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Pologne : le débat sur l’état de droit vire à l’affrontement

Bruxelles2 Blog - Wed, 20/10/2021 - 18:06

(B2) Le premier ministre polonais avait demandé à pouvoir intervenir à la session plénière à Strasbourg. Il n’est pas certain que l’explication ait servi sa cause. Les positions se sont radicalisées. La Commission européenne a posé des limites. Avec l’appui d’une majorité des députés européens. Les chrétiens-démocrates du PPE n’étant pas les moins virulents… Ambiance

Le premier ministre stoïque, écoute (ou rêve) pendant le débat qui se déroule autour de lui (PE/B2)

Un débat qui déborde

« La crise de l’État de droit en Pologne et la primauté du droit de l’UE ». Tel était l’intitulé du débat programmé mardi (20 octobre) matin. Il devait durer la matinée, mais il a largement débordé.

45 minutes de soliloque du Polonais

Le premier ministre polonais Mateusz Morawiecki (PIS/ECR) devait parler cinq minutes. Il en a pris 40 de plus ! Une « marque d’irrespect » qui lui sera reprochée. Sa réplique « ne me dérangez pas ! » au président de séance qui a tenté plusieurs fois de le faire conclure sera reprise en boucle pour l’éreinter plus encore…

La foule au pupitre

Près d’une centaine de députés, dont nombre de Polonais, se sont succédé au pupitre, à quelques mètres du premier ministre, assis comme le veut la tradition au deuxième rang. Certains le regardent d’ailleurs directement, le désignant ou cherchant son regard. Le premier ministre, le dos raide, reste stoïque. Il ne se réfugie pas sur un portable ou dans des notes. Il écoute. Le masque sanitaire couvrant sa bouche et son nez accentue son regard. Le tapotement d’un doigt sur la table sera le seul signe visible d’agacement.

Un Polonais inflexible

Mateusz Morawiecki a repris l’argumentaire du courrier adressé aux leaders des 26 autres États membres de l’Union et présidents des trois institutions (Conseil européen, Commission européenne et Parlement européen), développé dans un plan en sept points… Le Polonais met en garde : tous les États peuvent être à leur tour mis en cause, aucun n’est irréprochable. Il prend soin de redire que la Pologne revendique « sa place » dans l’Union européenne et « sa volonté d’y rester ». Il réfute les « récits erronés sur un Polexit ou la prétendue infraction à l’état de droit ».

Un chantage inacceptable

Mieux, il attaque, jugeant « inacceptable de voir un élargissement des compétences par la pratique du fait accompli ». Il dénonce le « chantage financier », « cette langue des menaces et de la coercition ». Il persiste, « nous n’avons pas de doute sur la primauté du droit européen dans ses compétences délégués par les États membres, mais le tribunal polonais se demande si le monopole de la Cour de justice de l’UE dans la définition des limites factuelles est la bonne solution. » Pour lui, « les États membres sont les garants des Traités », déniant ainsi au passage à la Commission européenne de jouer ce rôle.

Échanges de flèches sur le fond… et la forme

Ce débat était le neuvième mettant en cause la Pologne depuis le début du mandat. Les rangs parlementaires se sont resserré pour exiger de la Commission européenne qu’elle passe désormais aux actes.

Weber en procureur implacable

Manfred Weber, le leader nouvellement réélu du PPE, le premier groupe en taille du Parlement européen et qui abrite la Plateforme Civique (PO), le frère ennemi du PiS (tous deux issus de Solidarnosc), donne le ton. « Le gouvernement polonais veut mettre un terme à l’indépendance de la justice en interne. C’est cela la question ! (…) Merci aux Polonais qui sont descendus dans la rue, des centaines de milliers qui ont défendu un autre visage de la Pologne. Ce sont de vrais patriotes ! » L’Allemand tance : « Vous affaiblissez l’UE. Vous semez la zizanie. Et Poutine va se réjouir. Votre politique aide les Russes car ils ont tout à tirer d’une Europe affaiblie. Alors arrêtez ! ».

L’inaction du Conseil européen en cause

La dernière banderille vise cette fois les autres États membres : « On devrait discuter d’un recours en carence auprès du Conseil. Nos chefs de gouvernement lancent de bonnes paroles. Mais il nous faudrait un Conseil qui agisse quand on a un État qui ne respect pas le droit de l’Union européenne ». Le Parlement européen demande que la Commission européenne rejette le plan de relance de la Pologne, et lance enfin le mécanisme de conditionnalité liant budget et respect de l’état de droit, résume le Néerlandais Malik Azmani, pour le groupe centriste Renew. « Finies les tergiversations ! »

La Commission européenne prête à agir

La présidente de la Commission européenne monte à son tour au pupitre. « Fortement préoccupée » et « regrettant » cette situation, Ursula von der Leyen se borne au factuel. D’emblée, elle se place dans son rôle de « gardienne des Traités ». « C’est la première fois qu’une cour nationale statue que les traités européens sont incompatibles avec la Constitution nationale ». Cet arrêt « sape la protection de l’indépendance de la justice telle que le garantit l’article 19 du Traité. » Incitée à frapper fort par les députés, von der Leyen se montre plus déterminée lorsqu’elle reprend la parole après la conclusion du premier ministre polonais. Au passage, elle raille les manœuvres du premier ministre : « N’essayez pas de détourner l’attention, de vous soustraire à la discussion ».

Les prochaines étapes

Aux parlementaires, la cheffe de l’exécutif européen promet d’appliquer toute la conditionnalité prévue dans le cadre budgétaire pluriannuel. « Les règles pour le fonds de relance sont claires. […] Ces investissements sont liés à des réformes qui doivent répondre aux recommandations spécifiques par pays, et celles pour la Pologne prévoient le rétablissement de l’indépendance de la justice, et donc la suppression du régime disciplinaire contre les juges et le rétablissement des postes des juges limogés. C’est le plan prévu et que nous mettons en œuvre ». Et d’assurer, face aux critiques sur la lenteur de la Commission : « nous n’avons jamais perdu une procédure sur l’état de droit et nous allons continuer ».

