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Diplomacy & Defense Think Tank News

La croissance élitiste : proposition d’un nouvel indice sur les inégalités

IRIS - Tue, 08/12/2020 - 21:00

La croissance élitiste[1] est un phénomène caractérisé par la capture des richesses par une minorité dominante. Une réalité croissante dans le monde qui provoque des fractures sociales et des soulèvements multiples : augmentation du prix du pain au Soudan, ras-le-bol de la classe moyenne en France symbolisé par les gilets jaunes, mouvement End Special Anti-Robbery Squad au Nigéria. Le phénomène de croissance élitiste est désormais un facteur d’exacerbation de la violence et de reconfiguration de la géographie de la colère sociale dans le monde. Des mouvements de contestation en Algérie[2] au Chili frappé par une grogne liée aux inégalités socio-économiques[3], en passant par le Liban marqué en 2019 par les manifestations violentes des écoliers et des étudiants contre les dirigeants politiques[4], le phénomène élitiste constitue un indicateur de l’ancrage des frustrations et du choc inégalitaire dans un univers où les élites développent une idéologie capitaliste centrée sur l’accumulation des richesses à tout prix.

La présente réflexion s’intéresse au triptyque « Elite-Domination-Croissance économique », faisant ressortir l’ingénierie que les élites mobilisent, dans les sociétés contemporaines, pour asseoir leur domination et conserver leurs privilèges. La démarche mise en perspective dans cette étude vise à comprendre comment les élites mettent en place une batterie de techniques repérables, visant à orienter la croissance économique dans une direction qui leur permette d’asseoir leur domination et position de rente afin de capturer les fruits de la croissance. Sous cet angle, la croissance élitiste peut-être définie comme « l’ensemble des combinaisons de comportements économiques, politiques et socioculturels qui génèrent une richesse dont la répartition renforce les inégalités et les positions de rente de l’élite dominante »[5].

Un modèle de croissance générateur des fractures sociales

Pour mieux comprendre les effets pervers de la croissance élitiste, il est pertinent de mettre en perspective le lien causal qui existe entre le développement du capitalisme et les inégalités croissantes. En effet, si le capitalisme a contribué à réduire les inégalités entre les grandes régions du monde comme le soulignent certains experts, ce dernier se trouve de nos jours dans une situation de crise avec des conséquences sociales inqualifiables. La décennie 1980 coïncide particulièrement non seulement avec le virage libéral que prennent certains pays anglo-saxons, mais aussi l’accélération structurelle du processus de mondialisation. Environ 1% des plus riches ont profité deux fois plus de la croissance des revenus que les 50% des plus pauvres [6]comme le confirme le rapport sur les inégalités mondiales 2018. En Europe, la part du revenu national perçue par les 10% les plus riches est passée de 32% en 1980 à 37% en 2016. Aux États-Unis, au cours de la même période, cette part est passée de 35 à 47% et en Chine de 28 à 41%. En termes de possession du patrimoine, la répartition est encore plus frappante, les plus pauvres ne possédant qu’environ 5% du patrimoine total, y compris dans les sociétés plus égalitaires du type des pays nordiques[7].

En plus des inégalités de patrimoine et fiscales qu’il entretient, le capitalisme surexploite les ressources naturelles avec pour corollaire les changements climatiques. En réalité, d’après Global Footprint Network (GFN), le système économique capitaliste « utilise actuellement les ressources écologiques 1,75 fois plus vite que les capacités de régénération des écosystèmes»[8]. Cela a des conséquences négatives sur l’empreinte écologique qui correspond à la surface terrestre disponible pour la production des biens et services consommables et pour l’absorption des déchets que l’humanité produit.

Un phénomène amplifié par les conséquences économiques et sociales du Covid-19

Selon la Banque mondiale, le Covid-19 pourrait entraîner 150 millions de personnes supplémentaires dans l’extrême pauvreté d’ici 2021[9]. Dans les pays émergents et les pays en développement, cette crise sanitaire risque de remettre en cause certains progrès et accélérer le creusement des inégalités entre les riches et les pauvres. Pour mesurer la profondeur du phénomène de croissance élitiste dans un contexte donné, la présente réflexion propose l’élaboration de l’indice de croissance élitiste (ICE), indice composite centré sur trois principales dimensions (économiques, social et politique) adossées sur quatre composantes à savoir la pauvreté et les inégalités, le partage équitable de la richesse créée, l’accès aux opportunités économiques et à l’inclusion sociale, l’état de droit et enfin, la redevabilité et la corruption. Chacune des composantes et dimensions englobe des aspects pertinents de la croissance susceptibles de la rendre inclusive et partagée.

