Patrouilleur espagnol Centinela devant Dakar et le BPC Mistral à l’arrière plan (crédit : DICOD/Marine nationale)
(B2) Le navire français BPC Mistral et le patrouilleur espagnol Centinela sont en mission commune de surveillance maritime anti-piraterie dans le Golfe de Guinée. Le bâtiment de projection et de commandement (BPC) frnaçais a appareillé de Toulon le 7 octobre pour ce qui est appelé, côté français, l’opération Corymbe (*). Il y a rejoint le Centinela qui était dans la région, ayant quitté sa base de Ferrol le 19 septembre dernier. Une action menée dans le cadre de la collaboration maritime quadripartite renforcée signée entre quatre pays européens (le Portugal, l’Espagne, le Danemark et la France).
Sénégal, Ghana, Cap-Vert, Mauritanie
L’opération est divisé en trois phases, précise la marine espagnole. La première phase, jusqu’à la mi-octobre, comprenait la surveillance du transit dans le golfe de Guinée et la collaboration sur la sécurité au Sénégal. Lors de la seconde phase (actuelle), le Centinela va être dans le Golfe de Guinée en mode soutien du secteur maritime au Ghana, avec un objectif principal : « l’identification des risques maritimes dans la région, comme le terrorisme, le trafic illicite, l’immigration illégale et la piraterie ». Dans la dernière phase, le Centinela va collaborer avec les autorités du Cap-Vert pour la « surveillance conjointe des zones maritimes relevant de la souveraineté et la juridiction de ce pays ». Il travaillera également avec la marine mauritanienne sur la surveillance des pêches, le sauvetage des personnes, la lutte contre les activités illégales et l’immigration clandestine.
Exercice avec les marines des pays de la région
Fin octobre, un exercice à plus grande échelle est organisée avec les marines des pays riverains, le BPC Mistral, le Centinela et un navire de la Royal Navy.
(NGV)
(*) L’opération Corymbe est une opération quasi-permanente des forces armées françaises dans le golfe de Guinée mis en place depuis 1990. Elle vise deux objectifs majeurs : 1°) participer à la protection des intérêts français dans la zone ; 2°) participer à la diminution de l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée et notamment en aidant au renforcement des capacités des marines riveraines du golfe dans le domaine de la sécurité maritime.
(crédit : MOD UK)
(B2) Plusieurs bateaux de migrants sont arrivés sur la base de la Royal Air Force d’Akrotiri à Chypre (près de Limassol) a confirmé le ministère britannique de la Défense. Deux bateaux au moins (quatre selon certains informations) transportant une centaine de migrants ont ainsi débarqué sur le rivage d’une des deux enclaves de « souveraineté britannique » à Chypre.
L’asile à Chypre mais pas au Royaume-Uni ?
Mais pas question d’accorder l’asile aux ressortissants sur le territoire britannique « Nous avons un accord en place avec la République de Chypre depuis 2003 pour veiller à ce que les autorités chypriotes prennent des responsabilités dans de telles circonstances » a précisé un porte-parole du ministère de la Défense, ajoutant. « Notre priorité est (ailleurs) de s’assurer que tout le monde à bord va bien ».
Un statut pas si évident
Pourtant selon la presse britannique, la solution est loin d’être évidente. Le quotidien The Guardian raconte ainsi comment plusieurs dizaines réfugiés vivent aujourd’hui dans un espèce de no mans land, sans vraiment de statut. 21 réfugiés arrivés auparavant, ont été logés à Dhekelia (la seconde base britannique de l’ile, près de la « buffer zone » avec Chypre Nord), dans un endroit appelé Village Richmond, dans les anciens quartiers réservés pour les familles de militaires britanniques qui devaient être démolies. Un coin « broussailleux et isolé ». Ce groupe forme aujourd’hui un groupe de 67 personnes « avec les enfants qui y sont nés et les membres de la famille qui les ont rejoints plus tard ».
Chypre en première ligne ?
L’ile de Chypre a été plutôt épargnée jusqu’ici par les vagues de réfugiés venant de Syrie. Selon le HCR, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, plus de 2.000 Syriens sont arrivés depuis 2011. Seuls quelques uns ont reçu un statut de réfugié. Les autres n’ont qu’un statut de protection temporaire ou sont en attente de décisions sur leur statut.
L’île de Chypre est cependant le plus proche des territoires européens de la Syrie. Le nord de l’île (sous occupation turque) est très proche de la côte syrienne (de Lattaquié notamment) : à 60 milles nautiques environ. Tandis que les bases de souveraineté britannique – placées au sud de l’île – se trouvent un peu plus loin : Akrotiri est à 150 milles nautiques du port de Tartous en Syrie. Après l’Italie, la Grèce, la Bulgarie, l’ile chypriote pourrait bientôt devenir le lieu de débarquement de milliers de réfugiés.
(NGV)
Nécessité d’une approche intégrée
« Des événements comme celui-ci soulignent pourquoi il est important pour nous de développer une approche globale à la crise de la migration et de travailler avec nos partenaires internationaux pour fournir une aide humanitaire en Syrie et dans les pays voisins, de perturber les bandes de trafiquants et de traiter les causes profondes de l’instabilité qui amènent les gens à chercher une nouvelle vie ailleurs » souligne aussi le porte-parole du ministère britannique de la Défense.