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Afrique

« Dans la situation actuelle, le vrai Ramadan, c'est d'aider les autres », dit le chef missionnaire d'Ahmadiyya au Burkina, Mahmood Nasir Saqib

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 08/05/2021 - 01:45

Le Ramadan 2021 se tient dans un contexte national difficile marqué surtout par la flambée de l'insécurité, les nombreux déplacés internes et la quête d'une réconciliation nationale. Pour comprendre ce que doit impliquer cette situation pour ce mois et pour le fidèle, nous avons rencontré l'Amir, chef missionnaire de la Jama'at (communauté) islamique Ahmadiyya au Burkina, Mahmood Nasir Saqib, qui dresse également le bilan de la conférence annuelle de la communauté.

Lefaso.net : Quel est le bilan que vous faites de la 29e Jalsa Salana tenue du 3 au 5 avril 2021 sous le thème : « Justice et réconciliation nationale pour la paix : les solutions de l'islam » ?

Mahmood Nasir Saqib (MNS) : Il faut d'abord rappeler que l'an passé, à cause du COVID-19, nous n'avons pas pu tenir la conférence, la 19e. Cette année, nous avons d'abord demandé l'autorisation à l'État, qui nous l'a accordée, ensuite à notre chef suprême, Khalif, qui nous l'a accordée. C'est ainsi que nous avons commencé les préparatifs avec toutes les précautions liées notamment aux mesures-barrières. Nous avons demandé aux vieilles personnes, aux femmes enceintes et aux enfants de surseoir à leur participation à cette édition, au regard de la situation sanitaire. Dieu merci, cette conférence qui a connu la participation de plus de neuf mille personnes s'est très bien déroulée. Le message, c'était d'abord celui de réconciliation nationale. Nous avons bien traité le sujet et les participants sont repartis avec un très bon message.

Lefaso.net : Qu'est-ce que ceux qui n'ont pas pu participer doivent retenir de ce message livré durant cette conférence annuelle ?

MNS : La première chose dans le processus de réconciliation nationale, c'est d'abord une réconciliation au niveau des bases sociales. Chaque foyer, chaque famille…doit se réconcilier avec ses membres. Chaque personne doit faire une très bonne réconciliation chez elle à la maison, dans sa famille, avec ses parents, ses amis, ses voisins, ses collègues de travail, etc. C'est là que commence la réconciliation pour arriver au niveau national. C'est ce message-là que nous avons partagé avec nos membres. Dieu merci, les gens ont compris le message et le ‘'feed-back'' est très réconfortant. Dans la Jalsa salana, qui a duré quatre jours, tout s'est très bien passé. Nous remercions Allah pour cette chance pour avoir géré cette période.

Lefaso.net : Vous avez associé à la réflexion, l'Administration, des autorités politiques et des personnes d'autres confessions religieuses. Quelle symbolique se cache derrière ce brassage ?

MNS : D'abord, à la Jama'at, nous avons, à chaque fois, associé l'Administration et élargi nos cadres de réflexions. L'Amour, c'est entre nous les Hommes d'abord ; on doit s'aimer et montrer notre sympathie, les uns envers les autres, c'est très important. Cette année, nous avons un ministre chargé de la question (réconciliation nationale), à qui nous avons, en plus des autres autorités, adressé une correspondance. Dieu merci, elles ont toutes répondu. Donc, le débat a associé d'autres confessions religieuses afin de permettre à l'Administration d'avoir le point de vue de tout le monde. On peut dire que l'objectif que nous recherchions est atteint.

Lefaso.net : De tout le temps, la communauté ahmadiyya a prêché la paix, la cohésion sociale, la solidarité. Après la conférence internationale, quelle va être la suite avec les représentations dans les régions dans ce contexte de recherche de réconciliation nationale ?

MNS : Effectivement, étant représentée dans toutes les régions du pays avec plus de 150 missionnaires, notre travail est la formation des membres. C'est important de donner le message, le bon message. Le travail (de sensibilisation, de propagation du bon message) ne peut pas donner les résultats à court terme. Après la conférence, le travail se poursuit dans les régions et les missionnaires sont en train de suivre. Dieu merci, partout les gens apprécient le message et les sujets abordés. Chaque jour, les gens de tous bords ne cessent de nous féliciter pour le message que nous portons auprès des membres, au niveau des populations. Nous sommes donc en train de travailler réellement dans les régions afin que ce qui a été dit soit suivi : avoir une réconciliation réelle, de la base au sommet de la société.

Lefaso.net : Aujourd'hui, la préoccupation centrale, ce sont aussi la réconciliation nationale et la cohésion sociale. En tant que leader religieux, quel peut être votre message à l'ensemble des communautés religieuses du Burkina, en particulier celle islamique ?

MNS : D'abord, il faut qu'on comprenne la situation du monde ; parce que si quelqu'un ne connaît pas le danger, les enjeux, il peut fermer les yeux, pensant que tout va bien, alors que c'est l'ignorance. Actuellement, le monde est dans une posture très dangereuse, très difficile. Quand vous regardez le COVID-19, les gens pensent que c'est une petite affaire. Alors que non, une maladie réelle est en train de créer un problème grave dans le monde. Ce ne sont pas les morts uniquement qui sont un problème, le plus grave encore, c'est la crise économique qui va suivre.

