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Diplomacy & Defense Think Tank News

« Les États-Unis dans le monde » – 3 questions à Célia Belin

IRIS - jeu, 01/12/2016 - 18:22

Célia Belin, docteure en science politique de l’Université Panthéon-Assas, est chercheure associée au Centre Thucydide et chargée de mission États-Unis/relations transatlantiques au CAPS du ministère des Affaires étrangères. Elle répond à mes questions à l’occasion de l’ouvrage Les États-Unis dans le monde, co-écrit avec Frédéric Charillon et paru aux Éditions CNRS.

Vous évoquez une opposition entre « Amérique forteresse » et « Amérique flambeau ». Quels en sont les termes et les enjeux ?

Au-delà des joutes verbales et des guerres de twitter, ce qui s’est joué dans l’élection présidentielle américaine de 2016, est le positionnement de l’Amérique sur la scène internationale. Hillary Clinton et Donald Trump offraient aux électeurs une véritable alternative entre deux approches diamétralement opposées de la relation des États-Unis au reste du monde.

La candidate démocrate, proche de l’establishment, a clamé son attachement au rôle des États-Unis comme garant de l’ordre libéral international mis en place à l’issue de la Seconde Guerre mondiale. Perçue comme interventionniste, notamment à cause de ses positions en faveur de la guerre en Irak et en Libye, Hillary Clinton croit en l’exceptionnalisme américain et considère que les États-Unis, superpuissance indispensable, ne doivent pas se soustraire à leurs responsabilités internationales. Elle s’inscrit ainsi dans la pensée internationaliste encore dominante à Washington, incarnée par des intellectuels tels que Robert Kagan, auteur de The World America Made, ou Bruce Jones, auteur de Still Ours to Lead, pour qui l’Amérique, flambeau du monde libre, aurait encore vocation à guider les nations alliées hors des ténèbres, quitte à entretenir un réseau d’alliances en Europe, en Asie et au Moyen-Orient, encombrant mais rémunérateur.

À l’inverse, Donald Trump a remis en cause la légitimité de cette vision dominante, en développant une approche de tendance « jacksonienne », du nom du président Andrew Jackson, décrit par Walter Russell Mead comme un mélange d’isolationnisme, nationalisme et unilatéralisme. Donald Trump juge que les alliés de l’Amérique bénéficient des garanties de sécurité de la première puissance mondiale, sans assurer l’effort nécessaire à leur propre sécurité. Le candidat républicain, devenu président-élu, perçoit les relations internationales comme un jeu à somme nulle dans lequel les États-Unis doivent défendre leurs intérêts au sens strict. Dans le même temps, D. Trump cultive une vision obsidionale des États-Unis, qui seraient envahis de toute part, par les immigrés mexicains comme par les musulmans, auxquels il faut interdire l’accès « tant que l’on ne se sait pas ce qu’il se passe ». C’est cette Amérique forteresse avec laquelle le monde devra désormais composer.

Barack Obama a-t-il su adapter le leadership américain au monde post-américain ?

Dès le début de son premier mandat, le président Obama a eu l’ambition de remettre en adéquation la politique étrangère des États-Unis avec les moyens réels du pays et les évolutions géopolitiques.

Le président a d’abord axé son effort sur une stratégie du « retranchement stratégique », incarnée par le retrait d’Irak, la réduction des dépenses militaires, le passage d’une stratégie de contre-insurrection à une stratégie de contre-terrorisme, un usage accru des moyens de la guerre furtive (drones, surveillance, forces spéciales) pour gérer l’instabilité sans procéder à des changements de régime.

Parallèlement, Barack Obama a voulu miser sur de nouvelles formes de leadership, selon la logique du smart power, qui combine hard et soft power dans l’objectif que l’Amérique ne fasse plus un usage systématique et coûteux de la force brute. Le pivot vers l’Asie, le leading from behind en Libye, les négociations commerciales avec l’Asie ou l’Europe et les sanctions économiques à l’encontre de l’Iran et de la Russie sont autant de modalités différentes de ce smart power, avec des succès variables.

