La dernière réunion du Conseil de l’Arctique à Iqaluit, du 24 au 25 avril 2015, a vu le Canada céder aux États-Unis la présidence du Conseil et a principalement porté sur l’enjeu du réchauffement climatique, dont Washington entend faire une des grandes priorités de son mandat. Les tensions sous-jacentes à cet événement entre les pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) et la Russie sont l’autre grande actualité de la réunion, marquée par le refus du ministre russe des Affaires étrangères d’y participer suite aux propos du ministre canadien de l’Environnement et du Conseil de l’Arctique, Leona Aglukkaq, qui déclarait le 23 avril vouloir délivrer un « message ferme » à la Russie à propos de « ses agressions contre l’Ukraine » [1]. Un mois avant, le 16 mars, la Russie menait en Arctique des manœuvres militaires de grande ampleur impliquant, selon le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, 38.000 soldats, 110 avions, 40 navires de surfaces et 15 sous-marins de guerre [2]. Le même jour, le ministre canadien de la Défense, Jason Kenney, en visite au Commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD) expliquait alors que le Canada comptait accroître sa présence dans la région, mentionnant l’entrée en service prochaine de cinq navires de patrouille arctiques. Dans le contexte de la crise ukrainienne, l’Arctique est ainsi redevenu une zone de tension et l’espace d’expression des rivalités russo-canadiennes. Parmi les huit pays riverains de la zone arctique, cinq sont membres de l’OTAN (États-Unis, Canada, Norvège, Danemark et Islande). Cette surreprésentation de l’Alliance atlantique dans la région alimente le sentiment d’encerclement russe et la perception de l’Arctique comme extension d’un espace de confrontation russo-occidental en pleine crise depuis les premiers mois de la révolution ukrainienne.
Ces tensions exacerbent les rivalités territoriales russo-canadiennes, contribuent à une remise en cause de la coopération multilatérale au sein du Conseil de l’Arctique et, plus que jamais, posent la question d’une militarisation durable de la région.
Une rivalité historique aiguisée par le conflit ukrainien
Si les différends territoriaux russo-canadiens dans l’Arctique ne sont pas récents, leur instrumentalisation dans le contexte des tensions russo-occidentales sur fond de crise ukrainienne les a placés au centre de l’actualité. L’importance stratégique prépondérante de l’Arctique, espace de manœuvre de la dissuasion nucléaire sous-marine russe, en fait un théâtre privilégié pour exercer d’éventuelles pressions contre la Russie. Devant ce risque, le choix de Moscou de réaffirmer sa présence militaire par l’envoi de plusieurs navires en août et septembre 2014 a été perçu comme une provocation par le Premier ministre canadien, Stephen Harper. A l’occasion de manœuvres militaires au large de l’île de Baffin destinées à réaffirmer la souveraineté canadienne en Arctique, ce dernier a appelé à la vigilance : « En Europe, nous voyons les ambitions impériales de Vladimir Poutine, qui semble déterminé à ce qu’il n’y ait pas de paix pour les voisins de la Russie », a-t-il déclaré, « et puisque la Russie est aussi un voisin du Canada, nous ne devons pas non plus faire preuve d’aveuglement » [3].
A cette dimension militaire s’ajoute le potentiel énergétique de l’Arctique : plus de 90 milliards de barils de pétrole, près de 50.000 milliards de m3 de gaz naturel ainsi que des quantités importantes d’hydrates de gaz naturel qui seraient situés au-delà du cercle polaire selon l’USGS (Agence géologique américaine), soit 10% des réserves de pétrole et 30% des réserves non découvertes de gaz dans le monde. La Russie a été la première à tirer profit de ce potentiel considérable. Entrée en production en 2013, la plate-forme pétrolière de Prirazlomnoye a extrait, en 2014, l’équivalent de 2,2 millions de barils pour le compte de Gazprom. Cependant, et malgré leur savoir-faire dans le forage en conditions extrêmes, les compagnies russes restent tributaires des technologies occidentales pour la production de pétrole en Arctique. Rosneft a ainsi conclu des accords avec Statoil, BP, ENI et ExxonMobil, interrompus en même temps que les projets d’exploitation des ressources arctiques par les sanctions prises contre la Russie dans le cadre de la crise ukrainienne.
