L’Union européenne bonne élève dans la poursuite des objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU. C’est ce qu’affirme un rapport de suivi de l’office européen de statistique Eurostat, publié ce mercredi 24 mai. Dans le détail, les progrès en matière d’atteinte de ces cibles, définies en 2015 pour 2030, ne sont toutefois pas homogènes : les domaines socio-économiques connaissent une progression plus forte au cours des cinq dernières années que l’environnement.
D’après le rapport, l’UE a réalisé des avancées significatives en termes de croissance économique, de réduction de la pauvreté et d’égalité femmes-hommes. D’autres objectifs de l’ONU progressent relativement bien à l’échelle européenne, indique Eurostat, à l’instar de la réduction des inégalités ou encore l’éducation.
En revanche, les progrès sont moins évidents dans les domaines liés à la préservation de la planète, comme la consommation et la production responsables, la vie aquatique ou bien les énergies renouvelables à coût abordable. Des améliorations sont notamment attendues pour l’ODD 13 “Mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques”.
Le rapport constate que les émissions de gaz à effet de serre de l’UE ont baissé d’environ 30 % depuis 1990. Ses auteurs considèrent qu’une progression plus importante encore est à attendre dans les années à avenir en raison des ambitions climatiques inédites fixées par l’Union, en lien avec son Pacte vert pour l’Europe. Celui-ci prévoit la neutralité climatique à l’horizon 2050, avec une cible intermédiaire de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 55 % — par rapport à 1990 — d’ici à 2030. De quoi notamment pousser les Européens à obtenir de meilleurs résultats en ce qui concerne les énergies renouvelables, estime le rapport d’Eurostat.
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“A un an des élections européennes, les esprits s’échauffent sur l’avenir des législations environnementales de l’Union”, entame L’Echo. Mardi 23 mai, le Premier ministre belge a évoqué les ambitions du Pacte vert européen. S’il affiche son soutien aux objectifs de diminution des émissions de CO2, le chef du gouvernement estime cependant que l’ajout de nouvelles normes sur la biodiversité ou les pesticides pourrait s’avérer “contreproductif pour la Belgique et l’Union européenne”.
Alexander De Croo “emboîte [également] le pas [à Emmanuel Macron], qui a appelé le 11 mai à une ‘pause réglementaire européenne’ en matière environnementale”, estime Le HuffPost. L’idée fait ainsi son chemin en Belgique, “à l’image de la ministre flamande de l’Energie Zuhal Demir” qui a également suggéré une idée similaire ce mardi [RTBF].
Pour Le HuffPost, la déclaration du chef du gouvernement belge est “lourde de sens”, car son pays “doit prendre la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne à partir de janvier 2024, pour une durée de six mois”.
À LIRE AUSSILa présidence tournante du Conseil de l’Union européenne “Cinquante nuances de pause”“Je demande […] que l’on appuie sur ‘pause’ ”, a ainsi déclaré Alexander De Croo mardi sur la chaîne flamande VRT. Dans le détail, celui-ci estime qu’“il faut éviter de trop surcharger la charrette en renforçant les normes en matière d’azote, de restauration de la nature et de biodiversité, en plus des objectifs concernant les émissions de CO2” [VRT].
Plus tôt dans la journée, le chef du gouvernement belge avait ciblé plusieurs projets européens parmi lesquels “les nouvelles normes Euro 7, qui ont pour objectif de réduire la pollution des véhicules à combustion à partir de 2025″, “la révision du règlement REACH [sur les pesticides] et le projet de loi européenne sur la restauration de la nature” [Euractiv].
Pour L’Echo, ces propos diffèrent de ceux d’Emmanuel Macron tenus au début du mois. Le quotidien économique qui titre sur les “cinquante nuances de ‘pause’ réglementaire” confirme que le président français a bien évoqué une “pause”. Mais ce dernier “avait aussi précisé qu’il ne s’agissait pas de remettre en cause les objectifs climatiques de l’Europe, mais de passer à la phase de mise en œuvre” [L’Echo].
