(B2) L’anglais et le français sont normalement « les langues de travail » (*) dans la politique étrangère (avec l’allemand dans le cadre communautaire, du côté de la Commission européenne). Cette pratique est aujourd’hui battue en brèche très régulièrement. Les preuves…
NB : En matière linguistique, la seule règle obligatoire est l’usage et la publication dans toutes les langues officielles de l’UE. Aucun document officiel ne peut normalement être publié tant qu’il n’est pas traduit dans toutes ces langues. Pratique respectée scrupuleusement par le journal officiel et d’une certaine façon par la Cour de justice de l’UE. Afin de faciliter le travail des institutions a été mise en place une pratique de « langues de travail » permettant d’offrir à chacun une langue dans lesquels il serait plus à l’aise, dans les deux grands groupes linguistiques européens (langues latine et anglo-saxonne).
Une information en anglais
Bien souvent, la version anglaise est seule disponible, la version française n’étant publié qu’après (voire jamais). Quelques exemples concrets sur des sujets loin d’être technique :
26 mai 2015 – le « fact sheet » complet sur l’engagement européen en Centrafrique (RCA), publié après une grande réunion à Bruxelles sur le Fonds Bekou ! Seul le communiqué de presse, plus succinct est publié en français.
13 mai 2015 – la « communication » de la Commission européennes sur l’agenda migrations. Un effort notable a été fait pour traduire différents outils d’information (le kit de presse) en français (et dans la plupart des langues européennes). Cet effort s’est arrêté à la « communication officielle ».
9 mai 2015 – l’information sur la fête de l’Europe et la journée portes ouvertes du Service diplomatique européen (SEAE), sur le site du SEAE, n’est publiée que dans une langue (anglais) alors qu’elle s’adresse principalement à tous les citoyens.
8 mai 2015 – les deux rapports sur le sommet défense ne sont publiés par la Commission européenne qu’en anglais. Le communiqué de presse n’est rédigé qu’en anglais (une traduction en français est en cours …)
6 mai 2015 – Parlement européen – le directeur de l’Agence européenne de la défense (EDA), J. Domecq fait son exposé intégralement en anglais, malgré la présence d’interprètes et le fait que l’intéressé parle parfaitement le français.
28 avril 2015 – les deux communications sur la « sécurité » (agenda de la sécurité 2015, sécurité et développement) sont publiées uniquement en anglais.
Des sites internet monolingues
Par ailleurs, Quinze Directions générales de la Commission (et non des moindres notamment les DG « économiques ») sont uniquement en anglais :
Des missions et opérations de la PSDC ne communiquent qu’en anglais quasiment
La plupart des missions/opérations sont faites en monolangue. Exception faite des missions établies dans des pays francophones. Mais là encore le français est en recul. EUTM Mali – le site de la mission déployée au Mali (EUTM Mali) – pays pourtant francophone – a ainsi parfois renoncé à l’usage du français pour certains communiqués publiés exclusivement en anglais sur son site.
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Herat (Afghanistan). Fin de la présence européenne à Herat
La mission européenne de police (EUPOL Afghanistan) va fermer son bureau extérieur à Herat (Ouest de l’Afghanistan) à la fin de mai, après sept années de soutien à leurs homologues afghans. Pour le chef de la mission, Pia Stjernvall, le bureau à Herat a obtenu de bons résultats, en particulier dans la promotion des principes et méthodes de la police communautaire ainsi que l’amélioration de la coopération entre la police, les procureurs et les avocats de la défense. « Les partenaires afghans peuvent prendre le relais maintenant pour un service de police professionnel, responsable et efficace ».
Djibouti. Gardes-côtes équipés et formés pour les enquêtes sous-marines
Fidèle à sa devise « former et équiper », le Chef de Mission d’EUCAP Nestor, Etienne de Poncins, a remis, à l’issue de la formation, au chef des gardes-côtes djiboutiens, le colonel Wais Omar Bogoreh, des lots d’équipements composés de matériel de plongée, d’enquêtes et de recherche sous-marine ou terrestre. Ces kits, permettant d’équiper 8 plongeurs, seront utilisés pour des exercices de formation plus complexe telle que la délimitation de scènes de crime sous-marine, la recherche de preuves en profondeur ou même la photographie sous-marine. Ces entrainement variés donneront la capacité aux gardes-côtes d’intervenir directement sur les lieux d’un crime en mer, tout particulièrement la piraterie, pour permettre notamment de retrouver des preuves qui auraient été jetées à l’eau par les criminels.
