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A La Valette, Macki Sall dit ses quatre vérités aux Européens

Bruxelles2 Blog - Thu, 12/11/2015 - 17:28

Le président sénégalais, Macki Sall répond à la question de la presse (crédit : Conseil de l’UE)

(B2) Au sortir du sommet tenu à La Valette entre Africains et Européens, Macki Sall, le Président sénégalais qui coprésidait la réunion n’a pas mâché ses mots, face à la presse, mettant en cause un système économique injuste mais aussi la dramaturgie européenne en matière de migrations.

La clé d’une Afrique autonome

« Sans l’évasion fiscale et le transfert frauduleux de ressources, qui est évalué à 60 milliards par an » l’Afrique s’en sortirait seule estime-t-il. « Le seul rapatriement de 17% de cette somme permettrait à l’Afrique de se passer de l’aide au développement et de rembourser la dette. »

L’injuste rémunération des ressources naturelles

« Tant que l’Afrique ne verra pas la juste rémunération de ses ressources naturelles, elle sera plus ou moins dépendante. Il est temps que soit restaurée une juste rémunération des ressources naturelles mais aussi (d’assurer) une transformation de ces produits sur le continent. (Ce) qui donnera davantage de valeur ajoutée que l’exportation de matières premières et donnera de l’emploi » a abjuré celui qui préside également aux destinées de la CEDEAO (la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest).

L’évasion fiscale et la mal gouvernance

« Il faut aussi lutter contre l’évasion fiscale. Il est de notoriété publique que les multinationales qui œuvrent en Afrique trouvent toujours un moyen d’échapper à la fiscalité. Il y a ainsi beaucoup de ressources perdues. » Enfin, a-t-il ajouté, tournant là le regard vers ses homologues africains, il y a une autre cause à la pauvreté en Afrique : « la mal gouvernance et la corruption ».

Dédramatiser la question des migrants, organiser la mobilité

Le dirigeant africain estime qu’il faut dédramatiser la crise des migrations et des réfugiés. « Partout où il y a la guerre, les gens fuient. Et là où il y a des différences de développement, les gens vont migrer. » Et de prendre « l’exemple parfait » : les Etats-Unis. « Il y a un siècle ou deux siècles, c’est l’Europe qui immigrait en masse vers les Etats-Unis. Car c’était un nouvel eldorado. C’est un phénomène naturel qu’il faut dédramatiser. Seulement il faut organiser la mobilité, et combattre les trafics qui utilisent et exploitent la pauvreté et la détresse des populations africaines. »

Commentaire : c’est sans doute un des propos les plus intéressants entendus à ce sommet de Malte. Prenant un peu de hauteur, le Président sénégalais, a pointé, avec des propos clairs, compréhensibles, directs, l’enjeu des discussions entre l’Europe et l’Afrique. A côté, les dirigeants européens paraissaient étriqués, engoncés dans un repli sur soi, n’ayant à l’aune de leurs lunettes de vision que leur ‘petit’ problème du moment : Comment faire face au flux des réfugiés ? Comment se débarrasser des migrants ? Comment renforcer l’efficacité du contrôle des frontières extérieures ? Il va être difficile demain aux Européens de venir donner des conseils aux Africains pour la gestion des frontières ou l’accueil des réfugiés. A se demander si une mission « de conseil » et « d’assistance », type PSDC à l’envers, des Africains en Europe, ne serait pas inutile…

(Nicolas Gros-Verheyde, à La Valette)

En Europe, les socialistes sont sans boussole

Blog Secret Défense - Thu, 12/11/2015 - 13:04
(Article de l’Opinion)  Partout sur le continent, les grands partis de gouvernement de gauche hésitent sur leur stratégie et leurs alliances politiques. 

French Navy tests Rafale’s RBE2 active electronically-scanned array radar

Naval Technology - Thu, 12/11/2015 - 01:00
The French Navy has successfully completed the test of Rafale's new RBE2 active electronically-scanned array (AESA) radar during actual close air support (CAS) and intelligence, surveillance and reconnaissance (ISR) combat missions over Iraq.

Italian Navy to receive seven patrol ships from Fincantieri consortium

Naval Technology - Thu, 12/11/2015 - 01:00
The organisation for joint armament cooperation (OCCAR) has ordered one more multipurpose offshore patrol ship (PPA) from the Raggruppamento Temporaneo di Impresa (RTI) consortium for the Italian Navy.

US Navy’s DESRON 26 completes exercise with Chinese Navy

Naval Technology - Thu, 12/11/2015 - 01:00
The US Navy’s Destroyer Squadron (DESRON) 26 has successfully completed group sail and passing exercise (PASSEX) with the China's People's Liberation Army-Navy (PLA-N) off the coast of Florida.

