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Diplomacy & Defense Think Tank News

Stuck in Crisis: The Humanitarian Response to Sudan’s Health Emergency

European Peace Institute / News - Fri, 26/04/2019 - 18:39

Following decades of war, economic decline, and underinvestment, Sudan’s healthcare system entered a new phase of crisis in 2019 as peaceful protests led to the ouster of President Omar al-Bashir. Among those leading these protests were doctors and other medical personnel fed up with poor working conditions and medicine shortages. This speaks to the degraded state of healthcare in the country, particularly in the conflict-affected regions of Darfur, South Kordofan, and Blue Nile.

This paper looks at the humanitarian response to health-related needs in these conflict-affected parts of Sudan. After providing an overview of the state of Sudan’s healthcare system, it explores the main trends and challenges in the humanitarian health response, including the difficult partnerships between international and Sudanese health actors, restricted humanitarian access, and the effort to shift toward more sustainable approaches.

It concludes that the humanitarian health response in Sudan is stuck: most agree on the need to move beyond short-term approaches, but the national capacity and development funding needed to make this transition are missing. At the same time, with newly accessible areas exposing unmet needs and conflict and displacement ongoing, a robust humanitarian response is still desperately needed. This situation calls for the UN, donors, and health NGOs to continue their efforts to respond to needs while strengthening the healthcare system, to coordinate humanitarian and development funding, and to advocate for maintaining and extending humanitarian access.

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La crisis catalana y la influencia de España en Bruselas

Real Instituto Elcano - Thu, 25/04/2019 - 13:36
Ignacio Molina y Natalia Martín. ARI 42/2019 - 25/4/2019

¿Cuál ha sido el impacto del conflicto independentista en Cataluña sobre la influencia española en la UE y qué lecciones se pueden aprender para el futuro?

China im Wettstreit mit den USA um globalen Einfluss

SWP - Thu, 25/04/2019 - 00:00

Seit dem Machtantritt von Staats- und Parteichef Xi Jinping 2012/2013 hat sich in Chinas Innen- und Außenpolitik ein fundamentaler Wandel vollzogen. Zwei zentrale Motive bestimmen Xis Kurs: zum einen die Konzentration der Macht auf die Kom­mu­nistische Partei Chinas (KPCh) und seine Person, verbunden mit intensiver Kon­trolle der Gesellschaft; zum anderen die Stärkung des chinesischen Nationalismus. In der Außenpolitik hat Xi ambitionierte Ziele gesetzt: Der regionale und glo­bale Ein­fluss der Volksrepublik soll weiter ausgebaut werden. 40 Jahre nach Aufnahme diplo­matischer Beziehungen zwischen Peking und Washington sehen die USA in China zu­nehmend eine Bedrohung für ihre globale Macht und ihre demokratischen Werte.

A Conversation with Abdoulaye Bathily, Special Adviser of the Secretary-General on Madagascar

European Peace Institute / News - Wed, 24/04/2019 - 20:40

On April 24th, IPI hosted the next event in its “Leading for Peace: Voices from the Field” series, featuring Abdoulaye Bathily, Special Advisor of the Secretary-General on Madagascar, who shared his reflections on the country’s efforts to achieve peace, stability, and a successful democratic transition. He provided insights into Madagascar’s ongoing electoral process and identified lessons from recent efforts to support and sustain political dialogue, including through partnerships with regional organizations like the African Union and the Southern African Development Community.

Mr. Bathily was appointed by the Secretary-General as his Special Adviser on Madagascar on April 27, 2018, where he has since worked with both Malagasy and international actors to create a peaceful and credible environment for the December 2018 presidential elections. Until 2016, Mr. Bathily served as Special Representative of the Secretary-General for the United Nations Office for Central Africa (UNOCA). Before that, he served as Deputy Special Representative of the Secretary-General for the United Nations peacekeeping mission (MINUSMA) in Mali from 2013 to 2014. Prior to his international engagements, Mr. Bathily was a senior minister for the presidency from 2012 to 2013 and a member of Senegal’s Parliament from 1998 to 2000, during which time he served as deputy speaker. For more than thirty years, Mr. Bathily has taught history at the University Sheikh Anta Diop in Dakar. He holds a Doctorat d’Etat from the University of Dakar and a PhD from the University of Birmingham, United Kingdom.

The event was moderated by Dr. Youssef Mahmoud, IPI Senior Adviser.

Pakistan : élections indiennes, allégations pakistanaises, interrogations internationales

IRIS - Wed, 24/04/2019 - 16:38

« Une nouvelle agression indienne contre le Pakistan est possible entre le 16 et le 20 avril. D’après les renseignements fiables en notre possession, l’Inde planifierait un nouvel incident de type Pulwama (voir détail paragraphe suivant) pour accroître la pression diplomatique sur le Pakistan et justifier une action militaire contre notre pays (…). Après consultation avec le Premier ministre Imran Khan, nous avons décidé de partager immédiatement cette information avec le peuple pakistanais ainsi qu’avec la communauté internationale. Le Pakistan a informé les cinq États membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies des velléités de l’Inde de perturber la paix (…)[1] ».

