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B2 Le Quotidien de l'Europe géopolitique. Actualité. Dossiers. Réflexions. Reportages
Updated: 9 hours 26 min ago

La violence redouble en Centrafrique. Le CICR appelle au respect des valeurs

Fri, 06/11/2015 - 19:00

@MINUSCA

(B2) Le Comité International de la Croix rouge (CICR) a appelé vendredi (6 novembre) au « respect de la vie et de la dignité humaine ». Face à une situation qui se détériore, le CICR a voulu tirer la sonnette d’alarme. Depuis la fin du mois de septembre, Bangui, la capitale de la République Centrafricaine est à nouveau en proie aux violences. C’est l’assassinat , fin septembre, d’un chauffeur de moto-taxi musulman qui avait mis le feu aux poudres. L’escalade de la violence n’a cessé depuis.

La situation humanitaire se détériore. 

« Les confrontations entre groupes armés, les violences intercommunautaires et la multiplication des actes criminels touchent tous les segments de la population centrafricaine, et la situation humanitaire se détériore inexorablement » s’alarme Patricia Danzi, directrice régionale du CICR en Afrique. La situation de la population civile est critique et « depuis fin septembre, des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées à Bangui » souligne le CICR. Au début du mois d’octobre, un nouvel afflux de déplacés a été notifié dans la ville de Bambari. La population fuyait les affrontement entre les Seleka et les anti Balaka « pour le contrôle des routes qui mènent à Bambari » écrivaient alors nos confrères de RFI. D’après le Haut Commissariat pour le réfugiés c’est aujourd’hui près de 300 000 personnes qui sont déplacées au sein d’un pays.

Le CICR n’arrive plus à travailler. 

La situation est telle que « le personnel du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge n’est pas toujours en mesure de venir en aide aux blessés et aux personnes en détresse », stipule le communiqué de la Croix rouge. Par ailleurs « Les personnels de santé doivent être protégés, et le travail des humanitaires doit être facilité en toutes circonstances ». Mais les regains de violence ne permettent ni aux civils de rejoindre les antennes du CICR ni au CICR de s’assurer un accès sécurisé aux zones les plus critiques.

NB : Un contexte délétère qui pourrait compliquer davantage la tenue des élections prévues à la fin de l’année 2015 et qui inquiète également du côté de l’Union européenne. Un diplomate européenne a souligné à B2, le « soutien européen aux autorités de transition » et a rappelé « il n’y a pas d’alternative à l’organisation d’élections pour restaurer l’ordre constitutionnel ». Il insiste « tous les efforts doivent maintenant être concentrés sur une stabilisation de la situation sécuritaire et sur les préparatifs du processus électoral ». Dès le début, l’UE avait appelé à ce que les violences à l’encontre des populations civiles mais aussi du personnel humanitaire « cessent immédiatement » en République centrafricaine. (Lire Carnet (30.9.2015).).

(Johanna Bouquet)

Télécharger le communiqué du CICR ici).

Pour aller plus loin :

Sur RFI ici

Données chiffrées sur la République Centrafricaine ici

Dossier du HCR ici

 

Bernardino Leon aux Emirats arabes unis… Un curieux mélange des genres ?

Fri, 06/11/2015 - 17:26

(B2)  L’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, l’Espagnol Bernardino Leòn, a arrêté ses fonctions ce vendredi. Il devrait prendre le poste de responsable de l’académie diplomatique des Emirats Arabes Unis. Un institut chargé de former les diplomates arabes et de promouvoir la politique étrangère de Abu Dhabi et des autres émirats de la fédération.

Une décision qui remonte à juin dernier

On ne peut pas donc dire que l’Espagnol aura perdu beaucoup de temps ni laissé un intervalle « sanitaire » entre ces deux fonctions. La décision aurait été prise en juin dernier, révèle The Guardian qui donne de nombreux détails sur la transaction. Bernardino Leon toucherait sur place un salaire de 35.000 £ (env. 50.000 $) par mois. Difficile à refuser… A cela il faut ajouter une indemnité de logement de 360.000 Dirhams (63.000 £). Un peu trop juste selon Leon qui souhaitait le double.

Un curieux mélange des genres

Dans la négociation, l’Espagnol a argumenté de sa compétence aux Emiratis, se vantant dans un mail envoyé en août d’être aussi en ligne pour un poste prestigieux à l’ONU : « une sorte de haute conseiller pour toutes les médiations de l’ONU ». Ce qui aiderait les « futurs diplomates des Emirats à dialoguer avec les médiateurs les plus éminents au monde ». Mais « bien sûr, si vous préférez que je me concentre exclusivement sur [l’Académie diplomatique], il n’y a pas de problème et je ne vais pas accepter (cette) proposition » ajoute-t-il. On frôle de près, là, le mélange des genres…

Une stratégie visant à délégitimer le GNC ?

Mais il y aurait pire, si on en croit le quotidien britannique. Un autre mail a été envoyé en décembre 2014, au ministre des Affaires étrangères des Emirats, Cheikh Abdullah bin Zayed, à partir du compte personnel de Bernardino Leon où celui-ci décrit sa stratégie. Il affirme ainsi de façon claire « ne pas travaille(r) sur un plan politique qui inclura tout le monde » mais plutôt d’aune stratégie visant à « délégitimer complètement » le GNC (le Congrès national général, de Tripoli). Il admet également que « tous mes mouvements et des propositions ont été consultés (et dans de nombreux cas, conçus) par l’HOR (la Chambre des représentants de Torbouk), Aref Nayed (l’ambassadeur de Libye aux Emirats Arabes Unis) et Mahmoud Jibril (l’ancien Premier ministre libyen qui réside aux Emirats) ».

L’option d’une conférence de paix

Dans cet échange épistolaire électronique, Bernardino Leon décrit aussi ses difficultés et ses craintes. « En raison de la lenteur des progrès des pourparlers de paix, l’Europe et les Etats-Unis demandaient un «plan B  (sous forme) d’une conférence de la paix classique … C’est, à mon avis, une option pire qu’un dialogue politique … car il va traiter les deux côtés comme des acteurs égaux ».

Je suis resté impartial se défend Bernardino Leon

Comment garder une certaine impartialité dans les négociations en Libye alors qu’on sait être employé par un Etat qui soutient une des parties à la négociation ? Bernardino s’en défend dans un mail adressé à la rédaction du quotidien britannique. Il nie tout conflit d’intérêts. « La seule défense contre ces attaques, c’est mon travail. (…) Lisez mes propositions, l’accord et la proposition du gouvernement. C’est considéré par les Libyens des deux camps est une proposition équitable. »

“The only defence I have against these attacks is my work. As I said before, read my proposals, the agreement and the government proposal. It has been considered by the Libyans from both camps as a fair proposal.

Un autre job plus tôt

L’envoyé spécial de l’ONU voulait en fait quitter ses fonctions en janvier dernier, en prenant un «poste universitaire en Amérique. « C’est seulement plusieurs mois après, quand mon contrat de l’ONU était sur le point d’expirer, que j’ai, à nouveau, commencé des discussions sur mon futur travail » assure-t-il.

Commentaire : cette pratique suscite néanmoins quelques doutes. Si l’intégrité de B. Leon ne peut être mise en doute, cette prise de fonction pour une des parties indirectes au conflit — les Emirats arabes unis comme l’Egypte soutenaient le gouvernement de Tobrouk — jette un voile, inutile, sur l’impartialité de l’envoyé spécial. Si B. Leon avait travaillé ensuite pour une des diplomaties européennes, cela aurait sans doute été plus « naturel ». Cela pose aussi question sur les règles en la matière au niveau des Nations-Unies. N’y-a-t-il pas un délai minimal à respecter pour prendre certaines fonctions qui peuvent être controversées ? Malheureusement, cette pratique ne semble pas isolée. Il semble exister chez les hauts responsables européens (*), un certain flou sur la distance nécessaire à garder vis-à-vis de certaines fonctions qui interpelle. Sous le prétexte que ce n’est pas (totalement) illégal, certains n’hésitent pas à franchir la limite interdite au minimum par une certaine règle de bon sens. Du pantouflage entre amis au conflit d’intérêt concret, les exemples sont trop nombreux pour ne pas susciter une réelle interrogation sur la limite entre l’acceptable et le non acceptable. Un dossier à suivre…

(NGV)

(*) Avant de prendre son poste comme envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, B. Leon était Représentant spécial de l’UE (RSUE) pour le Sud de la Méditerranée.

Est-il possible de réanimer l’Europe de la Défense ?

Tue, 03/11/2015 - 15:01

(B2) Réunis à Lille autour des ateliers de la Citadelle, ce jeudi d’octobre, on pouvait avoir l’impression d’être au chevet d’un grand malade, se demandant que faire du gisant. L’optimisme qui prévalait il y a quelques années a cédé la place, même chez les plus fervents défenseurs européens, sinon à du scepticisme, au moins à une interrogation : comment relancer l’Europe de la défense ? Que peut-on faire ensemble ? Alors que de nombreux Etats sont aujourd’hui préoccupés tout d’abord d’assurer leur défense territoriale.

Un enfant abandonné ?