Cette crise économique va détruire les relations humaines. Elle aura un effet très dangereux. Or, quand on a un problème économique, les problèmes sociaux commencent ; banditisme, quand les gens n'auront pas à manger, ils vont sortir casser, etc. Pour cette raison, il faut que les responsables religieux prennent leur responsabilité, avec leurs prêches, leurs messages, pour commencer à expliquer aux gens les dangers qui peuvent arriver afin de permettre de se préparer à cela.

Se préparer, comment ? C'est-à-dire faire en sorte qu'on sache ce qu'il faut faire ; quand il y a une difficulté, quel rôle tel ou tel leader doit jouer. Deuxième souci, la situation sécuritaire de notre pays, qu'on avait cru améliorée, mais les nouvelles ces deux jours inquiètent et montrent que la situation n'est pas bonne. Donc, aujourd'hui, tous les responsables de toutes les religions, sans distinction, doivent lancer des messages forts contre le terrorisme, sans hypocrisie. Il faut dire ouvertement que ce que les terroristes font n'a rien d'islamique. Une religion de paix (l'islam) ne s'adonne pas à de telles pratiques.

Un autre souci, nos jeunes sont exposés à toutes les précarités, qu'ils sont facilement une proie pour les terroristes. Ce que l'Etat et la société civile doivent faire aujourd'hui, c'est de tout faire pour occuper les jeunes : un bon système d'éducation, un bon plan de création d'emplois, etc. Si on néglige les gens (jeunes), ce n'est pas du tout bien. Chaque responsable religieux doit contribuer positivement donc à construire la société. La critique est facile, mais chacun doit contribuer positivement. Ce qui se passe ailleurs doit nous interpeler et nous instruire (on ne doit pas dire que parce que ça se passe loin de nous, donc ça ne nous intéresse pas).

Lefaso.net : C'est dans ce contexte d'insécurité, de recherche de réconciliation nationale et de cohésion sociale que se tient le jeûne 2021. La situation devra-t-elle avoir un impact sur le Ramadan ?

MNS : Le jeûne existe dans chaque religion. Chaque religion à sa manière de faire le jeûne. L'Islam nous a enseignés notre façon de faire. Ça, c'est pour bénéficier de la pitié, la grâce et la bénédiction d'Allah. Mais je vais dire quelque chose…, je suis d'accord, le jeûne est très important. Mais le plus important, c'est le sacrifice, l'acte. Pour dire quoi, le doua est important, mais à un moment donné, l'acte est aussi plus important. Actuellement, quand vous regardez au Burkina Faso, autour de nous, on parle de 1 079 000 personnes déplacées. Alors, on dit Ramadan, vous, vous êtes à la maison, contents, en train de dire que vous êtes en train de faire le jeûne, vous allez manger tout ce que voulez à la rupture. Mais, imaginez 1 079 000 personnes en train de souffrir de toutes les difficultés ; elles n'ont pas à manger, à boire et de quoi se loger. Faire le doua, c'est bien, mais il faut faire le sacrifice pour ces frères et sœurs, ces enfants, orphelins, veuves et veufs qui souffrent tout près de nous.

C'est pourquoi, chez nous à Amadiyya, outre les programmes ordinaires que nous avons au profit des populations, nous avons lancé dans la période, un programme spécial de collecte au profit des personnes déplacées. Nous avons aussi un autre programme spécial pour au moins 1000 familles. Nous allons faire des kits composés de riz, sucre, huile, savons…pour au moins 1000 familles. C'est cela nous appelons, dans le contexte actuel du pays, Ramadan. Sinon, Ramadan où les gens font carême, vont dormir pour se lever rompre et manger tout ce qu'ils veulent et prier la nuit pour reprendre le lendemain, c'est bon, mais ce n'est pas arrivé. Ramadan nous enseigne que nous devons aider ceux qui souffrent et c'est ce que nous enseignons et expliquons à Ahmadiyya. Ramadan, c'est regarder comment les gens souffrent à côté de vous, tout près, dans le même pays.

Quelqu'un qui pense que parce qu'il prie de la nuit au petit matin a bien fait, oui, il a bien fait, mais à côté de lui, il y a des gens qui n'ont pas mangé, qui ont dormi à jeûn. Dans ces conditions, pensez-vous qu'Allah sera content de vous ? Dans les écritures saintes, il est dit qu'Allah va demander le jour du jugement pourquoi on n'a pas apporté telle ou telle autre aide à telle ou telle autre personne qui en avait besoin ? Des connaissances étaient malades, vous ne leur avez pas rendu visite. Ils avaient faim, vous ne leur avez pas donné à manger, ils avaient soif, vous ne leur avez donné à boire, etc.

Dieu va demander pourquoi ce serviteur était dans le besoin et vous ne l'avez pas secouru. C'est dire que quand on agit pour la créature d'Allah, on agit pour Allah. Et le Ramadan nous a enseigné qu'il faut qu'on travaille pour ceux qui souffrent. On ne peut pas finir les difficultés, mais on peut diminuer la souffrance pour beaucoup de personnes et c'est ce que nous avons comme messages et actions sur le terrain.

Lefaso.net : Donc, dans le contexte actuel du Burkina, le Ramadan devait être la multiplication des vraies actions de solidarité !

