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Afrique

Cameroun : Le meurtre du journaliste Martinez Zogo ne doit pas rester impuni

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 22:54

L'hostilité et la violence sont le lot des journalistes aux quatre coins du monde. Les pouvoirs et leurs nervis s'adonnent au meurtre de journalistes comme si c'était un concours de celui qui ferait le plus dans l'horreur. Chez nous au Burkina, des hommes du RSP (Régiment de sécurité présidentielle), la garde prétorienne du dictateur Blaise Compaoré, le 13 décembre 1998 ont tué et brûlé Norbert Zongo et ses compagnons non loin de Sapouy.

Comme pour répondre à leurs compères assassins du Burkina, des tueurs de journalistes en Inde ont aspergé le journaliste Rakesh Singh "Nirbhik" de gel hydro-alcoolique, hautement inflammable et l'ont brûlé vif en 2020. En 2022, selon les statistiques de l'Unesco, tous les quatre jours, un journaliste a été tué dans le monde.

Sur les dix dernières années, la moyenne de journalistes tués dans le monde est de 90 par an. Et l'année 2023 ne semble pas prendre un chemin paisible et radieux pour les guerriers de la redevabilité des politiciens, les combattants pour le bien commun, la vérité et la liberté, tant honnis par les dictateurs. Au Cameroun, le 17 janvier 2023, le journaliste d'investigation et animateur radio, Martinez Zogo, a été enlevé, torturé et assassiné par des responsables du service des renseignements pour le compte d'un homme d'affaires propriétaires de médias. Pourquoi Martinez Zogo a-t-il été tué ? La justice sera-t-elle au rendez-vous dans cette affaire ?

Ce meurtre est un crime d'Etat du régime du patriarche Paul Biya qui a fêté le lundi 13 février 2023 ses 90 ans, dont 41 ans au pouvoir. Le journaliste dénonçait la corruption au sommet de l'Etat dans ses chroniques. C'est pour son métier de journaliste d'investigation qu'il a été tué. Il reprochait ces derniers temps certaines façons de faire les affaires au Cameroun avec des réseaux d'influence liant des hommes d'affaires et de pouvoir. Ses chroniques ont visé les accointances entre le ministre des finances, Louis-Paul Motaze, et celui de la justice Laurent Esso avec l'homme d'affaires Jean-Pierre Amougou-Belinga. Selon les enquêtes et les interrogatoires des personnes arrêtées, c'est ce patron des médias qui serait le principal commanditaire du crime. Il a été arrêté ainsi que le patron du contre-espionnage camerounais.

Lutte de succession

Enlevé le 17 janvier 2023 par des hommes cagoulés, c'est cinq jours plus tard que le corps sauvagement mutilé du journaliste de 51 ans sera découvert à une quinzaine de kilomètres de la capitale, Yaoundé. Ce crime a provoqué la colère et l'indignation dans la population. Mais dans la lutte pour la succession, la guerre des clans s'est emparée de l'affaire, et du côté de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général du palais, a annoncé par un communiqué les premiers résultats de l'enquête. Ferdinand Ngoh Ngoh est aussi un homme puissant du régime et un rival des deux ministres qu'on dit proches de Jean Pierre Amougou-Belinga. Dans un tel contexte, on peut craindre pour la suite de l'affaire appelée devant le tribunal militaire, qui l'a renvoyé pour complément d'informations. Au Cameroun, la justice n'est pas indépendante du pouvoir et elle gagnerait à prouver qu'elle l'est dans une affaire qui concerne les clans au pouvoir.

Justice pour Martinez Zogo

Paul Biya est au pouvoir mais c'est un système de clans mafieux qui dirige le pays alors que le vénérable vieillard serait le plus souvent au bord d'un lac en Suisse. Avec son âge avancé et cette longévité au pouvoir, Paul Biya ne parle pas de retraite, mais les clans autour de lui se préparent à sa succession. Les services des renseignements sont chargés de collecter et de traiter les informations de sécurité publique. Le Cameroun est en proie aux attaques de Boko Haram, on est surpris que ce sont les chroniques de Martinez Zogo qui soient le souci majeur des services de renseignements et que ceux-ci l'enlèvent le torturent et le tuent.

L'objectif de ce crime c'est d'intimider la presse camerounaise, et que les voix critiques en son sein se taisent, pour que le public n'ait pas accès à l'information sur les méfaits des clans maffieux. Paul Biya est au pouvoir depuis 1982, mais le Cameroun est classé 118e avec une note de 49,1 par Reporters sans frontière (RSF). C'est un pays où la liberté de la presse est en situation difficile en plus des conflits auxquels il est confronté comme les revendications séparatistes de la zone anglophone et les incursions du groupe terroriste Boko Haram.

Le journaliste Arsène Salomon Mbani Zogo plus connu sous celui de Martinez Zogo, est une voix populaire à Yaoundé. Ceux qui l'ont tué ne savent pas que l'assassinat de journaliste ne profite jamais à un régime. Ils peuvent faire le voyage à Abidjan pour confesser Blaise Compaoré sur le meurtre de Norbert Zongo. L'Afrique doit abandonner ces vieilles pratiques et accepter le métier de journaliste comme celui de médecin parce qu'il est aussi utile à la santé de la société. Justice pour Martinez Zogo !

Sana Guy
Lefaso.net

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Soutenance de mémoire : Alizèta Sawadogo s'intéresse à l'intérêt du marketing digital pour les restaurants

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 22:52

Alizèta Sawadogo a soutenu publiquement, ce 18 février 2023, son mémoire de master professionnel en management des produits et services hôteliers. L'impétrante, entièrement formée au Burkina Faso par l'Institut africain des industries culturelles (IAIC), est la première étudiante à obtenir ce diplôme au niveau national. Dans son travail de recherche, Alizèta Sawadogo s'est intéressée à la mise en place d'une stratégie de marketing digital au restaurant « Le Vin nouveau » du groupe Liza.

Sous la direction du Dr Boureima Zongo, maître-assistant en sociologie, l'impétrante Alizèta Sawadogo s'est évertuée à démontrer l'importance, pour les services hôteliers, de s'adapter aux nouveaux moyens de communication digitale. Elle affirme avoir voulu, à travers ce thème, faire ressortir les outils du marketing digital, les enjeux et les outils de marketing digital utilisés au restaurant « Le Vin nouveau » pour la communication digitale.

Selon la nouvelle diplômée, la communication digitale permet au restaurant qui la met en place de gagner en notoriété et en visibilité, car les clients font de plus en plus des recherches de services à partir de leurs téléphones portables. Ils peuvent donc, grâce à internet, voir les services proposés par les restaurants et même commander leurs plats sans avoir à se déplacer.

Alizèta Sawadogo soutient que le marketing digital permet d'accroître la visibilité et la notoriété des services hôteliers qui l'utilisent.

À partir d'un échantillon de 100 clients, elle est arrivée à démontrer que l'utilisation du marketing digital augmente le nombre de clients et permet ainsi de faire plus de profits, d'attirer les clients, de les fidéliser, de les satisfaire et de prendre en compte leurs préoccupations. Et cela, malgré le fait que le sujet est assez récent et la documentation pas suffisamment étoffée.

À l'endroit du restaurant « le Vin Nouveau », Alizèta Sawadogo a fait des suggestions en vue d'améliorer la communication digitale. Il s'agit de la mise en place d'un site web pour le restaurant, de l'installation d'un système de réservation en ligne, de l'élargissement de ses réseaux sociaux à Tiktok et Instagram, ainsi que de la création d'annonces sponsorisées.