Le Parlement en rangs serrés (ou presque)

« Je suis fière de tous les collègues qui se sont levés pour la défense de l’état de droit ! » relève in fine l’écologiste allemande Ska Keller. Cela doit se vérifier dans les votes de la résolution soumise aux voix ce jeudi (21 octobre). La fracture est nette en revanche, et sans surprise, avec la partie très à droite de l’hémicycle, à savoir les groupes ECR (conservateurs) — où siège le PiS (Droit & Justice) — et ID (Identité & démocratie) — habitant le Rassemblement national par exemple. Deux de ses représentants français (Jérôme Rivière et Nicolas Bay) prendront même la peine d’aller saluer le Polonais à l’issue du débat. Ce seront quasiment les seuls. L’autre fracture apparente, porte sur une opposition est/ouest… Ce que résume le Slovaque Milan Uhrik (Non inscrits) : « l’état de droit n’est qu’un outil de contrôle, pour faire passer un programme libéral. La Pologne a tout notre soutien pour maintenir sa souveraineté. Ne provoquez pas l’Europe centrale ».

(Emmanuelle Stroesser)

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Nord du Kosovo. EULEX reprend ses activités normales. Fin du déploiement d’urgence

Bruxelles2 Blog - Wed, 20/10/2021 - 14:52

(B2) L’unité de police (FPU) de la mission d’EULEX Kosovo a mis fin à son déploiement jeudi (14 octobre 2021) dans le nord du Kosovo. Son déploiement avait été nécessaire en raison de la remontée de la tension

Aux points frontières

Les forces de police de la mission de l’UE « pour l’état de droit au Kosovo » étaient présentes aux points de passage communs de Bërnjak/Tabalije et Rudnica/Jarinjë dans un rôle de reconnaissance « afin de surveiller la situation sécuritaire sur le terrain », expliquait à B2 la porte-parole de la mission.

Gardiens de la sécurité du Kosovo

Les équipes d’EULEX s’étaient déployées à partir du 20 septembre, pour répondre une demande officielle de la police du Kosovo, suite aux tensions liées à la non-reconnaissance des plaques d’immatriculation entre Belgrade et Pristina (Lire : Tensions dans le Nord du Kosovo. EULEX se déploie. La KFOR patrouille).

En seconde ligne

La mission de l’Union européenne sur place a ainsi joué son rôle de deuxième intervenant en matière de sécurité au Kosovo (second security responder). C’est-à-dire pour soutenir la police du Kosovo en cas de besoin. Elle a été également soutenue par la troisième ligne de renfort (third security responder), les forces de l’OTAN.

Depuis vendredi (15 octobre), la mission a donc repris son travail habituel de patrouilles de reconnaissance quotidiennes, y compris dans le nord du pays.

(Aurélie Pugnet)

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La Lituanie va rejoindre Takuba avec un avion

Bruxelles2 Blog - Tue, 19/10/2021 - 09:30

(B2) Après les Estoniens et les Tchèques déjà présents depuis le début, les Hongrois bientôt, ce sont les Lituaniens qui vont rejoindre la task-force Takuba, en fournissant un soutien logistique et humain

Un avion Spartan des forces armées lituaniennes

Le conseil national de la défense — qui regroupe les principales autorités (président, ministres, parlementaires) — a approuvé, lundi (18 octobre), la participation de la Lituanie à l’opération conduite par les Français. Elle prendra la forme d’un avion de transport C-27 Spartan avec une douzaine de personnels (pilotes et mécaniciens). Un maximum de 30 militaires et civils seront déployés pour 2022.

Un avion et ses équipages au Niger

L’avion sera déployé au Niger, indique le ministre de la Défense, pour effectuer des missions au Mali. « Nous avons pris en compte les besoins et les demandes de la France », a déclaré le ministre de la Défense nationale Arvydas Anušauskas lors d’une conférence de presse à l’issue de la réunion, selon l’agence de presse BNS. Pour les forces lituaniennes, cette contribution est aussi « très importante dans le succès des opérations des Forces d’opérations spéciales », a ajouté le ministre.

Un retour de solidarité

Cela suit une négociation au plus haut niveau. Le président français Emmanuel Macron avait adressé cet été une demande à son homologue lituanien Gitanas Nausėda. Pour Vilnius, il s’agit en quelque sorte d’un retour de la solidarité, pour l’engagement français dans les pays baltes au titre de la police du ciel. Le pays avait déjà envoyé cet avion pour prêter main-forte aux Français lors de l’opération Sangaris en Centrafrique en 2014.

Approbation par le Parlement à venir

Le projet de résolution soumis à la Seimas (le parlement lituanien) sur l’ensemble des contributions aux OPEX pour 2022-2023, mentionne une contribution « maximale de 30 militaires » pour la task-force conduite par la France. Au total, durant cette période, la Lituanie compte déployer un maximum 323 militaires et civils dans une dizaine d’opérations extérieures de l’Union européenne, de l’OTAN ou des Nations Unies. Elle est déjà présente dans la mission de formation de l’UE en Centrafrique (EUTM RCA) et devrait aussi contribuer à la mission de formation EUTM Mozambique (lire notre Carnet (19.10.2021).

(Nicolas Gros-Verheyde)

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Éthiopie et le conflit du Tigré. La réponse humanitaire au bord de la rupture

Bruxelles2 Blog - Mon, 18/10/2021 - 19:20

(B2) Le conflit dans la région du Tigré dure depuis près d’un an. La situation humanitaire empire. L’aide n’y accède qu’avec difficulté. Les acteurs humanitaires eux-mêmes sont devenus des cibles. Pour le Comité international de la Croix rouge (CICR), l’accès à la santé est la priorité numéro un. Entretien avec la porte-parole régionale Afrique, Alyona Synenko

  • B2 avait recueilli le témoignage du CICR quelques semaines à peine après le déclenchement du conflit, en novembre 2020. (Lire Éthiopie. Situation humanitaire potentiellement explosive avec le conflit au Tigré (CICR))
  • Depuis, de nombreux partenaires humanitaires dans le Tigré ont considérablement réduit et/ou interrompu leurs programmes d’intervention en raison du manque de carburant, d’argent et de fournitures, note l’agence des Nations unies pour l’action humanitaire, dans un point du 14 octobre.
  • Le cas de l’Éthiopie a été discuté entre les ministres des Affaires étrangères, ce lundi (18 octobre), au Luxembourg (article à suivre).

