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B2 Le Blog de l'Europe géopolitique. Actualités. Réflexions. Reportages
Updated: 10 hours 4 min ago

Les alliés confirment leur soutien financier aux forces de sécurité afghanes

Wed, 13/07/2016 - 12:42
(B2) Lors du Sommet de Varsovie, le Chefs d'Etat et de gouvernement ont rappelé leur engagement sur « le long terme » en Afghanistan. Engagement qui comporte deux aspects, militaire et financier. Alors que le prolongement de la mission de formation des forces de sécurité afghanes après 2016 est désormais acquis (lire : L’OTAN maintient un […]

Vicky Ford, la prêtresse de la liberté des armes semi-automatiques

Wed, 13/07/2016 - 10:50

Vicky Ford présente son rapport sur le contrôle des armes dans son bureau (crédit : Vicky Ford / Facebook)

(BRUXELLES2) Elle s’appelle Vicky Ford et est la rapportrice du rapport sur le contrôle des armes que s’apprête à voter la commission de l’Industrie aujourd’hui (cet après-midi).

Le Moins légiférer en guise d’idéologie

Cette députée de l’East England est une conservatrice pur jus. Elle pourfend le ‘Red Tape‘. Autrement dit : « moins on légifère, mieux c’est », « plus les individus et entreprises font ce qu’ils veulent, mieux c’est »… Sous ces termes, se cachent en fait l’idéologie du laissez-faire et de « loi du plus fort ». On a vu ce qu’un tel résultat produisait au niveau financier. L’eurodéputée entend reproduire le même schéma sur la législation sur les armes. Ce qui est plus que dangereux.

Une proposition intéressante

La Commission européenne a proposé en novembre une législation intéressante et assez ambitieuse, avec un objectif d’utilité publique (Lire : Un cadre plus strict sur la détention d’armes à feu proposé par la Commission). C’est assez rare pour être souligné. Cette proposition n’est sans doute pas parfaite. Mais elle part d’un constat assez juste. Les législations nationales sur la possession légale des armes sont fort différentes d’un pays à l’autre. A l’heure de l’ouverture des frontières, il faut resserrer les boulons, mettre fin à certaines dérives, interdire les armes d’assaut et armes semi-automatiques, rendre les désactivations d’armes plus efficaces dans tous les pays (la désactivation des armes dans certains pays est légère), soumettre les collectionneurs à un peu de contrôle et recenser de façon plus efficace les armes en circulation.

Le déclencheur Breivik

Une contexte du terrorisme, dans lequel est intervenue cette proposition, a fait immédiatement penser aux derniers actes commis à Paris. C’est vrai que certaines des armes utilisées dans ces attentats ont été acquises sur un marché « légal » ou « gris » (semi-légal), particulièrement florissant en Slovaquie et en République Tchèque, et non pas sur le marché « noir » (illégal). Ce qui motivait la législation ressortait davantage des différentes tueries commises avec des armes légalement acquises par des « loups solitaires », souvent jeunes. L’exemple type qui a fait réagir est l’attaque en Norvège commise par Anders Behring Breivik sur le camp d’été de la jeunesse du parti travailliste, il y a presque 5 ans, le 22 juillet 2011. Bilan : 77 morts. Breivik a utilisé des armes à feu semi-automatiques, dont un pistolet Glock 34. Il avait un permis de chasse et était membre d’un club de tir. De quoi faire réfléchir… (lire aussi : Massacres à l’arme semi-automatique… Pour se rafraîchir la mémoire).

Un certain consensus dans les Etats membres

Les Etats membres ont apporté certaines corrections à cette directive, en juin, avec un certain consensus. Quelques pays restent hostiles à cette législation : la Slovaquie et la République Tchèque, notamment, freinent des 4 fers. Une position plus que trouble, qui interpelle. Car la législation et l’application des règles de ventes d’armes de ces deux pays est réputée « plutôt lâche » pour reprendre les termes, d’un expert de la sécurité consulté par B2.

Des arguments d’apparence technique qui n’ont qu’un but

Les amendements présentés en commission (environ 1000) sont d’apparence technique, arguant du « bon sens ». Il ne faut pas se leurrer ! Leur objectif est bien de détricoter, au maximum, la proposition de la Commission. Par exemple, on modifie les critères de désactivation d’armes, patiemment négociés entre les différents Etats membres, de manière à les rendre plus laxistes. La rapportrice veut aussi remettre en cause le fait d’avoir une législation communautaire pour les collectionneurs, renvoyant à une législation nationale. Ce qui revient à annihiler toute réglementation (1).

