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Actualité. Réflexions. Reportages
Updated: 10 hours 26 min ago

Premières missions de surveillance pour le Latouche Tréville

Thu, 15/10/2020 - 08:55

(B2) La frégate anti-sous marine française, Latouche Tréville (D-646), engagée dans l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes (et le pétrole) vers la Libye, vient d’effectuer ses deux premières visites à bord des navires, signale le QG de l’opération EUNAVFOR Med Irini à Rome.

L’abordage amical fait partie des tâches de fond de la surveillance maritime (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Des visites amicales à bord du MV Amineh M, un cargo battant pavillon des Iles Cook parti de NovoIstanbul vers Misrata, et le MV Zeko Y, un navire battant pavillon tanzanien faisant la navette entre la Turquie et Tripoli.

La technique d’abordage amicale est une des tâches de fond des opérations de surveillance maritime. Elle permet d’obtenir des informations (précieuses) sur le trafic maritime, mais aussi de se faire connaitre, de marquer la présence, et de dissuader au besoin. C’est un peu comme les gendarmes au bord d’une route. Cela dissuade (un peu).

(NGV)

Lire aussi : L’opération Irini pleinement opérationnelle

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Dernières nouvelles des missions et opérations de maintien de la paix de l’UE – PSDC (septembre 2020)

Wed, 14/10/2020 - 08:48

(B2) La coopération est une part essentielle du travail mené sur le terrain par les missions et opérations de l’UE. Elle a des formes diverses et variées. Du partage d’un thé avec un capitaine de navire pour glaner des renseignements, à l’accompagnement d’instructeurs de l’armée d’un pays hôte, en passant par un entrainement avec un équipage étranger ou la collaboration entre civils et militaires, et entre missions de l’UE…

Méditerranée centrale. Dans les coulisses des ‘approches amicales’ d’Irini

Les ‘approches amicales’ de navires marchands, ces visites d’une heure à peine sur la passerelle, sont des moments importants pour l’opération de surveillance de l’embargo sur les armes à destination et en provenance de la Libye (EUNAVFOR MED Irini). Comment cela se passe. explications ici

(crédit : B2, capture d’écran site EUNAVFOR Med Irini)

Golfe d’Aden. COCOA avec les japonais

Exercice Crossdeck avec réapprovisionnement vertical, réapprovisionnement en mer, exercices de communication et de tir, etc. Le menu a été intense pour la journée d’exercices et entraînements en mer, le 21 septembre, entre les équipages de l’ESPS Santa Maria de l’opération européenne (EUNAVFOR Atalanta) et du JS OHNAMI. Le destroyer japonais navigue, lui aussi, dans le golfe d’Aden pour lutter contre la piraterie maritime, avec la Force opérationnelle combinée (CTF) 151. Ces exercices s’inscrivent dans la stratégie de coopération de l’opération, dite COCOA. Détails ici

(crédit : B2, capture d’écran compte Twitter EUNAVFOR Atalanta)

Koulikouro (Mali). Groupe médical en exercice

Une journée d’entraînement à la coordination médicale impliquant, en même temps, les premiers intervenants militaires et les équipes d’ambulances blindées. C’était le pari de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM Mali). La formation s’est déroulée sur le camp d’entrainement de Koulikouro, à une cinquantaine de kilomètres de la capitale Bamako. Détails ici

(crédit : EUTM Mali)

Mogadiscio (Somalie). Quatre heures pour se former à la coopération entre la police et l’armée

Ensemble, les missions de renforcement des capacités de l’UE en Somalie (EUCAP Somalia) et de formation militaire (EUTM Somalia), ont mis au point un exercice de coordination de la police et de l’armée à destination de l’équipe de planification de la police somalienne. Le but : les préparer à travailler avec l’armée somalienne dans les zones libérées d’Al Shabaab. Détails ici

(crédit : EUCAP Somalia)

Criva et Mamalyha (Ukraine – Moldavie). Détecter la contrebande

La mission civile d’assistance aux frontières des forces moldaves et ukrainiennes autour de la Transnistrie (EUBAM Moldova Urkaine), les agences nationales ukrainiennes et moldaves chargées des questions nucléaires et radiologiques, se sont unies pour apprendre aux garde-frontières/police et agents des douanes à détecter et intercepter la contrebande de matières radioactives aux points frontière de Criva et Mamalyha. Détails ici

(crédit : B2, capture d’écran site EUBAM Moldova Ukraine)

Bouar (République centrafricaine). Formation délocalisée

Un détachement de la mission d’entraînement militaire (EUTM RCA) s’est rendu à l’ouest du pays, dans la ville de Bouar, pour épauler les instructeurs des forces armées centrafricaine (FACA) chargés de former les jeunes recrues.

(crédit : B2, capture d’écran fil Twitter EUTM RCA)

Et aussi, à voir, les vidéos youtube de l’opération EUNAVFOR Atalanta, notamment les deux très courtes vidéos faisant défiler à une vitesse hyper accélérée un voyage en mer à bord d’un navire, ou, une journée de tests Covid-19 sur le pont.

(informations recueillies par Emmanuelle Stroesser)

NB : Pour tout connaitre ou réviser, n’hésitez pas à vous procurer notre ouvrage sur la PSDC

Lire aussi sur le B2 Pro (parus en septembre) :

… et sur le Blog : 

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Venezuela. La vindicte du PPE contre Josep Borell est-elle justifiée ?

Wed, 07/10/2020 - 17:10

(B2) Les couloirs du Parlement européen bruissent du vent de fronde du parti populaire européen (PPE) contre le Haut représentant Josep Borrell. En cause, l’envoi d’une « mission secrète » de négociation à Caracas fin septembre. Est-ce justifié ?

L’eurodéputée espagnole catalane du parti populaire Dolors Montserrat mène la charge contre son compatriote Josep Borrell (crédit : Parlement européen, 7.10.2020)

Que reproche le PPE à Josep Borrell ?

Pour les députés du groupe chrétien-démocrate au Parlement européen, « le Haut représentant de l’UE Josep Borrell ne peut pas envoyer une mission secrète à un dictateur sans consultation », déclarent les députés Antonio Tajani, Paulo Rangel et Dolors Montserrat (1).

Cette mission ne fait « que légitimer Maduro non reconnu par l’UE comme le leader du Venezuela, et les élections organisées par son régime », s’alarme l’Italien Antonio Tajani (Forza Italia), ancien président du Parlement européen et ancien commissaire européen. « Le simple report des élections sans aucune condition compromet en même temps les autres exigences politiques de l’UE au Venezuela. »

Cette mission « n’a pas été discutée avec les dirigeants des forces démocratiques, y compris le président légitime par intérim du pays, Juan Guaidó, ni approuvée par eux », ajoute le Portugais Paulo Rangel (PSD). C’est « une erreur stratégique et politique », s’emporte l’Espagnole, Dolors Montserrat qui enfonce le clou. Cela « affaiblit la position de l’UE vis-à-vis du régime vénézuélien et blanchit le régime totalitaire de Maduro. Nous exigeons que les raisons de l’envoi d’une telle mission soient parfaitement claires », affirme celle qui partage avec Josep Borrell d’être originaire de Catalogne.

Quel était l’objet de cette mission ?

Une mission de haut niveau de l’UE a, en effet, été envoyée au Venezuela fin septembre dans le but de négocier avec Nicolás Maduro un éventuel report des élections législatives prévues pour le 6 décembre 2020, comme l’a reconnu publiquement le service diplomatique européen (SEAE) dans un communiqué. Un report totalement justifié car l’UE estime ces élections non valables. « Les conditions ne sont pas réunies actuellement pour qu’un processus électoral libre, équitable et démocratique puisse avoir lieu. » D’ailleurs les Européens ont renoncé, pour les mêmes raisons, à l’envoi d’une mission d’observation électorale de l’UE.

Le Haut représentant devait-il consulter l’opposition ?