On parle de pénuries dues aux restrictions imposées par le gouvernement d’Addis-Abeba. Quelle est la situation au nord du pays ?

— Les pénuries d’électricité et de carburant dans le Tigré ont un impact sur tous les services vitaux, notamment l’approvisionnement en eau et les soins de santé. Si le courant a été rétabli quelques heures par jour à Mekele [la capitale de la région du Tigré] et à Shire, il n’y a pas d’électricité dans le reste de la région. Les infrastructures vitales, comme les hôpitaux et les stations de traitement des eaux, fonctionnent avec des générateurs, sans qu’aucune canalisation régulière de carburant n’ait été rétablie à ce jour.

Avec des répercussions à plus long terme ?

— Le manque d’électricité et de carburant entraîne également des pénuries d’eau. Qui pourraient avoir un impact désastreux sur la santé publique, en particulier pendant une saison des pluies connue pour favoriser la propagation de maladies contagieuses et hydriques comme le choléra. Ce risque est particulièrement élevé pour les personnes déplacées, qui vivent dans des conditions de promiscuité dans des sites temporaires et avec les communautés d’accueil. Dans les zones rurales, de nombreuses pompes manuelles ne fonctionnent pas et la population n’a pas assez d’eau pour la boisson, les activités agricoles ou les besoins domestiques de base.

Certains signes indiquent que les opérations militaires dans la région pourraient s’intensifier. Que savez-vous des conditions actuelles de vie des habitants de la région du Tigré ?

— Le déplacement des lignes de front oblige des dizaines de milliers de personnes nouvellement déplacées dans le nord de l’Éthiopie à fuir leurs foyers en quête de sécurité. Non seulement elles souffrent du traumatisme de quitter leur foyer, mais elles doivent également faire face à une insécurité croissante. Les personnes déplacées par les violences dans les régions du Tigré, de l’Afar et de l’Amhara se trouvent principalement dans les villes principales, où elles sont hébergées par des communautés d’accueil ou dans des sites improvisés, comme des écoles. Ils ont peu d’effets personnels et dorment dans des abris surpeuplés, dans des écoles ou même en plein air, où ils peuvent être exposés au froid dans les régions de haute altitude. L’eau, la nourriture, l’argent, le carburant et l’électricité sont très rares, et les personnes déplacées dépendent fortement des communautés d’accueil, qui ont souvent peu de ressources à leur disposition.

Quelles sont les implications pour d’autres parties de l’Éthiopie, notamment dans la région voisine d’Amhara ?

— Les chaînes d’approvisionnement ont été perturbées. L’absence de trafic commercial a eu un impact sérieux sur la disponibilité de la nourriture, du carburant, des fournitures médicales et des biens essentiels. Dans la plupart des régions d’Éthiopie, nous avons constaté une augmentation considérable des prix des denrées alimentaires.

Avez-vous toujours une équipe à Mekele ? Quelles sont les conditions de travail ?

— Oui, nous avons des équipes à Mekele et à Shire. C’est un environnement difficile et instable pour travailler…

Du personnel humanitaire de l’ONU a récemment été expulsé. Du personnel de l’ONG Médecins sans frontières a été tué en juin. Quelles sont dans ce contexte vos priorités et les questions humanitaires les plus urgentes selon vous ?

— L’amélioration de l’accès à la santé est la priorité absolue. Dans le Nord de l’Éthiopie, notamment dans les régions du Tigré, d’Amhara et de l’Afar, le CICR soutient les hôpitaux de référence et les hôpitaux généraux afin de leur permettre de traiter les blessés par armes et de maintenir les services médicaux essentiels. Le système de soins de santé dans les zones de conflit est soumis à une pression particulièrement forte. Les centres médicaux doivent non seulement faire face à un afflux de blessés mais aussi à une situation sécuritaire plus difficile qui met en danger le personnel médical travaillant dans les hôpitaux ou les structures de santé plus petites. Dans certaines des zones les plus touchées par le conflit, les fournitures médicales urgentes ne parviennent pas à passer. Il en résulte une absence quasi totale de services de soins de santé au moment où les gens en ont le plus besoin. Davantage de fournitures vitales, notamment médicales et alimentaires, doivent parvenir au Tigré pour éviter que cette vaste crise humanitaire ne s’aggrave. Si les hôpitaux continuent de travailler sans médicaments, sans nourriture et sans carburant, cela entraînera des décès évitables.

(Propos recueillis par Emmanuelle Stroesser)

Entretien réalisé en anglais par échange de courriels, vendredi 15 octobre 2021

Lire aussi sur B2 Pro :

Ethiopie. L’Europe en position inconfortable (F. Massimo Castaldo) (juin 2021)

Le conflit en Éthiopie continue. Les Européens appellent au dialogue (Borrell-Haavisto) (avril 2021)

L’Éthiopie placée sous surveillance sur les crimes de guerre. Les Européens exigent le retrait des troupes érythréennes (mars 2021)

Le conflit éthiopien est dans une impasse. Une seule solution : négocier. L’Europe a un rôle à jouer (Pekka Haavisto) (février 2021)

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Une taupe russe au cabinet Le Drian ? Pas si vite...

Blog Secret Défense - Mon, 18/10/2021 - 11:33

La réaction de Bernard Bajolet, ancien DGSE. Il dément avoir fait remonter « un cas individuel ».

Allemagne : vers « des règles plus contraignantes » pour les ventes d’armes

Blog Secret Défense - Mon, 18/10/2021 - 10:29

Les trois partis de la prochaine coalition viennent de publier leurs premières orientations. Voici la partie consacrée à la défense.