Une eurodéputée sous la pression des lobbys d’armes

Sous un dehors « du bon sens », Vicky Ford cède, en fait, à (certaines) sociétés de chasse, à (quelques) porteurs d’armes et surtout aux revendeurs d’armes outre-manche, qui ont fait un énorme lobbying et une énorme pression (lire aussi : Le lobby des armes monte au créneau contre le renforcement de la législation). Face à cela, les partisans de l’ordre public, de la sécurité, des droits de l’Homme restent plutôt timides et silencieux. En tout cas, ils n’ont pas la même puissance de frappe (financière et médiatique) que les vendeurs d’armes. Entre quelques gros sous et la vie de quelques jeunes, Vicky Ford a choisi…

La campagne de Firearms United pour la liberté des armes semi-automatiques

Le joli hobby de quelques uns doit-il prendre le pas sur la sécurité publique

Les partisans des armes parlent de « sport ». Et certains clubs de chasse défendent cet « art ». On peut le comprendre avec des armes de précision qui tirent au coup par coup. Mais balancer à l’arme semi-automatique sur des cibles… n’est pas vraiment du sport. C’est un problème de société. Et il n’est pas interdit d’interdire à ce moment-là. Le petit plaisir, particulier, mortifère des uns, ne doit pas l’emporter sur l’intérêt de la société et la sécurité publique. Il y a beaucoup d’autres sports, plus relaxants, et moins nocifs à pratiquer. Un peu de marche en montagne, de la course à pied, de la voile, etc.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Dans certains pays, les collectionneurs d’armes sont soumis à une législation précise. Dans d’autres, c’est quasiment libre. Tout le monde peut se prétendre collectionneur et, du coup, acheter (pour collection) des armes.

Lire :

Massacres à l’arme semi-automatique… Pour se rafraîchir la mémoire

Wed, 13/07/2016 - 08:09

Cérémonie du souvenir en juillet 2015 (crédit : Twitter Jens Stoltenberg)

(BRUXELLES2) Sans remonter dans les années 1980, ces dix dernières années sont émaillées « d’incidents » qui font frémir. Le scénario semble toujours le même. Un individu, qui achète tout à fait légalement une arme, s’inscrit parfois dans un club de tir, s’en va commettre un véritable massacre, avec à l’arrivée, à chaque fois, un bilan qui se chiffre en un nombre de vies perdues important. Souvent des jeunes ! Le bilan de chaque tuerie équivaut à celui d’un attentat d’intensité ‘moyenne’.

Les lobbys d’armes qui prétendent qu’interdire certaines armes est une atteinte à la liberté individuelle, ou à la propriété, et qu’encadrer plus strictement le marché légal des armes n’aurait aucun poids sur les crimes commis commettent une lourde duperie. Il n’y a pas de droit à porter une arme, juste pour le plaisir en Europe. En revanche, il existe un droit à la sécurité publique.

Des armes acquises, tout à fait légalement, peuvent tout autant tuer que des armes acquises illégalement. Il n’y a pas que le marché illégal des armes qui alimente le crime. Les faits sont têtus. Plusieurs attaques à l’arme automatique ou semi-automatique ont été commises dans les dix dernières années en Europe, par des personnes, bien sous tous rapports (apparemment), ayant acquis tout à fait légalement leurs armes et enregistrées dans des clubs de tirs, bien souvent.

Une utilisation d’armes semi-automatique qui a été au paroxysme avec le cas Breivik en Norvège à l’été 2011. Les pays anglo-saxons et nordiques semblent plus atteints par cette vague (peut-être du fait du nombre d’armes qui sont en circulation). Mais, aucun pays ne semble à l’abri. C’est un problème qui ne doit pas être négligé aujourd’hui.

7 novembre 2007, Jokela (Finlande). Un jeune de 18 ans, Pekka-Eric Auvinen, surgit dans son lycée de Jokela. Il tire, tuant huit personnes (5 lycéens, 2 lycéennes et la proviseure du lycée) avant de se suicider d’une balle dans la tête. Une douzaine de blessés sont également relevés. Auvinen avait reçu son permis d’armes à feu quelques jours auparavant, en octobre, puis acheté un semi-automatique (SIG Sauer Mosquito calibre 22) et 500 cartouches de munitions. Il était un membre enregistré du Helsinki Shooting Club depuis le 31 août et avait assisté à une session de formation d’une heure.

