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Diplomacy & Crisis News

Donald Trump et Vladimir Poutine


LE MONDE | 18.07.2018 à 07h30 • Mis à jour le 18.07.2018 à 09h43 |Par Frédéric Charillon (Professeur des universités en science politique à l'Université d'Auvergne)
« Donald Trump et Vladimir Poutine sont des alliés objectifs mais pas égaux »
Après la rencontre des deux chefs d’Etat à Helsinki, une dangereuse recomposition des alliances risque de marquer le rapport de force américano-russe, estime le politologue Frédéric Charillon dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Donald et Vladimir vont à Helsinki 
Tout prédestinait, à Helsinki, cette première rencontre bilatérale entre Donald Trump et Vladimir Poutine à être avant tout un spectacle. Les deux hommes sont prisés des médias, leurs faits et surtout leurs gestes sont abondamment commentés. Ils s’apprécient dans une relation sulfureuse faite d’amitié virile entre mâles dominants et de formules fortes. Ils pourraient, ensemble, être les héros d’une série américaine. Pas de « notetakers » pour cette entrevue, mais une conférence de presse commune qui fera date.Au-delà du show, que retenir ? D’abord, que le jeu entretenu des perceptions a largement précédé, pour la parasiter, cette rencontre, qui aurait dû être importante. Ensuite, qu’elle a confirmé les craintes occidentales d’un différentiel de vision stratégique entre Washington et Moscou. Enfin, et de ce fait, c’est une dangereuse recomposition des alliances qui pourrait marquer désormais le rapport de force américano-russe.Le parasitage des perceptionsLes personnages de Trump et de Poutine sont bien campés dans les esprits et dans les opinions internationales. Depuis longtemps (2000) pour le président russe, plus récemment mais de façon spectaculaire pour son homologue américain. Ils représentent chacun ce qu’une bonne partie du monde adore détester dans leurs pays respectifs. Le businessman truculent et volontiers vulgaire, qui s’assoit sur le politiquement correct sans s’embarrasser d’une grande culture et en affichant son goût pour le McDonald’s, a pour homologue l’ancien homme du KGB, impassible et brutal, qui aime jouer sur la double corde sensible de la mémoire soviétique ou impériale.Ils cultivent leur propre légende et des clichés qui, en réalité, les servent, d’abord sur l’échiquier politique intérieur (avec des règles du jeu différentes) auprès de segments d’opinion à la fois conservateurs et en déclin social, mais aussi à l’extérieur, où ils espèrent faire figure d’énigmes suffisamment...
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La Tunisie, exception et laboratoire du monde arabe

Article publié dans L'Opinion

A ce jour seule expérience issue des « printemps » de 2011 à susciter encore un espoir démocratique réel, la Tunisie n’est pas pour autant épargnée par les maux qui touchent beaucoup de sociétés arabes. Après un attentat (le 8 juillet) qui a tué six membres des forces de sécurité au nord-ouest du pays (revendiqué par Al Qaida au Maghreb Islamique), après des élections municipales (en mai) aux résultats contradictoires, ce pays de 11,3 millions d’habitants reste au cœur de toutes les attentions. D’abord parce qu’il est un acteur clef de l’histoire politique récente en Méditerranée. Ensuite parce qu’il illustre le combat qui se joue pour l’avenir des sociétés arabes. Ce faisant, il montre également l’importance stratégique du Maghreb, qui demeure un impensé français et européen.La Tunisie au centre des recompositions méditerranéennes.C’est à Tunis que la Ligue Arabe installa son siège en 1979 (jusqu’en 1990), après que Le Caire eut signé une paix séparée avec Israël. C’est à Tunis encore que l’OLP de Yasser Arafat trouva refuge après s’être éloignée de l’épicentre palestinien du conflit, chassée de Jordanie en 1970 puis du Liban en 1982. C’est à Tunis toujours que l’immolation de Mohammed Bouazizi en décembre 2010 (puis sa mort en janvier suivant), déclencha les « soulèvements arabes », après la « révolution du jasmin » et la chute de Ben Ali. Centre politique de substitution les deux premières fois, précurseur lors de la troisième, la Tunisie reste une vitrine des rapports de force en Méditerranée. Après la cause palestinienne, l’organisation (et les déboires) de l’unité arabe, puis l’explosion sociale issue des frustrations économiques et politiques régionales, le pays du jasmin devient le laboratoire de trois autres enjeux clefs du moment : l’intégration des partis religieux dans un jeu démocratique arabe normalisé, la lutte anti-terroriste en société arabe moderne, la sortie de la malédiction économique (et, partant, migratoire) au sud de la Méditerranée.Importance stratégique. L’intérêt porté à la Tunisie par d’autres puissances internationales semble confirmer cette importance stratégique. La Qatar est massivement présent avec un fond souverain qui s’installe à Tunis, et plus de 100 millions investis dans le pays entre 2011 et 2017. La Turquie a signé des accords d’investissements et de coopération militaire en décembre 2017. Du côté européen, l’Allemagne a promis le financement de projets, et ses fondations gagnent en influence. La Chine finance le nouveau bâtiment de l’Institut Diplomatique pour la Formation et les Etudes, créé en juin 1997 et qui compte désormais des promotions de 50 élèves, dont la moitié de femmes. On voit poindre ici la rivalité plus globale entre les nouveaux géants du Sud, les puissances musulmanes du moment (il y en a d’autres), et des acteurs européens, au sud de la Méditerranée. Cette rivalité entraîne à Tunis un débat de politique étrangère qui reprend des lignes de clivage internes, notamment entre laïcs progressistes pro-européens et conservateurs plus attirés par le tandem Doha-Ankara.Partenaire privilégié de la France et témoin des contradictions arabes
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Trump vs Ocasio-Cortez ou l’avènement de l’idéologie identitaire

