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Diplomacy & Defense Think Tank News

Kurz erklärt: Landtagswahl 2018

Hanns-Seidel-Stiftung - ven, 21/09/2018 - 12:01
Schon wieder wählen gehen? Haben wir das nicht erst letztes Jahr gemacht? Doch. Aber diesmal wählen wir nicht für den Bundestag, sondern für den Landtag. Wo ist der Unterschied? Bei der Landtagswahl wird auf Landesebene (Bundesland) gewählt, bei der Bundestagswahl deutschlandweit. Der Landtag ist für das Bundesland zuständig und der Bundestag für den ganzen Staat. Wir wählen also unsere Regierung in Bayern.

Sistema de Indicadores de la Distancia entre Imagen y Realidad (SIDIR). Análisis del caso español. Quinta edición 2018

Real Instituto Elcano - ven, 21/09/2018 - 11:49
Carmen González Enríquez y José Pablo Martínez Romera. 21/9/2018

El objeto de este informe es presentar la diferencia entre la realidad española y la evaluación de España realizada por la opinión pública internacional, identificando aquellos aspectos en los que la realidad del país es mejor que su imagen exterior.

Comment se servir d’une station d’accueil ?

RMES - ven, 21/09/2018 - 09:26

Une station d’accueil est le meilleur gadget pour votre ordinateur portable, car il lui donne des pouvoirs. Portatif comme votre portable, il est collé à ce dernier, et dispose de plusieurs ports pour nombreux périphériques, dont voici comment il fonctionne !

Un équipement sonore portatif

De son design bien affiné, les caractéristiques d’une station d’accueil équivalent à un gros matos bien équipé. C’est un bureau portatif, car il dispose d’un port d’un haut-parleur complet avec deux écrans au minimum, vous pouvez brancher et recharger votre smartphone. En plus des atouts technologiques avec les connecteurs numériques des ports USB, une entrée Bluetooth ainsi qu’un port Ethernet, et tout un programme de réglage de son avec une imprimante, un scanner, un lecteur et autres appareils qui peuvent se brancher sur un boîtier. Il peut même lire les contenus d’un disque dur.

Il ne pèse pas plus de 10 kg et peut se porter au dos comme un sac à dos. Si vous choisissez la bonne marque, votre station d’accueil peut vous servir plus de 2 ans avec un bon entretien bien sûr, il faut juste qu’il soit compatible aux systèmes de votre laptop. Vous pouvez voir ici les conseils utiles pour exploiter les options d’une station d’accueil.

Le guide des stations d’accueil

Les modèles sont nombreux et c’est à vous de choisir celle qui vous rassure. Pour vous donner une idée, voici le top 3 des meilleures stations d’accueil les plus vendues sur le marché en ce moment.

La marque Kensington prend la tête dans cette comparaison avec son modèle SD4600P. C’est une station d’accueil spécialement adaptée pour PC, mais aussi pour Mac. Elle présente une connexion USB-C avec 3 ports, pour le câble d’ordinateur, mais aussi pour sa charge. Elle dispose de 2 entrées vidéo avec 8 périphériques. Elle peut être équipée d’une plaque de fixation pour une vraie station d’accueil.

Suivi de Thunderbolt 2 Express Dock HD Belkin, un design plutôt sophistiqué avec un revêtement en aluminium, muni de ses ports USB et des branchements à 8 périphériques, compatible et disponible pour Mac OS X v10.9 ou Windows 7. Elle peut être équipée d’un support de radiateur pour ordinateur portable.

Et enfin, Kensington Station d’Accueil USB 3.0, celle-ci est moins chère que les deux autres et avec moins d’options bien évidemment. Elle est parfaite pour un UltraBook ou MacBook avec 6 ports USB, peut se brancher à 2 écrans et se faufile sans problème dans votre valise.

Vous n’avez plus besoin de débrancher tous les équipements pour vous mettre à l’aise une fois à la maison, il vous suffit de brancher un câble et vous pouvez travailler comme au bureau, et le plus, c’est que vous pouvez utiliser plusieurs écrans de plus grande taille, cela dit en HD, voire en UHD.

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Israels Nationalstaatsgesetz

SWP - ven, 21/09/2018 - 00:00

Am 19. Juli 2018 hat das israelische Parlament das sogenannte Nationalstaatsgesetz verabschiedet. Das Gesetz ist in Israel wie auch im internationalen Kontext stark umstritten, obwohl es strenggenommen nur wenige Neuerungen enthält. Seine Befürworter betonen, dass darin nur Realitäten zum Ausdruck kämen. Kritiker machen geltend, das Gesetz diskriminiere Minderheiten, richte sich gegen demo­kratische Werte und unterschlage insbesondere das Prinzip der Gleichheit. Dabei offenbart die Debatte in Israel das gesellschaftliche Spannungsverhältnis zwischen »jüdischer« und »demokratischer« Identität. Zudem zeigt sich, dass die maßgeblichen Unterstützer des Gesetzes auf Regierungsseite weiterreichende Absichten verfolgen, als dessen Wortlaut erkennen lässt. Ihnen geht es darum, jüdische Kollektivrechte über indivi­duelle Rechte und Freiheiten zu stellen. Das Gesetz ist daher auch eine Manifesta­tion derzeitiger Regierungspolitik, die darauf abzielt, Israel weg von einer eher libera­len und hin zu einer majoritären Demokratie zu führen. Insbesondere der Oberste Ge­richtshof als Verteidiger liberaler Prinzipien ist von dieser Politik betroffen.

Anhang: »Grundgesetz: Israel – Nationalstaat des jüdischen Volkes« (PDF)
Übersetzung aus dem Hebräischen von Stefan Wolfrum und Peter Lintl
Das Nationalstaatsgesetz wurde am 19. Juli 2018 von der Knesset beschlossen und trat am 26. Juli 2018 in Kraft.

Internationaler Tag der Demokratie: „Demokratie braucht... uns!“

Konrad Adenauer Stiftung - ven, 21/09/2018 - 00:00
Den diesjährigen Tag der Demokratie nahmen unsere Politischen Bildungsforen zum Anlass, um bundesweit darauf aufmerksam zu machen und über Politik zu sprechen.