23 septembre 2008, Kauhajoki (Finlande). Un incident similaire se déroule un an plus tard sur le campus de l’Université des Sciences appliquées de Seinäjoki. Un étudiant de 22 ans, Matti Juhani Saari, arrive masqué, tire au jugé, tuant dix personnes (8 étudiantes, 1 étudiant, 1 professeur) avec un pistolet semi-automatique Walther P22, avant de se tirer une balle dans la tête. L’assassin, là encore, était membre d’un club de tir local et avait obtenu, juste avant (août 2008) une licence pour un pistolet de calibre 22 (5,6 mm). Il avait même été interrogé la veille du massacre par la police après avoir diffusé une vidéo le montrant s’entraîner au tir, sans retrait de l’arme.

11 mars 2009, Winnenden (Allemagne). Rebelote, cette fois en Allemagne. Un étudiant de 17 ans, Tim Kretschmer, tire dans une école secondaire, le collège Albertville-Realschule (qu’il avait fréquenté un an plus tôt). Il est armé d’un pistolet semi-automatique Beretta 9 mm. Bilan : 15 morts (huit filles et un garçon, trois institutrices, un passant et deux vendeurs d’une concession automobile) + l’agresseur qui se suicide. Le père de Tim Kretschmer possédait légalement 15 armes à feu en tant que membre d’un club de tireurs d’élite local (Schützenverein). L’arme utilisée par Tim est retrouvée manquante dans ce stock, ainsi que plusieurs centaines de cartouches de munitions. Quatorze des armes à feu étaient tenus dans un coffre-fort, comme prévu. Mais le Beretta était dans la chambre à coucher. Une procédure pénale est engagée contre le père pour homicide par négligence. Un débat s’engage sur la nécessité de renforcer le contrôle des armes. Malgré le poids des clubs de tirs, cela aboutit à la création d’un registre national des armes (au lieu d’un enregistrement par Länder).

2 juin 2010, Cumbria (Royaume-Uni). Un tireur isolé, Derrick Bird, tue 12 personnes et en blesse 11 autres avant de se suicider. Un des pires actes criminels avec armes à feu de l’histoire britannique. Bird était titulaire d’armes à feu sous licence. Il a tiré un total d’au moins 47 balles au cours de la plupart des tirs (29 avec son fusil de chasse, 18 avec son fusil 22 long rifle). Il avait chez lui un véritable arsenal : plus de 750 balles de 22 mm, 240 balles de fusil de chasse.

9 avril 2011, Alphen aan den Rijn (Pays-Bas). Tristan van der Vlis, 24 ans, fait irruption dans le centre commercial Ridderhof, à environ 33 kilomètres au sud-ouest d’Amsterdam. Vêtu d’un gilet pare-balles, il tire. Bilan : sept morts (six sur le coup et un blessé décédé par la suite) + le tueur, et 16 blessés. L’auteur était membre d’une association de tir et possédait trois armes à feu : un semi-automatique Smith & Wesson M&P15-22, d’un pistolet Colt M1911 de calibre .45, et d’un revolver Magnum Taurus Raging Bull .44. Il présente des antécédents de problèmes psychologiques et psychiatriques (notamment la schizophrénie paranoïde). L’évènement aux Pays-Bas sème l’émotion. Le Premier ministre est alors, Mark Rutte, toujours à la tête du gouvernement.

22 juillet 2011, Utøya (Norvège). Anders Behring Breivik fait irruption dans le camp d’été de la jeunesse du parti travailliste. Armé d’un pistolet semi-automatique (un Glock 34 avec un magasin de 17 balles), d’un fusil semi-automatique Ruger Mini-14 et de quelque 3000 cartouches, il va parcourir le camp semant la mort au passage. Il tire 121 fois. Bilan : 69 morts et plus d’une centaine de blessés. La plupart sont très jeunes : de 14 à 19 ans. C’est une partie de la jeunesse norvégienne qui est fauchée. Ils s’ajoutent aux 8 morts commis par le même individu dans un attentat à la bombe contre un bâtiment abritant le siège du parti travailliste à Oslo (le dirigeant du parti, Jens Stoltenberg, l’actuel secrétaire général de l’OTAN, est heureusement absent). Breivik avait un permis de chasse et était membre d’un club de tir.Il avait un permis de chasse et était membre d’un club de tir.

