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Mensuel critique d'informations et d'analyses
Mis à jour : il y a 2 semaines 1 jour

La Reynie et la police au Grand siècle

ven, 02/06/2017 - 10:08

C'est au premier lieutenant de police de Louis XIV qu'il revient d'avoir mis sur pied le premier corps de police de France, qui par la suite devait servir de modèle à de nombreux pays, tant dans son organisation interne que dans son fonctionnement.

Vider le ventre de Paris de ses mendiants, bandits, empoisonneuses, joueurs et tripoteurs ; nettoyer et assainir la capitale au point qu'elle recevra bientôt son fameux surnom de « Ville Lumière », lutter contre les huguenots, les comploteurs et les prostituées ; aucune tâche touchant de près ou de loin au maintien de l'ordre n'a échappé au grand commis de Louis XIV. L'évocation de l'oeuvre considérable qu'il a ainsi accomplie est pour l'auteur l'occasion de dépeindre d'une façon vivante et pittoresque, fort bien documentée, les aspects les plus secrets de Parts au dix-septième siècle.

[<>Hachette, Paris, 1962.]]

Pindare le Dorien

ven, 02/06/2017 - 10:08

Il appartenait à M. Georges Méautis, un des meilleurs hellénistes de notre temps, de faire revivre le poète dorien au nom prestigieux, mais qui est aussi l'un des moins connus de l'antiquité.

Seul un savant doublé d'un écrivain pouvait entreprendre cette tâche avec l'espoir du succès. Il fallait en effet pour cela connaître à fond l'époque dans laquelle se situe la vie de Pindare en même temps que la littérature hellénique du V° siècle. C'est par l'analyse pénétrante de ce que l'on sait et de ce qui reste de son oeuvre que l'auteur nous initie à l'art du poète. Ce livre comble une lacune, car, le croirait-on, il n'existe pas d'ouvrage moderne en langue française sur Pindare.

Ed. La Baconnière, Neuchatel, 1962.

Napoléon a-t-il été empoisonné ?

ven, 02/06/2017 - 10:08

Le destin de Napoléon continue, après un siècle et demi, à passionner les hommes ; la littérature napoléonienne, fort abondante déjà, ne cesse de s'enrichir.

L'ouvrage du Dr Forshufvud, savant suédois de réputation mondiale, se signala par son originalité : il soutient en effet que l'Empereur est mort empoisonné à l'arsenic. On sait que le prisonnier de Sainte-Hélène souffrait de l'estomac ; les premiers symptômes de sa maladie s'étaient déclarés six mois avant la mort. Après une période de cruelles souffrances Napoléon parut se remettre ; puis brusquement une hémorragie se produisit et le malade mourut au cours de la nuit. Le Dr Sten Forshufvud a étudié tous les documents et témoignages disponibles à la lumière des critères et des méthodes de la médecine moderne ; sa conclusion, si elle n'apporte pas une certitude, ne peut cependant pas ne pas faire impression.

Editions Plon, Paris, 1961.

Néron

ven, 02/06/2017 - 10:08

De formation juridique, mais historien par goût de l'érudition, M. Georges-Roux a ouvert le dossier Néron de l'histoire romaine et y a découvert quelques vérités qui modifient sensiblement l'image traditionnelle du fils d'Agrippine.

A travers ce livre Néron, considéré jusqu'à présent comme le symbole de la cruauté, apparaît moins cruel que cabotin. Pour l'auteur on ne saurait lui imputer l'assassinat de Britannicus, celui-ci étant vraisemblablement mort d'une rupture d'anévrisme. S'il tue, c'est pour se défendre, non pour le plaisir de tuer. L'ouvrage de M. Georges-Roux, s'il n'est pas une réhabilitation, constitue une mise au point dont l'empereur en définitive ne sort point grandi.

Editions Fayard, Paris, 1962.

Evolution politique de l'Afrique du Nord musulmane 1920-1961

ven, 02/06/2017 - 10:08

C'est avant tout l'histoire des mouvements d'émancipation nord – africains.