US and Canadian navies conduct task group exercise

Naval Technology - Thu, 12/11/2015 - 01:00
The US Navy's Boxer Amphibious Ready Group (ARG) has a conducted task group exercise (TGEX) with the Royal Canadian Navy (RCN) off the coast of Southern California.

134 réfugiés récupérées par le HMS Richmond. Un changement de langage de la Navy ?

Bruxelles2 Blog - Wed, 11/11/2015 - 19:06

(crédit : MOD UK)

(B2) La journée de jeudi dernier (5 novembre) a été rude pour les marins européens engagés dans l’opération EUNAVFOR MED / Sophia. Les avions de patrouille espagnol et luxembourgeois avaient signalé une douzaine de navires, dont un bateau de pêche et deux skiffs.

Outre les 258 personnes sauvées par la frégate belge (lire : 4 suspects arrêtés en Méditerranée par le Leopold Ier), 76 personnes ont pu être récupérées par le patrouilleur slovène Triglav et 134 hommes et femmes qui tentaient la traversée sur un dinghy surchargé ont été pris en charge par la frégate britannique HMS Richmond.

Une fois à bord du navire, « les migrants ont été enregistrés, ont reçu de l’eau et de la nourriture. Certains d’entre eux ont vu les médecins de bord » signale la Royal Navy, avant d’être transférés à bord d’un navire des gardes-côtes italiens Diciotti afin d’être débarqués en Sicile.

(NGV)

Commentaire : Pas de Brexit pour la Navy ?

On peut remarquer que à l’inverse de l’opération EUNAVFOR Atalanta, pourtant commandée par les Britanniques, où l’Etat-Major britannique tentait de masquer le caractère européen de l’opération — préférant souvent parler d’une opération multinationale ou d’une mission en liaison avec l’OTAN – il n’en est pas de même de l’opération Sophia. Communiqué après communiqué, la Royal Navy est fière d’annoncer la couleur : elle participe à une opération de l’Union européenne.

Dans sa dernière publication (lire ici), elle donne même la parole à une de ses jeunes recrues, Jade Convery, qui exprime son enthousiasme du haut de ses 23 ans : “I’ve really enjoyed working with the European Union Naval Force – working with other navies has been a huge learning experience, and we already feel part of one team. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

Le Leopold Ier s’entraîne au tir à la Souda

Bruxelles2 Blog - Wed, 11/11/2015 - 11:59

(B2 au large de la Crète) La frégate belge Leopold Ier (F-930) a parfait aujourd’hui son entraînement avant d’intégrer le Charles-de-Gaulle en Méditerranée. Des exercices de tir ont été effectués ce mercredi (11 novembre), jour de célébration de la fin de la Première guerre mondiale, sur le pas de tir spécialisé de l’OTAN de la Souda en Crète.

Un exercice de qualification pour l’OTAN

La frégate a fait tonner la poudre à plusieurs reprises. Son « Otobreda » 76 mm antiaérien et antisurface a résonné d’un son lourd tandis que ses mitrailleuses MAG (7.62 mm) et Browning .50 (12,7 mm) répondaient avec un son plus sec et saccadé. Puis le lance-missiles Sea Sparrow (anti-aérien) et son système de protection rapprochée Goalkeeper ont donné de la voix. La cible : un drone envoyé pour simuler une attaque aérienne sur le navire. C’était d’ailleurs l’objectif principal de l’exercice. Le lancement d’un missile Seaspearow est « une étape importante de qualification de la frégate afin de la certifier aux normes OTAN » précise la défense belge. « Le lancement s’est fait avec une fusée télémétrique qui a comme objectif d’enregistrer un nombre de données de vol et opérationnelles ». Les AGM-84 Harpoon (anti-surface, destinés à détruire de gros navires à longue distance 120 km) et les torpilles Mark 46 (contre les sous-marins) sont restés au repos… pour cette fois. Tout cela sous les yeux du ministre de la Défense, Steven Vandeput, qui s’est spécialement déplacé pour l’occasion, ainsi que du Premier ministre, Charles Michel, qui a fait escale sur l’île de Crète, avant de se rendre à Malte pour deux sommets consécutifs (Europe-Afrique et Union européenne) sur les migrations. Autre ambiance…