L’importance stratégique de la région alimente, avec une intensité renouvelée depuis 2007 et a fortiori depuis 2013, les différends territoriaux opposant la Russie et le Canada qui revendiquent tous deux la souveraineté de la dorsale océanique de Lomonossov, considérée par les deux parties comme une extension de leur propre plateau continental. Durant l’été 2007, un bathyscaphe a planté le drapeau russe au niveau du Pôle Nord, à 4200 mètres de profondeur, acte de revendication symbolique auquel Ottawa a répondu par la commande en 2008, réitérée en 2013, d’enquêtes scientifiques et de campagnes de cartographie visant à déterminer que la dorsale est bien une extension du territoire canadien.
Cette situation de rivalité entre les deux principaux acteurs de la région a conduit à une remise en cause progressive de la coopération arctique, ainsi qu’à l’affaissement de la relation bilatérale russo-canadienne. Les huit pays riverains de l’Arctique collaborent au sein du Conseil de l’Arctique afin de réguler le trafic maritime, l’exploitation des ressources naturelles et d’assurer la protection de l’environnement. Le Canada, qui préside cette instance depuis mai 2013, a boycotté une réunion tenue à Moscou en avril 2014, en représailles à l’annexion de la Crimée survenue un mois plus tôt. Ottawa, qui a mis fin à toute coopération militaire avec la Russie, a également activement milité pour son exclusion du G8. Enfin, le gouvernement canadien a annoncé, le 14 avril 2015, l’envoi d’une mission de formation de 200 soldats en Ukraine qui seront déployés jusqu’au 31 mars 2017. Soucieux d’affirmer sa souveraineté en Arctique et de réprouver l’attitude russe durant la crise ukrainienne, le Canada multiplie les pressions auxquelles Moscou répond par une présence militaire accrue en Arctique.
Vers une militarisation durable de l’Arctique ?
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, a affirmé le 25 février 2015 que « la Russie n’écarte pas la possibilité de protéger ses intérêts nationaux en Arctique avec des moyens militaires ». Cette déclaration officialise un mouvement amorcé depuis deux ans : l’exacerbation des tensions territoriales motive une militarisation croissante de la région, nouvel espace de confrontation russo-occidental dont la fonte des glaces facilite l’accès par voie maritime.
Cette rivalité s’exprime d’abord dans les airs. En février 2015, la direction du renseignement militaire canadien s’est inquiétée de la présence éventuelle de drones espionnant le territoire arctique canadien pour le compte de Moscou [4]. Ce dernier rapport d’Ottawa est loin d’être une accusation isolée puisqu’en l’espace de onze mois, les pays membres de l’OTAN, ainsi que la Finlande et la Suède, ont recensé cinquante incidents aériens impliquant des avions militaires russes. S’ils se contentent, la plupart du temps, de frôler la frontière du pays concerné, la tension reste forte et se propage au-delà de l’Europe de l’Est et du Nord ; durant l’été 2014, le passage d’un bombardier russe Tu-95 à proximité de son espace aérien a fait décoller d’urgence les chasseurs du Canada [5].
Ces incidents s’inscrivent dans le contexte d’une militarisation croissante de l’Arctique. Justifiant cette décision par la nécessité de surveiller la route maritime du Nord, Vladimir Poutine a ordonné en septembre 2013 la réouverture d’une base abandonnée depuis 1993, située dans l’archipel des îles de Nouvelle-Sibérie, assurant une présence permanente aux forces armées russes dans l’Est de l’Arctique. Dressant un parallèle avec l’Ukraine durant une visite à Montréal en mai 2014, Hillary Clinton a dénoncé cette initiative et appelé le Canada à la vigilance. A son tour, le Premier ministre Stephen Harper a fait part de sa détermination à défendre la souveraineté nationale et à accroître la présence canadienne dans la région. Mais le volontarisme du gouvernement masque mal les difficultés inhérentes au maintien d’une force canadienne permanente en Arctique : le Grand Nord américain, archipélagique, ne dispose pas de continuité territoriale avec le continent et affiche des conditions de température sévères, y compris à des latitudes relativement basses. Rédigé en 2008, le Canada First Defense Strategy prévoyait l’envoi de soldats en Arctique. Depuis lors, l’armée canadienne s’efforce d’acquérir une culture qu’elle ne possède pas – même au plus fort de la guerre froide, le dispositif militaire d’Ottawa était particulièrement restreint au Nord du 60e parallèle. Actuellement, la présence militaire canadienne en Arctique s’articule autour de 250 hommes répartis sur quatre points d’appuis appelés Northern Operational Hubs, auxquels s’ajoutent des Rangers issus des premiers peuples de l’Arctique (Inuits, Indiens, Métis), sélectionnés pour leur connaissance du Grand Nord, financés et équipés par Ottawa, et qui constituent le premier échelon d’intervention canadien dans la région.