(NGV)

L’opposition OTAN-UE appartient au passé. La France doit être plus présente à l’OTAN (général Mercier)

Tue, 12/07/2016 - 11:02
(B2) Ancien chef d'état-major de l'armée de l'Air, le général Denis Mercier est aujourd'hui commandant de la Transformation de l'Alliance (ACT). Un des postes les plus emblématiques de l'Alliance Atlantique puisqu'il est en charge du suivi du plan de réactivité et de l'avenir de la réponse euro-atlantique. B2 a pu le rencontrer en marge du […]

Carnet (11.07.2016). Formation militaire (rapport). Plan d’action maritime (suivi). Frontex (jobs). EUNAVFOR Med (Allemagne). Opex (Italie). Slovénie (budget). Royaume-Uni (Missiles, avions de patrouille). Portugal (véhicules blindés). CHOD belge....

Mon, 11/07/2016 - 20:30
(B2) Parus récemment : La Chine, un partenaire en puissance pour la sécurité internationale * L’aide humanitaire européenne au Congo : pas toujours bien évaluée * Navire suspect à l’horizon ! José-Manuel Barroso se paie une pantoufle en diamant aux dépens de l’Europe (maj2) Qui participera à la présence avancée de l’OTAN à l’Est ? […]

La Chine, un partenaire en puissance pour la sécurité internationale

Mon, 11/07/2016 - 14:00
(B2) Le prochain sommet UE-Chine, qui se tient à Pékin les 12 et 13 juillet, sera dominé par les questions économiques. Mais la dimension sécuritaire ne devrait pas être absente, comme en témoigne l'agenda (voir encadré) et la Stratégie conjointe proposée récemment par la Commission européenne (1). La dernière communication de la Commission européenne sur la […]

L’aide humanitaire européenne au Congo : pas toujours bien évaluée

Mon, 11/07/2016 - 11:30
(BRUXELLES2) La Cour des comptes européenne a rendu, lundi 4 juillet, un rapport très balancé sur l’aide humanitaire européenne dans la région des Grands Lacs africains. Si la gestion de l'aide est « plutôt efficace », il y a aussi certaines « faiblesses », particulièrement dans la sélection et le suivi des projets. Et il faudrait un […]

Navire suspect à l’horizon !

Mon, 11/07/2016 - 10:25

les équipes d’abordage finlandaise et allemande interpellent les suspects (crédit : EUNAVFOR Med)

(BRUXELLES2) Les équipes de l’opération européenne de surveillance en mer ont intercepté samedi (9 juillet) un petit bateau avec trois passeurs suspects à bord en Méditerranée, annonce le QG de l’opération Sophia à Rome.

Le petit bateau, en bois, avait été repéré, à 60 km environ des côtes libyennes, par l’avion patrouilleur luxembourgeois Merlin III SW3. L’alerte a alors été donnée au Garibaldi, le navire amiral qui dirige en mer les opérations (EUNAVFOR MED). Le navire allemand WERRA s’est alors dirigé vers le sud pour aller intercepter le bateau suspect avec des passeurs. Tandis que le HMS Enterprise de la British Royal Navy navire se plaçait entre le bateau et les eaux territoriales libyennes, lui interdisant ainsi toute échappatoire.

Hélicoptères et HMS Enterprise à la rescousse

Les deux hélicoptères italiens de bord du Garibaldi, l’AB212 et le SH90, ont assuré le contrôle en l’air tout au long de l’opération tandis que sur l’eau les équipes d’abordage finlandaise à bord de deux RIHBs allemands, interceptaient le skiff avec les trafiquants présumés. Cela a été chose faite à 10h30 du matin. Les 3 suspects ont été ramenés à bord du navire de soutien allemand, le Werra. Ils ont embarqué également les 146 migrants sauvés par le patrouilleur de la marine italienne Borsini (P-491) qui participe à l’opération nationale Mare Sicuro.

Des preuves concrètes de complicité

Le canot avait été surpris en train d’accompagner, au petit matin un bateau pneumatique, avec 146 personnes migrants à bord. « Il l’avait escorté dans les eaux territoriales libyennes puis en dehors de celles-ci » raconte un officier de la Bundeswehr. Un des marins du skiff a même été filmé en train de prendre « pied à bord du bateau de migrants. Puis il est remonté sur le skiff plus tard ». Ce qui prouve qu’il n’était pas là par hasard… Tout cela a été observé et ‘documenté’ tant par l’avion de patrouille maritime que par l’hélicoptère de bord et le navire. Autant dire que la suspicion de complicité de trafic est plutôt patente. Ces preuves (photos, videos), seront très utiles lors du passage devant le juge (en Italie normalement).

