Courrier des Balkans / Kosovo

Les séances constitutives s'enchaînent au Parlement, mais rien n'avance. Depuis le 15 avril, les Kosovars assistent, impuissants, à la foire d'empoigne opposant Vetëvendosje aux autres partis. Ce blocage institutionnel inédit pourrait finir par coûter cher.

Avec le début de la guerre en Ukraine, l'Union européenne avait relancé, en théorie, la dynamique de l'élargissement. Mais combien de pays des Balkans occidentaux parviendront-ils à se saisir du « momentum », alors que Berlin siffle déjà la fin de la partie ? Analyse.

Accusé de « crimes de guerre » pour son rôle présumé dans le massacre de 106 civils albanais lors du conflit du Kosovo, Milan Radoičić est désormais recherché par la justice kosovare. Impliqué dans l'attaque de Banjska, en septembre 2023, ce proche du président Vučić reste intouchable en Serbie.

Le blocage s'éternise et aucune sortie de crise n'est en vue, laissant le Kosovo dans une situation inédite. Alors que depuis plus d'une semaine, le nouveau Parlement ne parvient pas à se constituer, Vetëvendosje et les partis de l'ancienne opposition s'accusent mutuellement.

Il est le premier à avoir osé briser le tabou. Lundi, lors de la Journée des victimes de violences sexuelles, Ramadan Nishori a révélé publiquement avoir subi un viol durant la guerre de 1998-99. Son témoignage courageux permettra peut-être de libérer la parole d'autres victimes. Récit d'un moment historique.

Après le Danemark, c'est la Belgique qui envisage aujourd'hui de transférer des détenus en situation irrégulière au Kosovo. À Pristina, des ONG dénoncent une forme de « trafic de prisonniers ».

L'image du patriarche Kirill bénissant avions et chars russes partant détruire l'Ukraine a ravivé les clichés d'une orthodoxie belliciste, ultraconservatrice et homophobe, radicalement hostile à l'Otan et aux valeurs démocratiques occidentales. Cet essai à la fois historique et géopolitique nous permet de mieux comprendre le monde orthodoxe, sa culture et son rôle politique.
Avec près de 300 millions de fidèles, l'Église orthodoxe est la troisième confession chrétienne, après le (…)

L'image du patriarche Kirill bénissant avions et chars russes partant détruire l'Ukraine a ravivé les clichés d'une orthodoxie belliciste, ultraconservatrice et homophobe, radicalement hostile à l'Otan et aux valeurs démocratiques occidentales... Pourtant, que comprend-on de l'orthodoxie et de sa relation complexe aux pouvoirs politiques ? Jean-Arnault Dérens publie une Géopolitique de l'orthodoxie. Bonnes pages.

Le Parlement va tenir sa session constitutive le 15 avril, deux mois après les législatives. Mais le Kosovo n'a toujours pas de gouvernement. La stratégie solitaire d'Albin Kurti a manifestement échoué et Vetëvendosje tente désormais de convaincre des partenaires.

Malgré des efforts, les obstacles restent nombreux pour l'inclusion des Roms à Mitrovica, exacerbés par les divisions entre le Kosovo et la Serbie. Au sein d'un centre d'apprentissage, les élèves de la communauté font les frais de ces politiques ambivalentes. Ils ne sont pas les seuls.

La République du Kenya vient de reconnaître l'indépendance du Kosovo. Une bonne nouvelle pour Pristina, qui n'avait pas obtenu de tel succès diplomatique depuis début 2021. La Serbie n'a pas manqué de réagir alors que l'Afrique est théoriquement l'une de ses chasses gardées. Analyse.

Finis les trubači, ces fanfares exubérantes, place à la tallava et ses claviers détraqués. Depuis les années 1990, les musiques roms des Balkans ont connu une (r)évolution qui doit beaucoup aux guerres et aux exils. On vous raconte cette histoire, qui court jusque dans les garages et les salles de mariage en Allemagne.

La décision du président américain de relever les droits de douanes à des niveaux inégalés depuis plus d'un siècle secoue la planète entière. Dans les Balkans, la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et la Macédoine du Nord sont les plus touchées, mais tous les pays se préparent au pire. Tour d'horizon.

Le Kosovo n'a toujours pas de gouvernement, plus d'un mois après les élections du 9 février. Vetëvendosje est arrivé en tête, mais loin de la majorité, et Albin Kurti écarte toute alliance avec les formations de l'actuelle opposition, comptant seulement sur le ralliement des minorités nationales.

Albin Kurti est la bête noire de Donald Trump et de son envoyé spécial Richard Grenell. Alors que le nouveau gouvernement n'est toujours pas formé, le Kosovo va-t-il être abandonné par les États-Unis, son protecteur traditionnel ?

Agon Maliqi
Freelance Researcher and Analyst
Engjellushe Morina
Senior Policy Fellow, European Council on Foreign Relations
Una Hajdari
Freelance Journalist
Berta López Domènech
Policy Analyst, European Policy Centre (Moderator)
Lundi 10 février - 12.00 - 13.00 CET
Kosovo citizens will go to the polls on February 9. This election will be a crucial test for Prime Minister Albin Kurti, who will seek to reaffirm his landslide victory from 2021. Over the past years, Kosovo made (…)

Le mouvement du Premier ministre sortant Albin Kurti arrive largement en tête des élections législatives, mais loin des 50 % ambitionnés, l'objectif martelé durant toute la campagne. Les partis de l'actuelle opposition réussiront-ils former une fragile coalition ? Les vingt sièges réservés aux minorités pourraient jouer un rôle déterminant.

Les électeurs de la diaspora peuvent-ils faire basculer le résultat des élections législatives qui se tiennent ce dimanche au Kosovo ? Vetëvendosje compte de nouveau sur leur mobilisation pour lui donner la majorité absolue, mais cette fois l'opposition a mis les bouchées doubles pour gagner plus que des miettes.

Dimanche, les Kosovars élisent leur Parlement. Faut-il revoter pour Vetëvendosje, pour poursuivre le changement, ou redonner le pouvoir aux partis qui ont précédé et mené le pays vers l'indépendance ? Voilà le débat qui agite cette famille albanaise de Ferizaj et reflète celui de tous les Albanais. Témoignages.