Vous êtes ici

Agrégateur de flux

Cyberespace européen : les agences comme bouclier sécuritaire (2/2)

EU-Logos Blog - ven, 06/11/2015 - 07:10

La cybersécurité est devenue, au fil des années, une des principales priorités principales dans la coopération judiciaire et policière de l’UE. Face à l’évolution du monde numérique et des menaces qui y sont liées, l’Union européenne s’est vite rendue compte qu’il fallait agir à travers une coopération active entre les pays membres : la cybercriminalité ne connaît pas de frontières et une collaboration transnationale est donc nécessaire. Pour faciliter la lutte contre la cybercriminalité et améliorer la coopération entre les États membres, l’Union européenne a misé sur l’action des agences européennes concernées par la coopération judiciaire et policière. Mais en quoi consiste l’action des agences européennes face à la cybermenace ? Cette action est-elle réellement efficace et complète face à l’évolution du cyberespace?

L’action européenne visant la lutte à la cybermenace a été introduite par la Commission européenne en 2013 avec la présentation de la Stratégie de cybersécurité de l’Union européenne. Cette stratégie qui vise à la création d’un cyberespace « ouvert, sûr et sécurisé », se concentre sur trois objectifs principaux : la cyber-résilience, la cybercriminalité et la cyberdéfense. En effet en poursuivant des motivations économiques, politiques et idéologiques liées aux droits fondamentaux, la Stratégie de cybersécurité veut faire en sorte que l’UE atteigne la cyber-résilience, réduise drastiquement la cybercriminalité et développe des politiques de cyberdéfense.

Pour rendre possible la politique européenne en la matière, l’action des agences européennes est nécessaire : chaque agence agit dans un des trois domaines visés par la Stratégie afin de rendre le cyberespace plus sûr pour les citoyens, les gouvernements et les entreprises privées.

Pour mieux comprendre l’action européenne en termes de cybersécurité, attardons-nous sur la réelle capacité et la réalisation des trois objectifs par les agences européennes.

La cyber-résilience

La Cyber-Résilience, au niveau européen, prévoit que l’Union européenne puisse faire face aux cyber-risques et aux menaces cybernétiques de dimension transnationale. Cela permettrait une intervention coordonnée en cas d’urgence et un niveau de sécurité plus élevé sur le sol européen.

Le but est donc celui d’améliorer les moyens et les ressources, dans le secteur privé ou public, afin de prévenir, détecter et gérer les incidents de cybersécurité.

Pour renforcer la cyber-résilience l’Union européenne a crée en 2004 une agence capable de renforcer la sécurité des réseaux et de l’information : ENISA (European Union Agency for Network and Information Security).

ENISA a pour mission :

  • D’assister et de conseiller, en tant qu’expert, les Etats membres et la Commission européenne afin d’intensifier leurs efforts dans la Protection des infrastructures l’Information (PIIC) et ainsi renforcer la sécurité des réseaux.
  • De développer des bonnes pratiques afin créer de façon appropriée des stratégies de cybersécurité, des exercices de simulation de cyberincidents, ou des plans nationaux de contingence.
  • De favoriser le contact et l’échange d’informations entre les différentes institutions nationales, en facilitant le dialogue entre le secteur public et le secteur privé, pour prévenir et répondre de façon efficace aux cyberincidents

L’agence ENISA est donc une agence technique d’expertise qui aide les Etats membres et l’Union européenne en matière de cybersécurité.

Son travail est aussi de sensibiliser les Etats, les entreprises privés et les citoyens des risques liés au cyberespace par le biais de rapports, l’organisation d’ateliers d’experts et le développement de partenariats public-privé.

La cybercriminalité

La cybercriminalité est un phénomène de plus en plus répandu et dangereux pour les utilisateurs d’internet : on estime que chaque jour plus d’un million de personnes sont victimes de cybercriminels qui profitent souvent de l’anonymat et de réseaux toujours plus sophistiqués.

L’Union européenne s’est vite rendue compte que pour combattre ce nouveau phénomène, il était nécessaire d’agir au niveau européen à travers la création une législation européenne solide et efficace, une meilleure coordination entre les pays membres et de nouveaux moyens opérationnels communs.

Pour réaliser cela, en 2013 l’UE a créé le Centre européen de lutte contre la cybercriminalité (EC3) au sein de Europol dans le but de mieux aider et coordonner les Etats membres et les services répressifs nationaux face aux cybermenaces. Si EC3 est pour ainsi dire le centre européen de « cyberintelligence », celui-ci collabore étroitement avec Eurojust qui est le bras judiciaire de l’UE et qui facilite les procédures légales transnationales.

L’EC3 déploie, donc, des aides techniques, opérationnelles et analytiques: il aide les Etats membres dans les opérations et dans les enquêtes à travers des moyens d’expertise, de coordination et d’analyse et il rend effective la collaboration entre les agences et les institutions impliquées dans la coopération policière face à la cybercriminalité.

Mais l’action du Centre européen se limite seulement à trois domaines de la cybercriminalité :

  • la cybercriminalité commise par des groupes criminels organisés et générant des profits à large échelle c’est-à-dire la fraude en ligne
  • la cybercriminalité qui crée des dommages importants aux victimes c’est-à-dire l’exploitation sexuelle des enfants en ligne
  • la cybercriminalité visant les infrastructures critiques et les systèmes d’information dans l’UE à travers des cyberattaques

Pour ce qui concerne la fraude en ligne, légiférée par la décision-cadre du 28 mai 2001, l’EC3 agit dans le but de combattre les fraudes de paiements en ligne qui peuvent consister soit dans la duplication d’une carte bancaire (Card present fraud), soit dans l’utilisation illégale des données d’une carte bancaire (Card-not-present fraud).

En juin 2013, par exemple, l’EC3 a coordonné l’action de 16 Etats membres dans plus de 38 aéroports lors de l’opération « European Airline Action Day ». L’opération a porté au démantèlement d’un réseau de fraudeurs qui détournaient des cartes de crédit pour l’achat de billets d’avion : plus de 200 transactions suspectes ont été signalées et 117 arrestations ont eu lieu. L’opération a mis en évidence des liens entre ce réseau de fraudeurs et d’autres activités de cybercriminalité, comme par exemple, des viols de bases de données d’établissements financiers ou la diffusion de données de cartes de crédit.

La lutte à la fraude en ligne est d’autant plus importante que ce type de crime est toujours plus répandu et toujours plus de personnes utilisent le mode de paiement par carte: en 2013 ce type de fraude a engendré plus de 1,4 millions d’Euro, ce qui représente une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente.