Les indicateurs permettant de mesurer les principales composantes sont notamment l’indice de Gini, l’indice de développement humain (IDH), le taux de chômage, la proportion des impôts, la part des salaires et revenus du travail dans le PIB, la part des ressources affectées à l’éducation et le taux d’achèvement du cycle éducatif primaire (pour l’inclusion sociale et les opportunités économiques), le contrôle de la redevabilité, de la corruption et de l’état de droit.

Dans le présent article, elles ont été prises en considération pour illustrer le fonctionnement de l’ICE. À cet effet, la Chine, le Pakistan, le Sénégal et la Norvège ont servi d’échantillon.

En nous projetant sur la période 2010 à 2018 et en mobilisant onze indicateurs, la normalisation a été faite pour que chaque indicateur ait une valeur comprise entre 0 et 1 avec 0 comme la pire des situations et 1 la meilleure. Ainsi, les valeurs de l’indice de croissance élitiste vont varier entre 0 et 1. Plus la valeur calculée de l’indice est proche de 0, plus la richesse produite est capturée par l’élite. En lisant les sous-indices, il en ressort qu’une petite frange de la population a accès aux moyens de production et aux services de base, que les travailleurs perçoivent juste une faible proportion de la richesse créée en termes de salaires et autres rémunérations. Aussi constate-t-on que les plus riches payent peu d’impôts directs, que la justice n’est pas équitable et que la corruption n’est pas suffisamment combattue. En revanche, plus les valeurs calculées se rapprochent de 1, plus la société est équitable et la richesse créée distribuée selon plus de justice sociale. L’analyse des données montre des variations significatives entre 2010 et 2018 dont 1 point pour le Pakistan et la Norvège, 5 points pour le Sénégal et 7 points pour la Chine.

Pour les deux pays affichant les bonnes performances, il ressort globalement que l’amélioration du système de gouvernance contribue à l’amélioration de l’indice, suivi des efforts en matière de réduction de la pauvreté et des inégalités via une redistribution plus équitable de la richesse créée.

Les perspectives liées aux impacts de la croissance élitiste

En termes de perspectives, cet indice pourrait être calculé pour l’ensemble des pays du monde selon la disponibilité des données afin de faciliter les comparaisons avec d’autres indicateurs comme l’IDH dans le but de renforcer sa robustesse. De même, d’autres dimensions importantes comme la gestion des ressources naturelles et les éléments environnementaux pourraient être intégrés à l’indice pour renforcer sa transversalité. En effet, l’extraction de pétrole, de gaz et de minerais ou l’exploitation des ressources forestières est l’une des entreprises les plus politiquement, socialement et économiquement complexes du développement. Elle permet d’assouvir en grande partie la demande d’énergie et de matières premières. Elle produit les intrants nécessaires à la fabrication de presque toute production industrielle, mais elle contribue à l’un des défis les plus fondamentaux de l’histoire humaine : le changement climatique qui affectera encore davantage les plus vulnérables[10] (HDR, 2019).

Avec l’introduction en 1990 de l’indice du développement humain (IDH) du PNUD, pionnier dans le domaine, la mesure des inégalités a connu une réelle avancée avec une définition plus large du bien-être humain et la mise en place d’une mesure composite qui, en plus de la variable traditionnelle qu’est le revenu, intègre l’espérance de vie et l’éducation. L’introduction de l’ICE avec la prise en compte des autres dimensions comme l’accès aux opportunités économiques et à l’inclusion sociale, l’état de droit, la redevabilité et la corruption ainsi que la dimension environnementale permet de franchir un nouveau cap pour une compréhension plus fine et exhaustive des inégalités. En somme, l’ICE est incontestablement un indicateur transdisciplinaire (sociale, économie, politique), trans géographique et trans idéologique.

—————————-

[1] Jean-Luc Stalon est l’auteur de l’Indice de croissance élitiste (ICE)

[2] Cf. Olivier BERGER, « Mouvement de contestation en Algérie: un an après, le Hirak résiste toujours », La Voix du Nord, du 21 janvier 2020, consulté le 16/10/2020.

[3] Cf. « La contestation continue au Chili, trois mois après le début du mouvement », Euronews, du 18 janvier 2020, consulté le 14/09/2020.

