une sorte de pré carré russe et dénonçant notamment les velléités "offensives" des Occidentaux via l'Otan et la Norvège.

L'"activité militaire" de la Russie dans l'Arctique est "parfaitement légale et légitime", a-t-il conclu. Pour Mikaa Mered, professeur à Sciences Po et spécialiste français de l'Arctique, les Russes "font toujours ce petit coup de menton en amont du sommet ministériel, mais ça n'empêche pas le travail du Conseil de se poursuivre sur ses sujets consensuels traditionnels".

Toutefois la mise en garde russe a inévitablement suscité une réponse de l'Américain Antony Blinken, qui a appelé mardi à "éviter une militarisation" de l'Arctique mais aussi ce genre de "déclarations", qui "affaiblissent" l'objectif "d'un avenir pacifique" pour ce vaste territoire aux conditions extrêmes, riche en ressources naturelles, autour du Pôle Nord.

Sur fond de divergences russo-américaines, les pays riverains de l'Arctique se préparent à toute éventualité militaire. Illustration avec un reportage réalisé à Boden (Suède) par Tom Little de l'AFP (photos de Jonathan Nacktrand):

"Dans une forêt tapissée de neige tout au nord de la Suède, des centaines de soldats en tenue de camouflage blanc creusent des abris, patrouillent à ski et dressent des embuscades pour tester leurs aptitudes au combat dans l'environnement impitoyable de l'Arctique.
Savoir se battre dans le Grand Nord est devenu une capacité recherchée tant en Suède qu'ailleurs à mesure que les tensions montent dans une région abritant des ressources naturelles que le retrait de la banquise rend plus accessibles.
L'exercice annuel "Winter Sun", qui se tient à 80 kilomètres sous le cercle polaire met aux prises 900 soldats avec chars et canons. Souvent, Français, Britanniques et Américains viennent aussi s'y faire la main.
Sous ces latitudes où il arrive que le mercure tombe à -30°C, des détails comme changer régulièrement de chaussettes peuvent faire la différence entre la vie et la mort. "La moindre erreur peut être fatale", explique le lieutenant-colonel Fredrik Andersson, observant sous sa casquette de camouflage ses troupes creuser dans le sol glacé, près de la petite ville de Boden. Ces abris de fortune serviront à se protéger de l'"ennemi" et du froid.
"Tout prend plus de temps en hiver", renchérit Oscar Sandström, un sous-officier de 25 ans. Au loin, des coups de feu crépitent.
Les soldats appartiennent à un bataillon de Rangers spécialistes du combat par grand froid, rompus aux missions de reconnaissance et aux embuscades derrière les lignes ennemies, à ski ou en motoneige. Dans leurs épaisses bottes d'hiver, des appelés mettent la dernière main aux abris dans lesquels ils disparaissent après avoir dissimulé leurs traces avec une pelle.
Davantage d'unités de ce type vont voir le jour dans le cadre d'une remilitarisation plus globale du nord du pays. La Suède a annoncé fin 2020 une augmentation de 40% de son budget de la Défense sur cinq ans. La Suède a restauré la conscription en 2017 après des années de réaffirmation de la puissance militaire russe: annexion de la Crimée, violations de l'espace aérien suédois... Pour la première fois depuis la fin de la Guerre froide, le royaume nordique a aussi redéployé un contingent sur l'île de Gotland dans la Baltique.


 'Situation sécuritaire changeante' 
"Il y a un changement de la situation sécuritaire" en Europe, dit le ministre suédois de la Défense, Peter Hultqvist, évoquant "l'agression russe en Géorgie en 2008, l'annexion de la Crimée en 2014 et le conflit en cours en Ukraine". Un nombre croissant de pays veulent étendre leur influence dans le Grand Nord, observe-t-il.
Les huit pays riverains de l'Arctique, dont les Etats-Unis et la Russie, se retrouvent mercredi à Reykjavik pour la réunion du Conseil de l'Arctique, centré sur la coopération. "On voit que le changement climatique rend davantage de ressources naturelles accessibles dans cette zone et cela incite différentes puissances à accroître leur influence", ajoute-t-il.
Dans l'Arctique, la Suède, qui n'est pas membre de l'Otan, s'entraîne aussi, sur terre et dans les cieux, avec ses voisins nordiques, la Norvège, le Danemark et la Finlande. Pour les analystes, cette coopération avec des armées étrangères envoie un message sans équivoque à d'éventuels ennemis, susceptibles de tomber sur des troupes autres que suédoises. "C'est un signal clair à l'adresse d'un agresseur potentiel qui ne peut pas vraiment prévoir quel serait le contexte opérationnel", décrypte Niklas Granholm, directeur adjoint de la recherche à l'Agence suédoise de recherche pour la défense.

 
S'il accentue l'intérêt stratégique de la région, le changement climatique pourrait aussi affecter les modes d'opération des troupes confrontées à des conditions météo plus difficilement prévisibles. "Les hivers ne sont plus ce qu'ils étaient et les conditions opérationnelles et tactiques peuvent donc varier", souligne l'expert. Les lacs ou les tourbières ne gèlent par exemple plus toujours suffisamment pour supporter le passage de véhicules militaires.
Dans les forêts environnantes de Boden, le lieutenant-colonel Morgan Gustafsson, chef du centre suédois de combat subarctique, observe ses troupes manoeuvrer. Chez les Rangers depuis 1986, l'officier dont la barbe grise se confond avec la tenue de camouflage a vécu aux premières loges les changements de la doctrine de défense suédoise. Mais pour lui, le combat dans ces contrées immenses repose plus que tout sur la maîtrise des fondamentaux: "On commence avec les choses les plus essentielles --comment changer vos chaussettes, rester sec, quoi manger, quoi boire-- et puis, on passe aux armes, aux skis, aux raquettes de montagne et aux motoneiges".

Categories: Défense

Pages