Le tweet de trop de Janez Jansa

Bruxelles2 Blog - Sat, 16/10/2021 - 14:10

(B2) Le premier ministre slovène, tweetomaniaque, a-t-il dérapé en publiant un tweet ultra-limite ? En tout cas, il a provoqué une certaine opprobre en Europe. Mais surtout en interne. Beaucoup plus dangereuse

Tout commence jeudi (14 octobre) par la publication par Janez Janša (SDS/PPE) d’un tweet mettant en cause les « marionnettes de Soros au Parlement européen ». Et en particulier la députée néerlandaise, Sophie In’t Veld. Elle appartient au parti libéral de centre gauche néerlandais D66, membre du groupe parlementaire Renew (comme La république en Marche en France).

La bête noire du dirigeant slovène

Cette fervente militante des libertés publiques et du respect de l’État de droit, a le tort d’être à la tête d’une délégation du Parlement européen, en mission sur l’état de droit en Slovénie. Et depuis le début de la mission, il n’a de cesse de la critiquer, à coups de retweets de Nova24, la télévision fidèle au pouvoir. Une vieille habitude. Déjà en 2019, il avait abondamment fait savoir son mécontentement.

Rien de vraiment surprenant

Le dirigeant slovène adore attaquer ses ennemis, ses adversaires, bille en tête. Et il est compulsivo-maniaque retweetant à tour de bras, toutes les heures. À se demander s’il a le temps de penser et diriger le pays ! Seulement, ce tweet aux relents légèrement antisémites a provoqué une réaction importante, en Europe comme en Slovénie. Une réaction telle que Janez Jansa l’a supprimé. Fait plutôt rare pour le dirigeant particulièrement ombrageux.

Un manque de respect au Parlement !

Le président du Parlement européen David Sassoli (PD/S&D) réagit très rapidement, et avec vigueur, appelant « d’urgence » Janez Jansa « à cesser les provocations contre les membres du Parlement européen ». « Les attaques contre les membres de cette maison sont aussi des attaques contre les citoyens européens » ajoute-t-il, invoquant « la confiance et le respect mutuels ».

We urgently call on @JJansaSDS to cease the provocations against members of the @Europarl_EN. Attacks on members of this house, are also attacks on European citizens.

A constructive collaboration with the rotating Council Presidency can only be based on mutual trust and respect.

— David Sassoli (@EP_President) October 14, 2021

L’ambassadeur slovène à La Haye sermonné

Ce tweet sur les députés européens est « de mauvais goût » condamne à son tour le premier ministre néerlandais Mark Rutte (VVD/Renew). « Je le condamne dans les termes les plus fort possibles. » Le gouvernement néerlandais a d’ailleurs « fait passer le message » à l’ambassadeur slovène en poste aux Pays-Bas, indique-t-il jeudi en fin de soirée. En termes formels, ce n’est pas une convocation de l’ambassadeur… Mais cela y ressemble de très près. NB : le parti D66 dont fait partie Sophie In’tVeld est membre de la coalition gouvernementale.

Tasteless tweet by Janez Janša (@JJansaSDS) about MEPs. I condemn it in the strongest possible terms. The government just conveyed this same sentiment to the Slovenian ambassador in The Hague.

— Mark Rutte (@MinPres) October 14, 2021

Occupez-vous de vos affaires !

Le leader slovène ne se laisse pas abattre. Deux heures après, il sermonne à son tour les dirigeants néerlandais. « Eh bien Mark [Rutte] ne perdez pas de temps avec les ambassadeurs et la liberté des médias en Slovénie. Ensemble avec Sophie in’t Veld, protégez [plutôt] vos journalistes [pour leur éviter] d’être tués dans la rue. » Faisant ainsi référence au meurtre du journaliste d’investigation de RTL4, Peter R. de Vries, abattu en pleine rue le 6 juillet, et décédé à l’hôpital le 15 juillet suivant.

Well, Mark, @MinPres, don't waste time with ambassadors and media freedom in Slovenia. Together with @SophieintVeld, protect your journalists from being killed on the streets. https://t.co/EPvDP7Jlfk

— Janez Janša (@JJansaSDS) October 14, 2021

Le respect des institutions est fondamental

L’affaire s’envenime. Le président du Conseil européen Charles Michel (MR/Renew) enfonce le clou, jeudi tard dans la soirée, à 22h56. Sans citer nommément le premier ministre slovène. « Les membres du Parlement européen doivent pouvoir faire leur travail librement sans aucune forme de pression. Le respect mutuel entre les institutions de l’UE et au sein du Conseil européen est la seule voie à suivre. »

Members of the @Europarl_EN should be able to do their work free from any form of pressure.

Mutual respect between EU institutions and within the European Council is the only way forward.

— Charles Michel (@eucopresident) October 14, 2021

Une fêlure dans la coalition

Le coup de grâce vient de l’intérieur du gouvernement slovène. Le message du premier ministre est « inapproprié et inutile » condamne, vendredi (15.10), son (jeune) ministre de la Défense, Matej Tonin qui indique « s’attendre à des excuses ».

Tvit @JJansaSDS namenjen evropskim poslancem je bil neprimeren in nepotreben. Pričakujem, da se bo PV prizadetim za svoje besede opravičil. Če želimo ohraniti EU,mora ta temeljiti na medsebojnem spoštovanju in kulturi dialoga. Škoda bi bilo na tak način zapraviti ugled Slovenije.

— Matej Tonin (@MatejTonin) October 15, 2021

Un message pour le moins inhabituel au sein de la coalition au pouvoir slovène. Une fêlure dans la coalition puisque l’intéressé est aussi vice-premier ministre et chef de Nova Slovenija, un petit parti chrétien-démocrate (PPE). À suivre…

(Nicolas Gros-Verheyde, avec Emmanuelle Stroesser)

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SCAF : Nouveau retard d’un an pour le premier vol

Blog Secret Défense - Wed, 13/10/2021 - 14:02

Le premier vol du démonstrateur du successeur du Rafale n’aura pas lieu avant 2027, au mieux...