Quand on mène des négociations, on ne commence pas à consulter l’adversaire. L’Union européenne ne va pas, par exemple, demander la permission au dirigeant libyen Al-Sarraj (reconnu par la communauté internationale) pour rencontrer son adversaire (non reconnu par l’UE), le général Haftar. Idem en Biélorussie. S’il faut rencontrer A. Loukachenko pour le confronter à la réalité européenne, on ne demande pas la permission à ses opposants, même si l’UE les reconnait comme légitimes. Cette règle est inventée par le PPE pour les besoins de la circonstance. Elle n’a aucune base légale (dans les Traités) ni de justification politique ou même diplomatique.

Cette protestation est-elle justifiée ?

Non. Clairement non. Le travail d’un diplomate est, parfois, de proclamer haut et fort une position. C’est le rôle des déclarations officielles publiées par le Haut représentant de l’UE, en son nom personnel ou au nom de toute l’Union européenne. Mais il est surtout, et avant tout, celui de faire passer des messages aux principaux intéressés. Rencontrer le président actuel du Venezuela, Nicolas Maduro, fait partie du ‘job’. C’est non seulement légitime pour un diplomate européen. Mais ne pas le faire serait une « erreur stratégique ». De la même façon, il n’est pas interdit d’aller voir les dirigeants biélorusse, turc ou russe, ou les différentes parties libyennes au conflit, même si on ne partage pas vraiment leurs point de vue. Au contraire. C’est le rôle même d’un diplomate de discuter avec tous ceux, même les pires, de faire passer des messages et prendre le pouls de l’adversaire. Si ce n’est pas le diplomate qui le fait, qui le fera ? Et, en général, la discrétion doit primer, pour éviter justement toute légitimation. Une visite officielle aurait l’inverse de l’effet recherché : consacrer le pouvoir officiel.

Que pensez de la diatribe du PPE ?

Soyons clairs et directs. Cette protestation a une origine essentielle : le parti populaire espagnol qui mène ainsi une vindicte personnelle contre le représentant européen Josep Borrell qui a le grand tort à leurs yeux d’être du PSOE (le parti socialiste espagnol). Nous sommes là dans un règlement de compte national (Dolors Montserrat a été députée de Barcelone), plutôt que dans la volonté de parfaire la politique européenne. Cette prise à partie, dans l’opinion publique, est dommage et dommageable.

(Nicolas Gros-Verheyde)

 Si c’était à refaire, je le referais (Josep Borrell)

Le Haut représentant de l’UE, Josep Borrell, reste combatif. « Si je devais le refaire, je le referais ! Nous n’avons pas obtenu gain de cause, mais nous devions le tenter », comme il l’a l’a dit aux députés européens, en majorité espagnols, qui l’interpellaient au Parlement ce mercredi (7 octobre) en plénière à Bruxelles. « Aurais-je envoyé une même mission en Biélorussie ? Oui bien sûr ! Et si demain nous pouvions envoyer quelqu’un pour engager un dialogue national. Oui nous le ferions ! »

(NGV avec ES au Parlement européen)

  1. Lire le communiqué du groupe PPE publié ce mercredi 7.10 au matin
  2. Le discours de l’intervention de Josep Borrell au Parlement européen

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Les prochains entretiens de la défense européenne. C’est le 4 novembre

Fri, 02/10/2020 - 15:32

(B2) Quelle ambition pour la défense européenne après la crise du Covid-19 ? c’est la thématique de la troisième édition des Entretiens, jeudi 4 novembre

Moment clé pour la défense européenne car ils sont à la fois un lieu d’échange et d’apprentissage, les entretiens seront ces entretiens auraient dû se dérouler au printemps. La crise du Coronavirus en a décidé autrement. Le présentiel n’étant pas possible, ils se dérouleront en vidéo-conférence. Ce n’est pas l’idéal. Mais les circonstances l’imposent. Le programme ramassé sur une après-midi n’en est pas moins intéressant. Jugez-en !

Au programme

Thierry Breton, le commissaire européen au Marché intérieur (et ayant en charge l’Espace et la Défense), ouvre le ban à 14h pétantes normalement !

Le premier panel est consacré à « Quelle géopolitique pour l’Union européenne » avec des chercheurs Pascal Boniface (IRIS), Ulrike Franke (ECFR), Nathalie Tocci (IAI et conseillère spéciale de J. Borrell), Alexandra de Hoop Scheffer (German Marshall Fund).

Nous aurons ensuite un bon intermède avec Jolyon Howorth, de la Harvard Kennedy School, qui assure le rôle-clé de ‘grand témoin.

Le second panel « L’Union, ultime espoir pour la défense européenne ? » réunira des experts ‘défense’ Sven Biscop (Egmont) et Jean-Paul Palomeros (ancien chef d’état-major de l’armée de l’air française et chef de l’ACT, le commandement pour la transformation de l’OTAN), ainsi que Ana Gomes (ex eurodéputée portugaise) et Urmas Paet (eurodéputé estonien et ancien ministre de la Défense).

La présidente de la sous-commission défense du Parlement européen, et ancienne ministre des Affaires européennes, Nathalie Loiseau (LREM/Renew) fermera la marche pour dresser les pistes d’avenir.

Traduction assurée en français, anglais, allemand

Inscrivez-vous !

Pour voir tous les détails, télécharger le programme, c’est ici en FR ou en ENG

(NGV)

(Mis à jour) avec la bonne version du programme

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Des combattants djihadistes syriens déployés par la Turquie au Haut Karabagh, dénonce E. Macron

Fri, 02/10/2020 - 02:58

(B2) Dans la fin de sa conférence de presse au Conseil européen, qui vient de se terminer (à 1h du matin), Emmanuel Macron a tiré à boulets rouges sur son homologue turc, accusé d’attiser le feu dans le conflit au Haut Karabagh. Une accusation qui n’est pas faite au hasard mais sur la foi d’informations validées par le renseignement français

E. Macron au Conseil européen (flux : EUCO – sélection B2)

Une trajectoire Alep – Gaziantep – Bakou

« 300 combattants ont quitté la Syrie pour rejoindre Bakou [en Azerbaïdjan] en passant par Gaziantep [en Turquie] », affirme le président français. « Une information établie à partir de nos propres renseignements. » « Ces combattants sont connus, tracés, identifiés. Ils viennent de groupes djihadistes qui opèrent dans la région d’Alep [en Syrie]. […] Et d’autres contingents se préparent, à peu près de la même taille. »

Des informations partagées avec la Russie

« Nous avons partagé cette information avec les Russes. Et la partie russe fait la même analyse que nous. C’est très dangereux pour la sécurité de la région et de la Russie de se retrouver avec des combattants terroristes ». Il est important d’avoir une « discussion exigeante » avec la Turquie pour « régler ce problème le plus vite possible. Car il s’ajoute au sujet du Haut Karabagh ».

Les alliés de l’OTAN doivent ouvrir les yeux

Pour l’hôte de l’Élysée, « la ligne rouge est franchie » par Ankara. C’est « inacceptable ». Il faut « avoir absolument un dialogue de vérité avec la Turquie ». « J’invite l’ensemble des partenaires de l’OTAN à regarder en face ce qu’est un comportement d’un membre de l’OTAN ». En tant que coprésident du groupe de Minsk, le président français entend appeler le président turc R.T. Erdogan dans « les tous prochains jours » pour demander « des explications » sur ces faits.

(Nicolas Gros-Verheyde, au Conseil européen via Zoom !)

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Le navire amiral de l’opération Irini hors de service. Le QG change de main

Tue, 29/09/2020 - 12:30

(B2 – exclusif) L’épidémie de coronavirus a eu raison du quartier général de force de l’opération de l’UE de contrôle de l’embargo en Libye (EUNAVFOR Med / Irini)

Au QG de Rome (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

L’état-major de force ‘out’

Comme indiqué dans notre article précédent (lire : Le navire-amiral de l’opération Irini touché de plein fouet par le Covid-19. Des cas à EUTM Mali aussi), une très large partie de l’équipage de l’ITS Carlo Margottini a été testée positive au virus, ainsi qu’une bonne partie de l’état-major embarqué (l’état-major de force ou FHQ en abrégé militaire). Au final, 18 ont été testés positifs (et non 4 comme annoncé au départ), dont le commandant de la force et le chef d’état-major (COS), selon le dernier bilan, obtenu par B2. Ce qui est logique vu les conditions de promiscuité à bord, et le nombre de cas constatés après les tests.