Dr Noël Sanou, président du jury, a salué la qualité du travail de l'impétrante.

Pour le président du jury et fondateur de l'Institut africain des industries culturelles (IAIC), Dr Noël Sanou, l'étudiante Alizèta Sawadogo, qu'il décrit comme combative et ambitieuse, a abattu un travail qu'il convient de saluer à sa juste valeur. À l'en croire, l'impétrante a mis le doigt sur un sujet d'actualité qu'est la digitalisation dans le marketing. « Pour nous (ndlr : le jury), ce travail, dans sa construction scientifique, a été mené dans les normes, même s'il y a toujours des critiques à formuler. C'est un travail de qualité et un travail pionnier, qui va servir. Elle a réussi à contextualiser parce que ceux qui vont venir après elle pourront se servir de la documentation qu'elle a produite. Les données qu'elle a produites apportent aussi bien des connaissances théoriques que des propositions pratiques pour les structures hôtelières », a-t-il laissé entendre.

Les membres du jury.

Après avoir vu son travail sanctionné par la mention « très bien » et la note de 17/20, Alizèta Sawadogo ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Elle ambitionne de faire une thèse de doctorat, toujours dans le domaine du management des produits et services hôteliers.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo
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Institut international des sciences et technologies : Une cohorte forte de 175 agents prêts à faire valoir leurs compétences

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 22:51

Dans la matinée du samedi 18 février 2023, 175 élèves délégués médicaux, infirmiers, auxiliaires en pharmacie, techniciens d'hygiène hospitalière, agents de santé communautaire, sages-femmes et technologistes biomédicaux de l'Institut international des sciences et technologies (IISTECH) ont fait leur sortie de promotion. La cérémonie s'est tenue dans l'enceinte de l'institut, à Ouagadougou, avec Pr Fatou Barro/Traoré comme marraine.

97,8%, c'est le taux de réussite à l'IISTECH pour l'année académique 2021-2022. L'institut a présenté 179 candidats aux différents examens, et a enregistré 175 admis. Une performance saluée par le personnel de l'institut, à l'occasion de la cérémonie de sortie de la 6e promotion.

« Je m'engage à vous accompagner pour la suite. Ma porte vous sera toujours ouverte », Pr Fatou Barro/Traoré, marraine.

La marraine, Pr Fatou Barro/Traoré, dira à ce propos : « Le parcours a été long, le sacrifice énorme, mais malgré tout cela, vous vous êtes armés de courage, bravant toutes les difficultés qui se sont présentées à vous pour aller de l'avant. Les résultats que vous avez obtenus vous honorent et démontrent que vos efforts n'ont pas été vains. Je vous en félicite ».

« Je vous invite à être de bons exemples sur vos terrains de travail car vous représentez désormais l'Institut dans toute sa splendeur »

Pour la directrice générale de l'Institut international des sciences et technologies (IISTECH), Pr Ramata Ouédraogo, les nouveaux diplômes sont bien armés pour conquérir le marché de l'emploi. « Certains de vos camarades ont dû abandonner en chemin, ce qui renforce votre mérite et démontre votre endurance et votre courage. Nous sommes convaincus que vous saurez tirer parti des moyens que nous avons mis à votre disposition, tout au long de votre carrière professionnelle », a-t-elle déclaré.

« Je vous exhorte à cultiver l'esprit de groupe », Hamadi Konfé, coordonnateur de stage de l'institut.

Que de joie pour les impétrants qui ont reçu leurs parchemins en ce jour. « Nous avons fait trois ans de formation. Je suis très contente. Ça n'a pas été facile, on a cheminé et enfin le travail a payé. Nous remercions tous nos enseignants et l'administration qui ont tous concouru à ce que cette réussite soit possible », s'est exprimée Mariam Traoré, sage-femme en fin de formation.

« Nous sommes prêts à affronter le marché de l'emploi », affirme Mariam Traoré, sage-femme en fin de formation.

Le nom de baptême choisi par cette promotion est « Résilience et excellence ». « Résilience parce que vous vous devez d'avoir un mental fort. Vous devez faire preuve d'une résistance à toute épreuve, peu importe les difficultés qui se dresseront sur votre chemin. Excellence parce que vous avez réussi aujourd'hui, mais le plus dur c'est devant. Le monde n'a besoin que des excellents et n'a que faire des moyens. C'est ce à quoi vous devez aspirer chaque jour dans vos activités », a rappelé Hamadi Konfé, coordonnateur de stage de l'institut.

« Vous devez toujours avoir le sens de l'éthique et respecter la déontologie », a conseillé le directeur académique, Pr Youssouf Ouédraogo.

Cette cérémonie a été l'occasion pour le directeur académique, Pr Youssouf Ouédraogo, de prodiguer des conseils aux étudiants. « Tout commence maintenant. Maintenez votre esprit éveillé car les connaissances et les savoirs évoluent, les techniques également. Faites autant que possible une veille de vos connaissances et savoirs pour rester à jour, pour être toujours performants. Inscrivez-vous dans une spirale vertueuse d'amélioration continue », a-t-il lancé aux étudiants.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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Gestion des conflits dans le Liptako-Gourma : Les acteurs du Burkina, du Niger et du Mali se concertent

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 22:51

Ouagadougou a accueilli, le 16 et 17 février 2023, un atelier régional sur la stabilisation dans la région du Liptako-Gourma. Il a été question, au cours de cette rencontre, de la validation du rapport sur l'analyse des conflits dans le Liptako-Gourma. L'atelier a refermé ses portes dans la soirée du 17 février, sur des recommandations provisoires. La cérémonie a été présidée par la secrétaire exécutive pour le développement intégré des Etats du Liptako-Gourma, Hawa Aw.

Au terme de ces 48 heures d'atelier régional (16 et 17 février 2023), les acteurs ont proposé plusieurs recommandations dans le processus de résolution des conflits dans la zone du Liptako-Gourma. Ainsi, en voulant les citer dans son rapport, le rapporteur général Ousmane Ba a tenu à préciser que ces recommandations ont été retenues provisoirement du fait qu'elles doivent faire l'objet de validation par les différents acteurs avant publication.

Ousmane Ba, conseiller juridique et rapporteur des conclusions des travaux

Au nombre de ces recommandations provisoires, il a cité, entre autres, le renforcement des liens de coopération entre les trois pays (Mali, Niger et Burkina Faso) pour une meilleure sécurisation de la zone du Liptako-Gourma, le renforcement des actions entre les acteurs des liens de conflits que sont les chefferies traditionnelles et les acteurs de justice classique, et le renforcement des mécanismes de médiation traditionnelle au niveau des trois pays. Outre celles-ci, il a également parlé de l'implication effective des jeunes et des femmes dans les prises de décision par l'Autorité de développement intégré des Etats du Liptako-Gourma (ALG) et les Etats membres, afin d'éradiquer certains fléaux de manière durable.

Hawa Aw, secrétaire exécutive pour le développement des Etats du Liptako-Gourma

A la suite de la lecture de ces différentes recommandations provisoires, la secrétaire exécutive de l'autorité pour le développement intégré des Etats du Liptako-Gourma, Hawa Aw, a clôturé officiellement la rencontre. Au cours de la cérémonie, elle a rappelé que cet atelier régional ayant réuni les acteurs venus du Burkina, du Mali et du Niger était une rencontre de validation d'un rapport sur l'analyse des conflits dans le Liptako-Gourma. Cette analyse va donc alimenter, selon elle, la stratégie de stabilisation qui va être élaborée et qui permettra de voir les dynamiques de conflits existant dans la région, les mécanismes de résolution des conflits existant ou n'existant plus, et aussi faciliter la sélection des sites et des activités qui seront menées dans cette situation de conflits gangrenant la région.