A cette présence terrestre s’ajoute une mobilisation navale accrue. La fonte de la banquise renforce l’intérêt accordé au passage du Nord-Ouest, canadien, et à la route maritime du Nord, russe, voués à jouer un rôle croissant dans les échanges internationaux comme au niveau militaire. L’envoi par Moscou de plusieurs bâtiments de guerre durant l’été 2014 et notamment, en septembre, d’un groupe naval de la Flotte du Nord composé du destroyer Admiral Levchenko, de deux bâtiments amphibies et de plusieurs bâtiments de soutien, témoigne du sursaut de mobilisation russe dans un océan arctique devenu théâtre d’opérations. Des sous-marins nucléaires russes ont participé à des exercices dans les eaux internationales situées sous le pôle Nord au début du mois de février 2015. Surtout, les manœuvres de mars 2015 sont parmi les plus importantes depuis la fin de la guerre froide et constituent une mobilisation militaire sans précédent dans la région Arctique. Les tensions en Europe orientale amènent la Russie à faire valoir sa puissance militaire face à un rival canadien, membre de l’OTAN, qu’elle sait moins bien doté. Ces récentes manœuvres ont soulevé des interrogations quant aux capacités de riposte d’Ottawa qui a décidé d’un vaste programme de modernisation de ses forces navales, destiné à renforcer les capacités de déploiement de la marine canadienne en Arctique. Le dernier contrat en date a vu le gouvernement canadien passer commande, le 23 janvier 2015, de six patrouilleurs conçus pour évoluer en zone polaire pour un coût total équivalent à 2,45 milliards d’euros [6].
La fonte des glaces transforme progressivement la zone arctique en espace de guerre potentiel. Dans ce contexte, la crise ukrainienne a agi comme un déclencheur, provoquant un sursaut de la présence militaire russe et des ambitions de défense canadiennes. Les tensions récentes s’appuient sur des tendances structurelles : le réchauffement climatique facilite la navigation dans l’océan Arctique et l’exploitation de ses ressources en hydrocarbures, met en exergue l’intérêt stratégique de la région, et par là ravive le conflit territorial portant sur la dorsale de Lomonossov. Une sortie de crise en Ukraine ne saurait influer sur les causes de ce différend mais un réchauffement des relations russo-occidentales permettrait certainement son règlement dans un contexte pacifique de maintien de la coopération en Arctique. La relation bilatérale russo-canadienne reste tributaire de la relation entre Moscou et l’Alliance atlantique, dont l’évolution décidera d’une pacification ou d’une militarisation durable de l’Arctique.
[1] Bastien Duhamel, « Le Canada confie la présidence du conseil de l’Arctique aux Etats-Unis: retour sur deux ans de mandat », 45eNord.ca, 24 avril 2015.
[2] Laurent Lagneau, « La Russie a lancé d’importantes manœuvres militaires dans l’Arctique », Opex360, 17 mars 2015.
[3] « Arctique : le Canada doit être prêt à répondre à d’éventuelles incursions de Moscou, dit harper », Le Huffington Post, 26 octobre 2014.
[4] « L’armée canadienne s’inquiète de possibles drones espions dans l’Arctique », Le Huffington Post, 10 février 2015.
[5] Jacques Deveaux, « Canadiens et Russes réaffirment leurs droits sur l’Arctique », Francetv info, 29 août 2014.
[6] « NPEA : les nouveaux patrouilleurs arctiques canadiens », Mer et Marine, 3 février 2015.
Un drone de surveillance Scout (crédit : Airbus DS)
(BRUXELLES2) Selon la presse algérienne, qui relaie une information de l’agence Chine nouvelle, citant une source diplomatique algérienne, reprise sans aucune vérification par le Huffington Post (groupe Le Monde), l’Algérie aurait « refusé une demande de la part de l’Union Européenne (UE) d’abriter une base pour des drones destinés à lutter contre la migration clandestine dans la mer méditerranéenne ». Oufti ! comme on dirait à Liège… Selon cette même source, l’Union Européenne souhaitait « implanter une base pour drones dans la ville côtière Aïn Temouchent, situé à 504 km à l’ouest d’Alger ». L’information est développée dans un sens identique chez le voisin marocain. Histoire sans doute de ne pas être en reste. Selon le quotidien arabophone Al Massae, tel que relaté par le site le360.ma, « l’Union européenne avec à leur tête l’Espagne, l’Italie et la France ont proposé au Maroc la construction d’une base de drones sur son sol ». Objectif : « barrer la route aux immigrés clandestins qui arrivent sur le sol européen, mais (…) également servir à traquer les trafiquants de drogue ». Dans le contexte actuel, l’info est-elle fondée ou même probable ?