Quelle mouche a donc bien pu piquer dimanche 7 avril le chef de la diplomatie pakistanaise, S.M. Qureshi, alors en déplacement à Multan (province du Punjab), pour aborder avec une telle virulence et aussi abruptement, un sujet d’une telle gravité ? Serait-ce l’imminence du scrutin parlementaire chez le voisin indien (étiré du 11 avril au 19 mai) et la tentation d’en altérer d’une manière ou l’autre le cours ? S’agirait-il d’une « célébration par anticipation », avec un mois d’avance sur le calendrier, du 20e anniversaire du dernier conflit indo-pakistanais (« crise de Kargil[2] ») ? Sont-ce là « simplement » les ondes de choc printanières des récents incidents hivernaux entre ces deux pierres de touche du sous-continent ? Pour rappel, le 14 février 2019, un attentat suicide revendiqué par le groupe terroriste pakistanais Jaish-e-Mohamed (JeM) perpétré au Jammu-et-Cachemire indien (région de Pulwama ; 40 km au sud de Srinagar) coûtait la vie à une cinquantaine de personnels de sécurité indiens (Central Reserve Police Force), dans ce qui constituait l’attentat de plus meurtrier des trois dernières décennies à frapper le Cachemire. Une douzaine de jours plus tard, l’Inde et le Pakistan menaient des frappes contre des cibles se trouvant sur leur territoire respectif et engageaient brièvement leurs chasseurs dans des combats aériens ; une première depuis 1971 et la 3e guerre indo-pakistanaise[3].

Quelle que soit l’inspiration (douteuse et bien mal avisée) du ministre pakistanais des Affaires étrangères, cette saillie dangereuse ne pouvait demeurer sans réponse de la part de New Delhi qui, par la voix du porte-parole du ministère des Affaires extérieures, apporta dès le 7 avril à ces propos étonnants la réponse cinglante suivante :

« L’Inde rejette la déclaration irresponsable et absurde du ministre des Affaires étrangères du Pakistan, dont l’objectif est clairement de susciter l’hystérie guerrière dans la région. Cette ruse publique semble être un appel aux terroristes pakistanais à commettre un attentat en Inde. Il a été clairement indiqué au Pakistan qu’il ne peut se dégager de sa responsabilité en cas d’attentat terroriste transfrontalier en Inde (…). L’Inde se réserve le droit de réagir fermement et résolument à toute attaque terroriste transfrontière ».

Une dizaine de jours après ces échanges tendus, on demeure encore perplexe sur l’opportunité, la finalité et la valeur ajoutée d’une telle « prophétie ». Depuis fin février, n’observait-on pas jusqu’alors une certaine décrispation entre Islamabad et New Delhi ? Par ailleurs, le jour même où S.M. Qureshi proférait ces allégations (non documentées ou précisées), la République islamique du Pakistan ne libérait-elle pas, en guise de « bonne volonté », une centaine de prisonniers indiens (des marins pour la plupart « égarés » dans les eaux pakistanaises) embastillés[4] dans ses geôles ?

Au Pakistan même, l’opposition politique s’est également autosaisie de ce sujet contentieux, la porte-parole du Pakistan people party (PPP) estimant qu’il s’agissait là « d’une tentative visant à détourner l’attention de la population d’autres questions importantes et de l’incapacité du gouvernement à résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté[5] ». Dans une veine proche, un autre cadre en vue de ce parti considère que « le gouvernement PTI[6] est le seul responsable de l’état actuel de l’économie et de la flambée des prix dans le pays, ce qui pourrait expliquer qu’il affirme être en possession de preuves crédibles d’une attaque imminente de l’Inde[7] (pour détourner l’attention des citoyens) ».

Loin de prétendre connaître la feuille de route pakistanaise des décideurs politiques indiens – à l’avant-veille d’un scrutin mobilisant du 11 avril au 19 mai, en sept dates et rendez-vous distincts, quelque 900 millions d’électeurs, cinq millions de fonctionnaires et de personnels de sécurité, nécessitant l’installation d’un million de bureaux de vote et une logistique électorale inouïe – on voit cependant assez mal les autorités indiennes se lancer dans une entreprise aussi risquée que hasardeuse. Pour quel gain ? Placer au printemps 2019 l’Asie méridionale, ses deux milliards d’individus, ses deux composantes nucléaires, au bord d’un nouveau chaos ?

Il y a précisément 20 ans, au printemps 1999, l’Union indienne se mobilisait pour convier un semestre plus tard (septembre) sa population aux urnes afin de renouveler sa chambre basse (Lok Sabha) ; la préparation de ce rendez-vous électoral quinquennal ne se fit pas précisément dans la sérénité la plus aboutie. En amont de ces élections, durant un long trimestre[8], les troupes indiennes et pakistanaises s’affrontèrent sur les hauteurs du Cachemire – opération Vijay (Victoire) pour l’Indian army[9] – dans la région de Kargil (200 km au nord-est de Srinagar), après que des troupes pakistanaises et autres combattants infiltrés ont investi durant l’hiver une kyrielle de postes militaires d’altitude indiens situés sur la Line of control[10].

« Facilitée » alors par les États-Unis, la sortie de crise coûta peu après son poste au Premier ministre pakistanais civil d’alors (N. Sharif), alors que le chef des armées pakistanaises, le général P. Musharraf (investi un an plus tôt par N. Sharif…), perpétrait en octobre 1999 le 3e coup d’État militaire[11] de l’histoire agitée de ce pays, conservant le pouvoir jusqu’à sa démission une décennie plus tard (été 2008). Deux décennies après ces événements regrettables, en Asie du Sud et ailleurs, il est assurément peu de monde à plébisciter un scénario similaire.