[4] Cf. « Au Liban, le mouvement de contestation entre dans sa quatrième semaine », Le Monde, du 07 novembre 2019, disponible in, consulté le 16/10/2020.

[5] Cf. Jean-Luc STALON, « La croissance élitiste », in La tribune Afrique, consulté le 08 janvier 2020.

[6] Cf. Rapport du World Wealth and Income Database, 2017.

[7] Thomas Piketty, « La planète est traversée par de multiples fractures inégalitaires, que la pandémie va encore aggraver », Le Monde, 14 novembre 2020.

[8] Cf. « L’humanité a déjà épuisé les ressources de la planète pour l’année », Radio Canada, du 31 juillet 2019, disponible, consulté le 02/11/2020.

[9]Communiqué de presse de la Banque mondiale du 7 octobre 2020.

[10]  UNDP Human Development Report 2019.

J’ai lu… On a tous un ami noir, de François Gemenne

IRIS - Tue, 08/12/2020 - 19:45

Dans son dernier ouvrage « On a tous un ami noir » – paru chez Fayard en septembre 2020 – François Gemenne rend un hommage à Nadine Morano et s’attache à déconstruire les idées reçues sur les questions migratoires. Un ouvrage nécessaire et éclairant qu’analyse Pascal Boniface dans cette vidéo.

Les mémoires de Barack Obama (2/5) : un patriotisme lucide donc critique

IRIS - Tue, 08/12/2020 - 17:06

Dans cette série de cinq articles, Pascal Boniface aborde au fil de l’eau les mémoires de Barack Obama, « Une terre promise », parues aux éditions Fayard le 17 novembre 2020.

Barack Obama est profondément patriote. Il croit en l’Amérique, il croit dans ses vertus et dans le caractère pionnier et fondateur de cette nation qui donne sa chance à tout le monde. Son patriotisme a été remis en cause parce qu’il est métis et que pour certains, voir un métis, un noir à la Maison-Blanche est inadmissible. Les mêmes n’ont donc cessé de remettre en cause le fait même qu’il soit né aux États-Unis et qu’il ait pu être élu – si on ne nait pas aux États-Unis, on ne peut être élu à la fonction suprême. Donald Trump avait d’ailleurs été l’un des premiers à inventer le mythe autour du lieu de naissance de Barack Obama.

Son opposition à la guerre d’Irak était également présentée par certains comme un manque de patriotisme. Il était accusé de ne pas être assez dur avec les régimes « ennemis des Américains ». Or, en constatant la catastrophe qu’a été la guerre d’Irak pour les États-Unis, c’est plutôt Obama qui avait raison. Être patriote ne signifie pas toujours suivre la ligne majoritaire et le courage en politique appelle parfois à aller à contre-courant. Et cela peut être au bénéfice des États-Unis : qui peut contester le fait que les États-Unis ont été bien plus populaires sous Obama que sous Bush ? Il est clair que le patriotisme de Barack Obama ne peut être remis en cause.

Il évoque également dans ses mémoires, dans de longs passages, ses visites aux soldats, les lettres que les soldats blessés ou mutilés lui envoyaient et les problèmes de conscience que lui posait à chaque fois l’idée d’avoir envoyé des jeunes Américains dans la force de l’âge aller se faire tuer ou mutiler dans une guerre inutile.

C’est justement parce qu’Obama est un vrai patriote américain qu’il peut être aussi critique lorsque son pays s’écarte des règles qu’il a lui-même fondées, des principes qu’il a lui-même proclamés. Dès la préface du livre, il pose explicitement la question : « Nous soucions-nous de faire coïncider la réalité de l’Amérique avec ses idéaux ? Si tel est le cas, croyons-nous vraiment que nos principes – autodétermination, libertés individuelles, égalité des chances, égalité devant la loi – s’appliquent à tout à chacun ? Ou tenons-nous en pratique si ce n’est en théorie à préserver ces grandes idées à quelques privilégiés ? »

Il poursuit « Le monde observe donc l’Amérique la seule grande puissance de l’histoire constituée de personnes venues des quatre coins de la planète, comprenant toutes les races, religions et pratiques culturelles pour voir si notre expérience en matière de démocratie peut fonctionner, pour voir si nous pouvons faire ce qu’aucune autre nation n’a jamais fait, pour voir si nous pouvons nous hisser à la hauteur de notre conviction. »

Bien sûr, cela n’a pas toujours été le cas : Obama rappelle par exemple comment les pays africains notamment, auquel les États-Unis et le FMI ont donné des leçons de bonne gestion, desquels ils ont exigé une réduction des dépenses publiques, ont pu porter un regard plus négatif sur l’Amérique après le grand crash économique de 2008-2009, symbole de la folie de la bourse américaine, des Subprimes, de la gourmandise de Wall Street, qui ont jeté non seulement des millions d’Américains, mais également des dizaines de millions de personnes dans le monde dans la misère.