L'intérêt de l'ouvrage réside donc principalement dans la description des différents partis nationalistes du Maghreb et de leur lutte. Après cette longue étude, l'auteur en arrive à une conclusion plutôt pessimiste quant aux possibilités d'unification politique des trois Etats, dont on sait d'ores et déjà qu'ils posséderont des régimes fort différents dans leur structure, et qui par là se trouveront inévitablement amenés à se livrer une certaine forme de concurrence.

Armand Colin, Paris, 1962.

Histoire de l'Algérie

ven, 02/06/2017 - 10:08

Cette histoire embrasse toute la période de l'antiquité à nos jours.

Une présentation originale et de nombreuses illustrations augmentent l'attrait de cet ouvrage, réalisé avec le concours de plusieurs spécialistes éminents, dont Jean Lassus, directeur du service des antiquités d'Algérie. et Georges Marçais, membre de l'Institut, qui vient de mourir.

Les productions de Paris, Paris, 1962.

Un album sur Berlin

ven, 02/06/2017 - 10:08

Décrire l'aspect extérieur de Berlin, et surtout révéler l'âme tragique de cette capitale par une simple collection de photographies, tel est le but de ce nouvel album des « Richesses du monde qui vient de paraître.

L'entreprise était difficile, mais on peut en féliciter les auteurs, car c'est une réussite. Les photographies ne sont pas seulement belles et techniquement irréprochables. Elles sont aussi parlantes et elles évoquent à la fois. par des images bien choisies, le passé artistique de Berlin et son prodigieux épanouissement d'aujourd'hui, Il faut feuilleter cet album pour se rendre compte du miracle berlinois, c'est-à-dire de la rapidité avec laquelle la capitale déchue de l'Allemagne s'est relevée de ses ruines. Le bourgmestre de Berlin-Ouest, Willy Brandt, qui a préfacé le volume, a raison de dire qu' « aucune autre ville d'Europe n'a autant que celle-ci dû modifier sa physionomie en raison des faits politiques ».

Editions Elsevier, Paris, 1962.

Les Nations unies contre Terminator

ven, 02/06/2017 - 09:28

Les premières discussions formelles des Nations unies pour interdire l'utilisation des systèmes d'armes létaux autonomes doivent se tenir l'été prochain à Genève. Sans un consensus pour encadrer les développements de l'intelligence artificielle en matière d'armement, la réalité pourrait bientôt rejoindre les fictions où sévissent des machines capables de tuer sans intervention humaine.

Tenmyouya Hisashi. — « Black Helmet in the Shape of a Cloaked Robot » (Casque noir en forme de robot masqué), 2016 Photo Miyajima Kei - © Tenmyouya Hisashi - Mizuma Art Gallery, Tokyo

En juin 2016, les robots de combat terrestre tenaient la vedette au Salon de défense Eurosatory, près de Paris. Ces engins peuvent être équipés de mitrailleuses ou de lance-grenades, comme le Themis, mais aussi servir à la lutte antiterroriste, comme le Dogo, ou à la protection de convois, à l'image du RoBattle, un véhicule de sept tonnes avec une tourelle de tir montée sur six roues motrices. Si ces armes restent contrôlées à distance par un être humain, certains robots terrestres peuvent déjà être entièrement automatisés.

C'est le cas du SGR-A1, conçu par le groupe sud-coréen Samsung. Depuis 2010, de jour comme de nuit, ce « robot sentinelle » surveille la frontière entre les deux Corées grâce à des caméras haute performance et des capteurs pouvant détecter une cible en mouvement à une distance de quatre kilomètres. Il reconnaît les voix et les mots de passe, distingue un homme d'un animal et envoie un ordre de reddition en cas de franchissement de la ligne de démarcation. Si le suspect lève les bras, ce « Robocop » ne tire pas. Sinon, il peut faire usage de sa mitrailleuse Daewoo K3 de calibre 5,56 mm ou d'un lance-grenades de 40 mm. L'autorisation d'ouvrir le feu revient encore aux humains du poste de commandement, mais l'appareil dispose d'un mode « automatique » qui lui permettrait d'agir seul (1). Samsung fait valoir que sa sentinelle n'est jamais fatiguée et ne souffre pas des conditions atmosphériques...