A supposer qu’une telle demande ait existé, elle ne concerne pas vraiment l’opération militaire en Méditerranée. Car il faut regarder une carte : Aïn Temouchent est situé près d’Oran face à Almeria en Espagne. On est plus près du Maroc que de la Libye. Et on est très, très loin de l’opération EUNAVFOR dont la zone d’opération devrait recouvrir peu ou prou la zone de sauvetage et de secours italienne ainsi que la zone libyenne (si l’ONU l’y autorise).
Ensuite, l’UE ne dispose pas de drones en soi. Ce sont ceux qui seraient mis à disposition par les Etats membres. Et cette capacité est pour le moins chichement comptée, du moins quand on parle de drones à longue endurance (MALE) qui peuvent être utiles en matière de surveillance maritime (*). Il n’est que d’observer les difficultés françaises durant l’opération militaire au Mali ou au Niger. D’un point de vue opérationnel, vu la distance, on peut se demander s’il ne serait pas plus facile d’implanter une base de drones dans l’Espagne voisine plutôt que de commencer à négocier un accord pour implanter cette base dans un pays étranger.
Enfin, une opération de l’UE ne se monte pas de cette façon-là. Il faut un accord des 28 Etats membres, des 28 ambassadeurs du COPS. Et jusqu’à nouvel ordre, selon nos informations, un tel plan n’a pas été évoqué dans ces enceintes. Idem du côté des structures militaires du SEAE…
Du côté de la Commission européenne, on dément un tel projet mais de façon assez peu claire à vrai dire. « La Commission n’est pas au courant des demandes vers les pays du Maghreb pour construire une base de départ pour les drones qui seront utilisés pour surveiller des bateaux transportant des migrants et des marchandises » m’a-t-on assuré (**). « La Commission n’a pas de tels plans. »
A l’agence Frontex, on est plus ferme et clair : « Frontex n’a pas d’opérations en Algérie. Et Frontex n’utilise pas des drones dans ses opérations » a assuré un de ses portes-paroles à ma demande.
Commentaires : dans cette information, il faut décortiquer le vrai du faux. La Tunisie, le Maroc et l’Algérie font partie des pays avec lesquels les Européens veulent avoir une coopération renforcée en matière de migrations mais aussi de terrorisme. Et des attachés « terrorisme » ou « migrations » vont venir bientôt épauler les délégations (ambassades) de l’UE dans les pays concernés. Que ces pays aient été approchés par des diplomates européens pour rechercher sa coopération en matière de lutte contre le terrorisme, c’est sûr ; tout comme la lutte contre l’immigration. Que ces pays aient également été approchés par des Etats membres, en particulier l’Espagne, par exemple, pour aller traquer les réseaux de migrants (et de drogues surtout), c’est probable. Que des discussions aient été menées à un certain niveau politique, sans doute. De là, à demander l’implantation une base de drones, il y a un pas que l’Europe ne semble pas prêt de franchir.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(*) on parle bien ici de drones d’observation et non de drones armés.
(**) réponse écrite à ma question
(Maj) clarification de l’agence Frontex
Az elmúlt öt évben a kormányzás kulcsszava az erő volt, mostantól azonban a figyelem lesz - mondta Orbán Viktor miniszterelnök pénteken Budapesten, a Szövetség a Polgári Magyarországért Alapítvány által szervezett, Ötéves a kormány című konferencián, amelyen arról is beszélt: új szakaszt kell nyitni és a polgári életminőség megteremtésére kell fektetni a hangsúlyt.
Az elmúlt öt évben egy végzetesen legyengített országot kellett felerősíteni, ami sikerült, és bár az erős vezetés ezután sem gyengülhet el, ma már nem az erő a legfontosabb: mostantól a kormányzás kulcsa a figyelem, „odafigyelés az emberekre, a mindennapi életre" - fejtette ki a Budapesti Történeti Múzeumban tartott, mintegy háromnegyed órás beszédében a kormányfő, aki szerint ez a munka talán még nehezebb lesz.
A miniszterelnök szerint új szakaszt kell nyitni és a polgári életminőség megteremtésére kell a hangsúlyt fektetni, a 2016-os költségvetés már erről szól: „a munkába igyekvő, bérből és fizetésből élő emberek számára akarjuk otthonosan berendezni az országot".