Une solution pragmatique

Sur un effectif de 25 officiers, il n’en reste que sept négatifs. Ce qui est trop peu pour faire fonctionner l’état-major. C’est donc le quartier général d’opération (OHQ), situé à Rome, qui a repris temporairement les fonctions de commandement de la force opérationnelle de l’UE. Une solution assez originale. Mais, en soi, cela ne pose pas vraiment de problème pratique, tous les ordres étant passés par voie électronique (ou radio). Dans le cas d’une opération terrestre de combat, une telle solution serait dommageable à l’efficacité. Dans le cas d’une opération aéronavale, c’est tout à fait gérable, au moins temporairement.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Le Danemark à la tête de la mission dans le détroit d’Ormuz en 2021

Mon, 28/09/2020 - 19:30

(B2) Copenhague propose de prendre le commandement de la mission des Européens de surveillance dans le détroit d’Ormuz. Paris qui est à l’initiative d’Emasoh (alias Agenor) a trouvé un successeur

Jeppe Kofod lors de sa visite (crédit : EMASOH)

Prêts à diriger EMASOH

Copenhague sera « prête à se rendre disponible pour diriger » dès 2021 le commandement de cette mission européenne déclenchée il y a moins d’un an (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre). Voilà l’annonce faite vendredi dernier (26 septembre), dans un tweet, par Jeppe Kofod, le ministre danois des Affaires étrangères. Il visitait alors  la frégate danoise Ivar Huitfeldt, participant à la mission EMASOH (European-Led mission Awareness Strait of Hormuz). La mission « a été un succès », a justifié le ministre danois pour son offre de reprise du commandement. Elle aurait en effet contribué à apaiser les tensions de navigation dans le détroit d’Ormuz, rapporte l’agence Ritzau repris par plusieurs médias danois.

Le relais des Français

Le Danemark prend ainsi la suite des Français, à l’origine de la mission, il y a un an (lire : L’opération dans le détroit d’Ormuz refait surface. Les Français à la manœuvre). Ce alors que les tensions entre les États-Unis et l’Iran s’accentuaient dans la région, avec des incidents contre des navires marchants, et l’abat d’un drone américain par l’Iran. Objectif : préserver la libre circulation dans le détroit, passage étroit situé entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, si précieux pour l’approvisionnement du monde en pétrole.

Condition : la motivation des partenaires

Une condition est posée par Jeppe Kofod : « que d’autres pays apportent également les capacités nécessaires » à la mission. Un appel aux Européens à faire leurs preuves et fournir capacités — donc soutien concret et pas seulement politique — à cette mission. Si la capacité opérationnelle militaire de la mission atteinte depuis février dernier, parmi les 8 Etats membres qui ont signé pour participer, seuls trois — les Pays-Bas, la France et le Danemark — y sont impliqués (Lire : La mission EMASOH portée sur les fonts baptismaux par huit États membres de l’UE. Démarrage : mi-février).

Intérêts danois

Pour le Danemark, Il y a « un net avantage aux intérêts danois » dans la région. Entre le poids de la marine marchande danoise — la « cinquième plus grande nation maritime au monde » selon le ministre —, l’intérêt de protéger la libre navigation dans cette zone importante pour le commerce international de pétrole, et le respect du droit international… il y a nombre d’arguments en faveur de cette présence renforcée dans une zone, oh combien stratégique.

(Aurélie Pugnet)

Lire aussi sur la mission Emasoh :

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Le navire-amiral de l’opération Irini touché de plein fouet par le Covid-19. Des cas à EUTM Mali aussi (v2)

Sat, 26/09/2020 - 10:32

(B2) La résurgence d’épidémie de coronavirus touche de nouveau les missions et opérations PSDC. C’est particulièrement pour l’opération Irini

Le navire-amiral ITS Carlo Margottini à l’ancre (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

Des symptômes suspects à bord du navire-amiral ont sonné l’alerte

Au départ, il n’y avait que quelques symptômes suspects qui ont sonné l’alerte sur l’ITS Carlo Margottini (F-592), le navire amiral de l’opération chargée du contrôle de l’embargo au large de la Libye (EUNAVFOR Med Irini). Le chef de la marine italienne en Sicile, l’amiral Andrea Cottini a alors demandé l’intervention spécialisée. Des médecins du département de la prévention et du département des maladies infectieuses de l’hôpital Umberto I de Syracuse sont alors montés à bord, précise l’agence de santé régionale (Azienda sanitaria provinciale).

Un tiers de l’effectif touché

L’épidémie était déjà bien avancée. Le premier résultat des tests a montré qu’ne petite cinquantaine de marins et officiers était touchée, a confirmé le QG d’opération à Rome vendredi (25 septembre). 47 membres de l’équipage de la frégate italienne de type FREMM et 4 de l’état-major de force embarqué, sur un effectif total de 186 membres (dont 25 de l’état-major de force). Au final, après résultat de tous les tests, 60 militaires ont été détectés positifs au coronavirus. 

La quasi-totalité des malades sont Italiens. Mais on trouve aussi deux Finlandais (sur les trois qui étaient à bord selon nos informations, confirmées par la marine finlandaise). Aucun Français n’a été touché… car aucun Français n’était à bord.

Six hospitalisés à Syracuse

Sur les 51 du départ, une quinzaine présentaient des symptômes suspects avérés, la majorité des autres étaient asymptomatiques. Six, au final, ont été transférés au centre Covid de l’hôpital de Syracuse (et non quatre comme mentionnés au départ). Leur état n’étant pas jugé grave selon nos informations. Les autres se sont « vus prescrire les thérapies médicales appropriées ». Les « positifs présentant des symptômes légers ont été placés en quarantaine sur le Margottini sous étroite surveillance également du personnel médical de l’hôpital de bord. Les autres positifs asymptomatiques ont été transférés dans les locaux de la marine, dûment identifiés » selon une note officielle, répercutée aussi dans la presse italienne.

Le navire amiral repart sur Tarente, mission suspendue

« Après 15 jours d’activité en mer », le Margottini qui avait pris les fonctions début septembre de navire-amiral (lire : Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini) était en pause logistique en Sicile. Amarré sur le quai de Melilli, près du port d’Augusta, dans la zone réservée aux navires militaires alliés de l’OTAN, le navire est reparti en fin d’après-midi, hier (vendredi 25), avec à son bord uniquement le personnel dont les tests ont été négatifs. Direction : la base de Tarente (dans les Pouilles), qu’il devrait atteindre dans la matinée de samedi (26 septembre), selon nos informations.

L’origine à suivre

La question de savoir comment l’épidémie s’est répandue reste à éclaircir. Le navire est habituellement basé à La Spezia (dans le Nord de l’Italie). Normalement, tous les marins ont été testés avant l’embarquement (tous les tests étaient négatifs). Mais les contacts entre le navire et la terre. Le chiffre de 51 pourrait donc augmenter dans les prochains jours. L’activité de commandement de la force pourrait continuer.

Un effectif à compléter ou un nouveau navire amiral

Mais avec des moyens réduits, du fait de l’ampleur de l’épidémie, et le confinement quasi-nécessaire du reste de l’équipage, très vite pourrait se poser la question du remplacement du navire-amiral. Sa mission de patrouille en Méditerranée pourrait être stoppée prématurément. Un navire grec devait prendre le relais à la mi-octobre (le 19). Prendra-t-il la relève plus tôt ?

(Nicolas Gros-Verheyde)

Six cas au Mali

Au Mali, l’épidémie sévit aussi bien que de façon plus limitée. La mission de formation de l’armée malienne. EUTM Mali confirme ainsi six nouveaux cas positifs au camp de Koulikoro. Les patients ont « été immédiatement isolés et ceux, avec lesquels ils ont été en contact, sont mis en quarantaine, pour s’assurer que les mesures appropriées soient mises en œuvre » précise la mission de l’UE chargée de la formation de l’armée malienne. NB : Les formations étaient suspendues le temps que la situation s’éclaircisse après le coup d’état.