MNS : Oui, tout à fait ! Ramadan donne un message. Mais beaucoup de gens ne comprennent pas ce qu'est le message. Je n'ai pas mangé depuis matin, j'observe la soif et la faim, je le fais à cause d'Allah. Je dois comprendre qu'il y a des millions de personnes qui, elles, n'ont pas décidé de ne pas boire et de ne pas manger, c'est parce qu'elles n'en ont pas. Imaginez un enfant qui se réveille matin et qui jusqu'au soir n'a rien pour manger. Imaginez ce que ça fait comme souffrance. Mais vous, vous êtes à la maison, dans votre confort, vous décidez de quand vous buvez et mangez, vous faites le jeûne dans le confort, c'est bien, mais le vrai jeune, c'est le sacrifice, aller aider ceux qui souffrent, juste tout près de vous. Je suis d'accord que Ramadan, c'est la prière et bien d'autres évocations, mais la plus forte et noble action, c'est aider les gens qui sont dans la souffrance. C'est cela le message du Ramadan.

Lefaso.net : Nous sommes dans la dernière décade du Ramadan, qui revêt une importance particulière, avec les longues prières. Quelle est la conduite appropriée à tenir ?

MNS : Dans l'esprit, c'est comme un marathon ; quand vous démarrez, vous êtes plus en forme physiquement. Mais après une certaine distance, vous commencez à être fatigué. C'est en ce moment que vous avez besoin d'être encouragé. C'est naturel chez l'être. C'est pour cela le Saint Prophète (Paix et Salut sur Lui) dit que dans le mois du Ramadan, voici les bénédictins que contient la première décade, celles de la deuxième décade et les bénédictions des dix derniers jours. Les plus importantes, c'est la dernière décade.

Tout le mois est important, chaque jour du mois est important, mais les dix derniers jours sont encore plus importants parce que ça correspond au moment de la fatigue, il faut faire plus d'effort pour tenir. Donc, on redouble d'effort. C'est ce qui s'explique par la retraite spirituelle (pour ceux qui ont les moyens de le faire). Les gens viennent à la mosquée à partir de la vingt-unième nuit jusqu'à la dernière. Donc pendant dix jours, les gens restent dans la mosquée. Ceux qui n'ont pas la possibilité, chacun fait un effort dans la prière. C'est comme un examen, quand la date s'approche, les efforts aussi se multiplient.

Lefaso.net : Et ceux qui n'arrivent pas à observer tout cela, par défaut de possibilité ?

MNS : Tout ce que nous faisons, c'est d'abord l'intention qui compte. Pour une raison ou une autre, des gens peuvent ne pas pouvoir le faire (quelqu'un qui doit se sacrifier pour nourrir des personnes..., vous avez tout fait, mais votre travail ne vous permet pas de le faire, etc.), mais l'intention est-là et Dieu sait. Donc, la personne peut ne pas observer, mais l'intention est-là, Allah va lui accorder la bénédiction. Je vous raconte ceci : il y a un grand savant, qui venait d'effectuer le hadj.

Après le pèlerinage, il était couché une nuit et il lui a été révélé que cette année, Allah a accepté la prière (pèlerinage) d'une seule personne. Dans le rêve, Dieu lui a montré la direction de la personne dont le hadj a été accepté. Alors, il a pris la direction indiquée pour retrouver la personne. Quand il est arrivé, il a vu que le monsieur en question était un cordonnier. Il a demandé au monsieur comment il a fait pour que ce soit lui seul dont le hadj a été accepté par Allah. Le monsieur lui dit : « Je n'ai pas fait le hadj cette année ». Alors, il s'est étonné que quelqu'un, qui n'a pas effectué le hadj, voit son hadj accepté par Dieu.

Le monsieur dit : « En réalité, depuis longtemps j'ai nourri le rêve de faire le hadj. J'ai commencé à économiser un peu un peu et cette année, j'ai décidé d'effectuer le pèlerinage. Je m'apprêtais donc à partir quand un jour, ma femme me dit qu'elle sent l'odeur d'une très bonne sauce dans le voisinage et qu'elle allait en demander. Quand elle est partie demander la sauce, le monsieur (l'époux) a répondu que cette sauce est haram pour vous, mais halal pour nous. Elle a demandé comment ? Le monsieur a dit qu'en réalité, cela fait trois à quatre jours qu'ils n'ont rien à manger, les enfants agonisaient. Qu'il a donc vu un animal mort, qu'il a découpé pour venir préparer pour les enfants. Quand ma femme est revenue m'expliquer ça, je suis rentré dans ma chambre, j'ai pris l'économie que j'ai réalisée pour le hadj et je lui ai remis d'aller donner à la famille en question. Voilà pourquoi je n'ai pas pu effectuer le hadj ». Ce qu'il a fait, c'est l'intention et Allah a accepté.

Lefaso.net : Un message pour conclure ?

MNS : Ramadan s'achève avec une situation difficile dans notre pays : la situation sécuritaire devient très difficile, les déplacés augmentent. Dans ces conditions-là, chaque personne doit faire un effort, aussi petit soit-il, pour aider les frères et sœurs dans les difficultés. Il faut que chacun se mobilise et donne le peu qu'il peut, pour aider les frères et sœurs, c'est cela le vrai Ramadan. Dans la situation actuelle, le vrai Ramadan, c'est d'aider les autres.

Entretien réalisé par O.H.L
Lefaso.net

Categories: Afrique

Francis Ducreux, régisseur du Tour du Faso : Des témoins avisés racontent la vie d'un "visionnaire"

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 08/05/2021 - 01:40

Décédé le 1er mai 2021 à Ouagadougou, Francis Ducreux emporte avec lui l'image d'un amoureux du cyclisme, d'homme-orchestre de plusieurs Tours cyclistes en Afrique dont celui du Faso. Les acteurs de la Petite Reine s'apprêtent à lui rendre un dernier hommage ce samedi 8 mai 2021.