Commentaire : si ce n’est pas la première fois que des suspects sont interpellés, d’ordinaire ces interpellations étaient faites discrètement. Les Européens d’EUNAVFOR Med préféraient parler de « signalement » aux autorités italiennes. Il s’agissait le plus souvent de passeurs qui se trouvaient dans les bateaux de migrants ou réfugiés. Lors de cette arrestation en mer, on ne cache plus ce qui reste l’objectif primaire de l’opération : briser le ‘business model’ des passeurs. La résolution de l’ONU autorisant expressément l’arrestation des suspects aide à mettre en place une opération plus robuste.

(NGV)

José-Manuel se paie une pantoufle en diamant aux dépens de l’Europe

Sun, 10/07/2016 - 23:55

JM Barroso devant le tribunal de Luxembourg (crédit : G. Pastor)

(B2) Un an et demi la fin de ses fonctions, l’arrivée de José-Manuel Barroso, l’ancien président de la Commission européenne (de 2004 à 2014), comme directeur (non exécutif) et conseiller chez Goldman Sachs est un signe d’une certaine déliquescence morale voire mentale.

L’ancien président de la Commission européenne n’est cependant pas désargenté. Il touche une indemnité « transitionnelle » de près de 15.000 euros (60% de son ancien traitement) durant 3 ans (1), prélevée sur le budget européen. Et il devrait toucher à partir de 65 ans une pension d’environ 40% de son salaire de commissaire. C’est logique et pas contestable. Ce qui l’est moins c’est de rechercher un nouveau job chez un employeur plus que douteux au plan moral dans une entreprise qui n’a pas vraiment bonne presse. Aller chez Goldman Sachs n’est pas vraiment aller travailler dans une ONG ou une fondation à but non lucratif.

Le traité (article 145) prévoit d’ailleurs une certaine « délicatesse » dans l’acceptation de fonctions

« Les membres de la Commission (…) prennent, lors de leur installation, l’engagement solennel de respecter, pendant la durée de leurs fonctions et après la cessation de celles-ci, les obligations découlant de leur charge, notamment les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation, après cette cessation, de certaines fonctions ou de certains avantages. »

Les institutions européennes doivent prendre le taureau par les cornes et appliquer de façon implacable les règles prévues par le Traité européen, notamment prononcer la démission d’office, ce qui entraîne la suppression de l’indemnité transactionnelle et prononcer également la suppression du droit à pension. Elles ont la possibilité. Elles doivent en avoir le courage

En cas de violation de ces obligations, la Cour de justice, saisie par le Conseil, statuant à la majorité simple, ou par la Commission, peut, selon le cas, prononcer la démission d’office dans les conditions de l’article 247 ou la déchéance du droit à pension de l’intéressé ou d’autres avantages en tenant lieu. »

La sanction pourrait paraître sévère. Mais elle est à la hauteur de l’incartade menée par l’ancien Premier ministre portugais. En ces temps difficiles pour l’Europe, Barroso démontre ainsi aux yeux de tous à la fois sa cupidité et son peu de sens politique. Elle jette un sérieux doute sur ses convictions européennes. Ce qui l’intéresse n’est pas le sens de l’Europe mais un petit intérêt privé.

(NGV)

(1) Un nouveau règlement intervenu en février 2016 a ramené cette période à 2 ans, mais cette réduction n’est pas applicable (si j’ai bien compris) aux anciens commissaires. La Commission européenne et les Etats membres doivent désormais réfléchir à modifier aussi le règlement intérieur pour inclure dans la démission d’office la prise de fonctions dans des entreprises privées multinationales.

Lire :

 

Une défense européenne autonome : c’est non. Un tournant dans la doctrine française

Sun, 10/07/2016 - 22:07
(B2 à Varsovie) A la fin du sommet de l'OTAN, le président français François Hollande a opéré un tournant dans la position française. Répondant à une question d'un journaliste sur la nécessité de doter l'Union européenne d'un QG militaire, il clot ce chapitre d'une défense autonome de l'Union européenne réservant la fonction militaire à l'Alliance. […]

La main tendue de l’OTAN à la Russie

Sun, 10/07/2016 - 10:00
(B2 à Varsovie) « Nous sommes unis ». C’est le message qu’on voulu porté les Chefs d’Etat et de gouvernement de l’Alliance atlantique lors de leur rencontre au sommet, les 8 et 9 juillet, dans la capitale polonaise. Unis face à la Russie pour lui dire 'stop' mais aussi pour retisser les fils du dialogue avec Poutine. […]

Qui participera à la présence avancée de l’OTAN à l’Est ?