Pour ce qui concerne l’exploitation sexuelle des enfants en ligne, condamné par l’Union européenne le 13 décembre 2011 avec la Directive 2011/92/UE, l’EC3 est fortement impliqué dans la lutte contre la pédopornographie et le « cyberharcèlement » des enfants. La priorité du Centre européen est de protéger les victimes, mais surtout de prévenir ce type d’abus. En 2013, EC3 a soutenu 9 opérations dans Union européenne contre l’exploitation sexuelle des enfants.

Pour finir, les cyberattaques contre les infrastructures critiques et les systèmes d’information dans l’UE sont définis comme crimes de hautes technologies et légiférés par la directive 2013/40/EU du 12 août 2013. L’EC3 agit contre les logiciels malveillants, les logiciels de décodage, le piratage, l’«hameçonnage », l’intrusion et l’usurpation d’identité.

Le danger est d’autant plus grand que non seulement les citoyens peuvent être vulnérables mais aussi les institutions publiques ou les entreprises privé.

La première cyber attaque à l’encontre des institutions étatiques a été recensée en 2007 en Estonie : des sites russes ont, en effet, attaqué des sites de l’administration estonienne par le biais des réseaux zombies prenant le contrôle des données.

En ce qui concerne les entreprises privées sont très vulnérables face aux cyberattaques et leurs données sensibles sont souvent exposées aux dangers cybernétiques, comme dans le cas de AshleyMadison en mai et juillet 2015.

L’EC3 s’est notamment investi dans ce secteur de cybercriminalité. En juin 2013, par exemple, les opérations Ranson I et Ranson II ont été mises en place : elles ont démantelé un réseau criminel qui mettait en place des logiciels de décodage dans plus de 80 pays dans le monde en affectant 21.000 servers et porté à l’arrestations de 13 personnes et à la saisie de 50.000 Euro.

La cyberdéfense

Les efforts de cybersécurité prévoient notamment une dimension de cyberdéfense pour le développement d’outils de détection, intervention et récupération en cas de menace importante et cybernétique. Cela prévoit le déploiement d’une approche civile mais aussi militaire pour la protection des cyber infrastructures critiques. L’agence chargée de la cyberdéfense est l’Agence européenne de défense (AED) : elle définit les exigences de cyberdéfense opérationnelle de l’UE, promeut les moyens logistiques et les technologies de cyberdéfense, élabore des politiques européennes en la matière pour protéger les réseaux et pousse au dialogue entre acteurs civils et militaires, notamment des acteurs internationaux tels que l’OTAN.

Contrairement à ENISA qui s’occupe de la protection des réseaux, la AED s’occupe de la protection d’un point de vue militaire des infrastructures critiques de l’Etat, en particulier les institutions de Défense et d’Information.

Malgré le déploiement des agences dans la lutte contre les cybermenaces, la question de la cybersécurité est encore peu connue et avec peu de législation : l’Union européenne n’est pas assez armée dans un domaine où la sécurité est du ressort des Etats membres, eux-mêmes peu prêts à faire face à des possibles cyberattaques.

Emilie Gronelli

Pour en savoir plus

     -. Site du EC3 https://www.europol.europa.eu/ec3

     -. Site de l’Agence européenne de défense http://www.eda.europa.eu

     -. Site de ENISA https://www.enisa.europa.eu

     -. Internet Organised Crime Threat Assessment (IOCTA) https://www.europol.europa.eu/content/internet-organised-crime-threat-assessment-iocta-2015

     -. Rapport 2014 du EC3 https://www.europol.europa.eu/content/european-cybercrime-center-ec3-first-year-report

     -. Stratégie européenne de cybersécurité https://www.enisa.europa.eu/activities/Resilience-and-CIIP/national-cyber-security-strategies-ncsss/Estonia_Cyber_security_Strategy.pdf


Classé dans:COOPERATION JUDICIAIRE POLICIERE, Droit à la liberté et à la sûreté, Lutte contre la criminalité, Lutte contre la criminalit_é, Lutte contre le crime organisé, Lutte contre le terrorisme
Catégories: Union européenne

Sous-marins brésiliens : Que se passe-t-il à Itaguaí ?

MeretMarine.com - ven, 06/11/2015 - 01:25

Alors que le Brésil est confronté à une situation politique et économique très difficile, son programme de nouveaux sous-marins est-il menacé ?  « Le programme n’est pas suspendu. Il suit son cours et nous sommes dans les temps », assure-t-on chez DCNS.

Catégories: Défense

French Navy selects Thales to provide TLS for all its simulators

Naval Technology - ven, 06/11/2015 - 01:00
The French Navy has awarded a six-year contract to Thales Group to provide through-life support (TLS) for its simulators.
Catégories: Defence`s Feeds

Sikorsky completes preliminary design review of VH-92A programme

Naval Technology - ven, 06/11/2015 - 01:00
Sikorsky Aircraft has successfully completed the preliminary design review (PDR) of the VH-92A presidential helicopter replacement programme.
Catégories: Defence`s Feeds

RAN conducts exercise with French Navy in South China Sea

Naval Technology - ven, 06/11/2015 - 01:00
The Royal Australian Navy (RAN) Task Group has conducted exercises with the French Navy in South China Sea, as part of its deployment to North and South East Asia.
Catégories: Defence`s Feeds

Saab and Naval Shipyard partner for Polish Navy's Orka submarine programme

Naval Technology - ven, 06/11/2015 - 01:00
Saab has agreed to jointly work with the Naval Shipyard in Gdynia, Poland, to provide naval solutions for the Polish Navy's Orka submarine programme.
Catégories: Defence`s Feeds

Wie nahe ist die Kirche noch bei den Menschen?

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 06/11/2015 - 00:00
Mit dieser Frage beschäftigten sich die diesjährigen Medientage des Cartellverbandes der katholischen deutschen Studentenverbindungen mit der Hanns-Seidel-Stiftung im Bildungszentrum Kloster Banz. Zwei Ausgangspunkte für die Referate und Diskussionen waren das zweite Vaticanum und die Aktivitäten des Papstes Franziskus I.

Fonctionnaires : le piètre bilan du contrôle des arrêts de travail

Les Echos / France - ven, 06/11/2015 - 00:00
L'Assurance-maladie s'est vue déléguer un contrôle expérimental en 2010. L'expérience va être prolongée de trois ans.