Nick Witney, l’ancien directeur de l’Agence européenne de défense a dans une parabole bien résumé la situation « La PSDC (politique de sécurité et de défense commune) est née de 2 parents. Mais très rapidement un des deux parents l’a abandonné. Pendant des années, la Marianne a alors élevé cet enfant en tant que mère célibataire. Puis Marianne en a un peu assez de cet enfant » a-t-il expliqué dans un humour tout en finesse et très british. « Le Mali, la Centrafrique étaient une occasion parfaite pour mobiliser un battlegroup européen. Vous (Français) avez décidé d’y aller tout seul. De fait, la PSDC est aujourd’hui orpheline. »

Avoir une Europe puissance

Michel Barnier a dressé un « bilan en demi teinte » des différents outils utilisés au plan européen. « Il n’y a pas assez de partage de fardeau, pas assez de solidarité (le budget dans les opérations est limité à 10%), les battlegroups ne fonctionnent pas ». En mutualisant les moyens européens, « cela permet d’avoir une puissance collective » selon l’ancien commissaire européen. « Ce mot n’est pas archaïque. La Chine, la Russie n’ont pas de complexe pour avoir cette capacité. Il faut avoir une capacité de puissance et d’influence plutôt que d’être marginalisé. » Pour lui, « les éléments de puissance sont : une économie, une monnaie, une politique étrangère et une défense ». Pour autant il ne s’agit pas de créer une structure unique. «  Mutualiser n’est pas fusionner. L’Union européenne n’est pas un Etat fédéral, comme l’Allemagne et les USA, il n’y a pas la même langue, c’est une Union de 28 nations qui ont, chacune, leur histoire, leur tradition, leur langue, leur différence. On veut une Europe unie pas une Europe uniforme. »

Revoir le code génétique de nos Etats membres

Joachim Bitterlich, ancien conseiller de Helmut Kohl, a joué le rôle du bulldozer. « Il faut réformer le code génétique de tous les Etats membres. Ce code génétique a changé avec la crise financière, économique ». Il estime que « le service diplomatique européen est nul part. Il faut revoir notre politique de développement, avoir une vraie politique de développement. » Bien sûr, reconnait-il le moment est difficile. Mais, « en politique, il n’y a jamais de bon moment ».

La politique de voisinage, un échec

Mais surtout, il insiste sur un point fondamental. « On doit revoir totalement notre politique de voisinage qui est un échec flagrant ». « Il y a un seul Etat qui fonctionne dans notre voisinage, le Maroc, mal considéré, il y a un défaut d’appréciation de la situation dans plusieurs Etats. Algérie, Tunisie… » « En Ukraine, nous sommes tous coresponsables – USA, Russie, UE, Otan – car nous avons fait une mauvaise évaluation de ce qui se passait en Ukraine. » Mais la Suède comme la Pologne ont, selon lui, « une part de responsabilité (particulière), dans la politique d’échec sur l’Ukraine. Heureusement que la France et l’Allemagne ont repris le dossier en main. »

Une menace pour un pays doit concerner toute l’Europe

« L’annexion de la Crimée et l’intervention en Ukraine est la plus grande menace pour la Suède » a noté l’ambassadrice de Suède en France, Veronika Wand-Danielson, bien connue dans les cercles bruxellois pour avoir été à la représentante auprès de l’UE avant de devenir la représentante suédois auprès de l’OTAN. « En refusant aux Ukrainiens le droit de choisir, cela remet en question les bases de la construction européenne, des principes. L’agression russe nous concerne tous. Et nous avons une responsabilité commune d’y faire face. Cela nécessite une solidarité continue, une continuité dans nos actions et une clarté dans nos paroles. » Elle estime que si même chacun n’a pas la même conscience de tous les menaces, il doit y avoir une solidarité. « S’il y a une menace, un sentiment d’urgence pour un pays, ce doit être une menace pour l’Europe. »

Attention à ne pas rompre la solidarité

De façon plus générale, l’ambassadrice a insisté sur les aspects « essentiels » de la construction européenne « l’unité et la solidarité, et que tous les pays participent à la décision. De plus en plus quand on sent que les décisions se prennent à 2 ou 3, plutôt à 2 d’ailleurs (1). Il n’y a plus le sentiment de participer à une décision. » Ceci « on peut le faire en cas de crise soudaine, mais quand la crise se prolonge, il faut au moins que les pays les plus concernés soient associés. Sinon il y a le risque qu’on se détourne de l’Union européenne. Pour nous il aurait été souhaitable d’inclure la Haute représentante dans le format de Normandie. » Elle s’inscrit en faux contre son voisin de débat, J. Bitterlich.

Une équation imparable : l’Europe va devoir se préoccuper de l’origine des crises

« Cela pourrait sembler à certains surréaliste, d’un angélisme sympathique. On peut se dire que l’Europe de la sécurité n’est pas pour demain. Je pense le contraire » a affirmé Nicole Gnesotto, présidente du Conseil d’administration de l’IHEDN et qui animait les débats de la Citadelle. « L’Europe est l’échelon pertinent en matière de défense et sécurité. Il y a de plus en plus de crises, moins d’Amérique, moins d’argent. Cela devrait entraîner plus de coordination en Europe. » Pour l’ancienne présidente de l’Institut d’études pour la sécurité en Europe, « l’équation est imparable. Les Chefs d’Etat et de gouvernement devront le faire de gré ou de force. Ce n’est pas seulement une préoccupation idéologique — d’avoir une Europe puissance — ou une approche technique et pragmatique de gestion des opérations — la gestion de crises —, c’est une question très politique, plus profonde qui préoccupe les citoyens. La question de l’origine des crises (Moyen-Orient, Afrique…) — et des moyens de la résoudre — doit revenir au premier plan.

Une armée européenne, il suffit de le décider

Pour le général Margall, commandant de l’Etat-Major du Corps de réaction rapide – France (CRR-FR), basé justement à Lille. « Nous savons travailler avec les Alliés, nous sommes habitués. Cette expérience a encore été accrue dans les opérations réelles, particulièrement en Afghanistan. Les militaires sont très ouverts aux questions internationales et habitués à travailler entre alliés, à assurer ce qu’on appelle l’interopérabilité. Nous ne sommes un obstacle mais un outil. » Autrement dit sir les politiques décident un jour de faire l’armée européenne « si on nous le demande on la fait demain ».

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) L’ambassadrice fait référence au format Normandie décidé entre la France et l’Allemagne

Raif Badawi nouveau lauréat du Prix Sakharov

Mon, 02/11/2015 - 19:11

Le libre reprend les 14 articles qui lui ont valu prison et flagellation

(BRUXELLES2) Le blogueur saoudien Raif Badawi est le nouveau lauréat du prix Sakharov pour la liberté de penser, décerné par le Parlement de l’Union européenne. Martin Schulz, le président du Parlement européen l’a proclamé à la fin de la dernière plénière à Strasbourg, jeudi dernier (29 octobre). Une récompense pour ce blogueur de 31 ans, incarcéré pour avoir critiqué le régime saoudien et l’Islam. Raif Badawi est également lauréat du Prix Reporter sans frontières et du Prix Reuters pour la liberté de la presse, et nominé pour le Prix Nobel de la paix en 2015. La cérémonie de remise du prix Sakharov aura lieu à Strasbourg le 16 décembre. C’est sa femme qui représentera le blogueur.

Journaliste engagé et poursuivi, dès ses débuts

Durant ses jeunes années, Raif Badawi est animateur du site internet «Liberal Saudi Network», un blog aux idées progressistes qui dérange très vite. Dès 2009, le père de Raif le mène devant un tribunal saoudien pour l’obliger à stopper ses activités. En Arabie Saoudite, la loi stipule l’obéissance totale d’un fils envers son père. Le cercle infernal est alors lancé: interdiction de sortir du territoire, retrait du permis, interdiction de travailler… En 2009, sa femme et ses trois enfants quittent le pays et se réfugient au Québec. Ils ne l’ont pas revu depuis. Raif Badawi continue son travail et fonde le site web Free Saudi Liberals.

En prison depuis 2012

Le 17 juin 2012, Raif est arrêté pour cybercrime, désobéissance à son père, critique à l’Islam et apostasie. Tout s’accélère. Il passe devant une première instance, puis une seconde. C’est la cour d’appel de Riyad qui est finalement la plus sévère. En mai 2014, elle le déclare coupable pour « insultes envers l’islam » et le condamne à 10 ans de prison, 1000 coups de fouet et 260 000 dollars d’amende. Il échappe à la condamnation pour apostasie, qui implique une peine de mort. Un an plus tard, en juin 2015, la Cour suprême de l’Arabie saoudite confirme la peine de 10 ans et 1 000 coups de fouet, à raison de 50 par semaine pendant vingt semaines.

Inquiétudes pour son futur: nouveau procès et reprise de la flagellation

Aujourd’hui, la femme de Badawi et Amnistie Internationale alertent sur la possibilité d’un troisième procès pour apostasie. C’est alors la peine de mort qui pourrait être prévue pour le blogueur. La menace plus imminente est de la reprise de la flagellation publique. Le 9 janvier 2015, Badawi avait reçu 50 coups de fouet. La séance de flagellation publique s’est déroulée devant la mosquée Djuffali, dans le centre de Djeddah, la ville où il est incarcéré. Les châtiments corporels ont alors été suspendus en janvier 2015, en raison des protestations internationales et de son mauvais état de santé.