Accident à Barkhane. Un mécano du 4e RC de Gap tué à Tombouctou

Bruxelles2 Blog - Wed, 13/10/2021 - 14:01

(B2) Un soldat français de l’opération Barkhane est mort « de manière accidentelle » à Tombouctou, au Mali, mardi 12 octobre, annonce l’état-major des Armées françaises dans un communiqué. Le maréchal des logis Adrien Quélin était mécanicien au sein du groupement tactique désert ‘Roc Noir’. Il « effectuait une opération de maintenance » sur le moteur d’un camion. « Grièvement blessé » par la bascule de la cabine de ce camion, « il est décédé des suites de ses blessures ». L’état-major annonce qu’« une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de l’accident ». Adrien appartenait au 4e régiment de chasseurs stationné à Gap.

(AF, st.)

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Compagnons de la Libération : Hubert Germain, la mort du Der du Der

Blog Secret Défense - Tue, 12/10/2021 - 17:59

Avec la disparition, à 101 ans, de ce vétéran des combats de la Seconde Guerre mondiale, c’est le dernier des 1038 Compagnons qui s’éteint. Mais l’Ordre de la Libération continuera à entretenir leur mémoire.

La frégate belge Leopold Ier espère participer à l’exercice OTAN cette semaine

Bruxelles2 Blog - Sat, 09/10/2021 - 12:30

(B2) L’équipage était bien jeune pour se qualifier à un entraînement aussi intense. Et il leur a fallu trois bonnes semaines de rattrapage pour se mettre à niveau et en fin intégrer l’exercice Joint Warrior

La frégate Léopold Ier (photo : marine belge)

La frégate Léopold Ier (F-930) est fin prête pour sa mission et rejoindra sous peu le groupe SNMG 1 (Standing Naval Maritime Group 1) dans le cadre de l’entraînement Joint Warrior, annonce la Défense belge vendredi (8 octobre). Le navire avait été ajourné une première fois mi-septembre en raison du manque d’expérience de l’équipage.

Un entraînement intensifié

Le personnel de la frégate Leopold Ier « suit un entraînement intensif » pour atteindre les « standards nécessaires » pour rejoindre le groupe maritime SNMG 1 de l’OTAN (Standing Nato Maritime Group) et participer à l’exercice Joint Warrior, avait indiqué la Marine belge samedi (2 octobre) dans un communiqué. L’entraînement se poursuivra « jusqu’à ce que le navire atteigne le niveau de sécurité requis ».

Compenser le manque d’expérience par de l’entraînement

« Le métier de marin est un métier exigeant. Et acquérir ces connaissances demande du temps », se justifie la Marine. « Avant de déployer un navire en mission, [nous] voulons être sûr qu’il puisse l’exécuter en toute sécurité », indique l’amiral de division Jan De Beurme, chef de la composante navale belge.

(Agnès Faure, st.)

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Les Hongrois arrivent dans Takuba

Bruxelles2 Blog - Sat, 02/10/2021 - 14:55

(B2) Ça y est. C’est décidé. Budapest a formellement soumis à son parlement cette semaine une proposition afin d’enclencher sa participation à la task force européenne engagée au Sahel

Forces spéciales en entrainement (Photo : Kormany HU / Archives B2)

Task-force initiée par la France, mais qui va être commandée par un Suédois prochainement.

80 hommes au maximum

La participation hongroise ne sera pas que symbolique. La Hongrie compte engager jusqu’à 80 militaires (plafond maximum). En réalité un peu moins sans doute. Mais ils seront « au front ». Les forces d’opération spéciales hongroises assureront les « tâches de conseil, de soutien et de mentorat des forces maliennes au combat » est-il précisé dans la résolution.

Engagement sur deux ans

Le premier contingent hongrois devrait être déployé au premier trimestre 2022. Mais un premier déploiement préparatoire d’une vingtaine de soldats devrait avoir lieu d’ici fin 2021. Il y aura ensuite une rotation de quatre mois « en s’adaptant aux tâches opérationnelles de TAKUBA et à la mise en œuvre de la stratégie ». La durée de l’engagement — du moins de la déclaration faite aux Parlement national — est de deux ans, jusqu’à décembre 2023.

Geste de solidarité et objectif politique

Pour Budapest, cet engagement est justifié par « la volonté d’être un contributeur actif et crédible à la sécurité euro-atlantique ». Mais aussi par une raison qui résonne particulièrement dans la campagne hongroise : la pression migratoire. « L’une des causes de la pression du sud est la menace terroriste dans la région subsaharienne » explique Szilárd Németh, le secrétaire d’État parlementaire à la Défense. La Hongrie « est donc prête à accroître sa contribution à la sécurité dans la région. Il est donc dans notre intérêt national d’y jouer un rôle » ajoute-t-il.

NB : cet engagement de la Hongrie avait été scellé lors d’un entretien entre le président français Emmanuel Macron et son alter ego hongrois Viktor Orban, il y a quelques mois déjà. Entretien qui avait aussi une valeur très politique d’armistice dans les escarmouches entre les deux leaders. On peut gager que la tenue de l’engagement par Budapest devrait être gagé sur une réciprocité de Paris sur d’autres dossiers.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La Grèce prend le commandement sur zone de l’opération Irini en Méditerranée

Bruxelles2 Blog - Wed, 29/09/2021 - 18:22

(B2) Deux changements à attendre du côté de l’opération de l’UE de contrôle de l’embargo sur les armes imposé à la Libye

Michail Magkos (crédit : EUNAVFOR Med Irini)

La force aéronavale de l’UE déployée au large de la Libye va passer sous commandement grec dans quelques jours. Le commodore grec Michail Magkos doit succéder au contre-amiral Stefano Frumento (en poste depuis le 31 mars), comme commandant de la force en Méditerranée centrale, à compter du 1er octobre. Magkos connaît bien l’opération pour avoir été depuis le 31 mars l’adjoint du commandant d’opération (chef d’état-major). Sa bio.

Le commandement stratégique de l’opération EUNAVFOR Med Irini reste assuré par un Italien, depuis le quartier général de Rome. Mais lui aussi vient de changer : le vice-amiral Stefano Turchetto doit succéder le 1er octobre également à son compatriote, le contre-amiral Fabio Agostini qui a tenu les rênes de l’opération, depuis sa création, au printemps 2020. Son portrait ici.