Il critique l’état d’esprit à Washington de l’ère Bush « l’état d’esprit qui voyait des menaces à tous les coins des rues tirait une fierté perverse de son unilatéralisme et considérait l’action militaire comme une manière presque ordinaire de régler les situations géopolitiques. » Revenant sur la guerre froide, il écrit « Mais hélas, nous avons pris des aspirations nationalistes pour des complots communistes, confondu intérêts commerciaux et sécurité nationale, sabordé des gouvernements élus démocratiquement et pris le parti d’autocrates chaque fois que nous y serions à notre avantage ». Il ne faut pas oublier qu’Obama a vécu en Indonésie où un coup d’État au nom de la lutte contre le communisme a fait des centaines de milliers de morts. Il condamne bien sûr les multiples ingérences américaines dans les affaires des autres pays en écrivant « nous nous mêlions des affaires des autres pays avec des résultats parfois catastrophiques. Nos actes ont souvent été en contradiction avec les idéaux de démocratie et d’autodétermination dont nous nous revendiquions. »

Obama est animé d’un patriotisme conséquent : il a appris que s’il voulait porter haut et loin les couleurs de son pays, il fallait également tenir compte les aspirations des autres peuples. Comment expliquer cela ? Il le dit lui-même : « Exister, être entendu, avoir une identité propre, reconnue et jugée digne d’intérêt. Il me semblait que c’était un désir universel aussi fort chez les nations et les peuples que chez les individus. Si je comprenais mieux cette vérité élémentaire que certains prédécesseurs, c’était peut-être parce que j’avais passé une grande partie de mon enfance à l’étranger et que j’avais de la famille dans des endroits longtemps considérés comme arriérés et sous-développés ou que, étant afro-américain, je savais ce que cela signifiait d’être partiellement invisible dans son propre pays. »

Dans un pays comme les États-Unis – mais dans d’autres également – où très souvent les principes affirmés sont éloignés de la pratique suivie dans la politique réelle, ces paroles d’Obama sonnent haut et fort, et témoignent qu’être patriote, vouloir défendre l’intérêt national, ce n’est pas forcément vouloir écraser les autres, pas seulement vouloir ne jamais prendre en considération les intérêts et les aspirations des autres nations. C’est aussi en les respectant que l’on développe le mieux l’international de son propre pays.

Glyphosate : un échec « collectif » pour Macron

Fondapol / Général - Tue, 08/12/2020 - 16:27

Emmanuel Macron admet ne pas avoir « réussi » une sortie du glyphosate en trois ans en trois ans. Si les délais changent, l’objectif ne change pas. Pour accélérer la transition, un crédit d’impôt est envisagé dans le cadre du projet de Loi de finance (PLF) pour 2021. Un amendement en ce sens a été adopté le […]

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Globale Impfstoffverteilung: Zu kleiner Kuchen, ungleiche Stücke

SWP - Tue, 08/12/2020 - 16:00

Candida Splett: Reiche Staaten sorgen über Abnahmegarantien und Vorkaufsrechte dafür, dass ihre Bevölkerungen zuerst geimpft werden. Damit ist ein großer Teil der absehbar vorhandenen Impfdosen bereits verteilt. Der selbst erhobene Anspruch, Impfstoffe global fair zu verteilen, läuft ins Leere. Wie erklären Sie sich das?

Maike Voss: Staaten müssen unterschiedliche Interessen balancieren. Der Schutz der eigenen Bevölkerung steht dabei an erster Stelle. Deutschland will außerdem dem deutschen Unternehmen BioNTech Gewinne sichern. Und dann geht es auch um die moralisch-rechtliche Selbstverpflichtung, den Impfstoff als globales Gut zu behandeln, das für alle Menschen weltweit und unabhängig von ihrer Kaufkraft zugänglich ist. Außenpolitisch hat man sich dafür stark gemacht. Innenpolitisch aber wird das nicht mitgetragen, da geht es vor allem um die eigene Bevölkerung.

Wieso kann man nicht genug Impfstoff für alle produzieren?