(Maj 10h49) Des correctifs ont été apportés sur la fonction exacte de l’amiral Cottini, la séquence des tests et la prévision d’arrivée du navire à Tarente.

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Liban. L’hôpital de campagne italien du San Giusto plie bagages

Sat, 26/09/2020 - 06:05

(B2) Le navire San Giusto a quitté Beyrouth au Liban jeudi (24 septembre) indique la marine italienne après 30 jours sur place.

Le navire était parti de Brindisi le 18 août pour porter secours aux Libanais après l’explosion sur le port du 4 août, sous le commandement du capitaine de vaisseau Aniello Cuciniello. La task force ‘Emergenza Cedri‘ a mis en place un hôpital de campagne équipé d’un module radiologique, un laboratoire biologique pour l’analyse et la réalisation de prélèvements de Covid-19, un module de soins intensifs, un module chirurgical avec deux lits d’opération, une pharmacie, un module pédiatrique et quelques salles de consultation externe et de stérilisation.

Deux avions C-130J de l’armée de l’air avaient été réquisitionnés également pour transporter des spécialistes et de l’aide humanitaire.

(NGV)

Lire aussi : Dans le port et la ville de Beyrouth, les militaires de l’opération Amitié se déploient

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L’anglais à 100%. C’est non. L’AJE-France envoie une lettre à Von der Leyen

Fri, 25/09/2020 - 12:20

(B2) L’exécutif européen a choisi de ne communiquer qu’en anglais lors de la présentation (majeure) du pacte sur la migration et l’asile. Ce n’est pas un cas isolé. La section française de l’association des journalistes européens a officiellement protesté dans une lettre

English only – la version française est barrée sur le site de la Commission (capture d’écran effectuée sur le site de la Commission européenne le 23) septembre à 14h

Depuis l’arrivée de l’Allemande Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, le monolinguisme est de mise. Sous la Commission précédente, dirigée par le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, un certain équilibre s’était fait. Aujourd’hui, le balancier est reparti en arrière. La très grande majorité des documents soumis à la Commission européenne ne le sont qu’en anglais. Ce que reflète la communication de l’exécutif européen, en contravention avec toutes les règles et usages européens qui veulent qu’au minimum trois langues de travail (français, anglais, allemand) soient utilisées.

 

Paris – Bruxelles, le 23 septembre 2020

Madame Ursula von der Leyen

présidente de la Commission européenne

Copie : Charles Michel

président du Conseil européen

Clément Beaune

Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes

Madame la présidente,

Nous tenons à vous adresser nos plus vives remarques concernant la présentation ce mercredi du pacte pour les migrations et l’asile. Les documents (communiqué, mémo, communication, propositions législatives) n’ont été présentés à la presse – et au public – que dans une seule langue (en anglais). Aucune version dans une autre langue de travail (français ou allemand) n’était disponible, plus de deux heures après la communication officielle. En fin de journée, seul le communiqué de presse de deux pages était disponible en français. Ce qui est hors de proportion avec les contraintes de rapidité du métier de journaliste.

Cela nous semble d’autant plus inacceptable qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé, mais d’une pratique répétée, quasi systématique désormais, en particulier depuis votre arrivée à la tête de la Commission européenne. Nous le regrettons. Faut-il rappeler que l’usage de plusieurs langues est non seulement une obligation juridique des Traités, mais a aussi une portée politique et pratique précieuse.

Tout d’abord, le traité de l’UE a fixé comme règle une communication officielle dans toutes les langues parlées en Europe. Et la pratique a consacré l’usage simultané et égalitaire de trois langues de travail. Ces traductions ne sont pas une faculté pour les institutions européennes, mais une obligation. Obligation qui, si elle venait à ne pas être respectée, se traduirait par l’annulation des décisions prises. La jurisprudence de la Cour en matière de recrutement en témoigne.

Ensuite, les institutions européennes ne peuvent valablement continuer à vouloir lutter contre la désinformation si elles s’obstinent, de façon persistante, à ne communiquer que dans une seule langue. Le premier rôle d’un politique c’est de donner une meilleure information au public. Et comment le faire sans passer par le filtre linguistique ? Faut-il rappeler que des pays comme la Russie, la Chine ou les États-Unis mettent régulièrement la plupart de leurs décisions à disposition dans d’autres langues que leur langue officielle, notamment en français, en espagnol ou en allemand. Se priver de cet outil revient, de fait, pour l’UE à donner une prime à la désinformation.

Au passage, précisons en privilégiant une seule langue, vous donnez un avantage compétitif notable à la presse anglophone qui n’a pas besoin de traduire et peut reprendre des extraits d’un simple couper-coller. La presse francophone, et les autres, sont tenus de traduire, voire d’interpréter tous les propos ainsi que les termes techniques. Il y a là une nette distorsion de concurrence, contraire aux traités européens.

Enfin, comment vouloir « rebâtir la confiance » avec les citoyens, objectif fixé par vous-même, sans s’exprimer (a minima) dans les trois langues de travail. Ce qui permet à chacun d’avoir une langue de proximité.

En souhaitant que des inflexions décisives soient données rapidement pour retrouver un minimum d’équilibre linguistiques, nous vous prions, madame la Présidente, d’accepter l’expression de nos plus sincères salutations. Nous restons bien entendu à votre disposition pour évoquer cette question de façon plus détaillée.

Pour le Bureau de l’AJE France

(Nicolas Gros-Verheyde)

Pour télécharger la lettre

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La Belgique réinvestit ses casernes très utiles pour le recrutement

Thu, 24/09/2020 - 12:01

(B2) Le temps de fermer des casernes est-il révolu. Du moins au plat pays, on pense qu’avoir des casernes non loin du lieu d’habitation des soldats est bon pour le moral… et donc pour recruter

La caserne de Tournai (crédit : Wikipedia Jpcuvelier)

Aux prises « depuis des années avec un problème de recrutement » en particulier, « dans les trois provinces les plus à l’ouest de la Belgique », comme elle le reconnait elle-même, la défense belge a décidé de prendre le taureau par les cornes et de réinvestir ses casernes.

Une des raisons identifiées de cette défaillance est en effet « l’insuffisance de casernes ». « L’attractivité » pour les personnes résidant dans ces provinces est « faible », car il implique de longues distances de déplacement, reconnait-on du côté du ministère de la Défense.

Le ministre Philippe Goffin (qui a en charge les deux départements de la Défense et des Affaires étrangères) a donc formellement approuvé, mercredi (23 septembre) l’utilisation et/ou le réaménagement de casernes à Tournai (Hainaut), Lombardsijde – Middelkerke (Flandre occidentale près de la frontière française) et Gavere (Flandre orientale). Dans un premier temps, des soldats venus de Marche-en-Famenne, Léopoldsburg et Tielen vont s’installer dans les casernes réaménagées.

(NGV)

 

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Les personnels de retour de Wuhan n’ont pas été testés, avoue Florence Parly

Thu, 24/09/2020 - 04:28

(B2) Passée au grill de la commission d’enquête sur les conséquences du Covid-19, la ministre française des Armées a reconnu une petite inexactitude de taille

Florence Parly reconnait une inexactitude (flux : Sénat, sélection B2)

La ministre était interrogée mardi (22 septembre) dans le cadre des auditions de la commission d’enquête du sénat sur le Covid-19. Elle ne semblait pas très à l’aise, encore moins quand est venu le tour du sénateur de l’Oise

La base aérienne de Creil sur la sellette

La ministre a été mise à rude épreuve quand est venu le tour d’Olivier Paccaud, sénateur (apparenté LR) de l’Oise. « Maintenez-vous que ces personnels ont été testés et confinés. N’y-a-t-il pas eu négligence dans la façon dont ces militaires ont été traités à leur retour de Wuhan » s’est interrogé ce professeur d’histoire-géographie de formation, gaulliste de cœur, qui a été durant plusieurs années le directeur de cabinet (et le suppléant) d’Olivier Dassault. Selon lui, le confinement était relativement lâche. « Des militaires sont restés chez eux, en permission. On ne contrôlait pas les allées et venus, ni de leurs familles. Certains personnels logeaient sur la base, s’y déplaçaient et allaient au mess » assure-t-il citant l’ancien commandant de la base aérienne 110 de Creil auditionné peu avant (1). De plus, des matelots du BCR Somme, passés par la base de Creil, sont intervenus au lycée de Crépy-en-Valois, où ont été détectés un des premiers cas mortels en France (2).