Pour ses promoteurs ou ses concepteurs, le robot présente l'avantage d'accomplir les sales besognes, en particulier les missions « 3D », « déprimantes, dégoûtantes et dangereuses (2) ». Il remplace avantageusement le soldat en lui évitant certaines missions périlleuses (déminage, évolution dans un environnement nucléaire, bactériologique ou chimique), les tâches répétitives (surveillance, patrouille…) ou physiquement difficiles (transport de lourdes charges).

Comme pour les drones, on peut observer que, en dépit des problèmes immenses que soulèvent ces nouveaux types d'armes, leur développement se fait jusqu'à présent hors de tout cadre réglementaire multilatéral. Le principal souci des militaires semble être de ne pas se laisser dépasser par d'autres puissances. Le Pentagone recommande ainsi dans un récent rapport des mesures immédiates pour rester dans la course, et donne plusieurs pistes pour « accélérer l'adoption des capacités autonomes par le ministère de la défense (3)  ». Les entreprises étatiques chinoises développent déjà des robots divers qui tendent vers l'autonomie. La Russie aurait testé récemment le système Unicum, qui, selon l'agence du gouvernement, « dote les véhicules de capacités intellectuelles et permettrait ainsi à l'avenir d'exclure presque complètement l'intervention humaine (4) ». Enfin, Israël met en service de nombreux robots terrestres développés par ses sociétés privées et par les entreprises émergentes de son complexe militaro-industriel florissant.

Une fenêtre ouverte sur l'inconnu

Après la poudre à canon et les armes nucléaires, les rapides progrès de la robotique et les performances de l'intelligence artificielle marquent pour certains une troisième révolution des techniques de guerre. En l'absence de garde-fous, la sophistication croissante pourrait conduire à la mise au point de systèmes d'armes létaux autonomes (SALA), plus trivialement appelés « robots tueurs », bien que les responsables s'en défendent : « Dans de nombreux cas, et certainement quand on en viendra à l'usage de la force, il n'y aura jamais de véritable autonomie, parce qu'il y aura des êtres humains dans la boucle décisionnelle », assurait ainsi en septembre 2016 le secrétaire à la défense américain d'alors, M. Ashton Carter (5). Mais, dans le même temps, le vice-président de l'état-major interarmées américain, le général Paul J. Selva, indiquait que, d'ici une décennie environ, les États-Unis pourraient maîtriser la technologie permettant de concevoir des robots capables de décider par eux-mêmes de tuer… tout en assurant qu'ils n'avaient pas l'intention de le faire (6).

« Affirmer le caractère obligatoire du contrôle humain permettrait d'éviter de menacer certains des principes moraux fondamentaux qui régissent la décision de recourir à la force », estime Bonnie Docherty, chercheuse à la division Armes de Human Rights Watch, qui mène la campagne mondiale « Stop aux robots tueurs » (7). L'autonomisation croissante des armes ouvre une fenêtre sur l'inconnu : « La mise au point de ces technologies soulève des interrogations qui dépassent celles communément rencontrées en droit international », déclare Julien Ancelin, spécialiste du droit du désarmement (8). Elle porte en effet atteinte à plusieurs éléments-clés du droit international humanitaire, qui régit les conflits armés depuis les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels : la dignité humaine, la précaution, la distinction entre civils et militaires, ainsi que la « proportionnalité » visant à éviter les pertes ou les dommages civils « qui seraient excessifs par rapport à l'avantage militaire concret et direct attendu ». Si un robot devait un jour décider seul du sort d'un humain, la nature même de la guerre se trouverait changée.

Plusieurs milliers de personnalités, dont l'astrophysicien britannique Stephen Hawking, le linguiste américain Noam Chomsky ou des entrepreneurs comme MM. Elon Musk (SpaceX) et Steve Wozniak (Apple), ont lancé à l'occasion de la 24e Conférence internationale sur l'intelligence artificielle, le 28 juillet 2015, un appel pour le bannissement des SALA : « Nous croyons que l'intelligence artificielle recèle un grand potentiel pour l'humanité de bien des manières, et cela doit être son objectif, disait leur lettre ouverte. L'utiliser pour se lancer dans une course aux armements est un projet néfaste. Il doit être empêché par une interdiction complète des armes offensives autonomes, qui fonctionnent sans contrôle humain significatif. » Leur principale crainte est la dissémination de tels engins : « Si une grande puissance militaire progresse avec le développement d'armes liées à l'intelligence artificielle, une course mondiale aux armements est pratiquement inévitable, et le point final de cette trajectoire technologique est évident : les armes autonomes deviendront les kalachnikovs de demain. » En s'appuyant sur l'expérience des chimistes pour ce qui concerne le bannissement des armes chimiques, ou des physiciens pour la non-prolifération nucléaire, ils affirment que la plupart des chercheurs en intelligence artificielle n'ont aucun intérêt à la construction d'armes fondées sur leurs travaux.