Sat, 09/07/2016 - 07:44

(crédit : US Gov)

(BRUXELLES2 à Varsovie) L’OTAN vient d’annoncer officiellement, ce qui était préparé depuis plusieurs mois : le renforcement de sa présence à l’Est, sous la forme de quatre bataillons prépositionnés dans les quatre pays, jugés les plus fragiles : les pays baltes et la Pologne. Le sommet de Varsovie, qui a commencé hier (8 juillet) et se poursuit ce samedi (9 juillet), a été l’occasion pour les différents pays de l’Alliance d’annoncer leur participation. Qui va participer ? Dans quel pays ? Sous quel commandement ?

Quatre bataillons avec 4 pays leaders

La « présence avancée » (Enhanced Forward Presence ) sera composée de quatre bataillons « robustes », dotés d’une « certaine autonomie », déployés, dans les trois pays baltes et la Pologne. Ils devraient être opérationnels dès l’année prochaine, en 2017. La composition de chaque bataillon sera multinationale et assurée par rotation de six mois. Mais un pays assurera le rôle de nation-cadre, assurant le commandement et fournissant l’essentiel de l’effectif : l’Allemagne en Lituanie, le Canada en Lettonie, le Royaume-Uni en Estonie et les Etats-Unis en Pologne pour la première période. Chaque bataillon comprendra environ 1000 hommes (combattants, commandement et soutien), l’effectif pouvant varier selon les saisons et les pays. En tout, 4000 hommes. Une quasi-présence permanente qui ne remet pas en cause les accords OTAN-Russie, jure-t-on à l’Alliance. Mais cette présence « n’a pas de durée limitée. Elle durera autant que nécessaire » a précisé vendredi soir lors de sa conférence de presse, Jens Stoltenberg, le secrétaire général de l’Alliance.

La Pologne choyée avec une brigade blindée US

Ce renforcement est accentué par le positionnement, « dès l’année prochaine », d’une brigade blindée américaine en Pologne. Cette brigade comportera environ 3200 hommes. Elle ne sera pas basée en Pologne mais ses effectifs assurés par rotation (1). Elle disposera en revanche, d’équipements prépositionnés : 1200 véhicules (dont 25% de tanks) (2). Une force qui s’ajoutera au détachement d’aviation présent sur la base aérienne de Łask, où les Américains maintiennent « en continu, par rotation, du personnel et des avions ». « Quand je suis arrivé ici il y a cinq ans, j’avais promis d’accroître notre engagement envers la sécurité de la Pologne. C’est exactement ce que nous avons fait » a déclaré le président américain lors d’une rencontre avec son homologue polonais A. Duda. La Pologne « va voir une augmentation (dans le cadre) de l’OTAN de personnel américain et de l’équipement le plus moderne. Nous respecterons notre obligation de défense commune de l’article 5 » (3).

Qui va fournir les effectifs

Bataillon basé en Lituanie : nation-cadre = Allemagne

+ Les Pays-Bas devraient envoyer environ 150 militaires en Lituanie, aux côtés des Allemands. La Défense néerlandaise a une coopération étroite avec la Bundeswehr allemande surtout en matière de l’armée de terre.

+ La Belgique devrait envoyer également une compagnie, soit au maximum 200 militaires, a précisé le ministre de la défense, Steven Vandeput. Reste maintenant « à étudier les détails pratiques avec nos partenaires et avec l’état-major de la Défense » a-t-il ajouté, selon Belga. Cette participation fera partie du « dossier des opérations militaires belges en 2017 ».

+ La France devrait envoyer à la rotation suivante (en 2018) une compagnie (environ 150 hommes), selon nos informations.

Bataillon basé en Lettonie : nation-cadre = Canada. Environ 450 hommes, selon le chef d’Etat-major canadien, le général Jonathan Vance.

Bataillon basé en Estonie : nation-cadre = Royaume-Uni. Environ 500 hommes a annoncé le ministre de la Défense, Michael Fallon, à son arrivée à Varsovie.

+ France : une compagnie (env. 150 hommes) en 2017

+ Danemark : un maximum 200 hommes, une contribution qui doit être encore approuvée à Copenhague. « Il ne doit y avoir aucun doute que la sécurité des alliés de l’Est, préoccupe le Danemark » a expliqué Peter Christensen, le ministre de la Défense. « Nous avons la plus grande solidarité avec nos amis baltes, et il est très important que nous montrions la cohésion et la solidarité de l’OTAN ».

Bataillon basé en Pologne : nation-cadre = Etats-Unis. Environ 1000 hommes a annoncé le président américain.