Enfin, il a choisi de faire évoluer certains blocages historiques, en ouvrant la possibilité d’une relation pragmatique avec Cuba, le Vietnam ou encore la Birmanie. Si l’accord sur le nucléaire iranien a fait tomber l’un des plus gros tabous de la politique étrangère américaine, il est fragilisé par le retour au pouvoir du camp républicain, qui ne croit pas en son efficacité.

Le président Obama a donc fait fortement évoluer la posture américaine dans le monde. Pour certains, il l’a rationnalisée et renforcée afin de mieux appréhender les défis futurs, mais, pour d’autres, il a aussi contribué à accélérer le passage au « monde post-américain », notamment en créant une impression de vide de pouvoir, par exemple en Syrie, et en favorisant l’affirmation de la Russie et de la Chine. Le débat reste ouvert.

Vous évoquez une position insolite pour les États-Unis : celle d’avoir comme priorité extérieure l’ensemble du système international. Pouvez-vous développer ?

Contrairement à la plupart des puissances qui organisent leurs priorités de politique étrangère autour de deux ou trois cercles d’intérêt (généralement l’environnement stratégique régional, la relation avec les puissances globales, et éventuellement des régions plus lointaines avec lesquelles des liens historiques existent), les États-Unis ont le monde entier pour priorité. D’abord parce qu’ils en ont les moyens : c’est la première puissance mondiale, avec un niveau de dépenses militaires qui continue d’approcher 40% du total de la planète. Ensuite parce qu’ils se considèrent comme une nation exceptionnelle, indispensable, dont dépend la sécurité internationale. Enfin parce qu’il est exact que leurs intérêts politiques et économiques sont globaux.

Dans ces conditions, la priorité n’est pas dictée par la géographie, mais plutôt par l’actualité. Toute crise de nature à remettre en question le système international et les valeurs sur lesquelles repose la suprématie américaine (libre échange, stabilité de partenaires clefs), où qu’elle se situe, devient une priorité. C’est naturellement le cas de beaucoup de pays du monde, à cette différence que seuls les États-Unis ont le réseau diplomatique, l’influence politique et la capacité de projection militaire pour intervenir seuls si besoin à l’échelle universelle.

Un mot enfin sur cette préoccupation typiquement américaine pour le « système international ». Depuis l’époque bipolaire, la question de la structure du système international (est-il devenu unipolaire ? – ce que personne ne soutiendrait plus aujourd’hui – est-il multipolaire ? Apolaire ?) est omniprésente dans le débat intellectuel aux États-Unis. Cette préoccupation existe certes également en Russie et de façon croissante en Chine, mais plutôt sur une tonalité critique, pour contester les équilibres actuels de ce système. Nulle-part autant qu’aux Etats-Unis, elle n’est abordée avec autant de conservatisme. Conservatisme, parce que la question est de savoir si, après, un XXe siècle « américain », le XXIe le sera également. En d’autres termes, il y a aux États-Unis, à juste titre, le sentiment que le pays a réussi à constituer un système international globalement conforme à ses intérêts. Et de façon très singulière, ce système, en soi, et sa préservation (ou son évolution dans le maintien des équilibres) constituent un enjeu de politique étrangère fort.

Has UN Peacekeeping Become More Deadly? Analyzing Trends in UN Fatalities

European Peace Institute / News - jeu, 01/12/2016 - 15:00

How deadly is UN peacekeeping? Have UN peacekeeping fatalities increased over the past decades? Those who have attempted to answer these questions differ drastically in their assessments, in part due to the dearth of data and the variety of calculation methods employed.

In order to fix some of these shortcomings and take a fresh look at these questions, this report analyzes trends in UN peacekeeping fatalities using a new dataset compiled by the UN Department of Peacekeeping Operations. As a result of the new data employed and methodological innovations, this report constitutes the most detailed study of UN fatality trends thus far.