Une coalition gouvernementale fragilisée ?Outre-Quiévrain, la suggestion du Premier ministre a suscité de nombreuses réactions. “M. De Croo, qui est habituellement mesuré et réfléchi, conscient que la voie praticable est de respecter les limites de son accord de gouvernement, avec sept partis à gérer, a jeté [cet] accord […] à la poubelle lors de son passage télévisé hier”, commente le journaliste Martin Buxant sur la chaîne belge LN24.
Quelques minutes après l’intervention télévisée, la ministre belge du Climat Zakia Khattabi a vivement réagi sur son compte Twitter : “Par où commencer… je ne sais même pas du coup, juste : ce n’est pas la position [du gouvernement]”, rapporte Le Soir. Cette dernière est membre d’Ecolo, l’un des sept partis de la coalition belge. Tout comme les Flamands de Groen, qui par l’intermédiaire de leurs co-présidents ont expliqué que “la nature et le climat sont indissociables. Ce n’est pas d’une pause [dont]e nous avons besoin, mais d’une accélération” [Le Soir].
À LIRE AUSSIFiche pays : Belgique Des législations européennes retardéesCette situation en Belgique fait écho à l’impasse dans laquelle se trouvent certains textes européens. “Malgré l’adoption des principales mesures du ‘Pacte vert’, dont la réforme du marché du carbone, les négociations peinent à aboutir sur d’autres textes clés : les pesticides ou encore la biodiversité”, explique Le JDD.
À LIRE AUSSIBiodiversité : que fait l’Union européenne ?Mardi soir, le Parlement européen a ainsi rejeté en commission de l’agriculture, un texte sur la restauration de la nature. Le Parti populaire européen (PPE) s’y est notamment opposé “et a aussi appelé à rejeter le projet de règlement sur l’utilisation durable des pesticides, qui vise à réduire leur utilisation de 50 % pour 2030″, précise L’Echo. Le parti conservateur “réclame ‘un moratoire’ sur ces projets législatifs liés [à ces deux textes], s’alarmant d’un impact trop lourd pour les agriculteurs et de ‘menaces’ pour la sécurité alimentaire”, complète Le HuffPost.
Interrogé par Contexte lundi 22 mai, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans avait rejeté cet argument : “Nous savons très bien d’où vient la vraie menace sur la sécurité alimentaire : de la crise climatique, de l’usage excessif des pesticides et des engrais”. Ce dernier, chargé de mettre en œuvre le Pacte vert, reconnaît toutefois que l’ambition est élevée. “Oui c’est beaucoup, mais il faut bouger maintenant, sinon ça sera encore plus difficile”, affirme-t-il.
À LIRE AUSSILa politique européenne de l’environnement et du climat Les autres sujets du jour Conseil de l’UE EconomieL’article Le Premier ministre belge appelle à une “pause” sur les normes environnementales européennes est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
Lorsque nous lui présentons notre site d’information Touteleurope.eu, Jean Jouzel sourit : “climat et Europe, les deux sont liés” ! Il faut dire que le célèbre climatologue a l’habitude des négociations internationales et qu’il connaît bien les politiques européennes en la matière. Membre du GIEC à partir de 1994, Jean Jouzel a assuré la vice-présidence d’un des groupes de travail de l’organisation intergouvernementale de 2002 à 2015.
Dans cet entretien réalisé à l’occasion de l’inauguration de l’exposition “Urgence climatique” à la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, il revient sur le rôle de l’Union européenne dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et prévient : “les changements qu’il faudrait mettre en place ne sont pas des changements à la marge”.
“Urgence climatique”, inaugurée mi-mai, est la nouvelle exposition permanente de la Cité des sciences à Paris. Elle offre une vue d’ensemble du réchauffement climatique et des moyens pour y faire face. Film, installations ludiques, témoignages de citoyens… La visite montre ce qui pourrait se faire et ce qui se fait déjà pour le climat. Jean Jouzel est le commissaire scientifique de cette exposition. Crédits image : Juliette Agnel
Toute l’Europe : Qu’est-ce que le changement climatique ? Quelles en sont les causes ?Jean Jouzel : C’est une question à laquelle il est facile de répondre. La modification de la composition de l’atmosphère est à l’origine du réchauffement climatique. Nous avons augmenté les émissions de gaz à effet de serre au cours du siècle dernier.
