Des chiffres destinés aux candidats aux prochaines élections (dont Nicolas Sarkozy et bien d’autres).Les six pays les plus développés n’accueillent que 2,1 millions de réfugiés, souligne un rapport de l’ONG d’Oxfam. C’est l’occasion de passer en revue non seulement la réalité des flux migratoires mais aussi les insuffisances de l’aide au développement.
Les 6 pays les plus riches de la planète participent très peu à l’accueil des réfugiés dans le monde, dont une grande partie trouve refuge dans les pays en développement limitrophes. Comment remédier à cette situation aussi déplorable que bien connue même si insuffisamment connue. Le commissaire au Développement Neven Mimica rappelle la doctrine de la Commission européenne, du simple bon sens. Mais il n’existe aucune solution durable aussi longtemps que l’image, que l’opinion publique des pays développés a de l’immigration, n’est pas radicalement modifiée.
Les États-Unis, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et le Japon pèsent à eux six plus de 50% de l’économie mondiale. Mais selon une analyse (cf. Pour en savoir Plus) publiée le 18 juillet par Oxfam, ces grandes économies participent seulement à l’accueil de 9% des réfugiés à l’échelle mondiale, soit 2,1 millions de personnes.
A l’inverse, le rapport de l’ONG souligne la participation des pays tels que Jordanie, la Turquie, le Pakistan, le Liban, l’Afrique du Sud et le Territoire palestinien occupé, qui pèsent pour moins de 2 % dans l’économie mondiale, mais accueillent 50 % des réfugiés, soit 12 millions de personnes. «Le Liban et la Jordanie se sont endettés pour accueillir les réfugiés»
« Les déplacements internationaux que nous observons sont sans précédent et constituent un défi complexe, nécessitant une réponse mondiale coordonnée. Les pays les plus riches doivent participer à la solution et faire leur part en accueillant et protégeant un plus grand nombre de réfugiés » a déclaré Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International.
L’accueil de l’Allemagne Parmi les 6 pays développés cités par le rapport d’Oxfam, l’Allemagne est le pays à avoir le plus largement ouvert ses portes. Sur les 2,1 millions de demandeurs d’asile, 736 000 personnes se sont rendues en Allemagne.
Pour Oxfam, si Berlin a accueilli davantage de réfugiés que les autres pays, « l’écart avec les pays pauvres qui […] reste considérable ».
Aide insuffisante et contributions au HCR
Au-delà de l’accueil des réfugiés, le rapport d’Oxfam détaille également les contributions financières des principales économies mondiales à la gestion de la crise migratoire.
En 2015, les six pays les plus riches ont par ailleurs contribué à près de 2 milliards de dollars d’aide au Haut-Commissariat pour les réfugiés, souligne le rapport d’Oxfam. L’agence des Nations Unies assure notamment la coordination internationale en matière d’aide aux réfugiés.
Avec 1,35 milliard de dollars, les États-Unis sont le principal pays contributeur au HCR. Le Royaume-Uni a de son côté apporté une contribution annuelle de 262 millions, suivi par le Japon (173 millions), l’Allemagne (142 millions) et la France (42 millions).
Les trois pays européens contribuent par ailleurs au HCR au travers de l’Union européenne, qui a contribué en 2015 à hauteur de 191 millions.
Contrôle des frontières
Le rapport d’Oxfam dénonce pourtant en partie l’aide de certains pays européens en matière de migration, davantage orientée vers le contrôle des flux et des frontières que sur l’aide aux réfugiés.
« L’aide internationale est essentielle pour lutter contre la pauvreté et les inégalités dans les pays en développement, mais les gouvernements européens sont prêts à collaborer avec des régimes comme le Soudan et l’Érythrée et à leur verser des aides, afin d’empêcher les migrations » souligne le rapport.
Que pense la Commission européenne ?
Lors du sommet de l’UE avec les pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique à Dakar, le commissaire européen Neven Mimica , en charge du développement et de la coopération internationale, a accordé une interview à EurActiv pour aborder la stratégie pour lutter contre la migration illégale.
« Ce sont les pays les plus pauvres qui sont concernés par le Fonds Fiduciaire pour l’Afrique, et 1,8 milliard du Fonds Fiduciaire pour l’Afrique ne changeront peut-être pas la donne, mais il faut regarder l’ensemble, avec toutes nos actions d’aide au développement, d’un montant de 20 milliards en Afrique, notamment pour les pays les moins développés du monde.
Ce que nous devons changer est l’état d’esprit et l’approche de nos projets à deux niveaux : nous devons d’abord les orienter le plus possible vers les causes de la migration, puis, les rendre le plus rapide, opérationnel possible. La plupart de nos projets pour le développement – dans le cadre du programme indicatif national ou du programme indicatif régional – ont une durée de vie beaucoup trop longue, de cinq ou six ans. Avec le fonds fiduciaire, ces deux projets ont été approuvés seulement deux mois après La Valette (sommet de novembre 2015) et cinq mois plus tard, nous en sommes déjà au stade opérationnel.
La durée de vie d’un projet devrait être d’un an, de deux ans, mais pas plus. Si nous ramenons ce sens de l’urgence dans les 20 milliards d’euros d’aide au développement générale en Afrique, nous pourrions vraiment avoir un meilleur impact sur le développement dans les régions les plus fragiles et vulnérables du monde. Nous devons donc progresser dans cette direction et nous concentrer sur les résultats plus que sur les sommes d’argent que nous mettons.
