Courrier des Balkans / Croatie

Le renforcement de l'extrême droite dans l'Union européenne influence-t-il les pays des Balkans occidentaux ? Ces nationalismes peuvent-ils retarder l'élargissement, voire provoquer de nouvelles tensions dans la région ? Entretien croisé au micro d'Omar Karabeg.

Les dates se téléscopent et les mémoires s'opposent. Le 27 juin, la justice monténégrine a inculpé l'ancien Procureur général Milivoje Katnić pour des crimes de guerres commis durant le siège de Dubrovnik. Le lendemain, le Parlement adoptait une résolution controversée sur le « génocide » commis par les Oustachis dans le camp de Jasenovac, provoquant l'ire de Zagreb.

Pour les pays des Balkans, l'Euro 2024 est un cru contrasté marqué par la surprise slovène, les déceptions croate et serbe et les promesses venues d'Albanie. Mais aussi par le retour de la Roumanie et la Turquie sur le devant de la scène. Revue d'effectifs.

Les initiatives pour pallier le manque de représentation féminine dans le sport se multiplient à l'approche des Jeux Olympiques. Journalistes et anciennes athlètes croates se mobilisent, à l'image d'Antonija Dujmović, journaliste sportive engagée pour la promotion du sport féminin.

Ils sont originaires des Balkans, vivent en France et s'inquiètent du risque d'une victoire de l'extrême droite parce qu'ils se souviennet de ce que le nationalisme a produit dans l'ancienne Yougoslavie. Témoignages.

L'extrême droite croate n'est pas difficile. Elle soutient à la fois le parti serbe pro-russe Dveri, qui rêve de reconquérir les territoires croates, et le parti irrédentiste de Giorgia Meloni. Tous fraternisent dans les mêmes réseaux pour promouvoir leurs idées radicales au niveau mondial.

« Mort aux Serbes », tel est le slogan haineux qu'ont scandé à l'unisson des supporteurs croates et albanais lors du match Croatie-Albanie à l'Euro de football, le 19 juin. La Serbie réclame des sanctions à l'UEFA et menace de quitter la compétition.

Les jeunes générations sont-elles « naturellement » progressistes ? En Croatie, les élections montrent une jeunesse qui vote de plus en plus à droite, tandis que des enquêtes sociologiques confirment la prévalence des valeurs traditionnelles et conservatrices. Analyse.

Le premier train reliant Trieste, en Italie, à Rijeka, en Croatie, via la Slovénie, a été inauguré le 24 avril. Il reliera les deux villes jusqu'à fin septembre en deux heures pour un trajet de 71 kilomètres à travers trois pays aux frontières souvent contestées. Reportage.

Des résidents ligotés, affamés et livrés à eux-mêmes : c'est le constat accablant de la défenseure des droits de Croatie. Dans un nouveau rapport publié fin mars, elle répertorie de nombreux abus dans des maisons de retraite et foyers dont certains sont gérés en toute illégalité.

Bonne nouvelle pour la protection de la biodiversité marine en mer Adriatique : la cartographie des habitats marins sous juridiction croate a enfin commencé. Cela devrait notamment profiter à la préservation de l'herbier de posidonie, le « poumon de la mer », aujourd'hui menacé.

Le pacte adopté par les eurodéputés vise à limiter le nombre d'exilés pénétrant irrégulièrement dans l'Union européenne. Et pour cela, les 27 comptent sur les pays candidats des Balkans occidentaux. Entretien avec le rapporteur slovène Matjaž Nemec, qui parle d'un « compromis difficile, mais nécessaire ».

C'est une participation record à laquelle on a assisté pour ces législatives. Cela n'a toutefois pas suffi à inverser la tendance, comme l'espérait le camp social-démocrate. Les conservateurs arrivent largement en tête, mais sans majorité. Les deux partis d'extrême-droite se retrouvent en position de faiseurs de roi.

Un peu plus de 3,7 millions d'électeurs croates sont appelés aux urnes pour élire leurs 151 députés. Pas moins de 165 listes et 2302 candidats se présentent, mais la campagne s'est résumée à un duel entre le Premier ministre conservateur et le président social-démocrate en pleine dérive trumpiste.

Ils haïssent la minorité serbe, les gays, les trans et les féministes. Ils défendent Poutine et les « valeurs chrétiennes traditionnelles ». Most et le Mouvement patriotique (DP) comptent faire une percée aux législatives de mercredi en Croatie et sont bien intégrés dans les réseaux de l'extrême droite européenne.

C'est le plus connu des réalisateurs croates. Dalibor Matanić a reconnu avoir été l'auteur de harcèlement sexuel dans des aveux d'une douteuse sincérité. Le scandale fait éclater une longue tradition de silence et de complicités dans le milieu du cinéma.

C'est la figure montante de la gauche croate. La députée Sandra Benčić mène les listes rouge et verte de Možemo, espérant bien capitaliser tant sur le rejet des conservateurs du HDZ au pouvoir que sur les sorties du président Milanović, devenu un repoussoir pour beaucoup d'électeurs de gauche. Portrait.

Ils forment traditionnellement un réservoir de voix pour l'Union démocratique croate (HDZ), mais cette année, les électeurs croates de Bosnie-Herzégovine sont également courtisés par la coalition menée par le Parti social-démocrate (SDP) et le président Milanović, en pleine surenchère nationaliste.

Deux ouvrages parus récemment explorent la mise en place d'un réseau d'instituts visant à diffuser la culture et la langue française dans une Europe post-impériale, en voie de recomposition sur des bases nationales, où la France entendait jouer un rôle de premier plan. Par une voie d'entrée notamment biographique, voire prosopographique, les auteurs ont cherché à renouveler une approche centrée sur l'influence française. À partir de deux terrains différents (Bucarest et Zagreb), émergent (...)

Concurrence déloyale, difficile accès aux marchés européens, achats massifs de terres par des investisseurs étrangers, faible soutien des politiques publiques : dans les Balkans, beaucoup d'agriculteurs peinent à survivre, que leurs pays soient déjà membres de l'Union européenne ou seulement encore candidats. Et l'exode rural achève de vider les campagnes.