Courrier des Balkans / Kosovo

Alors que le Kosovo fait face à des sanctions européennes, quelle est donc la stratégie du Premier ministre Kurti, dont les actions sont perçues comme autant de provocations envers la communauté serbe ? Dénonçant la « partialité » de Bruxelles, certains souhaitent à Pristina une médiation de Washington.

Open Balkans est mort, vive le Processus de Berlin ? Le Premier ministre albanais Edi Rama entame une tournée de deux jours dans les Balkans et vient de créer la surprise en annonçant la fin de l'initiative régionale. Au Kosovo, Albin Kurti refuse de le recevoir.

Cocaïne, cannabis, cigarettes et drogues de synthèses transitent de plus en plus par la route des Balkans. Sous contrôle de réseaux criminels internationaux, ces marchandises illicites échappent aux radars, avec la complicité de certaines autorités locales. Entretien.

Le gouvernement du Kosovo qualifie les Serbes du Nord de « terroristes », tout comme le régime de Belgrade qualifiait autrefois les Albanais de « terroristes ». Créer l'Association des communes serbes serait pourtant le moyen de faire accepter aux Serbes l'État du Kosovo, bref, ce serait une chance pour le pays. L'éditorial disruptif d'Arben Idrizi.

Le Conseil européen se tient aujourd'hui et demain à Bruxelles. Un an après le coup de colère des dirigeants serbe, albanais et macédonien contre le blocage de l'élargissement, les 27 devraient promettre une intégration accélérée. Cela fait déjà deux décennies que les six pays des Balkans occidentaux patientent dans l'antichambre.

Les trois policiers du Kosovo que la Serbie assure avoir interpellés sur son sol le 14 juin ont été libérés. Les États-Unis et l'UE avaient lancé des appels en ce sens, mais l'intervention personnelle de Viktor Orbán aurait été décisive. Du côté de Pristina, on demande des comptes à Belgrade.

Les journalistes kosovars font de leur mieux pour suivre les procès des Chambres spécialisées chargées de juger les crimes de guerre, à 1500 km de La Haye. Mais c'est une mission quasi-impossible, que la complexité de ce tribunal unique au monde ne fait qu'accroître.

*English version*
The Courrier des Balkans and the Institute Musine Kokalari are pleased to invite you to a public round table followed by a press conference on “Violences, genders and media in the Western Balkans”. The event will take place on Friday, June 23rd at 9:30 am, in the premises of the Kolegji AAB, Pristina.
Sexual and gender based violence has become a rising issue in the Western Balkans public debate. This public reunion aims at further facilitating exchanges between (...)

La route du Čakor est fermée depuis la guerre de 1999, malgré un accord signé il y a quelques années par Pristina et Podgorica. Les habitants des montagnes du nord du Monténégro demandent l'installation d'un poste-frontière pour désenclaver la région.

Arrestations contestables, agressions de journalistes, manifestations quotidiennes, rendez-vous annulés à Bruxelles : la tension ne cesse de monter dans le nord du Kosovo, et le président serbe Aleksandar Vučić annonce des mesures « actives » pour le 28 juin, le jour de Vidovdan...

Des garçons qui grandissent et se socialisent dans un milieu patriarcal, où la misogynie est la norme, ont peu de chances de devenir de bons pères, rappelle la militante féministe Shqipe Gjocaj, alors qu'un projet de loi sur la PMA fait débat au Kosovo. Point de vue.

La police du Kosovo a interpelé l'un des organisateurs des violents affrontements qui ont blessé une trentaine de soldats de la Kfor le 29 mai. Plusieurs rassemblements ont eu lieu mardi dans deux communes à majorité serbe, tandis que l'UE menace de serrer la vis contre le gouvernement Kurti et que trois policiers kosovars auraient été kidnappés dans le nord du pays.

Au Kosovo, personne n'a goûté la proposition d'aide formulée par Edi Rama pour parvenir à former la controversée Association des communes à majorité serbe. Si Abin Kurti propose un modèle alternatif, inspirée de la Croatie, les Américains ne relâchent pas la pression.

Le Kosovo est désigné comme le seul responsable de la crise qui a éclaté la semaine dernière dans le Nord, à commencer par les États-Unis, jusqu'alors indéfectibles soutiens du petit pays. Le Premier ministre Albin Kurti doit-il comprendre qu'il faut parfois savoir faire profil bas et trouver des compromis ? Point de vue.

Après les violences qui ont éclaté la semaine dernière dans le nord du Kosovo, les diplomates occidentaux ont repris leur bâton de pèlerin pour demander la pleine application de l'accord conclu à Ohrid le 18 mars. Albin Kurti est sommé de mettre en place l'Association des communes à majorité serbe.

Nadjiyé Bututchi est aujourd'hui la seule femme à participer aux sofrat, ces tours de chant accompagnés d'instruments où dominent les luths, très vivants au Kosovo. Une place qu'elle a conquise en vingt ans grâce à une détermination farouche, mais aussi à une voix et une maîtrise musicale exceptionnelles.
La tradition des sofrat est très vivante au Kosovo, et désigne des chants de table accompagnés d'instruments où dominent les luths. Ces tours de chant animent les fêtes familiales et réunissent les hommes (...)

Les manifestations se poursuivent, pacifiquement, dans le nord du Kosovo. L'Union européenne (UE) et les États-Unis mettent la pression sur Pristina pour organiser de nouvelles élections municipales et concrétiser l'Association des communes à majorité serbe.

Les tragiques tueries des 3 et 5 mai en Serbie ont suscité une immense mobilisation contre la violence. Ce puissant mouvement post-traumatique rappelle celui qui a eu lieu au printemps 2003 après l'assassinat du Premier ministre Zoran Đinđić et nombreux sont ceux qui comparent l'énergie potentielle qui s'en dégage à celle de la révolution du 5 octobre 2000.

Directement mis en cause, le régime du Vučić entend néanmoins minimiser cette vague de colère. Le régime semble aussi vouloir dramatiser la crise au Kosovo pour mieux faire oublier cette colère.

La communauté internationale aurait dû empêcher les manœuvres d'Albin Kurti, les Serbes n'auraient pas dû attaquer la Kfor. Voilà les deux principales erreurs dans la crise qui secoue en ce moment le Nord du Kosovo. Quant à Aleksandar Vučić, il n'a fait qu'attiser les tensions. Analyse.