A polgári berendezkedés lényege - folytatta -, hogy az emberközeli, emberléptékű, a politika pedig nem „odafent történik", a makromutatók világában, hanem „bekopogtat az emberekhez, és a gondjaikra keresi a választ". Megismételte: bár fontosak a nagy politikai célok, a fő feladat az emberek mindennapi problémáinak kezelése. Nem szabad, hogy a kormányzás elvonja a figyelmet az emberekről - figyelmeztetett.
A polgári berendezkedés azt is jelenti: Magyarország magyar ország lesz, kis betűvel és két szóval, vagyis első a magyar emberek biztonsága, boldogulása és jóléte - fogalmazott a kormányfő, erkölcsi kérdésnek nevezve a magyarok sikerét. Több munkahely, kevesebb adó, támogatás a családoknak, nagyobb rend, de kevesebb szabály, kényelmesebb élet, büszkeség, kiállás - sorolta a polgári berendezkedés jellemzőit.
Értékelésében Orbán Viktor azt mondta: Magyarország ma már egy megerősödött, biztos lábakon álló, EU-s összehasonlításban is jól teljesítő ország. Úgy fogalmazott: 2010-ben, nyolc év szocialista kormányzás és a 2008-as válság nyomán Magyarország romokban hevert, mára azonban már „a magyar fregatt stabil", „biztosan szeljük a hullámokat", noha „van még tennivaló a fedélzeten", és „a tenger is viharos még". Magyarország felemelő átalakuláson ment át 2010 óta - jelentette ki a miniszterelnök, aki hozzátette azt is, hogy az unortodox módszerekre megjegyzéseket tevők ma már érdeklődnek a magyar recept iránt.
Beszédében felsorolt az elmúlt évekből olyan „kimagasló oszlopokat", amelyek szerinte bizonyítják, hogy van a magyarokban kurázsi és az országban fantázia. Megemlítette a gazdasági növekedést, a bővülő foglalkoztatottságot, a nulla közeli inflációt, a nyugdíjak értékének növelését, az adók és a rezsi csökkentését, az óvodások túlnyomó többségét érintő ingyenes étkeztetést, a multik és a bankok közteherviselésben való részvételét, a bankok által megkárosított ügyfeleknek nyújtott állami igazságszolgáltatást, az új alaptörvényt, a politikusok számának felére csökkentését, a rendőrség számának emelését és Budapest buszparkjának megújítását.
A devizahitelesekkel kapcsolatban megjegyezte - utalva a konferencián szintén felszólaló Matolcsy György jegybankelnök szavaira -, hogy a forintosítással nem lehetett „gatyázni", mert ha nem lépték volna meg időben, akkor ma 70 százalékkal magasabbak lennének a törlesztőrészletek, s nem arról szólna a vita, hogy azok mennyivel csökkentek.
Jelezte ugyanakkor, hogy alkalmanként hibáztak is, ilyen volt például a távközlési adó kiterjesztésének terve, amely internetadóként vonult be a köztudatba, de - mondta - nem ragaszkodtak a hibájukhoz.
A miniszterelnök arról is beszélt, hogy most „a jobbszél pártja tűnik vezető ellenzéki erőnek" Magyarországon, amivel kapcsolatban fontosnak tartotta világossá tenni az Európai Unióval és az NATO-val kapcsolatos álláspontját. Azt mondta, bár kész vitázni az Európai Unióval, de azt határozottan ellenzi, hogy bárki is az EU-ból vagy a NATO-ból való kilépés irányába terelje az országot, mert „nekünk, magyaroknak ez a családunk", és „nem válunk".
Kitért a bevándorlással kapcsolatos új uniós tervekre is, amelyekről úgy fogalmazott: aki el akarja venni azt az alapvető jogot, hogy „megválasszam, kit engedek be a házamba, családomba, hazámba, az nem jót akar nekem, hanem rosszat".
Előadásában Orbán Viktor szólt arról is, őt is meglepte, hogy a tavalyi három, a Fidesz-KDNP győzelmét hozó választás után minden korábbinál hevesebb támadások érkeztek Magyarországgal szemben. Úgy vélte ugyanis, hogy a kormány politikájának megerősítése három választáson „egy időre lecsillapítja a kedélyeket", ám nem így történt.
Kijelentette: 25 év alatt sok minden változhat, de az nem, hogy „mi voltunk és mi vagyunk a szabad és független Magyarország hívei", „mi vagyunk azok, akik számára Magyarország szuverenitása nem lehet alku tárgya".