Article publié dans L'Opinion

La victoire d’une jeune femme de 28 ans aux primaires démocrates dans le 14e district de New York (contre un cacique du parti) confirme-t-elle une demande mondiale de renouvellement politique ? On enregistre là, une fois de plus, un désir de charisme, d’authenticité et d’engagement, propice aussi à des discours forts, identitaires et idéologiques. Cette tendance, qui trouve ses origines dans des situations très locales ou dans des situations sociales très précises, ne sera pas sans conséquences sur la politique internationale. Comment, alors, la prendre en considération à l’échelle diplomatique ?Pourquoi c’est important: triomphe de la politique « par le bas »Le succès new-yorkais de la jeune barmaid portoricaine sera peut-être sans lendemain, dans un pays où il suffit de crier trop fort dans un meeting pour briser sa carrière (ce qui arriva au démocrate Howard Dean en 2004). On peut aussi, comme Nancy Pelosi, leader sortante du Parti Démocrate à la Chambre des représentants, juger peu significative la victoire d’Ocasio-Cortez, puisqu’elle survient dans une circonscription très particulière, marquée par les difficultés sociales et la forte présence de minorités. Il n’empêche : cette victoire surprise ressemble trop à d’autres, ailleurs, pour ne pas appeler quelques questions.Elle marque un nouveau triomphe de la politique par le bas, non au sens péjoratif d’un débat de bas niveau, mais d’une réappropriation de l’agenda politique par les aspirations populaires, comme revanche des sociétés sur les élites consacrées. « Les femmes comme moi ne sont pas censées se présenter aux élections », « nous avons les gens, ils ont l’argent », dit Alexandria Ocasio-Cortez. « Dignité économique, sociale, et raciale », système de santé universel, accès à l’éducation supérieure pour tous, abolition de l’Immigration and Customs Enforcement (Ice – mécanisme de contrôle des frontières), font partie de ses revendications, qui mobilisent les registres de la race, du genre et de la classe sociale. Il y a là une forme d’idéologie, identitaire, qui n’est pas celle des grands auteurs mais oppose des catégories de personnes aux intérêts jugés incompatibles, pour raviver des grands clivages. De l’autre côté de l’échiquier politique américain, Trump ne fait pas autre chose, en s’adressant d’abord à « sa » catégorie d’électeurs (plus blancs, plus âgés). Ailleurs en Europe ou en Asie (Philippines), des candidats triomphent aussi en se présentant comme les instruments de revanche d’une catégorie de population contre le politiquement correct.Analyse : du « grassroot level » à l’international
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« Géopolitique de la cyber-conflictualité » : 3 questions à Julien Nocetti

Politique étrangère (IFRI) - lun, 30/07/2018 - 09:00

Auteur de l’article « Géopolitique de la cyber-conflictualité » paru dans le numéro de printemps de Politique étrangère (2/2018), Julien Nocetti, chercheur au Centre Russie/NEI de l’Ifri et spécialiste des questions liées au numérique et à la cybersécurité, répond à 3 questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

1) Vous expliquez dans votre article que le cyberespace est un « perturbateur du système international ». Qu’entendez-vous par là ?