Face à l'émergence de nouveaux arsenaux, des négociations internationales ont régulièrement permis de renforcer les conventions de Genève. En 1980 fut notamment adoptée la convention sur certaines armes classiques (CCAC). Régulièrement complétée, elle a servi de cadre au protocole IV, entré en vigueur en 1998. Ratifié par cent sept États, il bannit l'usage et le transfert des armes à laser aveuglantes, avant même que de telles armes soient apparues sur un champ de bataille. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a participé activement à l'élaboration et à l'adoption de ce texte en mobilisant les organisations non gouvernementales et en informant la presse. Des délégués du CICR se sont également rendus dans plusieurs pays pour s'entretenir avec des représentants officiels. Les soutiens du Parlement européen, de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) et de l'Union interparlementaire ont été décisifs.

La montée des inquiétudes quant à l'autonomisation du matériel de guerre a animé plusieurs conférences des Nations unies où siégeaient les États parties à la CCAC. Dès 2013, le président des réunions informelles sur les SALA, l'ambassadeur français Jean-Hugues Simon-Michel, a négocié le premier mandat devant conduire à les ranger dans une catégorie spécifique du droit du désarmement, qui pourrait donner lieu, à terme, à un nouveau protocole. Au fil des réunions annuelles — encore informelles —, dix-neuf pays d'Amérique latine et d'Afrique ainsi que le Pakistan se sont prononcés pour une interdiction complète. Lors de la dernière rencontre, en décembre 2016, 88 pays — dont les plus en pointe dans le domaine — sont, plus prudemment, convenus d'entamer des discussions formelles pour soumettre ces engins au droit international. Le groupe d'experts doit se retrouver en août, puis à l'automne, afin de préparer la réunion annuelle de la CCAC, qui se tiendra du 22 au 24 novembre 2017.

Il doit d'abord se pencher sur une définition pratique des SALA, pour pouvoir identifier les robots tueurs comme illicites en fonction du degré de médiation humaine, celle-ci étant seule à même de garantir le respect des conventions de Genève. Les engins sont déjà capables de sélectionner la cible, et nul pays ne revendique une autonomie complète des robots. Reste à savoir si les humains doivent garder le pouvoir d'engager la force ou simplement celui de suspendre l'engagement, et jusqu'à quelle limite. Human Rights Watch réclame un « contrôle effectif » par l'homme, mais une majorité d'États semblent vouloir se contenter d'un « contrôle significatif » qui n'est pas sans ambiguïté. La France souhaite plutôt approfondir la distinction entre les systèmes dotés d'« automatismes » — de complexité variable — et les systèmes « autonomes », sans aucune supervision humaine (9). Un consensus pourrait se dessiner autour de la notion d'« intervention humaine appropriée à l'égard de la force létale », afin de garantir que le système est employé de la façon qui a été prévue par l'homme. Mais quid des conditions mouvantes propres à un théâtre d'opérations ?

Les systèmes d'armement devront également être évalués en fonction des conséquences de leur fonctionnement au regard des principes de « distinction » et de « proportionnalité ». D'où l'importance de limiter la dilution des responsabilités : il faut pouvoir identifier clairement une chaîne de commandement et un décisionnaire comptable de ses actes, qui ne puisse pas invoquer la complexité de la programmation de l'engin.

