Intitulé « Les crises de déplacement les plus négligées dans le monde-2022 », le rapport annuel du Conseil norvégien pour les réfugiés publié le 1er juin 2023, classe au premier rang, le Burkina Faso, en proie à des attaques terroristes depuis 2015.
Chaque année, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) publie un rapport sur les dix crises de déplacement les plus négligées dans le monde. L'objectif est de mettre l'accent sur le sort des personnes dont les souffrances font rarement la Une des journaux internationaux, qui ne reçoivent que peu ou pas d'aide et qui ne sont jamais au centre de l'attention des efforts de la diplomatie internationale.
Avec plus de 14 000 personnes tuées ces cinq dernières années, dont la moitié depuis janvier 2022, et plus de deux millions de déplacés internes, le Burkina Faso endure « la crise la plus négligée au monde », devant la République Démocratique du Congo (RD Congo), la Colombie, le Soudan, le Venezuela. C'est ce qu'a révélé le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) dans son classement rendu public le jeudi 1er juin 2023.
Il ressort également qu'au moment où 4,9 millions de personnes avaient besoin d'aide, seuls 42 % des fonds humanitaires demandés ont été versés en 2022. De l'appréciation du NRC, il y a un traitement discriminatoire, relevant l'écart abyssal entre les fonds requis pour l'aide humanitaire et les montants alloués, au Burkina Faso et à d'autres pays en crise sur la planète terre. En comparaison, révèle le rapport, « pour chaque dollar collecté par personne dans le besoin en Ukraine, seulement 25 cents ont été collectés par personne dans le besoin dans les dix crises les plus négligées dans le monde ».
Par ailleurs, les structures éducatives ont subi les effets des groupes armées terroristes. Le NRC estime à plus de 6 200, le nombre d'écoles fermées. La fermeture de ces écoles a impacté l'éducation de plus d'un million d'enfants. Des attaques de points d'eau perpétrées par des groupes armés ont aussi coupé l'accès à l'eau pour 830 000 personnes, informe la même source, soulignant que l'instabilité politique a ajouté une couche supplémentaire
à la crise, avec deux prises de pouvoir militaires à huit mois d'intervalle : la première en janvier a déposé le président démocratiquement élu, la seconde a opposé deux camps militaires.
Selon les prévisions de l'ONG, plus de 3,3 millions de personnes devraient souffrir de la faim cet été au Burkina Faso. En guise de recommandation, elle estime souhaitable de « fournir une aide humanitaire en fonction des besoins des personnes touchées, et non en fonction d'intérêts géopolitiques ou du degré d'attention des médias à l'égard de certaines crises ».
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
Dans ce communiqué parvenu à la rédaction de Lefaso.net, la Société des éditeurs de la presse privée invite les autorités au pouvoir, à ne pas utiliser les impôts pour régler des comptes avec des médias qui seraient indésirables à leurs yeux. Lisez plutôt !
Lefaso.net
Communiqué de la Société des éditeurs de la presse privé, relatif à la fermeture de l'Evènement
C'est avec une immense désolation que la Société des éditeurs de la presse privée (SEP) a appris ce vendredi 02 juin 2023, la mise sous scellé des locaux du journal L'Evènement par les services des impôts. Cette décision triste et regrettable de procéder à la fermeture pure et simple des locaux de ce bimensuel d'investigation se justifierait par le fait que le journal n'est pas à jour de ses impôts. Si on peut comprendre la volonté des services des impôts de faire leur travail de collecte de fonds, il est difficile de ne pas faire le lien entre le travail de ce journal d'investigation et sa fermeture manu-militari par les impôts.
Jamais, le journal n'a refusé de faire face à ses obligations fiscales. Bien au contraire. Cette décision est d'autant plus incompréhensible qu'elle intervient à un moment où les responsables du journal étaient en discussion avec les impôts en vue d'éponger progressivement ses dettes. Nous ne sommes pas fiers de le dire, mais nous sommes bien placés pour le savoir, la réalité économique des entreprises de presse est telle que nombreuses d'entre elles cumulent très souvent des dettes fiscales mais elles ont toujours trouvé dans le dialogue avec le fisc les moyens de pouvoir les éponger.
Ce n'est pas le lieu de soulever le débat sur la fiscalité des entreprises de presse mais il est bon de rappeler que depuis plusieurs années, la réflexion est en cours pour une fiscalité adaptée à l'entreprise de presse.
La Direction générale des impôts (DGI) est partie prenante de cette réflexion pour laquelle un cadre d'échange a été créé sous l'égide du Conseil supérieur de la communication. Le journal est un bien de consommation spécifique et au nom du service public qu'assure la presse, les entreprises font des concessions sinon des sacrifices énormes sans rechercher nécessairement la contrepartie financière.
Pour preuve, l'Etat burkinabè lui-même est redevable à la presse privée de plusieurs millions de factures impayées et ce depuis plusieurs années. Pour autant L'Evènement à qui plusieurs services publics doivent plusieurs années d'abonnements et autres services impayés, n'a pas jugé utile de suspendre leur abonnement. Même la Présidence du Faso traine des factures impayées de L'Evènement.
Sans vouloir encourager l'incivisme fiscal, la mise sous scellé d'un journal pour raison de fiscalité est non seulement une mauvaise solution à un problème réel mais constitue une entrave à la liberté de la presse. Cela est d'autant vrai que de telles décisions arrivent très souvent en guise de représailles lorsque le travail d'un média s'avère dérangeant.
On peut s'interroger sur le gain ou l'opportunité d'une telle décision qui frappe un média dans un contexte particulièrement difficile pour la plupart des entreprises qui font face avec abnégation et dignité à plusieurs années de crise économique, doublée de la crise sécuritaire et humanitaire. N'y a-t-il pas là, une volonté de discréditer et faire taire un journal qui depuis plusieurs mois est dans le collimateur des puissants du moment à cause de ses écrits pourtant professionnellement irréprochable ?
La SEP lance un appel à la Direction générale des impôts de maintenir son esprit de collaboration et de compréhension qui a toujours prévalu dans ses rapports avec les entreprises de presse afin que celles-ci se mettent progressivement à jour de leurs obligations sans être obligées de mettre la clé sous le paillasson.
La SEP invite également les autorités au pouvoir, à ne pas utiliser les impôts pour régler des comptes avec des médias qui seraient indésirables à leurs yeux.
L'instrumentalisation du fisc et des services publics en général pour faire taire les voix discordantes ou pour mettre au pas les empêcheurs de tourner en rond est une entreprise dangereuse et contreproductive dont il faut se départir. Ce serait encore plus triste que cela se passe au moment où le gouvernement vient d'adopter en fanfare une loi sur la dépolitisation ou la neutralité de l'administration publique.
Le Comité de normalisation de la Fédération congolaise de football association a déclaré la saison 2022-2023 de la LINAFOOT Ligue 1 blanche. Cette décision est contenue dans le procès-verbal de ce samedi 3 juin qui annule le championnat de la LINAFOOT Ligue 1 pour cette même saison.
Les activités périphériques des IXe jeux de la Francophonie se sont poursuivies vendredi 2 juin à travers la ville de Kinshasa, à environ un mois du début de ces jeux. La Tshangu a ainsi connu le lancement de la campagne « Oyé ». Réunis au terrain du collège sainte Thérèse à N’djili, les jeunes ont répondu aux questions liées aux valeurs de la Francophonie.