Pour l’analyste des relations internationales, le cyberespace désoriente bon nombre de repères traditionnels. L’émergence d’internet s’est faite au départ dans un contexte de relative indifférence des pouvoirs publics et sans percevoir que la transition numérique constituerait une lame de fond allant jusqu’à bousculer les prérogatives souveraines des États. Sans parler de la remise en cause quasi généralisée de l’économie « traditionnelle », qui a des conséquences majeures pour l’avenir de notre pacte social et politique en Europe.  La sophistication et la démocratisation de l’intelligence artificielle chambouleront l’art de la guerre aussi profondément que les armes à feu le firent en leur temps, et entraîneront une lutte entre puissances pour la maîtrise de cette technologie de rupture.

Celle-ci a d’ailleurs déjà commencé et structure largement la relation sino-américaine, avec des répercussions prévisibles pour l’avenir du système international. En 2018, une part significative de la politique internationale tourne autour du champ numérique. Les menaces se sont accrues avec la dépendance toujours plus forte de nos sociétés et économies vis-à-vis du numérique. Et les effets d’attaques informatiques peuvent désormais être systémiques, comme l’ont montré les rançongiciels WannaCry et NotPetya en 2017. Ainsi WannaCry, au printemps 2017, a touché, dans 150 pays, de nombreuses infrastructures critiques : le système national de santé britannique, des réseaux internes de la police chinoise, les systèmes de transport en Allemagne, etc.

2) Votre vision de la cybersécurité intègre aussi bien des cyberattaques commises par des réseaux criminels que des opérations d’influence conduites par des services de renseignement. Pourquoi avoir opté pour un prisme aussi large ?

Le prisme est encore plus large puisque de nombreux autres acteurs entrent en jeu dans la cyber-conflictualité. De simples individus peuvent avoir un impact profond et durable en politique internationale via le numérique. L’exemple le plus évident est celui d’Edward Snowden. Les initiatives personnelles de l’ancien contractuel de la NSA ont alors conduit à une remise en cause de la prééminence des États-Unis sur le cyberespace. La tendance la plus lourde, cependant, est celle d’un renforcement par les États de leurs capacités cyber, défensives comme offensives.

Un prisme aussi « large » en termes d’actions menées est justifié par la plus grande convergence entre celles-ci, et par la difficulté, parfois, de distinguer les acteurs impliqués.

De même, un État X pourra disposer de différentes typologies d’actions dans le cyberespace, dont la plupart auront un effet politique : une cyberattaque visant telle infrastructure vitale, la propagation d’un logiciel malveillant détruisant les données d’opérateurs publics et privés, ou des actions de désinformation et de propagande sur les réseaux sociaux… Toutes ces actions participent d’une même volonté d’obtention d’un résultat politique tout en restant sous le seuil de la guerre. Ces dernières années, l’Ukraine est le théâtre où se sont concentrées les manifestations les plus violentes de cette cyber-conflictualité, sur les plans « physique » (les réseaux) comme « cognitif » (les échanges d’information).

3)  Vous décrivez la cyber-diplomatie comme une « nouvelle frontière ». La régulation du cyberespace passe-t-elle par une redéfinition de la diplomatie ?

La cyber-diplomatie est en effet un terrain à « conquérir » dans le sens où des formes de gouvernance sont à inventer pour « cadrer » les activités dans le cyberespace, et que la diplomatie traditionnelle doit nécessairement évoluer pour épouser la grande complexité – technique et humaine – des enjeux numériques.

Cette cyber-diplomatie consiste à négocier les normes de comportement, les normes et standards techniques : dans ces négociations, les diplomates ne sont pas les seuls : les acteurs privés y sont très influents. Aujourd’hui, des multinationales comme Microsoft ou Siemens ambitionnent de peser sur la gouvernance de la cybersécurité en proposant des chartes ou des conventions qui empruntent largement au langage diplomatique (« convention de Genève »…), soulevant au passage de nombreuses questions.

Par ailleurs, l’adaptation de notre outil diplomatique aux grands enjeux du numérique n’est pas un vain mot. Sur l’approche, il y a une – évidente – voie médiane à trouver entre une vision prométhéenne du numérique et une lecture exagérément souverainiste de ces enjeux. Sur la méthode, il faudra investir sur un vaste effort de rattrapage pour peser dans les discussions et négociations internationales.

Interview de Julien Nocetti, réalisée le 30 juillet 2018.

Make Sunday ‘an important celebration of democracy’ UN chief urges voters in Mali

UN News Centre - sam, 28/07/2018 - 22:46
On the eve of Mali’s crucial presidential election, the United Nations Secretary-General said that despite clear security challenges, voters in the arid African nation of around 18 million, needed to ensure that the key poll was first and foremost “an important celebration of democracy”.

