(B2) Après l’accident de Séville, le 9 mai (lire : Crash d’un A400M à Séville), une série de tests ont été faits pour découvrir l’origine du problème.
Apparemment une anomalie du logiciel, mal chargé (ou programmé), commandant les moteurs a été détectée et l’erreur corrigée (lire : La ligne continue ! Premier essai en vol d’un A400M depuis le crash + ci-dessous).
Six semaines après l’accident, les livraisons de l’appareil militaire de transport européen ont donc repris. Et le constructeur a confirmé vendredi (19 juin), Airbus Defence and Space être « sur le point de reprendre les livraisons de l’A400M d’Airbus. La veille (18 juin), le régulateur espagnol de l’aviation (la DGAM) avait levé « toutes les restrictions de vol restant sur de nouveaux avions de production ».
Le septième avion pour la France
Aussitôt la Direction générale de l’armement (DGA) a donc pu annoncer « avoir « réceptionné » le septième exemplaire de série de l’avion de transport militaire A400M Atlas destiné à l’armée de l’air ». L’appareil porte le numéro de série MSN19. Et il est amélioré par rapport aux précédents. « En plus des capacités déjà disponibles sur les appareils précédents, le MSN19 dispose d’une première capacité de largage de parachutistes en chute libre par la rampe arrière de l’appareil. »
Le treizième avion pour le constructeur et donc attendus prochainement
Il s’agit du treizième avion de série livré sur les 174 commandés. Six ont déjà été livrés à la France, ainsi que deux à la Turquie, deux au Royaume-Uni, un à l’Allemagne et un premier appareil à l’export (à la Malaisie) en mars 2015.
Le plan de production pour l’année est toujours « en cours d’examen après l’accident » indique-t-on chez l’avionneur. Mais celui-ci « vise toujours la livraison de au moins 13 avions en 2015, et jusqu’à 4 de plus sous réserve des résultats d’essais en vol cet été. Deux avions qui attendaient la livraison au moment de l’accident vont être livrés dans les quelques jours et un certain nombre d’autres devraient suivre dans les prochaines semaines ».
(NGV)
Le message de Airbus le 3 juin, détaillant la panne
« Airbus Defence and Space has sent an Accident Information Transmission (AIT) yesterday evening (2 June) as an update to the Alert Operator Transmission (AOT) of last 19 May to all operators of the A400M. This AIT informs that the DFDR (digital flight data recorder) and CVR (cockpit voice recorder) readouts have been successfully completed and that preliminary analysis has been conducted by CITAAM with representatives from Airbus Defence and Space providing technical advice.
CITAAM confirmed that engines 1, 2 and 3 experienced power frozen after lift-off and did not respond to the crew’s attempts to control the power setting in the normal way, whilst engine 4 responded to throttle demands. When the power levers were set to “flight idle” in an attempt to reduce power, the power reduced but then remained at “flight idle” on the three affected engines for the remainder of the flight despite attempts by the crew to regain power. This statement is consistent with those three engines being affected by the issue addressed with our AOT.
Preliminary analyses have shown that all other aircraft systems performed normally and did not identify any other abnormalities throughout the flight. Accordingly, Airbus Defence and Space does not have any additional specific recommendations beyond those specified in our AOT of May 19th. »
(BRUXELLES2 – exclusif) Le dispositif de commandement de l’opération européenne en Méditerranée contre les trafiquants d’êtres humains (EUNAVFOR Med) se dessine. Et B2 peut ainsi lever le voile sur ce dispositif qui devrait être annoncé lundi.
Le franco-italien aux commandes
Aux côtés du vice-amiral Enrico Credendino (annoncé en avant-première sur le Club : Le chef d’opération EUNAVFOR Med bientôt nommé. Son nom proposé. Biographie), qui commandera l’opération, on devrait trouver un Français bien connu des lecteurs de B2 : le contre-amiral, Hervé Bléjean. Dernier commandant de la Jeanne (d’Arc), il a commandé la force anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) de décembre 2013 à avril 2014 à bord du TCD Siroco. Il assure aujourd’hui la fonction de l’autorité de coordination des relations internationales pour l’Etat-Major de la marine. Il a été auditeur de la 62e session de l’IHEDN. Il pourrait passer bientôt vice-amiral.
Etat-Major : à Rome
L’Etat-major d’Opération (OHQ) devrait être situé à Rome, sur l’aéroport militaire de Centocelle, et non colocalisé sur la base de Practica di Mare de la Guardia Di Finanza, qui loge l’opération Frontex, ou au MRCC de Rome des Gardes-Côtes, comme on aurait pu le croire un moment. A cela un explication, ou plutôt deux. D’une part, il s’agit de bien distinguer les deux opérations – l’une est civile – avec des moyens militaires – à vocation de sauvetage et secours en mer, l’autre militaire et policière à objectif de lutte contre les trafiquants (même si les interactions entre les deux opérations existeront). D’autre part, l’OHQ « fléché » et agréé pour les opérations européennes est celui de Centocelle.
Commandement tactique italien
Le commandant tactique, de la force déployée en mer et dans les airs reviendra à un Italien. Ce qui confirme nos dernières informations d’un « doublé italien ». Le commandant de la force en mer devrait être selon nos informations, le contre-amiral Andrea Gueglio, qui commande le second groupement naval italien, basé à Tarente. Il devrait officier à bord du porte-aéronefs Cavour (D-550), le navire-amiral de la marine italienne, qui pourrait être le FHQ de l’opération.