En ce vendredi 19 avril 2019, l’événement grave suggéré brutalement une douzaine de jours plus tôt par le chef de la diplomatie pakistanaise ne s’est fort heureusement pas matérialisé ; sans surprendre qui que ce soit, en vérité.

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[1] ‘’India preparing for another attack: Qureshi’’, quotidien The News (Pakistan), 7 avril 2019.

[2] Étiré au printemps-été 1999 (entre mai et début juillet) sur les hauteurs du Cachemire (région de Kargil). La 4e guerre indo-pakistanaise depuis l’indépendance des deux pays à l’été 1948.

[3] De courte durée (3 au 16 décembre 1971) ; un million d’hommes engagés (une douzaine de milliers de victimes) ; des hostilités qui débouchèrent notamment sur l’indépendance de la province orientale du Pakistan se muant alors en République populaire du Bangladesh.

[4] ‘’100 Indian fishermen released from Pakistan jail as goodwill gesture’’, India Today, 8 avril 2019.

[5] ‘’PPP terms Qureshi’s statement an attempt to divert people’s attention’’, Dawn, 8 avril 2019.

[6] Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) ou Mouvement du Pakistan pour la justice, au pouvoir depuis août 2018.

[7] ‘’Qureshi’s India attack talk draws skepticism’’, Business Recorder, 9 avril 2019.

[8] Du 3 mai au 26 juillet 1999.

[9] Laquelle mobilisa pour l’occasion 200 000 hommes…

[10] La frontière de facto séparant sur 720 km de long les parties du Cachemire administrées par l’Inde (État du Jammu-et-Cachemire) et le Pakistan.

[11] Après les précédents de 1958-1971 et 1977-1988.

Un nouveau traité transatlantique avec les Etats-Unis ?

Institut Montaigne - Wed, 24/04/2019 - 15:45

Le 15 avril 2019, le Conseil européen a approuvé la réouverture des négociations avec les États-Unis pour un traité transatlantique. Seule la France a voté contre, considérant qu’elle ne peut négocier avec un pays qui ne respecte pas l’Accord de Paris sur le climat. Comment ce vote peut-il nous éclairer sur la politique commerciale de l’Union européenne ? Quelles différences y a-t-il entre ce nouveau traité et le partenariat transatlantique de commerce et d'…

Venezuelas flygtningekrise vokser

DIIS - Wed, 24/04/2019 - 13:51
De mange immigranter fra Venezuela udgør en stadig større hovedpine for resten af Latinamerika, skriver seniorforsker Ninna Nyberg Sørensen i Jyllands-Posten

Loi Helms-Burton contre Cuba : l’extraterritorialité du droit américain

IRIS - Wed, 24/04/2019 - 12:16

Dans une interview publiée le 9 avril 2019, des journalistes de l’agence Reuters interrogeaient deux très hauts fonctionnaires de l’administration Trump sur la stratégie du président américain à l’égard de Cuba et du Venezuela[1]. À la question des journalistes s’interrogeant sur l’efficacité de la politique mise en œuvre à l’égard de ces deux pays, la réponse des deux hauts fonctionnaires fut sans ambigüité : « Il faut prendre au sérieux nos déclarations concernant Cuba et le Venezuela. Certains pensent, ou espèrent peut-être que le président Trump bluffe et que nous n’avons pas de stratégie. Nous avons une stratégie d’ensemble. Il s’agit de notre arrière-cour, c’est très sérieux ». Une affirmation confirmée depuis, le 17 avril, par le secrétaire d’État Mike Pompeo. L’administration américaine pourra dès la date du 2 mai, en application du titre III de la loi Helms-Burton, engager des poursuites judiciaires contre les sociétés étrangères, notamment françaises, présentes à Cuba. La loi Helms-Burton, de portée extraterritoriale, a été promulguée en 1996 sous la présidence de Bill Clinton. Son titre III permet, notamment aux exilés cubains, de poursuivre devant les tribunaux fédéraux américains les entreprises soupçonnées de « trafiquer » (trafficking en anglais) avec des biens ayant appartenu à des ressortissants américains (ou à des exilés cubains ayant acquis depuis la nationalité américaine). Il s’agit des biens nationalisés par le régime de Fidel Castro après la révolution de 1959 dans l’île des Caraïbes. De nombreuses sociétés européennes ont investi à Cuba, certaines d’entre elles pourraient être contraintes de quitter l’île sous peine de se voir sanctionnées aux États-Unis. Ledit « trafic » comprend les investissements dans des biens nationalisés, la détention d’un intérêt légal sur ces biens ou la réalisation d’affaires directes avec ces biens, la gestion ou la location de ces biens. Le texte définit comme « faisant du trafic » quiconque participe à une activité commerciale dans laquelle il utilise un bien nationalisé ou en tire un profit quelconque.