Arra is felhívta a figyelmet ugyanakkor, hogy a bizalom megszerzéséért sokat kellett dolgozni, a bizalom megtartásáért azonban külön is tenni kell. Mint mondta, senki sem állhat a törvények fölött, senki sem élhet vissza a helyzetével, de az sem fogadható el, hogy merő irigységből támadjanak embereket, mert ők bátrak és sikeresek. Zéró tolerancia a visszaélésekkel és az alaptalan rágalmakkal szemben egyaránt - hangoztatta Orbán Viktor.
Összegzésül azt mondta, a valaha volt legjobb kormánya akarnak lenni minden magyar embernek, „a mi kormányunknak továbbra is Magyarország lesz az első", Magyarország „a közös szenvedélyünk".
Beszédét a szokásos fordulattal zárta: „Hajrá, Magyarország, hajrá, magyarok".
(
Interview de Bariza Khiari parue dans Le Droit de Vivre, du mois de mai 2015. En tant que citoyenne, la sénatrice, qui vante les beautés de la mystique soufie, se dit « farouchement républicaine et sereinement musulmane ».
Bariza Khiari, élue au Sénat depuis 2004, travaille de longue date sur la problématique de l'islam en France.
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Az al-Kaida nemzetközi terrorhálózat szíriai ágának tartott an-Nuszra Front és a vele szövetséges csoportok újabb területeket vontak ellenőrzésük alá az északnyugati Idlíb tartományban - jelentette pénteken egy ellenzéki szervezet.
A magát a "Hódítás hadseregének" nevező iszlamista koalíció csütörtök este hatalmába kerítette Ariha városát, miután a kormányhadsereg visszavonult a térségből.
Az Emberi Jogok Szíriai Megfigyelő Központja (OSDH) nevű emigráns csoport szerint a főként az an-Nuszra Frontból és az Ahrar as-Sam ultrakonzervatív milíciából álló szövetségnek heves harcok árán pénteken sikerült elfoglalnia négy, Arihához közeli települést is. A Bassár el-Aszad szíriai államfőhöz hű hadsereg harci gépei eközben a szélsőségesek állásait bombázták a térségben.
Ariha keletre fekszik Dzsiszr-es-Sugur várostól, amelyet áprilisban foglaltak el a szunnita hódítók. A tartomány székhelyét, Idlíb városát március 28-án kerítették hatalmukba. Szakértők szerint a tartomány stratégiai fontosságát az adja, hogy a török határhoz és a hadsereg egyik fellegvárának számító Latakia tartományhoz is közel fekszik.
Az an-Nuszra Front Szíria déli részén is harcol, fegyveresei gyakran csapnak össze az Iszlám Állam (IÁ) nevű dzsihadista csoport tagjaival is.
A 2011. március 15-én békés tüntetésekkel kezdődő, több mint négy éve tartó szíriai polgárháború halálos áldozatainak száma mára meghaladta a 220 ezret.
Ouvrage disponible sur la boutique du Courrier des Balkans 160 pages - 19 €
Je m'appelle Europe témoigne de la vie apparemment ordinaire d'un immigré qui s'immerge dans une nouvelle culture. C'est le roman d'une renaissance : découverte d'une autre langue, initiation aux sens cachés derrière les mots et expressions les plus banals, exploration de l'étrangeté fondamentale du statut d'immigré dans une société en proie à de nombreux démons, apprivoisement de l'autre au moment de nouer les premiers liens (...)
Horvátországban vasárnap negyedik alkalommal rendeznek kisebbségi önkormányzati választásokat, amelyeken az ottani magyarok is részt vesznek.
A 2011-es népszámlálás szerint Horvátországnak 4 millió 285 ezer lakosa van, ebből 329 ezren tartoznak valamely nemzeti kisebbséghez. A legnagyobb létszámú kisebbség a szerb. Ők 187 ezren vannak, és a lakosság 4,36 százalékát teszik ki. A magyar kisebbség létszáma 14 ezer, ez a lakosság 0,33 százalékának és a 22 nemzeti kisebbség rangsorában a hatodik helynek felel meg.
Megelőzik a magyarokat a szerbeken kívül a bosnyákok, az albánok, az olaszok és a romák is.