Eunavfor Atalanta. L’Espagne prend le commandement
L’amiral Alfonso Gómez de la marine espagnole a pris, le mercredi 6 mai 2015, le commandement de la force navale sur zone (FHQ) de l’opération européenne de lutte anti-piraterie (EUNAVFOR Atalanta) lors d’une cérémonie tenue à Djibouti.
Il dirigera la force navale de l’UE pendant environ cinq mois. Force composée de 4 navires : la frégate allemande FGS Bayern (F-217) équipée de 2 hélicoptères Super Lynx Mk.88A, la frégate italienne Grecale (F-571) de la classe Maestrale, équipé de 2 hélicoptères AB-212 ASW et les deux navires espagnols, la corvette Infanta Cristina et le Galicia. Auxquels il faut ajouter 2 avions : un CASA espagnol CN 235 VIGMA et un P-3C Orion allemand Jester, basés en temps ordinaire à Djibouti.
L’amiral Gomez remplace ainsi l’Amiral Jonas Haggren, de la Marine suédoise présent sur zone depuis février 2015 ayant lui-même pris le relais des Italiens (lire : Passage de flambeau entre Italiens et Néerlandais dans l’Océan indien
Dar Es-Salaam (Tanzanie). Formation anti-incendie
Le navire espagnol de débarquement Galicia (L51), qui participe à la mission anti-piraterie de l’UE dans l’Océan indien (EUNAVFOR Atalanta), a assuré à la mi-mai, la formation maritime des marins de la Marine Tanzanienne lors d’une visite de port à Dar es-Salaam. Après un briefing sur le système de commandement et de contrôle utilisé sur le navire de guerre espagnole pour surveiller toutes les activités en mer, l’équipage et les visiteurs du navire ont effectué un exercice pratique anti-incendie.
Camp de Jazeera – Mogadiscio (Somalie). Cours terminé pour les commandants de pelotons
La cérémonie de clôture pour le Cours de commandant de peloton a eu lieu au camp d’entraînement Jazeera le 30 avril à Mogadiscio. L’événement a marqué le passage en grade des 58 futurs leaders du peloton. Planifié, organisé et dirigé par EUTM Somalia, ce cours d’une durée de 15 semaines avait commencé en Ouganda, dans l’Académie militaire, et a été complété au camp d’entraînement Jazeera. Les officiers seront maintenant déployés sur tout le territoire somalien, précise-t-on au QG de la mission européenne.
Bapho (Mali). Entraînement au « Combat River Crossing » (CRC)
Pendant neuf semaines, les ingénieurs maliens ont appris à assembler et manoeuvrer un ferry ponton de plus de 1200 kg. Ils ont prouvé leurs compétences dans un exercice final, réalisé sous une extrême chaleur, précise la mission européenne EUTM Mali qui a organisé le cours. Cette formation dite « CRC » (Combat River Crossing) est une compétence clé, compte tenu de l’insuffisance des infrastructures et du petit nombre de ponts sur le fleuve Niger. Cette formation, effectuée par des ingénieurs allemands, est un complément à la formation fournie à Koulikoro.
Kiev (Ukraine). Les équipes pour la gestion de frontières se mettent au travail
Une réunion du » Border Management Assistance Group » (BMAG) a été organisée, pour la première fois, le 15 mai par la mission de l’UE de conseil à la sécurité intérieure en Ukraine (EUAM Ukraine). Objectif : identifier et trouver des solutions pour les problèmes ukrainiens dans la protection de leurs frontières. Alors que moins de 10% du personnel aux frontières est entrainé pour agir en zones de conflits, les Européens veulent apporter leur expérience dans la vérification des passeports, la communication entre agences et la mise en place de capacités.
Pristina (Kosovo). Formation pratique de juristes sur les crimes de guerre
Que faire lorsqu’un témoin ne raconte pas tous les évènements ou ne s’en rappelle pas l’ordre ? C’est autour de ce cas pratique que les enquêteurs et procureurs kosovars ont travaillé, ce 22 mai. Objectif de la formation faite par les magistrats d’EULEX Kosovo : mettre l’accent sur l’amélioration des capacités des enquêteurs pour mener les interrogatoires et obtenir des déclarations admissibles dans la lutte contre les crime de guerre mais aussi dans les cas d’agressions sexuelles. Le programme de protection de témoins a été aussi étudié pour établir comment l’utiliser dans ces cas précis.
(Leonor Hubaut)