Quelques jours sous pavillon européen

Le Léopold Ier, de son côté, reprend la mer. Direction : la Sicile. La frégate est, en effet, officiellement encore sous pavillon européen pour quelques jours. Elle va retrouver le Cavour, le navire amiral de EUNAVFOR MED / Sophia. Le temps de faire un dernier briefing, de rendre les différents matériels (communication, radio…) utilisés et de dire au-revoir au commandant de mission, le contre-amiral Enrico Credendino. Et ensuite, direction Toulon, pour s’intégrer au Groupe aéronaval français, et cap sur le Golfe Persique, via le Canal de Suez.
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(Nicolas Gros-Verheyde)

Le Charles-de-Gaulle en mission anti-Daech avec une escorte belgo-britannique

Bruxelles2 Blog - Wed, 11/11/2015 - 09:36

(B2 en mer !) Le porte-avions français Charles-de-Gaulle devrait appareiller de Toulon le 18 novembre prochain, selon nos informations. Il sera accompagné de plusieurs navires constituant le groupe aéronaval (GAN) dont la frégate anti-sous marine La Motte-Picquet (D-645), d’un navire ravitailleur, d’un sous-marin d’attaque ainsi que deux navires européens : un Belge — le Leopold Ier (F-930), jusqu’ici engagée dans l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia — et un Britannique — le HMS St Albans (F-83), une frégate britannique de type 23 —.

Sus à Daech et affiliés

Direction : le Golfe persique avec une mission principale confiée au porte-avions, la lutte « contre Daech et ses groupes affiliés » comme l’a fixé le président (français) de la République, François Hollande, à l’issue d’un Conseil restreint de défense, le 5 novembre dernier. L’objectif est de de renforcer la capacité de frappe en Irak comme en Syrie. Coté belge, c’est désormais officiel. Le Premier ministre Charles Michel vient de le confirmer à l’occasion d’un déplacement en Crète sur la frégate Leopold Ier. Un conseil restreint (kern) tenu le 30 octobre a « décidé l’envoi de la frégate belge (…) dans le cadre de la coalition internationale ». « Et le parlement va être informé et tiendra un débat, en présence du ministre de la Défense, comme le veut la règle. »

Une demande américaine

Ce déploiement répond à une « demande américaine » a souligné Charles Michel. Le groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Theodore Roosevelt a dû rentrer au pays en octobre pour problème de maintenance. Et le suivant constitué autour du USS Truman ne devrait arriver que durant l’hiver 2016 (lire détails sur US naval institute news). C’est ce « gap » que devrait combler le groupe aéronaval franco-belgo-britannique.

Contrôle opérationnel français

Concrètement la frégate belge passera sous contrôle opérationnel (OpCon) des Français le 18 novembre (au départ de Toulon). Ce sera Paris – en liaison avec la coalition dirigée par le général américain, John Allen — qui fixera la mission précise du Charles-de-Gaulle. La frégate belge ne sera pas engagée directement dans toutes les opérations menées par le Charles-de-Gaulle. Mais elle sera tenue « informée ». « Notre mission est défensive » a tenu à rassurer Charles Michel : « assurer l’escorte et d’accompagnement » du porte-avions français.

Des évolutions possibles

« Si la mission devra évoluer en fonction de la situation, nous devront être immédiatement avertis ». Une évolution qui n’est « pas exclue. On ne peut pas prédire ce qui se passera dans les semaines à venir. (Et) si nécessaire, on prendra alors des mesures supplémentaires. Il faudra ainsi une nouvelle décision du gouvernement, en kern ou en conseil des ministres, et une nouvelle information du parlement. » La frégate belge devrait rester six semaines dans le Groupe aéronaval, jusqu’au 2 janvier.

Une mise en condition assez rapide

La préparation du Groupe aéronaval va être assez rapide : quelques jours seulement (entre le 15 et le 18 novembre). Le temps de faire les ultimes briefings et les dernières règles d’engagement. Mais chacun des navires engagés se prépare activement durant ces derniers jours. Le Charles de Gaulle est ainsi parti de Toulon le 3 novembre pour une période de deux semaines consacrée à l’école de l’aviation embarquée. Période en mer qui va « permettre aux nouveaux pilotes de l’aviation embarquée de la Marine nationale de se qualifier à apponter sur le porte-avions nucléaire français » précise-t-on à l’état-major français. La frégate belge de son côté effectue une série d’exercices et d’entraînements sur la zone de tirs de l’OTAN à la Souda, en Crète ce matin (Lire : Le Leopold Ier s’entraîne au tir).

 

(Nicolas Gros-Verheyde)

Alion to support US Navy’s submarine mechanical and electronics systems

Naval Technology - Wed, 11/11/2015 - 01:00
Alion Science and Technology has received an indefinite delivery / indefinite quantity contract from the Mid Atlantic Regional Maintenance Center (MARMC) in Norfolk, Virginia, US.