The analysis reveals that overall UN fatalities are not substantively on the rise. Indeed, total fatality ratios are declining. Nevertheless, this decline does not equally apply to all types of UN fatalities; there is strong evidence that UN fatalities due to illness are on the rise. While these findings are important, further research is needed to adequately examine whether UN peacekeeping missions have become more dangerous in recent years.

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Partenariat entre l’IHEDN et l’Ordre des avocats au barreau de Paris

IHEDN - jeu, 01/12/2016 - 14:43

Le général de corps d’armée, Bernard de Courrèges d’Ustou, directeur de l’IHEDN et Frédéric Sicard, bâtonnier de l’Ordre des avocats au barreau de Paris, ...

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Los desafíos de la política exterior estadounidense tras las elecciones presidenciales

Real Instituto Elcano - jeu, 01/12/2016 - 13:07
ARI 83/2016 - 1/12/2016
Juan Tovar Ruiz

El presente análisis plantea como objeto, en un marco de incertidumbre, los desafíos que afrontará la Administración Trump en su política exterior.

La Chine, rempart pour le climat dans l’ère du trumpocène ?

IRIS - jeu, 01/12/2016 - 11:15

Co-écrit avec Clémence Bourcet, diplômée de Grenoble Ecole de Management (GEM) et étudiante au sein du master Géopolitique et Prospective de l’IRIS.

Alors que l’Accord de Paris est effectivement entré en vigueur le 4 novembre dernier, les Etats-Unis et la Chine, qui représentent près de 40 % [1] des émissions de Gaz à effet de serre ou GES selon la comptabilité de l’ONU, avaient déjà, début septembre, à la veille du sommet du G20 à Hangzhou, affirmé leur volonté en la matière en signant simultanément le traité. La dynamique internationale de prise en compte et d’action pour lutter contre le changement climatique semblait bel et bien amorcée ! Cependant, l’élection du climatosceptique Donald Trump à la tête des Etats-Unis pourrait selon toute vraisemblance menacer ces avancées.

Qui pourrait alors prendre le leadership en opposition à la tendance américaine ? La Chine, premier émetteur mondial de GES et représentant plus de 20 % des émissions, connait actuellement des mutations économiques et environnementales importantes à même de structurer les évolutions climatiques internationales. Ainsi, la concomitance du rééquilibrage économique chinois (résultant notamment du 12ème plan quinquennal national achevé en 2015) et d’un 13ème plan fortement axé sur les thématiques environnementales, est sûrement une chance pour la Chine, mais également pour la sphère climatique internationale.

Rééquilibrage économique chinois : où en est-on ?

La Chine a enregistré une croissance annuelle de 6,9 % pour l’année 2015 et les prévisions pour 2016 montrent que l’économie chinoise devrait atteindre, au mieux, environ 6 %, et ce même si les estimations officielles tablent sur 6,7 %. Ces éléments conjoncturels confirment le ralentissement de l’empire du Milieu. Après avoir culminé à plus de 14 % en 2007, le taux de croissance de son économie est passé de 10,6 % en 2010 à 6,9 % en 2015, son taux le plus faible depuis près de 25 ans. Ce mouvement s’observe alors que le pays est en train de vivre l’un des plus importants changements de modèle de l’histoire économique mondiale, et ce dans un contexte international plutôt défavorable : la croissance mondiale est revue à la baisse trimestre après trimestre par les institutions internationales (FMI, Banque mondiale) et devrait juste dépasser 3 % cette année ; le commerce mondial devrait enregistrer, pour sa part, une croissance de 2,8 %, soit le même chiffre qu’en 2015. La transformation économique du modèle chinois est en outre génératrice de multiples incertitudes quant à la croissance future des pays émergents (récession actuellement au Brésil et en Russie), des pays producteurs de matières premières notamment les pays pétroliers, et des pays développés. Depuis le début 2016, la situation semble toutefois moins volatile en Chine et le pays a enregistré une stabilisation de son activité traduite par une croissance nationale en adéquation avec les prévisions gouvernementales (6,7 % sur les trois derniers trimestres), le maintien de la croissance de sa production industrielle à environ 6 %, les profits des entreprises en hausse de plus de 8 %, malgré de fortes disparités sectorielles, et une légère reprise de l’investissement manufacturier. Aussi, la Chine a, semble-t-il, enregistré un point bas en termes de croissance début 2016 après une année 2015 marquée par une forte correction boursière (un effondrement d’environ 40 % de la Bourse de Shanghai entre juin et décembre 2015), une forte volatilité des marchés financiers et de très fortes incertitudes sur le taux d’endettement des agents économiques (Etat, entreprises et ménages).