La loi Helms-Burton (ainsi nommée du nom de ses auteurs, le sénateur républicain Jesse Helms et le représentant démocrate Dan Burton) est une loi fédérale américaine dont le titre Cuban Liberty and Democratic Solidarity (Libertad) indique la finalité politique explicite : imposer à Cuba, grâce aux sanctions, un gouvernement qui ne comprenne ni Fidel Castro ni son frère Raúl. Cette loi est parfois surnommée « Bacardi Bill » par des juristes, car elle a été rédigée par les avocats de Bacardi, une entreprise productrice de rhum exilée aux États-Unis après avoir été nationalisée. Bacardi mène une guerre sans merci contre son rival, le groupe français Pernod Ricard. Alors que le rhum Havana Club -propriété d’une co-entreprise détenue par l’État cubain et Pernod Ricard – est fabriqué à Cuba, le rhum Bacardi est fabriqué à Porto Rico. Depuis 1996, le titre III de la loi avait été suspendu par tous les présidents américains, y compris par Trump, grâce à une disposition spécifique (« waiver ») suite à un mémorandum d’entente entre les États-Unis et l’Union européenne (UE). Sa réactivation a plusieurs objectifs : empêcher la « concurrence déloyale » des investissements directs d’entreprises  étrangères à Cuba, alors que les entreprises américaines ne peuvent pas y investir du fait de l’embargo, imposer l’extraterritorialité du droit américain sur le plan international (comme en Iran), asphyxier économiquement l’île pour renverser le régime castriste alors que La Havane connaît des difficultés économiques, satisfaire enfin aux exigences des exilés cubano-américains installés en Floride, un État clé pour l’élection présidentielle américaine de 2020.

La réactivation du titre III a suscité de nombreuses réactions en particulier de la part de l’UE. Cette dernière a jugé « regrettable », mercredi 17 avril, la décision de Washington de permettre, à partir du 2 mai, des actions en justice contre les entreprises étrangères espagnoles et françaises notamment, présentes à Cuba. Les vingt-Huit menacent Washington de représailles en cas de sanctions contre les investissements européens. « La décision des États-Unis (…) aura un impact important sur les opérateurs économiques de l’UE à Cuba (…) et ne peut que mener à une spirale inutile de poursuites judiciaires », ont déclaré la commissaire européenne au Commerce, Cecilia Malmström, et la chef de la diplomatie de l’UE, Federica Mogherini. « L’Union européenne sera contrainte d’utiliser tous les moyens à sa disposition » pour protéger ses intérêts, avaient-elles averti auparavant dans un courrier en date du 10 avril, adressé au secrétaire d’État américain, Mike Pompeo. Parmi ces moyens, le recours à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est envisagé, les sanctions américaines étant contraires à son règlement. La saisine de l’organe de règlement des différends (ORD) de l’OMC permettrait de recourir à des arbitrages internationaux sur un certain nombre de lois américaines. Même si, comme le souligne un diplomate, « ils n’en ont cure ».

Mais pour certains observateurs, combattre l’extraterritorialité du droit américain par des sanctions permettant en miroir la poursuite des filiales nord-américaines en Europe ne sera pas suffisant. Les sanctions américaines ont un effet extrêmement dissuasif dans la mesure où pas une seule entreprise ne peut se passer du marché américain. Entre un (petit) marché cubain potentiel et l’immense marché américain, le choix est vite fait. Si vous ne coopérez pas, c’est « no deal ». La loi Helms-Burton codifie l’interdiction d’investir. Le droit américain est utilisé pour sanctuariser des marchés.

En octobre 2016, Pierre Lellouche et Karine Berger avaient présenté un rapport bipartisan devant la commission des Finances et la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale sur l’impact extraterritorial du droit américain. Les conclusions de leur mission d’information montraient comment l’administration américaine est dans une logique d’utilisation du droit pour défendre les intérêts économiques américains et éliminer les concurrents. La mission préconisait d’instaurer un mécanisme de blocage à l’échelle européenne afin de faire face à l’offensive américaine. Pour le député François-Michel Lambert, président du groupe d’amitié France Cuba, Trump a déclenché « la plus grande guerre économique contre l’Europe en utilisant Cuba comme prétexte ».

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[1] Entretien donné dans le programme « Economic Eve On Cuba ». Disponible sur le site https://www.cubatrade.org/

Spaniens innere Blockaden

SWP - Wed, 24/04/2019 - 00:00

Am 28. April 2019 finden in Spanien vorgezogene Parlamentswahlen statt. Sie sind Ergebnis von drei Blockaden, mit denen das Land seit mehr als zehn Jahren konfron­tiert ist und die es unmöglich machen, stabile Regierungen zu bilden. Als Blockaden wirken eine politische Polarisierung, die zu einem Lagerdenken geführt hat, das keine übergreifenden Koalitionen zulässt; die Auswirkungen der Katalonien-Krise, die diese politischen Lager weiter verfestigt, und die innere Konfrontation als Folge des Migra­tionsdrucks aus Afrika, der massive innenpolitische Verwerfungen verursacht hat. Nach bisherigen Umfragen ist nicht zu erwarten, dass das Wählervotum dazu beitragen wird, die innere Spaltung zu überwinden und klare Mehrheitsverhältnisse zu schaf­fen. Den Regionalparteien könnte erneut eine Schlüsselrolle zufallen, womit Einzel­interessen wieder die Oberhand behielten. Als Folge würde die (nach einem möglichen Brexit) viertgrößte Volkswirtschaft der Europäischen Union (EU) auch in der kom­men­den Legislaturperiode durch innere Konflikte in ihrer Handlungsfähigkeit ein­geschränkt sein. Außerdem würde das Vorhaben, im europäischen Konzert eine grö­ßere Gestaltungsrolle zu spielen, an den politisch und regionalistisch geprägten Blockaden scheitern.