A horvát parlament 2002-ben fogadta el a kisebbségekről szóló alkotmányerejű törvényt. 2003-ban meg is alakultak az első kisebbségi önkormányzatok, amelyeknek azonban csak véleményezési, tanácsadási joguk van, a végrehajtó testületeket (rendes önkormányzatokat) nem kötelezi a törvény arra, hogy el is fogadják a kisebbségi tanácsok vagy képviselők döntéseit, illetve javaslatait.
A törvény szerint kisebbségi jelölteket kisebbségi szervezetek vagy egyének állíthatnak, mégpedig a járások esetében 20, a városok és megyék esetében 50 támogatói aláírással.
Tizennégy nemzeti kisebbség választhat 25 fős kisebbségi tanácsot megyei szinten ott, ahol az adott kisebbség tagjainak száma meghaladja az 500 főt. Horvátország megyéiben két ernyőszervezet, a Horvátországi Magyarok Demokratikus Közössége (HMDK) és a Magyar Egyesületek Szövetsége (MESZ) küzd a szavazatok többségének megszerzéséért.
Tizenöt fős kisebbségi tanácsokat járási és városi szinten ott választhatnak a nemzetiségek, ahol a magukat egy adott kisebbséghez tartozónak valló állampolgárok száma meghaladja a 200 főt. Ahol ennél alacsonyabb a létszám, ott mindössze egy képviselőt jelölhetnek a szervezetek. A kisebbségi képviselő-testületekbe az juthat be, aki a legtöbb szavazatot kapja, mandátuma négy évre szól.
A magyarok 11 megyében, 9 városban és 13 járásban választanak tanácsokat. A 2011-es népszámlálási adatok szerint több megyében, városban és járásban is csökkent a magyarok létszáma, így akadnak olyan közigazgatási egységek, ahol idén már nem állíthatnak jelölteket.
Közös magyar listát megyei szintű városban csupán Zágrábban állítanak, ahol három magyar szervezet, az Ady Endre Magyar Kultúrkör, a Horvátországi Magyarok Zrínyi Miklós Cserkészcsapata és a Horvátországi Magyar Tudományos és Művészeti Társaság indított közös jelölteket.
A megyei szinten megválasztott tanácsok alakítják meg az országos szintű önkormányzatot (koordinációt). Erről 2010-ben döntött a parlament, amikor módosította a kisebbségi törvényt, és a kisebbségi önkormányzatok koordinációja jogi személy lett. E testületnek ugyancsak véleményezési joga van a kisebbségi törvényben megjelölt négy területre - a médiára, az oktatásra, a politikai képviselet arányaira és a nyelvhasználatra - vonatkozóan.
A választásokat felügyelő GONG civil szervezet szerint az önkormányzati választásokat médiacsend, rossz hangulat, a tolerancia hiánya és növekvő diszkrimináció övezi országszerte.
Az államnak biztosítania kell a kisebbségek számára a lehetőséget, hogy hallathassák hangjukat, különösen a helyi önkormányzatokban – írta a civil szervezet honlapján. A GONG szerint külön törvényben kellene pontosan meghatározni a kisebbségi tanácsok helyzetét, növelni kellene a szavazóhelyek számát, és meg kellene oldani a kisebbségek szavazói névjegyzékének problémáját.
Az eddigi három kisebbségi önkormányzati választásokon nagyon alacsony volt a részvételi arány.
Belgium törvényei nem tiltják kellő szigorral és elég világosan a gyermekek testi fenyítését, ezért Belgium megsérti az Európai Szociális Charta előírásait - közölte csütörtökön a strasbourgi székhelyű, 47 tagállamot számláló páneurópai szervezet, az Európa Tanács (ET).
A szervezet égisze alatt működő Szociális Jogok Európai Bizottsága rámutatott, hogy Belgium folytatólagosan megsérti a charta 17. cikkét, amelynek egyik pontja azt mondja ki, hogy a részes államok vállalják, hogy megóvják a gyermekeket és a fiatalokat a gondatlanságtól, az erőszaktól és a kizsákmányolástól.
- A gyermekekkel szemben tanúsított erőszak, így a testi fenyítés is, emberi jogaik súlyos megsértése - húzza alá közleményében az ET, amely azt szeretné, hogy mind a 47 tagország törvényi úton tiltsa meg a gyermekek testi fenyítését, valamint, hogy a kormányok indítsanak olyan programokat, amelyek a családokat is az erőszakmentesség irányába terelik.
Az Európa Tanácsnál egy nemzetközi civilszervezet, a Minden Gyermek Védelméért Szövetség (APPROACH) tett panaszt hét tagállam ellen, mert úgy ítélte meg, hogy ezekben az országokban hiányzik az iskolai, családon belüli vagy más környezetben történő testi fenyítés kimondott és hatékony tilalma.