Des équipages pas testés

« Ayant juré de dire toute la vérité, je me dois de vous dire que j’ai dit quelque chose d’inexact le 4 mars à France 2 » a reconnu Florence Parly. Elle avait dit alors que les 18 personnels de l’Esterel qui ont assuré le rapatriement « ont été testés. Ils n’étaient pas porteurs du virus. ».

Un raccourci…

Aujourd’hui, elle le reconnait : « C’était un raccourci. Ce qui s’est passé, c’est que les équipages qui rentraient de Wuhan (Chine) ont été soumis à un protocole sanitaire extrêmement strict, mais qui, en effet, ne comprenait pas à l’époque, de tests. […] N’étant pas médecin, je vous prie d’excuser le caractère un peu raccourci de ma formule ».

Le dogme : ne tester que les symptomatiques

Ce protocole sanitaire était « sévère », « avec surveillance biquotidienne, par les médecins du SSA (et prise de température), durant 14 jours ». «  Et au terme de ces 14 jours, aucun n’a présenté de symptôme ». « Le dogme à ce moment-là n’était pas de tester tout le monde, mais de tester les patients symptomatiques » précise la générale Maryline Gygax, directrice générale du service de santé des armées.

Toutes les précautions prises lors du rapatriement

Au passage, la ministre dément toute défaillance envers les 18 personnels de l’Esterel, venant de la BA de Creil, qui ont assuré le 31 janvier 2020, le rapatriement des ressortissants français (lire : Coronavirus : le rapatriement des Européens s’organise). Cette hypothèse est « très peu probable » pour quatre raisons.

« (Premièrement) Les personnels partis de France ne sont pas descendus de l’appareil à Wuhan, et n’y sont restés que le temps d’embarquer les ressortissants. (Deuxièmement) ils portaient des équipements individuels (gants, masques, surblouses). (Troisièmement), ils respectaient les distances de sécurité avec les passagers. Aucun incident n’a nécessité de contact direct ou d’intervention auprès d’un des passagers. »

Enfin, « Avant le vol, la présence de fièvre ou de symptôme a été vérifiée auprès des rapatriés. Après le vol, les rapatriés ont été testés vis-à-vis du SARS Cov-2, et tous étaient négatifs. Aucun n’a présenté de symptôme. »

Pas de patient zéro à la base de Creil

La ministre a voulu aussi tordre le coup à une « rumeur » qui court dans l’Oise. Le patient zéro ne se trouvait « probablement pas » à la base de Creil (3). Tout simplement « car des cas sont survenus au lycée de Crépy-en-Valois avant de survenir à la base ». Pour la ministre, qui cite le rapport épidémiologique conjoint de Santé publique France et du Service de santé des armées, le premier cas détecté en France remonte bien avant : « Le 14 janvier 2020, soit bien avant le vol de rapatriement de Wuhan, ou bien le 1er février 2020, soit le lendemain du vol ». Un premier cas intervenu « chez une personne sans contact avec la base aérienne. Ce qui n’est pas en faveur d’une transmission par les personnels revenus de Wuhan ».

Quant aux matelots, intervenus au lycée de Crépy-en-Valois sur trois journées les 3-4-5 février, « aucun n’a eu de symptôme ». Conclusion de la ministre : « Non, définitivement non, la base de Creil n’est pas à l’origine du déclenchement d’un cluster dans l’Oise. »

Commentaires : de grosses imprécisions et le doute demeure

La franchise de Florence Parly est à remarquer. Et cela doit lui être porté à son crédit. Pourtant il reste encore trop d’imprécisions et d’incertitudes pour que ses propos soient tout à fait crédibles. Les antécédents ne plaident pas en faveur de la ministre dont la communication tout au long de la crise du coronavirus ont largement balbutié, notamment sur le porte-avions Charles-de-Gaulle (4).

Premièrement, la reconnaissance des faits n’est pas vraiment spontanée. Ce sont les propos de l’ancien commandant de la base de l’Oise (cf. note 1) qui ont révélé l’information. Et  les excuses de la ministre — « je ne suis pas médecin » — pour ce qui est tout de même une ‘fausse information donnée en public’ sont assez légères. Chacun sait ce que veut dire le mot ‘test’. Et ce dès le début de la crise du coronavirus.

Ensuite, on note une grosse contradiction : le fameux « dogme » avancé par la directrice générale du service de santé des armées, n’était déjà pas respecté à l’époque, puisque les civils ont été testés (en absence de symptômes) et pas les militaires. Il y a donc bel et bien eu une négligence quelque part.

Enfin, on reste sur sa faim, en avançant certains éléments visant à dédouaner totalement la base de Creil du départ de l’infection, la ministre reste très évasive sur les différents faits qui semblent contradictoires avec les éléments publics à disposition (cf. note 2). Au final, cette intervention ne permet pas de dire avec « certitude » que l’hypothèse que la base aérienne de Creil ait été à l’origine d’une des premières contaminations au coronavirus en France puisse être écartée définitivement.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Le 9 septembre, devant la même commission d’enquête, l’ancien commandant de la BA110 de Creil, le colonel Bruno Cunat avait reconnu que les personnels navigants  effectivement, « sont repartis chez eux. Ils n’ont pas été testés ». Les militaires à bord de l’Esterel qui logent sur la base « ont été mis en chambre individuelle et s’ils devaient prendre leurs repas, ils les prenaient (…) dans une salle dédiée mais ils ne les prenaient pas au mess. Je ne peux pas vous le garantir mais c’était la consigne qui a été donnée » a-t-il reconnu selon Public Sénat.
  2. Selon les éléments publics et le témoignage de son médecin (cf. LCI), le premier décès français touche un professeur de 60 ans du collège Jean-de-la-Fontaine de Crépy-en-Valois. Le 12 février, il a consulté son médecin pour syndrome grippal et a été mis en arrêt de travail. Son état s’est aggravé ensuite. Il a de nouveau consulté le 19 pour une altération, a été hospitalisé en urgence le 20 à l’hôpital Laennec de Creil et transféré le 25 vers l’hôpital de La Salpétrière à Paris et décédé dans la nuit. Le 27 février, l’ARS Hauts-de-France fixe dans un communiqué, la période contagieuse aux 10 et 11 février.
  3. Une évolution par rapport à début mars. Sur France 2, la ministre semblait plus catégorique, employant même le mot « absolument pas ».
  4. lire : Retour au port pour le porte-avions Charles-de-Gaulle, contaminé par la pandémie et Le groupe aéronaval français atteint au cœur. La situation minorée par les armées). Sur le Charles-de-Gaulle, la ministre a reconnu que ce type de navire de « conception ancienne […] ne sont pas conçus pour aisément confiner le risque épidémique, puisqu’il y a « jusqu’à 40 personnes dans le même dortoir ».

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L’opération Irini pleinement opérationnelle

Mon, 21/09/2020 - 15:44

(B2) Avec l’arrivée de la frégate grecque HS Limnos, Irini a atteint sa pleine capacité opérationnelle (FOC)

Concrètement, cela signifie que l’opération est « capable d’entreprendre toutes les actions nécessaires pour accomplir son mandat», notamment l’arraisonnement de personnes suspectes de violer l’embargo qui font preuve de comportements peu coopératifs ou opposés.

L’opération Irini dispose désormais de trois navires militaires : le Carlo Margottini (Italie), qui abrite le commandement de la force lire : changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini), le Hamburg (Allemagne) et le Limnos (Grèce). Un navire français viendra s’ajouter, en relais, d’ici quelques semaines (lire : La frégate Latouche Tréville va arriver en renfort dans Irini. Il est temps !) Côté aérien, on a toujours quatre avions fournis par le Luxembourg (SW3 Merlin III), la Pologne (Antonov Bryza 28B1R), la France (Falcon 50) et la Grèce (Embraer 145) + un drone italien de type Predator. Des moyens aériens et navals français et italiens peuvent, au besoin, être mis à disposition. Ce qu’on appelle « des moyens associés ».