Un nouveau commandant pour l’opération Irini en Méditerranée

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Tensions dans le Nord du Kosovo. EULEX se déploie. La KFOR patrouille

Bruxelles2 Blog - Tue, 28/09/2021 - 11:47

(B2) Depuis quelques jours, chacun veut montrer ses muscles près de la frontière entre Serbie et Kosovo. Les policiers et militaires européens et de l’OTAN s’interposent

Les plaques serbes ne sont plus acceptées au Kosovo. Ici, en février dernier, à Mitrovica (Nord du Kosovo) (B2/AP)

La tension monte sur le terrain

Police, blindés et même avions

Du côté kosovar, des véhicules blindés de la police spéciale kosovare ont été déployés dès le lundi 20 septembre, du côté kosovar vers les points frontières de Jarinje et Brnjak. Du coté serbe, des véhicules blindés, aussi ont été acheminés non loin de la « ligne administrative » ou frontière. Des tanks T-72s modernisés avec une nouvelle optique, comme le rapporte B92 (média serbe) samedi 25 septembre. Des Mig 21 de l’armée de l’air ont même survolé à plusieurs reprises la frontière ce week-end.

Belgrade soutenu par Moscou

Le ministre serbe de la Défense Nebojsa Stefanovic et son chef d’état-major ont rendu visite aux unités stationnées à la frontière administrative. Le tout en compagnie de l’ambassadeur de Russie, Alexander Botsan-Kharchenko, comme le rapporte un journaliste. Histoire de bien montrer que si le Kosovo est soutenu par l’OTAN, la Serbie n’est pas isolée et peut compter sur le soutien d’au moins un membre du Conseil de sécurité des Nations unies. Ce mardi 28 septembre, N. Stefanovic en rajoute une couche : « l’armée a relevé son niveau de préparation au combat sur ordre du président serbe Aleksandar Vucic », selon B92.

En cause, un banal conflit de plaques d’immatriculation

La cause de cette montée d’adrénaline : une question banale en apparence. Quelles plaques d’immatriculation doivent porter les voitures au Kosovo ? Une plaque kosovare, jure Pristina, l’État du Kosovo étant indépendant depuis 2008. Une plaque serbe, réagit Belgrade qui n’a jamais reconnu complètement l’indépendance de cette ancienne province autonome yougoslave. Et considère toujours les habitants du Kosovo (au moins les Serbes) comme ses administrés. On le comprend bien, derrière ce problème de vie quotidienne, se cache une vraie question géopolitique : reconnaitre ou pas le Kosovo (1).

L’accord intérimaire qui a pris fin

La reconnaissance des plaques était un point important du Brussels Agreement, dans le cadre du Dialogue Belgrade-Pristina (2). Un accord était intervenu, entré en vigueur en 2016, mais uniquement à titre intérimaire, pour une période de cinq ans. Cet accord a pris fin. Et le Kosovo a décidé tout bonnement il y a deux semaines d’interdire la circulation des véhicules kosovars avec une plaque serbe sur son territoire. Autre raison avancée : le premier ministre kosovar parle de « réciprocité de mesures », rapportent des médias, car la Serbie interdisait avant cela les plaques kosovares sur son territoire.

Présence européenne et euro-atlantique renforcée

Conformément aux plans de sécurité, les Européens d’EULEX Kosovo et les Otaniens de la KFOR ont commencé à se renforcer sur place — au Nord Kosovo uniquement.

La police de EULEX déployée depuis une semaine

Des équipes de l’Unité de police constituée (FPU) d’EULEX (la mission de l’Union européenne pour l’État de droit au Kosovo) sont déjà « déployées depuis le 20 septembre » aux points de passage communs (CCP) de Bërnjak/Tabalije et de Rudnica/Jainjë, actuellement bloqués, explique Ioanna Lachana, porte-parole de la mission. Leur rôle est « la reconnaissance afin de surveiller la situation sécuritaire sur le terrain ».

Gardiens de la sécurité du Kosovo

L’unité de police d’EULEX a ainsi répondu à la demande officielle de la Police du Kosovo. Elle intervient dans son rôle de deuxième intervenant en matière de sécurité au Kosovo (second security responder). C’est-à-dire pour soutenir la Police du Kosovo en cas de besoin. Elle est en passe d’être soutenue par la troisième ligne de renfort (third security responder), les forces de l’OTAN.

Le nombre de patrouilles de la KFOR augmentée

La KFOR a ainsi été déployée depuis lundi (27 septembre) dans le Nord Kosovo. Des soldats américains, canadiens et polonais précise Kosovo Online. Les forces de l’OTAN « ont augmenté les patrouilles le long des principaux axes de circulation affectés par les barrages routiers » et « [déployé leurs] unités aux points de passage frontaliers de Jarinje et Brnjak », où se massent également manifestants et barricades, nous confirme le commandant de la KFOR, le général (italien) Franco Federici (3). 

Objectif : faire baisser la pression

Ces mesures adoptées par l’OTAN ont trois objectifs, détaille notre interlocuteur : « favoriser une désescalade rapide des tensions et restaurer un environnement sûr et sécurisé, ainsi que la liberté de mouvement pour toutes les communautés du Kosovo ». Le tout a été « préalablement discuté par le commandant de la KFOR avec toutes les institutions du Kosovo et avec les maires des municipalités du Nord », nous précise le commandant de la force.

A noter que les attachés de défense américain et canadien ont également fait le déplacement visitant les deux points frontières de Jarinje et Brnjacka « pour mieux comprendre la situation ». « Heureux de constater que la KFOR est sur place en tant que facteur de stabilisation » indiquent-ils dans un tweet. Attachés de défense américains et canadiens (Crédit : Ambassade US à Belgrade)

Une présence exceptionnelle

Ce n’est pas dans les habitudes de la Police du Kosovo de demander des renforts internationaux. La dernière fois que les Kosovars ont demandé à EULEX d’intervenir remonte au 28 mai 2019. C’était aussi dans le nord du Kosovo. EULEX avait alors « augmenté la fréquence des patrouilles des unités de police constituées pendant plus d’une semaine, à la suite de l’opération anti-contrebande menée par la police du Kosovo le même jour », rappelle à B2 Ioanna Lachana.