La Chine est ainsi entrée dans une véritable « décennie de transition » et elle fait face à de nombreux défis : avec un PIB par tête d’environ 8 000 dollars courants [2] en 2015, selon la Banque mondiale, le pays doit sortir de la trappe des pays à revenu intermédiaire en rééquilibrant sa croissance économique vers la consommation et les services, en réussissant la montée en gamme de ses chaines de valeur, et en adoptant des politiques monétaires permettant de piloter plus efficacement le dégonflement des bulles spéculatives immobilières et boursières observées depuis quelques années. La part du secteur tertiaire représente désormais la majorité du PIB chinois (50,5 %), contre environ 48 % en 2014 ; celle de la consommation privée est en forte progression et le commerce extérieur chinois, pivot de la croissance économique depuis près de 15 ans, voit son poids reculer. Sur l’année 2015, les exportations chinoises ont chuté d’environ 2,5 % et les importations d’environ 14,5 %. Toutes deux devraient encore reculer d’environ 4 % en 2016.

Représentant environ 15 % du PIB mondial en 2015, contre moins de 3 % en 1976, la Chine a connu une période de croissance ininterrompue supérieure à 10 % depuis près de 30 ans. Elle est devenue, en une décennie, le 1er consommateur mondial sur la majorité des marchés de matières premières et le principal importateur. Le pays a ainsi dépassé la moyenne mondiale de consommation pour un certain nombre d’entre elles et a même atteint un niveau de consommation par tête comparable aux Etats-Unis pour certains métaux non-ferreux. Il représente aujourd’hui près de 54 % de la consommation d’aluminium, 50 % de celle de nickel, 48 % de celle de cuivre, et plus généralement, son poids dépasse 40 % dans la consommation mondiale sur les marchés de métaux non-ferreux. Sa part importante dans la demande mondiale de coton (30 %) ou dans celle de nombreuses matières premières alimentaires (30 % pour l’huile ou le tourteau de soja, 30 % pour le riz, 22 % pour le maïs, 17 % pour le blé…) en fait un acteur global sur les marchés. Au final, son poids dans la consommation mondiale de pétrole (environ 12 %) ou de gaz (5,5 %) est relativement plus faible que sur les autres segments de matières premières ; en revanche, sa part dans la demande mondiale de charbon dépasse les 50 %, en liaison notamment avec la structure de sa demande d’énergie primaire.

L’impact du ralentissement chinois se diffuse ainsi au premier abord à l’ensemble des pays producteurs de matières premières et engendre des conséquences sectorielles marquées à travers le canal du commerce international. Ainsi, le secteur du transport maritime connait une déprime importante depuis 2010. Certes, le Baltic Freight Index (BFI/BDI) a enregistré un rebond depuis début 2016 mais il a été divisé par près de 4,5 depuis fin 2009 et reste toujours inférieur à son niveau initial de 1985 !

La Chine peut-elle trouver sa voie dans la croissance verte ?

Géant énergétique, le pays a surpassé les Etats-Unis comme premier consommateur mondial d’énergie dès 2008. En outre, l’accélération de la consommation énergétique chinoise, qui a doublé entre 2003 et 2015, a permis un rattrapage du niveau mondial moyen par habitant et lui est désormais supérieur de près de 20 %. Par ailleurs, la consommation énergétique du pays représente le tiers de la consommation moyenne américaine. Ce mouvement a eu pour conséquence une multiplication par trois entre 2001 et 2014 des émissions de CO2 chinoises. L’empire du Milieu représente désormais plus de 26 % des émissions de CO2 devenant ainsi le premier émetteur de la planète.