+ Royaume-Uni : 150 hommes

Autres contributions

L’Italie a promis une compagnie de 150 hommes

La Norvège a décidé une contribution d’une compagnie mécanisée d’environ 200 militaires — « ou d’une unité d’une autre arme de taille similaire » pour une période de six mois en 2017, a annoncé le gouvernement.

Certains pays n’ont pas encore confirmé leur participation ou le feront plus tard

La Turquie devrait participer lors de la seconde rotation, selon un confrère turc, mais les conditions de cette participation ne sont pas précisées.

L’Espagne attend que le gouvernement définitif soit constitué pour annoncer sa participation. Le président en fonction, Mariano Rajoy, s’est montré optimiste. « J’espère pouvoir annoncer une contribution espagnole rapidement. »

Le Portugal ne prévoit pas de s’engager sur le flanc Est mais plutôt vers la Méditerranée. L’opération européenne EUNAVFOR Med et celle de l’Alliance « vont évoluer ». Le Portugal « sera alors prêt à participer pour combler les besoins » souligne le ministre portugais de la Défense, Azeredo Lopes.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Les Etats-Unis disposent de deux unités « permanentes » en Europe : l’une basée en Italie (173rd Airborne Brigade), l’autre en Allemagne (2nd Cavalry Regiment) selon Stars & Stripes.

(2) Ces équipements seront prépositionnés dans plusieurs bases en Pologne. Un mémorandum d’accord a été signé en 2015 entre Polonais et Américains : Ciechanów, Choszczno, Drawsko Pomorskie, Łask, Skwierzyna.

(3) La Pologne va attribuer son contrat de défense anti-missiles à l’Américain Raytheon avec des Patriot. Mais cela n’a rien à voir sans doute…

N°41. La coalition militaire contre Daesh

Sat, 09/07/2016 - 06:02
(B2) Face à l'offensive de l'organisation de l'état islamique (Daesh) en Irak, une coalition arabo-occidentale s'est (re)formée en 2014 dans ce qui est appelée la seconde guerre civile (ou guerre du Levant). Elle a ensuite été peu à peu étendue à la Syrie. Cette coalition de 66 membres, dirigée par les États-Unis, a trois volets essentiels : 1° […]

La déclaration de Varsovie : un tournant dans les relations entre l’UE et l’OTAN

Fri, 08/07/2016 - 20:09
(B2 à Varsovie) La déclaration conjointe OTAN-UE, signée vendredi 8 juillet par Jens Stoltenberg, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk en amont du Sommet de Varsovie, veut donner « un nouvel élan et une nouvelle teneur » au partenariat stratégique entre les institutions. C'est une « décision historique » qui favorisera une coopération étroite entre l'Alliance et l'Union européenne, a […]

Le message d’Obama aux Européens à Varsovie : le monde a besoin de vous

Fri, 08/07/2016 - 15:55
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Au Conseil des ministres des Affaires étrangères le 18 juillet 2016

Fri, 08/07/2016 - 08:50
(B2) Les ministres se retrouvent, lundi (18 juillet), pour leur dernière réunion avant la pause estivale avec un agenda consacré en partie à l'Amérique latine, à la Chine, aux migrations et à la stratégie globale. Agenda pour l'instant assez cadré. L'Amérique latine, Cuba et Venezuela Le Conseil devrait démarrer par une discussion sur l'Amérique latine, […]

Les budgets de défense de l’OTAN vont augmenter, un peu, en 2016

Fri, 08/07/2016 - 06:00
(B2) Selon une première estimation réalisée pour l'OTAN, les alliés (hors USA - européens et Canada) vont augmenter les dépenses de défense de 3 % en 2016 soit un montant supplémentaire de 8 milliards $ pour l'Alliance (en prix 2010). Avec une moyenne légèrement en hausse à 1,46% signale la doxa officielle. Ce chiffre doit […]

Pour notre liberté et pour la vôtre. Duda entame les hostilités

Thu, 07/07/2016 - 22:05

Duda au ‘Warsaw Summit Experts’ (crédit : présidence polonaise)

(BRUXELLES2 à Varsovie) Dans une adresse, prononcée aujourd’hui (7 juillet) à devant le Forum ‘Warsaw Summit Experts’, le président de la République polonaise Andrzej Duda n’a pas fait dans la dentelle, défendant le rôle spécifique de l’OTAN — « NATO in Defence of Peace ». Mettant en avant « l’agression de la Russie contre l’Ukraine (qui) a dévasté l’ordre international que nous connaissions », il a inauguré en quelque sorte avant l’heure le sommet de l’OTAN qui se déroule vendredi et samedi dans la capitale polonaise.