(Aurélie Pugnet)

  1. La Serbie reconnait de facto l’indépendance, mais pas de jure.
  2. Des négociations entamées depuis plusieurs années entre Serbie et Kosovo sous l’égide de l’Union européenne, avec l’objectif de « normaliser » leurs relations.
  3. La KFOR agit « conformément à son mandat, qui découle de la résolution 1244 du Conseil de sécurité des Nations unies de 1999 » nous rappelle le général.

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Maxime Blasco

Bruxelles2 Blog - Mon, 27/09/2021 - 19:15

(B2) Le caporal-chef Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins (BCA), est tombé au Mali vendredi (24 septembre).

Il participait avec son commando, à « une opération de reconnaissance et de harcèlement », conduite par la Force Barkhane dans le Gourma malien, dans la région de Gossi, à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso, précise l’état major des Armées.

Plus tôt dans la journée, « des éléments d’un groupe armé terroriste [avaient] été détectés par un drone Reaper dans la forêt de N’Daki ». Une patrouille de deux hélicoptères d’attaque avait été engagée « pour les neutraliser ».

(AF)

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Un commando montagne tué au Mali

Blog Secret Défense - Sun, 26/09/2021 - 16:34

Le caporal-chef Blasco, du 7eBCA, était un combattant très expérimenté.

Relève française au commandement de l’ACT à Norfolk

Bruxelles2 Blog - Fri, 24/09/2021 - 20:55

(B2 à Norfolk, Virginia) La relève est assurée au commandement ‘Transformation’ de l’OTAN (ACT), l’un des principaux commandements militaires de l’Alliance

La cérémonie de remise du commandement commence (© NGV / B2)

Le général (français) Philippe Lavigne a pris le relais de son compatriote le général André Lanata, à la tête de ce qui est un des principaux commandements de l’Alliance atlantique. L’ACT est chargé de la Transformation de l’Alliance, c’est-à-dire de veiller au grain sur les évolutions futures et de préparer l’OTAN aux conflits et crises de demain… ou d’après-demain.

Les représentants militaires tous là, ou presque, à la cérémonie de passation du commandement. (© NGV / B2)

Dans la grande salle du musée naval de la ville est rassemblé tout l’aréopage de l’OTAN, la plupart des représentants militaires au sein de l’Alliance ont fait le déplacement aux USA pour assister à la cérémonie. Mais une bonne cérémonie militaire ne se conçoit pas sans un orchestre…

Une petite formation cuivre fait résonner tour à tour les hymnes de l’OTAN, de la France et des USA (© NGV / B2)

À ceux qui pourraient douter de la présence de la France dans le commandement intégré de l’OTAN, il n’y a ici aucun doute. « La France est un allié de l’OTAN fort et très apprécié, avec des capacités de pointe et des forces hautement professionnelles », lance d’ailleurs le secrétaire général dans son discours.

Drapeaux français et américain côte à côte lors de la cérémonie (© NGV / B2)

« Depuis plus d’une décennie, la France a nommé ses meilleurs officiers pour prendre ce commandement », poursuit Jens Stoltenberg. Un compliment assez naturel dans ce type de cérémonie, mais qui prend un relief particulier en pleine retombée de l’affaire Aukus.

Le secrétaire général Jens Stoltenberg monte sur la tribune pour assurer la passation des drapeaux. (Crédit photo : OTAN)

(Nicolas Gros-Verheyde)

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L’accord sur les sous-marins entre Australie et USA provoque les Européens

Bruxelles2 Blog - Tue, 21/09/2021 - 14:30

(B2) Au-delà de la colère légitime française, cet accord a une certaine résonance pour les Européens. La relation avec Washington, Londres et Canberra pourrait pâlir. Mais réagir ne sera pas simple. Sauf à faire un saut politique notable

Un acte plutôt inédit

Un cas d’école

Contrairement à ce que déclarent certains commentateurs, la décision australienne n’est pas juste un cas de plus de la compétition qui règne sur les marchés de défense. Un secteur où la concurrence est féroce, y compris entre alliés. La victoire américaine des F-35 en Suisse (ou en Belgique auparavant) ou celle du Rafale français en Croatie en témoignent. Où tous les coups sont permis normalement. Mais, ici, on est dans un vrai cas d’école : un contrat signé, dans le cadre d’un partenariat stratégique, rompu sans aucun préalable, de façon au minimum non élégante. NB : un montant de 900 millions d’euros a déjà été engagé par les Australiens avec Naval Group dans des études préliminaires.

Une certaine duplicité australienne

Le mot de « trahison » posé par les Français n’est pas juste un coup de colère. Le jour même de l’annonce de l’accord avec les Américains et Britanniques, « les Australiens ont ainsi notifié à Paris la ‘system functionnal review’ (revue fonctionnelle du programme) » souligne ainsi un responsable du ministère des Armées à quelques journalistes dont B2. Une note importante. Elle atteste que les préliminaires techniques ont été franchis et qu’on peut « passer aux étapes suivantes». Ce n’est que « quelques heures avant l’annonce de l’accord AUKUS », que le ministre australien de la défense Peter Dutton prend son téléphone pour appeler son homologue française Florence Parly et lui annoncer la nouvelle.

La trahison des Alliés

Cette trahison n’est pas juste australienne. Elle s’applique également aux Américains et Britanniques. Des Alliés très proches qui se concertent, quotidiennement, au sein de l’OTAN pour faire face aux menaces, diverses, et définir notamment une politique vis-à-vis de la Chine. La pilule passe difficilement à Paris Et cela pourrait laisser des traces.

Quelques leçons sur l’accord australien

Le bloc des Fives Eyes est solide

Cet accord a certes une certaine logique. L’Australie s’arrime clairement au monde anglo-saxon, américain et britannique, notamment par les accords de renseignements. L’accord avec la France constituait en quelque sorte une incartade face à cet axe géopolitique aux racines historiques. On assiste ainsi au renforcement du bloc des Cinq (USA, Royaume-Uni, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande) auquel devra réagir l’Europe si elle entend exister réellement.

Un projet pilote d’une alliance plus importante ?