Sa critique de l’Islam : les articles qui l’ont mené en prison

Un livre reprend les 14 articles qui lui ont valu prison et flagellation.  « 1 000 coups de fouet parce que j’ai osé parler librement » est publié aux Editions Kero, avec le soutien d’Amnesty International. Sur internet, Badawi exprime sa volonté d’une moindre influence de la religion sur la vie du royaume. Il a notamment écrit que musulmans, chrétiens, juifs et athées sont tous égaux. Il dénonce l’oppression infligée par la grande pétromonarchie aux non-musulmans, aux femmes, aux libre-penseurs.

« Comment pouvons-­nous, avec de tels individus, bâtir une civilisation humaine, et avoir des relations normales avec six milliards de personnes, dont plus de quatre milliards et demi ne sont pas de confession musulmane ? »

Badawi rejette frontalement toute forme d’islamisme politique. Il affirme qu’il resterait hostile au Hamas, même si ce dernier libérait la Palestine :

« Je ne suis pas pour l’occupation d’un pays arabe par Israël, mais, en revanche, je ne veux pas remplacer Israël par une nation islamique qui s’installerait sur ses ruines, et dont le seul souci serait de promouvoir une culture de mort et d’ignorance parmi ses fidèles, à une époque où nous avons désespérément besoin de ceux qui en appellent à une culture de vie et de développement, propre à cultiver l’espoir dans nos âmes. »

Le Prix Sakharov: un prix au courage

Martin Schulz, président du Parlement européen, a décrit Badawi comme un blogueur et écrivain qui « a courageusement exprimé ses idées et ses doutes sur certaines règles de son pays jugées excessivement restrictives, et a cherché à défendre la liberté de pensée de tous les Saoudiens ». Le Parlement européen a d’ailleurs demandé, lors de la dernière plénière, au Roi d’Arabie Saoudite de gracier Raif Badawi, a-t-il ajouté, et «de le laisser sortir de prison pour qu’il puisse retrouver sa famille et qu’il puisse venir recevoir ce prix lors de notre session de décembre, ici à Strasbourg ».

(Leonor Hubaut)

(*) Le Prix Sakharov pour la liberté de l’esprit, parfois considérée comme l’équivalent européen du Prix Nobel de la Paix, est décerné chaque année par le Parlement européen. Il a été créé en 1988 pour honorer des personnalités collectives ou individuelles qui s’efforcent de défendre les droits de l’homme et les libertés fondamentales.

Dernières nouvelles des missions de maintien de la paix l’UE (PSDC) – octobre 2015

Sun, 01/11/2015 - 21:30

(B2)

Manjaca (nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine). Entrainement pour opérations de maintien de la paix  

L’exercice permet aux forces formées par EUFOR de mettre en pratique les enseignements et identifier les points clés à améliorer. (Crédits: EUFOR BiH)

Monter et faire fonctionner un point de contrôle ou un poste d’observation, répondre à des incidents lors de patrouilles, réaliser une évacuation médicale ou encore éliminer munitions et matériels explosifs. C’état l’objectif de l’exercice conjoint mené par la force européenne de maintien de la paix (EUFOR Althea) et les forces armées de Bosnie-Herzégovine courant octobre (du 13 au 22). Cet exercice annuel permet d’évaluer les avancées réalisées par ces forces armées pour une possible intervention en opération de paix, et pour le maintien de la sécurité dans leur propre pays.

Kati (Bamako-Mali). EUTM Mali complète le deuxième cours d’Instructeur d’armes d’appui 

L’enseignement a notamment porté sur le SPG9 et le RPG7, deux lance-roquettes différents, mais tous les deux en usage dans les Forces armées maliennes (FAMA)  (Crédits: EUTM Mali)

Lance-roquettes, mitrailleuse moyenne, mitrailleuse lourde, et finalement mortiers. Ce sont quelqu’unes des armes pour lesquelles trente militaires maliens ont été formés dans l’utilisation, la maintenance et les techniques de tir. Pendant les quatre dernières semaines, le 2ème cours d’instructeur d’armes d’appui d’EUTM Mali a été mené dans les installations militaires à Kati, à quelques kilomètres de Bamako. La plupart de ces soldats n’avaient aucune expérience dans le maniement de ces armes. Ils sont maintenant prêts à instruire d’autres soldats. Leur apprendre l’utilisation et la maintenance de ces différents types d’armes, a été difficile pour les différents instructeurs de la Lettonie, la République tchèque et la Finlande, reconnaissent les Européens.

Niamey (Niger). Finalisation de la formation des formateurs des forces de sécurité intérieure

Les compétences pédagogiques prétendent valoriser et pérenniser les formations techniques (Crédits: EUCAP Sahel Niger)

En octobre, les Européens d’EUCAP Sahel Niger ont franchi un pas dans la formation des formateurs dans les force de sécurité nigériennes. Les instructeurs de la Garde nationale ont été formés, tant pour la formation initiale des recrues, comme pour la formation continue. Les formateurs de l’Ecole de Gendarmerie de Niamey, formés en septembre, se sont réunis avec les Européens du 5 au 9 octobre. L’objectif était d’analyser la mise en pratique de leur formation. La priorité est donnée au choix des techniques et méthodes pédagogiques les plus adaptées aux métiers des forces de sécurité. Cette « mallette pédagogique » est commune à tous les corps des Forces de sécurité intérieur nigériennes. Cela permet l’interopérabilité et facilite les actions conjointes dans la lutte contre le terrorisme, la criminalité organisée, l’immigration clandestine et les activités criminelles associées, selon un communiqué d’EUCAP Sahel Niger.

Nova Vodolaha (est de l’Ukraine). L’amélioration des réponses policières dans une deuxième station 

Un premier résultat à Nova Vodolaha : l’arrivée plus rapide de la police sur place (Crédit: EUAM Ukraine)

La police de Nova Vodolaha arrive maintenant deux fois plus vite sur le terrain après un appel au 102. C’est le résultat des changements d’organisation interne prônés par les conseillers européens, affirme un communiqué d’EUAM Ukraine. La mission européenne de conseil aux forces de sécurité collabore avec le Département principal du ministère de l’Intérieur. Ce projet est similaire à celui de la station de police de  Sambir. L’objectif est de regagner la confiance des citoyens et d’améliorer la gestion de l’ordre public.

Chinisau (Moldavie). Lutte contre le trafic de tabac pour EUBAM 

Le gouvernement moldave a lancé sa stratégie nationale de lutte contre la contrebande de cigarettes le 27 octobre. L’Ukraine travaille encore sur la version finale de sa stratégie. Conseillés par les experts européens d’EUBAM Moldavia, une coordination régionale se met en place. La capital moldave est devenue le centre de la lutte contre la contrebande de cigarettes dans la région. Les 21 et 22 octobre, s’y sont réunis des experts des organismes d’application de la loi en Moldavie, Ukraine, Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie, ainsi que les principaux producteurs de cigarettes (British American Tobacco, Japan Tobacco International, Imperial Tobacco et Philip Morris). Les représentants des agences européennes Europol, OLAF et SELEC, ainsi que le Royaume-Uni ont également été présents.

Palestine. EUPOL livre du matériel informatique à la police civile 

(Crédits: EUPOL COPPS)

EUPOL COPPS a livré du matériel informatique et mobilier à la police civile palestinienne (PCP) ce 14 octobre. Ce matériel équipe désormais un bureau central, au service de la police civile des 11 districts. L’informatisation facilite leur travail, notamment dans les tâches quotidiennes de planification et la réalisation des activités. Dans un communiqué, EUPOL reconnait que « communication et coordination sont la clé pour résoudre les problèmes logistiques » auxquels cette police communautaire fait face.

(Leonor Hubaut)

Lire aussi :

L’ITS Carabiniere passe amiral

Sat, 31/10/2015 - 21:05

L’ITS Carabiniere en « approche amicale » de pêcheurs dans l’Océan indien (crédit : EUNAVFOR Atalanta)

(B2) La frégate ITS Carabiniere est devenu le navire-amiral de l’opération anti-piraterie de l’UE (EUNAVFOR Atalanta) commandée par le contre-amiral Barbieri, relayant le navire ITS Libeccio. L’ITS Carabiniere est l’un des derniers navires de la marine italienne (elle a été engagée en avril 2015). De la classe Bergamini, c’est un des quatre navires de type FREMM, la frégate polyvalente, conçu par DCNS / Armaris et Fincantieri pour les marines française et italienne. Longue de 144 mètres, elle peut atteindre la vitesse de 27 noeuds et est dotée d’un hélicoptère Augusta Bell 212.