« La diplomatie n’est pas un dîner de gala » – 3 questions à Claude Martin

IRIS - jeu, 20/09/2018 - 18:16

On hésite avant d’entamer un si long parcours. 947 pages peuvent effrayer. Quelques personnes pour qui j’ai le plus grand respect intellectuel me disent que je ne serai pas déçu. Et je ne le fus pas. Au-delà du récit personnel, Claude Martin, ancien ambassadeur de France, apporte une vision globale de la politique étrangère française ; de la Chine, de l’Europe, de l’Allemagne. On y découvre les grands desseins et petites mesquineries, y compris de la part de personnes haut placées. Anecdotes croustillantes se mêlent à des réflexions stimulantes. Bref, on ne s’ennuie pas une seconde. Et à l’époque de la diplomatie du tweet, un livre d’envergure qui s’inscrit dans une perspective de temps long, est plus que bienvenu.

Vous êtes l’un des meilleurs connaisseurs français de la Chine. Quel type de politique y préconisez-vous pour que la France préserve et développe au mieux ses intérêts ?

La Chine est aujourd’hui la deuxième puissance économique du monde, un acteur de plus en plus important sur la scène mondiale. Si nous pouvons regretter son régime, qui n’évolue pas dans le bon sens, nous devons pourtant respecter sa souveraineté, ne pas chercher à lui imposer par la force notre système politique, et, surtout, ne pas commettre l’erreur d’une politique qui viserait à la « contenir », à la « punir », ou à la « forcer » à changer de politique, avec l’illusion que nous pourrions ainsi la rapprocher de nos « valeurs ».

Nous avons, après les évènements de Tiananmen, commis l’erreur de nous lancer dans une politique de sanctions, mélangeant morale et stratégie. Cette politique n’a eu aucun effet sur le gouvernement chinois, mais a plutôt joué comme un stimulant sur les autorités de Pékin qui se sont lancées dans une politique de modernisation et de croissance accélérées, consolidant ainsi le régime, alors que nous nous autopunissions, commercialement et politiquement, en aggravant la situation par nos ventes d’armes à Taiwan.

La politique des sanctions a été perçue en Chine comme une « politique de l’Occident », dans laquelle l’Europe a perdu toute visibilité. L’Union n’a jamais depuis lors réussi à convaincre Pékin que nous avions une identité et des intérêts propres. Par notre incapacité à exister, à parler et à nous défendre seuls, nous avons facilité le travail de la nouvelle équipe dirigeante chinoise, qui développe une stratégie d’opposition, voire de confrontation, entre la Chine et « l’Occident » pris comme un bloc. Stratégie commode qui lui permet de contester toutes les institutions et normes de l’ordre international existant (Charte des Nations-Unies, Déclaration universelle des droits de l’homme, Cour de La Haye, OMC[1]) comme des créations de cet Occident dominateur, auquel elle oppose sa propre tradition confucéenne.

Face à ces dérives, la France doit revenir à une politique très simple. Elle doit traiter la Chine en pays indépendant et souverain, entretenir avec elle des relations sans complaisance, mais dépourvues d’agressivité ou d’hostilité (alors que les récents discours officiels français donnent l’impression que notre pays est tenté de tisser avec d’autres pays d’Asie et du Pacifique, notamment l’Inde et l’Australie, une « alliance antichinoise »), et lui parler franchement : la Chine doit respecter ses engagements et prendre les mesures nécessaires pour nous permettre d’entretenir avec elle une relation équilibrée. La coopération franco-chinoise doit être fondée sur le respect des souverainetés, l’intérêt mutuel et la réciprocité.

Notre pays doit se refuser à toute concession, peu importe la forme, visant à accepter une révision des principes de la Charte, ou de la Déclaration sur les Droits de l’Homme, et maintenir une position ferme à l’OMC : Pékin doit réformer son économie pour avoir droit au traitement d’une économie de marché. Et en attendant, notre pays doit défendre ses propres intérêts, en soumettant à un contrôle strict les investissements chinois dans les secteurs stratégiques, comme la Chine le fait elle-même. Et il doit refuser d’entrer dans le projet des « nouvelles routes de la soie », dont l’objectif est clairement de contourner les règles de la coopération internationale fixées par le FMI, la Banque Mondiale, l’OMC et l’Union européenne.

Notre politique à l’égard de la Chine ne peut avoir d’efficacité qu’au sein d’un cadre européen. La Chine, qui redoute cette approche, a lancé des initiatives (notamment le dialogue 16+1) qui visent à disloquer le « bloc » des 28. Elle pousse les pays européens de l’Est, mais aussi le Portugal et la Grèce à s’opposer à toute initiative solidaire de l’Union. Elle encourage la Grande-Bretagne à jouer son propre jeu, sans attendre le Brexit. Il est urgent de nous ressaisir, et de se doter d’une réelle politique commune vis-à-vis de la Chine.

Faute d’accord à 28, la France doit s’efforcer de définir avec les pays de l’Union qui ont une vision stratégique (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Belgique, et, si possible, la Grande-Bretagne) une « réponse européenne à la Chine » dans laquelle nous exprimerions à la fois notre différence et notre distance vis-à-vis de la politique américaine, notre disponibilité à conduire avec Pékin une coopération fondée sur le respect mutuel des souverainetés, mais aussi notre attachement au respect d’une identité européenne. Sans doute faudra-t-il créer une structure spéciale pour ce dialogue. La France et l’Allemagne devraient en prendre l’initiative et la direction.

L’Europe élargie est-elle une Europe faible ?

Oui, l’Europe s’est affaiblie avec l’élargissement, et elle est aujourd’hui beaucoup moins solide et plus désunie qu’elle ne l’a jamais été.

Il y a eu d’abord l’effet mécanique de l’augmentation du nombre de ses États membres. La Communauté à six était homogène, cohérente et efficace. Elle l’est restée à neuf, dix, et encore plus ou moins à douze. La Communauté portait bien son nom, et réunissait des États qui avaient un projet commun : rapprocher leurs peuples par la solidarité économique. Le tarif extérieur commun, les « ressources propres », la « préférence communautaire », il y avait là tout un système, cohérent, accepté par tous, qui concourait naturellement à la solidarité des partenaires.

Puis, avec le traité de Maastricht, nous sommes devenus une « Union » de peuples aux traditions différentes. Nous avons fait entrer des pays « neutres ». Et au même moment nous avons voulu intégrer dans les Traités un projet de rapprochement des politiques extérieures (que nous avions jusqu’ici sagement développé à part, sur une base volontaire). Ce fut le début des incohérences. Il y en eut bien d’autres. Les mécanismes de la « préférence communautaire » ont été démantelés, la recherche d’une solidarité économique a été perdue de vue, la priorité dans nos relations extérieures a été donnée à l’affirmation de « valeurs communes » certes importantes, mais difficiles à formaliser, et qui n’étaient pas proprement européennes. Le projet économique européen s’est progressivement noyé dans une démarche plus vaste visant à rassembler l’ensemble des pays occidentaux dans une libéralisation mondialisée.