‘It Could Have Led to a Nuclear War in the Middle East’

Foreign Policy - sam, 28/07/2018 - 00:09
On the podcast: When Israeli extremists plotted to blow up the Dome of the Rock.

Mali: Any dispute over key Sunday vote must be resolved peacefully, says UN envoy

UN News Centre - sam, 28/07/2018 - 00:06
With key presidential elections in Mali just two days away, the top United Nations official there on Friday stressed that candidates must accept the results and ensure that the democratic process in Mali is “irreversible”.

Ahead of World Day against human trafficking, UN expert stresses States’ obligation to stop ‘gross human rights violations’

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 23:31
Ahead of the World Day Against Trafficking in Persons, the UN human rights expert on the issue emphasized on Friday that both victims and potential victims’ rights must be upheld – especially women and children – and appealed for all States to prevent and combat the global scourge.

Action needed to find, test, treat millions unknowingly infected with viral hepatitis – UN health agency

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 23:16
Millions of people globally who have viral hepatitis are unaware or unable to receive treatment, the United Nations health agency said Friday, on the eve of World Hepatitis Day, raising the alarm to “find, test and treat the missing millions.”

UN chief welcomes new law giving extra autonomy to Muslims in Southern Philippines

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 23:15
The UN Secretary-General on Friday welcomed a new law which grants extra autonomy to Muslim communities living in the Southern Philippines, describing it as a “landmark achievement on the road to lasting peace”.

It’s Time for the United States to Push for a Better Zimbabwe

Foreign Policy - ven, 27/07/2018 - 22:47
Monday’s election is an opportunity for Washington to come down on the side of accountability and constitutional rule.

UN ‘committed to continue to support’ Pakistan’s Electoral Commission in wake of general election

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 21:55
The United Nations Secretary-General has congratulated the people of Pakistan for “exercising their constitutional right to vote” on Wednesday, thereby reaffirming “their commitment to a democratic Pakistan.”

A Russian Attack on Montenegro Could Mean the End of NATO

Foreign Policy - ven, 27/07/2018 - 20:10
Trump doesn’t think the country is worth defending. Putin has already tried to destabilize it once—the West can’t let it happen again.

The ‘used and abused’ children of Syria must learn what ‘peace’ really means, Security Council hears

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 18:46
More than 7,000 children have lost their lives or been maimed as a result of the brutal conflict in Syria, a senior United Nations official told the UN Security Council on Friday, stressing that they had been abused by the warring parties for far too long.

La dernière monarchie absolue d'Afrique

Le Monde Diplomatique - ven, 27/07/2018 - 18:33
Au printemps dernier, le Swaziland a fêté à la fois son demi-siècle d'indépendance et le cinquantième anniversaire de son roi, Mswati III. Le monarque règne sans partage sur ce petit pays d'Afrique australe, quatrième producteur de canne à sucre du continent ; son clan capte l'essentiel des richesses. (...) / , , , , , - 2018/08

Spain’s Dictator Is Dead, but His Popularity Lives On

Foreign Policy - ven, 27/07/2018 - 18:02
Francisco Franco ran Spain with an iron fist for decades—and created myths about his rule that are only now starting to come undone.

‘Warehouses emptying’ amid growing humanitarian needs in south-west Syria

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 17:49
More than 180,000 people are in urgent need of humanitarian assistance in south-west Syria after weeks of escalating hostilities that have restricted aid access to the area, the UN said on Friday.

Chinese Hackers Back Beijing’s Authoritarian Pals

Foreign Policy - ven, 27/07/2018 - 17:16
Cambodian dissidents come under cyberattack in run-up to sham election.

Cambodia: Before crucial vote on Sunday, UN chief calls for ‘pluralistic political process’

UN News Centre - ven, 27/07/2018 - 17:12
As Cambodians prepare to vote in general elections on Sunday, the United Nations Secretary-General issued a statement on Friday calling for “an inclusive and pluralistic political process” saying that it “remains essential for safeguarding the progress made by Cambodia in consolidating peace.”

Hier, révolutionnaires et rivaux

Le Monde Diplomatique - ven, 27/07/2018 - 16:32
Nul n'évoque plus guère le conflit idéologique sino-soviétique. Il déchira pourtant le mouvement communiste et, pendant un quart de siècle, transforma les relations internationales. La dégradation des relations entre les deux principaux partis communistes de la planète — et entre les États qu'ils (...) / , , , , , , , , - 2018/08

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