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La mission EUCAP Nestor installée à Mogadiscio

Sat, 31/10/2015 - 14:40

(B2) La mission européenne EUCAP Nestor est désormais installé pleinement en Somalie. Elle a déplacé son Quartier général de Djibouti à Mogadiscio, début octobre. Ce qui marque un tournant pour EUCAP Nestor, qui passe d’être une mission régionale à se concentrer uniquement sur la Somalie. Suite logique de l’évolution stratégique décidée l’année dernière. La mission a également un bureau à Hargeisa (Somaliland) et cherche à ouvrir des bureaux extérieurs à Garowe (Puntland) dans un proche avenir. Le bureau d’appui se trouve désormais à Nairobi. Le logo de la mission a, d’ailleurs, été revu abandonnant son acronyme « Corne de l’Afrique ».

Plusieurs centaines de migrants secourus

Fri, 30/10/2015 - 20:47

Le HMS RICHMOND à la rescousse de 101 migrants

(B2) Près de 727 migrants ont été sauvés ces dernières heures en Méditerranée par des navires participant à l’opération européenne EUNAVFOR Med / Sophia. Le Slovène SNS Triglav 11 (*) et Britannique HMS Enterprise ont d’abord été appelés mercredi (28 octobre), aux petites heures de la matinée, pour un bateau en bois en détresse. Quelques heures plus tard, c’était au tour de la frégate britannique HMS Richmond (*) et du navire de soutien allemand FGS Berlin (*) d’intervenir pour le sauvetage de plusieurs bateaux en caoutchouc. Les migrants ont été pris en charge à bord des navires avant d’être transférés à bord du navire norvégien, Siem Pilot, qui participe à l’opération européenne civile Triton de Frontex. Celui-ci a finalement débarqué ce vendredi (30 octobre) dans le port de Reggio Calabria, 824 migrants, dont 603 hommes, 141 femmes et 80 enfants, de différentes nationalités, selon l’agence Ansa. Le « HMS Enterprise comme le HMS Richmond sont ensuite retournés sur leurs affectations initiales » explique la Royal Navy.

(NGV)

(*) Trois de ces navires viennent d’arriver dans la force européenne. Lire aussi : Le HMS Richmond en Méditerranée avec de nouveaux pouvoirs juridiques. La force européenne au complet

Le café de Vienne meilleur pour l’esprit diplomatique ?

Fri, 30/10/2015 - 07:55

Vienne et son Hotel Imperial, célèbre aussi pour son café

(B2) Après Genève, qui avait abrité deux réunions sur la Syrie, pour tenter de trouver une solution au conflit syrien, c’est désormais la capitale autrichienne qui a les faveurs des diplomates pour abriter un nouveau round de négociation.

Le charme du café viennois

Le café viennois, son petit chocolat et le verre d’eau, placés délicatement, les serveurs inégalables auront-ils plus de charme que l’onctuosité helvétique ? Ou est-ce le petit parfum de guerre froide qui a entouré longtemps la capitale autrichienne qui excite les diplomates en chef. A moins que ne soit la célèbre Sacher Torte — inventée pour les besoins des hôtes du chancelier Metternich — qui fond sous la langue. On ne sait… Mais ce round parait au moins un peu plus réaliste, de par l’implication de quasiment tous les acteurs et protagonistes du conflit (1). Ce qui n’était pas le cas précédemment.

Quand le militaire favorise le politique ?

Paradoxalement, c’est l’engagement militaire extériorisé, visible, de la plupart des participants présents qui rend aujourd’hui une négociation plus crédible. Les frappes aériennes en Syrie menées par les Américains – qui a entraîné dans son sillage les Français et les Britanniques — ont marqué un tournant. Mais c’est surtout l’engagement russe, au final, qui a débloqué une situation crispée. Même les acteurs régionaux, souvent discrets sur leurs engagements (Iran, Arabie Saoudite, Turquie…), ne se cachent plus aujourd’hui derrière des circonvolutions dialectiques. Pour la première fois, depuis le début du conflit, on prend ainsi la mesure de la dimension régionale, voire internationale de ce conflit.

S’inscrire dans la foulée de la réconciliation monde-Iran

L’accord conclu sur le nucléaire iranien a aussi ouvert la voie vers la réintégration de l’Iran sur la scène mondiale. L’invitation à Vienne est ainsi la première conséquence concrète, au plan diplomatique, de cet accord. L’esprit de Vienne qui avait présidé, durant plusieurs mois laborieux, à un dénouement positif de ces discussions saura-t-il régner sur ces premiers effleurements diplomatiques entamés sur la Syrie. On l’espère…

Pourquoi Vienne ?

J’ai posé la question à plusieurs diplomates. Trouver une ville de négociation est déjà tout un art qui repose sur des notions très subtiles.

Une ville des Nations-Unies

« On choisit en général une ville où existe une représentation de l’ONU » explique l’un d’eux. Vienne a ainsi souvent été choisi « comme lieu de négociations internationales difficiles dans le passé » complète un autre. L’ONU se trouvant dans la capitale autrichienne, on y trouve donc « un réseau très dense de représentations diplomatiques. L’infrastructure pour les négociations internationales est absolument là. »

… habituée de la guerre froide

A cela on peut ajouter la présence de l’OSCE, « l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe » survivante des discussions de la guerre froide. Vienne est aussi une des villes qui a pratiqué l’art des négociations difficiles entre les deux blocs. Elle a accueilli en 1973 la négociation sur la réduction des forces – Mutual and Balance Force Reduction, entre les grandes puissances de l’époque, les représentants du Pacte de Varsovie et ceux de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). En 2006-2007, elle accueille les négociations sur le statut final du Kosovo, entre Belgrade et Pristina, sous l’égide du médiateur de l’ONU Martti Ahtisaari.

… des négociations difficiles

L’autre condition pour l’organisation d’une telle conférence est l’engagement de l’Etat d’accueil. Une telle conférence internationale nécessite une mobilisation importante, tant en matière de sécurité, que d’un corps diplomatique capable d’organiser le ballet des délégations pour qu’elles ne se croisent pas ou, au contraire, se rencontrent discrètement ou par hasard. Le cadre impérial de l’ancienne capitale des Habsbourg qui a abrité une des premières conférences de l’ère moderne, le Congrès de Vienne en 1814-1815 n’est pas étranger aussi au charme de la ville qui a grandi à l’ombre du Danube.

L’esprit de Vienne

Cette histoire est soigneusement entretenue et perpétuée par la diplomatie rouge et blanche. On peut même parler d’une politique volontariste. Le côté « dynamique et actif du ministre autrichien des Affaires étrangères (Sebastian Kurz) a sans doute été aussi un facteur important dans l’augmentation récente du nombre de discussions internationales à Vienne » remarque un diplomate du cru. Lors des négociations de l’Iran, alors que les négociateurs n’étaient pas d’accord sur un lieu de négociations, lorsque Sebastian Kurz a « proposé d’accueillir les pourparlers à Vienne, cette offre a été acceptée par les parties à la négociation » raconte un habitué des couloirs diplomatiques. Au final, après de longues journées, de longues semaines de négociation, Vienne a laissé « une très bonne impression sur les négociateurs ». Au point qu’ils ont peut-être eu envie de revenir…

L’Imperial Torte !

Seule différence. Ce ne sont plus les murs de l’hôtel du palais Cobourg qui abriteront le coeur des négociations mais ceux de l’hôtel Imperial. Un hôtel que connaissent certains des protagonistes, puisque lors des négociations avec l’Iran, y résidait le secrétaire d’Etat US, John Kerry.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) Sont présents normalement outre les Etats-Unis et Russie, les alliés du régime de Damas (Irak, Iran, Liban) et ses adversaires (Arabie saoudite, Egypte, Qatar, Turquie) et 5 Européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie + Union européenne)

La célèbre « Imperial Torte » de l’hotel Imperial saura-t-elle adoucir les moeurs des belligérants

Pollution des moteurs diesel : un problème et pas que chez Volkswagen. L’alerte avait été donnée

Thu, 29/10/2015 - 07:10

(B2) Les services de la Commission européenne étaient avertis d’un net problème qui se posait dans la mesure de la pollution des moteurs diesel de Volkswagen mais pas seulement. Ce qui laisse à supposer que la fraude soit plus étendue qu’annoncé. C’est ce que révèle une note publiée le 22 octobre par le syndicat U4U (Union pour Unité) de la fonction publique européenne.

Un écart entre laboratoire et route détecté dès 2011 !

Le centre de recherches de la Commission (JRC) avait déjà dénoncé l’inefficacité des mesures de pollution des véhicules. Dans un article de 2011, des fonctionnaires européens, scientifiques du JRC l’avaient déjà noté : « Les émissions de dioxyde de carbone sur route dépassent de 21 +/- 9% les niveaux d’émission de laboratoire. Ce qui suggère que les tests d’émissions de laboratoire actuelle ne parviennent pas à saisir avec précision les émissions des véhicules routiers de véhicules légers. » Ces résultats fournissent « une base empirique pour la Commission européenne d’établir une procédure de test d’émissions complémentaire » préconisaient les chercheurs du JRC (1).