(NGV)

Lire aussi : Un navire soupçonné de violer l’embargo vers la Libye intercepté par l’opération Irini

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Le comportement d’un navire suspect dans l’Océan indien donne l’alerte à Rota. Le Santa Maria sur place

Sun, 20/09/2020 - 12:29

(B2) Le changement de cap « sans raison apparente » du tanker grec MT Aegian II a déclenché l’alerte au QG de l’opération maritime militaire de lutte contre la piraterie dans l’Océan Indien et le Golfe d’Aden (EUNAVFOR Atalanta).

Ce pétrolier chimiquier battant pavillon du Panama était en transit depuis Shajah aux Émirats arabes unis et à destination de Mogadiscio (Somalie). Mais un changement de route soudain a semé l’alerte. Une enquête rapide (survol et contact radio) a rapidement éliminé la piste d’une capture par les pirates. Mais les problèmes techniques apparents ont perduré.

Le Santa Maria en visuel

Le 20 août, des sources ouvertes ont rapporté qu’un navire aurait pu être détourné dans la même zone. La frégate espagnole ‘ESPS Santa Maria a alors été détaché pour « enquêter et exécuter les procédures de réponse à l’incident » avec le soutien d’un avion de la coalition multinationale CMF. Le Santa Maria s’est approché du MT Aegean II et a confirmé l’évaluation initiale selon laquelle les mouvements suspects signalés étaient dus à des dommages dans la coque causés par la mer agitée. NB : Selon l’expert maritime  Jay Bahadur cité par Reuters, la police locale est montée à bord alors que le navire dérivait. Les Somaliens auraient alors volé l’équipage et désarmé l’équipe de sécurité privée qui était à bord.

Des incidents à bord

Contactée par le commandant de la force d’EUNAVFOR, le rear-admiral Villanueva, l’autorité portuaire de Bossaso a signalé que le MT Aegean II n’avait pas été détourné et que la police de Garadfoo avait été envoyée à bord pour inspecter le navire alors qu’il dérivait au large de Bereeda en attendant une assistance technique. Pendant que le Santa Maria recueillait des informations, le capitaine a avoué qu’il y avait bien eu certains incidents à bord du navire.

Une enquête en cours

Pour l’instant, l’événement ne « peut être classé comme un événement de sécurité maritime, mais une enquête plus détaillée est en cours » indique-t-on au QG de l’opération européenne anti-piraterie. Le tanker a levé l’ancre et reprise la route, étroitement surveillé par l’ESPS Santa Maria.

(crédit : Eunavfor Somalia)

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Le premier discours sur l’état de l’Union de Von der Leyen. De bons mots, peu de concret et beaucoup d’approximations

Thu, 17/09/2020 - 17:53

(B2) Le discours sur l’État de l’Union prononcé par Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, mercredi (16 septembre) devant le Parlement européen, était empli de belles réflexions. Mais il était plutôt faible côté propositions, et parsemé de certains oublis ou fausses informations

Un excellent discours sans trop de concret

Pour un premier discours en tant que présidente, alors que l’Europe vient de vivre une crise du Covid-19 particulièrement intense — crise qui est loin d’être terminée tant au niveau sanitaire qu’économique et politique —, on attendait un peu autre chose que de belles paroles. Ursula von der Leyen a dressé un bon constat des différents défis ou problèmes auxquels sont confrontés les Européens (lire : Ursula von der Leyen dessine les contours d’une Union plus audacieuse). Mais, bien souvent, elle n’en a pas tiré les conséquences, se contenant de mots là où il faudrait des actes. Une position qui semble être une constante chez la dirigeante européenne qui n’a pas montré lors du Covid-19 une propension très grande à l’action (lire : Crise du coronavirus. Ursula von der Leyen est-elle à la hauteur ?)

Biélorussie, Russie, Turquie, une géopolitique du verbe

En matière extérieure, on entend ainsi que l’Europe est du côté des manifestants en Biélorussie, que tisser des liens étroits avec la Russie n’est pas approprié ou que la Turquie doit respecter ses voisins. Mais aucune conséquence n’est tirée de ses propos que l’on pourrait presque qualifier ‘de comptoir’ s’ils n’étaient pas prononcés par le responsable d’une des plus puissantes institutions européennes. Que va-t-on faire des relations avec Moscou ? Faut-il stopper le gazoduc Nord Stream ? Établir de nouvelles sanctions ? Comment va-t-on venir en aide à l’opposition biélorusse ? Et avec Ankara, quel langage établit-on ? Stoppe-t-on le processus d’adhésion si les provocations turques continuent ? Ces questions légitimes ne trouvent pas de réponse.

Les principaux conflits et la défense passés sous silence

Rien non plus sur la Syrie et la Libye, les deux conflits majeurs aux portes de l’Europe. Et zéro mention du rôle de la défense, pourtant affiché comme un des projets prioritaires européens. Décidément, la ‘commission géopolitique’ a bien du mal à avancer ses marques. Il en va de même au niveau intérieur sur l’État de droit. Les valeurs européennes sont affichées en priorité. Mais que se passera-t-il quand elles seront violées ? Décidément on a du mal à dépasser le langage ‘sermon’ du repas de dimanche.

Une souveraineté numérique limitée

En matière industrielle, quelques propos sont intéressants notamment sur l’économie numérique. Mais on aurait aimé en savoir plus. L’Europe va investir 8 milliards dans des supercalculateurs. Mais pour quoi faire ? Fera-t-on un cloud européen ? Arrivera-t-on à créer des tuyaux européens (réseau social, système de livraison pour se dégager de l’emprise des GAFA (Google, Apple, Amazon, Facebook) ? On attend davantage à l’évocation de mots aussi engageants que « souveraineté numérique ».

Un langage peu modeste sur le rôle de l’UE dans le Covid-19

Enfin, au sujet de la crise du Covid-19, un peu de modestie et de retour d’expérience n’aurait pas été de trop. Plutôt que cette impression d’entendre un conte pour enfants. L’Europe a partout bien agi. Et si elle n’a pas pu, c’est de la faute des méchants États membres qui ne lui ont pas donné de compétences. Ce n’est pas tout à fait faux. Mais c’est en grande partie inexact. Et c’est là où le propos d’Ursula von der Leyen pêche largement.

Le bal des oublis ou informations inexactes

Le discours est truffé de quelques approximations, oublis, voire d’informations erronées. Ce qui est très gênant au moment où l’exécutif européen affirme en priorité vouloir lutter contre la désinformation. Rien que sur le passage de l’action européenne liée à la crise du Covid-19, j’ai relevé quatre exemples qui m’ont fait bondir.

Premier élément : un manque de compétences pour agir ? Ou un manque de volonté ?

La présidente dresse un bilan positif vantant l’action de la Commission durant le Covid-19, « tout cela sans disposer des pleines compétences ». Ce qui est légèrement faux : la Commission dispose de certaines compétences notables en matière de libre circulation des personnes, comme de marchandises, de santé et de protection civile (1). Une compétence renforcée sur ce dernier domaine depuis le Traité de Lisbonne. Et une compétence qu’elle n’a pas utilisée pleinement.

NB : C’est une vieille rengaine. Dès qu’elle pourrait se voir critiquée pour ne pas avoir agi, la Commission sort l’argument — je n’ai pas de compétences — et renvoie le bébé sur les États membres. Tout cela pour masquer (parfois) un manque de volonté et des erreurs en cascade. Comme cela a été sur la crise du coronavirus. Lire aussi : Face au Coronavirus, agir et être solidaire n’est pas une faculté, c’est une obligation. Dixit le traité.