Le risque d'un accord a minima n'est pas négligeable, tant les puissances armées s'engagent avec parcimonie. La Russie n'a pas exprimé d'opposition à l'interdiction, mais elle n'a pas accepté de formaliser le processus diplomatique tant que l'on n'aura pas défini plus clairement ce qu'est un système d'arme autonome mortel. La Chine a apporté son soutien à l'élaboration d'un instrument juridiquement contraignant. En revanche, tout comme l'Inde, elle reste très circonspecte vis-à-vis des mécanismes d'inspection des armements. Israël s'oppose à une interdiction globale et prône une approche « par étapes », en soulignant que les SALA pourraient aussi présenter des avantages tant militaires qu'humanitaires.

Reste une grande inconnue : l'administration américaine. La question n'a pas été débattue pendant la campagne électorale, et le nouveau secrétaire à la défense James Mattis n'a pas de position connue sur le sujet. Jusqu'à présent, les États-Unis ont jugé l'interdiction « prématurée », tout en soutenant le processus de la CCAC et l'élaboration de « bonnes pratiques » sur les examens des armes comme une « étape provisoire » pour répondre aux préoccupations, indique Mme Mary Wareham, coordonnatrice de la campagne « Stop aux robots tueurs ».

« En se tournant vers un groupe d'experts gouvernementaux pour formaliser le processus officiel, les États ont permis que cette question ne reste pas cantonnée aux discussions d'universitaires, se félicite-t-elle. Cela laisse espérer qu'ils feront enfin quelque chose sur ce sujet. » Un nouveau protocole ne pourra être adopté dans un délai acceptable que si la mobilisation internationale des acteurs étatiques et non étatiques reste forte. Tuer dans l'œuf tout risque de prolifération des « robots tueurs » relève aussi du respect des objectifs de maintien de la paix et de la sécurité internationale fixés par la Charte des Nations unies.

(1) « Robotisation de la guerre : le soldat SGR-A1, l'ultime sentinelle », 7 janvier 2015, Contrepoints.org, et « Samsung techwin SGR-A1 sentry guard robot », GlobalSecurity.org, 11 juillet 2011.

(2) Selon la formule anglaise dull, dirty and dangerous. Cf. Ronan Doaré, Didier Danet et Gérard de Boisboissel (sous la dir. de), Drones et killer robots. Faut-il les interdire ?, Presses universitaires de Rennes, 2015.

(3) « Summer study on autonomy » (PDF), Defense Science Board, juin 2016.

(4) « Bientôt une armée de robots autonomes ? », Sputniknews.com, 19 octobre 2015.

(5) Sydney J. Freedberg Jr. et Colin Clark, « Killer robots ? “Never,” defense secretary Carter says », Breaking Defense, 15 septembre 2016.

(6) Matthew Rosenberg et John Markoff, « The Pentagon's “Terminator Conundrum” : Robots that could kill on their own », The New York Times, 25 octobre 2016.

(7) « Killer robots and the concept of meaningful human control », mémoire pour les délégués de la convention sur les armes conventionnelles de l'ONU, Human Rights Watch, avril 2016.

(8) Julien Ancelin, « Les systèmes d'armes létaux autonomes (SALA). Enjeux juridiques de l'émergence d'un moyen de combat déshumanisé », La Revue des droits de l'homme, Nanterre, octobre 2016.

(9) Intervention du représentant de la France lors de la réunion informelle d'experts sur les SALA dans le cadre de la CCAC, 13-17 avril 2015.

Contre la loi travail et son monde. Argent, précarité et mouvements sociaux

jeu, 01/06/2017 - 17:51

Parmi les premiers à tenter d'analyser ce qui s'est joué en 2016 lors du mouvement contre la loi travail présentée par la ministre Myriam El-Khomri, ce petit ouvrage, signé par un chercheur précaire, offre plusieurs motifs de réjouissance. D'abord, une belle chronologie nous embarque dans ces « cent vingt jours de Babel », du 9 mars au 5 juillet. Les composantes qui firent la puissance du mouvement y sont dépliées, du caractère inédit des capacités d'organisation des lycéens au désir de rencontres sur la place de la République à Paris, des bases syndicales combatives à la fameuse nouvelle entité, le « cortège de tête ». Deux perspectives politiques s'y expriment : l'une tend à « destituer » les institutions existantes pour reconstituer des formes de vie tenables ; l'autre refuse de les ignorer pour mieux les rebâtir. L'ouvrage conclut en proposant un revenu social inconditionnel, pour sortir du chantage salarial et permettre aux plus précaires, au premier rang desquels il place les populations victimes du racisme, d'imaginer un autre horizon que celui du travail.