Der A400M – deutscher Beitrag zum Auf­bau eigener EU-Lufttransportfähigkeiten

SWP - Wed, 24/04/2019 - 00:00

Verteidigungsministerin Ursula von der Leyen sagte in ihrer Rede auf der Berliner Sicherheitskonferenz 2018, die europäische Verteidigungsunion sei im Werden und alle Initiativen dienten der Verzahnung der Streitkräfte sowie dem Aufbau gemeinsamer Fähigkeiten. Zurzeit plant das Bundesministerium der Verteidigung (BMVg) den Aufbau einer multinationalen Transporteinheit mit 13 Airbus-Flugzeugen des Typs A400M, die Deutschland gekauft hat, aber selbst nicht nutzen will. Es gibt je­doch Alternativen zum Vorschlag des BMVg: Deutschland könnte diese Maschinen der EU für Missionen oder Operationen im Rahmen der Gemeinsamen Sicherheits- und Verteidigungspolitik (GSVP) zur Verfügung stellen – dies wäre ein konkreter Schritt in Richtung einer europäischen Verteidigungsunion. Damit könnte die Bundes­republik ein Signal für weitere Vorhaben setzen, zum Beispiel für ein euro­päisches Ausbildungsprogramm.

Building Trust and the Importance of Multilateralism: Making the UN Relevant to All People

European Peace Institute / News - Tue, 23/04/2019 - 21:06

On April 23rd, IPI together with the Office of the President of the General Assembly, cohosted an interactive discussion in advance of the UN General Assembly high-level event to commemorate the International Day of Multilateralism and Diplomacy for Peace on April 24th, during which member states will discuss prevailing challenges and renew commitments to a rule-based world order and the multilateral system.

The international rule-based order is challenged on multiple fronts. The weakening of commitments to a rule-based international order is evident in a variety of contexts, as a profound mistrust permeates the system. Part of the answer to the deficit of trust lies in connecting multilateral processes to the interests, concerns, and perspectives of the people. The 73rd Session of the UN General Assembly has been grounded in the theme of making the multilateral system and the UN “relevant to all people.” This aspiration is central to the drive to increase collaborative efforts, build trust, and inspire a recommitment to multilateralism.

IPI and the Office of the PGA fostered a conversation that took stock of factors that may have contributed to the waning credibility of the multilateral system, as well as recent innovative practices to enhance its legitimacy. Participants sought to agree upon ways to lay the foundation for a more trusted, people-centered multilateralism.

The event took place at the United Nations.

Opening remarks:
H.E. Ms. María Fernanda Espinosa Garcés, President of the 73rd Session of the UN General Assembly

Speakers:
Amb. Donald Steinberg, Executive Director, Mobilizing Men as Partners for Women, Peace and Security
Dr. Cecilia Nahón, Executive Director, Model G20 Initiative, American University; and former Ambassador of Argentina to the U.S.
Prof. Sakiko Fukuda-Parr, Professor of International Affairs and Program Director, The New School
Mr. Richard Gowan, UN Director, International Crisis Group
Ms. Giovanna Kuele, Member of Steering Committee, Together First and Researcher at the Igarape Institute

Moderator:
The Honorable Kevin Rudd, 26th Prime Minister of Australia; President, Asia Society Policy Institute; and Chairman, IPI Board of Directors

Égypte : la fuite en avant autoritaire

IRIS - Tue, 23/04/2019 - 17:58

Les citoyens égyptiens ont donc été appelés, du 20 au 22 avril, à se prononcer par voie référendaire sur un texte de révision constitutionnelle. Les nouvelles dispositions de ce dernier vident de toute substance les derniers acquis de la crise révolutionnaire de 2011 en confirmant l’ordre autoritaire mis en place en Égypte depuis le coup d’État du 3 juillet 2013, qui avait alors démis Mohamed Morsi, président élu au suffrage universel. Au cœur de cette révision figurent l’extension du mandat présidentiel de quatre à six ans et la possibilité pour Abdel Fattah al-Sissi de postuler à un mandat supplémentaire, ce qui lui ouvre la possibilité de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2030. C’est aussi le renforcement de sa mainmise sur l’institution judiciaire en lui permettant de prendre la tête d’un Conseil suprême de la magistrature, de nommer les présidents des principales juridictions, dont la Haute cour constitutionnelle. L’armée se voit enfin institutionnaliser son rôle politique comme « gardienne et protectrice » de l’État, de la démocratie, de la Constitution et des « principes de la révolution ».

La vie politique en Égypte ne fait pas exception au fort tropisme autoritaire qui caractérise les régimes politiques des mondes arabes et au sein desquels les appareils de sécurité ont profondément marqué les pratiques d’exercice du pouvoir. Ainsi, l’importance de l’institution militaire n’a cessé de croître, ce qui lui a permis de se placer au centre du jeu politique et des processus de décision.

En Égypte, au cours des dernières années, on constate ainsi qu’à chaque séquence ponctuant la vie politique, l’armée détient toujours un pouvoir de décision central. Aussi, depuis le coup d’État de 2013, on assiste à une régression sans fin des droits démocratiques individuels et collectifs. Non seulement les Frères musulmans sont interdits, pourchassés et réprimés de façon systématique (on estime à plus de 40 000 le nombre de leurs militants emprisonnés), leurs avoirs saisis, mais ils sont également qualifiés d’organisation terroriste depuis le 25 décembre 2013, ce qui donne toute possibilité au pouvoir de prendre les mesures les plus arbitraires à leur encontre.