Matinée noire pour le cyclisme burkinabè. En effet, samedi le 1er mai 2021, Francis Ducreux avait une rencontre avec les membres du Comité exécutif de la Fédération burkinabè de cyclisme pour parler du Tour du Faso. Il était rentré deux jours plutôt, soit le jeudi, de la France où il avait séjourné pour des soins.

Mais à l'heure prévue pour la réunion, alors que tout le monde est présent, Francis Ducreux n'est pas encore arrivé. Ce n'est pas dans ses habitudes d'être en retard. « Avec Francis, une minute, c'est une minute », relève Issa Tapsoba, tuteur et ami du défunt. Le président de la FBC, Amédée Berewoudougou, décide alors de l'appeler. « Francis vient de décéder il y a à peine deux minutes », s'entend-il dire au téléphone. C'est la consternation.

Un amoureux du cyclisme qui débarque au Burkina

Né le 14 février 1945 à Pont-Audemer en France, Francis Ducreux a été un cycliste professionnel de 1968 à 1973. Il a participé à deux reprises au Tour de France. En 1968, il abandonne à la quatrième étape puis il termine 36e à l'édition de 1971. Il a aussi pris part à d'autres courses cyclistes dont la renommée dépassait les limites des frontières de la France.

En 1987, il débarque au Burkina Faso et est hébergé dans la famille Tapsoba. « Un de mes cousins, William Tapsoba, faisait ses études chez Francis en France. Le père de ce dernier était le président de la Fédération voltaïque de cyclisme. Lorsqu'il est arrivé au Burkina, il est venu voir mon oncle. Ce dernier m'a demandé si je pouvais l'amener faire les courses. J'avais une moto à l'époque et c'est avec ça qu'on faisait nos courses. Lorsqu'on devait rencontrer un ministre, je prenais la voiture Renault 12 de mon cousin », se rappelle encore Issa Tapsoba, aujourd'hui Chef de Balkuy.

L'homme-orchestre du Tour du Faso

De ses rencontres va naître le Tour du Faso. En effet, l'expertise de Francis Ducreux a été sollicitée par les autorités de la révolution d'août 1983 pour organiser le Tour cycliste du Faso. « Sankara voulait d'une manifestation qui allait faire venir des étrangers au Burkina afin qu'ils apprécient la révolution. Il a trouvé l'idée du Tour du Faso. Les Russes ont participé à la première édition », se remémore Marcel Belem, ancien rédacteur en chef de Sidwaya Sport.

La voile est donc mise pour la première édition. « Nous avons fait le 1er Tour du Faso dans des conditions très difficiles parce que nous n'avions pas le matériel pour cela. C'est le groupe Fadoul qui nous prêtait deux porte-chars qu'on plaçait de chaque côté de la route et on accrochait la bâche d'arrivée », ajoute le Chef de Balkuy.
Les arrivées se sont faites en août 1987. Les pluies s'y invitaient souvent. « Après chaque arrivée, s'il y avait la pluie, on lavait les bâches la nuit pour l'arrivée du lendemain », a-t-il indiqué.

Au regard des désagréments que causait la pluie, les organisateurs de ce qui allait devenir une course cycliste de référence en Afrique optent, dès l'édition de 1988, de repousser les arrivées au mois d'octobre.
Il a fallu attendre quinze ans après la première édition pour que le comité d'organisation puisse se doter d'un premier car-podium. Au fil des ans, plusieurs autres cars ont été acquis et qui ont permis de donner au Tour sa renommée actuelle.

Le Balkuy Naba, tuteur et ami de Francis Ducreux

Un travailleur acharné

Pendant près de 35 ans, il a été le penseur du Tour du Faso. Il a réussi à mobiliser des sponsors et intéresser les cyclistes à la boucle du Burkina Faso. « Il aimait toujours le travail bien fait. Il n'aimait pas la médiocrité. Il signait les engagements avec les sponsors et j'étais chargé de les appliquer sur le terrain », a relevé le Chef de Balkuy.

Avec ce décès, c'est un grand vide qui se crée dans l'organisation du Tour du Faso. « Nous reconnaissons la valeur de l'homme, de ce qu'il a apporté au Tour du Faso et aux autres tours. C'est quelqu'un qui avait de grandes idées. C'était un visionnaire. Il a créé le Grand prix de l'impossible et la Boucle du coton. Il est difficile de le remplacer », a confié Alassane D. Ouangraoua, ancien président de la Fédération burkinabè de cyclisme.

Pour Abdoul Aziz Nikiema, c'est comme un père qu'il perdait. « Francis était comme un père pour moi. Il m'avait adopté et me prodiguait des conseils. Le jour de son départ pour la France, je revenais de l'entraînement, malgré la fatigue et la sueur, je suis allé chez lui avant de rentrer à la maison. Lorsque je suis arrivé, je l'ai trouvé en train de faire sa valise. Il m'a informé qu'il allait en France le même soir et il m'a donné des astuces pour retrouver la forme et être dans le Top 10. Je suis parti et c'était ma dernière fois de le voir », a raconté le capitaine des Etalons cyclistes.