Das liegt daran, dass die traditionellen Verfahren in der Forschungsförderung, Produktentwicklung und im Patentsystem dafür sorgen, dass nur die Unternehmen, die den Impfstoff entwickeln, ihn auch produzieren bzw. am Ende vermarkten dürfen. Durch dieses System werden Produktion und Vertrieb künstlich begrenzt.

Wie können Staaten hier Abhilfe schaffen?

Costa Rica hat schon frühzeitig vorgeschlagen, einen von der WHO koordinierten, freiwilligen »Covid-19 Technology Access Pool« einzurichten. Dort würden Daten zu medizinischen Behandlungen und Impfstoffen gesammelt und geistige Eigentumsrechte gebündelt. Bisher wollen sich etwas mehr als 40 Länder beteiligen, das sind allerdings Länder mit eher niedrigem Einkommen und geringen Produktionskapazitäten. Damit das Verfahren funktioniert, müssten sich Pharmaunternehmen beteiligen, die freiwillig ihre Patente in den Pool geben, und möglichst viele Staaten mit großen Produktionskapazitäten. Dann könnten Impfstoffe, Medikamente und Diagnostika kostengünstig, in großem Umfang und schnell nachproduziert werden. Das wird wohl auf diesem Weg nicht klappen. Aber auch die Welthandelsorganisation könnte Abhilfe schaffen.

Wie sähe das aus?

Südafrika und Indien schlagen dort den vorübergehenden Verzicht auf bestimmte Verpflichtungen in den TRIPS-Abkommen zum Schutz des geistigen Eigentums vor. Ziel ist es, allen Mitgliedstaaten die Möglichkeit zu geben, für den Zeitraum der Pandemie den Schutz des geistigen Eigentums für Covid-19-Impfstoffe auszusetzen und keine Patente dafür zu vergeben. So könnten Produkte nachproduziert und importiert werden, ohne Handelskonflikte zu riskieren. Jedoch muss dieser Vorstoß von einer Zweidrittelmehrheit der WTO-Staaten mitgetragen werden, die bisher nicht vorliegt. Immerhin haben einige Unternehmen signalisiert, individuell von ihrem Patentrecht zurückzutreten, damit andere Hersteller die Impfstoffe schnell nachbauen können. Die wichtigen Impfstoffhersteller in Deutschland und den USA sind aber nicht dabei.

Wie funktioniert die Impfstoffplattform COVAX zur gerechten Verteilung von Impfstoffen in der Theorie?

COVAX ist ein von der WHO, der Impfallianz Gavi und der Forschungsplattform CEPI koordinierter Verteilungsmechanismus, an dem sich momentan mehr als 180 Staaten beteiligen, womit rund 90 Prozent der Weltbevölkerung abgedeckt sind. Zunächst sollen dort alle Staaten Impfstoffe für drei Prozent, anschließend für zwanzig Prozent ihrer Bevölkerungen beziehen können.

Wird das in der Praxis funktionieren?

Nein. Viele Staaten haben sich, vor und während des Aufbaus von COVAX, schon direkt bei den Herstellern Impfstoffe gesichert und damit den Markt leergekauft. Daher sind sie an COVAX nur als Geber beteiligt, die für Länder mit niedrigen und mittleren Einkommen Impfstoffe finanzieren. Aber weder reichen die bereitgestellten Gelder aus, noch gibt es genug Impfstoffe, die COVAX kaufen könnte. Erschwerend kommt hinzu, dass diese Staaten selbst nicht über den Mechanismus beziehen und COVAX damit wenig Macht in den Preisverhandlungen mit den Herstellern hat. Insofern unterwandern die reichen Staaten COVAX, auch wenn sie zahlen – preisen aber paradoxerweise gleichzeitig die Idee des Impfstoffs als globales öffentliches Gut.

Was können Deutschland und andere reiche Staaten jetzt noch tun, damit COVAX ins Rollen kommt?

Die meisten Staaten haben ja viel mehr Impfstoffdosen reserviert, als ihre Bevölkerungen brauchen. Daher könnten sie zehn bis zwanzig Prozent davon – Frankreich hat das schon angekündigt – an COVAX abgeben. Das wird wahrscheinlich passieren, schon allein aus Gründen der Gesichtswahrung. Das ideale, aber unrealistische Szenario ist, dass Deutschland und weitere Staaten, etwa die G7, sich darauf einigen, die gesamten vorab gesicherten Impfstoffdosen an COVAX abzugeben und selbst auch darüber zu beziehen. Außenpolitisch wäre das ideal, aber innenpolitisch nicht zu verkaufen. Da ist in Deutschland schon die Erwartung geweckt worden, dass der Impfstoff im Dezember kommt. Die muss jetzt erfüllt werden.

