(B2) Les détails de l’attaque sur le camp de Koulikoro, où sont déployés les formateurs d’EUTM Mali, dans la nuit de samedi à dimanche sont désormais plus clairs. En voici le récit fait par les Européens
Une attaque en deux phases
« Arrivés au voisinage du centre, les occupants d’un des véhicules sont descendus [du véhicule] et ont commencé à tirer à proximité d’une des portes d’accès secondaires. » Puis, les véhicules se sont dirigés vers l’accès principal, l’entrée Sud du Camp. Les militaires espagnols de la brigade VII ‘Galicia’ qui assurent la protection du camp (‘force protection‘), ainsi que leurs homologues maliens, ont « repoussé le premier des véhicules » en tirant dessus.
Une première explosion suivie d’une seconde
Le conducteur a « alors actionné son gilet explosif » qui a provoqué l’embrasement du véhicule et son explosion. Voyant que le premier véhicule ne pouvait pénétrer dans le camp, le second « a alors explosé à proximité de la porte centrale, sans causer de gros dégâts », du moins au niveau humain.
Un des véhicules explosés à l’entrée du camp de Koulikoro (crédit : armée espagnole)
Sur les photos diffusées, on voit en effet que nombre de véhicules présents à proximité sont brûlés ou ont les vitres éventrées.
Vue aérienne du camp (crédit : armée espagnole)
Enquête en cours
Une enquête a été ouverte. Le « nombre d’attaquants notamment » reste encore à déterminer, indique EUTM Mali. Les militaires ont commencé les travaux « pour réparer les dégâts et revenir à la normale dès que possible ». Les militaires maliens blessés (trois selon EUTM Mali) seraient déjà sortis de l’hôpital, selon nos informations.
(NGV)
Le communiqué de la mission EUTM Mali
(B2) Le ministre français des Affaires étrangères vient de confirmer, en grande partie, les informations publiées par Mediapart sur le fait que Alexandre Benalla, ancien conseiller de l’Elysée, chargé de la sécurité du président Emmanuel Macron
Cette confirmation est intervenue jeudi soir (27 décembre), par le biais d’un communiqué du porte-parole du Quai d’Orsay. Soit très rapidement après publication de l’article par notre confrère (ce matin). Ce qui témoigne de l’inquiétude que prend cette ‘nouvelle affaire Benalla’. Mais elle pose tout autant de questions qu’elle n’en résout…
L’effet minimisé du passeport diplomatique
Le Quai rappelle tout d’abord le principe de l’utilisation du passeport diplomatique.
« Le passeport diplomatique est un titre de voyage, visant à faciliter les déplacements de son titulaire, dans le cadre de ses fonctions officielles. Il ne confère à son titulaire aucune immunité, que ce dernier se trouve sur le territoire français ou à l’étranger. »
Une vision très minimaliste du passeport, dont la délivrance est régie par un décret (n°2021-20 du 6 janvier 2012). Certes l’immunité diplomatique dans un pays étranger n’est pas attenante à ce passeport, mais elle constitue une sérieuse présomption. Sa possession permet d’éviter tout contrôle plus sérieux (d’identité ou des bagages) à une douane ou poste-frontière et facilite le passage.
Deux passeports et non un seul
Le porte-parole du Quai d’Orsay confirme ensuite que A. Benalla n’avait pas un, mais bien deux passeports diplomatiques. Et qu’une procédure a été engagée pour les restituer (sans effet).
« Le ministère de l’Europe et des affaires étrangères a demandé à M. Benalla, par lettre recommandée du 26 juillet 2018, de restituer les deux passeports diplomatiques en sa possession (émis respectivement le 20 septembre 2017 et le 24 mai 2018). Cette lettre a été retirée le 6 août 2018, par une personne munie d’un pouvoir de M. Benalla. En outre, celui-ci s’était engagé par écrit le 23 mai 2018 à restituer ces documents à la fin des fonctions qui en justifiaient l’attribution. »
On peut remarquer qu’un second passeport a été délivré après les évènements du 1er mai où le conseiller de l’Elysée est venu « observer » une manifestation de l’opposition. Évènement connu de l’Elysée puisque l’intéressé a été mis à pied par le directeur de cabinet (Patrick Strzoda) durant quinze jours, du 4 au 19 mai. Surprenant.
L’utilisation du passeport connue par la presse
Enfin le communiqué du Quai n’exclut pas de possibles poursuites :
« Toute utilisation depuis lors de ces passeports aurait été faite en dépit des engagements pris par l’intéressé. A la vue des informations de presse tendant à indiquer que M. Benalla aurait continué à utiliser ces documents, le ministère de l’Europe et des affaires étrangères examine les suites à donner, y compris judiciaires. »
Une série de questions sans réponses
A priori, les autorités n’étaient pas au courant de l’utilisation de ces documents et ne l’auraient appris que par la presse. Au final, la réponse ministérielle soulève autant de questions qu’elle n’en résout, qui interpellent (dysfonctionnements administratifs, mansuétude …) :
– Pourquoi un second titre a été émis pour A. Benalla alors qu’il faisait l’objet d’une mise à pied ? Qui a contre-signé la demande de passeport diplomatique ?
