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Diplomacy & Defense Think Tank News

Theresa May et le bateau ivre du Brexit

IRIS - Fri, 09/02/2018 - 16:56

Alors que la deuxième phase de négociations sur le Brexit vient de débuter, le pays est plongé dans un état de chaos politique inédit : le parti conservateur semble plus que jamais divisé sur la politique à mener, fragilisant Theresa May, la cheffe du gouvernement. D’autant que le Royaume-Uni paraît être affaibli également sur la scène extérieure. Le point de vue d’Olivier de France, directeur de recherche à l’IRIS.

Entre la publication dans la presse d’un rapport officiel démontrant les dégâts sérieux qu’occasionnerait le Brexit sous toutes les hypothèses, et les rumeurs de renversement de la cheffe du gouvernement, Theresa May dispose-t-elle encore d’un leadership tant au sein de sa famille politique que vis-à-vis de l’Union européenne ?

Le début des négociations de la seconde phase du Brexit a débuté suite à la visite de Michel Barnier à Londres cette semaine. Celles-ci doivent tracer les contours de la relation entre le Royaume-Uni et l’Union européenne au-delà de l’échéance du 29 mars 2019, ainsi que les modalités d’un éventuel accord de transition. Le moins que l’on puisse dire est que le Royaume-Uni n’aborde pas ces négociations en position de force. Le pays, qui traverse une période d’instabilité et d’affaissement politique assez inédit dans son passé récent, semble déboussolé.

Un rapport du ministère du Budget britannique est sorti inopinément dans la presse la semaine dernière. Il démontrait que sous tous les scénarios, négociés ou non, le Brexit infligerait un dommage conséquent au pays. Franchement, le constat est loin d’être une surprise. Tout d’abord, parce que ce sont les conclusions auxquelles ont abouti la majorité des experts depuis un an et demi. Mais, on l’a oublié aujourd’hui, c’est aussi le résultat auquel le gouvernement avait abouti lui-même dans son Balance of Competencies Report, une grande étude qu’il avait commandée avant le référendum, et que les conservateurs ont enterré. Il portait sur les relations eurobritanniques et concluait que la situation était relativement favorable aux intérêts nationaux britanniques. Les conclusions du rapport du ministère du Budget sont homogènes par rapport à toutes les analyses récentes, y compris celles du gouvernement britannique lui-même.

Cette annonce arrive dans un moment de fragilité politique très fort. Rendez-vous compte. Tout d’abord, un ministre en charge du Brexit a ouvertement désavoué sa propre administration à la suite de la publication de ses prévisions économiques, et l’a accusée d’avoir falsifié les chiffres afin de présenter des résultats orientés, avant de s’excuser. Des parlementaires ont été accusés de traîtrise pour avoir fait leur travail, et avoir demandé qu’au pays de la démocratie représentative, le parlement ait voix au chapitre dans le vote sur l’accord final. Les juges de la Cour Suprême ont été accusés d’être des « ennemis du peuple » dans la presse, ayant jugé que l’activation de l’article 50 de l’Union devait recevoir approbation du Parlement. Boris Johnson, ex-maire de Londres tout de même, et donc de la City, a violemment critiqué la Confederation of British Industries – peu ou prou l’équivalent anglais du MEDEF – qui souhaite rester dans l’Union douanière. Vénérable et respectée institution britannique, la BBC, après avoir été dénigrée pour sa position anti-Brexit, est aujourd’hui assez durement accusée du contraire.

Avec un bref recul historique on s’aperçoit en somme, que le système politique, juridique, médiatique et diplomatique britannique, qui était reconnu et envié de par le monde, a volé en éclat. Comme sur un bateau qui traverse l’équateur, tout est sens dessus dessous. Rappelons par ailleurs que les postes les plus puissants de l’exécutif britannique sont occupés par des personnalités qui désapprouvaient le Brexit avant le référendum. Theresa May avait (certes timidement) appelé au « Remain », de même que le chancelier de l’échiquier Philip Hammond, et la ministre de l’Intérieur, Amber Rudd. Aussi, l’exécutif britannique et globalement les Tories sont-ils atteints d’une véritable schizophrénie, tiraillés en leur propre sein entre les factions en faveur d’un soft ou hard Brexit. C’est la résultante des tensions qui parcourent le Parti conservateur depuis des décennies, et que le référendum n’a fait qu’exacerber. Mais la personne sous les auspices de laquelle ce bateau ivre qu’est le Brexit a commencé à naviguer est tout de même l’ancien premier ministre David Cameron, ne l’oublions pas. Lui est parti se retirer sur ses terres en sifflotant.