Wie kann man diese kommunikative Diskrepanz zwischen Innen- und Außenpolitik verringern?

Wenn Deutschland einen Anteil seiner reservierten Dosen an COVAX abgibt, ist es wichtig, das gut zu kommunizieren: Es sollte betont werden, dass damit an erster Stelle Gesundheitsfachkräfte geimpft werden, wie es die WHO empfiehlt. Deutschland könnte sich außerdem dafür einsetzen, dass die humanitären Kontingente in COVAX befüllt werden, die für Menschen in Krisen- und Fluchtsituationen gedacht sind. Auch bilateral kann man für solche Kontingente sorgen. Und schließlich kann Berlin entwicklungspolitisch zur Verbesserung der Sicherheit und Logistik der Lieferketten von Impfstoffen, Medikamenten und diagnostischen Tests beitragen. Ein Impfstoff wird bald das rarste Gut auf der Welt sein. Wir werden viel über Arzneimittelkriminalität, auch über Angriffe auf Impfstoffkonvois hören. Dass man hier gegensteuern muss, wird die Mehrheit der Deutschen verstehen.

Nächste Woche erscheint die SWP-Studie »Internationale Politik unter Pandemiebedingungen: Tendenzen und Perspektiven für 2021«, die u.a. einen Beitrag von Maike Voss mit zwei Szenarien zur Impfstoffverteilung enthält.

Das Interview führte Candida Splett von der Online-Redaktion der SWP.

Economic integration into host communities in times of crisis. How to ease the impact of Covid-19 on displaced populations in low- and middle-income countries

Access to labour market plays an essential role in allowing displaced populations to sustain their livelihoods and integrate into a host community. However, evidence shows that displaced people face specific challenges in integrating into the labour market. Covid-19 further aggravates these challenges. This policy brief presents evidence on interventions to ease the impact of the Covid-19 pandemic on the livelihoods of displaced populations, in the short term during lockdowns and in the medium and longer term under remaining restrictions and changed economic structures.

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studentische Hilfskraft in der Abteilung Energie, Verkehr, Umwelt

Die Abteilung Energie, Verkehr, Umwelt sucht im Forschungsbereich „Transformation der Energiewirtschaft“ zur Mitarbeit in verschiedenen Forschungsprojekten

eine studentische Hilfskraft (w/m/div) für 10 Wochenstunden


Covid-19, deuxième round : malentendu autour de la Suède

Institut Montaigne - Tue, 08/12/2020 - 11:27

Comme nous l’évoquions au  printemps dernier, la Suède s’est positionnée à rebours du reste de l’Europe dans la gestion de la crise du Covid : aucune obligation du port du masque, aucun couvre-feu ou fermeture de restaurants ou bars… Cette stratégie a-t-elle  porté ses fruits ? Alors qu’une commission d’enquête vient d’être nommée pour identifier les succès et les erreurs de…

Palgrave Handbook of development cooperation for achieving the 2030 Agenda: contested collaboration

This open access handbook analyses the role of development cooperation in achieving the 2030 Agenda in a global context of ‘contested cooperation’. Development actors, including governments providing aid or South-South Cooperation, developing countries, and non-governmental actors (civil society, philanthropy, and businesses) constantly challenge underlying narratives and norms of development. The book explores how reconciling these differences fosters achievement of the Sustainable Development Goals.

Palgrave Handbook of development cooperation for achieving the 2030 Agenda: contested collaboration

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studentische Hilfskraft in der Abteilung Energie, Verkehr, Umwelt

Die Abteilung Energie, Verkehr, Umwelt sucht im Forschungsbereich „Transformation der Energiewirtschaft“ zur Mitarbeit in verschiedenen Forschungsprojekten

eine studentische Hilfskraft (w/m/div)

für 10 Wochenstunden


studentische Hilfskraft im SOEP

Die im DIW Berlin angesiedelte forschungsbasierte Infrastruktureinrichtung
Sozio-oekonomisches Panel (SOEP) sucht zum nächstmöglichen Zeitpunkt zur Unterstützung im Survey Management im Bereich der Migranten- und Geflüchtetenstichproben ab dem 1. März 2021

eine studentische Hilfskraft (w/m/div) für 9 Wochenstunden


A New Beginning with President Biden

SWP - Tue, 08/12/2020 - 00:00

Although Joseph Biden has now been elected 46th president of the United States, transatlantic relations do not automatically revert to their pre-2017 status quo. Too much has changed in the international sphere, too central has great power competition become to the international order. Europe will have to be much more clear than in the past about what it expects from Washington – and what it is prepared to contribute. Berlin and Brussels should work toward a new transatlantic agenda with the Biden administration, with five priorities including joint action against political disinformation and a transatlantic vaccine alliance.