Vue des acteurs venus du Burkina, du Mali et du Niger.

S'agissant des recommandations faites, Hawa Aw a souligné qu'elles permettront de porter des amendements au rapport qui a été présenté sur la situation dans les trois pays du Liptako-Gourma. « Ces recommandations seront reflétées dans la stratégie et même dans les activités concrètes qui seront dégagées », a-t-elle ajouté.

Yvette Zongo
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L’enfer du Web en Éthiopie : "J'ai vu le cadavre de mon père sur Facebook"

BBC Afrique - Sat, 18/02/2023 - 19:22
Un étudiant éthiopien a mis quatre ans pour faire retirer une horrible photo en ligne.
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Bénin : Le président annonce la répression contre les églises et mosquées pour pollution sonore

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:10

La répression dans le cadre de la lutte contre la pollution sonore au Bénin entre dans sa phase active dans exactement deux semaines, informe le journal Le Béninois libéré, qui précise que le Chef de l'Etat, Patrice Talon, a, à cet effet, rencontré les responsables religieux du pays, le mardi, 14 février 2023, au palais présidentiel.

« La conférence épiscopale, les représentants des églises catholique, protestante, céleste, Chérubin et évangélique, les musulmans, tous ont répondu favorablement à l'appel du chef de l'Etat. Au menu de cette assise, les nouvelles mesures à prendre par les lieux de culte pour ne pas se rendre coupables de pollution sonore en République du Bénin », relate la publication.

D'après les propos du président Patrice Talon, les églises catholiques devront désormais éviter de faire retentir la cloche. Du coté des musulmans, les cris des muezzins sont désormais proscrits. L'usage de microphones et d'amplificateurs de son, à des heures indues est interdit chez les évangéliques, les célestes, les protestants et les chérubins, détaille le journal, ajoutant que les forces de l'ordre seront instruits pour la cause.

Cette actualité vient, pour nombre de citoyens, poser une fois de plus, une question récurrente, mais considérée tabou, dans les villes africaines. On se souvient qu'en mi-2016, pour lutter contre le bruit, les autorités de Lagos (Nigeria) ont fait fermer plusieurs dizaines de mosquées, églises et hôtels de la mégapole nigériane.

Lefaso.net

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Fespaco 2023 : « Le cinéma m'a choisi », Providencia Lauren Sanou, réalisatrice de « Double Je »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:08

Les violences conjugales peuvent avoir des conséquences psychologiques insoupçonnées sur les enfants. Sensible à ce sujet, la jeune réalisatrice Providencia Lauren Sanou a décidé d'en faire un film. Intitulé “Double Je”, ce court-métrage de 16 minutes est en sélection officielle dans la section “Court-métrage” de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou. Nous avons rencontré la jeune réalisatrice, qui excelle également dans la scénarisation. Entretien.

Lefaso.net : Comment êtes-vous arrivée au cinéma ?

Lauren Sanou : Je suis titulaire d'une licence en droit. Après la 3e année de droit, j'ai décidé de faire un master en réalisation documentaire. Pour moi le documentaire à moins de formation. À l'Institut Imagine, j'ai reçu beaucoup de formations en réalisation de films, en écriture de scénario, mais il y a peu de formations en réalisation de film documentaire. J'ai donc fait un master de réalisation de documentaires en me disant qu'en fiction, il y avait beaucoup d'autres opportunités.

Il faut noter que je n'ai pas choisi de faire carrière dans le cinéma. Le cinéma m'a choisi. Des années en arrière, si on m'avait demandé ce que je voulais faire, je n'allais pas répondre : « cinéma ». Je rêvais diplomatie, je vivais diplomatie. Quand tu mets ton pied dans le cinéma et que la passion t'emporte, plus rien ne compte. C'est comme si toutes les autres choses devenaient secondaires. Je me considère comme une appelée du cinéma parce que rien ne me prédestinait à faire du cinéma. À la limite, j'écrivais, je voulais écrire des romans pour enfants, des romans jeunesse, mais pas du cinéma.

Quelle a été la réaction de vos parents quand vous avez voulu faire du cinéma ?

Mes parents sont des gens très ouverts. Mon papa fait de la peinture. Dans ma famille on a beaucoup d'artistes, mais le débat s'est posé au moment où les parents auraient préféré que je termine mon master en droit avant de virer pour faire du cinéma. À part cela, mon choix pour le cinéma n'a pas posé de problème en famille. Ma mère me soutient énormément dans tout ce que je fais.

Quelles sont les personnes qui vous ont inspiré dans ce métier ?

Mes parents sont mes premiers modèles de vie. Pour eux, quand tu décides de faire quelque chose, il faut aller jusqu'au bout. C'est toujours mieux de faire ce que tu aimes que d'être dans un lieu où tu ne t'épanouis pas. Quand tu décides d'aller au boulot, il faut que tu le fasses avec joie et plaisir. On perd beaucoup de choses lorsqu'on décide de faire du cinéma. Il y a beaucoup de sacrifices derrière, mais mes parents ont toujours été là.

J'ai rencontré aussi de belles personnes dans le cinéma à mes débuts. Il y a tonton Gaston Kaboré, tantie Azaratou Bancé, Osange Silou-Kieffer qui a été mon mentor à un moment donné. Ce sont des personnes qui ont fait grandir cet amour que j'avais pour le cinéma. Ce sont des personnes qui aiment partager leur savoir. J'ai travaillé sur de grands projets avec Boubacar Diallo, par exemple. Ce sont toutes ces personnes qui m'ont permis de rester au cinéma, sinon il y a des moments où tu as envie d'abandonner.

Qu'est-ce qui peut bien pousser une personne à vouloir abandonner le cinéma ?

La fatigue et la solitude (Rires). Quand tu fais du cinéma, tu te retrouves rapidement seul. Tes horaires ne coïncident plus avec ceux de tes proches. Vos jours de repos ne coïncident plus également. Les gens ne travaillent pas le samedi et le dimanche alors que toi, tu es sur les plateaux de tournage. Tu ne peux pas toujours être présente aux activités sociales. Tes amis ne vont plus te comprendre, les gens ne vont pas comprendre lorsque tu dis que tu n'as pas le temps pour telle ou telle chose. Ce n'est pas qu'on travaille plus que les autres, c'est juste que nos horaires ne coïncident plus vraiment avec ceux des autres.

Combien de films avez-vous à votre actif ?

J'ai écrit des scénarios pour des personnes, mais pour l'instant les films ne sont pas sortis à l'écran. J'ai écrit deux courts métrages et un long métrage mais ce n'est pas encore à l'écran. L'un des films parle du rejet des femmes accusées de sorcellerie et l'autre parle de la valeur du Merci.

J'ai réalisé deux courts métrages, mais en réalité j'en ai fait trois. Ma toute première œuvre est une docu-fiction, mais elle n'a pas été montée. Quand j'ai filmé, je n'étais pas satisfaite de ce que j'obtenais. Je voulais filmer les enfants de la rue et ensuite mettre un poème en dessous. C'était en 2017. À l'époque, vu que j'avais peur de travailler avec les enfants de la rue, j'ai pris des gens que je connaissais et que j'ai mis en scène. J'ai les images, mais je ne les ai pas encore montées. Peut-être que ça viendra un jour.