Quant à Theresa May, elle est prisonnière de son poste. En dépit de ce climat marqué d’une grande tension, la Première ministre britannique reste paradoxalement la moins mauvaise solution à l’heure actuelle. Elle est un trait d’union entre toutes ces factions qui s’affrontent et ne trouvent pas de terrain d’entente. Face à la question de Michel Barnier « Quel est votre choix ? », elle n’est pour l’instant pas en capacité de répondre, alors que le temps commence à manquer. Pour le Royaume-Uni, le risque est que la nécessité d’énoncer un choix clair dans des délais de plus en plus courts commence à prendre le pas sur le contenu précis des modalités de sortie de l’UE. Or, actuellement, personne n’est sûr de l’option prise, y compris au sein des conservateurs.

Quelle est la position de l’Union européenne vis-à-vis de cette période d’instabilité politique britannique qui tend à enrayer le processus des négociations ? Saura-t-elle conserver l’image d’unité qu’elle semble afficher jusque-là ?

L’affaiblissement du Royaume-Uni ferait presque passer l’Union européenne pour un acteur uni, cohérent et parfaitement au fait de ses objectifs.  C’est un constat paradoxal au regard des divisions politiques qui minent l’Union européenne sur d’autres dossiers. Sur le Brexit, l’Union européenne est toujours restée cohérente dans les négociations. Cette unité est certes compréhensible à long terme, car tout le monde a compris qu’il s’agissait d’une menace existentielle pour elle. Mais à court et moyen terme,  l’UE joue la partition de la cohésion tout simplement parce que cela fonctionne – comme l’a montrée la première phase des négociations qui fut dominée par l’UE.

Il y a néanmoins plusieurs dangers à cela. Tout d’abord, la seconde phase des négociations sera plus délicate que la première pour Bruxelles, car les intérêts économiques et commerciaux – industrie automobile allemande, agriculture et agro-industrie françaises – des États membres de l’UE vont s’entrechoquer, et des voix vont naturellement émerger pour les défendre.

Par ailleurs, ce succès lors de la première phase ne devrait pas être interprété pour autre chose qu’il n’est. Par exemple, soyons clair, il n’est en rien l’illustration d’une relance tant espérée du projet européen. L’unité de l’UE ne s’étendra pas magiquement du Brexit aux autres domaines qui font dissension. Or, en 2017, les États membres s’étaient dit que l’année 2018 serait cruciale pour le projet européen au vu des échéances en 2019 : élections européennes, nouvelles équipes à la Commission, nouveau budget en préparation. Or, pour l’instant, tout est en stand-by, les réformes se font attendre.

Cet aspect est crucial, car les défauts de l’UE sont connus et la volonté des Britanniques de quitter l’organisation ne vient pas de nulle part. Il ne faudrait donc pas que cette union circonstancielle serve de feuille de vigne pour persister dans le statu quo une année de plus et dissimule d’autres divergences non moins importantes.

L’international a été présenté au lendemain du Brexit comme l’opportunité de renforcer des partenariats bilatéraux avec des pays tiers de l’UE. Pouvez-vous revenir sur le concept de bilatéralisme comme « béquille diplomatique » ?

Pour simplifier, la politique extérieure du Royaume-Uni marche actuellement sur deux jambes : une économique, et l’autre stratégique. La jambe stratégique est inextricablement liée aux États-Unis, notamment à travers l’OTAN et en matière de dissuasion nucléaire, de renseignement, ou d’opérations extérieures.

La jambe économique, elle, est rattachée à l’Union européenne. Il s’agit du premier bloc économique et commercial du monde, et pour le Royaume-Uni, c’est un peu moins de 50% de ses échanges. Le pays s’est ainsi tiré une balle dans le pied économique pour des raisons qui n’ont pas grand-chose à voir avec les enjeux économiques.

Rappelons que depuis John Major et Margaret Thatcher, Londres a eu une énorme influence sur la création du marché unique et sur sa définition. Les Tories sont donc en train de renoncer à un objet qu’ils ont contribué à créer. Si son partenariat économique avec Bruxelles est menacé, sa relation stratégique avec Washington l’est également depuis l’arrivée de Donald Trump. Theresa May se voit donc contrainte de trouver dans le bilatéralisme une béquille diplomatique.

Cette stratégie pose question néanmoins, quand il faudra obtenir des résultats tangibles. Un accord commercial avec la Chine mettrait sans doute plus d’une dizaine d’années pour être préparé, négocié et conclu après le Brexit. Et si l’on prend des pays comme la Chine ou l’Inde, ils ont leurs propres intérêts. Dans le contexte actuel, le rapport de force serait forcément asymétrique et la négociation se ferait mécaniquement aux dépens des Britanniques.