Le Tour du Faso, d'autres tours cyclistes en Afrique, perdent un maître à penser. Francis Ducreux sera inhumé ce samedi 8 mai 2021 au cimetière de Gounghin après une cérémonie d'hommage des acteurs de la petite Reine.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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Cameroun : l’enquête d’une ONG met en lumière les trafics de faux test PCR

RFI /Afrique - Sat, 08/05/2021 - 01:35
Pendant 3 mois, à l‘aéroport international de Douala, capitale économique du Cameroun, les équipes du site Data Cameroun, éditée par l’ONG Adisi Cameroun ont infiltré des réseaux de trafiquants de ces faux tests PCR nécessaires aux voyages internationaux. Elles ont pu montrer que la pratique est courante et que ce trafic existe à toutes les étapes du processus : du prélèvement au centre de dépistage jusqu’à l’embarquement. Avec évidemment le risque que des voyageurs contagieux transmettent le virus.
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Conflits permanents entre certains gouverneurs et les assemblées provinciales : Tshisekedi pour l’organisation des élections

Radio Okapi / RD Congo - Sat, 08/05/2021 - 01:18


Le Président Félix Tshisekedi a chargé le ministre de l’Intérieur de faire appel à la CENI pour procéder à l’organisation d’élections des gouverneurs dans les provinces concernées par des conflits permanents entre les gouverneurs et les assemblées provinciales.


C’est ce qu’indique le compte rendu du Conseil des ministres du vendredi 8 mai.

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Guinée : le dossier des opposants en détention face à plusieurs incertitudes

RFI /Afrique - Sat, 08/05/2021 - 00:01
La paralysie du système judiciaire, liée à une grève depuis trois semaines par les huissiers et avocats, rend le dossier des opposants au 3e mandat très incertain.
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Sénégal : près de la moitié des 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales

RFI /Afrique - Fri, 07/05/2021 - 23:57
Le rapport d’audit du fichier électoral, dont les conclusions ont été rendues cette semaine, révèle que près de la moitié des jeunes de 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Cet audit est l’une des étapes préalables à l’organisation des futurs scrutins, notamment les élections locales prévues avant fin janvier 2022. Mais pour l’opposition, le fichier actuel ne reflète pas la démographie du pays. Paradoxe : ce sont pourtant les jeunes qui se sont massivement mobilisés lors des manifestations de mars dernier.
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Zimbabwe: la société civile dénonce les tentatives du régime de changer la Constitution

RFI /Afrique - Fri, 07/05/2021 - 23:21
La société civile dénonce les tentatives du régime de changer la Constitution pour consolider le pouvoir du chef de l’État Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir en 2017 après la destitution de l'ancien président Robert Mugabe. Cette semaine, les membres du Parlement –  sous le contrôle du parti au pouvoir, la Zanu-PF  – ont fait passer un amendement de la Constitution qui permettra au chef de l’Etat de contrôler un peu plus l’appareil judiciaire.
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Nonuplés maliens nés au Maroc: de Tombouctou à Casablanca, récit d’une épopée médicale

RFI /Afrique - Fri, 07/05/2021 - 23:08
Après cet accouchement hors normes mardi 4 mai au Maroc, la mère et les bébés « se portent bien », selon le gynécologue-obstétricien de la clinique privée Aïn Borja. La mère, Halima Cissé, avait été évacuée fin mars du Mali.  Neuf bébés nés vivants d'une même grossesse, une première rendue possible par la mobilisation de plusieurs médecins de Tombouctou à Casablanca en passant par Bamako qui ont tout fait pour donner à la mère et aux bébés toutes leurs chances de survie. 
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Le Débat BBC Afrique - Africa Radio avec Patrick Muyaya

BBC Afrique - Fri, 07/05/2021 - 21:23
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Naissance multiple au Maroc: la mère va bien, ses neuf bébés sous surveillance

Slateafrique - Fri, 07/05/2021 - 20:20

La jeune Malienne ayant accouché de neuf bébés "va bien" mais ses nouveau-nés prématurés vont rester dans un service de réanimation pendant "deux à trois mois" du fait de leur faible poids, a-t-on appris mercredi auprès

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Burkina: Blaise Compaoré et un ministre ont "posé les bases" de la réconciliation

Slateafrique - Fri, 07/05/2021 - 20:20

Pour la première fois depuis sa chute en 2014, Blaise Compaoré, ex-président du Burkina

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RDC : Matata Ponyo, en séjour à Conakry, écourte son séjour pour faire face à « une justice politiquement instrumentalisée »

Radio Okapi / RD Congo - Fri, 07/05/2021 - 20:10


« De Conakry où je me trouve au service de l’Afrique, j’ai décidé d’écourter mon séjour de travail et de rentrer à Kinshasa pour faire face à une justice politiquement instrumentalisée. Je suis fier d’avoir servi mon pays dans la transparence et crois en la force de la vérité ».

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Une Malienne accouche de neuf bébés : comprendre les grossesses multiples

BBC Afrique - Fri, 07/05/2021 - 20:06
Un nouveau record enregistré : une Malienne accouche de neuf bébés. Si les grossesses multiples émerveillent encore aujourd'hui du fait de la rareté du phénomène, elles s'accompagnent aussi de leur lot de risques pour la mère et pour les enfants.
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Lubumbashi : réouverture de la morgue de l’hôpital Sendwe

Radio Okapi / RD Congo - Fri, 07/05/2021 - 20:01



La morgue de l’hôpital provincial de référence Jason Sendwe est de nouveau opérationnelle trois mois après sa fermeture. Ceux qui exercent les activités commerciales tout autour se frottent les mains. 


Pour sa part, l’administrateur général de la ville de Lubumbashi émet le souhait de voir les corps être vite évacués surtout ceux que l’on ramasse et qui sont en état de putréfaction. Ce qui permettrait le maintien de la morgue par de bonnes conditions hygiéniques.