L’arrivée autour de la table du Conseil, mais aussi au Parlement et, surtout, à la Commission, de treize nouveaux États a marqué la fin des ambitions spécifiques qu’on pouvait avoir pour l’Europe. Les anciens pays du Comecon n’étaient pas vraiment préparés à entrer dans un ensemble solidaire et organisé. Ils attendaient surtout de l’Union des subventions, et l’accès à nos marchés. Mais ils étaient atlantistes avant d’être européens. Plusieurs ont d’ailleurs conditionné leur adhésion à l’Union à celle à l’OTAN.

Le paradoxe est que ces pays ont revendiqué en même temps au sein de l’Union des droits supérieurs à ceux que devaient normalement leur donner leur taille et leur poids. Et la Constitution européenne, élaborée dans des conditions très discutables, et ratifiée dans des conditions encore plus contestables, leur a donné ces droits. Les petits États font aujourd’hui la loi dans les institutions européennes. Il y a à la Commission (qui vote à la majorité simple) trois Baltes pour un Français. Au Conseil, la règle de la « double majorité » permet aux « nouveaux » États membres de bloquer toute décision qui leur déplait. Au Parlement, la répartition des sièges est outrageusement favorable aux plus petits États. La France, pays fondateur, est ainsi sous-représentée, et pratiquement hors d’état d’exercer une vraie influence dans les trois institutions européennes. On a récemment vu les conséquences de cette situation lors de différentes affaires, comme celle des travailleurs détachés ou du glyphosate.

Mais, aujourd’hui, la faiblesse de l’Union ne vient pas seulement du nombre de ses membres. Elle tient aussi à la modification du système institutionnel de l’Union (du fait de son élargissement) qui fonctionne, il faut le dire, avec des institutions illégitimes. L’exemple des relations avec la Chine, évoqué plus haut, et symptomatique. Nous ne pouvons plus mener à l’égard de Pékin une politique de fermeté, car la politique commerciale doit être menée à la majorité qualifiée, et cette majorité dépend du bon vouloir de pays sur lesquels la Chine exerce aujourd’hui une très forte influence. L’Union élargie est faible, mais ses membres les plus importants sont empêchés d’agir à titre national. Une situation vraiment absurde.

En réalité, on peut se demander si tout ce que nous avons construit depuis cinquante ans, pour donner à l’Europe une capacité à agir et à se défendre, n’est pas en train de s’effondrer. Même vis-à-vis des États-Unis, à l’égard desquels nous avions réussi à préserver notre cohésion lors de trois « rounds » commerciaux successifs, nous ne nous tenons plus solidement unis. Il suffit aujourd’hui d’une menace de M. Trump sur l’automobile allemande pour que le président de la Commission se précipite à Washington et lui promette, sans mandat, des « arrangements » flous, pour obtenir un « armistice provisoire ». Il y a de quoi en être abasourdi, quand on se souvient de la fermeté avec laquelle, en 1993, dans le cadre de l’Uruguay Round, nous avions remis au pas MM. Brittan et Kantor qui avaient essayé de conclure un accord pareillement contraire à nos intérêts.

Dans une Europe à 28, il n’y a en réalité plus de vision commune ni de volonté de se construire un destin commun. Le débat moral sur les « valeurs », comme celui, émotionnel, sur l’accueil des migrants, occultent la vraie question, qui est de savoir comment l’Europe peut encore garder une place et un rôle dans un monde qui l’écrase et qui la nie. Tandis que, sous la pression des opinions, les gouvernements européens débattent du sort à réserver aux passagers de l’Aquarius, M. Trump peut mettre en œuvre une politique qui anéantit tout ce que nous avons voulu faire depuis cinquante ans pour montrer au monde que nous existions. Pas une entreprise européenne ne s’essaiera à enfreindre l’embargo américain à l’égard de l’Iran. Chacun sait que le fameux texte de 1996, qu’on présente comme une parade efficace contre l’unilatéralisme américain, est un sabre de bois. Et tout le monde peut constater que l’euro, lui-même, qui devait « permettre à l’Europe de commercer dans sa monnaie », ne nous sert en l’occurrence à rien, puisque nos grands acteurs économiques sont connectés au système monétaire américain, et donc vulnérables. Arrêtons de nous gargariser de cette formule, « l’euro, instrument de l’indépendance de l’Europe ». Dans l’économie mondiale, le dollar est et reste roi.

Dans les circonstances actuelles, comment relancer le couple franco-allemand ?

Depuis dix ans, le couple franco-allemand fonctionne de façon totalement déséquilibrée.

Traditionnellement, l’axe Paris/Berlin repose sur trois équilibres. D’abord, les deux économies doivent être, autant que possible, à parité, ou dans un état de santé comparable. Ensuite, face à une Allemagne exprimant les attentes des pays du nord de l’Europe, la France doit pouvoir relayer les sensibilités de ses deux grands voisins du Sud. Enfin, des relations personnelles de confiance, fondées elles aussi sur l’équilibre des personnalités, sont nécessaires entre les dirigeants des deux pays, pour faciliter le dialogue et la compréhension mutuelle.

Sur ces trois points, la situation s’est beaucoup détériorée.

Nous sommes désormais en état de grave infériorité économique par rapport à l’Allemagne, pas seulement par la situation de nos finances, mais plus encore à cause de notre calamiteuse balance commerciale et de notre déclin industriel de plus en plus sensible. Il faudrait, sur les trois sujets, des mesures beaucoup plus énergiques que celles prises depuis un an, pour que nous puissions parler de nouveau dans de bonnes conditions à Berlin.

L’équilibre géographique sur lequel nous avions la possibilité de nous appuyer s’est lui-même altéré. Nous n’avons plus aucun appui à attendre de l’Italie. Certes, le gouvernement de Rome n’est pas proche de nos idées, mais nous avons besoin d’une bonne entente pour équilibrer le poids des pays du Nord. Nous placer en situation de confrontation ouverte avec notre voisin italien équivaut à nous affaiblir et nous isoler. Le dialogue plus constructif que nous avons avec le nouveau gouvernement espagnol, bien fragile, ne suffit pas.