El putinismo, sistema político de Rusia

Real Instituto Elcano - Fri, 09/02/2018 - 13:56
ARI 16/2018 - 9/2/2018
Mira Milosevich-Juaristi

¿Cuáles son las principales características del actual sistema político de la Federación Rusa?

El legado español en Asia

Real Instituto Elcano - Fri, 09/02/2018 - 13:44
Comentario Elcano 12/2018 - 9/2/2018
Elisa Lledó

Aprovechando la conmemoración de los 500 años de la Expedición Magallanes-Elcano, no se puede obviar que las exploraciones del Pacífico por parte de los Iberian pioneers durante los siglos XV y XVI cerraron con broche de oro el legado español en Asia.

« Faire l’Europe dans un monde de brutes » – 4 questions à Enrico Letta

IRIS - Fri, 09/02/2018 - 10:31

Enrico Letta fut chef du gouvernement italien dans les heures mouvementées de la crise de l’euro et de la crise des migrants. Il répond à mes questions à l’occasion de la parution de l’ouvrage, « Faire l’Europe dans un monde de brutes », aux éditions Fayard, fruit d’entretiens avec Sébastien Maillard, directeur de l’Institut Jacques Delors.

Européen convaincu, vous regrettez néanmoins que l’Europe ait été façonnée principalement pour les élites.

Aujourd’hui, les citoyens européens vivant « sur leur propre peau » les grandes opportunités offertes par l’Europe représentent un faible pourcentage de la population totale. C’est la partie « cosmopolite » de nos sociétés. Je pense, par exemple, aux étudiants hautement spécialisés qui parlent différentes langues, aux managers qui voyagent souvent pour le travail, etc. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’avantages pour le reste de la population ; cependant, ceux-ci ne sont pas également évidents et tangibles.

Quand nous parlons d’Erasmus en tant que symbole par excellence de l’Europe, nous pouvons tomber dans un piège. Il est certainement vrai que le projet d’échange entre les étudiants universitaires a été et continue d’être un succès ; néanmoins, c’est précisément quelque chose qui ne vise qu’une partie de la société, c’est-à-dire les familles qui peuvent se permettre d’envoyer leurs enfants à l’université. Aujourd’hui, cette logique doit être élargie, afin que tout le monde puisse profiter de ce type de projets. L’Europe n’aura de futur que si elle parvient à entrer positivement dans la vie quotidienne de tous les secteurs de la société, afin de réduire au maximum le fossé réel, mais surtout perçu, entre les élites et le reste des citoyens.

La concentration géographique des institutions européennes à Bruxelles contribue également à creuser ce fossé, donnant l’impression que l’Europe n’est que froide, bureaucratique et distante, même physiquement, de la vie, des besoins et des préoccupations des citoyens. Le message n’est pas seulement trompeur, mais aussi contre-productif, car il aliène et décourage les populations. Dans le livre, j’ai intitulé un chapitre « Dé-bruxelliser », précisément pour attirer l’attention sur la nécessité de revoir la relation entre l’Europe et ses membres : européaniser certaines compétences ne signifie pas créer un « super-État » européen ; au contraire, cela signifie maximiser la valeur ajoutée pour le citoyen, selon le principe de subsidiarité.

Pourquoi, selon vous, est-ce la perception d’une domination allemande de l’Europe qui explique le ressentiment général des populations des autres pays ?

C’est une question complexe car de nombreux facteurs contribuent à donner une telle image de l’Allemagne. Tout d’abord, en période de difficulté, il y a toujours une tendance à identifier un ennemi externe à blâmer. Or, l’Allemagne, à certains égards, se prête bien à ce rôle.

Je pense toujours à une couverture de 2013 de l’Economist, dans laquelle l’Allemagne a été définie comme l’« Hégémon réticente ». La question est la suivante. D’un côté, le leadership de l’Allemagne en Europe est indiscutable ; il suffit de regarder les chiffres. D’un autre côté, parmi les classes dirigeantes allemandes, il semble y avoir encore une résistance trop répandue à exercer ce leadership jusqu’au bout ; et, par conséquent, en assumant aussi les fardeaux de la direction elle-même et en prenant en charge les intérêts propres et communs des autres Européens.

Au cours de la crise économique, les Allemands prétendaient imposer des réformes à tout le monde, mais sans un horizon idéal durable, c’est-à-dire un projet qui tient compte de l’évolution du contexte économique et social et qui interprète profondément l’esprit d’intégration entre les États membres. Celui-ci aurait pourtant dû être fondé sur la solidarité mutuelle et pas seulement sur l’orthodoxie comptable de la Bundesbank.