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Mbandaka : décès du journaliste Dominique Wolombi Monga Mpange

Radio Okapi / RD Congo - Fri, 07/05/2021 - 19:52



Dominique Wolombi Monga Mpange, ancien journaliste de Radio Okapi a tiré sa révérence dans la nuit de jeudi à vendredi 7 mai à Mbandaka, d’une complication postopératoire.


Dominique Wolombi, affectueusement appelée Papa Do, après sa licence en pédagogie appliquée à l’ISP Mbandaka, a embrassé le journalisme dans la même ville vers 1987 à la RTNC, alors Office zaïrois de Radiodiffusion et Télévision.

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Goma : les 5 pays de CPGL comptent éradiquer totalement les groupes armés locaux par des moyens non militaires

Radio Okapi / RD Congo - Fri, 07/05/2021 - 19:46



La réunion sur l’opérationnalisation du Groupe de contact et de coordination de cinq pays membres signataires de l’accord cadre d’Addis-Abeba sur la sécurité dans la région des Grands lacs, en 2013, s'est clôturé jeudi 6 mai à Goma. Cet organe mis en place par les participants vise essentiellement l’éradication totale des forces négatives et autres groupes armés locaux, par des moyens non militaires. 

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Kwilu : le bureau de l’Assemblée provinciale réputé démissionnaire

Radio Okapi / RD Congo - Fri, 07/05/2021 - 19:40



Le bureau de l’assemblée provinciale du Kwilu est réputé démissionnaire. Il appartient maintenant au directeur administratif de convoquer la plénière afin de mettre en place un bureau provisoire pour l’élection des membres du nouveau bureau, comme prévoit règlement intérieur de cette institution.


C’est ce qu'a déclaré jeudi 6 mai à Radio Okapi le député provincial, Jean Rombeau Mulengi, après la déclaration de désaveu de tous les membres du bureau de cet organe délibérant.

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Journée de l'Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l'Ouest : Le message du ministre des Transports, Vincent Dabilgou

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 07/05/2021 - 19:00

Message du ministre des Transports, de la mobilité urbaine et de la sécurité routière à l'occasion de la commémoration de la journée de l'organisation pour la sécurité routière en Afrique de l'ouest (OSRAO), le 08 mai 2021

Le Burkina Faso, à l'instar des autres pays membres, commémore chaque 08 mai la journée de l'Organisation pour la Sécurité Routière en Afrique de l'Ouest (OSRAO). Créée le 7 mai 2008 par les organismes chargés de la sécurité routière des Etats membres de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), l'OSRAO a pour mission, la promotion et le renforcement de la sécurité routière en Afrique de l'Ouest. Son objectif global est de réduire le nombre et la gravité des accidents de la circulation routière.

A cette occasion, chaque pays membre, conformément aux directives de l'OSRAO, organise des activités en lien avec le thème général de la journée.

Cette année, la journée de l'OSRAO est commémorée sous le thème : « La conscience de sécurité routière face à la pandémie mondiale ». A travers ce thème, l'engagement est de pas baisser la garde dans la promotion de la sécurité routière, malgré l'avènement de la pandémie de la maladie à Corona Virus 2019 (COVID-19). Mieux, il s'agit de prendre en compte dans les actions de promotion de la sécurité routière, les mesures relatives à la lutte contre la COVID-19.

L'objectif de cette commémoration est aussi d'accentuer la sensibilisation de la population sur les effets néfastes des accidents de la route, les bonnes pratiques en matière de sécurité routière et les gestes barrières pour réduire la propagation de la pandémie.

Nul besoin de rappeler que l'insécurité routière est un problème de santé publique et un problème de développement dans le monde et particulièrement dans les pays à faible revenu.

Au Burkina Faso, malgré les multiples efforts consentis par l'Etat et les partenaires, le phénomène de l'insécurité routière persiste. Pour preuve, selon les statistiques de l'Office National de la Sécurité Routière (ONASER) de 2020, la moyenne annuelle des accidents sur la période 2014-2020 est de vingt mille cent vingt-quatre (20 124). Ces accidents ont occasionné en moyenne quatorze mille cinq cent quatorze (14 514) blessés et neuf cent quatre-vingt-deux (982) décès sur la même période.

En rappel, les accidents de circulation sont causés par plusieurs facteurs que l'on peut regrouper en trois principaux à savoir les facteurs liés au conducteur, au véhicule et à la route et son environnement. S'agissant des facteurs liés au conducteur, l'on enregistre notamment la méconnaissance et/ou la violation du code de la route, l'excès de vitesse, la conduite sous l'emprise de l'alcool, de drogues et autres stupéfiants, l'usage du téléphone portable en circulation, la somnolence, la fatigue et l'incivisme. Quant aux facteurs relevant du véhicule, il s'agit essentiellement du mauvais état technique et de la surcharge des véhicules ainsi que leur transformation en véhicules en hors gabarits. Concernant la route et son environnement, le mauvais état des infrastructures routières, l'absence ou la mauvaise signalisation, la divagation des animaux sont essentiellement mentionnés.

En termes de répartition des accidents par facteurs, il ressort de l'étude d'amélioration des conditions de déplacement dans l'agglomération de Ouagadougou réalisée en 2000 que les accidents liés aux comportements humains occupent la première (77,9 %). Ils sont suivis respectivement par les accidents en lien avec le véhicule (13, 8%) et ceux causés par l'état de la route et son environnement (8,3%).