Quant aux relations personnelles entre le président et la chancelière, exécrables sous Nicolas Sarkozy, aimables mais marquées par une faible considération réciproque sous François Hollande, elles sont restées très ambiguës depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron. Angela Merkel n’a certainement pas apprécié que l’Élysée s’emploie à présenter le jeune président français comme le nouveau « leader naturel » de l’Europe. Si elle est restée en retrait, c’est parce qu’elle doit gérer une situation interne compliquée, mais aussi parce qu’elle ne juge pas les idées du président tellement « nouvelles », mais y voit plutôt la permanence de tropismes français qu’elle ne partage pas. Elle se sent suffisamment solide, avec la popularité personnelle dont elle continue de jouir dans son propre pays, pour résister à ce vent d’ouest qui ne la déstabilise pas réellement. La chancelière demeure solidement assise sur deux certitudes, qui continuent à lui procurer un sentiment de supériorité. La première est que l’Allemagne a une économie solide, alors que la France ne s’est pas encore redressée. Et la seconde est que le « phénomène macronien », si novateur soit-il, a peu de chances d’ébranler les colonnes du temple européen, dont elle détient les clés. Quelles que soient leurs performances électorales l’an prochain, les deux partis de la coalition berlinoise, CDU et SPD, continueront à contrôler les deux principaux groupes parlementaires européens. Les formations françaises dispersées en une demi-douzaine de listes auront du mal à s’insérer dans ces groupes, et encore plus de mal à s’y faire entendre. L’Allemagne continuera à faire la loi au Parlement européen, comme elle le fait depuis bien longtemps.

Un réel redressement du couple franco-allemand supposerait un redressement rapide de l’économie française, et, toujours côté français, une recherche d’union plus que de division. La France ne peut réduire son combat européen à la défense de valeurs morales, elle ne peut s’éloigner des peuples qui veulent que l’Europe défende d’abord son identité, c’est la revendication qu’elle a elle-même portée dans tous les combats européens depuis cinquante ans. La France est déjà sous-représentée dans les institutions européennes. Elle s’affaiblirait encore plus en prenant des positions excessives ou déséquilibrées, en engageant des campagnes certes louables, mais dans lesquelles nous risquons d’être peu suivis, réveillant au contraire des contentieux et de vieilles rancunes, face à une Allemagne qui, elle, a su ne se couper de personne.

[1] Organisation mondiale du commerce.

MARTIN (Claude), La diplomatie n’est pas un dîner de gala, L’aube, 2018.

Irak : une transition politique à fort enjeu

Institut Montaigne - jeu, 20/09/2018 - 16:25

L'Irak a plus ou moins quitté les radars de l’actualité depuis la fin de la phase militaire du combat contre Daech. Des événements cruciaux ont pourtant lieu dans ce pays hautement stratégique au Moyen-Orient, et deux développements modifient ces derniers jours la donne : les chances de M. al-Abadi de diriger le futur gouvernement, et donc de succéder à lui-même, ont virtuellement disparu ; et des manifestations importantes, conduisant à la mise à…

Migration et développement : trois graves erreurs

IRIS - jeu, 20/09/2018 - 16:12

La question de l’explosion démographique de l’Afrique subsaharienne – qui verra sa population plus que doubler d’ici 2050 – croise, dans l’imaginaire européen, celle d’une ruée de migrants se déversant sur les rives du Vieux Continent. Divers travaux scientifiques récents mettent à mal des préjugés sur les migrations qui nourrissent les peurs et font le lit des positions extrêmes. Trois affirmations sont fermement contestées au point de mettre à mal les logiques sécuritaires qui s’infiltrent dans celles du développement et de l’aide.

Affirmation 1. L’Europe de 2050 sera peuplée à 25 % d’immigrés subsahariens

Selon l’écrivain-journaliste Stephen Smith (2018), le Vieux Continent comptera 150 à 200 millions d’Afro-Européens dans trente ans. « Un quart des habitants de l’Europe seront  » africains  » en 2050 », voire « plus de la moitié des moins de trente ans » écrit-il de manière péremptoire (p. 15).

C’est faux !

Du haut de la chaire Migrations et sociétés au Collège de France, François Héran (2018) répond dans une note, construite sur la « matrice bilatérale des migrations » (établie par la Banque mondiale, l’OCDE et le FMI et qui recense depuis quinze ans le nombre de natifs d’un pays résidant ailleurs), que cette invasion est un mirage. « L’ordre de grandeur le plus réaliste est cinq fois moindre ». Les Subsahariens, dont le nombre va certes fortement augmenter dans leur pays, mais qui ne représentent que 1 % de la population européenne (1,5 % de la population française) représenteront tout au plus 3 ou 4 % de la population des pays du nord en 2050. Pourquoi pas davantage ? Parce qu’il n’y a pas de parfait vase communiquant entre d’un côté l’augmentation rapide de la population et de l’autre celle de la migration intercontinentale.  « Si l’on intègre la croissance démographique projetée par l’ONU. C’est-à-dire le passage de 970 millions d’Africains en zone subsaharienne à 2,2 milliards en 2050 (…), les immigrés subsahariens installés dans les pays de l’OCDE pourraient représenter en 2050 non plus 0,4 % de la population, mais 2,4 %. » précise F. Héran. Une hausse importante certes, mais ne permettant en aucun cas de parler d’invasion, même en ajoutant la seconde génération. Le « trop-plein » ne se déverse pas mécaniquement, en Europe ou ailleurs, en empruntant les routes souvent tragiques de l’émigration.

On objectera que les conflits africains peuvent précipiter le mouvement migratoire. Certes, mais dans une proportion modeste. De fait la part prise par l’Europe dans l’accueil de réfugiés africains est assez marginale. Les contingents de réfugiés et de déplacés sont dans les pays voisins : la Tanzanie, le Kenya, l’Ouganda, le Congo… ont accueilli des flux considérables de victimes de conflits. Le continent africain était en 2015 la première terre d’asile du monde et compte plus de 4 millions de réfugiés et de déplacés.

Affirmation 2. La pauvreté est la source de la migration

Faux, également ! Du moins à l’échelle macro-sociétale.

L’Afrique subsaharienne émigre peu, moins que l’Amérique centrale, l’Asie centrale ou les Balkans. En raison même de sa pauvreté. Pour quelle raison ? Les mouvements des populations aujourd’hui confirment un résultat connu depuis les travaux de Wilbur Zelinky (1970) : plus un pays est pauvre, moins ses habitants ont de chance de migrer au loin.