Catégories: France

Voter en Françafrique

Survie - jeu, 05/11/2015 - 23:39
Dimanche 25 novembre on votait au Congo-B et en Côte d'Ivoire. Si différentes que soient à première vue les deux votations, référendum constitutionnel à Brazzaville, élection présidentielle à Abidjan, elles partagent les mêmes caractéristiques, spécifiquement françafricaines. La première est la violence, ouverte ou larvée, qui précède le scrutin : interdiction et répression armée des manifestations populaires, saisie ou fermeture des journaux ou médias d'opposition, arrestations d'opposants et de journalistes. (...) - 251 - novembre 2015 / , , , , ,
Catégories: Afrique

Un djihadiste présumé écroué pour un projet d'agression d'une députée

Le Figaro / Politique - jeu, 05/11/2015 - 22:57
Un homme de 32 ans, disant vouloir servir le djihad, s'est dénoncé pour un projet d'agression contre la députée parisienne PS Seybah Dagoma.
Catégories: France

Réforme de l’Initiative Citoyenne Européenne : redonner leur voix aux citoyens

EU-Logos Blog - jeu, 05/11/2015 - 22:22

http://www.europarl.europa.eu/

Un projet de proposition sur l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE) a été présenté par le député György Schöpflin (Hongrie, PPE) en avril 2015. Il a donné lieu à des mois de débat et 127 propositions d’amendements au sein de la commission Affaires constitutionnelles (AFCO). Ses membres ont fini par dégager une position commune sur la manière donc l’ICE doit être révisée, et, le 28 septembre, un rapport sur le projet de proposition a été approuvé à l’unanimité. Le 28 octobre, le Parlement européen, sur la base de ce rapport, a voté une résolution, obligeant « moralement » la Commission à tenir compte de ses remarques.

Quel est l’intérêt de l’initiative citoyenne européenne?

L’Initiative citoyenne européenne est un outil de démocratie participative, introduit avec le Traité de Lisbonne en 2009 et opérationnel depuis février 2012. Il vise à renforcer la légitimité démocratique de l’Union européenne. Il a été accusé à l’époque de « poudre aux yeux » pour faire accepter la signature du Traité de Lisbonne, ersatz à peine dissimulé de la Constitution européenne, rejetée par referendum en France et aux Pays-Bas.

Il consiste, pour les citoyens européens, à inviter la Commission européenne à soumettre une proposition législative au Parlement européen et au Conseil, en vertu de son droit d’initiative. Il faut évidemment pour cela que la proposition entre dans un domaine de compétence de la Commission (autrement dit, le domaine de compétence exclusive des institutions de l’Union européenne). La procédure de l’ICE est détaillée dans le Règlement (UE) n° 211/2011 du 16 février 2011 relatif à l’initiative citoyenne.

L’initiative doit être soutenue par au moins un million de citoyens européens issus d’au moins sept États membres (1/4 des États de l’Union). Un nombre minimum de signataires est requis dans chacun de ces sept États membres. Ce seuil est fonction du nombre de députés européens élus dans les États concernés.

Il ne faut pas confondre l’ICE avec le droit de pétition, garanti par l’article 227 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) et l’article 44 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union. Il permet à tout citoyen, individuellement ou collectivement, de soumettre des doléances ou des questions au sujet d’une compétence de l’Union sous la forme d’une pétition. Celle-ci est alors examinée par la commission Pétition (PETI) du Parlement européen. Dans certains cas, la pétition peut donner lieu à une résolution du Parlement, ou à une procédure en manquement de la part de la Commission s’il est constaté que la législation communautaire a été enfreinte par un État membre. Il faut retenir que la principale différence entre l’ICE et le droit de pétition est que la première est du ressort de la Commission tandis que la seconde est du ressort du Parlement européen.

L’ICE : outil démocratique en perdition ?

Le mécanisme de l’ICE est largement sous-utilisé. Depuis avril 2012, date de l’entrée en vigueur de l’instrument, seulement 51 demandes d’enregistrement de proposition d’ICE ont été présentées. Plus préoccupant, l’engouement pour l’ICE a fortement diminué ces dernières années : 16 demandes ont été introduites en 2012, neuf en 2013, cinq en 2014, et deux en 2015.

Sur les 31 initiatives enregistrées (20 demandes ont été rejetées car « juridiquement irrecevables »), seules 18 ont atteint la fin de leur période de collecte (10 ont été retirées avant la fin) et seules 3 initiatives ont atteint le un million de signatures requis. Au fur et à mesure de la procédure, le nombre d’ICE avec une chance d’être traduite dans la législation européenne se réduit donc comme peau de chagrin…

En cause, une procédure lourde et complexe, qui manque de transparence. Notamment, la Commission peut refuser d’enregistrer une demande d’ICE sans vraiment avoir à le justifier. Et elle ne se prive pas de le faire, comme l’atteste le rejet fracassant de la demande « STOP TTIP » pour des motifs discutables.

L’ICE « STOP TTIP » avait pour but de demander à la Commission d’abroger le mandat de négociation pour le TTIP, et de refuser de signer son équivalent canadien, le CETA. Elle a reçu ce mandat au nom de l’Union de la part des chefs d’État et de gouvernement réunis au sein du Conseil de l’Union européenne. Le 10 septembre 2014, la Commission a refusé d’enregistrer l’ICE. La justification est lapidaire : cette proposition d’ICE « est manifestement en dehors du cadre des attributions de la Commission en vertu desquelles elle peut présenter une proposition d’acte juridique de l’Union aux fins de l’application des traités ». Sans plus de précisions.

Le service de communication de la Commission a ensuite vaguement expliqué aux médias que l’ICE ayant pour but de demander à la Commission l’adoption d’un acte législatif, il n’était pas possible de demander l’abrogation d’un acte. En omettant qu’en droit européen, comme partout ailleurs, l’abrogation d’une directive ou d’un règlement passe systématiquement par l’adoption d’un acte d’abrogation… Mais en la circonstance il n’y a pas à proprement parler un acte juridique à abroger. Il faut croire que le TTIP est un sujet politique sensible que la Commission a préféré éluder. Son manque de courage a cependant porté un coup d’arrêt certain à l’ICE, et fini de désillusionner les plus optimistes sur une réforme démocratique de l’Union européenne.

La frustration engendrée chez les organisateurs d’ICE par les refus répétés et insuffisamment argumentés de la Commission européenne d’enregistrer les initiatives a donné lieu à l’introduction de six plaintes devant la Cour de Justice de l’Union européenne (CJUE). Toutes ces affaires sont encore en cours actuellement. La Médiatrice européenne a elle aussi été saisie de deux plaintes. Elle en a déjà clôturé une, en concluant à une mauvaise administration de l’ICE par la Commission.