SAIC to provide technical services for US Navy's SSC Pacific

Naval Technology - Wed, 11/11/2015 - 01:00
Science Applications International (SAIC) has secured a contract from the US Navy's Space and Naval Warfare Systems Center Pacific (SSC Pacific) to provide technical services for its shipboard, submarine, shore and airborne platforms.

Le flot de réfugiés continue d’arriver en Grèce. Les Européens paient cher une erreur d’analyse

Bruxelles2 Blog - Tue, 10/11/2015 - 23:55

L’opération Poseidon au large de la Grèce (crédit : Frontex)

(B2) « 150.000 personnes ont pris le risque de traverser entre la Turquie et la Grèce le mois dernier (octobre) « malgré des conditions climatiques qui se sont dégradées » selon le dernier bilan que vient de publier l’agence Frontex, l’agence européenne de contrôle des frontières. « Soit 13 fois plus que dans la même période de 2014 (8500 en octobre 2014) ! »

Des Syriens mais aussi des Afghans

Sur cette voie d’accès, « les Syriens continuent de représenter le plus grand nombre d’arrivées, bien que ces dernières semaines, la part des ressortissants afghans a augmenté de manière significative » note l’agence européenne. Une situation qui tient en grande partie à la situation en Afghanistan, confirme un diplomate que nous avons interrogé sur cette augmentation récente. « La prise de Kunduz par les Talibans a fait craindre par nombre d’Afghans la réédition du schéma des années 1990 », avec le départ des Soviétiques, la chute du gouvernement Najibullah (près de 4 ans après) et l’arrivée des Talibans. « On voit arriver non seulement des Hazaras mais aussi différentes ethnies ». Ce qui traduit une nouvelle vague afghane après ceux qui, réfugiés d’Iran, plus ou moins en situation illégale, ont été expulsés ou préféré reprendre le chemin de l’exil plutôt que de devoir s’enregistrer dans la république islamique.

Un demi-million de personnes arrivées depuis le début de l’année

Depuis le début de l’année, 540.000 migrants sont ainsi arrivés sur les îles grecques, selon Frontex. La plupart sont ensuite remontés vers le nord, les Balkans, l’Autriche et l’Allemagne, provoquant des fermetures de frontières en cascade. De janvier à octobre, quelque 500.000 « détections de franchissement illégal des frontières ont été enregistrés sur les frontières extérieures de l’UE dans les Balkans occidentaux, principalement sur la Hongrie et les frontières de la Croatie avec la Serbie ».

Des problèmes en cascade

La plupart des migrants détectés dans la région étaient auparavant arrivés sur l’une des îles grecques de la mer Égée puis ont voyagé à travers l’ex-République yougoslave de Macédoine (Fyrom) et la Serbie. « Quand la Hongrie a construit une clôture sur sa frontière avec la Serbie (1) et resserré les contrôles aux frontières en septembre, les migrants ont commencé à traverser la frontière de la Serbie avec Croatie en nombre record » note l’agence européenne.

La voie maritime de Méditerranée en baisse

Contrairement aux chiffres records en Grèce et dans les Balkans occidentaux, la voie maritime de la Méditerranée centrale a vu le nombre de personnes traversant la Libye à l’Italie « chuter de moitié par rapport à 2014 » portant le chiffre des arrivées « à 8 500 en octobre ». Une baisse assez sensible s’observe également quand on fait le décompte annuel. Pour les dix premiers mois de 2015, la voie « libyenne » a fourni 140 000 migrants et réfugiés « contre près de 155.000 pour la même période de l’année 2014 ».

La pénurie de bateaux mais aussi l’action maritime ?

Une chute expliquée « en grande partie par la pénurie de bateaux disponibles à des passeurs » explique l’agence Frontex. NB : On peut estimer également que la présence de navires renforcés a joué un premier effet de dissuasion avec des arrestations de suspects qui commencent à devenir plus systématiques (voir notamment 4 suspects arrêtés en Méditerranée par le Leopold Ier et Coup de filet au large de la Libye. 14 contrebandiers inculpés)

Un rythme qui ne faiblit

Une erreur de prévision dramatique

« Cela continue d’arriver à un rythme qui ne faiblit pas » a confié à B2 un diplomate occidental bon connaisseur de la Grèce. « Les Européens croyaient qu’avec une météo moins bonne d’hiver, le flux allait cesser ou ralentir. C’était une erreur. Ils continuent d’arriver ». Durant les périodes de mauvais temps, « il y a une accalmie. Il n’en arrive que 200 ou 300. Mais à la moindre éclaircie. Cela reprend. Il en arrive plusieurs milliers en quelques heures ». Il ne faut, en effet, qu’une petite heure à peine à un bateau doté de bons moteurs pour faire la traversée. Le double ou un peu plus si les moteurs sont plus faibles. Soit un laps de temps limité.