En 2019, j'ai fait un autre court-métrage sur l'avortement. Il faut dire que la position que j'ai adoptée pour écrire le scénario n'est pas très bien reçue. Je ne m'attendais pas à certaines réactions du genre “Toi, tu cautionnes l'avortement”. Il faut rappeler que c'était au moment où il y avait le débat sur l'avortement sous certaines conditions. Le film raconte l'histoire d'une jeune étudiante qui a eu une bourse pour aller étudier à l'extérieur, mais qui se retrouve enceinte. Son copain, qui l'a enceinté, a également obtenu une bourse et est parti. Elle devait faire le choix entre garder la grossesse, rester et mettre fin à son avenir ou choisir l'avortement pour pouvoir poursuivre ses études. Elle décide au finish d'avorter toute seule. Quoi qu'on dise, on refuse l'avortement mais il y a de nombreuses personnes qui le pratiquent.
Mon dernier film est “Double JE” qui a été réalisé cette année.

Double JE en compétition au Fespaco dans la section “Court métrage”. Comment avez-vous accueilli la sélection de ce film ?

“Double JE” parle des conséquences psychologiques de la violence conjugale sur les enfants. Les enfants vivent la chose, mais ne comprennent rien. Ils ne font que subir. Qu'est-ce que cela peut entraîner comme conséquence pour ces enfants qui sont appelés à être des adultes ?

J'ai tellement souffert pendant le tournage que je ne m'attendais pas à cette sélection. J'étais vraiment très contente. Je me dis que ce que je fais n'est pas si mauvais que ça. Je ne suis pas seul à travailler. Quand un projet est sélectionné, c'est toute l'équipe qui est satisfaite, c'est toute l'équipe qui monte, ce sont les comédiens qui seront vus. Ce bonheur, il est indescriptible. L'acteur principal du film se nomme Hicham Sinaré, un garçon de 8 ans. Il est vraiment super et quand les gens le verront à l'écran, ils s'en rendront compte. Pour un enfant de son âge, je trouve qu'il est vraiment brillant. C'est vrai que c'est mon bébé, mais ce n'est pas pour le vanter ; il est vraiment très bien (Rires).

Est-ce une histoire tirée d'un fait réel ?

Je mentirai si je dis que ce film n'est pas tiré d'un fait réel. Je suis une personne assez sensible qui se laisse toucher par plein de sujets. Ce sont des histoires qu'on entend régulièrement. Je me suis toujours posé la question de savoir ce que ressentent ces enfants. Les adultes eux peuvent se comprendre, peuvent s'expliquer après. Mais on n'explique pas toujours aux enfants ce qui se passe. Quand il y a une dispute, souvent on chasse l'enfant dans la chambre ou il est présent alors que la dispute se déroule. On ne lui explique rien et alors il ne comprend pas ce qui se passe. Après, il assimile ce qui se passe comme étant de la normalité.

Quelles sont les difficultés rencontrées dans la réalisation de ce film ?

J'ai écrit le scénario depuis 2019. Je suis un peu perfectionniste, donc je n'ai pas pu le réaliser sur le champ. Il y a eu le décès de ma formatrice Osange Silou-Kieffer, en 2020 (1er avril 2020, ndlr). On travaillait ensemble. Je lui envoyais le texte et elle me donnait toujours son avis. À son décès, j'ai donc déposé le scénario. Mais après, je me suis dit qu'il fallait que je réalise le film pour lui rendre hommage et qu'elle soit fière.

Les autres difficultés sont d'ordre financier. Peu de personnes accompagnent le cinéma. Les gens accompagnent le cinéma avec des "Du courage". Le cinéma est coûteux. De l'équipement à l'équipe, tout est coûteux. Pour un court-métrage d'un budget de 5 millions, les gens vont te demander où est rentré l'argent. C'est vrai que tous les réalisateurs rencontrent ce problème financier, mais ça impacte beaucoup plus les jeunes. Les gens veulent des preuves que l'on sait faire des films avant de nous accompagner. Ils oublient pourtant que pour donner des preuves, il faut commencer et pour commencer il faut de l'argent. Qui te donne cet argent-là ? C'est une boucle. Il faut trouver quelqu'un qui a confiance, qui croit au projet et qui t'accompagne.

Comment avez-vous mobilisé les fonds pour la réalisation de votre film ?

Ce sont les parents essentiellement qui m'ont accompagné. J'ai également eu la chance d'avoir des gens qui me suivent dans ma folie. Il y a la styliste Karel.K qui a accepté d'habiller ma comédienne, il y a le Café village et Eau Madam qui m'a accompagné avec l'eau. Toutes ces personnes m'ont accompagné sur le plan technique. Mais, sur le plan financier, ce sont vraiment mes parents qui m'ont aidé.

J'étais parti sur un budget de 7 millions, mais je n'ai pas eu cette somme. Cela a fait que beaucoup de choses ont été réduites et c'est de là que d'autres difficultés naissent comme la location de matériel. La location du matériel se fait par jour. J'ai eu la chance que mon grand frère Oumar Dagnon qui me soutient dans toutes mes folies m'a accompagné avec une partie du matériel. Il y a d'autres personnes aussi qui m'accompagnent.

L'insuffisance de financement n'est-elle pas aussi dû au fait que certains veulent travailler en solitaire plutôt que de s'associer à d'autres personnes ?

Il y a les réalisateurs et les producteurs. Qui est le réalisateur ? C'est une personne qui a une idée, qui veut faire ci, qui veut faire ça et qui a besoin d'argent. Ce n'est pas à lui de chercher l'argent, c'est au producteur de chercher l'argent. Pour imager, prenons l'exemple de l'hôpital où travaille un médecin. On sait tous qu'on peut trouver le médecin dans tel ou tel hôpital. Mais l'hôpital ne lui appartient pas. C'est exactement la même chose. Le producteur se charge de chercher l'argent et le réalisateur de faire ce qu'il fait de mieux artistiquement parlant. Les producteurs peuvent décider d'associer leur force pour produire un film. Notre problème est que la plupart du temps, le réalisateur est producteur et scénariste. Quel producteur qui est à la fois réalisateur et scénariste va prendre son argent pour te le remettre ? C'est compliqué, mais on a des réalisateurs qui réussissent à le faire et qui s'en sortent très bien. Petit à petit, on est en train de s'organiser pour travailler en équipe sur des projets.

Quels conseils avez-vous pour toutes celles qui aimeraient emboîter vos pas ?

On ne vient pas au cinéma pour chercher de l'argent. On fait du cinéma par passion. Si tu viens au cinéma pour chercher de l'argent, tu vas échouer, parce qu'il n'y a pas d'argent. Il y a juste la satisfaction d'avoir fait quelque chose que les gens ont aimé. Et c'est cette satisfaction qui peut t'amener à faire du bon boulot pour avoir un peu d'argent. Il y a plus de fatigue, de souffrance et de solitude surtout pour les femmes. Si tu choisis de faire du cinéma, il faut t'investir à 100 %. Il faut faire du cinéma parce que ton cœur et ton âme y sont et non parce qu'il y a de l'argent. Sinon tu vas faire du mauvais cinéma et tu vas rester pauvre.

Quels sont vos projets ?