Deuxième élément : six semaines pour envoyer une quinzaine de médecins en Italie

« Notre mécanisme de protection civile a permis à des médecins roumains de traiter des patients en Italie ou à la Lettonie d’envoyer des masques à ses voisins baltes » indique U. von der Leyen. Elle oublie un élément fondamental : les médecins roumains ne sont arrivés que le 7 avril en Italie. Soit plus de six semaines après l’appel à l’aide officiel de l’Italie à l’Europe. Une telle lenteur s’est rarement vue dans une crise humanitaire. Et la faute ne repose pas vraiment sur les 15 personnels roumains (11 médecins et 4 infirmières). Mais tient à la lenteur de décision de la Commission von der Leyen (et à l’absence de réponse des États membres qui ne se sont pas vraiment fait sonner les cloches). Un peu de mea culpa, et de retour d’expérience, pour donner des pistes pour l’avenir, aurait été plus intéressant.

Troisième élément : un faux chiffre sur les rapatriements

« Lorsque plus de 600.000 citoyens de l’Union ont été bloqués dans toutes les parties du monde, l’UE les a rapatriés » affirme Ursula von der Leyen. Ce n’est pas exact, voire totalement faux. L’essentiel des effectifs (près de 90%) a été rapatrié par les États membres ou par les intéressés eux-mêmes. L’Union a certes contribué de façon notable à cet effort, via le mécanisme européen de protection civile qui a financé ou coordonné certains vols. 82.064 citoyens de l’UE très exactement — et environ 10.000 autres citoyens non-UE (Royaume-Uni, Suisse, Norvège, Ukraine, Biélorussie, Turquie, Serbie, etc.) — ont ainsi été rapatriés avec le soutien du mécanisme européen de protection civile, selon le chiffre officiel (en date du 10 septembre). Autant dire que c’est beaucoup, mais très, très loin des ‘plus de 600.000’ vantés par la présidente. On n’est plus là dans l’approximation, mais dans la diffusion de fausses nouvelles.

Quatrième élément : l’oubli d’un dérapage

« Lorsque certains pays ont décrété des interdictions d’exportation pour des produits médicaux essentiels, nous y avons mis fin et nous avons veillé à ce que le matériel médical essentiel arrive là où il était nécessaire. Nous avons travaillé avec les industriels européens pour accroître la production de masques, de gants, de tests et de respirateurs. » C’est vrai. Mais là encore, la présidente de la Commission européenne esquive la vérité. La réaction désordonnée des pays européens en matière de blocage des frontières, le blocage de la libre circulation n’a entrainé que peu de réactions européennes. Et cet aspect est soigneusement biffé des propos présidentiels.

(Nicolas Gros-Verheyde)

  1. Le Traité définit bien que les ‘enjeux communs de sécurité en matière de santé publique’ sont une des compétences partagées de l’Union européenne (article 5). Et elle dispose d’une compétence  dans le domaine de la ‘protection de la santé humaine’ comme de la ‘protection civile’ pour « appuyer, coordonner ou compléter l’action des États membres » (article 6).

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La frégate Latouche Tréville va arriver en renfort dans Irini. Il est temps !

Thu, 17/09/2020 - 14:40

(B2) La France va déployer la frégate Latouche-Tréville dans les prochaines semaines. Un renfort attendu

La frégate Latouche-Tréville en escorte d’un navire, lors de l’opération Serval (crédit : SIRPA Marine / Archives B2)

Un engagement français

La ministre française des armées Florence Parly vient de l’annoncer lors de son discours de rentrée, prononcé à Paris mercredi (16 septembre). « Nous avons décidé de renforcer notre contribution à l’opération de l’Union européenne Irini, en déployant la frégate Latouche-Tréville au cours des prochaines semaines ». NB : Celle-ci sera ainsi présente quand le commandement de la force navale sur zone sera assuré par les Grecs.

Une condition pour faire respecter l’embargo

Ces moyens navals sont essentiels pour faire respecter l’embargo sur les armes décidé par le Conseil de sécurité des Nations Unies. C’est une « condition essentielle d’une diminution des tensions et d’un processus politique vertueux en Libye » assure Florence Parly.

Davantage de moyens nécessaires

Ce renfort est salué au niveau européen, ainsi que me l’a confirmé Peter Stano, le porte-parole du Haut représentant, à qui j’ai posé la question lors du briefing de midi. « Nous sommes intéressés à voir davantage de moyens pour l’opération Irini ». Ce sera d’ailleurs le sujet de la prochaine conférence de génération de forces. « On a besoin d’avoir 100% des moyens pour avoir une opération totalement effective et efficace ».

Une spécialité anti-sous-marine

Le Latouche-Tréville, au numéro de coque D-646, n’est pas le bâtiment le plus récent de la Royale. Cette frégate anti-sous-marine (FASM), de type F-70 (donc conçue dans ces années là) est en effet en service depuis une bonne trentaine d’années (depuis 1990). Mais elle est équipée d’un système de navigation électronique Sigma 40, inertielle à gyrolaser, intégrant les différentes composantes de la navigation (cap, vitesse, position, etc.). Ce en temps réel. Elle dispose de plusieurs systèmes radar et armement (cf. ci-dessous) et surtout d’un « équipage bien entraîné, apte à faire face à toutes les situations » comme me l’a confié un marin.

Une puissance d’observation

Longue de 139 mètres, jaugeant 4910 tonnes qui peuvent être déplacées jusqu’à une vitesse maximale de 30 nœuds, cette frégate ASM dispose de plusieurs éléments de surveillance radar : deux pour la navigation, un pour la veille-air, un pour la veille surface-air, et un pour la conduite de tir (selon les éléments donnés par le Sirpa), tout comme un sonar de coque, un sonar remorqué (des outils utiles pour surveiller les fonds sous-marins).

Une surveillance par l’air

Tout un arsenal normalement utilisé dans l’accompagnement des sous-marins nucléaires, la protection de la force océanique stratégique (FOST) étant sa tâche habituelle. Elle a aussi la possibilité d’élargir sa zone de vision avec son hélicoptère de bord. D’ordinaire, c’est un (ou deux) Caïman Marine qui sont embarqués sur la frégate (les Lynx étant partis à la retraite). Mais pour ce type de missions, davantage de surveillance que de combat, ce pourrait être plutôt un hélicoptère de type Panther.

… et une puissance de feu

Enfin sa puissance de feu n’est pas négligeable : des missiles à courte portée Crotale ou à plus longue portée anti-navires MM 40 Exocet notamment, en passant par les torpilles MU90, le système d’autodéfense rapprochée antiaérien Simbad, deux canons de 20 mm, une tourelle de 100 mm et quatre mitrailleuses de 12,7mm. Avis aux amateurs ! (notamment turcs).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Un navire soupçonné de violer l’embargo vers la Libye intercepté par l’opération Irini

Fri, 11/09/2020 - 11:35

(B2) Les navires militaires européens ont bloqué au large de la Libye un tanker norvégien affrété par les Émirats arabes unis, jeudi (10 septembre), pris en violation de l’embargo international 

L’équipe d’abordage allemande prend pied sur le Royal Diamond 7 (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

C’est la première fois qu’un navire est arraisonné en pleine mer en violation de l’embargo (du moins par l’opération EUNAVFOR Med Irini). Et la première fois également que les Allemands effectuent une ‘action de force’ dans ce cadre. Cette opération vient parfaitement illustrer l’équidistance de la nouvelle opération européenne qui intervient sur les violations de l’embargo des deux côtés , à l’Ouest (camp Sarraj) comme à l’Est (camp Haftar) de la Libye

Une opération assurée par le Hamburg

L’opération s’est produite à « sept heures du matin dans les eaux internationales, à 150 km au nord de la ville libyenne de Derna (Cyrénaïque) ». Sur ordre de l’amiral italien Ettore Tocci, la frégate allemande Hamburg a alors bloqué « l’accès aux eaux territoriales libyennes » du Royal Diamond 7, indique l’opération EUNAVFOR Med Irini dans un communiqué. Une opération effectuée avec le soutien du navire-amiral italien ITS Carlo Margottini. NB : C’est l’équipe d’arraisonnement allemande, héliportée avec l’engin de bord du Hamburg, qui est montée à bord du tanker.