Ankara traut der EU keine Sanktionen zu

SWP - Tue, 08/12/2020 - 00:00

Die Anrainerstaaten des östlichen Mittelmeers blicken mit Spannung auf die nächste Sitzung des Europäischen Rates am 10. Dezember 2020. Auf seiner Zusammenkunft am 1. Oktober 2020 hatte sich das Gremium selbst unter Druck gesetzt und angekündigt, im Dezember über die zukünftige Politik der Europäischen Union gegenüber der Türkei zu bestimmen. Entweder, so der Rat in seinen Schlussfolgerungen vom Okto­ber, wird die EU der Türkei eine positive politische Agenda anbieten, die eine Vertie­fung und Modernisierung der Zollunion, Erleichterungen bei der Erteilung von Visa für türkische Staatsbürger und erhöhte Zahlungen im Rahmen der Flüchtlingskooperation vorsieht. Oder die EU wird »alle ihr zur Verfügung stehenden Instrumente und Optionen nutzen […], um ihre Interessen und die Interessen ihrer Mitgliedstaaten zu verteidigen« – ein klarer Hinweis auf Sanktionen. Der Brüsseler Beschluss zeigt in Ankara bisher keine Wirkung. Die EU wird zu härteren Maßnahmen greifen müssen.

Prioritizing and Sequencing Peacekeeping Mandates in 2020: The Case of MONUSCO

European Peace Institute / News - Mon, 07/12/2020 - 19:03

The UN Security Council is expected to renew the mandate of the United Nations Organization Stabilization Mission in the Democratic Republic of the Congo (MONUSCO) in December 2020. This comes as the UN begins to consider the eventual withdrawal of the mission. In October, the mission and the Congolese government submitted a “Joint Strategy on the Progressive and Phased Drawdown of MONUSCO” to the Security Council.

In this context, the International Peace Institute (IPI), the Stimson Center, and Security Council Report organized a workshop on November 12, 2020, to discuss the mandate and political strategy of MONUSCO. This workshop provided a forum for member states, UN stakeholders, and outside experts to share their assessment of the situation in the country. The discussion was intended to help the Security Council make more informed decisions with respect to the strategic orientation, prioritization, and sequencing of the mission’s mandate and actions on the ground.

There was strong agreement that the mission’s existing strategic priorities—the protection of civilians and support to stabilization and the strengthening of state institutions—should continue to provide an overarching framework for the UN’s engagement across the country. In addition, participants expressed the importance of focused engagement with local actors, including local government officials and civil society representatives. Participants also encouraged the UN to develop a transition plan that lays out a shared political vision for the future of the UN’s engagement in the country. They discussed the transition in terms of defining an “end state” rather than an “end date,” with a gradual drawdown that is based on realistic and measurable benchmarks, fosters national ownership, and ensures an integrated UN approach.

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Les mémoires de Barack Obama (1/5) : un parcours hors du commun

IRIS - Mon, 07/12/2020 - 18:25

Dans cette série de cinq articles, Pascal Boniface aborde au fil de l’eau les mémoires de Barack Obama, Une terre promise, parues aux éditions Fayard le 17 novembre 2020.

Ce gros pavé de 840 pages est d’une lecture exigeante, mais jamais ennuyeuse. On entre vraiment au cœur de la Maison-Blanche : des tractations politiques aux difficultés à faire passer une loi, des négociations sans fin au parcours personnel de l’ancien Président, l’ouvrage est absolument passionnant.

Les mémoires sont généralement plutôt publiées pour chanter les louanges de celui qui les écrit. Barack Obama ne déroge pas à la règle et cherche à convaincre, à montrer comment il a essayé de changer les États-Unis. Mais la part de sincérité est supérieure à la moyenne de ce type d’exercice.