Ces plaintes sont la preuve que, loin de rapprocher les citoyens des institutions, le fonctionnement actuel de l’ICE accroît l’incompréhension. Il est établit en effet que nombre de demandes d’enregistrement, introduites peu de temps après l’entrée en vigueur de l’ICE, ont été rejetées faute d’une information suffisante et accessible sur ce nouveau droit des citoyens. L’Union européenne donnerait-elle des droits sans permettre de les exercer ?

Réformer l’ICE : un désaccord de fond sur l’intérêt et le rôle de l’instrument

Tout l’enjeu de la réforme de l’ICE est de lui donner l’envergure qui convient à un vrai mécanisme de démocratie participative. Elle doit se rapprocher le plus possible des attentes des citoyens en matière de participation aux affaires européennes.

Cependant, la Commission s’avère particulièrement réticente à avancer dans cette direction, bousculée par un Parlement européen intransigeant avec les droits des citoyens. Le désaccord de fond entre Commission et Parlement sur le rôle et l’intérêt de l’ICE est particulièrement visible dans les déclarations de chacune des parties : le rapport de la Commission de mars 2015 et la résolution du Parlement d’octobre 2015.

En effet, le Parlement européen considère l’ICE comme un « instrument de démocratie participative transnationale » qui donne aux citoyens la possibilité de « s’investir activement dans l’élaboration des politiques et de la législation européenne ». Le Parlement insiste encore lorsqu’il écrit que l’ICE doit permettre aux citoyens de « prendre l’initiative d’inviter la Commission à présenter, dans le cadre de ses compétences, une proposition appropriée concernant des questions dont les citoyens jugent qu’elles doivent faire l’objet d’un acte législatif ». Le Parlement a enfin souhaité mettre l’accent sur le fait que l’ICE « représente une occasion exceptionnelle pour les citoyens de définir et d’exprimer leurs aspirations ainsi que de demander à l’Union d’agir ». Difficile d’être plus clair.

Un enthousiasme et une conviction qui contrastent fortement avec le discours plus réservé de la Commission, qui n’envisage l’ICE que comme un outil permettant de « débattre de questions clés au niveau européen » et de « renforcer la légitimité démocratique de l’Union », en associant « plus étroitement les citoyens à l’établissement des programmes au niveau de l’Union ». Nulle part dans le discours de la Commission il n’est fait mention d’une participation à la législation.

En matière d’ICE, Parlement européen s’oppose ouvertement et frontalement à la Commission. En effet, la Commission n’hésite pas à considérer que les 3 initiatives qui ont recueilli le million de signatures exigé, sur 51 demandes d’enregistrement, et sans que la Commission ne leur ait donné une suite législative, sont une preuve du bon fonctionnement de l’ICE.

Le Parlement européen en tire pour sa part la conclusion inverse ! « La baisse considérable du nombre de nouvelles initiatives est une des conséquences des exigences disproportionnées et de la complexité inutile du système », ce qui doit mener la Commission à prendre « toutes les mesures nécessaires pour promouvoir l’ICE et renforcer la confiance des citoyens ».

Faire de l’ICE un outil de démocratie participative efficace

Déplorant le manque de publicité autour de l’ICE, le Parlement a pressé la Commission et les États membres d’organiser des campagnes de publicité et de promotion autour de l’ICE afin de la faire mieux connaître des médias et du grand public. Un travail préalable de sensibilisation des élus au niveau local et régional au sein des États membres doit venir appuyer ces efforts. Une intervention des élus nationaux serait décisive, mais le souhaitent-ils ? eux, déjà si peu intéressés par les activités du Parlement européen ?

Le Parlement demande aussi à la Commission de prendre toutes les mesures nécessaires pour faciliter la communication autour des initiatives en cours, par exemple en élaborant des applications pour smartphones et tablettes permettant de suivre facilement l’évolution d’une initiative et de signer en ligne. Autre proposition élémentaire dans le domaine du numérique : que les parlements nationaux consacrent une page aux ICE sur leurs sites internet officiels.

Ces mesures sont simples à mettre en œuvre et relèvent du bon sens : sensibiliser le public est fondamental pour faire de l’ICE un outil de démocratie participative efficace.

Enfin, parce que « l’engagement civique des jeunes est fondamental pour l’avenir de toutes les démocraties », le Parlement demande à la Commission d’abaisser l’âge de l’ICE à 16 ans, sans le lier à l’âge nécessaire pour voter aux élections du Parlement européen (âge qui diffère dans chaque État membre). Un âge unique au niveau de l’Union européenne permettrait de faire de l’ICE un véritable mécanisme de démocratie participative transnational.

Soutenir l’élaboration des ICE : réduire les frustration des  au moment de l’enregistrement de la demande

Au moment de l’adoption du Traité de Lisbonne en 2007, l’annonce de la mise en place d’une Initiative Citoyenne Européenne a suscité de grands espoirs et, d’une certaine manière, un regain d’intérêt pour la politique à l’échelle européenne. C’est ainsi que dès l’entrée en vigueur en 2012 du Règlement (UE) n°211/2011 du Parlement européen et du Conseil relatif à l’initiative citoyenne européenne, 16 demandes ont été enregistrées.

Toutefois, le Parlement européen constate que le manque d’informations claires sur l’outil ICE à ses début a « conduit à une conception générale erronée de sa nature et a été source de frustration » et de désillusion. C’est pourquoi le Parlement européen souhaite y remédier autant que possible en invitant la Commission « à fournir des informations pertinentes et complètes – notamment juridiques – le plus tôt possible aux organisateurs d’ICE… afin qu’ils connaissent les possibilités qui s’offrent à eux et ne se heurtent pas à un refus » qui était pourtant prévisible. Une manière de désamorcer le conflit en amont, en somme.

Un soutien juridique plus poussé s’avère crucial dans la mesure où, pour rendre une ICE recevable, il faut posséder un minimum de connaissances en droit de l’Union européenne (compétences de l’Union européenne et compétences des États membres, fonctionnement institutionnel de l’Union, législation existante). Le Parlement européen retient surtout la nécessité de fournir des « orientations plus détaillées » sur l’interprétation des bases juridiques sur lesquelles fonder une ICE. Les centres de contact Europe Direct remplissent déjà partiellement ce rôle.

À l’avenir, le Parlement demande la création d’un « autre organe indépendant chargé d’une mission de conseil » et de suivi des initiatives à toutes les étapes de la procédure. Comme on n’est jamais trop prudent, le Parlement demande en plus à la Commission d’ « envisager de créer un bureau dédié à l’ICE au sein de ses représentations permanentes » dans chaque État membre.