Faire face à une Russie qui veut diviser le monde en zones tampons

Même si la communauté internationale a condamné cette agression, « tant que le statu quo ante n’a pas été rétabli, nous devrons faire face aux menaces à la paix émergeant des efforts visant à diviser le monde en zones tampons » a-t-il souligné.

Plus jamais des régimes autoritaires

« Nous avons besoin d’une action collective pour la sécurité commune afin que le passé — quand les Etats démocratiques ont péri l’un après l’autre aux mains des envahisseurs autoritaires — ne se répète jamais ». Une allusion très claire à l’occupation soviétique qu’ont subie la Pologne et les autres pays d’Europe orientale.

L’élargissement de l’Alliance

L’OTAN est « l’Alliance de défense le plus efficace dans l’histoire » a souligné Duda, vantant les mérites de l’élargissement « pour inclure des nations reliées par la même aspiration: garantir la paix à son propre peuple et ceux de leurs alliés en adhérant à l’Alliance ». Ce qui correspond, a-t-il rappelé, aux « bannières portées par les soldats polonais dans le passé », qui affichaient clairement : « Pour notre liberté et pour la vôtre » (NB : i, motto adopté par les légions polonaises présentes dans les armées de Napoléon (1)).

Une présence permanente de l’OTAN à l’Est

« Une paix durable en Europe dépend aujourd’hui d’une présence de l’OTAN permanente dans les pays d’Europe centrale et orientale » a-t-il conclu, soulignant ainsi que les quatre bataillons établis dans les pays baltes et en Pologne était bien un embryon de présence permanente.

Commentaire : Les pieds dans le plat

Depuis plusieurs semaines, les diplomates à l’Alliance s’évertuent à démontrer le caractère « rotationnel » du dispositif plutôt que son aspect permanent, à souligne combien tout ce dispositif est très défensif et ne nuit pas à la Russie… Il fallait compter sur un Polonais (surtout du PiS) pour casser l’ambiance. Dans l’agit-prop, les Polonais sont un peu des spécialistes. La donne du sommet est donc lancée : c’est un sommet anti-Russie.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Télécharger le discours (anglais)

Lire aussi : Le sommet de l’OTAN veut faire face aux menaces de l’Est comme du Sud

(1) Le discours en anglais mentionne « For Your Freedom and Ours ». Sauf, erreur de ma part, le slogan affiché par les soldats polonais était l’inverse.

Une naissance à bord du Werra

Thu, 07/07/2016 - 20:42

(crédit : Bundeswehr / EUNAVFOR Med)

(BRUXELLES2) Décidément les navires allemands qui participent à l’opération maritime européenne en Méditerranée aiment donner la vie. C’est un garçon qui a ainsi vu le jour hier (6 juillet) à 18h32, à bord du Werra, le navire auxiliaire qui participe à l’opération EUNAVFOR Med, alias Sophia.

Parmi tous les migrants qui ont été récupérés ces derniers jours, les marins allemands ont, en effet, porté secours une femme enceinte. Lors du trajet vers l’Italie, elle a donné naissance à un bébé de 2,5 kg, précise-t-on au QG d’EUNAVFOR. « L’accouchement s’est passé de façon naturelle » avec « l’assistance du médecin de bord ». Selon la formule consacrée, « la mère et l’enfant sont en bonne santé ».

C’est ainsi la seconde naissance à bord d’un navire de la Bundeswehr. On se souvient qu’il y a presque un an, le 24 août, naissait la petite Sophia, sur la frégate « Schleswig-Holstein ». Une Sophia qui a donné son nom à l’opération qui a, depuis, été rebaptisé « EUNAVFOR MED / Sophia ».

On ne connait pas encore le nom du petit garçon et s’il lui donnera, lui aussi, son prénom à une opération européenne…

(NGV)

Lire :

 

Carnet (07.07.2016). EUAT Afghanistan (ébauche). COPS (agenda). Délégations (Ukraine, Fyrom). SEAE (nomination). Argentine (PESC). Royaume-Uni (Véhicules blindés). Belgique (modernisation F-16). Rôle 1 et 2 (appel d’offre). Slovénie (ESA). Israël ...

Thu, 07/07/2016 - 20:30
(B2) Parus récemment : Le mandat d’EUPOL Copps et EUBAM Rafah prolongé d’un an * N°39. Le bouclier anti-missiles de l’OTAN Le Quartet pessimiste sur une solution au conflit israélo-palestinien * Le Brexit en arrière cour de toutes les discussions. Une déclaration du Hilton * Le sommet de l’OTAN veut faire face aux menaces de […]

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