Des projets, j'en ai plein la tête. Ça va du court-métrage à la série. Je suis beaucoup plus investi dans les films jeunesse. Je trouve qu'il n'y a pas assez de jeunes à l'écran. Il n'y a pas beaucoup de films qui parlent à nos jeunes et quand je parle des jeunes, je ne fais pas allusion aux jeunes de 25, 28 ans. Je parle des jeunes qui sont confrontés à l'alcoolisme par exemple à 12, 13 ans, des jeunes qui sont confrontés à la drogue, aux problèmes de communication avec les parents. Actuellement, je suis en train de travailler sur une série et j'espère qu'on pourra avoir les financements pour la réaliser et la porter à l'écran d'ici là.

La série est une comédie musicale. C'est l'histoire d'une jeune fille qui ne connaît pas son père. Elle est née sous X et elle décide de le chercher parce que sa maman lui a dit qu'il est mort. Elle découvre par la suite qu'il est vivant. Elle aime la musique et la danse, mais on lui répète sans cesse que la musique n'est pas un boulot. Elle rencontre quelqu'un qui aime le basket à qui on dit également que le basket n'est pas un boulot surtout au Burkina où c'est juste un sport pour garder la forme. Ces deux se retrouvent à partager des points en commun.

Un mot de fin…

Merci d'avoir décidé de mettre la lumière sur la petite personne que je suis. Merci à toutes ces personnes qui croient en nous, qui nous accompagnent malgré tout et ceux qui nous aiment malgré le temps qu'on n'a pas. Merci à tous. On espère que le cinéma burkinabè aura le même rythme que le cinéma africain qui bouge assez. On espère que les gens auront confiance en nous pour nous donner les moyens de leur montrer qu'on peut faire de belles choses.

Entretien réalisé par Fredo Bassolé
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Affaire suspension activités politiques : « L'UPC n'a pas du tout perdu le procès » (selon le parti)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:08

Ceci est un communiqué de l'Union pour le progrès et le Changement (UPC) parvenu à notre rédaction, suite au verdict, vendredi 17 février 2023, dans le procès qu'il a intenté devant le Tribunal administratif contre le ministère de l'Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité. Un contentieux né suite au « refus » du ministère de tutelle, sus-désigné, d'autoriser la tenue d'une session ordinaire du Bureau politique national du parti. Le juge administratif, saisi en référé, s'est déclaré incompétent. Voir ci-dessous, le communiqué du parti, l'UPC.

Communiqué de presse

Suite au refus du Ministère de l'Administration territoriale d'autoriser la tenue d'une session ordinaire du Bureau Politique National (BPN) de l'Union pour le Progrès et le Changement (UPC), le parti a saisi le 14 février 2023, le Tribunal administratif de Ouagadougou pour statuer sur la validité de cette décision.

Le procès a eu lieu ce vendredi 17 février 2023. Statuant sur la question à elle soumise par l'UPC, la présidente du tribunal s'est déclarée incompétente. Autrement, elle demande à l'UPC d'aller voir une autre juridiction qui va trancher, parce que le dossier ne relève pas de ses prérogatives.

Contrairement à une certaine rumeur malveillante, l'UPC n'a pas du tout perdu le procès. A ce procès, il n'y a eu, ni de gagnant, ni de perdant. Seule une autre juridiction peut trancher.

L'UPC remercie l'ensemble de ses militants, ses sympathisants, et les républicains pour leurs soutiens et leur mobilisation. Elle réaffirme son attachement au règlement pacifique et légal des différends, à la démocratie et à la paix.

Cette procédure n'était pas une défiance à l'endroit de la Transition. Il s'agit d'un mécanisme reconnu par la Constitution et les lois, dont le Président du Faso, depuis sa prestation solennelle de serment, est le garant.

En concertation avec ses conseils, l'UPC avisera de la suite qui sera donnée à cette procédure.

Ouagadougou, le 17 février 2023

Le Secrétariat national à l'information et à la communication de l'UPC

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Issaka Semdé dit Tout Neuf : le crieur public qui mobilise dans la ville de Koudougou

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:08

De taille moyenne et de teint noir, Issaka Semdé, 51 ans est passionné de communication. Avec son véhicule griffé de mégaphones, tout neuf sillonne les différents quartiers de Koudougou pour annoncer les évènements et faire des publicités de produits.

Le crieur public est un vieux métier. Tout porte à croire qu'il remplace le griot aujourd'hui disparu de nos sociétés. Malgré l'avancée de la technologie, le crieur public reste indispensable du fait de l'analphabétisme qui règne et surtout de sa proximité avec les populations.

Issaka Semdé est surnommé Tout Neuf. « Dans mon enfance, quand j'allais jouer au foot avec mes copains, je portais à chaque fois une tenue neuve. Jamais la même tenue deux fois dans la même semaine. C'est l'origine de ce surnom », explique-t-il. Tout Neuf est l'un des crieurs publics de Koudougou. C'est dans son bureau sis au grand marché de la "Cité du cavalier rouge" que nous l'avons rencontré ce 16 février 2023. Vêtu d'un boubou et d'un pantalon blancs, bonnet blanc coiffant sa tête, notre interlocuteur assurait l'animation musicale au marché.

Il nous apprend que le métier de crieur public est une passion qu'il exerce depuis une dizaine d'années. « J'ai commencé en 2008 avec une Mercedes. Je sors le matin à 10h et le soir à 16 car ce sont des moments de grande affluence » a-t-il confié.

Ce véhicule griffé de mégaphones est l'outil de travail d'Issaka Semdé

A l'entendre, la permission des autorités communales est plus que nécessaire pour mener cette activité. C'est pourquoi, poursuit-il « lorsqu'un client vient solliciter mes services, j'exige d'abord qu'il me présente son autorisation avant de faire le travail ».

Selon Issaka Semdé, le crieur public annonce des évènements tels que l'arrivée d'une autorité, d'une personnalité dans la ville, des campagnes de sensibilisation sur des sujets précis et mobilise les populations.

« Je suis surnommé Allo Allo. Je parcours fréquemment tous les dix secteurs de la ville et partout où mon véhicule passe, toute la population reste attentive pour écouter ce que je veux dire » a-t-il relevé. Souvent aidé par son fils, Tout Neuf assure la relève par la formation des jeunes qui le désirent.

A l'en croire, le métier nourrit son homme surtout avec les publicités.

« Mes sorties sont facturées à un minimum de 40 000 francs. Je vis de ça et j'ai même pu m'acheter deux autres véhicules que je mets à la disposition des jeunes qui se lancent dans le domaine », dit-il en souriant.

Sakinatou ROAMBA
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Commémoration du 8-mars 2023 au Burkina : Pas de pagne officiel, la sobriété recommandée

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:07

Chaque 8 mars est, depuis et officiellement en 1977, déclarée Journée internationale des droits de la Femme. Le Burkina, qui n'est pas en marge de la commémoration, avait aussi la tradition de marquer l'événement par des pages officiels.

Pour l'édition 2023 de cette journée, le gouvernement burkinabè a décidé, non seulement de surseoir au choix du pagne officiel, mais également de recommander la sobriété.

« Cette année, au regard du contexte sécuritaire et humanitaire assez éprouvant pour les populations, le ministère de la Solidarité, de l'action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a décidé de ne pas faire de la production des pagnes une activité majeure pour la commémoration officielle du 08 mars 2023 », informe, ci-dessous joint, un communiqué du ministre de la Solidarité, de l'action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a décidé de ne pas faire de la production, Nandy Somé.