Un écart énorme dénonce le commissaire à l’Environnement

La Direction générale (DG) Environnement de la Commission a également sonné l’alerte. Et le Commissaire de l’époque, le Slovène, Janez Potočnik, l’a dit, dès mars 2011, de façon plutôt intelligible. « Un problème qu’il faut mentionner est certainement aussi l’écart entre ce que nous appelons « les émissions de monde réel» et les émissions dans le cadre des normes. Au cours des dernières années, il y a des preuves croissantes que les voitures, camionnettes, autobus et camions fonctionnant au diesel ont des émissions plus élevées dans des conditions réelles de conduite que celles prescrites par la loi. Ceci est valable pour les nouveaux véhicules aux normes EUROV / 5 que ceux fonctionnant selon les (anciennes) normes l’EURO III et IV. »

Le gain d’une nouvelle norme totalement effacé

Ces différences peuvent être « énormes » alertait le commissaire. « Dans certains cas jusqu’à 500% de la valeur limite. (Et) nous prévoyons que la même chose se reproduira pour la norme EUROVI / 6 (…) au point qu’une grande partie des améliorations de la qualité de l’air prévues par l’introduction (de cette nouvelle norme) serait tout simplement effacée. »

Des propositions de réforme bloquées

La Commission avait conscience de ces problèmes et proposé mesures. Dans la communication sur les voitures propres et économes en énergie, d’avril 2010, le commissaire chargé de l’Industrie et des Entreprises Antonio Tajani avait proposé le développement d’un nouveau, et plus réaliste, cycle d’essais, avec l’introduction de tests supplémentaires et de dispositions anti-falsification. Pour les véhicules lourds, ces tests complémentaires ont été introduits dans la législation EUROVI. Pour les voitures, c’était beaucoup plus tangeant. « Je travaille en étroite collaboration avec le vice-président Tajani à veiller à ce que les développements techniques nécessaires sont achevés en 2013 » disait Potočnik. De fait, fin 2013, le Commissaire et son collègue de la Santé, Tonio Borg, avaient bien proposé un train de mesures pour améliorer la qualité de l’air. Mais le dossier fut « bloqué par le Secrétariat général (de la Commission), le Collège sous la présidence Barroso et le Conseil » précise le syndicat européen qui entend bien dénoncer le silence convenu qui a entouré cette décision.

… pour protéger l’industrie automobile

« Les dirigeants européens, en négligeant d’agir à partir de ce rapport, ont participé à la tromperie du public, qui pouvait se sentir protégé par des normes et des indicateurs environnementaux. Le mythe du « diesel propre » est né de ces indicateurs fallacieux. Sans doute, le désir de « protéger » l’industrie automobile européenne a-t-il joué, mais en définitive, les dégâts médiatiques conduiront sans doute à une perte de confiance du public dans la politique européenne pour une planète propre. Une occasion a aussi été perdue pour valoriser la fonction publique européenne » explique U4U. Et de conclure. L’affaire Volkswagen « doit nous inciter à conduire une réflexion plus large sur le fonctionnement des institutions européennes et des mécanismes de contrôle démocratique, pour les rendre plus efficaces et pour asseoir la crédibilité des institutions européennes sur une base solide » écrivent non sans raison les syndicalistes européens.

(NGV)

(1) “On-road carbon dioxide emissions surpass laboratory emission levels by 21 ± 9%, suggesting that the current laboratory emissions testing fails to accurately capture the on-road emissions of light-duty vehicles. Our findings provide the empirical foundation for the European Commission to establish a complementary emissions test procedure for light-duty vehicles.”

(2) I said I also wanted to talk about urban air quality. The reasons for poor air quality in our cities are well known. There are more of them, than I could cover in one speech. The short version is that the main culprits are industry, transport, energy production, agriculture and households. Particulate Matter, Nitrogen dioxide and ozone are the main causes of concern with regard to health. (…) One problem worth mentioning is certainly also the discrepancy between what we call « real world emissions » and the emissions under the standards. In recent years, there is increasing evidence that diesel cars, vans, buses and lorries have higher emissions under real driving conditions than those prescribed by legislation. This applies to newer EUROV/5 vehicles as well as to EURO III and IV. These differences can be enormous – in some cases up to 500% of the limit value in the type approval. We anticipate that the same will be the case for EUROVI/6 should we not be able to resolve this gap between the objective in the legislation and the amount emitted in reality. The result would be that a big part of the predicted air quality improvements expected through its introduction would be simply wiped out. (…) The Commission has recognised these problems and has already taken some action. In the Communication on Clean and Energy Efficient Cars, from April 2010, my colleague Antonio Tajani proposed how we could rectify this situation. This included the development of a new, global, and more realistic test cycle, the introduction of additional off-cycle tests, so-called portable emission measurement systems, and the introduction of anti-tampering provisions. For heavy-duty vehicles, these are now part of the type-approval legislation for EUROVI. For cars, I am working closely with Vice-President Tajani to ensure that the necessary technical developments are completed by 2013

Le HMS Richmond en Méditerranée avec de nouveaux pouvoirs juridiques. La force européenne au complet

Wed, 28/10/2015 - 12:36

Commandant du HMS Richmond au salut sur le Cavour, le navire amiral (italien) servant de QG flottant à l’opération EUNAVFOR Med / Sophia

(B2) le navire britannique HMS Richmond (F-239) vient de rejoindre l’opération européenne en Méditerranée (EUNAVFOR Med / Sophia pour lutter contre les trafiquants de migrants. Cette frégate de type 23 de 133 mètres de long, et avec un équipage de 181 personnes a été intégrée vendredi dernier (23 octobre). Elle rejoint le navire hydrographique HMS Enterprise « qui continue son activité » précise l’état-major britannique.

Un agent de Frontex à bord

Un officier de liaison FRONTEX sera d’ailleurs à bord du HMS Richmond pour « conseiller l’équipage sur les questions juridiques, y compris l’identification, la collecte et la préservation des éléments de preuve qui pourraient être utilisés dans les procédures pénales » italiennes, ajoute le communiqué de l’état-major britannique. Une présence qui n’est pas tout à faire anodine puisque le Royaume-Uni ne participe pas à l’activité de l’agence Frontex (1).

Un nouveau contexte juridique

Pour le Royaume-Uni, cette arrivée survient dans un nouveau contexte juridique. L’adoption de la Résolution du Conseil de sécurité des Nations-unies « donne au commandant (du HMS Richmond) le pouvoir d’effectuer des mesures d’exécution en haute mer, y compris l’arraisonnement et la saisie des bateaux soupçonnés d’être impliqués dans le trafic de migrants ». Une « étape importante » pour le ministre de la Défense, Michael Fallon. « Nous allons maintenant être en mesure de monter à bord des bateaux et d’arrêter les trafiquants. Nous allons frapper les trafiquants dur. »

Arrivée de la frégate Slovène

Le patrouilleur slovène le SNS Triglav 11 a aussi intégré, le même jour, l’opération. On est ici dans un autre gabarit. Le navire slovène est long de 49,5 mètres avec un équipage de 28 personnes et est utilisé essentiellement pour la surveillance des ports et des côtes nationales. Avec l’arrivée du navire belge, Leopold Ier, de la frégate française Courbet, et la relève entamée par les Allemands (Lire : Le Berlin à nouveau en Méditerranée), la force européenne en Méditerranée est désormais au complet (lire : Quels sont les moyens de l’opération Sophia (EUNAVFOR Med) dans sa phase 2 ?) au moins durant les prochains jours, avant que la météo ne se durcisse. Et, naturellement, réduise au minimum le nombre de passages quotidiens.

(NGV)

(1) Le Royaume-Uni bénéficie d’une dérogation (opt-out) à la politique d’asile et de migrations. Et, dans le cadre de la campagne référendaire sur le maintien dans l’Union européenne, le gouvernement britannique milite plutôt pour une limitation des pouvoirs de l’UE en matière de libre circulation des personnes comme de politique commune de migrations. Une preuve du pragmatisme britannique…

Lire aussi:

Réfugiés, Russie, Bachar ? L’Europe va, vraiment, devoir choisir !

Wed, 28/10/2015 - 08:50

Arrivée de réfugiés en Slovénie (crédit : MOD Slovène)

(B2) Le conflit en Syrie continue. Et les Européens semblent impuissants. Ils n’ont, il est vrai, abordé la crise que de façon… périphérique et se sont enfermés dans une série de « lignes rouges » contradictoires. Incapables d’amorcer une politique européenne réaliste, en phase avec le terrain et leurs capacités, les Européens sont aujourd’hui placés au pied du mur, face à un choix crucial, difficile, cruel mais nécessaire. Veulent-ils promouvoir une solution, pragmatique, au conflit ou cherchent-ils à afficher, par-dessus tout, leurs contradictions ?

Une absence française mais aussi européenne

Ce qui se passe en ce moment à Vienne devrait sonner comme un coup de gong. Une première réunion s’est tenue sans un pouce d’Européens, avec l’exclusion non seulement des Français (un revers sévère pour la politique de « Fabius » remarqué par quelques confrères) mais aussi sans un ongle britannique, allemand ou autre. En soi, c’est l’Europe tout court qui s’est exclue, même à titre d’observateur. Entre Moscou et Washington, les discussions continuent. Et la réunion prochaine — avec un nouvel invité… l’Iran — devrait sonner comme un nouveau coup de gong. (maj) L’Union européenne a, finalement, été invitée à cette réunion – vient de confirmer le porte-parole de la Haute représentante. Réunion qui se transforme en un forum plus important de négociation :  la France et le Royaume-Uni, ainsi que l’Irak et l’Egypte, seraient également conviés aux discussions.