Le 13ème plan est particulièrement symptomatique de la volonté chinoise de prendre le leadership mondial sur les questions environnementales. En effet, les autorités sont conscientes des risques associés aux questions de pollution, notamment les risques de déstabilisation et de contestation politique de la part des citoyens chinois ainsi que les enjeux économiques et financiers associés. Le gouvernement chinois a mis en place, à travers son plan d’action stratégique en matière d’énergie (PASE 2014-2020) et le 13ème plan quinquennal national (2016-2020), un ensemble d’objectifs à atteindre en matière énergétique et environnementale. Ainsi, parallèlement à l’établissement d’un véritable cadre structurel favorable à l’investissement vert [3] et d’une commission (Green Finance Task Force) dès 2014, la question centrale de la transition énergétique chinoise repose sur la limitation de la consommation énergétique, la décarbonation progressive du mix énergétique et les efforts d’efficacité énergétique.

En matière de consommation énergétique, le 13ème plan fixe un plafond à environ 5 milliards de tonnes équivalent charbon (Gtec), contre 4,3 milliards actuellement, soit une hausse de seulement 16 % sur la période 2016-2020, pour une croissance annuelle du PIB de 6,5 % ! Si le charbon ne représenterait plus que 58 % de la consommation d’énergie primaire en 2020, contre 64 % actuellement, plus globalement l’intensité carbone du PIB doit être réduite de 18 % par rapport à 2015, sachant que l’objectif du 12ème plan (-17 % en 2015 par rapport à 2010) a été dépassé avec une baisse de près de 20 %. L’atteinte de cet objectif en 2020 permettrait donc à la Chine de parvenir à une réduction de 48 % de ses émissions entre 2005 et 2020, soit un dépassement par rapport à son objectif fixé à Copenhague de réduction de 40 à 45 % de ses émissions et l’engagerait vers la réduction de 60 à 65 % des émissions acceptée lors de l’Accord de Paris en 2015 ! L’intensité énergétique du PIB connaitrait également une réduction de 15 % d’ici 2020, sachant encore une fois que cette dernière a enregistré une diminution de 18 % en 2015 alors que l’objectif initial était de 16 % par rapport à 2010.

 

Tableau 1 : Capacité de production électrique

Source : D’après Tianjie, M. (2016) China’s 5 Year Plan for Energy. The Diplomat

La décarbonation du mix énergétique chinois passe par divers canaux : les investissements dans les capacités en énergies renouvelables (ENR) et le déclassement progressif des centrales à charbon. Si le gouvernement est particulièrement actif pour le premier point, le 13ème plan reste plus silencieux pour le second. En effet, la Chine affirme son leadership dans les investissements dans les ENR (elle représente 36 % des investissements internationaux en 2015, soit 102,9 milliards de dollars, avec un taux de croissance annuel moyen de 38 % depuis 2004 !). Toutefois, les efforts à venir de la Chine dans la limitation de sa consommation de charbon et le recul relatif de ce dernier dans le total de la consommation énergétique primaire (par exemple, l’objectif d’un poids des énergies non-fossiles de 15 % dans ce dernier total), affirmés dans le 13ème plan sont des pas importants montrant cette volonté de changer de modèle.