Eterotopia, coll. « À présent », Paris, 2016, 104 pages, 13,50 euros.

Le financement des organisations internationales (Le système budgétaire des Nations unies)

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Voici un livre dont le sujet est singulièrement d'actualité.

Au moment où la Cour de La Haye doit se pencher sur l'un des aspects du problème, celui du financement des opérations militaires de l'O.N.U., et au moment aussi où s'élaborent un peu partout des plans de réforme de la charte de San-Francisco, il peut être intéressant d'avoir en mémoire les conditions dans lesquelles naquit le système actuel de financement, ainsi que de connaître ses avantages et ses inconvénients.

Martinus Nijhoff, La Haye, 1961

Le conflit judéo-arabe (Juifs et Arabes face à l'avenir)

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Le petit-fils de l'émir Abdel-Kader consacre plus de 400 pages aux origines, au déroulement et aux perspectives de solution de la crise latente qui oppose juifs et Arabes dans le Proche-Orient.

Etude nourrie, qui dépasse le cadre que son titre semble lui tracer ; on y trouve en effet, outre un aperçu historique qui remonte à la chute de l'empire romain et ne s'arrête qu'au début de cette année, une analyse critique extrêmement fouillée des régimes plus ou moins factices qui ont sévi dans les pays arabes ces dernières années, aussi bien que des conditions qui ont permis la création de l'Etat d'Israël, ainsi qu'un tableau non moins critique (ce qui surprendra davantage, car il s'allie à une admiration sans faille pour l'Union soviétique) des divers partis communistes de cette région du monde.

Enfin l'auteur analyse les rapports, presque exclusivement indirects, qui s'établissent entre Israël et la révolution algérienne et conclut à la possibilité d'une réconciliation judéo-arabe grâce a la naissance d'une Algérie nouvelle.

Ed. François Maspero, Paris.

Se garder libre

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Le Journal du père Couturier, homme d'une rare culture et d'une grande noblesse d'âme, ami et confident d'artistes contemporains parmi les plus en vue – Matisse, Picasso, Rouault entre autres, – est une lecture enrichissante tant par les propos qu'il rapporte que par ses propres réflexions.

D'un bout à l'autre, ce recueil de pensées et d'anecdotes vraies ne se relâche point ; on aime à se trouver dans la compagnie d'un homme que sa foi aidait à mieux comprendre l'humain, et qui a prouvé par son exemple que le principe de la liberté de l'esprit réside dans la morale, c'est-à-dire dans la libre maitrise de nous-mêmes.

Ed. du Cerf, Paris, 1962.

Le Prince

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Après tant d'autres, voici une nouvelle édition française de l'un des plus grands chefs-d'oeuvre de la littérature politique, que l'on a eu l'heureuse idée de faire suivre de son antithèse : l'Antimachiavel de Frédéric II.

Cette édition se signale par sa présentation élégante et pratique et ses illustrations tirées des eaux-fortes de Piranèse. Une courte et pourtant très complète Introduction d'Yves Florenne permet au lecteur de mieux situer et comprendre l'oeuvre de Machiavel.

Club français du livre, Paris, 1962.

Art et pratique de la diplomatie

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Eminent historien britannique de la diplomatie du dix-neuvième siècle, Sir Charles Webster a réuni dans ce volume, paru peu avant sa mort, plusieurs de ses écrits des trente dernières années.

On y trouve, à côté de ses sujets préférés, des études sur la diplomatie en général, l'élaboration de la charte des Nations unies, l'appareil de la politique extérieure britannique au dix-neuvième et au vingtième siècle, l'emploi de la force dans l'organisation internationale. L'homme d'études et de recherches se double chez lui d'un homme d'expériences : il avait en effet fait partie de la délégation britannique à la conférence de la paix de 1919 et travaillé au Foreign Office.

Ed. Chatto and Windus, London, 1961.