Mais je pense que quelque chose a changé au cours des dernières années. L’Allemagne est plus encline à assumer ses responsabilités de leadership. Le chaos mondial des trois, quatre dernières années – et je pense en particulier à la crise ukrainienne, la question des réfugiés et la menace du terrorisme – ainsi que les résultats des dernières élections, qui ont montré à tout le monde que même l’Allemagne n’est pas totalement immunisée contre l’avancée du populisme, semblent avoir inversé la tendance. En particulier, la crise des réfugiés a permis à Angela Merkel de jouer un rôle de véritable femme d’État, essentiel pour promouvoir une solution européenne partagée. Paradoxalement, cette nouvelle position, ou perçue comme telle à l’extérieur, a suscité une réaction presque contraire en Allemagne.

Dans les prochains mois, la contribution de l’Allemagne aux réformes en Europe sera cruciale. J’espère donc que l’incertitude politique qui a caractérisé les derniers mois au-delà du Rhin disparaîtra le plus rapidement possible.

Quelle distinction faites-vous entre « leadership » et « homme fort » ?

Partant d’un aspect sémantique, le leadership est un concept qui peut être décliné de plusieurs façons. Par exemple, il peut être vertical ou horizontal, diffus ou concentré, partagé ou individuel. Au contraire, quand on parle d’un homme fort, il n’y a pas beaucoup d’interprétations possibles : il n’y a qu’un seul individu. Mon concept du leadership est ainsi exactement inverse.

Je crois que dans le monde d’aujourd’hui, aux mille nuances et facettes, une seule personne, même bien préparée, n’est pas capable d’affronter seule la complexité des défis. Je suis un partisan convaincu du leadership partagé et diffus, qui exalte la diversité, qui cherche à impliquer et à responsabiliser le gens. Nous devons donc dissiper le mythe selon lequel il n’y a qu’un seul type de leadership, celui de l’homme fort. L’avenir exige un changement de paradigme, même dans le leadership.

Il ne s’agit cependant pas d’un modèle facile à encourager en temps de crise ou d’incertitude comme celui que nous traversons actuellement, où certains sont prêts à renoncer à une partie de leur liberté en échange d’une plus grande sécurité, compris à la fois d’un point de vue économique, mais aussi physique. Selon leur logique, les valeurs démocratiques sont incompatibles avec la sécurité. En réalité, cette incompatibilité n’existe pas : au contraire, nos valeurs sont un élément essentiel du bien-être et de la croissance. C’est la vraie bataille actuelle : une bataille culturelle. Gagner cette dernière permettrait de défendre nos valeurs, qui constituent la base de notre modèle de société. Au contraire, si nous ne trouvons pas une façon de rester unis, nous deviendrons de simples récepteurs de règles décidées par d’autres ; et ces autres sont des hommes forts qui sont à la tête de géants non européens…

Quelles sont les responsabilités du monde occidental dans les crises stratégiques actuelles ?

Les classes dirigeantes du monde occidental ont de nombreuses responsabilités et il est crucial qu’elles soient reconnues. L’alibi facile et banal du populisme, derrière lequel se cache une classe politique, ne permet plus de s’acquitter des lourdes responsabilités. Prenons deux exemples peut-être les plus pertinents à l’heure actuelle : la situation au Moyen-Orient et les inégalités.

Concernant le premier point, il est frappant de regarder les statistiques des demandeurs d’asile en Europe en 2015 : on y constate l’explosion de flux de réfugiés. Les trois premiers pays d’origine étaient, dans l’ordre, la Syrie, l’Afghanistan et l’Irak, qui coïncident avec les trois dernières grandes campagnes militaires de l’Ouest. À ces pays s’ajoute la situation difficile en Libye, aujourd’hui le théâtre de graves violations des droits de l’homme et de la jonction fondamentale dans le terrible trafic d’êtres humains de tout le continent africain. Il est évident que les grandes migrations sont un phénomène d’époque conduit par des processus démographiques ; cependant, les échecs occidentaux en matière de politique étrangère ont contribué à rendre la situation plus complexe, notamment par la formation de groupes terroristes.

Concernant le second domaine, celui des inégalités, on constate un échec des classes dirigeantes. En fait, la seule redistribution partielle des avantages de la mondialisation a laissé beaucoup de gens derrière – les soi-disant left behind – et a mis en difficulté la classe moyenne, qui est l’épine dorsale des démocraties. Tout cela a provoqué une polarisation interne des sociétés occidentales, créant, avec d’autres facteurs, un terrain extrêmement fertile pour le succès des partis antisystèmes. Mais il s’agit des effets de l’échec des classes dirigeantes, pas la cause ! Il est essentiel d’inverser cette relation de cause à effet.