A chaque fois que les activités humaines brûlent des combustibles fossiles, comme le pétrole, le gaz ou le charbon, des gaz à effet de serre sont relâchés dans l’atmosphère. La déforestation ou la fabrication du ciment sont aussi responsables du réchauffement planétaire. On peut les estimer à environ 45 milliards de tonnes de CO2 : 35 milliards pour les combustibles fossiles, 5 à 6 milliards pour la déforestation et 1 ou 2 milliards pour la fabrication du ciment.
On y ajoute une douzaine de milliards de tonnes d’équivalent CO2 avec les deux autres principaux gaz à effet de serre : le méthane et le protoxyde d’azote. Ces émissions sont surtout dues à l’agriculture et l’alimentation.
Avec la trajectoire actuelle, quel est le réchauffement planétaire probable d’ici la fin du siècle ?Nous allons plutôt vers les +3°C par rapport à l’ère préindustrielle. Mais seulement si les engagements de l’accord de Paris annoncés par les Etats sont tenus. Les émissions continuent aujourd’hui à augmenter dans le monde. Si certaines mesures annoncées ne sont pas mises en place, nous aurons sans doute un peu plus que 3°C… Alors même que chaque dixième de degré compte.
Amplifier l’effet de serre, c’est comme augmenter le chauffage. Il ne faut pas être surpris que la température augmente lorsque vous allumez les radiateurs. Voilà la réalité depuis plus de 50 ans. Nous vivons désormais ce que notre communauté scientifique exprime depuis le rapport Charney [publié en 1979, il dressait une synthèse des connaissances sur les conséquences possibles des activités humaines sur le climat NDLR]. Augmentation des températures, accélération de l’élévation du niveau de la mer, vagues de chaleur… Nous avons répété et alerté sur les conséquences dangereuses du réchauffement climatique dans les rapports successifs du GIEC. C’est maintenant qu’il faut agir, pas demain.
Quel peut être le rôle de l’Union européenne dans la lutte contre le changement climatique ?L’Europe représente un peu moins de 10 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire. Ce n’est pas rien. Ce volume est suffisamment important pour que l’action européenne ait un sens. L’échelon européen est sans doute plus pertinent que l’action d’un Etat seul.
L’Union européenne a aussi un rôle à jouer sur la scène mondiale. Au moment des négociations pendant les COP, il y a une coordination au niveau européen. Peu de gens le savent, me semble-t-il. Et c’est très important : la France, l’Allemagne ou l’Italie ne vont pas négocier seules. Il y a une réunion chaque matin et généralement le ministre de l’Environnement du pays qui préside le Conseil de l’Union européenne est le porte-parole pour l’ensemble des Etats membres. Cette stratégie d’une Europe unie est très forte.
Au-delà des négociations internationales, l’Union européenne s’est donné pour objectif d’atteindre la neutralité climatique à l’horizon 2050.Oui, l’Europe a été l’une des premières à se projeter vers cette neutralité carbone. L’accord de Paris dont elle est signataire prévoit de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Cela passe par la neutralité climatique à 2050. Il faut se rendre compte que 1,5°C en moyenne globale représente plus de 2°C en Europe. Nous l’avons vu l’été dernier avec les canicules, il y a une amplification de plus de 50 % dans toute l’Europe de l’ouest. Nous sommes déjà aujourd’hui à 1,7°C de réchauffement en France, contre 1,1°C en moyenne planétaire.
L’Europe a aussi l’ambition affichée de réduire les émissions de gaz à effet de serre de -55 % en 2030, par rapport à 1990. Le commissaire européen au Pacte vert Frans Timmermans a même dit que nous pouvions atteindre -57 %. J’attends de voir.