Lefaso.net

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Liberté de presse au Burkina : Le Premier ministre rassure la Société des éditeurs de la presse privée

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:07

Le Premier ministre, Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla, a reçu en audience une délégation de la Société des éditeurs de la presse privée (SEP), le vendredi 17 février 2023, à la primature.

A la sortie de la rencontre, le président de la SEP, Inoussa Ouédraogo, a expliqué que la délégation est venue présenter son nouveau bureau au Premier ministre. Il a ajouté que la presse privée burkinabè est disposée à travailler au renforcement de la liberté des médias. « Ces derniers temps, la presse privée et la presse dans sa globalité éprouvent des difficultés à faire librement leur travail », a-t-il souligné.

A en croire Inoussa Ouédraogo, le Premier ministre a déclaré que le gouvernement n'est pas contre la liberté de presse et d'expression. « Il a pris son exemple pour indiquer que, bien au contraire, lui-même a toujours publié dans nos différentes presses. Il a toujours été sur les plateaux de télévision et de radio pour donner son point de vue, et il ne sera pas celui qui va empêcher la liberté de presse », a rapporté le président de la SEP.

Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambela a demandé aux médias de trouver de se réinventer afin s'adapter à la conjoncture économique mondiale actuelle

Me Apollinaire Joachimson Kyelem de Tambèla a conseillé à la presse de tenir compte de la situation nationale et de contextualiser la liberté de presse, de sorte à ne pas fournir des informations stratégiques à l'ennemi. Le Premier ministre a expliqué que les difficultés dont il parle en matière de liberté d'expression sont essentiellement liées aux émissions interactives et aux réseaux sociaux. Les médias classiques sont donc exhortés à jouer leur rôle d'éducateurs et à donner une information saine. La délégation de la SEP a dit prendre note de cette remarque.

Inoussa Ouédraogo a annoncé qu'au regard des difficultés rencontrées par les entreprises de presse, il va être organisé un forum économique des médias. Cette initiative a été appréciée positivement par le Premier ministre. Le chef de la délégation s'est dit satisfait de cette audience, car les préoccupations de la SEP ont été entendues. Me Apollinaire Kyelem de Tambèla a ajouté que son gouvernement est disposé à accompagner les entreprises médiatiques.

« Nous avons été satisfaits de la vision qu'il a de la liberté d'expression, parce que très récemment, nos organisations ont interpellé les autorités sur la nécessité de garantir la liberté d'expression afin que les médias continuent à apporter leur contribution à l'élargissement des espaces de liberté. Nous sommes face à une situation où les terroristes veulent nous imposer le silence. Il n'y a pas de raisons qu'on ne travaille pas à se libérer de ces chaînes », a conclu Inoussa Ouédraogo.

Inoussa Ouédraogo (au milieu) s'est dit satisfait des échanges

En rappel, les rapports entre le Premier ministre et la presse ne sont pas au beau fixe depuis qu'il a déclaré ceci, au cours d'une audience accordée au Conseil supérieur de la communication : « On ne construit rien sans la discipline. Il est plus que nécessaire de recadrer la communication au niveau des médias pour éviter la pagaille. L'on se rappelle toujours de la radio Mille collines au Rwanda qui a joué un rôle déterminant dans le génocide dans ce pays. Ce n'est pas parce que l'on est sur un plateau de télévision ou dans un studio avec un micro que l'on doit se croire tout permis ».

Ses propos ont été vivement critiqués par les organisations professionnelles des médias du Burkina Faso, qui ont fait une déclaration à cet effet.

SB
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Lutte contre la fraude : Le coordinateur national échange avec des structures partenaires

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 16:07

La Coordination nationale de la lutte contre la fraude (CNLF) a effectué, le vendredi 17 février 2023, une série de visites à trois « structures sœurs ». L'équipe conduite par Dr Yves Kafando était dans les locaux de la police municipale, de l'Autorité supérieure de contrôle d'Etat et de Lutte contre la corruption (ASCE-LC) et de la gendarmerie nationale. Ces visites de courtoisie à ces structures visent à susciter leur accompagnement dans le cadre de la lutte contre la fraude.

C'est un coordinateur national de lutte contre la fraude visiblement satisfait qui s'est adressé aux journalistes à la fin de sa tournée. Pour Dr Yves Kafando, l'objectif de ces visites a été atteint.

La police municipale est la première structure à recevoir la visite du CNLF

« Nous avons entrepris ces tournées qui consistent en des visites de courtoisie et d'amitié auprès des structures sœurs avec lesquelles nous travaillons, dans l'objectif de renforcer la collaboration. Le message véhiculé au cours de ces visites, c'est d'expliquer la mission de la Coordination nationale de lutte contre la fraude, les objectifs qui nous sont assignés, c'est-à-dire lutter contre la fraude fiscale, douanière, économique et environnementale, pour susciter leur accompagnement dans le cadre de l'atteinte de ces objectifs », a-t-il décliné.

Après la police municipale, l'équipe de la CNLF était à l'ASCE-LC

Il a ajouté que pour lutter efficacement contre la fraude, il faut être suffisamment outillé en renseignements. Pour Dr Yves Kafando, la police, a gendarmerie et l'ASCE-LC peuvent être d'un grand apport dans ce domaine.

Obissa Juste MIEN
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Sahel : D'intenses combats ont opposé une unité des Forces armées nationales à un groupe terroriste (officiel)

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 14:42

Selon un communiqué de la direction de la communication et des relations publiques des Armées, d'intenses combats ont opposé une unité des Forces armées nationales à un groupe armé terroriste entre Oursi et Déou (dans la province de l'Oudalan, région du Sahel), ce vendredi 17 février 2023.

L'unité, qui était en mouvement, a été la cible d'une attaque complexe. Des renforts ont été déployés en appui et pour procéder à des opérations de ratissage, précise le communiqué.

En attendant qu'un bilan précis puisse être établi, le Chef d'Etat-major général des Armées, informe que des blessés ont été enregistrés et déjà évacués dans des structures médicales appropriées pour une prise en charge.

Lefaso.net

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Neuroscience : "Nous avons 7 sens, et les 5 plus connus sont les moins importants"

BBC Afrique - Sat, 18/02/2023 - 14:03
Si nous avons une posture voûtée, le cerveau active des mécanismes de tristesse, explique la neuroscientifique Nazareth Castellanos. Pour le chercheur, il est essentiel d'apprendre à écouter les "chuchotements du corps".
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Cinéma : Idrissa Ouédraogo, cinq ans déjà

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 13:08

18 février 2018 - 18 février 2023. Cela fait cinq ans que le maestro Idrissa Ouédraogo a rejoint les étoiles, à l'âge de 64 ans. Il est le premier réalisateur burkinabè à avoir remporté en 1991 l'Etalon d'or de Yennenga avec son film Tilaï. Ce film a également remporté le Grand Prix du Jury à Cannes en 1990 et le Prix du meilleur long métrage au premier Festival du cinéma africain de Milan en 1991.

Au total, Idrissa Ouédraogo, c'est une quarantaine de films dont plusieurs récompensés dans de grands festivals dans le monde. Il était un modèle pour de nombreux réalisateurs dont Apolline Traoré, en lice pour offrir au Burkina Faso, son troisième Etalon d'or de Yennenga avec son long métrage « Sira ».