Cela ira-t-il plus loin que les sous-marins ? Sans doute. D’ores-et-déjà, d’autres pistes sont déjà évoquées par les participants, notamment en matière de recherche ou d’intelligence artificielle. Faut-il y voir la préfiguration d’une sorte Alliance militaire du Pacifique, pendant de l’OTAN pour la zone euro-atlantique. On peut le penser… Surtout si les Alliés de l’OTAN restent réticents à s’engager les yeux fermés derrière le drapeau américain dans son ‘combat’ politique, économique et stratégique contre la Chine.

De America First à America Back une constante

La politique de l’administration Biden ne diffère pas sensiblement de celle menée par l’administration Trump. Cela n’étonnera nullement les plus avertis (notamment ceux de B2, lire : America is back, dit l’administration Biden. Quelle politique avec l’Europe ?). Les imprécations en moins, l’efficacité en plus ! L’Amérique entend rester leader dans le monde, et les Alliés suivent. La mise en place du retrait d’Afghanistan l’avait montré, le partenariat AUKUS le confirme. NB : Même quand Donald Trump a rompu l’accord signé par tous avec l’Iran, cette procédure n’est allée à son terme qu’au bout de longs mois. Et non sans avertissement.

L’attitude non amicale britannique

La volonté du Royaume-Uni de tisser un réseau d’alliances se révèle ne pas être un simple slogan de campagne du Brexit. Avec cet accord AUKUS, Boris Johnson signe un de ses premiers succès. Et ce ne pourrait pas être le seul. Londres entend bien pallier à sa sortie de l’Union européenne, en renforçant ses liens avec ses alliés traditionnels, nord-américain comme du Commonwealth.

La France en solo

Dans cette affaire, la France est apparue tout d’abord un peu seule. C’est logique. Le contrat signé par Paris avec Canberra n’est pas un acte européen ni même n’a été concerté au niveau européen. C’est la France, seule, qui a négocié un accord avec les Australiens. En se gardant bien d’y associer les autres Européens. La compétition était même de règle avant la signature de ce contrat — voire même après — avec les Allemands en particulier de TKMS. NB : un point que l’Hotel de Brienne (siège des armées françaises) préfère passer sous silence.

Quelle réaction pour les Européens ?

Un point d’interrogation sur les relations avec l’Australie

Au-delà d’un possible ralentissement des négociations engagés par les Européens avec Canberra sur un accord de libre échange (lire : L’affaire AUKUS prend une tournure européenne. Toutes les options sont sur la table), on peut se demander si certains projets UE-USA ne vont pas subir, eux aussi, un certain ralentissement.

La relations transatlantique : un peu compliquée

Les demandes américaines de s’impliquer davantage dans les outils européens de défense — comme la coopération structurée permanente et le fonds européen de défense — pourraient être examinées… très, très lentement. La demande de signer un arrangement administratif avec l’agence européenne de défense (EDA) pourrait ainsi se heurter à un ‘Non’ de la France (déjà réticente à un tel accord). La négociation de l’arrangement administratif sur l’association américaine au projet PESCO de la mobilité militaire pourrait lui aussi connaitre quelques retards. Idem pour l’arrangement sur l’accès américain au signal sécurisé public (PRS) de Galileo.

La préférence européenne : à développer

Le modèle de développement des armements en se reposant sur les exportations trouve là une limite. Si les Européens veulent conserver une industrie de la défense européenne dynamique, ils devront d’abord acheter les armements produits sur le continent. La préférence européenne doit être aussi forte et présente que la préférence américaine. La seule exonération de la TVA proposée par Ursula von der Leyen dans son discours sur l’État de l’Union ne suffira pas. (Lire : Défense. L’Europe doit pouvoir agir seule ! Les six propositions (audacieuses) de von der Leyen).

Des négociations groupées : à envisager

L’Europe pourrait aussi penser à faire davantage bloc dans la négociation des contrats extérieurs. Si le contrat australien avait associé des Allemands, la réaction Outre-Rhin serait un peu plus ‘dynamique’. C’est très compliqué. Il ne faut pas se le cacher. Mais tant que les Européens ne feront pas bloc pour faire des offres communes à certains pays, ils seront exposés à ces revers de bâtons, de la part de concurrents… ou d’alliés.

L’attitude vis-à-vis de la Chine : à définir

La discussion entre alliés sur l’attitude à avoir vis-à-vis de la Chine — menée essentiellement au sein de l’Alliance atlantique, pour la définition d’un futur concept stratégique — pourrait être impactée. Soit les Alliés se rangent au désir des Américains (ce qui est en soi le message politique de cet accord). Soit ils maintiennent une voie semi-autonome, comme définie jusqu’ici.

La défense européenne

L’idée de développer l’Europe de la défense sort renforcée, exprime-t-on. Mais saura-t-elle convaincre au-delà de ceux déjà intiment convaincus ? Sortira-t-on du « Nous voulons » pour passer à « Nous faisons » ? Le défi est réel. Et le saut géopolitique important. Il faudra plus qu’un évènement de ce type pour franchir le gué.

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La Suède va prendre le commandement de la task-force Takuba

Bruxelles2 Blog - Fri, 17/09/2021 - 18:34

(B2) À partir de novembre 2021, c’est la Suède qui va assurer le commandement de l’opération des unités spéciales mises en place au Mali à l’initiative de la France et avec les Européens.

(MOD France / EMA)

« Nous pouvons confirmer que nous avons accepté de fournir le poste de direction de la Force opérationnelle Takuba au Mali » indique un communiqué de la défense suédoise.

C’est « un exemple clair de la bonne coopération franco-suédoise dans l’opération en cours et de la confiance que notre personnel a bâtie pendant le temps que nous avons travaillé ensemble au Mali », souligne le général de brigade Anders Löfberg, chef du commandement des forces spéciales.

NB : les Suédois sont arrivés dans la task-force depuis février 2021 avec l’apport (précieux) d’une force d’intervention rapide et d’hélicoptères. Avec cette prise de fonction, les Français parachèvent ce qu’ils avaient commencé en européanisant Takuba.

(NGV – AF st.)

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