À LIRE AUSSIClimat : l’Europe se réchauffe plus vite que le reste du monde Pensez-vous que ces objectifs soient tenables ?Ne jamais atteindre la neutralité carbone, c’est accepter l’idée que le climat se réchauffe indéfiniment. Ce serait quand même assez rude pour les jeunes d’aujourd’hui et pour les prochaines générations. Je préfère me placer dans l’hypothèse que la transition écologique se fera. Je ne crois pas pour autant qu’elle se fera assez vite malheureusement, il ne faut pas être naïf. Je ne crois pas que l’on arrivera à la neutralité carbone en 2050, même si c’est souhaitable. Mais je reste très attaché à cet objectif. Un dixième de degré, ça compte. Plus on s’éloigne d’un réchauffement à 2°C, mieux ce sera. Je suis aussi convaincu que la transition écologique est un moyen pour l’Europe d’assurer son dynamisme économique.
À LIRE AUSSILa politique européenne de l’environnement et du climat Vous avez un exemple ?Il y a tellement de choses à faire. L’Union européenne veut être exemplaire en termes de mobilité, par exemple. La SNCF avait signé un accord avec ses partenaires étrangers pour avoir plus de trains de nuit. Mieux vaut relier les villes européennes par le train que développer le transport aérien.
Les premiers secteurs d’activité et les premiers pays qui s’impliqueront pour la neutralité climatique et qui s’engageront dans cette transition seront gagnants. Et mieux adaptés au climat du futur. Au départ, c’est difficile à mettre en œuvre. Mais nous y gagnerons économiquement. Dans tous les cas, l’Europe n’a pas de combustibles fossiles en grandes quantités à sa disposition.
L’exposition “Urgence climatique” promeut un esprit “ni moralisateur, ni défaitiste”. Est-ce que cela peut résumer votre position ?Plutôt. Bon, je suis aussi lucide. Les changements qu’il faudrait mettre en place ne sont pas des changements à la marge. Une société atteignant la neutralité carbone est bien différente de celle d’aujourd’hui. Il faut aussi parler de sobriété. Parmi d’autres, le scénario “réparateur” de l’Agence de la transition écologique (ADEME) fait le pari que les modes de vie du début du XXIème siècle seront sauvegardés. Il revient à dire que les jeunes d’aujourd’hui seront assez intelligents pour faire face aux conséquences du changement climatique à l’avenir. C’est assez faux, personne n’est en mesure d’arrêter l’élévation du niveau de la mer, par exemple. Il y a des limites à l’innovation. Avec cette exposition, j’aimerais que chacun comprenne en quoi nous influençons les émissions de gaz à effet de serre dans notre vie de tous les jours. En nous logeant, en mangeant, en nous déplaçant… Et comment nous contribuons au réchauffement climatique. Il ne faudrait pas que nos anticipations reposent sur l’idée que nous serions plus forts que cette machine à inertie très forte qu’est le réchauffement du climat. Les scénarios doivent être plus raisonnables et tenir compte des risques liés à ces changements climatiques. C’est maintenant qu’il faut agir.
À LIRE AUSSIInfographies : les émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenneÀ LIRE AUSSI[Infographie] Comment l’Union européenne lutte-t-elle contre le changement climatique ?L’article Jean Jouzel : “Ne jamais atteindre la neutralité carbone, c’est accepter l’idée que le climat se réchauffe indéfiniment” est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
De légale à Malte à totalement interdite dans d’autres pays de l’Union européenne, la possession de cannabis à des fins récréatives est régie par des lois particulièrement variées selon les Etats membres. Si celle-ci demeure largement réprimée, certains parmi les Vingt-Sept se sont toutefois engagés dans la voie de la dépénalisation, voire même parfois de la légalisation, préférant la prévention et l’encadrement à la répression.
Malte : premier pays européen à avoir légalisé le cannabis récréatifAvec une loi adoptée en décembre 2021, Malte est officiellement devenue le premier pays européen à légaliser la consommation récréative de cannabis.
Avec cette réforme, les personnes âgées de 18 ans ou plus sont désormais légalement autorisées à transporter jusqu’à sept grammes de cannabis. Elles peuvent également cultiver jusqu’à quatre plants à leur domicile et être en possession d’une quantité de la substance allant jusqu’à 50 grammes.