– Pourquoi le premier titre n’a-t-il pas été rendu à ce moment là ? Etait-il perdu ou volé ?
– Pourquoi la non restitution d’un titre d’identité au terme de la mission de l’ex-conseiller élyséen, n’a-t-elle donné lieu qu’à une seule lettre d’injonction ? Y-a-t-il eu d’autres actes de procédure ? Sinon pourquoi un tel laxisme ? Pourquoi la saisine du procureur n’est-elle pas déjà effective ?
– Y-a-t-il eu, par exemple, un signalement dans le fichier Schengen, comme aux autorités britanniques (l’intéressé résidant désormais au Royaume-Uni) ? Etc.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Télécharger le communiqué du ministère des Affaires étrangères (27 décembre)
Lire aussi : Quelques observations sur l’affaire Benalla
(B2) La mission de l’UE de conseil aux forces de sécurité intérieure irakiennes (EUAM Iraq) ouvre une vingtaine de postes, certains par détachement d’un Etat membre, d’autres en contractuel. Conseiller politique (POLAD), criminalité, contre terrorisme, infirmier/e, expert en sécurité. Condition : nationalité d’un Etat membre (ou Canada – Australie), habilitation secret UE, sérieuse expérience, anglais obligatoire etc. Poste à Bagdad (il faut aimer la vie en vase clos, avec une forte prégnance des conditions de sécurité). Deadline : 18 janvier 2019 17h.
Détails voir ici
(B2) Cinq mois nous séparent des élections européennes de mai 2019. On sait que celles-ci s’annoncent, en France, comme particulièrement périlleuses tant en termes de participation que de vote eurosceptique ou europhobe, s’alarme notre chroniqueur Jean-Guy Giraud
Il faut s’attendre, sur ces deux tableaux, au pire résultat depuis 1979. Avec, pour conséquence, une représentation française affaiblie pour toute la durée de la mandature 2019/2024. Et surtout un positionnement du pays vis-à-vis de l’Europe aussi dégradé qu’après le referendum de 2005.
Pour illustration de cette situation, on peut mentionner deux points particuliers :
1. Les “consultations citoyennes”
Mal conçu dans son format, sa dimension et son objectif, cet exercice est passé largement inaperçu de l’opinion. Son résultat ne contribuera en rien à atténuer les dangers sus-mentionnés. Le seul élément clairement mis en évidence a été … une profonde méconnaissance persistante (voire aggravée) des objectifs, des réalisations et des mécanismes européens (1). Comme il apparait que cet exercice constituera la seule initiative gouvernementale de préparation des élections, il faut effectivement s’attendre à de piètres résultats.2. Les listes de candidats
Comme lors des élections précédentes, ces listes sont concoctées par les partis dans une grande confusion et opacité. Du fait des règles en vigueur, on peut d’ailleurs prévoir une multitude de “petites listes” de nature à désorienter les électeurs. Les critères du choix des candidats risquent, comme ce fut trop souvent le cas, d’être très éloignés des fonctions qu’ils devront assumer (2).
Le cas particulier de la (seule) liste pro-européenne – LREM – mérite d’être souligné : aucune tête de liste n’a encore été désignée. Les quelques noms qui circulent ne semblent pas à la hauteur de l’enjeu. Les responsables désignés pour piloter cet exercice (depuis l’Elysée) ne paraissent pas particulièrement qualifiées (3). Certaines personnalités posent même problème (4).Au total, une catastrophe annoncée qui risque, au surplus, d’être amplifiée par les conséquences de la grave crise sociale et politique affectant actuellement le pays.
Au lendemain de l’élection d’un Président ouvertement pro-européen, on était en droit de s’attendre à une toute autre perspective. Mais les lourdeurs administratives ont repris le dessus et une certaine forme de “centralisme démocratique” au sommet de l’État a bridé les meilleures intentions. “When the best lack all conviction while the worst are full of passionate intensity”, la partie semble perdue d’avance.Le seul vague espoir que l’on puisse encore conserver serait que, d’ici mai 2019, la tournure des “évènements” fasse apparaitre le scrutin européen comme une des portes de sortie par le haut du malaise français. Mais qui le dira et qui se battra pour éviter le saut dans le vide ?
(Jean-Guy Giraud)(B2) L’opération de stabilisation de l’UE en Bosnie-Herzégovine (EUFOR Althea), a signé à Sarajevo avec les forces armées de Bosnie-Herzégovine (AfBIH), un nouveau plan de formation et de coopération mercredi (19 décembre). Cet accord couvre la liaison et la coordination, le mentorat spécialisé, la formation combinée et les exercices collectifs.