On constate aussi que ceux qui étaient parés du vocable de « révolutionnaires » et qui avaient, au nom de la défense de la laïcité, soutenu le coup d’État sont pourchassés à leur tour par l’institution militaire. Cette situation doit être appréhendée comme un retour des forces réactionnaires mêlant l’armée et nombre de tenants de l’ancien régime de Hosni Moubarak, qui apparaissent à nouveau à des postes de responsabilité. Le moins que l’on puisse constater, c’est que les espoirs qui s’étaient cristallisés au moment du départ de Hosni Moubarak ne se sont pas concrétisés.

La victoire du « oui » lors du référendum constitutionnel de janvier 2014, avec 98 % des suffrages exprimés, ne constitua pas une surprise, et permit à Abdel Fattah al-Sissi d’enfiler les habits de l’homme providentiel. En ce sens, la stratégie de l’homme fort égyptien s’avère cohérente et les résultats des deux scrutins présidentiels, de mai 2014 puis de mars 2018, avec deux fois 97 % des suffrages exprimés en sa faveur, sont de ce point de vue sans appel.

Ces élections présidentielles ont paradoxalement marqué le retour institutionnellement codifié de l’influence de l’armée en tant que centre réel du pouvoir. La présence et l’importance de l’institution militaire sont d’ailleurs singulièrement perceptibles dans l’article 234 de ladite Constitution qui stipule que le Conseil suprême des forces armées fournit son aval à la nomination ou à la révocation du ministre de la Défense au cours des deux mandats présidentiels à venir.

En outre, en plus de la reprise en main politico-sécuritaire, il est loisible de constater une offensive idéologique du pouvoir. Prétendant se disjoindre des mouvances salafistes et de celles se rattachant aux Frères musulmans, Abdel Fattah al-Sissi cherche à promouvoir un islam conservateur en relation avec les principales institutions islamiques du pays, au premier rang desquelles l’université al-Azhar. Prenant en compte le conservatisme de la société égyptienne, il privilégie une version rigoriste des pratiques religieuses, garantes à ses yeux de stabilité sociale, et n’hésite pas, par exemple, à remettre en cause de facto les programmes de contrôle des naissances. L’ordre répressif s’accompagne ainsi d’un ordre moral conservateur.

En revanche, ses multiples déclarations martiales contre le terrorisme sont peu couronnées de succès. La dégradation de la situation sécuritaire dans le Sinaï et, plus largement, les attentats terroristes en Égypte, manifestent une relative impuissance de l’appareil sécuritaire. Ainsi l’opération « Sinaï 2018 », lancée en février 2018, n’a pas obtenu les résultats escomptés malgré une forte campagne médiatique et politique à son propos. Le 9 février 2018, ce sont pourtant 60 000 hommes et 335 avions de combat qui sont mobilisés dans le Sinaï Nord et une partie du désert occidental de la péninsule pour neutraliser les groupes djihadistes, détruire leurs caches d’armes et les tunnels qui existent entre le territoire égyptien et la bande de Gaza. Les communiqués de victoire de l’état-major sont pour le moins sujets à caution et les méthodes brutales utilisées ne permettent sans nul doute pas de gagner le soutien de la population locale, qui reste pourtant un objectif essentiel de toute lutte antiterroriste.

Si la situation politique telle que succinctement analysée précédemment fait état de multiples préoccupations, on doit de même admettre qu’aucune des difficultés sociales et économiques posées à la société égyptienne, qui avaient été l’une des principales causes du processus révolutionnaire de 2011-2013, n’a été résolue. L’économie égyptienne est en effet confrontée à des blocages et des contradictions d’une telle ampleur que seules des réformes structurelles seraient susceptibles de les surmonter. La situation est d’autant plus préoccupante que les quatre apports financiers traditionnels de son économie sont en crise : les devises envoyées par les travailleurs émigrés égyptiens depuis l’Arabie Saoudite et la Libye sont en baisse sensible ; les revenus du canal de Suez fléchissent en raison de la baisse du trafic international ; les revenus tirés du tourisme ont spectaculairement diminué ; les ressources pétrolières ne permettaient plus l’autosuffisance énergétique, du moins jusqu’à la récente découverte de champs d’hydrocarbures offshore gaziers en Méditerranée orientale.

Plaie de l’Égypte depuis de nombreuses années, la dette publique ne cesse de s’accroître pour atteindre désormais 97 % du produit intérieur brut (PIB). Facteur aggravant, les dépenses publiques servent principalement à financer les effectifs hypertrophiés du secteur d’État et ne sont que marginalement utilisées pour des investissements publics. Si le doublement du canal de Suez ou la construction d’une nouvelle capitale administrative concourent à améliorer la situation macroéconomique, on peut néanmoins émettre des doutes sur leur capacité à parvenir à surmonter ce défi structurel.

En outre, l’armée semble s’investir plus avant encore dans la vie économique du pays en s’impliquant dans les infrastructures de santé, la construction de routes, de ponts, du canal, des zones urbaines nouvelles. Cette situation induit la perception d’une institution qui cherche à conforter une bourgeoisie issue de ses rangs et qui possède une vision assez claire de ses intérêts, se traduisant par la fidélité au régime du président al-Sissi ‑ à moins que cela ne soit son instrumentalisation ‑ et la méfiance à l’égard du libéralisme économique et de l’ouverture aux capitaux étrangers. Cette situation risque, à terme, d’accroître les tensions entre l’institution militaire de plus en plus insérée dans le tissu économique et des entrepreneurs privés qui considèrent qu’ils sont systématiquement désavantagés dans l’attribution des marchés publics.