En réalité, toutes mes discussions avec les dirigeants africains et mes visites dans ces pays ou à Bruxelles sont plus que jamais tournées vers ce lien et cette interdépendance avec la migration. C’est une question très sensible, mais nous devons travailler à la mise en place complète d’une politique de retour et de réadmission.
Notre but n’est pas de mettre un terme à la migration ou de renvoyer vers l’Afrique les gens qui travaillent en Europe, y vivent depuis des années, font partie de l’histoire des relations africano-européennes. Nous objectif est d’endiguer l’afflux de migrants illégaux vers l’Europe, qui profite aux trafiquants et met la vie des migrants en danger. Nous devons mettre en place un cadre juridique qui ne donne pas accès à l’asile ou à une protection internationale aux migrants économiques.
Nous essayons d’analyser ces flux de personnes arrivant en Europe et d’évaluer comment nous pouvons les rendre les plus légaux possible. Nous sommes en train de développer un cadre juridique pour la migration. Dans un mois ou deux, la Commission proposera un plan pour cette migration légale.
Nos partenaires africains comprennent que nous devons travailler ensemble afin de stopper la migration illégale, et non pas celle des réfugiés, vers l’Europe.
Tout est une question de meilleure gestion des frontières et d’une plus grande sécurité dans la région et dans ces pays. Je ne sens donc pas de résistance particulière à discuter de cela dans le cadre d’une stratégie commune pour la migration.
Les retours et les réadmissions ne devraient pas être politisés, c’est un enjeu de coopération administrative et d’amélioration de la coordination entre les États membres de l’Union européenne et les partenaires africains.
Pour limiter l’impact du flux migratoire illégal, nous avons besoin de toute sorte de partenariats. Celui avec la Turquie est un partenariat d’urgence, plus rapide que ce que nous avons ou voulons réaliser avec les partenaires africains. Cela ne veut pas dire que nous abandonnons l’idée de rassembler développement et migration sous la même bannière dans les pays africains. C’est ici, en Afrique, que le flux migratoire grandit.
Il ne faut jamais oublier que sur les 60 millions de personnes actuellement en mouvement, plus de 80 % se trouvent ici en Afrique, dans les pays en développement. Certains pays africains, comme l’Éthiopie, le Kenya, et même le Sénégal, accueillent plus de migrants que l’Europe. Le Sénégal est à la fois un pays d’origine, un pays de transit et un pays de destination pour les migrants. »
C’est en s’engageant à transformer la migration illégale en migration légale que ce partenariat fonctionnera. Nous devons lier la migration et le développement ainsi que les partenariats privés et publics. Cela ressemble peut-être à un projet à long terme, mais il fonctionnera, et plus vite que les autres. »
Comment l’immigration et la crise des réfugiés sont-elles perçues dans le monde ? Négativement selon un sondage IPSOS réalisé récemment (juillet 2016) dans 22 pays. Ce n’est pas une surprise mais aussi longtemps que l’opinion publique restera dans cet état, il est difficile d’imaginer une quelconque amélioration, mais les chiffres vont et viennent : récemment nous faisions état d’un sondage de l’Eurobaromètre selon lequel 73% des européens souhaitaient que l’Union européenne en fasse plus en matière de migration (cf. autre article http://www.eu-logos.org/eu-logos_nea-say.php?idr=4&idnl=3911&nea=175&lang=fra&lst=0&arch=0 )
Pour en savoir plus : principales sources d’information
-. Compte rendu de l’étude Oxfam fait par la Ligue des droits de l’homme http://ldh49.over-blog.org/2016/07/les-six-plus-grandes-puissances-economiques-mondiales-accueillent-moins-de-9-des-refugies.html
-. The Guardian https://www.theguardian.com/world/2016/jul/18/refugees-us-china-japan-germany-france-uk-host-9-per-cent
-. UNHCR Global Trends forced deplacement in 2015 http://www.unhcr.org/statistics/unhcrstats/576408cd7/unhcr-global-trends-2015.html
-. Communiqué de presse de OXFAM http://www.oxfam.org.uk/media-centre/press-releases/2016/07/six-richest-countries-host-less-than-9-percent-of-refugees
– . OXFAM : a Poor Welcome from the World’s Wealthy http://policy-practice.oxfam.org.uk/publications/a-poor-welcome-from-the-worlds-wealthy-616919
-. Interview du Commissaire au développement Neven Mimica à Euractiv http://www.euractiv.fr/section/aide-au-developpement/interview/mimica-emergency-trust-fund-for-africa-might-not-be-a-game-changer/
Iszlám Karimov Abduganyijevics, Üzbegisztán államfője kórházba került. “A szakértők szerint a teljes orvosi vizsgálat és az utókezelés igényel némi időt” – nyilatkozta az Üzbég Nemzeti Hírügynökség, az UZA.További információt az üzbég vezető egészségi állapotáról nem adtak.
Ugyanakkor az üzbég média megjegyezte, hogy számos találgatás indult el az elnök egészségi állapotának romlásával kapcsolatosan, többek közt agyvérzésre is gyanakszanak. Ezt az információt nem erősítette meg a Nemzeti Hírügynökség. A Fergana tudósítói arra alapozzák a hír valódiságát, hogy az elnök 25 éve hivatalban van, de még sosem jelentettek meg hivatalosan az egészségével kapcsolatos híreket.
Ami biztos: Üzbegisztán szeptember elsején ünnepli függetlenségének 25. évfordulóját. Egyelőre nyitott kérdés, hogy az elnök részt vesz e az ünnepségeken.
Forrás: ria.ru
Fotó forrása: asiaterra.info