Par ailleurs, une étude effectuée pour la commission PETI du Parlement européen (juillet 2015) proposait la création d’une plateforme en ligne pour permettre aux organisateurs d’ICE de chercher des partenaires potentiels pour soutenir leur initiative dans d’autres États membres. Cette idée semble cependant avoir été abandonnée, alors que les organisateurs auditionnés avaient souligné l’importance cruciale d’un réseau transnational pour la mise sur pied d’une ICE, et les coûts excessifs pour trouver des correspondants dans l’état actuel des choses.

Si la demande d’enregistrement de l’ICE venait à être refusée quand même malgré les conseils prodigués, le Parlement demande que la Commission explique systématiquement et de manière détaillée les raisons du refus, lorsque celle-ci se trouve « manifestement hors du champ de compétence de la Commission ». Dire que c’est le cas ne suffit pas, il faut argumenter ! De plus, des « indications juridiques pertinentes » pourraient aider les organisateurs à reformuler l’ICE si nécessaire.

Ces informations devront être « rendues entièrement publiques afin d’assurer la transparence du processus » et afin que « la validité et l’objectivité complète de ces éléments puisse faire l’objet d’un contrôle juridique ».

L’objectif poursuivi par le Parlement ici est double : d’une part, que chaque initiative permette de préciser le champ d’application du droit d’ICE et que les organisateurs apprennent des erreurs de leurs homologues ; d’autre part, limiter « dans la plus large mesure possible le pouvoir discrétionnaire de la Commission, qui est à la fois juge et partie dans l’évaluation de la recevabilité d’une initiative ».

Améliorer les chances de réussite des initiatives enregistrées : remédier aux incohérences

Une fois une demande d’ICE enregistrée, le délai de 12 mois pour collecter les manifestations de soutien commence automatiquement. Cette situation est problématique dans la mesure où les elle empêche souvent les organisateurs d’ICE de préparer correctement leur campagne d’information, ne sachant pas si leur proposition d’ICE sera adoptée par la Commission, ni quand.

De plus, ce lien automatique est d’autant plus défavorable pour les organisateurs qu’il se couple à un problème technique concernant la certification du système de collecte en ligne des signatures. En effet, conformément à l’article 6 du Règlement (UE) n°211/2011, les organisateurs doivent créer leur système de collecte en ligne et le faire certifier par une autorité compétente d’un État membre. La certification peut être demandée avant ou après l’enregistrement de l’ICE.

Dans les faits, les États membres sont réticents à certifier un système sans avoir la certitude que l’initiative sera enregistrée par la Commission. Le plus souvent, les réponses pour la certification ont donc lieu après l’enregistrement de l’ICE. Sauf que la date de début de la période de collecte reste, dans tous les cas, la date de l’enregistrement de la proposition d’ICE. Il s’ensuit que les organisateurs peuvent commencer immédiatement à récolter des signatures papier, mais doivent encore attendre la certification de leur système pour récolter des signatures numériques.

Au final, le délai de 12 mois pour la collecte des signatures s’en trouve largement amputé. C’était d’autant plus préoccupant que parmi les trois initiatives qui ont atteint le million de signatures, « Stop vivisection » et « Right2Water » ont récolté respectivement 60% et 80% de leurs signatures en ligne.

Il était donc crucial de remédier à cette situation. C’est pourquoi le Parlement européen demande que les organisateurs d’ICE puissent déterminer librement la date de début de la collecte des soutiens.

Plusieurs députés et ONG avaient aussi demandé que la durée de collecte des signatures soit étendue de 12 à 18 mois. Rien ne s’oppose à cette idée sur le fond, mais pas sur la forme : il s’agit d’une modalité fixée dans les traités, dont la révision appartient aux États membres.

Une autre difficulté récurrente pour la collecte de signatures provient des exigences concernant les données à caractère personnel qui doivent être fournies par chaque signataire pour vérifier la véracité de sa déclaration de soutien. Celles-ci varient d’un État membre à l’autre. Ces exigences ont pour but d’éviter les fraudes et les abus, avec par exemple un même individu qui signerait trois fois une ICE grâce à trois adresses e-mail différentes.

Cependant, les exigences de certains États membres apparaissent disproportionnées et largement dissuasives. Ainsi, certaines législations nationales exigent un numéro d’identification personnel (passeport ou carte d’identité). Des critères de résidence ou de lien de nationalité avec un État membre peuvent également être exigés. Le Parlement rappel dans sa résolution que « l’ICE vise à encourager la participation et à influer sur la détermination de l’agenda politique, et non à imposer des propositions contraignantes ».

Le Parlement européen encourage la Commission à continuer de négocier avec les États membres la réduction de leurs exigences. Le 8 octobre 2013, l’Espagne, l’Irlande, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et la Slovénie ont accepté de supprimer les exigences de nationalité et de résidence pour permettre à leurs ressortissants résidant dans un autre État membre de signer une ICE, et inversement, pour permettre à tous citoyens européen présent sur leur territoire d’apporter leur soutien.

Enfin, afin de ne pas décourager certains organisateurs d’ICE, un meilleur équilibre doit ainsi être trouvé entre protection des données personnelles et responsabilité juridique des organisateurs. C’est pourquoi le Parlement demande que les « comités des citoyens » en charge de l’ICE se voient accorder la personnalité juridique. Ainsi, en cas de manquement dans la protection des données personnelles recueillies, la responsabilité juridique du comité se verrait engagée en tant que personne morale. Actuellement, les organisateurs engagent leur responsabilité personnelle. Cette responsabilité ne devrait pas non plus être illimitée : seuls les actes « illicites et commis intentionnellement ou par négligence au moins grave » devraient engager la responsabilité du comité.

Améliorer les chances de réussite des initiatives enregistrées : apporter un soutien technique

Afin de recueillir des signatures en ligne, les organisateurs d’ICE doivent disposer d’un logiciel de collecte en ligne et d’un fournisseur de services d’hébergement (serveurs) pour stocker les signatures récoltées et les données personnelles associées. Ces fournisseurs doivent respecter un certain nombre de normes strictes afin de garantir la protection des données des signataires.

Très vite, les organisateurs d’ICE se sont plaints de la difficulté à trouver des fournisseurs adaptés à des prix abordables. Ainsi, parmi les 31 initiatives enregistrées, seules deux ont utilisé des serveurs privés (Allemagne). Tous les autres ont profité de l’offre de la Commission européenne « à titre exceptionnel, au-delà des obligations qui lui incombent en vertu du règlement, d’héberger les systèmes de collecte en ligne des organisateurs sur ses propres serveurs, à titre gracieux ».

Il s‘ensuit que le Parlement européen demande à la Commission de stocker les signatures gratuitement sur ses serveurs à titre permanent, en utilisant pour cela les budgets existants au niveau de l’Union.