Les accidents de la circulation engendrent des conséquences tant du point de vue économique que social. Sur le plan économique, les accidents de la circulation coûtent chers aux gouvernements (environ 3 % de leur PIB et jusqu'à 5 % du PIB dans les pays à revenu faible et à revenu intermédiaire) et entraînent des pertes économiques considérables voire un appauvrissement des victimes et leur famille car obligé d'assumer le coût des soins médicaux, de réadaptation et dans certain cas, les frais funéraires. A cela s'ajoute la perte des bras valides, soutiens des familles étant donné la jeunesse des victimes. Au plan social, les accidents occasionnent notamment des blessures, des invalidités ou des pertes en vie humaines.

Face à cette situation et afin d'inverser la tendance haussière et alarmante des accidents de la route, le Gouvernement Burkinabè, outre la création en 2008 de l'Office National de la Sécurité Routière chargé spécialement de la promotion de la sécurité routière, a organisé sa riposte contre ce fléau à travers l'adoption d'une politique nationale de sécurité routière et d'un plan d'action décennale 2011-2020.

Sur la base de ces documents, les actions telles que la normalisation des routes, l'interdiction du transport mixte, l'installation des limiteurs de vitesse sur les véhicules de transports de voyageurs, le respect de la réglementation relative aux heures de conduite et de repos des chauffeurs routiers, la règlementation sur les taux maxima d'alcoolémie dans la conduite automobile et rendant obligatoire l'installation d'éthylotest dans les gares routières de voyageurs, la règlementation de la circulation, la réglementation sur le port du casque et sur le stationnement des véhicules poids lourds à l'intérieur des communes du Burkina Faso ont été engagées. La mise en œuvre desdites actions ont permis d'engranger des résultats mais ils sont en deçà de nos attentes.

Certes, les mesures entreprises sont louables mais, au regard du fait que l'homme soit au centre de la plupart des accidents (77, 9 %), elles ont besoin d'un changement de comportements résultant d'une prise de conscience individuelle et collective pour produire les effets escomptés.

De ce fait, il me plait de rappeler que nous sommes tous des usagers de la route et ce, depuis l'enfance donc potentielle victime d'accidents de circulation. C'est pourquoi j'invite chaque acteur public et/ou privé, personne morale et/ou physique impliqué dans la sécurité routière à jouer pleinement et sincèrement sa partition pour la réussite de la lutte contre le fléau de l'insécurité routière car, c'est à ce prix, que nous vaincrons ledit fléau.

En outre, j'invite chacun de nous à donner le bon exemple sur la route à travers notamment le respect des panneaux de signalisation, des marquages au sol et des feux tricolores, la courtoisie et la prudence tout en respectant également les mesures barrières édictées dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. Également, j'interpelle chacun de nous à s'engager singulièrement dans la sensibilisation de nos proches sur la sécurité routière afin de les éviter les situations dramatiques liées aux accidents. Je sais pouvoir compter sur la discipline et l'engagement de tout un chacun pour une réponse à la hauteur des défis que pose le phénomène des temps modernes au Burkina Faso et au reste du monde.

Par ailleurs, je voudrais saisir l'occasion de cette journée de l'OSRAO pour exprimer toute ma reconnaissance et mes encouragements à l'ensemble des acteurs pour les efforts consentis dans le cadre de cette lutte.

Aussi, voudrais-je, par la même occasion remercier les partenaires technique et financier pour leurs appuis constants dans la mise en œuvre de nos actions de promotion de sécurité routière.

Enfin, j'invite l'ensemble des acteurs et la population à participer massivement aux activités commémoratives que l'ONASER organise au cours du mois de mai 2021.
En somme, l'amélioration de la sécurité routière requiert une implication de tous et de chacun pour un changement de comportement et une responsabilité à la fois collective et individuelle. Nous devons agir ensemble et solidairement pour ne plus faire accidents de la route, une réalité.

Vincent Timbindi DABILGOU

Commandeur de l'Ordre National

Categories: Afrique

Sécurisation des zones pastorales du Burkina : Le défi majeur du ministère des Ressources animales et halieutiques

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 07/05/2021 - 18:20

Le ministère des Ressources animales et halieutiques (MRAH) a tenu la première session de son conseil d'administration du secteur ministériel (CASEM) de l'année ce vendredi 7 mai 2021, à Ouagadougou. Le premier responsable dudit département, Tegwendé Modeste Yerbanga, a dirigé les travaux : examen et adoption du rapport bilan de la mise en œuvre des activités de l'année 2020. Les participants se sont penchés sur ces sujets en vue de dégager les défis et les perspectives pour une dynamisation des zones pastorales au Burkina Faso.

« Zones pastorales du Burkina Faso : Quelle stratégie de sécurisation et de mise en valeur durable ? », tel est le thème retenu pour ce premier CASEM de l'année 2021. Pour le MRAH, Tegwendé Modeste Yerbanga, en plus d'être un sujet d'actualité, ce thème est un défi majeur pour son département. Car, de nos jours, les zones pastorales qui avaient été délimitées par l'Etat depuis plus d'une vingtaine d'années pour certaines zones, et une trentaine d'années pour d'autres, sont en train d'être recolonisées par les agriculteurs, l'orpaillage et les sites miniers. « Il est de notre devoir de travailler à ré-sécuriser ces zones de sorte à ce que nous puissions avoir des espaces de pâturage pour le cheptel et assurer une productivité assez importante pour notre cheptel au Burkina », a-t-il déclaré. *

Remise du matériel au directeur régional de la Boucle du Mouhoun

A travers ce thème, cette session a permis d'élucider les acteurs des productions animales et halieutiques sur le processus de sécurisation, notamment d'immatriculation des zones pastorales au compte du Domaine foncier national (DFN).