Il existe une courbe en U inversé dans la relation migration et développement. Au stade de la pauvreté, le pays (ou la région) connaît peu de départs. Puis, jusqu’à un nouveau stade, le taux d’émigration augmente avec le niveau de développement d’un pays. Ensuite, cette relation se stabilise et, à partir d’environ 6000 dollars de revenu par habitant, la courbe s’infléchit et le taux d’émigration fléchit (Clemens, 2014).

La thèse qui sous-tend ce graphique est âprement débattue. Les profils de l’émigration sont en effet divers, selon les zones de départ et d’arrivée. Mais on s’accorde à dire que ce sont rarement les plus pauvres qui émigrent. Trois explications reviennent le plus souvent, avec même pour chacune une pondération (Thu Hien Dao, 2018)

– Les personnes qualifiées sont celles qui ont la plus forte propension à migrer, car elles auront l’opportunité de trouver un travail à l’étranger. Le niveau de qualification de la population, corrélé au niveau de développement de son pays, explique entre un tiers et la moitié la relation croissante développement/émigration dans la première phase.

– Les inégalités de revenus ont tendance à croître dans cette phase initiale du développement. Elles augmentent le niveau d’aspiration à la mobilité et les capacités des pauvres à émigrer. Cela explique un quart de la relation.

– Il est plus facile de rejoindre un pays où se trouve déjà une diaspora importante, laquelle est un facteur d’amplification de l’émigration. L’existence d’un réseau d’amis ou de compatriotes aide aussi au financement du voyage. L’influence de ces facteurs serait de l’ordre de 30%.

La croissance économique favorise donc l’émigration. Il faudrait ajouter d’autres facteurs comme l’urbanisation où se diffuse l’information sur les « routes » de la migration et où se multiplient  les possibilités de financement des départs (De Haas, 2010).

Pour partir où ? Rien n’indique que les futurs migrants de la prospérité à venir se tourneront tous vers l’Europe. Lorsqu’ils émigrent, les Subsahariens choisissent en effet d’abord les pays limitrophes. 70 % s’installent dans un autre pays africain, 25 % se répartissent entre le Golfe et l’Amérique du Nord et 15 % seulement viennent en Europe (Natale et al., 2018).

Affirmation 3. L’aide au développement est le moyen efficace pour limiter l’émigration 

Encore faux !

Si la courbe de Zelinky est l’exact reflet de la situation (elle semble l’être sur la base de travaux empiriques), une aide, si elle est efficace, pousse au développement, donc ipso facto à la migration (Axel Dreher, 2018). Par voie de conséquence, singulièrement dans les pays pauvres d’Afrique, et contrairement à une idée reçue encore fortement enracinée dans l’esprit des décideurs publics, l’aide au développement n’est pas la solution efficace pour juguler les flux migratoires. Loin de là.

L’amélioration de la qualification par un programme de formation professionnelle donne potentiellement une plus grande aptitude à migrer. Il semble donc illusoire de penser que l’aide puisse freiner l’immigration, légale ou illégale, à court et moyen terme. Ajoutons que le respect du mandat de l’aide publique au développement, en principe un outil de lutte contre la pauvreté et les inégalités, est mis en péril quand elle est instrumentalisée pour servir un but de maîtrise des flux migratoires.

Si faire de l’aide l’instrument de régulation des migrations n’est pas une bonne idée, en revanche, faire de l’aide un instrument de valorisation des apports des migrants à un sens. Pour l’admettre et en tirer ensuite les conséquences, il faut renverser l’approche et considérer, sans équivoque, que les mobilités sont à la fois une ressource et un moteur de la transformation structurelle pour les territoires qui sont concernés. Les migrants sont des acteurs à part entière du développement et des changements politiques, ici comme là-bas, en y contribuant par leurs apports, intellectuels, financiers, techniques et culturels.  Le rapport de député français Hervé Berville (septembre 2018) ouvre de ce point de vue une piste intéressante. Il constate que la diaspora peut jouer un rôle significatif sur le suivi des projets menés par l’aide française, puisqu’ils sont réalisés à une échelle locale et se caractérisent par un lien de redevabilité́ direct entre les membres de la diaspora et les communautés d’origine. Il conviendrait donc d’intégrer plus fortement en amont les approches « diasporiques » et de soutenir plus stratégiquement les initiatives, notamment entrepreneuriales, de la société civile issue des diasporas.

Un enjeu à aborder dans le cadre de la nouvelle loi d’orientation et de programmation de la politique de partenariats et de solidarité internationale (LOP- PSI) prévue en 2019.

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Sources :

– Berville Hervé (2018), Un monde commun, un avenir pour chacun, Rapport sur la modernisation de la politique partenariale de développement et de solidarité internationale, Assemblée nationale.

– Clemens, Michael (2014) « Does Development Reduce Migration?, » CGD Working Paper, 359, Washington, DC Center for Global Development.

– De Haas, Hein (2010), “Migration and Development, a Theoretical Perspective”, International Migration review, vol.44, n°1.

– Dreher, Axel (2018), « Does aid help refugees stay? Does aid keep refugees away?” CEPR Discussion Paper, feb.

– Héran, François (2018), « L’Europe et le spectre des migrations subsahariennes », Population et Sociétés, n°558, Institut national d’études démographiques (INED), 4p.

– Natale F., Migali S., Münz R. (2018), Many more to come? Migration from and within Africa, Joint Research Centre, Bruxelles, Commission européenne, 36 p.

– Smith, Stephen (2018), La Ruée vers l’Europe, Grasset.

– Thu Hien Dao (2018), « Migration and development: Dissecting the anatomy of the mobility transition », Journal of Development Economics, n°132, may.

Zelinsky, Wilbur (1971), “The Hypothesis of the Mobility Transition”, Geographical Review, 61 (2), 219–249.

 

 

 

Mexico: What projects and challenges for ‘AMLO’, the new president ?

IRIS - jeu, 20/09/2018 - 15:54

John M. Ackerman is a Journalist, Professor at the Institute for Legal Research, National Autonomous University of Mexico (UNAM). He answered to our questions at the occasion of his participation to a seminar organized by IRIS (the French Institute for International and Strategic Affairs) in Paris:
– What explains the victory of Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO ») in Mexico ?
– What are AMLO’s main challenges for the country ?
– Trade, migration, China… What will be the relationship between AMLO and D.Trump ? What is his strategy for Latin America ?

Le choix : l’Europe ou les migrants ? 