En outre, tous les organisateurs ont utilisé le logiciel mis gratuitement à leur disposition par la Commission depuis le 22 décembre 2012. Le Parlement demande donc d’améliorer ce logiciel, par exemple en le liant aux réseaux sociaux. À l’heure du Web 2.0, les chances d’une ICE d’atteindre le million de signatures s’en trouveraient significativement augmentées.

Par ailleurs, obtenir un nombre minimum de signature dans un quart des États membre suppose de pouvoir traduire l’ICE. Cette traduction s’avère particulièrement délicate puisqu’il s’agit d’un texte juridique. Les organisateurs d’ICE sont donc régulièrement contraints d’avoir recours à des avocats et des traducteurs juridiques spécialisés, entraînant une augmentation significative des coûts.

Ce n’est pas par hasard si les trois ICE qui ont abouties comptent parmi les huit ayant bénéficié d’un financement (dons) de plus de 10 000€ (jusqu’à 159 219€ pour « Un de nous » contre la destruction des embryons pour la recherche médicale). C’est également la raison pour laquelle, en moyenne, les propositions d’initiative ont été traduites en 11 langues. Seules quatre ICE ont fourni des traductions dans les 24 langues officielles de l’Union européenne. Cette barrière de la langue explique que les organisateurs se focalisent surtout sur un État membre ou deux pour atteindre le million de signatures.

Actuellement, tout ce que propose la Commission, c’est de « vérifier qu’il n’existe pas d’incohérence manifestes et significatives entre la traduction et la version originale ». Environ un tiers des traductions ont dû être révisées (une ou plusieurs fois) suite à cette vérification de la Commission. Les difficultés linguistiques rencontrées par les organisateurs s’avèrent donc préoccupantes et l’Union européenne doit faire plus si elle veut faire de l’ICE un droit effectif.

Cette fois-ci, le salut ne viendra pas de la Commission mais du Comité économique et social européen, qui a gracieusement proposé de mettre à disposition ses services de traduction afin de fournir des traductions gratuites des textes des ICE, et ainsi réduire les coûts d’organisation.

L’importance du financement dans l’aboutissement d’une ICE pousse aussi le Parlement à inviter la Commission « à envisager la possibilité de soutenir financièrement les ICE à l’aide des budgets existants de l’Union », par l’intermédiaire de programmes européens tels que « L’Europe pour les citoyens » (programme de 2007-2013 pour la promotion des échanges transnationaux qui pourrait être renouvelé) et « Droits, égalité et citoyenneté » (programme pour la période 2014-2020 pour le respect effectif des droits fondamentaux).

Donner une raison d’être aux ICE : obliger la Commission à agir

Actuellement, la plus grosse lacune dans la mise en œuvre de l’ICE vient de l’absence d’effets concrets sur la législation européenne. Il en va pourtant de la crédibilité de l’Union aux yeux des citoyens.

Jusqu’à présent, seule l’initiative « Right2Water » a donné lieu à une réaction de la Commission, et celle-ci s’est contentée de lancer une consultation en vue d’une éventuelle révision de la législation sur la qualité de l’eau potable. Ce faisant, elle n’a fait que réitérer les engagements déjà pris.

Le 8 septembre, Lynn Boylan (GUE/NGL, Irlande), s’exprimant au nom du Parlement européen, a regretté que « la Commission n’ait pas présenté de propositions législatives inscrivant l’eau comme un droit humain ». Il y a pourtant urgence à combler le vide juridique concernant la protection de l’eau et sa qualification de bien public à l’échelle européenne.

Dans sa résolution du 28 octobre, le Parlement « prie la Commission de commencer à préparer un acte juridique sur les ICE retenues dans un délai de 12 mois ». Actuellement, la proposition d’une norme européenne à l’issue de la collecte des signatures ne dépend d’aucun délai spécifique. C’est pourquoi, jusqu’à présent, la Commission n’a même pas donné suite aux initiatives « Un de nous » et « Stop vivisection ». Le Parlement européen regrette que ce soit « source de confusion et d’incertitude pour les institutions comme pour le public ». De plus, l’inaction donne l’image d’une Commission dédaigneuse et inabordable.

Et afin qu’une telle image ne déteigne pas sur l’Union européenne en général, et sur le Parlement européen en particulier, ce dernier s’engage à exercer son droit « d’initiative de l’initiative » (article 225 TFUE) afin de rappeler à la Commission ses responsabilités si elle n’a présenté aucune proposition dans ce délai de 12 mois. Une sorte de rappel à l’ordre au nom de citoyens.

Toujours afin d’assurer une meilleure efficience des ICE, le Parlement demande également à la Commission « d’envisager la possibilité, lorsque l’initiative dans son ensemble ne relève pas de ses compétences, de n’enregistrer qu’une partie de l’initiative ».

Enfin, lorsqu’une initiative ne relève même pas du champ de compétence de l’Union européenne, il serait souhaitable que la Commission défère tout ou partie de l’initiative à l’autorité nationale compétent

Assurer un meilleur suivi politique des initiatives

Afin de mieux souligner la dimension politique des initiatives, le Parlement souhaite permettre aux organisateurs d’ICE de débattre avec les eurodéputés et la Commission. La participation d’experts externes pour soutenir les organisateurs devrait être obligatoire.

Actuellement, les organisateurs sont auditionnés lorsque leur initiative a réuni le nombre requis de déclarations de soutien, mais la plus grande confusion règne quant à savoir quel est l’objet exact de l’audition, qui peut intervenir et à quel moment. La nécessité de structurer le débat avec des règles simple et claires s’impose donc.

De manière annexe, l’étude commandée par la commission PETI proposait également de rembourser les frais de déplacement des sept membres du comité des citoyens invités à l’audition. À l’heure actuelle, seuls trois d’entre eux sont remboursés, sans qu’une justification particulière ait été apportée à cela. Cependant, cette proposition n’a pas été retenue par le Parlement.

Afin de s’assurer que les ICE aboutissent et qu’elles ne soient pas ignorées, tant par les décideurs politiques que par les citoyens, le Parlement demande à la Commission de présenter au Parlement un rapport régulier sur l’état d’avancement des ICE en cours, afin de vérifier que ce mécanisme fonctionne le plus efficacement possible. Le Parlement européen souhaite que ce suivi permette d’améliorer la procédure de façon continue en fonction de l’expérience pratique acquise et des arrêts de la Cour de justice.