Moyens de renseignement
L’opération bénéficiera de moyens apportés par les différents pays en observation, en renseignements et en analyse. Les Français devraient ainsi fournir un avion de patrouille maritime (type Atlantic 2 ou Falcon) ainsi que des « produits finis » de renseignement provenant de différentes sources (aériennes, maritime, sous-marine…). Les Belges devraient profiter de la présence du Godetia sur place pour fournir également du renseignement. Les Luxembourgeois devraient mettre à disposition un appareil Swearingen Merlin IIIC du même type et de la même société (CAE Aviation) que celui mis à disposition d’EUNAVFOR Atalanta (lire : Les avions luxembourgeois. Ils sont de retour…). Etc.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Lire aussi : EUNAVFOR Med lancée lundi. Une opération grandes oreilles tout d’abord
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(BRUXELLES2) Sauf surprise de dernière minute, l’opération européenne de lutte contre les passeurs et trafiquants de clandestins en Méditerranée (EUNAVFOR Med) va être lancée le 22 juin, par les ministres des Affaires étrangères de l’UE, mais uniquement dans sa phase 1 (comme annoncé dans notre édition « Pro » B2 Club, lire : L’opération EUNAVFOR lancée en phase 1 uniquement).
Du renseignement et de l’information
La phase 1 concerne uniquement le renseignement et échanges d’information. Elle ne nécessite donc pas de résolution du Conseil de sécurité des Nations-Unies ni d’invitation du gouvernement libyen. Deux décisions qui n’ont pu être obtenues à temps (ce qui était une gageure très difficile à atteindre). L’arraisonnement en haute mer de navires suspects et encore plus la pénétration dans les eaux territoriales libyennes est donc remis à plus tard. Mais tous les moyens de surveillance, « d’intelligence », d’analyse vont être employés assure-t-on du côté des militaires : des drones aux satellites en passant par les avions de patrouille maritime, voire des Awacs, jusqu’aux sous-marins, aux navires de patrouille équipées de toutes les possibilités d’écoutes (téléphoniques, radars, etc.).
Une décision sans débat
Pour éviter tout débat de dernière minute, au plan politique, l’accord va être entériné entre ambassadeurs et au sein du comité militaire. Il reste encore un certain nombre de détails à résoudre dans les derniers jours. Mais tout devrait être prêt d’ici dimanche. Ce qui permettra alors aux ministres d’entériner le lancement, sans discussion, en « point A » dans le jargon européen, lors de leur réunion à Luxembourg.
Un pari gagné pour Mogherini… et pour Renzi
Quoi qu’il en soit La Haute représentante de l’UE, l’Italienne Federica Mogherini, aura ainsi gagné son pari : lancer une opération navale militaire en Méditerranée pour manifester la solidarité européenne en matière de lutte contre les trafiquants aux côtés de l’opération civile coordonnée par l’agence Frontex qui a un objectif plus clairement affirmé de secours et sauvetage en mer des migrants (lire notamment : Le sauvetage de milliers de migrants par les marines européennes continue). Elle offre à Matteo Renzi, le Premier ministre italien, de brandir une victoire. Car sur la question de la relocalisation des migrants, c’est beaucoup plus compliqué. Et les débats sont là beaucoup plus ardus qu’en matière militaire.
Une phase 1 à durée indéterminée ?
Reste à savoir combien de temps va durer la phase 1. Et, là est toute l’ambiguité – et le pari sur l’avenir de l’opération. Selon les experts militaires, elle devrait durer au minimum plusieurs semaines, au moins jusqu’à septembre, date prévue pour la pleine capacité opérationnelle de la mission. D’ici là, il faudra arracher aux Libyens et aux Russes leur accord, condition principale pour obtenir le feu vert du Conseil de sécurité à la seconde phase. Mais la présence dans les eaux territoriales libyennes et encore plus la possibilité d’y neutraliser des navires parait loin d’être acquise.
(Nicolas Gros-Verheyde)
lire aussi sur Le Club (édition pro de B2 Pro) : L’opération EUNAVFOR lancée en phase 1 uniquement
Lire sur le sujet :
(B2) 21 millions d’euros ont débloqués par la Commission européenne pour « venir en aide aux populations du Nigeria et des pays limitrophes qui sont victimes des violences commises par Boko Haram » a annoncé, ce jeudi (18 juin), le commissaire européen chargé de l’aide humanitaire, Christos Stylianides, qui est actuellement en visite au Nigeria.
1,7 millions de personnes déplacées
Le conflit entamé avec Boko Haram a provoqué le « déplacement de plus de 1,7 million de personnes. Bon nombre d’entre elles vivent dans des conditions précaires dans d’autres régions du Nigeria et dans les pays voisins où elles ont fui. » a mis en évidence le commissaire.
Un problème d’accès aux populations
Stylianides s’est montré inquiet sur l’accès aux victimes. « L’accès est limité dans de nombreuses zones, notamment le long du lac Tchad. Il faut faire tout ce qui est en notre pouvoir pour permettre aux organisations humanitaires d’être sur place pour aider les populations qui en ont besoin. » L’inquiétude était partagée notamment par les organisations humanitaires. Le président du CICR, Peter Maurer, s’en était ému, lors de son passage à Bruxelles (lire : La Syrie, un exemple de ce qui va mal dans un conflit (P. Maurer)).
123 millions débloqués en 2015
De cette enveloppe, 12,5 millions € serviront à relever les défis humanitaires (eau potable, nourriture, abris, soins de santé et une protection) au Nigeria et 8,5 millions à aider les réfugiés nigerians au Niger, au Cameroun et au Tchad. Cette nouvelle aide s’ajoute à l’aide d’urgence déjà engagée pour aider les populations les plus vulnérables frappées par l’insécurité alimentaire et la malnutrition au Nigeria et dans les pays limitrophes. Plus de 123 millions en 2015 et 107 millions € en 2014 ont été débloqués pour venir en aide aux populations au Nigeria, au Tchad, au Cameroun et au Niger.
(NGV)