Selon Apolline Traoré, Idrissa Ouédraogo était un réalisateur talentueux et "extrêmement intelligent"

Voici ce que disait Apolline Traoré de son mentor sur la chaîne VOA Afrique, en mai 2018 : « Il disait tout le temps que j'étais têtue. C'était mon mentor, mais on ne s'entendait pas sur certains points. Il avait une vision un peu trop poétique alors que moi, j'aime les choses un peu carrées, les choses un peu concrètes. C'est quelqu'un qui était d'une intelligence et d'une connaissance extrêmes. Je retiens de lui son intelligence et son talent. Malheureusement vers la fin de sa vie, il n'a pas prouvé ce qu'il voulait faire, parce qu'il avait un gros projet qui devait le faire revenir comme on le dit. Mais Dieu en a décidé autrement. »

Pour le jeune réalisateur Gaston Bonkoungou, Idrissa Ouédraogo est une success-story qui, de sa ville natale ,Ouahigouya, a raconté des histoires singulières qui touchent à l'universel.

"J'ai foi que la nouvelle génération que nous sommes pourra être à la hauteur de ses œuvres", Gaston Bonkoungou

« Il a représenté le Burkina Faso dans les grands festivals à l'international. Je regrette de n'avoir pas connu personnellement le maestro, mais j'ai pu apprendre de lui à travers ses œuvres. C'est vraiment une perte déplorable pour le Burkina Faso et pour le monde du cinéma. J'aurais aimé qu'il partage ses connaissances et ses expériences dans un ouvrage comme Sergueï Eisenstein. J'ai foi que la nouvelle génération que nous sommes pourra être à la hauteur de ses œuvres », pense Gaston Bonkoungou, réalisateur de deux films sélectionnés à cette 28e édition du Fespaco. Il s'agit de « SOUK » dans la section « Films des écoles de cinéma » et « Papa Éric le tendre », dans la section « Burkina ».

Talentueux, Idrissa Ouédraogo l'était assurément. Et des talents comme lui, comme le baobab Gaston Kaboré, l'indémodable Boubacar Diallo et les regrettés Saint Pierre Yaméogo et Missa Hébié, le Burkina en produira certainement. Apolline Traoré, Hervé Éric Lengani, Michel Zongo, Laurentine Bayala, Thomas Hénoc Ouédraogo, Dramane Gnessi, Gaston Bonkoungou, etc. font partie de cette relève sur qui le Burkina peut compter pour briller sur les écrans, en Afrique et dans le reste du monde.

Lefaso.net

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Une percée quantique qui pourrait révolutionner l'informatique

BBC Afrique - Sat, 18/02/2023 - 11:46
Les scientifiques ont fait un pas de plus vers la fabrication d'ordinateurs "quantiques" multitâches, plus puissants que les superordinateurs les plus avancés d'aujourd'hui.
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Burkina Faso : Bolloré Transport & Logistics célèbre le mérite de ses collaborateurs dans ses vœux de nouvel an

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 11:30

Comme chaque année, Bolloré Transport & Logistics Burkina Faso a encore respecté sa tradition envers ses collaborateurs. Il leur a présenté, dans la soirée de ce 31 janvier 2023 à Ouagadougou, ses vœux de nouvel an.

Au cours de cette cérémonie qui a été marquée par les allocutions des différents responsables, la direction générale a décerné des prix d'encouragement à ses meilleurs employés. Ils étaient au total six meilleurs employés issus des différents corps de métiers qui ont vu leurs efforts récompensés. C'est donc dans une ambiance festive que les lauréats ont reçu chacun une attestation et une enveloppe de 300.000 FCFA.

Cette cérémonie de vœux a été aussi une occasion pour le groupe de saluer la fidélité et de dire aurevoir aux collaborateurs admis à la retraite qui étaient au nombre de dix personnes, dont l'ancienneté est comprise entre 3 et 36 ans. Pour l'occasion, ils ont reçu de leur employeur une attestation de reconnaissance et un bon d'achat de matériel électro-ménager pour les bons et loyaux services rendus.

En plus de ces distinctions, la société a également décerné une médaille d'argent à un collaborateur ayant une ancienneté de 15 ans au sein du groupe.
En prenant la parole durant la cérémonie, le directeur pays du groupe, Seydou Diakité a exprimé la fierté du groupe d'aller au-delà de sa mission première, en permettant à ses collaborateurs d'hier d'être de nouveaux entrepreneurs, quel que soit le domaine qu'ils ont choisi.

« Notre politique en ressources humaines met l'accent sur l'épanouissement du capital humain, premier facteur de production de toute entreprise », a-t-il laissé entendre ; tout en exprimant sa satisfaction envers les collaborateurs, en ces termes : « Face à de nombreux évènements qui se sont succédés, impactant sérieusement l'activité économique, la capacité de résilience de chacun et de tous, a permis d'assurer la continuité de notre activité et d'envisager de nouveaux défis ensemble ».

Le premier responsable pays a terminé son allocution en souhaitant fructueuse année à tous ses collaborateurs et que le travail soit fait dans une solidarité autour du bien connu.

En rappel, l'entreprise emploie aujourd'hui plus de 450 collaborateurs burkinabè et génère plus de 350 emplois indirects à travers, notamment ses agences à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso. Elle développe des partenariats avec des établissements d'enseignement supérieur, à l'institut africain de management (IAM), l'institut Burkinabè des arts et métiers (IBAM), le Centre de promotion de l'apprentissage des métiers (CPAM) et le centre de formation professionnelle emplois et métiers (CFPEM).

A ces partenariats s'ajoutent également ses actions de solidarité au bénéfice des populations en partenariat avec des ONG à savoir l'aide à la scolarisation et à la réinsertion sociale des jeunes et la sensibilisation à la préservation de l'environnement.

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Séisme en Turquie : Le footballeur ghanéen Christian Atsu retrouvé mort

Lefaso.net (Burkina Faso) - Sat, 18/02/2023 - 09:52

Le footballeur ghanéen Christian Atsu, du club turc de Hatayspor, a été retrouvé mort sous les décombres de son immeuble à Hatay au sud de la Turquie, a annoncé ce samedi 18 février 2023 son agent cité par l'agence privée turque DHA et rapporté par RMC Sport.

Christian Atsu, meilleur joueur de la CAN 2015 se trouvait sous les décombres après le séisme survenu en Turquie et en Syrie voisine il y a environ deux semaines.

''Le corps sans vie d'Atsu a été retrouvé sous les décombres. On retire encore ses affaires. Son téléphone a aussi été retrouvé", a affirmé son agent Murat Uzunmehmet, cité par RMC Sport.

Selon les médias turcs cités par RFI, il était sous les décombres de la résidence Rönesans, une tour de 12 étages qui s'est effondrée dans le séisme.

<> nous rapporte RFI.

Le joueur de 31 ans est arrivé en Turquie en septembre 2022 et a joué seulement quatre matches toutes compétitions confondues. À quelques heures du tremblement de terre, le dimanche 5 février 2023, il a marqué un but sur coup-franc à la dernière minute, offrant la victoire à son équipe. C'est son unique but en Turquie et le dernier de sa carrière.

Mamadou ZONGO
*Lefaso.net*

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Burkina Faso : La ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et ses 12 compagnons prévue pour ce 23 février 2023

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 17/02/2023 - 22:59

Selon un communiqué du porte-parole du gouvernement lu au journal télévisé de 20 heures, la ré-inhumation des restes de Thomas Sankara et des 12 autres victimes du 15 octobre 1987 aura lieu le 23 février 2023, sur le site du Mémorial Thomas Sankara à partir de 9 heures.