Les Émirats arabes unis dans la ligne de mire

Ce tanker — propriété norvégienne, battant pavillon des Iles Marshall (1), géré par une société singapourienne, mais affrété par les Émirats arabes unis —, est soupçonné d’avoir violé l’embargo des Nations unies sur les armes à destination de la Libye. Les Européens ont opéré « sur la base d’informations fournies par le groupe d’experts des Nations unies sur la Libye, qui ont mis en évidence la nature suspecte de cette cargaison ».

Du carburant d’aviation pour Haftar

Le Royal Diamond 7 avait quitté le port de Sharjah aux Émirats arabes unis et se dirigeait vers Benghazi en Libye, siège de l’armée nationale libyenne du maréchal Haftar. Il transportait « une cargaison de carburéacteur, susceptible d’être utilisée à des fins militaires ». Un carburant, considéré comme du ‘matériel militaire’ par les Nations unies et, par conséquent, soumis à l’embargo international, en vertu des résolutions 2292 (2016) et 2526 (2020) du Conseil de sécurité des Nations unies, précise-t-on au QG de l’opération Irini à Rome.

Détourné pour enquête dans un port européen

Le navire a été « détourné » vers un port de l’Union européenne, pour « une enquête plus approfondie ». Selon certaines informations, le port de destination pourrait être en Italie, voire à Marseille (Sud de la France), port désigné pour le contrôle de l’embargo sur les armes dans le plan d’opérations de EUNAVFOR Med Sophia.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Lire aussi : En Libye, les livraisons d’armes s’accélèrent selon l’ONU. L’embargo contourné tous les jours. Les loups dans la bergerie

  1. Ce navire propriété du Norvégien GSH 2 Chem-Prod Carrier est géré par Norstar Shipping une société basée à Singapour, mais aussi au Myanmar et au Japon.

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Biélorussie. Les opposants persécutés, intimidés, violentés

Wed, 09/09/2020 - 12:30

(B2) Directs, concis, graves. Les paroles des opposants au régime Loukachenko témoignent de l’intimidation et de la persécution subies au quotidien depuis le début de la contestation, après un scrutin présidentiel faussé

En vidéo-conférence depuis les bureaux de la représentation européenne à Minsk, Danila Lavretski de l’association des étudiants de Biélorussie (crédit : Parlement européen)

Intimidation

Ce matin du lundi (7 septembre), où la sous-commission DROI (Droits de l’homme) du Parlement européen leur a donné la parole, on apprenait l’arrestation de Maria Kolesnikova, membre du conseil de coordination de l’opposition, restée en Biélorussie. « Sans nouvelle depuis. » Comme de nombreux prisonniers politiques. « Plus de 200 personnes ont été incarcérées pour être allées manifester ou avoir participé à la campagne électorale, dont 47 sont considérées comme des prisonniers politiques », décompte Ales Bialiatski, président du Centre des droits de l’Homme Viasna. Il ne parle plus d’arrestations mais de « rafles », comme celle qui a suivi la manifestion de dimanche (6 septembre) où « 633 personnes ont été arrêtées et sont en attente de passer devant la cour administrative ».

Toujours plus de persécution

Danila Lavretski, de l’association des étudiants de Biélorussie, a connu la prison d’Okrestina, devenue célèbre au-delà des frontières biélorusses. C’était en mai. Cela a duré deux semaines. Aujourd’hui, « les cas de répressions à l’encontre d’étudiants sont encore plus graves », explique-t-il. Des étudiants sont « souvent détenus sur les lieux mêmes des universités et de façon très violente ».

Presse muselée

Détenu, battu et le nez cassé en juillet, le journaliste de Radio Free Europe / Radio Liberty, Anton Trafimovich, raconte l’art et la manière d’empêcher la presse de fonctionner. Comme ce soir où 50 journalistes ont été détenus à Minsk « sous prétexte de vérification de papiers d’identité », avant d’être « libérés quelques heures plus tard », entretemps aucun n’a pu couvrir de manifestation ou enquêter sur le fonctionnement des commissariats. « Nous avons toujours été traités en ennemis, mais la nouveauté, c’est que nous sommes persécutés ». En une phrase, le journaliste résume la sentence. Il croit savoir pourquoi : « nos médias sont devenus très populaires sur les réseaux sociaux ».

Violence chronique

« Traitements au gaz moutarde, viols, privations de nourriture et d’eau, de sommeil, cellules surpeuplées, dix fois plus nombreuses que prévues, prisonniers mélangés avec des prisonniers porteurs du Covid-19, torture, obligation de chanter l’hymne national, sans aide médicale aux blessés ». Telles sont les symptômes de la violence endémique décrite par Ales Bialiatski, président du Centre des droits de l’Homme Viasna.

Contre-enquêtes en cours

Un comité d’investigation a été constitué pour recenser toutes les violences, disparitions etc. Déjà « près de 500 plaintes ont été reçues » selon Ales Bialiatski.

Protestation au delà de Minsk

La contestation du résultat du scrutin présidentiel ne se limite pas aux rues de la capitale Minsk. La répression s’est donc elle aussi déplacée pour « couvrir tous ces lieux de manifestations pour tenter de les tuer dans l’oeuf » (Ales Bialiatski). Qu’importe, la contestation se propage aussi auprès des travailleurs et ouvriers sous la forme de « grèves à l’italienne ». « Les travailleurs viennent au travail mais ils font la grève du zèle » explique le président du congrès des syndicats démocratiques de Biélorussie (BKPD), Alexander Yarashuk.

N’oubliez pas la Russie

« Les régimes autoritaires se soutiennent mutuellement donc on ne peut résoudre la question biélorusse sans référer à son voisin », la Russie, insiste Ales Bialiatski. C’est l’un des messages adressé aux eurodéputés. Une partie de la société civile parait très déterminée. « Nous ne pouvons plus vivre sous ce régime de terreur sauf à le quitter », glisse le leader étudiant. Pour lui, « l’Union européenne est notre dernier espoir ».

(Emmanuelle Stroesser)

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Changement de navire amiral à EUNAVFOR Med Irini

Mon, 07/09/2020 - 19:48

(B2) Le relais du navire amiral est l’occasion d’un bilan pour l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes en Libye

L’ITS Carlo Margottini dans l’opération anti-piraterie dans l’Océan indien (crédit : UE – EUNAVFOR Atalanta – Archives B2 2019)

Relais du navire de commandement

Le navire amphibie de la marine italienne ITS San Giorgio a en effet quitté le bord de l’opération EUNAVFOR Med Irini début septembre. Il est remplacé par ITS Carlo Margottini (F-592), qui assure le rôle de navire-amiral jusqu’à la mi-octobre. A bord de cette frégate de la classe Bergamini, de type FREMM, l’amiral Ettore Socci et son état-major. À partir du 19 octobre, il sera relayé par un navire grec qui prendra le commandement.

Un bilan des quatre mois

Cette rotation est l’occasion pour l’opération de contrôle de l’embargo sur la Libye de dresser un nouveau bilan des quatre derniers mois de patrouille en Méditerranée centrale.

  • plus de 600 interrogations ou hélages (hailings) et 9 approches amicales (visites à bord de navires marchands) ont eu lieu ;
  • plus de dix ports et points de débarquement ont été surveillés, ainsi que 25 aéroports et pistes d’atterrissage ;
  • plus de 80 vols militaires ou de possibles cargaisons aériennes liées à l’armée allant et venant vers la Libye ont été détectées ;
  • 14 rapports spéciaux ont été soumis au groupe d’experts des Nations Unies notifiant des violations « des deux côtés du conflit en Libye » ;
  • plus de 200 synthèses d’images satellites ont été fournies par le SatCen (Centre satellitaire de l’Union européenne) à Irini.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Deux hussards parachutistes tués au Mali

Sat, 05/09/2020 - 22:25

(2) Deux militaires de l’opération française Barkhane au Sahel ont été tués en opération samedi (5 septembre) au Mali. Le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, sont morts « après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (IED), ce matin lors d’une opération dans la région de Tessalit au Mali », indique l’Élysée dans un communiqué. Un troisième militaire a été blessé dans l’explosion. Ils appartenaient au 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) de Tarbes. (NGV)

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