« Les Jeux offrent une visibilité diplomatique »

IRIS - Fri, 09/02/2018 - 09:57

Les deux Corées mettent leurs rivalités de côté le temps des Jeux olympiques. A qui va profiter cette trêve ?

La Corée du Sud est la grande bénéficiaire de cela, dans la mesure où elle a la garantie que les Jeux vont bien se passer, sans incident, et que chacun se sentira en sécurité et pas sous la menace d’un chantage permanent de la Corée du Nord. C’est aussi une victoire personnelle pour le président Moon, puisqu’il veut montrer que sa stratégie de petits pas avec la Corée du Nord produit plus d’effets que la stratégie du coup de poing sur la table et des déclarations agressives de Donald Trump. Le premier vainqueur c’est donc plutôt le président sud-coréen. Kim Jong-Un de son côté y a gagne aussi, parce qu’il va apparaître, non pas comme le fou que tout le monde prétend qu’il est, mais comme le chef d’une Corée du Nord qui est un pays finalement pas aussi éloigné des autres. Il va montrer qu’il n’est pas quelqu’un qui menace la Terre entière et la région en permanence.

Le perdant est un peu Donald Trump qui a été pris de court par la participation de la Corée du Nord aux JO. Trump apparaît un peu isolé et finalement esseulé, même s’il communique en disant que si la Corée du Nord est venue à un meilleur comportement, c’est du fait de ses menaces. Mais quand on entend les demandes de Trump pour obtenir des scénarios d’options militaires, quand on entend que l’ambassadeur américain désigné en Corée du Sud, qui est pourtant un faucon, juge les déclarations de Trump dangereuses, on voit bien que c’est le président américain qui sort perdant.

Que va-t-il se passer entre les deux Corée après les Jeux ?

Les relations inter-coréennes sont depuis vingt ans soumises au chaud et au froid : des rapprochements suivis de ruptures. On peut donc difficilement anticiper. Mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y aura pas de réconciliation, car la Corée du Nord ne renoncera pas aux armes nucléaires qui sont la garantie du régime. Deux options sont alors possibles : de nouveau un retour aux invectives en cas de manœuvres militaires importantes, ou un apaisement entre les deux Corées débouchant sur une relation plus stable.

Les Jeux olympiques sont-ils la seule façon pour certains pays d’exister diplomatiquement ?

La Corée du Nord existe sans les Jeux olympiques, mais de façon négative. Avec les JO, elle va exister cette fois de façon positive. Les Jeux olympiques ont été pour la Corée du Nord un prétexte idéal pour faire un geste vers la Corée du Sud. Les Jeux ont donc été extrêmement utiles pour faire baisser les tensions. Sans les JO, cela aurait été beaucoup plus difficile.

Dans le choix des villes hôtes des JO, dans la façon dont les JO ou certaines grandes compétitions sont organisées, les enjeux sportifs ne sont-ils pas éclipsés par les enjeux diplomatiques ?

Il y a les deux. Il y a bien sûr des enjeux sportifs qui restent. On va regarder les épreuves, on va suivre, les uns et les autres, des athlètes en fonction du pays ou de la discipline, etc. Les enjeux sportifs donnent une visibilité énorme aux Jeux olympiques, et notamment pour ceux d’été. Mais il y a également une visibilité diplomatique, stratégique qui est très forte.

Les Jeux olympiques sont-ils encore une tribune pour certaines causes, comme on l’a vu par le passé à Mexico en 1968 ?

Parallèlement aux Jeux, cela peut être l’occasion de faire avancer des causes. Mais pour les athlètes, le CIO (Comité international olympique, ndlr) interdit toute manifestation de peur d’être débordé. Pour les athlètes qui participent, s’ils montraient le moindre signe, ils seraient sanctionnés. Il y a bien sûr des exceptions, comme à Mexico, mais c’est extrêmement rare.

Propos recueillis par Philippe Rioux pour la Dépêche du Midi

Echanges avec Alexis Kohler

Institut Montaigne - Fri, 09/02/2018 - 08:30
Echanges avec Alexis Kohler Institut Montaigne ven 09/02/2018 - 08:30

Vendredi 9 février, l’Institut Montaigne accueillait Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée. Il est revenu à cette occasion sur les réformes engagées par le gouvernement et a présenté les pistes de travail qui guideront son action, en France et en Europe.