Egalement, des propositions d'accompagnement du MRAH ont été faites pour l'immatriculation des espaces pastoraux et de classement des pistes à bétail. Des outils efficaces de gestion des zones pastorales ont été proposés et des recommandations ont été formulées pour une dynamisation des zones pastorales.
Pour ce premier CASEM de l'année, deux points ont été soumis à l'appréciation des participants.

Le ministre de l'agriculture et celui de l'environnement ont pris part à la rencontre

Il s'agit de l'examen et l'adoption du rapport bilan de la mise en œuvre des activités de l'année 2020. Il ressort que l'année 2020 a été une année particulière pour le département en charge des ressources animales. Outre le phénomène du terrorisme, la maladie à coronavirus survenue au cours du mois de mars 2020 a fortement impacté la mise en œuvre de certaines activités, a souligné le premier responsable du MRAH.

Toutefois, d'importantes avancées ont été constatées dont entre autres, la réalisation de 183 forages pastoraux, 65 boulis et 148 parcs de vaccination ; la mise à disposition à prix subventionnés aux producteurs de 325 950 kg de semences fourragères ; l'insémination de 3 196 vaches avec des semences de races laitières ; la construction de 735 bio digesteurs ; le contrôle de 67 227 tonnes de viande dont 9 414 tonnes ont été exportées.

Les participants

Des défis restent à relever

Sur une prévision de plus de 33 millions de F CFA, près de 24 millions de F CFA ont été dépensés pour la mise en œuvre des activités. Le montant dépensé représente un taux d'exécution financière de 70,79 %. Cette exécution financière a permis une réalisation physique de 71,67 % du plan de travail de l'année 2020.

La présente session a permis aux participants de tirer les leçons des contraintes rencontrées en 2020 pour pouvoir impacter l'année en cours. Les défis de l'heure se rapportent au référentiel national de développement qui est en cours d'élaboration, et à la mise en œuvre du contrat d'objectif du programme présidentiel.

La mobilisation des participants était de taille

Interpellé sur un projet phare de son prédécesseur, le ministre Yerbanga rassure : « Au stade d'aujourd'hui, nous avons l'abattoir de Kaya qui est fini et qui sera mis en gestion dans les prochains mois et l'abattoir de Ouahigouya dont nous escomptons la fin des travaux d'ici juin 2021 ».

Dans cette même lancée, le ministère a conduit deux études de faisabilité pour l'implantation de deux autres abattoirs notamment des complexes d'abattoirs frigorifiques intégrés. Ces complexes d'abattoirs devront voir le jour à Fada et à Bobo-Dioulasso, foi du ministre Yerbanga.

Au-delà de la construction des abattoirs, le MRAH veut innover en organisant en amont les producteurs pour la production du cheptel, la transformation des viandes au niveau des abattoirs, et en aval pour pouvoir exporter la viande. Au cours de cette rencontre, le ministre Yerbanga a remis du matériel informatique aux directeurs régionaux de la Boucle du Mouhoun et de l'Est.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

Categories: Afrique

Assises nationales sur l'éducation : Le ministre Stanislas Ouaro sollicite le CFOP

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 07/05/2021 - 18:02

Le ministre de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Pr Stanislas Ouaro était chez le chef de file de l'opposition politique (CFOP), ce vendredi 7 mai 2021. Le ministre Ouaro est allé exposer à l'opposition politique, le projet de débat national sur l'éducation qui pourrait aboutir à des reformes.

Le ministre de l'Education nationale, de l'Alphabétisation et de la Promotion des langues nationales, Pr Stanislas Ouaro poursuit ses visites de concertation des différents acteurs pour leur exposer le projet sur les assises nationales sur l'éducation. Ce vendredi 7 mai 2021, il était chez le chef de file de l'opposition politique burkinabè (CFOP).

Après plus d'une heure d'entretien, c'est visiblement avec satisfaction que le ministre Ouaro s'est confié aux journalistes. « Je suis heureux d'être là ce matin au CFOP. Nous sommes venus leur exposer le projet de débat national sur l'éducation. Les échanges se sont très bien passés dans une ambiance de franchise, et des suggestions, des critiques et des recommandations ont été formulées », a-t-il confié. Ce qui rend davantage enchanté le ministre Ouaro, a-t-il révélé, c'est que le CFOP s'est dit disponible à participer à ce débat national, d'y apporter sa contribution afin qu'ils travaillent ensemble à bâtir un système éducatif de qualité.

Le ministre Stanislas Ouaro s'est dit satisfait des échanges

Le chef de file de l'opposition politique burkinabè, Eddie Komboïgo, a pour sa part remercié la délégation conduite par le ministre en charge de l'Education nationale. « Il a cru bon de venir nous consulter dans le cadre de l'organisation des assises nationales sur l'éducation. Nous avons reçu les termes de références, le chronogramme », a-t-il fait savoir. M. Komboïgo reconnait que le pays a subi depuis plusieurs mois, des crises qui ont de grandes conséquences sur l'éducation.

Eddie Komboïgo a indiqué que ces assises poseront les vraies fondations sur éducation de qualité

« 60 ans après l'indépendance, est-ce que nous sommes satisfaits de notre système éducatif ? Est-ce que ce que nous dispensons à nos enfants leur permet d'avoir de l'emploi et de participer activement au développement de la nation ? », s'est-il interrogé. Pour lui, ces assises nationales sont une occasion pour trouver des réponses à ces questions.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

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