Une illusion de politique

Tenter de venir à bout de la crise des réfugiés, faire l’aide humanitaire, assurer un soutien répété à l’envoyé spécial de l’ONU ne suffisent pas à faire une politique de résolution de crises. C’est un pis aller. Il ne faut pas se bercer d’illusions… Le conflit syrien se poursuit. Bachar au bout de 4 ans est toujours en place. Il est incapable de l’emporter totalement mais reste là, soutenu par plusieurs Etats (Iran, Liban et aujourd’hui Russie) déterminés à lui apporter son aide. L’opposition syrienne est incapable de former un contre-gouvernement, alliant action politique, militaire, sociale et économique. Les mouvements terroristes tiennent fermement le terrain. Personne ne semble vraiment en capacité de l’emporter sur le terrain.

Une situation critique

Cette situation syrienne est critique pour les populations locales mais tout autant pour l’Europe. Elle présente des risques importants, directs et indirects, pour la stabilité et la sécurité européenne. Premièrement la crise des réfugiés et des migrants va s’accentuer, deuxièmement, l’usine à terroristes va continuer à fonctionner, entraînant Européens et d’autres nationalités de pays proches.

La crise des réfugiés va continuer

Cela paraît inéluctable, quoi qu’en disent les responsables européens. Plus de 4 millions d’habitants — Syriens mais aussi Palestiniens qui avaient trouvé refuge en Syrie — ont déjà fui la Syrie. Et ce mouvement n’est pas prêt de s’arrêter. Il y a aujourd’hui environ 8 millions de déplacés à l’intérieur du pays. Ces déplacés, si les combats continuent, vont eux aussi prendre petit à petit le chemin de l’exil. Le docteur Zaidoun al-Zoabi, directeur de l’Union des organisations de secours médicales syriennes (UOSSM) le raconte à Delphine Minoui la correspondante du Soir et du Figaro à Istanbul : « La situation est terrible, tellement terrible… Car cette fois-ci, le conflit a atteint des proportions démesurées. Il n’y a plus aucun espoir »

La politique européenne de containment condamnée

La politique européenne de « containment » des réfugiés dans les pays de la région a aujourd’hui atteint ses limites. Le Liban et la Jordanie sont en limite maximale. Et si la Turquie n’a pas encore atteint sa limite, la charge qui pèse sur elle (2 millions de réfugiés à elle seule) est déjà notable. Elle peut encore accueillir des réfugiés et migrants et surtout retenir ceux qui sont elles. Mais cet effort supplémentaire de Istanbul ne sera pas sans conséquence pour les Européens. Il pourrait être cher.

Une usine à terroristes

La Syrie continue d’attirer des citoyens européens et des pays arabes qui viennent combattre et se former. Un danger potentiel à court comme à long terme. Ces « combattants » peuvent constituer une nouvelle vague de terroristes au sein des sociétés européennes, irriguant pour plusieurs années, voire dizaines d’années, les sociétés nationales de façon sans doute plus déstabilisante au final que le terrorisme type années 70 ou années 80. Car elle joue davantage sur les peurs intérieures à chaque société, attise les animosités contre « l’autre », et pourrait générer à terme un contre-terrorisme (dans le type de ce qui a été vécu en France au cours de la guerre d’Algérie FLN vs OAS).

Un foyer d’exportation de la déstabilisation

Ces « combattants » sont encore plus dangereux pour les pays voisins de l’Europe. Le nombre de combattants venus de Tunisie, de Jordanie est plus important que le nombre d’Européens. Leur retour dans ces pays serait à coup sûr un défi particulièrement difficile à combattre. Idem pour les pays des Balkans, même si le nombre de combattants venus du Kosovo ou de Bosnie-Herzégovine, est en nombre plus limité, il constitue un autre foyer possible de tension, dans un délai qui peut être au-delà du court terme mais dans les dix années à venir. Ce danger ne doit pas être minoré. Car la lutte contre le terrorisme amène un durcissement des sociétés, des atteintes (acceptées ou non).

Revoir les dogmes « syriens »

Plusieurs dogmes fondent aujourd’hui la position européenne sur la Syrie. On pourrait d’ailleurs parler d’une « non position ».

Non à Bachar ! Position essentiellement portée par la France pour des raisons énigmatiques, qui tiennent plus d’une volonté messianique (changer le pouvoir en Syrie), plus proche finalement de la position Bush-Blair en Irak en 2003 et de la position Sarkozy-Cameron en Libye en 2011 que de la ligne traditionnelle française De Gaulle-Mitterand-Chirac. Position incarnée notamment par Laurent Fabius et nuancée, très récemment par François Hollande (lire sur B2 Pro : Une position européenne sur la Syrie définie à 28).

Non à la Russie ! Position essentiellement portée par certains pays de l’Est (et non pas tous) : pays baltes, Pologne (encore plus si le PiS, Droit et Justice, l’emporte aujourd’hui aux élections) et Roumanie, liée à la crainte (justifiée) par le durcissement en Ukraine.

Daech est l’ennemi numéro 1 ! Position portée par les pays les plus engagés. Au passage, on absoudrait presque aujourd’hui Al Nosra, branche d’Al Qaida, pourtant considérée il y a quelques mois encore comme comme l’ennemi numéro 1 suprême, et d’autres mouvements terroristes plus discrets qui figurent pourtant sur la liste de l’ONU.

Non à une solution militaire, Oui à une solution politique. Une position évidente, généreuse, qui se heurte cependant à une contradiction immédiate : plusieurs pays européens sont aujourd’hui engagés dans une série de frappes non seulement en Irak mais aussi en Syrie. Jusqu’à nouvel ordre, une frappe militaire, répétée à plusieurs reprises, n’est pas vraiment une solution politique

Cette addition de lignes rouges de « Non », qu’ont certains pays européens mais qui ne sont pas partagées par tous, bloque toute avancée. Lutter en même temps contre Bachar, contre Daech, contre la Russie et promouvoir une solution politique est plutôt contradictoire et explique aussi l’échec. D’où une certaine ambiguïté de la position de la Haute représentante de l’UE, obligée, de par sa fonction, de refléter ce (mauvais) compromis entre Européens mais tentée également de faire prévaloir une certaine voix de raison, de faire évoluer les positions. L’entretien qu’a donné Federica Mogherini à B2 est à ce sujet éclairant (lire : L’Europe est prête à jouer un rôle en Syrie (Fed. Mogherini)). Car, entre les lignes, elle amorce ce que pourrait être une nouvelle position européenne plus réaliste vis-à-vis de la Russie comme de la future Syrie.

Un nécessaire choix

Les Européens doivent aujourd’hui faire de la politique tout simplement. C’est-à-dire choisir. Dans ce domaine, il n’y a pas de bons ou mauvais choix, une balance entre valeurs et intérêts. C’est un choix entre certains intérêts, certaines valeurs, certaines positions, certaines évolutions, entre le court terme et le long terme.

Cherchent-ils à résorber le plus vite possible le conflit syrien ? Ce qui suppose d’arriver assez vite à un cessez-le-feu général, à un armistice — c’est-à-dire une « mauvaise paix » » — en Syrie.

Ou cherchent-ils à trouver une solution par la force ? Ce qui, sauf surprise de taille, suppose la prolongation du conflit. En sachant très bien que l’Europe n’a pas vraiment les moyens de tenir un conflit de haute intensité toute seule sans un net et puissant appui américain (ce n’est pas assuré aujourd’hui).

Choisit-on l’hostilité à la Russie ? En sachant très bien que Moscou a désormais plusieurs cartes en main et que l’entente avec Washington est une de celles-là.

Persiste-t-on à faire de l’expulsion de Bachar une condition ? Ce qui est louable au plan moral mais est irréaliste. Ce n’est pas la première fois qu’on pactisera avec le diable pour ramener la stabilité sur une zone de crise en misant sur une transition à terme.

Il faut choisir… Les Européens doivent le faire vite. Car la tentation pourrait être grande que Washington et Moscou s’entendent au moins techniquement mais officiellement ils ne seront pas d’accord sur tous les éléments de la solution mais d’accord pour en chercher ensemble une (comme au bon vieux temps de la guerre froide). Les Européens ont été déjà exclus des réunions de Vienne la semaine dernière. Ce qui, en soi, est une première. Cette exclusion devrait sonner comme un sérieux avertissement à leurs oreilles. Sinon ils ne seront conviés à la table des prochaines négociations que pour attester l’accord intervenu entre Américano-Russes et passer à la caisse pour rédiger un gros chèque à la reconstruction syrienne… menée sous l’égide de Bachar. Ce qui serait un comble !