La « Mission à Dantzig »

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Le dernier haut commissaire de la S.D.N. à Dantzig qui fut des premiers à entendre, sans surprise – car il les avait prévus tout en s'efforçant de les prévenir – les premiers coups de canon de la guerre mondiale, M. C.J. Burckhardt, consigne aujourd'hui tous les événements et les éléments de sa mission, avec l'objectivité et la sérénité qu'il mit à la remplir. Il rappelle seulement, sans aucune amertume, avec une discrétion teintée de mélancolique philosophie, que son impartialité lui valut d'être attaqué sur deux fronts, regardé par certains comme un « agent franco-anglais », par d'autres comme un sympathisant nazi.

L'ouvrage de M. Burckhardt est d'une parfaite honnêteté historique, en cela d'abord qu'il ne retouche pas rétrospectivement l'histoire ; l'auteur ne s'y donne pas le rôle trop facile d'un prophète du passé, et publie intégralement ses rapports jusqu'ici inédits, en les commentant. La lucidité du témoin (qui fut acteur, et bien au delà des faibles forces attachées à sa fonction), ses prévisions, ses avertissements n'en sont que plus frappants. De l'observatoire de Dantzig, il prend une vue singulièrement large et claire de ce qui se passe et se prépare à Berlin, à Vienne, à Prague ; de l'impuissance tâtonnante des démocraties ; des louvoiements et du machiavélisme soviétiques ; de la politique ambiguë, illusoire, dangereuse, « vaniteuse de la Pologne du colonel Beck, qui en se faisant, selon la dure parole d'un diplomate anglais, « le chacal de l'Allemagne », préparait son quatrième dépeçage.

La fermeté inflexible et l'intime horreur du nazisme nourris par M. Burckhardt apparaissent dès le seuil du livre, à la veille de sa nomination à Dantzig, quand il fut appelé comme représentant de la Croix-Rouge à visiter les camps de concentration nazis. Après tant d'atroces tableaux qui émoussent, hélas ! la sensibilité, sa peinture prend, par sa date, une vigueur, oserais-je dire : une fraîcheur neuve : alors, un Européen informé pouvait véritablement découvrir, avec quel bouleversement ! cette « institution dont la monstruosité n'était pourtant encore qu'un prélude presque innocent.

Concilier, tenter d'écarter le recours à la violence, gagnet du temps, retarder l'application à Dantzig des lois antisémites, c'est à quoi, pendant deux longues années, s'est employé, pratiquement sans moyens, le haut commissaire de la S.D.N. Et il y a. jusqu'au dernier moment, réussi dans toute la mesure du possible. L'évocation de ses rapports avec les chefs nazis, les portraits qu'il trace de Forster, Greiser, Ribbentrop, Himmler, sont d'un vif intérêt – que surpasse, bien entendu, la « sténographie de ses entretiens avec Hitler, ainsi que ses analyses du personnage. Ce sont des observations cliniques. M. Burckhardt explique comment il a toujours considéré les actions et les réactions du « Führer > comme celles d'un furieux au sens pathologique, d'un aliéné. A partir de là – et de là seulement – on pouvait déduire, deviner, prévoir.

Le plus pathétique de ces dialogues est le dernier. Le 11 août 1939, M. Burckhardt fut transporté dans l'avion personnel d'Hitler jusqu'à l'aire rocheuse de l'Obersaltzberg. Derrière les menaces, les défis, l'assurance (et des prévisions qui se réaliseront avec une triste exactitude), ce qui transparaît c'est l'angoisse de « l'homme du destin » devant la guerre ; un désir panique de causer avec quelqu'un , un Anglais de préférence. Cette fois comme les précédentes, aux crises frénétiques succèdent les silences exténués », les périodes de « calme triste >, les rires spasmodiques, tous les symptômes que M. Burckhardt note et interprète d'un oeil froid. D'étranges confidences aussi, sur le besoin de repos, la nostalgie de n'être qu'un artiste »... L'humour n'est pas absent. A l'extrême pointe d'un « fortissimo intolérable », l'Allemand hurle : « M'entendez-vous ? » – « Très bien », répond tranquillement ie Suisse.

M. Burckhardt est reparti, assuré – il l'est encore – qu'il avait, pour un temps, apaisé le fou, retardé au moins les actes irréparables à Dantzig. Il attribue la ruine de son intervention à un compte rendu de l'entrevue, romancé de façon extravagante, que publia Paris-Soir. Dans le contexte psychologique d'Hitler, un tel article devait amener une réaction infaillible.