Fondapol / Général - jeu, 20/09/2018 - 11:52

Dominique Reynié, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique, était l’invité d’Yves Calvi et de l’émission l’Info du vrai. Il a débattu avec Jean-Dominique Giuliani, président de la Fondation Robert Schuman, Patrick Martin-Genier, spécialiste des questions européennes et Revault d’Allones, chef du service politique du JDD, sur la thématique « Le choix : l’Europe ou les […]

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Die zehn wichtigsten Kinderrechte im Überblick: Weltkindertag

Hanns-Seidel-Stiftung - jeu, 20/09/2018 - 10:26
Alle Menschen haben Menschenrechte, natürlich auch die Kinder. Seit 1989 gilt deswegen die "UN-Konvention über die Rechte des Kindes". Wir stellen kurz die zehn wichtigsten Kinderrechte vor. Die Achtung und Wahrung der Rechte ist Aufgabe für den Staat, aber auch für die gesamte Gesellschaft, also für jeden einzelnen, für jede einzelne.

Les axes clés du plan santé 2022

Institut Montaigne - jeu, 20/09/2018 - 09:38

Mardi 18 septembre, la présentation de la stratégie gouvernementale de transformation du système de santé a fait l’objet d’un dispositif communicationnel inédit : le matin, un discours de près d’une heure du président de la République Emmanuel Macron présentant les axes forts de cette stratégie sous le slogan "prendre soin de chacun". L’après-midi, la déclinaison de cette stratégie par la ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn et la ministre de l’…

Las elecciones brasileñas

Real Instituto Elcano - jeu, 20/09/2018 - 05:42
Esther Solano Gallego. ARI 106/2018 - 20/9/2018

Las próximas elecciones brasileñas se dan en el contexto de una fuerte crisis política y económica y cuestionan por primera vez que la segunda vuelta se sustancie en el clásico enfrentamiento entre el Partido de los Trabajadores (PT) y el Partido de la Social Democracia Brasileña (PSDB).

Klimawandel als Sicherheitsproblem

SWP - jeu, 20/09/2018 - 00:00

Deutschland wird 2019 und 2020 einen nichtständigen Sitz im Sicherheitsrat der Vereinten Nationen (VN) innehaben. Im Zuge der Bewerbung hat die Bundesregierung erklärt, sich erneut mit sicherheitspolitisch relevanten Folgen des Klimawandels befassen zu wollen. Das Interesse der Sicherheitsratsmitglieder an diesem Thema ist jedoch sehr unterschiedlich ausgeprägt. Die Fortsetzung der zuletzt von Schweden im Juli 2018 initiierten Debatte stellt Deutschland vor drei Herausforderungen. Zunächst muss daraus ein Mehrwert für alle Beteiligten resultieren, sei es für die vom Klimawandel besonders gefährdeten Entwicklungsländer oder die fünf ständigen Mitglieder im Sicherheitsrat. Weiterhin müssen die Ambitionen der Bundesregierung mit den diplomatischen Ressourcen in Einklang gebracht werden. Ein wichtiges Pfund ist die Glaubwürdigkeit Deutschlands als klimapolitischer Vorreiter, ebenso das Engagement auf höchster politischer Ebene. Schließlich gilt es, in der Debatte zu nichttraditionellen Sicherheitsfragen die Erwartungen an mögliche Fortschritte zu steuern. Bei den diplomatischen Bemühungen während Deutschlands Sitz im Sicherheitsrat sollte daher dargelegt werden, was durch dieses Gremium tatsächlich erreicht werden kann. In jedem Fall sollte Deutschland sich dafür stark machen, dass vom Klimawandel beeinträchtigte Länder besseren Zugang zu Daten und Informationen erhalten. Auch sollte es die Verbindungen zwischen Foren in und außerhalb der VN intensivieren, die sich mit Klimarisiken und präventiven Maßnahmen beschäftigen.

Psychiatrie : quels modèles pour la France ?

Institut Montaigne - mer, 19/09/2018 - 17:45

L’ouvrage Psychiatrie : l’état d’urgence, co-dirigé par l’Institut Montaigne et la fondation FondaMental, a été publié mi-septembre aux éditions Fayard. Ce livre dresse un diagnostic de la psychiatrie en France et formule plusieurs propositions

Rohingyas : une situation toujours inextricable

IRIS - mer, 19/09/2018 - 17:10

Un an après la terrible répression militaire birmane à l’encontre des Rohingyas, minorité musulmane, dans l’État d’Arakan, la situation de près d’un million de réfugiés au Bangladesh semble plus que jamais dans l’impasse. D’autant que les camps de réfugiés subissent de plein fouet la mousson. Si la Cour pénale internationale et le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme semblent s’emparer du sujet, les décisions prises demeurent symboliques. Le point de vue d’Alice Baillat, chercheuse à l’IRIS, sur la situation.

Où en est la situation des Rohingyas, notamment en cette période des moussons ?

Depuis août 2017, 700.000 Rohingyas ont quitté la Birmanie pour fuir les persécutions de l’armée birmane. Ils se sont, depuis, entassés dans ce qui est désormais considéré comme le plus grand camp de réfugiés au monde, au Bangladesh, dans des conditions de vie catastrophiques. Rappelons par ailleurs que le Bangladesh est l’un des pays les plus pauvres, parmi les plus vulnérables au changement climatique et confronté régulièrement à des catastrophes naturelles, notamment des inondations souvent dévastatrices provoquées par l’abondance des précipitations pendant la période de mousson (de mai à octobre environ).

Depuis plusieurs mois maintenant, les Rohingyas sont non seulement confrontés à de graves traumatismes liés aux persécutions qu’ils ont subies, mais aussi à des conditions climatiques extrêmement difficiles avec des inondations et des glissements de terrain de parties entières des camps. Plus de 60% des réfugiés sont des femmes et des enfants, qui sont donc des populations particulièrement vulnérables. Alors que la situation sanitaire est déjà dramatique, en raison de la congestion des camps, du manque d’hygiène, etc., elle est donc aggravée par ces pluies de mousson, qui provoquent le débordement des latrines et accroît le risque de prolifération des maladies liées à la contamination de l’eau.

Cela étant, la mousson actuelle est finalement presque moins catastrophique que ce à quoi on pouvait s’attendre. Les précipitations, parfois torrentielles, sont toutefois restées dans les moyennes saisonnières, et le Bangladesh, « habitué » à vivre avec les moussons, a tout de même tenté d’anticiper et de mettre en place, avec l’aide des humanitaires, des dispositifs visant à réduire la vulnérabilité des personnes vivant dans les camps : amélioration des systèmes de drainage, renforcement des abris, construction de routes, etc. Grâce à ces efforts conjoints, le pire a été évité, mais la situation reste, dans l’ensemble, malgré tout effroyable.