Le général Gábor Horváth (EUFOR Althea) et le général Ivica Jerkić (forces armées de Bosnie-Herzégovine) signant le plan de formati on (crédit : EUFOR Althea)
Il symbolise le fait que les forces locales sont désormais autonomes sur le plan de l’entraînement individuel après l’aboutissement du programme de renforcement des capacités et de formation EUFOR / AFBiH, qui a permis de donner des cours à plus de 5000 soldats.
« C’est un moment historique qui marque le pas en avant des forces armées de Bosnie-Herzégovine sur le plan de l’interopérabilité mutuelle avec EUFOR » a souligné le général Ivica Jerkić, le sous-chef des opérations d’état-major conjoint des forces armées de Bosnie-Herzégovine. « En signant cet accord, l’EUFOR peut rejoindre les forces armées de Bosnie-Herzégovine dans une nouvelle période de coopération et de liaison » a assuré le chef d’état-major de l’EUFOR, le général de brigade Gábor Horváth.
(NGV)
(B2) Le ministre britannique à la Défense, Gavin Williamson, s’est rendu à Odessa, le grand port base de la marine ukrainienne, en compagnie de Stepan Poltorak, son alter ego ukrainien. Une visite où le Britannique a tenu à « réaffirmer la détermination du Royaume-Uni à travailler étroitement avec l’Ukraine face aux menaces partagées ».
Le ministre britannique de la Défense, reçu à Odessa par son homologue ukrainien, rencontre les marins ukrainiens (crédit : MOD Uk / HMS Echo)
Le HMS Echo à Odessa
Le ministre a rendu visite au navire HMS Echo de la Royal Navy, qui a fait escale à Odessa, avant de revenir vers la Roumanie. « C’est une nouvelle preuve de notre soutien résolu et de notre engagement à coopérer avec l’armée ukrainienne, une démonstration claire du soutien indéfectible du Royaume-Uni à l’Ukraine, qui doit faire face à des actes d’agression illégaux et continus contre sa souveraineté » a souligné G. Williamson. A noter : le passage du navire militaire par la mer Noire a été notifié aux autorités régionales par le biais de la Convention de Montreux, selon les autorités britanniques.
Le ministre britannique de la Défense, Gavin Williamson rencontre à Odessa les marins du HMS Echo (crédit : MOD Uk / HMS Echo)
Une visite aux familles des militaires détenus
Lors de son séjour, le ministre britannique a également rencontré les familles des soldats détenus par la Russie, à la suite de capture de plusieurs navires de la marine ukrainienne en mer d’Azov (lire : Incidents en série entre Ukraine et Russie dans le détroit de Kertch. L’UE appelle à la désescalade). L’occasion de déclarer que « le Royaume-Uni se tient côte à côte avec la communauté internationale pour réclamer leur libération immédiate ».
Un soutien continu à l’armée et la marine
Au cours de conversations avec son homologue ukrainien Stepan Poltorak, le ministre à la Défense a discuté des progrès de l’opération Orbital, la mission de formation militaire du Royaume-Uni en Ukraine, lancée en 2015. Cette opération doit être prolongée de deux ans, jusqu’en 2020, comme le ministre l’avait annoncée en septembre lors de sa visite à Marinka et à Kiev. Le Royaume-Uni offrira également son soutien et son encadrement à la marine ukrainienne et déploiera des équipes de formation composées de la Royal Navy, des Royal Marines et de l’armée en janvier et en mars 2019.
NB : Depuis le début de 2015, le personnel britannique a formé plus de 9500 membres des forces armées ukrainiennes. La formation a été élargie en 2018. Aux programmes défensifs comme l’identification des mines et des engins explosifs improvisés (EEI), l’infanterie, les soins médicaux et la logistique ont été ajoutés la planification des tirs de mortiers, contre les snipers et contre les blindés.
(NGV)
(B2) Le patrouilleur de haute mer ‘Enseigne de vaisseau Jacoubet‘ (F-794) de la Royale (la marine française) a quitté, après 36 jours, l’opération de lutte contre les trafics au large de la Libye (EUNAVFOR Med / Sophia).
(crédit : EUNAVFOR Med)
L’équipage a assuré notamment l’interpellation (hélage) de 9 navires de commerce dans le cadre de surveillance de l’embargo sur les armes de la Libye.
L’opération qui est juste renouvelée pour trois mois (lire : L’opération Sophia prolongée de trois mois, faute de mieux) a, à sa disposition, aujourd’hui trois navires : le navire de débarquement italien San Marco (L-9893) qui assure le commandement depuis août dernier, la frégate allemande Augsburg (F-213), la frégate espagnole Numancia (F–83). Elle dispose de quatre avions patrouilleurs : un avion espagnol Casa CN-235 Vigma D4, un M28 Bryza polonais, deux avions SW3 Merlin III affrétés par le Luxembourg.
(NGV)