La marine turque, grecque laisse passer

Les Turcs n’interviennent pas. La marine grecque non plus. Elle a reçu l’ordre de ne pas intervenir pour limiter le mouvement. Une consigne politique du gouvernement Tsipras qui ne veut pas utiliser des moyens politiques ou avoir une politique répressive (ainsi la politique des centres de rétention a été sinon abandonnée, du moins ralenti). Seuls sont donc présents sur zone les gardes-côtes grecs qui souffrent d’une absence cruelle de moyens. Et, du côté du gouvernement grec, la consigne est désormais claire : « aucune vie ne doit être perdue en mer ». « Le système est mieux organisé et rôdé maintenant » témoigne notre interlocuteur. Les migrants sont à peine arrivés que de l’autre côté attendent des ferries pour les embarquer vers le continent.

La consigne du laissez-passer

Au Pirée, le port d’Athènes, attendent des bus qui, pour 20 ou 30 euros, les emmènent jusqu’à la frontière macédonienne (Fyrom). Là aussi la frontière est ouverte. Et les Macédoniens s’empressent de repasser « le bébé » aux Serbes, qui les refilent aux Croates (faute de Hongrois compatissants) et ceux-ci aux Slovènes. Ljubljana, désormais pratique la même politique du « not in my backyard » (pas dans mon jardin) et se débarrasse des réfugiés sur les Autrichiens. De toute façon, les réfugiés ne veulent pas rester dans les Balkans et encore moins aller dans les pays d’Europe de l’Est qui n’ont pas vraiment démontré une vraie tradition d’accueil.

La relocalisation : un échec !

Le dispositif de relocalisation mis en place à grand effort en juin et renforcé en septembre ne fonctionne donc pas vraiment. Tout simplement — explique notre interlocuteur — car il ne concerne que « les personnes ayant fait une demande d’asile en Grèce ». Or, ils sont très peu à s’enregistrer. Les Grecs, débordés, n’enregistrent qu’à peine 10% des personnes arrivées. Le fameux hotspot de Lesbos ne fonctionne pas vraiment. Il faut remarquer que les migrants eux-même ne tiennent pas à s’enregistrer. Ils ne veulent pas aller dans d’autres pays que l’Allemagne.

Allemagne et Autriche

Le message de Angela Merkel a porté au-delà des frontières. « Ils ne jurent que pas une destination : l’Allemagne, voire l’Autriche ou la Suède ». La France ? « Ce n’est pas vraiment une destination très prisée ». Même des pays prêts à accueillir des réfugiés, et disposant de certaines ressources, mais moins connus des migrants peinent à trouver des candidats à la relocalisation. Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères, Jean Asselborn, en a fait l’amère expérience dernièrement. Pour trouver les 30 candidats à l’exil au Luxembourg, « il a fallu presque faire de la retape » remarque notre diplomate, mi-ironique, mi-désolé.

Une pression maximale sur moins d’une dizaine de pays

Le triple effet de l’ouverture des frontières à tout va dans les Balkans, de la faible volonté d’accueil de certains pays (Europe de l’Est, Royaume-Uni, …) et de la propre volonté des migrants et réfugiés, renforce en fait « la pression sur quelques pays uniquement ». Outre la Grèce et l’Italie, les pays de première ligne, une demi-douzaine d’autres pays sont vraiment concernés : l’Allemagne, l’Autriche, la Suède et, dans une moindre mesure, le Danemark, la Belgique et les Pays-Bas. Soit une situation totalement intenable… Le sommet européen extraordinaire de La Valette risque d’être tendu.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Une limite qui est une « frontière extérieure » de l’Union européenne et constitue donc une obligation pour la Hongrie de fermer.

Helmut Schmidt, le Giscard allemand

Blog Secret Défense - Tue, 10/11/2015 - 18:44
L’ancien chancelier allemand est mort à l’âge de 96 ans. Il avait servi dans la Flak durant la guerre et été le ministre de la défense de Willy Brandt. 

Brexit : les Britanniques ont déjà un pied dehors

Blog Secret Défense - Tue, 10/11/2015 - 18:39
Une analyse de politique internationale en vidéo, pour l’Opinion

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