Le désintérêt de la Pologne à l'égard de Dantzig et les avertissements signifiés par Beck à M. Burckhardt qu'il ne recevrait de lui aucun soutien pour tout ce qui risquerait de troubler sa collaboration avec Hitler, sont tels, que « mourir pour Dantzig » ne serait pas allé sans quelque dérision, s'il ne s'était agi de tout autre chose que Dantzig. Mais que, dans la lutte pour cette « autre chose », Dantzig eût été le plus mauvais terrain, le livre de M. Burckhardt ne le confirme que trop clairement. On y voit de très près comment la ville « libre » n'aura été que le mur désagréable à nos dos en retraite depuis la Rhénanie et Munich. Pour réviser l'absurde et dangereux statut de Dantzig, que n'a-t-on, comme le suggéra avec insistance le haut commissaire Gravina, saisi l'occasion du passage au pouvoir de Brüning : on fortifiait celui-ci et on coupait l'herbe sous le pied au nazisme. Telle est la conviction de M. Burckhardt : la vue des démocraties si elle avait été moins courte, la face de l'histoire eût été changée.

Editions Fayard, Paris, 1962

LES PAYSANS SOVIETIQUES

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Le problème de l'adaptation du monde rural aux conditions nouvelles n'a pas non plus trouvé sa pleine solution dans les pays capitalistes.

Mais en U.R.S.S. (et aussi dans les démocraties populaires) on sait que la planification a enregistré des échecs spectaculaires. En parfait technicien M. Jean Chombart de Lauwe analyse les diverses structures mises en place en Union soviétique depuis l'avènement du communisme et examine d'un oeil critique l'origine des difficultés de leur application.

Le Seuil, Paris, 1961.

Un peuple de moutons

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Ce livre a déjà été très commenté lors de sa publication aux Etats-Unis.

On sait sans doute déjà que l'un des co-auteurs du Vilain Américain y a tenté de rééditer le succès obtenu par le précédent ouvrage. Mais le dernier n'offre pas le même attrait du sensationnel, car les prétendus dessous de la politique américaine qu'il veut dévoiler sont déjà largement connus du public averti.

Robert Laffont, Paris, 1962.

Explication de l'Espagne

jeu, 01/06/2017 - 12:11

Dans une Europe en pleine expansion économique et en voie de création, l'Espagne fait figure de pays sous-développé, qui n'a pas même accompli sa réforme agraire.

Le peuple espagnol est malade de son passé : son scepticisme général, l'atonie de la classe ouvrière, l'inexistence d'une opposition politique ne s'expliquent, en effet, que par les souvenirs d'une violente guerre civile ayant dégénéré en une dictature paternaliste qui, contrairement au fascisme italien, n'a pas engendré une politique économique de prestige. L'Espagne aurait pu tenter un rapprochement politique et économique avec ses anciennes colonies d'Amérique latine ; elle a préféré la solution de facilité, la servitude envers Washington. Toutefois, dans cet immobilisme Eléna de la Souchère décèle un mécontentement profond qui est mis en lumière par l'agitation sociale de 1951 ou les grèves actuelles et par la littérature espagnole contemporaine.

Grasset, Paris, 1962.

Par M.-F. G.

Malaise dans la représentativité syndicale

jeu, 01/06/2017 - 00:00
La première place conquise par la CFDT, au détriment de la CGT, a bousculé le paysage syndical dans le secteur privé. De là à en conclure que les salariés rejettent le « syndicalisme de contestation » et plébiscitent un « syndicalisme de compromis », il y a pourtant un pas qu'il serait erroné de franchir. (...) / , , , , - 2017/06

« Années de plomb » ou décennie de subversion ?

jeu, 01/06/2017 - 00:00
Écrit par le romancier et poète Nanni Ballestrini et par Primo Moroni, dont la librairie milanaise fut un haut lieu du militantisme extraparlementaire, publié une première fois en 1988, l'ouvrage La Horde d'or a une histoire aussi mouvementée que son sujet. Remanié et complété en 1997 par Sergio (...) / , , , , , , , , - 2017/06

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