On imagine aisément le caractère tout à fait particulier dont il doit être doté pour être devenu président des États-Unis. Son père, de nationalité kenyane, a rapidement quitté sa mère après sa naissance. Celle-ci a eu deux enfants avec deux personnes différentes et qui n’appartenaient pas au même groupe ethnique et racial qu’elle. C’était donc une femme de caractère, surtout pour l’époque. Barack Obama a passé son enfance à Hawaï puis en Indonésie. Il a donc dès les premières années de sa vie été sensibilisé aux enjeux de la diversité. Il reconnait qu’il a eu une adolescence pas tout à fait focalisée sur le travail, qu’il aimait bien faire la bamboche. Il s’est ensuite mis au travail, est devenu travailleur social à Chicago et a rencontré sa femme Michelle.

Il aborde évidemment la question de sa vie de famille avec sa femme et ses deux filles. Nombreux sont les hommes politiques qui mettent en avant leur amour des valeurs familiales dans un objectif électoral alors qu’elles sont loin de constituer une priorité pour eux. Chez Barack Obama, on sent une réelle sincérité : tout au long de son parcours, y compris à la Maison-Blanche, Barack Obama a toujours eu pour priorité de protéger sa vie familiale, sa relation avec ses enfants. Ainsi, il interrompait quotidiennement sa journée de travail à 18h30 pour dîner avec ses filles et Michelle pour maintenir avant tout un équilibre familial.

On connaît le charisme d’Obama, on connaît son intelligence hors norme. Ce qui frappe aussi c’est son courage. Alors qu’il n’est pas encore élu sénateur, mais simplement élu à la Chambre de l’Illinois, il s’oppose à la guerre d’Irak dès 2002. S’opposer à la guerre d’Irak tout en s’appelant Barack Hussein Obama, en étant métis et régulièrement soupçonné de ne pas être tout à fait Américain dans l’ambiance ultra patriotique, chauvine et nationaliste de l’époque, est on ne peut plus courageux en plus d’être lucide.

Lors de la campagne des primaires démocrates qui va conduire à sa désignation en tant que candidat, il n’est au départ pas du tout favori, c’est vraiment une surprise qu’il puisse remporter la nomination. Il est alors interrogé sur le fait de savoir s’il accepterait de rencontrer des dictateurs, des despotes comme Castro ou le leader nord-coréen. Barack Obama répond par l’affirmative, estimant qu’il faut pouvoir négocier avec quelqu’un avec qui on est en désaccord. Hillary Clinton, son opposante de l’époque, et tout le camp, y compris démocrate, favorable à l’hégémonie libérale lui tombe dessus en dénonçant sa naïveté et en affirmant qu’il ne serait ainsi pas en mesure de défendre les États-Unis.

Tout au long du livre, Barack Obama constate et s’interroge sur les difficultés auxquelles il a été confronté pour faire passer des réformes et réussir à dépasser les blocages politiques sans trahir ses idéaux. La question qui l’occupe principalement lors de son mandat est celle de savoir comment améliorer la vie des citoyens, raison pour laquelle il a été élu pour cela. Il est élu sur un programme social dont fait partie l’Obamacare, mais aussi pour sortir le pays de la profonde crise économique déclenchée en 2008. Il admet d’ailleurs que c’est au moment où la crise est survenue que les choses ont basculé en sa faveur contre McCain.

Lorsque le 9 octobre 2009, tôt le matin, Barack Obama est réveillé à 6 heures du matin par son assistant qui lui annonce qu’il vient de remporter le prix Nobel de la paix, Barack Obama l’interroge d’un « Pourquoi ? ». Effectivement, lui-même sent que c’est prématuré, mais cette distinction témoigne des immenses espoirs qu’il avait soulevés parce qu’il voulait mettre fin aux guerres déclenchées par George Bush, même s’il n’a pas pu appliquer tout son programme en la matière.

Son combat pour le climat est également un passage important, j’y reviendrai. Il raconte dans les détails le sommet de Copenhague de 2009 et les tractations entre les pays sur les sujets climatiques. Il écrit à ce propos « le réchauffement climatique est un problème face auquel les gouvernements sont notoirement mauvais, car il exige la mise en œuvre immédiate de politiques neuves, coûteuses et impopulaires afin de prévenir des crises futures. » Et cela résume finalement tout le dilemme d’Obama qui fut plutôt un président du « long terme », mais qui dut faire face à des contraintes de court terme concernant le climat, l’Obamacare ou encore les conflits extérieurs.

En période de confinement, cet ouvrage, qui constitue une réflexion profonde à la fois sur l’homme et sur la société, l’ouvrage d’un homme d’État qui a dû faire face à de nombreuses contraintes et difficultés, est extrêmement stimulant intellectuellement.

 

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