Blanc 9 février 2018 Activé Avec Alexis Kohler, secrétaire général de l’Elysée. Fermé Non Non

Die Reform des Europäischen Parlaments

SWP - Fri, 09/02/2018 - 00:00

Im Vorfeld der Europawahlen 2019 steht die Reform des Europäischen Parlaments (EP) auf der Agenda. Zwei Impulse kommen dabei zusammen. Erstens stellt sich nach dem Brexit die Frage, ob und wie die 73 britischen Sitze neu verteilt werden. Zweitens existiert ein EP-interner Reformstau, was die Zusammensetzung des Parlaments angeht; diese Blockade droht sich über die Wahlen 2019 hinaus zu verlängern. Die Regierungen Italiens und Frankreichs haben – neben anderen – in diesem Zusammenhang die Idee aufgegriffen, einen aus transnationalen Listen bestehenden EU-Wahlkreis zu schaffen. Er soll dazu dienen, bei Europawahlen den Parteienwettbewerb auf europäischer Ebene zu stärken. Doch das EP hat dem Vorschlag nicht zugestimmt; dies bekräftigt den Eindruck, dass es im EU-Reformjahr 2018 keine Mehrheiten für föderale Ideen gibt. Die Diskussionen über einen EU-Wahlkreis haben dennoch Potential. Würde er genutzt, um Verzerrungen zwischen Stimmenzahl und Sitzverteilung abzubauen, wäre dies ein wichtiger Beitrag zur Stärkung der demokratischen Legitimation der EU.

Graphik: Reformvorschläge zur Sitzverteilung im EP nach dem Austritt Großbritanniens

Bahrain Parliament and IPI Promote Sustainable Development and Peace

European Peace Institute / News - Thu, 08/02/2018 - 23:01

Photos

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Marking 17 years since Bahrain’s creation of the National Action Charter (NAC), IPI MENA and the Bahrain Parliament held a joint conference on Feburary 8, 2018 entitled, “Future Prospects, Sustainable Development and Peace.” The conference comprised of three panels that delved into political, religious, and economic aspects of sustainable development and democracy.

Opening the conference, H.E. Ahmed Bin Ibrahim Al Mulla, Bahrain’s Parliament Speaker, recalled the contribution of the NAC in restoring constitutional institutions, including the return of the parliamentarian activity. The Speaker said the current reform strategies are irreversible, and that Bahrain aims to join the global process towards progress, development, and peace.

Speaking on behalf of IPI President Terje Rød-Larsen, Nejib Friji, Director of IPI MENA, stressed the importance of this joint initiative in taking the first steps towards developing a collaborative framework on the road to advancing sustainable development and peace.

Mr. Friji commended the frameworks constructed by Bahrain’s constitutional monarchy in enabling the Kingdom to thrive in a number of fields that are crucial to and interconnected with sustainable development.

Recognizing Bahrain’s efforts to support gender equity and women empowerment as part of these developments, Mr. Friji stated that “women constitute half of Bahraini society, and the government has recognized their crucial and integral roles in the sustainable development of the Kingdom.” In particular, he noted the advancement and empowerment of women in the different domains, politically, economically and socially, “through the enactment of laws and legislations to integrate women in the development process of the Kingdom.”

Emphasizing the tolerance and cooperation valued in the Kingdom, Mr. Friji also commended their practical application in ways “that have allowed the IPI to host interreligious dialogues with representatives of the many religions that coexist peacefully, and that have maintained strong relations with the Kingdom.”

Mr. Friji stated that these developments have “enabled the Kingdom to maintain strong ties with the United Nations in observing their democratic policies in efforts to safeguard the diversity and unity of the Bahraini society.”

Concluding his remarks, the IPI MENA Director noted that, although several challenges remain on the road ahead, IPI will continue to assist, based on the values of the UN Charter, in the quest for peace, development, and security.

“This is only the first step,” Mr. Friji stated, “in the joint Bahrain Parliament and IPI partnership that will feature research, convening, ‘think tanking’ towards ‘do-tanking,’ and other activities.”

The conference was attended by Speakers of the Council of Representatives from Saudi Arabia, Kuwait, Oman, and the United Arab Emirates, as well as senior government officials, diplomats, regional and international organizations, academics, journalists, and media representatives.