(Nicolas Gros-Verheyde)

L’inconnue britannique

Tue, 27/10/2015 - 20:30

(crédit : Mod Uk – archives B2 lors de l’exercice Spearhead Force)

(B2) Aux Ateliers de la Citadelle à Lille (auquel B2 participait), début octobre, Nick Witney, ancien directeur (britannique) de l’Agence européenne de défense, et aujourd’hui chercheur à l’ECFR, a eu une analyse intéressante sur l’« inconnue britannique » : le référendum sur le maintien dans l’Union européenne. « Nous sommes dans une très dangereuse position » insiste-t-il. « C’est en quelque sorte une forme de suicide national. Si nous quittons l’Europe, l’Ecosse va nous quitter. Et ce sera une incitation à tous les nationalismes. » Pour lui c’était « une obsession de longue date de la droite qui avait plutôt le soutien de Westminster, (…) qui a rencontré aujourd’hui un certain soutien populaire, autour de la question de la migration. »

Pour cet Européen convaincu les explications sont au plus profond de la société  : « On a un courant xénophobe, des personnes qui ont souffert de la crise économique, qui ont des difficultés à s’adapter à la nouvelle donne économique. Ce ressentiment s’est focalisé sur la libre circulation, avec la crainte d’avoir des hordes d’ukrainiens, de polonais qui arriveraient. » C’est loin d’être la réalité. Mais ce mécanisme fonctionne. « C’est un sentiment particulier à Londres et dans le sud du pays, qu’il y a trop de gens dans le Royaume, ce qui a des conséquences en matière de logement, de transports qui souffrent d’un étranglement. »

Pourtant le Royaume-Uni est « dans une situation privilégiée : nous ne sommes pas partie à Schengen, le Royaume-Uni n’est pas membre de l’Euro. Mais nous ne sommes pas dans un débat rationnel. Le sentiment qui prédomine est « larguons les amarres ». Quant aux résultats de la négociation, « Que veut Cameron ? » il se montre donc dubitatif. « Je ne vois pas vraiment ce qu’il peut obtenir.  Il veut développer un grand marché européen. Il veut la protection européenne. La seule chose qu’il peut obtenir avec un résultat rapide est que le Royaume-Uni devienne une place attractive. »

(NGV)

Attaque d’une caserne à Flawinne. Pas un acte terroriste dit le procureur

Mon, 26/10/2015 - 16:00

(B2) Une voiture a cherché à « forcer le passage » de l’entrée de la caserne de Flawinne. Un suspect a été arrêté. Mais selon la défense belge il ne s’agit pas d’un acte terroriste.

Passage en force du corps de garde

Cela s’est passé « vers 9 h 30, ce matin » raconte le ministre de la Défense, Steven Vandeput. Il avait le visage à moitié couvert. « Un véhicule a forcé le passage au corps de garde de la Caserne de Flawinne. La garde militaire a réagi de manière vigilante et a forcé le véhicule à s’arrêter dans le quartier. La garde militaire a tiré une dizaine de coups de semonce. Personne n’a été blessé lors de l’incident. En prenant la fuite hors de la caserne, l’intrus a, ensuite abandonné sa voiture et a continué à pied. »

Un suspect a été arrêté

La police a entamé « une poursuite de l’intrus. Un périmètre de sécurité a été immédiatement établi autour du véhicule, et dans les 20 minutes le SEDEE (Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs) était sur place pour s’occuper de l’incident. » Car on soupçonnait que la voiture pouvait être piégée. Au bout de trois heures de recherches, la personne a été arrêtée et identifiée peu après. Mais précise le ministre. « Selon les dernières informations en notre possession, (…) il ne s’agirait pas d’un attentat terroriste. » Selon les informations données par le procureur, il ne figurait pas « sur les listes de personnes sous surveillance particulière ». Et parmi les raisons évoquées, on évoque « un acte isolé voire celui d’un déséquilibré ». L’homme a d’ailleurs utilisé son véhicule personnel.

Quartiers militaires en alerte

Depuis « l’attentat de Verviers », tous les quartiers militaires sont sur un niveau d’alarme 2. « Cela signifie que nous prévoyons une vigilance accrue dans tous les quartiers » ajoute-t-il.

(NGV)

(1) Cette caserne, située près de Namur, en région wallonne, abrite notamment le 2e Bataillon de Commandos qui est composé de 650 militaires (les fameux « paracommandos »). Cette unité d’infanterie légère est régulièrement engagée dans des forces multinationales. Elle constitue actuellement l’ossature du battlegroup belge pour la NRF 2016 (NATO Response Force) et vient d’ailleurs de terminer un exercice d’entraînement Active Trip.

Militaires et policiers tchèques en renfort à la frontière hongroise face à la Serbie

Sun, 25/10/2015 - 17:58

(B2) Cinquante policiers tchèques partent en renfort, cette semaine, en Hongrie, pour aider à surveiller la frontière « Schengen » avec la Serbie, annonce Radio Prague. La semaine dernière, une vingtaine de militaires tchèques sont déjà partis en Hongrie pour épauler l’armée hongroise.

Coup de filet au large de la Libye. 14 contrebandiers inculpés

Sun, 25/10/2015 - 13:11

Débarquement de suspects à Augusta par la garde côtière italienne (archives WebMarte)

(B2) 17 personnes ont été arrêtées, dans la nuit du 22 octobre, lors d’une opération menée par la marine italienne dans les eaux internationales au nord de la Libye. Ils venaient d’Egypte. Une arrestation saluée par le pouvoir politique. La ministre de la défense, Roberta Pinotti, s’est déplacée pour féliciter les militaires italiens pour cette prise menée dans le cadre de l’opération nationale Mare Sicuro et coordonnée avec la justice italienne.

Un navire suspect sans pavillon repéré

L’opération coordonnée par le procureur à Syracuse, avait commencé durant la nuit. Le navire suspect, qui n’arborait pas de pavillon, a été identifié par le navire Durand De La Penne (D-560), à environ 90 miles nautiques au nord-ouest de la ville libyenne de Derna. Des équipes de fusiliers marins de la Brigade San Marco et un commando d’arraisonnement des navires De La Penne et Virginio Fasan, sont alors montés à bord du bateau suspect. Celui-ci, un « bateau de pêche, remorquait un deuxième bateau qui avait été utilisé dans les affaires de traite des êtres humains » signale l’état-major de la marine italienne.

17 arrestations

Après inspection, dix-sept personnes ont été arrêtées et conduites sur le Virginio Fasan (F-591), une des frégates FREMM de la marine italienne, puis débarquées dans le port de Augusta et mises à la disposition des autorités judiciaires. Là ils ont été « débriefiés » par les enquêteurs du GICIC (Gruppo interforze di contrasto all’immigrazione clandestina), coordonné par le procureur Antonio Nicastro.

14 inculpés

Parmi les 17 suspects arrêtés, 3 ont été relâchés. Ils étaient mineurs. Et ils ont été considérés comme au service du personnel sans être impliqués dans l’organisation criminelle. Les 14 autres ont été inculpées d’aide à l’immigration illégale voire d’association de malfaiteurs, a annoncé lors d’une conférence de presse, le procureur en chef anti-mafia de Catane, Francesco Paolo Giordano.

Des récidivistes

Parmi eux, 4 sont des récidivistes. Certains des contrebandiers ont été « arrêtés antérieurement en Italie pour la même infraction », précise le procureur selon Il Fatto Quotidiano qui donne quelques détails supplémentaires. « L’un d’entre eux, en particulier, avait été impliqué en 2011, dans une opération qui avait conduit à la libération d’un groupe de 22 jeunes Égyptiens retenus captif par les trafiquants dans un thonier abandonné sur la côte de Santa Panagia, près de Syracuse ». Leurs peines avaient été réduites dans le passé pour la même infraction. Et ils avaient été libérés. Certains ont même salué les hommes du GICIC qui les ont interrogés sur le Fasan, raconte notre confrère italien.

Sous surveillance

Cette arrestation ne doit rien au hasard. Les trafiquants étaient, en fait, sous surveillance (2). Partis de la côte égyptienne d’Alexandrie, ils ont d’abord transféré leur « cargaison » — 478 migrants Irakiens, Syriens et Africains de diverses nationalités — à partir d’un bateau de plus petit tonnage, à environ 200 milles nautiques de la côte sud de Sicile. Lorsqu’ils ont regagné le bateau-mère, un navire de pêche, plus important, les commandos marine ont décidé d’intervenir. Les 478 migrants ont été secourus et débarqués dans le port d’Augusta entre le 19 et 20 octobre.

Un manque de navires

Selon les enquêteurs du Gicic, coordonnés par le commissaire adjoint Carlo Parini. Chacun des passagers aurait payé 2000 $ chacun pour le passage. Mais l’essentiel est ailleurs. La tentative des trafiquants de récupérer le navire ayant servi à transporter les migrants « est un signe que, après une saison estivale qui a enregistré des débarquements records principalement en raison de la crise moyen-orient, il est de plus en plus difficile pour les organisations criminelles de trouver en Egypte des barges destinées à perdre, coulées ou laissées dans les mains des autorités une fois le voyage terminé » indique le vice-procureur Nicastro, coordinateur du GICIC.