A nap folyamán a bizottság ugyanilyen panasz alapján Csehországot is elmarasztalta a témában.
Videlo se da su imali malu tremu, jer su ljudi stajali u krugu na glavnom trgu i svaki pogled je bio uperen u njih. Možda je čak i publika imala malu tremu, ali su svi sa nestrpljenjem čekali zajednički ples maturanata, jer Subotica možda nikad nije videla tako nešto. Parovi su zauzeli svoje mesto i na prve taktove muzike počeli su plesati po unapred utvrđenoj koreografiji. Povremeno su podsećali jedni druge na sledeće korake, katkad su povećavali koncentraciju, a s vremena na vreme su se nasmejali jedni drugima pošto je, uprkos dugim probama, bilo grešaka, kašnjenja, sudaranja, a ipak tih nekoliko minuta je bilo puno neke uzvišene admosfere. Činjenica da su plesali u svojoj uobičajenoj odeću i da su se pripadnici određenih razreda razlikovali samo po boji svojih majica, je nekako samo još više uveličala momenat, jer su ovi mladi istovremeno bili i oni sami i neko koga su glumili u ovom elegantnom valceru. Oko dvesta mladih plesali su valcer na glavnom trgu, graciozno se okretali, a pored njihovog mladalačkog duha tu je lebdela i ozbiljnost, odraslost, čoveku je neminovno padalo na pamet da je, eto, pred nama još jedna generacija koja se oprašta od školskih klupa, koja baš sad kroči u život i ko zna koliko će izazova biti pred njima biti i kako će savladavati teškoće…
Posle su maturanti izveli nešto njima bliže, mladalačko; brže melodije je pratila modernija koreografija, čime je i trema publike malo popustila, a nakon programa od nekoliko minuta šareni baloni su sa olakšanjem pušteni u vis. Nagrada im je bio veliki aplauz, koji su svakako zaslužili, ne samo za istrajno vežbanje proteklih nedjelja i ne samo zbog nesvakidašnje produkcije, nego i zbog činjenice što su prvi imali smelosti da za oproštaj od škole izaberu neki nov, smireniji i pristojniji način. Suština ovog plesa bila je da osvesti mlade da matura ne znači kupanje u vodoskoku, već da ima i drugih načina slavlja, da se može i drugačije rastajati od škole i od svojih školskih drugova. Zajednički ples maturanata bi mogla biti polazna tačka za to, tačka koju će svaki Subotičanin hvaliti mnogo više nego bahato kupanje u vodoskoku, koje već godinama obeležava maturu.
Sećam se, i u mojoj generaciji je bilo pojedinaca koji su se nakon maturske šetnje u gradu okupali u Zelenom vodoskoku, ali je taj trend poslednjih godina, vrag će ga znati zbog čega i kako, postao skoro pravilo, obavezan element mature bez kojeg mladi više i ne mogu da zamisle poslednji pozdrav sa školom. Kada je došao dan mature, učenici završnih razreda su obukli majice istih boja i u pratnji trubača prošli centrom grada, a cilj šetnje je već godinama Plavi vodoskok, u koji se uskače na par minuta, da bi se posle tako mokri slikali, pevali i igrali.
Mnogi stanovnici grada su sa tugom primili k znanju da je kupanje u vodoskoku postalo zaštitni znak mature, koji se ne doživljava kao mladalačko buntovništvo, nego mnogo više kao huliganizam. Mislim da ne postoji čovek kome grudi ne tišti bojazan kada gleda mlade u vodoskoku, jer su do sada samo zahvaljujući sreći svi ostali nepovređeni na klizavim keramičnim pločicama. Mnogi se verovatno sa pravom boje da niko neće dići glas protiv ove pojave dok neko ne bude ozbiljno povređen.
U saradnji Aktiva direktora srednjih škola i Omladinske kancelarije, ove godine je prvi put doneta inicijativa da se pokuša opraštaj od škole uviti u novo ruho i samo se možemo nadati da će sledeće generacije valcer na glavnom trgu prihvatiti sa isto tolikom radošću kao i mladi koji su juče plesali na trgu. Gledano sa strane, činilo se da mladi veoma uživaju u zajedničkom plesu, mnogi od njih su mislili da je ovaj vid opraštanja od škole mnogo primereniji nego kupanje u vodoskoku, ali mnogi i dalje misle da će se tradicija kupanja održati i ubuduće.