De la paix et des jeux. Entretien avec Dominique Moïsi

Institut Montaigne - Thu, 08/02/2018 - 17:46
De la paix et des jeux. Entretien avec Dominique Moïsi Institut Montaigne jeu 08/02/2018 - 17:46

Alors que s’ouvrent les XXIIIe Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang en Corée du Sud, Dominique Moïsi, conseiller spécial de l’Institut Montaigne, revient sur les enjeux diplomatiques de cette rencontre sportive après une année 2017 marquée par les tensions entre les de

L’art de la corruption

IRIS - Thu, 08/02/2018 - 16:10

Mehr Sicherheit und besseres Migrationsmanagement: Eine neue Rolle für den Balkan

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 08/02/2018 - 15:34
Der bulgarische Ministerpräsident und der EVP-Fraktionsvorsitzende Manfred Weber diskutierten in Brüssel über neue Perspektiven für die westlichen Balkanstaaten.

La UE frente al crimen organizado: América Latina y el tráfico de cocaína

Real Instituto Elcano - Thu, 08/02/2018 - 13:55
ARI 15/2018 - 8/2/2018
Oscar Jaime-Jiménez

La UE se enfrenta con voluntad y recursos al tráfico de cocaína procedente de América Latina, pero los resultados no son satisfactorios debido a las características intrínsecas del fenómeno, así como a los problemas internos de la propia Unión.

HSS 4.0: Politische Bildung digital denken

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 08/02/2018 - 10:28
Wie bleiben politische Stiftungen online sichtbar? Wie können komplexe Inhalte digital vermittelt werden? Wie brüllt man an gegen die emotionalen Misstöne digitaler Öffentlichkeit? Die Hanns-Seidel-Stiftung hat einen hausübergreifenden Think-Tank auf das Problem angesetzt.

The Role of Local Governance in Sustaining Peace

European Peace Institute / News - Wed, 07/02/2018 - 21:34

While the importance of good governance to sustaining peace is widely recognized, the focus tends to be on national governance. This overlooks the crucial role of local governance actors, particularly when the central government is fragmented or lacks broad legitimacy. These actors include not only formal institutions like municipal governments but also a mix of other actors that could range from traditional chieftaincies to community-based organizations to religious institutions.

This issue brief explores how good local governance can contribute to sustaining peace in three ways: (1) by delivering services and promoting sustainable development more effectively and efficiently; (2) by giving people voice in a representatives and inclusive way; and (3) by nurturing political will to resolve conflict and sustain peace. It also highlights how local governance actors can undermine peace if they do not fulfill these functions effectively.

This issue brief is part of the International Peace Institute’s (IPI) attempt to reframe prevention for the purpose of sustaining peace through a series of conversations. Other conversations have focused on how to approach the UN’s regional political offices, peace operations, the SDG on gender equality, entrepreneurship, and human rights from the perspective of sustaining peace, as well as on what sustaining peace means in practice.

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“Labor Market and Integration of Refugees: Reality and Opportunities”

ELIAMEP - Wed, 07/02/2018 - 16:39

ELIAMEP organized a round-table discussion on “Labor Market and Integration of Refugees: Reality and Opportunities”, which was held on 31 January 2018. The aim of the discussion was to map out the absorption capacities in the labor market as well as to identify the steps that would make the efforts to integrate refugees into the labor market operational and effective.

For the purpose of this meeting, representatives from the Ministry of Migration Policy, Ministry of Education, Ministry of Labor, representatives of companies and businesses, non-governmental organizations aiming at the connection of refugees with the labor market and representatives of professional confederations were invited to participate. The event aimed at networking among the stakeholders and highlighting good practices from the point of view of integration.

The event was initiated and organised by the National Coordinator for the European Web Site on Integration (EWSI), Mrs Marina Nikolova, and, the discussion was moderated by Prof. Dia Anagnostou, Assistant Professor of Politics at Panteion University of Social and Political Sciences and Senior Research Fellow at ELIAMEP.

Speakers:

  • Mrs. Panayota Dionyssopoulou, General Director of the Higher Education Department, Ministry of Education, Research and Religious Affairs
  • Mrs. Maria Fassari, International Relations Department, Ministry of Education, Research and Religious Affairs (Presentation of the European Qualifications Passport for Refugees)
  • Mr. Athanasios Vitsentzatos, Director of the Social Integration Department, Ministry of Migration Policy
  • Mr. Vaios Kotsios, Research Assossiate of the National Institute of Labour and Human Resources
  • Mr. Lefteris Papayannakis, Vice Mayor of Athens
  • Presentations of project carried out by small enterprises and NGOs targeting the integration into the labour market for refugees and migrants: Mrs. Katerina Kapnisi – Career Counsellor – Coordinator at Generation 2.0, Mrs. Fiori Zafeiropoulou – Founder and CEO SOFFA Social Fashion Factory, Mr. Andreas Stefanidis – Founder, Academy of entrepreneurship

Other participants:

Mrs. Anastasia Sikiaridi – Livelihoods Officer, International Rescue Committee,Mrs. Ilektra Simitsi – Livelihoods Manager, International Rescue Committee, Mrs. Ioanna Porfyri – Research Fellow at Small Enterprises’ Institute of the Hellenic Confederation of Professionals, Craftsmen and Merchants (IME GSEVEE), Representative of the Ministry of Labour, Social Insurance and Social Solidarity and Representative of the Greek Council of Refugees (GCR)

Arbeit politischer Stiftungen gewürdigt: Bundespräsident besucht Jordanien und Libanon

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 07/02/2018 - 16:34
In der vergangenen Woche hat Bundespräsident Dr. Frank-Walter Steinmeier Jordanien und den Libanon besucht. An Bord mit der offiziellen Delegation auf dieser Nahost-Reise waren die Leiter der Auslandsabteilungen der deutschen Politischen Stiftungen, so auch die Leiterin des Instituts für Internationale Zusammenarbeit der Hanns-Seidel-Stiftung, Dr. Susanne Luther.

Erster Botschafterempfang der HSS in Berlin: Internationale Zusammenarbeit stärken

Hanns-Seidel-Stiftung - Wed, 07/02/2018 - 13:25
Beim ersten Botschafterempfang der Hanns-Seidel-Stiftung in Berlin kamen rund 60 Vertreter von HSS-Projektländern aus aller Welt im Hauptstadtbüro zusammen.

Ne pas battre en retraite(s)

Institut Montaigne - Wed, 07/02/2018 - 11:42
Ne pas battre en retraite(s) Institut Montaigne mer 07/02/2018 - 11:42

Les retraites, une réforme pour 2018 ? Pas tout à fait, à en croire les récentes déclarations du chef de l’Etat sur la question.

Promouvoir la décentralisation avec succès: le potentiel de l‘approche multi-acteurs

L’Objectif de Développement Durable 17 accorde une importance essentielle aux approches multi-acteurs et multi-niveaux pour l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD). Quels avantages et quels effets une approche multi-acteurs a-t-elle dans des programmes de décentralisation?
L’approche multi-acteurs a pour objectif l’implication de toutes les parties prenantes qui sont importantes pour un processus de réforme, issus de la politique, de la société civile et de l’économie privée. Dans le cadre des programmes de décentralisation, cette approche prévoit, la plupart du temps, une coopération simultanée avec les acteurs politiques (offre) et la société civile (demande). Elle doit s’appliquer à tous les niveaux d’un Etat (donc national, régional et communal).
Il y a jusqu’à ce jour peu d’études qui indiquent la contribution qu’une approche multi-acteurs pourrait apporter au succès de la décentralisation et comment elle pourrait déployer pleinement son potentiel. Cet article défend l’argumentation selon laquelle l’approche multi-acteurs et multi-niveaux soutient l‘effectivité ainsi que la durabilité de la décentralisation. Un aspect im¬portant, pour la promotion de la décentralisation, c’est une coopération horizontale et verticale dans un système multi-niveaux:
  • Le renforcement simultané de l’offre et de la demande augmente l‘effectivité des réformes de la décentralisation. L’exemple de la participation citoyenne montre ce qui suit: la collaboration avec la commune facilite l’accès de la société civile; la collaboration avec la société civile lui permet une participation plus effective. Si la participation citoyenne est ainsi renforcée, elle contribue plutôt à l’amélioration des services communaux.
  • Si la collaboration a lieu dans un système multi-niveaux, la décentralisation peut être promue de façon plus durable: les acteurs internationaux peuvent, par exemple, aux côtés de la société civile, intégrer des expériences du niveau communal dans la législation nationale et accompagner finalement la mise en œuvre au niveau communal.
Pour exploiter pleinement le potentiel de l‘approche multi-acteurs et multi-niveaux, il est important de connaitre ce qui suit:
  • Les acteurs internationaux devraient trouver un équilibre quant à l‘appui des acteurs étatiques et non étatiques dans les processus de décentralisation. La demande (non-étatique) retient souvent moins l’attention. En voulant appuyer les différents acteurs, il ne s’agit pas de choisir entre l’un ou l‘autre, mais de prendre les deux à la fois.
  • La participation citoyenne devrait mener à des résultats visibles, afin que la disposition à s’engager au plan de la société civile soit établie à long terme. C’est pourquoi le suivi de la participation citoyenne du côté de l’offre et de la demande est important.
  • La continuité et l’intensité de l‘appui sont importants pour un succès durable des réformes.
Ces résultats proviennent d’un projet de recherche de l’Institut Allemand de Développement / Deutsches Institut für Entwicklungspolitik (DIE) qui mesure l’effet des programmes de gouvernance.

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