Conclusion

C’est une proposition de résolution consistante qui a été adoptée par le Parlement européen le 28 octobre. Il n’y a plus qu’à espérer que la Commission européenne en tiendra dûment compte lorsqu’elle présentera une proposition en décembre. Rien n’est moins sûr, au vu de la réticence qu’a la Commission à ouvrir trop grandes les portes de la démocratie directe. C’est sans doute, cependant, une réforme nécessaire afin de redonner confiance aux citoyens dans l’Union européenne et dans leur capacité à infléchir le cours des événements, en participant à la vie politique de la « communauté de destins » élargie qu’est l’Union européenne.

 

Lauriane Lizé

 

     -. Pour en savoir plus :

Droit de pétition, consulter la Fiche technique du Parlement européen : (FR) http://www.europarl.europa.eu/aboutparliament/fr/displayFtu.html?ftuId=FTU_2.1.4.html (EN) http://www.europarl.europa.eu/atyourservice/en/displayFtu.html?ftuId=FTU_2.1.4.html

     -. Pour en savoir plus sur les débats précédents relatifs à la révision de l’ICE :

– consulter l’article d’EU-Logos intitulé « L’initiative citoyenne européenne (ICE) : un outil de démocratie directe en perdition ! » (25 avril 2015) http://europe-liberte-securite-justice.org/2015/04/25/linitiative-citoyenne-europeenne-ice-un-outil-de-democratie-directe-en-perdition/

– consulter l’article d’EU-Logos intitulé « De « Stop Vivisection » à la réforme de l’Initiative citoyenne européenne : quel avenir pour la démocratie participative européenne ? » (24 juin 2015) http://europe-liberte-securite-justice.org/2015/06/24/de-stop-vivisection-a-la-reforme-de-linitiative-citoyenne-europeenne-quel-avenir-pour-la-democratie-participative-europeenne/

     -. Projet de rapport de György Schöpflin sur la réforme de l’Initiative Citoyenne Européenne (ICE), le document de travail associé, et la liste des amendements déposés ainsi que les opinions des commissions Affaires juridiques (JURI) et Pétitions (PETI) (FR, EN) http://www.europarl.europa.eu/meetdocs/2014_2019/organes/afco/afco_20150928_1500.htm

     -. Rapport de la Commission européenne au Parlement européen et au Conseil intitulé « Rapport sur l’application du règlement (UE) n°211/2011 relatif à l’initiative citoyenne européenne » (31 mars 2015) : (FR) http://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2015/FR/1-2015-145-FR-F1-1.PDF (EN) http://ec.europa.eu/transparency/regdoc/rep/1/2015/EN/1-2015-145-EN-F1-1.PDF

     -. Interview de György Schöpflin, rapporteur pour le Parlement européen sur l’ICE, intitulée « Citizen’s initiative : « Every time they reject an initiative, it creates a million eurosceptics » (3 novembre 2015) (EN)   http://www.europarl.europa.eu/news/en/news-room/content/20151030STO00736/html/Citizens%E2%80%99-initiative-%E2%80%9CEvery-rejected-initiative-creates-a-million-eurosceptics%E2%80%9D

     -. Cconclusions de l’Ombusdman à propos de l’ICE, consulter le rapport intitulé « Decision of the European Ombudsman closing her own-initiative inquiry OI/9/2013/TN concerning the European Commission » (septembre 2013)

(EN) http://www.ombudsman.europa.eu/en/cases/decision.faces/en/59205/html.bookmark

     -. Etude commandée par la commission Pétition (PETI) du Parlement européen intitulé « Towards a revision of the European Citizens’ Initiative » qui fait le point sur les défauts de la procédure actuelle (juillet 2015) (EN) http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2015/519240/IPOL_STU%282015%29519240_EN.pdf

 


Classé dans:Citoyenneté européenne, Questions institutionnelles
Catégories: Union européenne

Des couilles volantes

Le mamouth (Blog) - jeu, 05/11/2015 - 22:18
Alors que les GAT sont très mobiles et furtifs, l’armée de l’air s’adapte et tire parti des capacités de
Plus d'infos »
Catégories: Défense

A növekedés dacára lassan fogy a munkanélküliség és az adósság

Bruxinfo - jeu, 05/11/2015 - 22:14
Folytatja a viszonylag bíztató menetelést az EU - és külön is az eurózóna - gazdasága: idén már a harmadik évben tartott ki a gazdasági élénkülés, és a tendencia, ha mérsékelten is, de jövőre is folytatódni fog – derült a Bizottság őszi előrejelzéséből. Továbbra is gond a nehezen csökkenő munkanélküliség és államadósság. A költségvetési hiány és az infláció viszont mintaszerűen alakul.

Visszatérés Siauliaiba

Air Power Blog - jeu, 05/11/2015 - 21:16

Mindig fontos, mondhatni alapvető dolog a viszonyítás. Ezért is köszöni a LégierőBlogger, hogy 2007 (Román Légierő, MiG-21 LanceR-C) és 2009 (Cseh Haderő, első JAS-39 "éles" telepítés) után a Honvéd Vezérkar (és akit még illet :-) jóvoltából visszatérhetett ma a litvániai Siauliaiba, hogy riportot készíthessen a NATINAMDS Balti Légtérrendészeti (BAP) misszió 39. váltásáról, mindenekelőtt a Magyar Honvédség kecskeméti gripenes közösségéről. A téma ráadásul nemcsak azért kihagyhatatlan, mert a feladat a maga nemében elsőnek, úttörőnek számít; azért is, mert a felkészülés távolról sem optimális körülmények között zajlott, a csapatot idén kellemetlen, még ha szerencsére nem is tragikus kimenetelű események, jelentős változások sújtották-érintették; továbbá másra is kellett-kell koncentrálniuk (V4 EUBG CAS).

Két magyar Gripen, a 35-ös és a 39-es a két permanens fedezék között, természetesen teljes fegyverzetben.

A mai rotációt a 406-os és 603-as Ancsa személyzete tette lehetővé. Itt a 406-os iramodik neki Kecskeméten a reggeli ködben.

Útvonalon: távolban a Magas-Tátra, előtérben Igló.

Szepesvár és Szepesváralja fölött.

Ez már Siauliai, a fedezékben pihenő Gripenen csatlakoztatott MAGG-konténer segítségével folyik a munka.

A Baltikumban először adnak keszit a Gripenek AMRAAM rakétákkal. Itt a forró vége a fúvócsővel és a MCG-antennával. A függesztmény egy BOL-zavarótöltetszóróval megtoldott Cobham NMML-sínen csüng.

A rakétafüggesztményt két póttartály egészíti ki. A fedezék óriási, leporellós ajtaja félig van nyitva.

Ha szárnyvég, akkor kettős a mérce.