Les objectifs du 13ème plan en matières énergétique et environnementale pourraient, en outre, bénéficier des transformations du modèle économique actuel chinois. En effet, le rééquilibrage sectoriel en Chine permet de substituer progressivement le secteur des services, beaucoup moins intensif en matière d’émissions de CO2, à la production de biens manufacturés dans la composition du PIB. Le recul des exportations et des importations chinoises permet aussi d’envisager un net recul des émissions de GES liées à une certaine relocalisation des chaînes de production mondiales. Une autre composante intéressante en Chine reste l’effort à réaliser dans le management de la demande énergétique. Souvent mis à l’arrière-plan des politiques énergétiques, la gestion efficace de la consommation trouve sa place dans la politique actuelle. Elle permet d’apporter un double dividende à la politique chinoise. En effet, si les créations d’emplois dans les ENR (fabrication, pose…) resteront importantes, il est probable que les systèmes de management de la demande énergétique seront créateurs d’emplois dans les années futures. Ils devraient permettre d’atteindre l’objectif de création de 25 millions d’emplois dans les années à venir.

Pour conclure, dynamique dans le contexte mondial de transition énergétique, la Chine espère imposer son leadership sur les questions environnementales et climatiques. Ainsi, elle a fait savoir à deux reprises son opposition au candidat Trump en matière environnementale lors de la campagne électorale américaine. Elle souhaite bel et bien entrainer d’autres pays dans ce mouvement et, comme sur de nombreuses autres questions (investissements en Asie centrale dans les infrastructures à travers le projet de route de la soie, création de la Banque asiatique pour les investissements dans les infrastructures…), elle cherche à affirmer un nouveau mode de gouvernance. Dans un contexte où l’action du futur président des Etats-Unis sera très certainement en rupture avec l’administration Obama, la Chine pourrait tenter de faire entendre sa voix non plus seulement dans le cadre des Conférences of Parties internationales mais en proposant des nouveaux modes de gouvernance climatique mondiale. Comme sur de nombreux autres sujets de géopolitique internationale, la Chine cherche sa voie entre intégration dans le système international et création (imposition ?) d’un système alternatif de gouvernance !

 

[1] Selon la comptabilité de l’ONU, les Etats-Unis représentent environ 18 % des émissions.

[2] Environ 14 000 dollars en parité de pouvoir d’achat selon la Banque mondiale en 2015.

[3] Pour plus de détails, voir E. Hache, D. Leboullenger : https://theconversation.com/en-investissant-pour-sauver-le-climat-les-banquiers-sauveront-ils-les-banques-67426

Workshop on: ‘European Courts, New Technologies and Fundamental Rights’, 09/12/2016

ELIAMEP - jeu, 01/12/2016 - 11:00

The Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP), in collaboration with the Norwegian Centre for Human Rights (NCHR) of the University of Oslo, organizes a workshop on: ‘European Courts, New Technologies and Fundamental Rights’.

The event will be held in English, on Friday, 9 December 2016, from 9:00 to 15:30, at Electra Metropolis Hotel (15 Mitropoleos str., Athens).

The workshop will bring together experts from Norway, Greece and other European countries. It will be closed to the public but representatives of civil society and policy-makers will be invited to attend it.

The event is funded by the EEA Grants NGO Programme in Greece ‘We are all Citizens’ (3rd call for proposals for bilateral initiatives – measure b).

For more information, please contact:

Ms. Aimilia Kontogianni, Τ: 210 7257 123, F: 210 7257114, E-Mail: aimilia.kontog@gmail.com

Was ist los, im Bel Paese? : Referendum spaltet Italien

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 01/12/2016 - 00:00
Die Spekulationen, was nach dem 4. Dezember passiert und welche Schritte Matteo Renzi einschlagen wird, überschlagen sich derzeit im öffentlichen Diskurs.

Dr. Hans-Gert Pöttering: „Politischen Dialog mit den Kurden wieder aufnehmen“

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 01/12/2016 - 00:00
Dr. Hans-Gert Pöttering sprach mit Vertretern der Großen Türkischen Nationalversammlung über die Flüchtlingsversorgung und die rechtsstaatlichen Entwicklungen.