Cette situation générale dégradée a contraint de recourir à des négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) qui a accepté, en juillet 2016, d’effectuer un prêt de 12 milliards de dollars états-uniens sur trois ans, tout en exigeant des mesures drastiques en contrepartie : imposition de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), baisse des subventions sur des produits de base (carburant, électricité), dévaluation de la monnaie de près de 50 %. La spirale inflationniste, de l’ordre de 30 % au moment de l’octroi du prêt, pénalise mécaniquement les catégories les plus paupérisées de la population en touchant notamment l’alimentation et les transports, deux postes qui affectent traditionnellement le budget des familles. Ainsi, le prix du ticket de métro du Caire a augmenté, en mai 2018, de 250 % pour les longs trajets alors qu’il avait déjà doublé en 2017. Ces difficultés récurrentes contribuent à entretenir l’importance d’un secteur informel que certains économistes évaluent à la proportion de 50 % du PIB. Si cette dernière donnée est probablement à manier avec précaution, elle indique néanmoins l’ampleur de la tâche pour parvenir à assainir l’économie égyptienne. Les mesures de protection sociale sont à ce stade beaucoup trop embryonnaires pour aider les catégories sociales précarisées, voire une partie des classes moyennes, à absorber ces chocs.

Le pouvoir actuel est de ce fait pris entre deux feux : d’une part, il a un besoin impératif de recourir à des prêts, donc en l’occurrence de négocier avec le FMI, mais, d’autre part, l’application d’un tel accord risque de générer un fort mécontentement, voire des conflits sociaux d’envergure. C’est la classique expression du recours aux plans d’ajustement structurel exigés par les instances financières internationales et des contradictions que cela induit pour les gouvernements en place. Pour autant, le recours au FMI s’est avéré incontournable au vu des réticences désormais manifestées par les donateurs des monarchies arabes du Golfe, principalement l’Arabie Saoudite, à continuer à signer des chèques à un pays dont elles considèrent qu’il vit au-dessus de ses moyens.

En septembre 2017, le FMI a publié un premier rapport actant un retour de la confiance dans l’économie égyptienne et une nouvelle tranche de prêts a été débloquée en décembre de la même année. Quelques indices macroéconomiques semblent en effet s’améliorer : réserves en devises étrangères remontées à 38 milliards de dollars états-uniens, réduction du déficit budgétaire, baisse de l’inflation qui retrouvait à la fin de l’année 2018 un taux situé entre 11 % et 13,5 %. Ces chiffres sont bien sûr à prendre en compte, mais ne signifient pas que l’économie égyptienne ait surmonté ses tensions, d’autant que la dette extérieure s’est considérablement creusée, atteignant environ 80 milliards de dollars états-uniens, c’est-à-dire près de 20 % du PIB. Diversification de l’économie et création d’une croissance inclusive restent des défis non résolus à ce jour. L’Égypte d’Abdel Fattah al-Sissi a cependant su redonner une forme de confiance en l’avenir de son économie, car le régime autoritaire réduit le risque-pays, et contribue à donner confiance aux créanciers et aux marchés.

Enfin, l’Égypte doit affronter un considérable défi démographique, sa population ayant doublé en moins de 40 ans. Forte aujourd’hui de quelque 95 millions d’habitants, elle pourrait compter de 140 à 170 millions d’individus en 2050. Ces difficultés s’accumulent dans un pays dont seulement 5 % à 6 % de la totalité de la superficie sont « utiles » — la vallée du Nil, au long de laquelle s’est concentré l’essentiel de la population, de l’agriculture et des industries. La question est donc de savoir comment mettre en valeur le reste du territoire, ce qui nécessite des investissements considérables ; cet objectif constitue l’un des principaux défis que les autorités doivent relever dans le court terme.

On le voit, les réformes constitutionnelles renforçant les pouvoirs du raïs ne permettront pas à l’Égypte de surmonter les défis structurels auxquels le pays est confronté. Une nouvelle vague de contestation y est ainsi potentiellement envisageable.

« Trump veut mettre à genou l’Iran »

IRIS - Tue, 23/04/2019 - 17:23

Directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), où il est spécialiste des problématiques énergétiques, Francis Perrin analyse dans une interview au Point les conséquences de la décision américaine pour l’Iran et le marché mondial.

Avec la fin des exemptions, entrons-nous dans une nouvelle phase de pression sur Téhéran ?

Il s’agit certainement d’une phase nouvelle, car huit pays bénéficiaient jusqu’à aujourd’hui d’une exemption sur les achats de pétrole iranien : cinq en Asie (Chine, Inde, Japon, Corée du Sud, Taïwan) et trois en Europe (Grèce, Italie, Turquie). Or, à partir du 2 mai, il n’y en aura plus du tout.

Les États-Unis peuvent-ils réussir à réduire à néant les exportations iraniennes de brut comme ils l’affirment ?