Fekete Tamás alezredes, kontingensparancsnok (aki idén éppen tíz éve az első, Gripen típussal egyedülrepülést végrehajtó magyar hajózó lett Sátánosban) az Ancsa rámpájánál.

 

Visszatekintés...

 

2007. október. Éjszakai Tango után tolják vissza a 71. légibázis (Aranysogyéres) egyik Lancer-C-jét a britek által hátrahagyott telepíthető sátorhangárba.

A(z akkor még csak leendő) LégierőBlogger Laurentiu Chirita alezeredest hallgatja. Kiru két évvel később, az aranyosgyéresi bázis tőszomszédságában egy LanceR-B-vel szenvedett katasztrófát. (Fotó: M. G.)

2009. május. Jaroslav Míka, az első cseh és gripenes BAP-kontingens parancsnoka magyaráz az újságíróknak.

Az egyik cseh keszi Gripen kabinja.

A csehek szárny alatti Sidewinder-függesztést használtak (a pilon is "svéd"). Csörgőkígyóikat a gyári azonosítók mellett hazai lajstrommal is ellátták.

Zord


Catégories: Biztonságpolitika

AirPowerNews 32. (2015. nov.)

Air Power Blog - jeu, 05/11/2015 - 21:00


Catégories: Biztonságpolitika

Denis Sassou Nguesso rappelle au monde qui il est

Survie - jeu, 05/11/2015 - 20:54
Redouté depuis des mois, annoncé courant septembre, le passage en force de Denis Sassou Nguesso pour rester au pouvoir après 2016 se poursuit. En dépit de déclarations tout en ambiguïté, l'Elysée lâche… les démocrates congolais, une fois de plus. L'opposition n'est pas restée passive : outre les meetings organisés les semaines d'avant (dont celui du 27 septembre, d'une ampleur historique, cf. Billets n°250, octobre 2015), des manifestations ont lieu dès le 20 octobre dans tout le pays, avec appel à la (...) - 251 - novembre 2015 / , , , , , ,
Catégories: Afrique

L'ex-prisonnier français de Guantanamo, détenu au Canada, de retour en France

France24 / France - jeu, 05/11/2015 - 20:40
Ex-détenu français de Guantanamo, aujourd'hui impliqué dans la prévention antijihad, Mourad Benchellali est arrivé à Paris après deux jours de détention au Canada durant lesquels, dit-il, il a dû porter une tenue orange "comme à Guantanamo".
Catégories: France

Mégsem állunk hadilábon a megújuló cél teljesítésével

Bruxinfo - jeu, 05/11/2015 - 20:28
Ha a 2013-as adatok hagyhattak is némi kétséget efelől, a 2014-es adatok már azt valószínűsítik, hogy nem ütközik Magyarország számára különösebb nehézségbe a megújuló energiák részarányára vonatkozó 2020-as nemzeti cél elérése.

A Civilian Mission in a Warzone

European Peace Institute / News - jeu, 05/11/2015 - 20:27

jQuery(document).ready(function(){jQuery("#isloaderfor-vjqgty").fadeOut(2000, function () { jQuery(".pagwrap-vjqgty").fadeIn(1000);});});

Ambassadors, military advisors, and members of the Organization for Security and Cooperation in Europe (OSCE) secretariat discussed the future of peace operations at an IPI Vienna roundtable. The November 5th informal brainstorming session drew thirty participants and focused on peace operations in the OSCE area.

Arthur Boutellis, Director of IPI’s Center for Peace Operations, gave an overview of the recent UN report of the High-Level Independent Panel on UN Peace Operations (HIPPO). He emphasized four main points from the report: the primacy of politics; the introduction of the term “peace operations” that covers a wide spectrum of tools; the importance of partnership, for example with regional arrangements; and the emphasis on a field-focused/people-centered approach.

The Chief Monitor of the OSCE Special Monitoring Mission (SMM) to Ukraine, Ambassador Ertuğrul Apakan, shared his impression of the evolution of the SMM under difficult and constantly changing conditions. He stressed that the SMM’s most important task is to be present. He attributed the mission’s success to its ability to adapt – without changing its mandate – and to be impartial and objective. He highlighted the challenges of being “a civilian mission in a war zone.” It was pointed out that the precedent of civilian “monitors” could be copied in other parts of the world, like Colombia.

IPI Vice President Walter Kemp presented an overview of the OSCE’s field activities throughout the conflict cycle, aligning key UN and OSCE deployment concepts, from preventive diplomacy through peacemaking and peacekeeping to post-conflict peacebuilding, under the unifying umbrella of “peace operations.” It was noted that while the OSCE has a more than twenty-year tradition of conflict prevention, it has also engaged in crisis management in volatile environments (including Albania in 1997 and Kyrgyzstan in 2010), as well as monitoring and stabilization operations (like in Kosovo in 1999 and eastern Ukraine today). The OSCE’s policing work was also highlighted.

Several participants spoke of the “primacy of politics,” a point made in the HIPPO report as well as the report of the Panel of Eminent Persons on lessons learned from the OSCE’s engagement in Ukraine. Furthermore it was stressed that “the mandate must be clear and achievable and linked to a political strategy.”

One suggestion for shrinking the distance between the political and operational leadership of OSCE field activities was to appoint Special Representatives of the OSCE Secretary-General rather than Personal Representatives of the Chairmanship or Heads of Mission.

Among the issues raised was the challenge of civilian missions carrying out military tasks. It was noted that people with military skills are often integrated into civilian missions; or services like medevac, de-mining, or airlift are increasingly provided by private contractors. Several speakers emphasized the need for civilian leadership of such peace operations.

In the discussion, participants underlined the need for greater planning capacity in the OSCE Secretariat, as well as sufficient resources and administrative procedures to quickly launch field activities. The challenges of force generation, command and control, and overcoming the lack of a legal personality for the OSCE were also raised.

There was a debate about whether the OSCE was well placed and well equipped to carry out peacekeeping operations. It was recalled that the OSCE has a mandate for peacekeeping dating back to the Helsinki Document of 1992, and a high-level planning group has been preparing different scenarios for a peace operation in Nagorno-Karabakh for two decades. While some said the OSCE should never have “boots on the ground,” others suggested that this option should not be taken off the table.

The HIPPO report says that the UN “should embrace a future role of not only working alongside regional organizations but also enabling them to share the burden in accordance with the UN Charter.” Participants discussed how to strengthen the OSCE’s profile as a regional arrangement under Chapter VIII of the UN Charter.

As part of its Innovative Peace Incubator (IPI+) project, funded by Switzerland, IPI is supporting the ongoing internal OSCE review process on Peace Operations through its research and convening capacity.

Pages