Wirkung politischer Informationsbriefe in Unterstützung von TTIP

Konrad Adenauer Stiftung - jeu, 01/12/2016 - 00:00
Welche Lehren für die politische Kommunikation müssen aus dem aufkommenden Populismus gezogen werden? Die Konrad-Adenauer-Stiftung präsentiert eine Studie, die deutlich macht: Gezielte Kommunikation ist ein zentrales Mittel, damit die freie, liberale und kosmopolitische Weltordnung verteidigt werden kann. Anhand des umstrittenen Freihandelsabkommen TTIP wird gezeigt, dass sachlich argumentierte "Pro-TTIP"-Informationsbriefe zu mehr Unterstützung führen und die Ablehnung bei den Gegnern mildern.

Mediation Experts Convene at German Mission to Discuss IPI Research

European Peace Institute / News - mer, 30/11/2016 - 22:21
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A discussion on mediation in the context of the ongoing conflicts in Libya, Syria, and Yemen drew more than 60 participants, including high-level diplomats and United Nations officials, to the Permanent Mission of Germany to the UN on November 30, 2016.

The expert group of panelists included UN Under Secretary-General Jamal Benomar, who for 4 years was the Secretary-General’s Special Envoy to Yemen; William Zartman, Professor, Johns Hopkins University and expert in the field of negotiation analysis; and Teresa Whitfield, Officer-in-Charge, Policy and Mediation Division, UN Department of Political Affairs.

The event was to share the findings of a new IPI paper, “Lost in Transition: UN Mediation in Libya, Syria, and Yemen,” which was co-authored by José Vericat and Francesco Mancini. The paper is the result of research carried out by IPI over the last three years, including interviews with most of the major actors involved. It lays out a set of lessons to be used as the international community continues to attempt to solve conflicts, while focusing on four axes: mission and mandate, impartiality and inclusivity, entry and consent, and strategy and leverage.

The conversation was conducted under the Chatham House rule of non-attribution.

Comments from the participants included:

  • In some cases, conflicts don’t meet UN definition of request for mediated intervention — know what you are getting into
  • The role of mediators is central, but they should not be blamed for the outcome
  • Mediators need clear mandates from the UN Security Council
  • A perception that regime change will be the outcome is usually to the mediation’s detriment
  • Great powers should not be prioritized over local actors
  • The most successful transition after the Arab uprisings —Tunisia—had the least UN involvement
  • Use of social media can be complicated; attempts to get real story out can be countered online by rumors

The paper explores the tools at a meditator’s disposal. The expert discussion revealed while a mediator’s main tool is persuasion, this influence rests on contextual leverage. It is important to consider two questions, “Is the situation ripe for mediation? Will the mediator be supported in his or her mandate?”

Participants agreed that local context matters—each situation has separate characteristics—but equally important to a successful outcome is getting the mediation process design right.

Another recurring discussion point was the challenges the mediators face in maintaining impartiality. “If we lose our impartiality, we have nothing,” said one participant.

The event concluded acknowledging that these crises reveal a common truth—that they can only be settled by political solutions, rather than military means.

Heiko Thoms, Deputy Permanent Representative of Germany to the UN, gave welcoming remarks, in which he emphasized why it is important to talk about mediation. “In the end, people will have to sit around the table to find a way ahead,” he said.

Adam Lupel, IPI Vice President, moderated the conversation. He encouraged participants to consider the difference between mediation for reconciliation and mediation for transition.

The paper is the latest in a series on mediation, supported by the governments of Germany and of Finland.

The event was co-organized with the Permanent Mission of Germany to the United Nations.

Download the Meeting Brief

INTERNATIONAL : L’extrême droite près du pouvoir en Autriche

Fondapol / Général - mer, 30/11/2016 - 18:22

Norbert Hofer (FPÖ) affronte à nouveau l’écologiste Alexander Van der Bellen à l’élection présidentielle. VIENNE – correspondant Et soudain surgit Gertrude. Après près d’un an d’une campagne hors norme, qui vit l’extrême droite (FPÖ, Parti libéral d’Autriche) perdre la présidentielle de moins de 31000 voix le 22 mai, mais réussir à faire invalider le scrutin […]

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