La nouvelle Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, vient de demander la création d’un organe chargé de réunir les preuves des crimes les plus graves commis à l’encontre des Rohingyas en Birmanie, alors que la Cour pénale internationale (CPI) vient de se déclarer compétente pour enquêter sur la déportation de la minorité rohingya. Était-ce une étape nécessaire ? Que peut-on en attendre ?

C’est dans tous les cas une décision à saluer. La CPI se déclare en effet rarement compétente pour enquêter et ouvrir un procès concernant les membres d’un pays non signataire de la CPI, et sans une résolution du Conseil de sécurité. Mais on sait que cette voie est bouchée par la menace du véto de la Chine, alliée indéfectible et de longue date de la Birmanie. Pour contourner le fait que la Birmanie n’est pas membre de la CPI, les juges de la CPI devaient alors étudier la possibilité d’ouvrir une enquête par le biais du Bangladesh, qui est lui membre de la CPI, étant donné que l’exode forcé de 700 000 personnes depuis un peu plus d’un an sur son sol peut correspondre à un acte de « déportation », inclut dans la définition du génocide.

L’alternative a donc été trouvée par la procureure de la CPI, en saisissant les juges de sa propre autorité en leur demandant de se prononcer sur leur compétence. Ce qu’ils ont fait début septembre. Cette première étape ne signifie pas qu’un procès sera ouvert. Beaucoup d’étapes restent à franchir, et si un procès doit avoir lieu, cela prendra plusieurs années.

À cette décision de la CPI s’est ajoutée une annonce de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme à l’ONU, annonçant son objectif de collecter et, en tous cas, de conserver les preuves des persécutions faites à l’encontre des Rohingyas. Nous pouvons en effet nous retrouver dans une situation où les autorités birmanes chercheraient à détruire les preuves qui pourraient potentiellement servir à l’ouverture d’un procès. Ces dernières ont déjà annoncé qu’elles refusaient la décision de la CPI, arguant que celle-ci n’était pas compétente pour enquêter sur son territoire, la Birmanie n’étant pas membre de la CPI.

Les deux décisions vont bien évidemment dans le bon sens, même si, à ce stade, elles sont surtout symboliques, puisqu’il reste encore énormément d’obstacles politiques et juridiques. Il s’agit néanmoins d’un premier pas encourageant pour mettre fin à la totale impunité dont l’armée birmane jouit jusqu’à présent, en dépit des atrocités commises.

Car si la majorité des Rohingyas a déjà fui la Birmanie, ceux restés en Arakan continuent à subir les persécutions de l’armée birmane. Par ailleurs, d’autres minorités ethniques font actuellement l’objet de persécutions comparables par l’armée (viols, massacres, incendies de villages, pillages, etc.), telles que les Kachins et les Shans, loin de l’attention médiatique internationale concentrée depuis un an sur la situation des Rohingyas.

Quelle est la posture du gouvernement birman ? La situation des Rohingyas qui sont restés dans le pays s’est-elle améliorée sous la pression internationale ? Ceux qui ont fui le pays ont-ils une chance de retour ?

Le gouvernement birman, de manière peu surprenante, persiste jusqu’à présent à nier les faits. La posture des autorités civiles, réfugiées dans le déni, voire tenant des propos faux visant à couvrir les agissements de l’armée, est la même depuis le début des persécutions. Elles se rendent ainsi complices, au moins par leur silence, des atrocités commises par l’armée. En effet, même si les autorités civiles n’ont pas directement participé aux persécutions à l’encontre des Rohingyas, Aung San Suu Kyi et la Ligue nationale pour la démocratie (LND) ne font rien, ou presque rien, depuis plus d’un an pour stopper les agissements de l’armée. Par ailleurs, nous savons, par le biais d’enquêtes récentes de l’ONU, que les autorités civiles ont participé à la destruction de preuves, notamment dans l’État d’Arakan, afin de cacher les agissements de l’armée. Nous savons également qu’elles entravent toute possibilité d’enquête, que ce soit des médias, de l’ONU, d’ONG ou d’observateurs indépendants, tout en donnant l’illusion d’être prête à coopérer. Enfin, puisque la Birmanie n’est pas membre de la CPI, le gouvernement birman rejette entièrement ses décisions.

Concernant le rapatriement des Rohingyas, nous avons à faire là aussi à une hypocrisie des autorités, puisqu’elles se sont engagées à le faire depuis des mois, via un accord bilatéral signé avec le Bangladesh en novembre 2017. Or, pour l’heure, celui-ci n’a toujours pas commencé et n’est pas près de débuter. Le discours officiel actuel des autorités birmanes est de dire que, malgré une volonté de coopération, c’est le gouvernement bangladais qui ne respecte pas certains principes de l’accord bilatéral. Il y a donc un rejet de la responsabilité sur les autorités bangladaises, ce qui est une manière de se défausser de ses responsabilités, et de gagner du temps concernant le rapatriement des Rohingyas.

Par ailleurs, les Rohingyas réfugiés au Bangladesh imposent certaines conditions à leur retour en Birmanie. Ils exigent en effet que leur sécurité et leur dignité soient garanties en cas de retour en Arakan, et sujet le plus sensible, que leur appartenance à la nation birmane soit reconnue via un accès à la nationalité (la plupart d’entre eux sont apatrides depuis une loi de 1982). Or, à ce jour, il semble illusoire que les autorités birmanes acceptent de rouvrir le débat sur les conditions d’accès à la citoyenneté birmane, d’autant plus pour une communauté clairement indésirée en Birmanie, et que des décennies de politiques birmanes ont progressivement marginalisé et privé de tous leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels. Alors que la situation des Rohingyas n’a cessé de se dégrader depuis des années, on peine à concevoir un retour en arrière et une amélioration de leur sort en Arakan. De plus, si l’opinion publique internationale s’émeut du sort des Rohingyas, il en va tout autrement en Birmanie. La situation qui se joue depuis plus d’un an a, ironiquement, augmenté la popularité de l’armée au sein de la majorité bouddhiste birmane, perçue comme seule véritable garante de l’unité et de la sécurité nationales, et aiguisé le sentiment que les Rohingyas n’étaient pas légitimes à revendiquer une quelconque appartenance à la nation birmane. La situation est donc malheureusement complètement bloquée.

Die G20 inklusiver gestalten: Was ist mit der Zivilgesellschaft?