Ceci est loin d’être acquis, mais il y aura forcément une diminution significative des exportations iraniennes de pétrole. À mon sens, l’objectif « 0 exportation » est davantage un affichage politique. L’idée est de mettre l’Iran à genou et frapper le point clé que constitue le pétrole pour la République islamique en diminuant le plus possible ses ventes. Mais je doute que plus personne n’achète de pétrole iranien.

Quel est l’effet de cette décision sur l’économie iranienne ?

Cette nouvelle phase est très négative pour l’Iran, qui a déjà vu ses exportations baisser significativement depuis le retrait de Donald Trump de l’accord sur le nucléaire iranien et le rétablissement des sanctions extraterritoriales américaines. Le volume d’exportations est en effet passé de 2,5 millions de barils par jour à environ 1,1 million de barils par jour aujourd’hui. C’est considérable, d’autant que les ventes de pétrole représentent de 60 à 70 % des exportations iraniennes. L’impact des sanctions sur l’économie iranienne, déjà très important jusqu’ici, va donc être renforcé.

Les pays visés pourraient-ils refuser de céder aux pressions américaines ?

Sur les huit pays qui bénéficiaient d’exemptions, il y en a peu qui puissent résister aux sanctions extraterritoriales américaines. Taïwan, le Japon et la Corée du Sud sont des alliés des États-Unis et on voit mal ces pays dire «  non  » à Washington. Il en va de même de la Grèce et de l’Italie. Pour ce qui est de la Turquie (qui a annoncé qu’elle continuerait à commercer avec Téhéran, NDLR), le volume de pétrole qu’elle achète à l’Iran n’est pas significatif. Il n’y a donc que la Chine et l’Inde qui, en tant que puissances, puissent braver les injonctions des États-Unis, notamment Pékin. La Chine est à mon sens un point clé.

La Chine, grand importateur de pétrole iranien, pourrait-elle ne pas se soumettre à la décision américaine ?

Du point de vue chinois, l’Iran peut être considéré comme une carte dans la partie de poker entamée avec les États-Unis. Il existe des intérêts énormes entre les deux pays, notamment sur le plan commercial, car Washington taxe 250 milliards de dollars d’exportations chinoises vers les États-Unis, ce qui est préoccupant pour Pékin. De la même manière, les entreprises chinoises sont très présentes aux États-Unis. Par conséquent, si la Chine peut se permettre de dire « non » aux États-Unis sur le pétrole iranien, elle doit tout de même tenir compte des menaces de sanctions américaines.

L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont indiqué leur souhait de compenser la baisse du pétrole iranien sur le marché. Est-ce réaliste ?

Cette annonce était attendue et c’est tout à fait logique. Riyad et Abu Dhabi partagent avec Washington l’objectif stratégique d’affaiblir l’Iran, ce qui passe par des sanctions contre son pétrole. Ces deux pays ne peuvent donc qu’apprécier ce que réalise Donald Trump. Au contraire, ils avaient très peu goûté au rapprochement qu’avait entamé Barack Obama avec l’Iran, et qui s’était concrétisé par la signature de l’accord sur le nucléaire iranien. Aujourd’hui, Donald Trump fait beaucoup pour plaire aux Saoudiens, ce qui mérite de leur part un renvoi d’ascenseur. Par ailleurs, Riyad et Abu Dhabi disposent de suffisamment de capacités pétrolières non utilisées pour introduire d’importants volumes de pétrole sur le marché. Il y a donc à la fois une volonté d’aider les États-Unis, et les capacités de le faire.

On assiste à une augmentation du cours du pétrole. Risque-t-on une flambée des prix ?

Le cours du baril de brent a augmenté de près de 3 %, pour atteindre 74 dollars, ce qui était inévitable. Mais il y a clairement une volonté de Washington de limiter les dégâts. L’objectif est de convaincre le marché que les prix ne vont pas flamber. Pour ce faire, les États-Unis ont indiqué qu’ils allaient augmenter leur production, ce qu’ils font par ailleurs depuis dix ans avec leurs énergies non conventionnelles (pétrole de schiste). Là-dessus, Donald Trump sait qu’il bénéficie du soutien des industriels américains. Washington a également souligné qu’il bénéficiait de l’accord de l’Arabie saoudite, et des Émirats arabes unis pour utiliser leurs capacités de production non utilisées. Les pétroles américain et saoudien sont donc les deux joyaux de la couronne pour que les prix du pétrole ne flambent pas avec la chute du pétrole iranien.

La France face à ses défis

IRIS - Tue, 23/04/2019 - 16:37

Xavier Pasco, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), répond à nos questions à l’occasion de sa participation aux Internationales de Dijon, le 6 avril 2019 :
– La France est-elle encore en mesure de peser sur la scène internationale ? À quels défis doit-elle répondre pour continuer à peser ?
– Quelles sont les grandes puissances spatiales aujourd’hui ? Se dirige-t-on vers une guerre de l’espace ?
– Comment la France et l’Europe se positionnent-elles sur ces enjeux ?

Inside the Russian digital domain

DIIS - Tue, 23/04/2019 - 12:55
Plug in, plug out

Le "capitalisme de surveillance" n’est pas une fatalité

Institut Montaigne - Tue, 23/04/2019 - 12:15

Il y a six mois, Shoshana Zuboff publiait le livre The Age of Surveillance Capitalism : the Fight For a Human Future at the New Frontier of Power alors que le monde numérique subissait depuis quelques temps des critiques virulentes quant à l’utilisation des données personnelles par ses acteurs les plus connus. Entre…

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