Jean Emmanuel évoque des impératifs socioculturels et sécuritaire d'intérêt national pour justifier le choix du site.

La cérémonie se fera selon les rites funéraires coutumiers et religieux dans la stricte intimité des familles des défunts, précise le communiqué en date de ce 17 février 2023.

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Dr Aboubakar Nacanabo, ministre des finances : « La digitalisation des prestations du secteur des finances publiques va accélérer la maturité de l'économie »

Lefaso.net (Burkina Faso) - Fri, 17/02/2023 - 22:55

La digitalisation accélère la croissance en instaurant plus de transparence, plus de célérité et d'efficacité dans l'action publique. C'est la conviction de Aboubakar Nacanabo, expert en fiscalité internationale, docteur en sciences de gestion et ministre de l'Économie, des finances et de la prospective du Burkina. Dans cet entretien qu'il a accordée à Lefaso.net, il explique l'importance de la digitalisation des prestations du secteur des finances publiques et son importance pour l'économie burkinabè.

Lefaso.net : Le budget 2023 a institué des taxes sur un certain nombre de produits et prestations du secteur numérique ; pouvez-vous nous rappeler lesquels ?

Dr Aboubakar Nacanabo : Pour la bonne information des lecteurs, je voudrais porter à votre connaissance que la loi de finances pour l'exécution du budget de l'Etat, exercice 2023, n'a pas institué de nouvelles taxes dans le dispositif fiscal. Elle a simplement réaménagé le champ d'application ainsi que le taux d'impôts et taxes existant déjà dans le code général des impôts dans le but d'élargir l'assiette fiscale, d'améliorer le rendement de l'impôt et de lutter contre la consommation de produits nuisibles à la santé des populations particulièrement le tabac, les boissons énergisantes et les boissons très alcoolisées.

La loi de finances a également prévu l'aménagement du dispositif de contrôle des prix de transfert pour limiter l'évasion fiscale des multinationales en renforçant les obligations en matière de documentation des prix de transfert et en instaurant une obligation déclarative aux multinationales pour leurs transactions intragroupes.
Par ailleurs, je fais observer que la loi de finances ne comporte pas de dispositions réservées spécifiquement à la taxation des prestations du secteur numérique. Il faut cependant relever que le Code général des impôts du Burkina Faso contient des dispositions relatives à la fiscalité des prestations de services, qu'elles relèvent ou non du secteur numérique.

Il y a eu avant cela plusieurs projets de digitalisation des prestations du secteur des finances publiques ; quel bilan peut-on en faire ?

Notre département s'est engagé résolument dans la digitalisation d'un certain nombre de prestations afin d'améliorer la performance de ses services, réduire les coûts et faciliter l'analyse des données collectées. Cet engagement s'inscrit également dans la dynamique d'accompagner les usagers de l'Administration dans la transparence et la célérité.

Ce processus qui a concerné dans un premier temps les dispositifs de collecte des impôts et taxes au niveau des régies de recettes (direction générale des douanes, direction générale des impôts et direction générale du trésor et de la comptabilité publique) va s'accentuer et s'étendre progressivement à la chaine de la dépense et aux procédures de la commande publique.

Les résultats encourageant obtenus au niveau de la direction générale des impôts, à travers l'institution de la télédéclaration et du télépaiement (virement bancaire, mobile money), la délivrance de documents fiscaux en ligne et au niveau de la direction générale des douanes avec la plateforme SYLVIE me confortent dans l'idée que la digitalisation est l'une des voies de la modernisation de notre administration, pour la rendre plus performante.

Malgré tout cela, les usagers continuent à être confrontés au manque de réseau pour le règlement de certaines taxes ou alors ce sont certains services censés être disponibles en ligne qui ne le sont pas vraiment…

Le problème de réseau est réel mais nous travaillons avec le ministère en charge de la transition digitale à améliorer nos services. Toutefois, il faut noter que le problème de réseau est beaucoup plus ressenti par les contribuables qui n'ont pas encore adhéré à la plateforme en ligne e-sintax.

En dehors de l'enregistrement des marchés et de l'impôt sur les revenus fonciers, tous les impôts et taxes déclaratifs peuvent être déclarés sur la plateforme en ligne e-SINTAX. Par ailleurs, toutes les dettes fiscales qui sont dans le logiciel SINTAX peuvent être payées en ligne, par virements bancaires ou via mobile money.

C'est pourquoi nous encourageons fortement les contribuables des petits segments relevant des directions des centres des impôts et des directions provinciales des impôts à adhérer massivement à la plateforme afin d'éviter de venir aux guichets où ils perdent du temps et sont souvent confrontés aux problèmes de réseau . Du reste, l'adhésion à la plateforme est possible pour tous les contribuables qui disposent d'un numéro IFU et les équipes de la DGI sont disponibles pour les assister.

Les nouvelles dispositions fiscales prennent-elles aussi en compte les acteurs internationaux, notamment les plateformes numériques internationales qui donnent l'impression de s'enrichir dans nos pays en toute impunité fiscale ?

Sur cette question, il faut retenir que les dispositions législatives avant l'adoption de la loi de finances, exercice 2023 prennent déjà en compte la taxation des activités numériques réalisées au Burkina Faso, même s'il faut reconnaitre qu'il y a nécessité d'améliorer notre législation en la matière.

Sur le plan international, la question de la fiscalisation de l'économie numérique est l'objet d'échanges en ce qui concerne l'imposition des multinationales, y compris celles opérant en ligne. Ces réflexions ont permis d'aboutir au niveau de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à des pistes de solutions dont pourrait profiter le Burkina si un consensus est trouvé.

Toutefois, en ce qui concerne les impôts indirects, la direction générale des impôts est en train de s'outiller grâce à une assistance technique afin d'imposer à la TVA, les opérations réalisées en ligne par les multinationales au Burkina Faso.

Vous qui avez fait une thèse de doctorat sur les problématiques de la fiscalité numérique, pensez-vous que l'économie burkinabè est mûre pour la transition digitale ?

La transition digitale est une question de volonté politique et en ce qui concerne le Burkina, cette volonté est affichée au plus haut niveau. Si vous considérez que l'économie burkinabè n'est pas mûre pour la transition digitale, je vous dirai que c'est la transition digitale qui va accélérer la maturité de l'économie. Toutes les études ont démontré que la digitalisation est un accélérateur de croissance en ce sens qu'elle instaure plus de transparence, plus de célérité et d'efficacité dans l'action publique.

Il faut travailler davantage sur la disponibilité des infrastructures informatiques ainsi que le renforcement du capital humain pour réussir la transition digitale qui a un effet multiplicateur sur l'économie dans son ensemble.

Quelles sont les principales mesures gouvernementales qui ont été prises dans ce sens ?

Le ministère de la Transition digitale travaille sur une stratégie nationale de digitalisation qui va accélérer le processus avec la mise en place d'un datacenter national qui va soutenir les grands projets de digitalisation. S'agissant du ministère de l'Economie, des finances et de la prospective, nous avons pris l'engagement d'accélérer la digitalisation des procédures douanières, des marchés publics, des ventes aux enchères, de la gestion du parc automobile de l'Etat, de la gestion des bulletins de paie des agents publics et de bien d'autres procédures. Nous aurons l'occasion de vous présenter ces projets très prochainement.

C. Paré
Lefaso.net

A lire aussi : Fiscalité à l'ère du numérique : « Le droit fiscal international est malmené par la numérisation de l'économie » constate Dr Aboubakar Nacanabo

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