Bonn, 19.09.2018. Als der diesjährige Gastgeber der G20, der argentinische Präsident Mauricio Macri, Anfang August an der Eröffnungssitzung des ‚Civil 20‘ (C20) teilnahm, sagte er: „Die Zivilgesellschaft spielt eine Schlüsselrolle bei Dialog- und Konsensbildungsprozessen. […] Wir alle müssen Protagonisten sein und an den Diskussionen der Zivilgesellschaft teilnehmen und sie nicht vernachlässigen.“ Nicht alle seiner G20-Kollegen teilen diese Ansicht. Der CIVICUS ‚State of Civil Society Report 2018‘ stuft zivile Handlungsspielräume in nur drei G20-Mitgliedsstaaten, die EU ausgenommen, als „offen“ ein. Der Raum für die Zivilgesellschaft in elf Ländern ist „verengt“ oder „beschränkt“. In drei Mitgliedsstaaten gilt er als „unterdrückt“ und in zwei als „geschlossen”. So auch in Saudi-Arabien, das in 2020 Gastgeber sein wird. Argentinien wird als „verengt” eingestuft. In diesem Jahr findet der G20-Gipfel am 30. November und 1. Dezember in Buenos Aires statt. Kann die G20 trotz des „shrinking space“ in einigen Mitgliedstaaten durch mehr Einbindung der Zivilgesellschaft integrativer gestaltet werden? Legitimitätslücke der G20 In den vergangenen zehn Jahren ist die G20 zu einer der wichtigsten Institutionen für Global Governance geworden. Ihre Rolle hat sich von der Bewältigung der Finanzkrise von 2008 auf die Behandlung einer Agenda jenseits von Finanz- und Wirtschaftsfragen verlagert. Ihre Legitimität ist jedoch nicht im gleichen Maße gewachsen wie ihre Bedeutung. Obwohl die C20 nur eine von sieben Beteiligungsgruppen ist, bietet sie einen normativen Horizont für die Politik und kommt der Vertretung der zivilgesellschaftlichen Vielfalt bei der G20 am nächsten; mehr als 600 zivilgesellschaftliche Organisationen (CSOs) aus über 40 Ländern haben zum Abschlusskommuniqué beigetragen, das sie im August Präsident Macri vorgelegt haben. Die Rolle der Präsidentschaft Die Beteiligung der Zivilgesellschaft in der G20 zu verbessern, ist besonders schwierig. In ihrer jetzigen Form hängt die G20-Agenda stark vom politischen Willen der Präsidentschaft ab. Die Gastgeberregierung kann die Beteiligung der Zivilgesellschaft unterstützen oder einschränken und den Umfang und die Verfügbarkeit der dem C20-Bündnis bereitgestellten Mittel beeinflussen. Als China 2016 den Vorsitz bei der G20 führte, erlaubte seine Regierung bestimmten nationalen und internationalen CSOs nicht, an der C20 in Qingdao teilzunehmen. In diesem Jahr mobilisierte Argentinien nur geringe finanzielle Mittel für die C20, was es für CSOs aus Übersee schwierig machte, am Gipfel teilzunehmen. Die G20 und C20 inklusiver gestalten Begrenzte Mittel tragen dazu bei, dass es der C20 selbst an Legitimität mangelt. Vergleichsweise viele CSOs aus dem globalen Süden verfügen nicht über eigene Ressourcen, Zugang zu Geldern, qualifiziertes Personal und Insiderwissen, das für Lobbyarbeit auf globaler Ebene erforderlich ist. CSOs, die an der C20 teilnehmen, sind hauptsächlich serviceorientiert und streben konkrete Ergebnisse an, im Gegensatz zu widerstandsorientierten Gruppen, die eine starke Transformationsagenda verfolgen oder sogar die Legitimität der G20 völlig ablehnen. Diejenigen, die friedlich oder gewaltsam an den Orten der G20 protestieren, sitzen nicht unbedingt am Tisch der C20-Treffen. CSOs, die über die C20 politisch aktiv sind oder sogar Lobbyarbeit bei den Sherpas machen, haben in der Regel eine globale Reichweite. Solche CSOs sind überwiegend im globalen Norden beheimatet und haben oft selbst keine Legitimität oder Rechenschaftspflicht „nach unten“. Obwohl unkritischer Enthusiasmus über den Einfluss der Zivilgesellschaft in der G20 fehl am Platz ist, bleibt die C20 der stärkste Kanal für die Zivilgesellschaft, um vielfältigere Perspektiven in den Politikprozess der G20 einzubringen. Um ihre eigene Glaubwürdigkeit als legitime und rechenschaftspflichtige Akteure zu erhöhen, müssen die C20 und andere Beteiligungsgruppen mehr Akteure aus dem Globalen Süden und Nicht-G20-Staaten einbeziehen, insbesondere aus einkommensschwachen Ländern und fragilen Staaten – und dies vorzugsweise dauerhaft. Die Think 20 (T20) Africa Standing Group, die Forscher aus ganz Afrika zusammenbringt, ist hierfür ein positives Beispiel. Darüber hinaus sollten einflussreiche NGOs darauf achten, die Zivilgesellschaft nicht zu monopolisieren, sondern mehr Graswurzel-Initiativen und marginalisierte Gemeinschaften in die C20 einzubeziehen. Dies würde sie auch weniger verwundbar für Angriffe von illiberalen Regierungen machen, die Zweifel an der Legitimität von Zivilgesellschaft schüren. Bislang ist der Mangel an Finanzmitteln das größte Hindernis für die C20, diese Herausforderungen zu bewältigen. Daher müssen die Unterstützung und Finanzierung der C20 von der G20-Präsidentschaft entkoppelt werden. Dies würde das Risiko verringern, dass „shrinking spaces“ auf nationaler Ebene die Einbindung der Zivilgesellschaft in der G20 gefährden. Eine stärkere Zusammenarbeit zwischen den Beteiligungsgruppen könnte die finanzielle Herausforderung ebenfalls mildern. Darüber hinaus kann die Zusammenarbeit in problemspezifischen Arbeitsgruppen ein gutes Instrument sein, die Politikgestaltung der G20 zu beeinflussen; sie würde ein Problem von verschiedenen Fronten aus angehen und Lerneffekte fördern. Angesichts global kleiner werdender Handlungsspielräume für CSOs ist ein gemeinsames Vorgehen unterschiedlicher nichtstaatlicher Akteure notwendig, um die Stimme der Zivilgesellschaft zu stärken – inner- und außerhalb der G20.

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