(NGV)

(1) L’opération Mare Securo a pour objectif d’assurer la présence, la surveillance et la sécurité maritime dans la Méditerranée centrale. Lancée le 12 mars, elle a ainsi précédé le lancement de l’opération européenne EUNAVFOR Med (alias Sophia)  Le dispositif déployé en Méditerranée centrale, « sur une zone d’environ 160.000 kilomètres carrés, se compose de 5 navires et environ 1.000 soldats en permanence », selon la marine italienne.

(2) D’où l’importance des croisements d’information entre les différentes forces en présence, des recueils de preuves et entretiens débriefings avec les migrants. Lire aussi : Recueil de preuves en Méditerranée

Irak 2003 : le mea culpa de Tony Blair

Sun, 25/10/2015 - 08:15

(B2) La guerre en Irak en 2003 n’était pas vraiment fondée sur de bons renseignements et n’a pas amené le changement de régime espéré. Tony Blair, l’ancien Premier ministre britannique (travailliste) l’a reconnu dans une interview sur CNN diffusé dimanche (25 octobre).

Des faux renseignements

« Je présente mes excuses pour le fait que les renseignements que nous avons reçus étaient faux parce que, même s’il (Saddam) a largement utilisé des armes chimiques contre son propre peuple, contre les autres, le programme (des armes de destruction massive) n’existait pas dans la manière que nous avons pensé ». NB : Une évidence tout de même près de 12 ans après le déclenchement de l’offensive americano-britannique.

Une planification erronée

Tony Blair présente également des excuses — ce qui est plus nouveau — pour « les erreurs dans la planification et, certainement, notre erreur dans notre compréhension de ce qui se passerait une fois que vous avez supprimé le régime ». NB : Un aveu qui fait référence à la préparation intensive de cette offensive, menée depuis le début 2002, et confirmée officiellement par le mémo de Colin Powell et ne survient pas tout à fait par hasard puisqu’une enquête est toujours en cours sur les responsabilités dans le déclenchement de cette guerre. La « commission Chilcot » mise en place en 2009 n’a toujours pas rendu son rapport (1).

La guerre de 2003 une des causes de la naissance de ISIS / Daech

L’ancien Premier ministre britannique reconnait également du bout des lèvres que cette intervention en guerre en Irak a joué dans la montée de l’organisation de l’Etat islamique (Daech). « Je pense qu’il y a des éléments de vérité dans cela » répondant à la question du journaliste, ajoutant cependant pour se dédouaner. « Bien sûr, vous ne pouvez pas dire que ceux d’entre nous qui ont éliminé Saddam en 2003 portent une responsabilité pour la situation en 2015. (…) Mais il est important aussi de réaliser, premièrement, que le printemps arabe qui a commencé en 2011 pourrait aussi avoir eu un impact sur l’Irak d’aujourd’hui, et deuxièmement, qu’ISIS a acquis son importance à partir d’une base en Syrie et non en Irak ».

Irak 2003, Libye 2011, Syrie 2012, trois politiques, trois échecs ?

Tony Blair avoue aussi que les techniques d’intervention occidentale au Moyen-Orient et en Afrique du nord se heurtent toutes à un échec. « Nous avons essayé l’intervention avec des troupes à terre en Irak. Nous avons essayé intervention sans mettre de troupes à terre en Libye. Et nous avons essayé de ne pas du tout intervenir mais en exigeant un changement de régime en Syrie. Ce n’est pas clair pour moi que, même si notre politique n’a pas fonctionné (en Irak en 2003), les politiques suivantes ont mieux fonctionné ».

(NGV)

(1) Dirigé par Sir John Chilcot, cette commission (Iraq Enquiry) aurait dû publier son rapport normalement en 2010 ou 2011… Mais pour différentes raisons, il a été reporté à plusieurs reprises, un « scandale national » n’hésite-t-on pas à dire outre-manche (lire l’attorney Morris dans le Mirror en 2014)

Déploiement de l’état-major franco-italien au Liban

Sat, 24/10/2015 - 23:56

Passation de commandement le 14 octobre (crédit : Etat-Major italien)

(B2) L’état-major non-permanent de la brigade alpine franco-italienne (EMNPBAFI) est, pour la première fois, déployé en opération, au Liban. Composé de 70 militaires, dont une majorité d’Italiens et une vingtaine de soldats français, cet état major est intégré dans l’état-major italien du secteur ouest de la FINUL, la force des Nations-Unies au Liban, depuis le 14 octobre dernier. Pendant six mois, ils y opèreront sous le commandement du général italien Franco Federici, chef de la brigade alpine « Taurinense ». Le secteur ouest de la FINUL est composé de 3000 casques bleus venant de 13 pays.

Un projet franco-italien

La création de ce commandement de brigade binational non permanent (Non Standing Bi-National Brigade Command – NSBNB-C) s’appuie sur un accord bilatéral entre la France et l’Italie signé en septembre 2013 qui vise à renforcer la coopération entre les deux pays (Lire : Une brigade commune de montagne franco-italienne pour 2015). Deux brigades ont été désignées de chaque côté des Alpes : la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM) côté français, et la « brigata alpina Taurinense », côté italien. Ce commandement ad hoc peut être mis à disposition d’une opération multinationale de type ONU, UE ou OTAN.

(NGV)

Crash d’un hélicoptère espagnol au large des Canaries

Sat, 24/10/2015 - 14:01

(crédit : armée espagnole)

(B2) Un hélicoptère AS332 Super Puma de l’armée de l’air espagnole avec 3 militaires s’est abîmé en mer, jeudi (22 octobre), dans l’après-midi (14h Zoulou, 16h locales), entre le continent africain et les îles Canaries. Il avait décollé de la base de Nouadhibou en Mauritanie vers 13h13 (heure zoulou) après avoir participé à une mission de formation et de sauvetage à Dakar avec les Forces armées du Sénégal durant deux semaines (lire : Le BPC Mistral en patrouille avec le Centinela dans le Golfe de Guinée). Et il devait arriver à Gando 16h45. Il aurait été victime victime d’une avarie à environ 280 milles nautiques de Gando et 40 miles nautiques au sud-ouest de Dakhla (au Sahara occidental. Trois militaires étaient à bord : « un capitaine, un lieutenant et un sergent de l’Armée de l’Air » indique le ministère espagnol de la Défense. L’hélicoptère appartient au 802e escadron de l’armée de l’air et était dédié au sauvetage et secours en mer.

Confusion sur le sort des trois hommes

Ces dernières heures, la confusion était grande. Assez vite, un hélicoptère des forces marocaines dépêché sur place a annoncé avoir repéré l’hélicoptère naufragé, à la surface de l’eau. La défense espagnole indiquait alors «  qu’un radeau était visible (à proximité de l’hélicoptère) avec des fusées allumées à proximité » mais sans pouvoir « confirmer la présence des trois soldats à bord du radeau » (lire ici). Un peu plus tard, la défense espagnole annonçait même que les trois hommes avaient été récupérés par un bateau de pêche. L’information s’est révélée fausse, au moins non vérifiée. Finalement le ministre de la Défense Pedro Morenés a dû admettre, vendredi soir, que les 3 militaires à bord de l’hélicoptère étaient « toujours portés disparus ».

Moyens importants de recherche

Les recherches stoppées jeudi soir ont repris. Plusieurs bateaux et aéronefs espagnols et marocain participent aux recherches. L’Espagne a déployé deux hélicoptères Super Puma, un avion de surveillance maritime CN235 et des F-18 pour continuer la recherche et deux navires, le Camino Español et le Olimpic Zeus, un navire hydrologique qui dispose de moyens technologiques de repérage des fond marins. Deux équipes de plongeurs spécialisés du commandement naval des Canaries, l’un de Dakhla et l’autre à bord du navire de la marine espagnole El Camino, ont été dépêchées sur place. Le ministère espagnol de la Défense, Pedro Morenés, est arrivé sur place, samedi, aux Canaries pour coordonner le dispositif.

Le ministère de la Défense P. Morenes avec les officiers aux Canaries (crédit: MOD Espagne

(NGV)

Recueil de preuves en Méditerranée

Sat, 24/10/2015 - 09:06

(crédit : Marine Espagnole)

(B2) La frégate « Canarias », déployée en Méditerranée dans le cadre de l’opération européenne EUNAVFOR Med Sophia, a participé au sauvetage de plus de 100 immigrants dans un canot pneumatique.  C’est au cours d’une mission de reconnaissance, mardi (20 octobre), que l’hélicoptère de bord Sea Hawk a repéré un bateau gonflable à la dérive avec plus de 100 personnes à bord. La frégate puis le commandement de l’opération EUNAVFOR Med Sophia ont été alertées et l’opération de sauvetage lancée. L’hélicoptère de bord du Canarias a guidé le navire de MSF à l’endroit exact du bateau de migrants.

Recherche de preuves

Pendant ce temps, l’avion de la force aérienne a survolé la zone pour localiser des navires suspects de trafiquants. Les enquêteurs des «Canaries» sont allés à bord du navire avec lequel les immigrés avaient voyagé pour recueillir des preuves et ainsi connaître avec plus de précision la façon dont opèrent les gangs.

Selon le bilan de la marine espagnole, 1.020 personnes ont déjà été secourues dans les différentes actions où est intervenue la frégate Canarias depuis son arrivée dans l’opération européenne, le 5 octobre dernier.

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