La consommation de cannabis en public reste interdite, tout comme la consommation en présence d’un mineur. En dehors de l’autoculture, les associations de cannabis sont le seul moyen légal pour les gens de se fournir en produits du cannabis, via des “cannabis club”. Aucun n’a cependant reçu l’autorisation de distribuer du cannabis pour l’instant.
Multiplication des propositions de légalisationCertains Etats se sont orientés vers une légalisation du cannabis à usage récréatif, sans que cette dernière soit à ce jour effective.
En Allemagne, le gouvernement a notamment présenté le 12 avril dernier un projet de loi. Celle-ci permettrait aux personnes de plus de 18 ans de posséder de petites quantités de cannabis à usage récréatif. Mais contrairement à un premier projet de loi en octobre 2022, la création de magasins spécialisés n’est plus à l’ordre du jour. En cause notamment, une évaluation de la législation réalisée par la Commission européenne, à la demande du gouvernement allemand. Celle-ci estime qu’une telle disposition contreviendrait aux droits international et européen, qui interdisent le commerce de la drogue. Les usagers devraient donc se procurer le cannabis soit en le faisant pousser eux-mêmes soit via des “cannabis clubs”, organisations à but non lucratif rassemblant les consommateurs.
À LIRE AUSSIL’Allemagne revoit à la baisse son projet de légalisation du cannabisNon loin de là, au Luxembourg, le gouvernement souhaite aussi une légalisation de la substance pour un usage récréatif. La mesure s’inscrit dans une approche de santé publique en prévoyant la mise en place d’un dispositif d’accès légal au cannabis. Un projet de loi introduisant notamment l’autorisation de l’autoculture a été présenté en juin 2022. Le 28 avril dernier, l’exécutif a par ailleurs dévoilé un dispositif expérimental qui comporterait 14 points de vente sur le territoire luxembourgeois, alimentés par une filière nationale de production de cannabis.
Au Danemark, une proposition a été présentée au Parlement en mars 2022, avec pour objectif d’aboutir à une expérimentation de la légalisation du cannabis sur cinq ans. Le texte n’a toujours pas été voté, mais permettrait de prévenir et de traiter les problèmes de toxicomanie selon ses défenseurs.
À LIRE AUSSILa consommation de drogues en Europe Interdiction majoritaire du cannabis dans l’UELa possession de cannabis reste majoritairement interdite dans les Etats membres de l’Union européenne. Toutefois, la sévérité des peines encourues diffère fortement d’un pays à l’autre.
Ainsi, si l’infraction ne fera que l’objet d’une amende pouvant aller jusqu’à 280 euros en Lettonie, celle-ci fait encourir jusqu’à huit ans d’emprisonnement à son auteur à Chypre. Les seuils déterminant une petite quantité de cannabis, dite pour usage personnel, sont tout aussi variables en fonction des pays. Ils peuvent se situer à quelques grammes dans un Etat mais à plusieurs dizaines dans d’autres.
Il est à noter que les peines encourues pour possession de petites quantités de cannabis mentionnées dans la carte au début de l’article correspondent aux peines maximales prévues par les lois des Etats membres. Elles sont donc théoriques et dans plusieurs pays des mécanismes ont été mis en place pour ne pas engager de poursuites à l’encontre des simples consommateurs.
Aux Pays-Bas, par exemple, la possession de cannabis pour usage personnel n’est pas légale, contrairement à ce que laissent entendre les idées reçues sur la législation du pays, mais seulement tolérée. Selon la loi, celle-ci peut faire encourir jusqu’à un an de prison. Cependant, d’après les lignes directrices de la justice néerlandaise, la possession pour usage personnel jusqu’à 30 grammes n’est pas poursuivie.
En France, où la peine maximale est d’un an de prison et de 3 750 euros d’amende, une amende forfaitaire de 200 euros a été mise en place en 2020, laquelle permet mais ne garantit pas, l’absence de poursuites en cas de possession de cannabis jusqu’à 100 grammes. Depuis le 1er juillet 2021, cette amende est inscrite au casier judiciaire.
Cannabis à usage thérapeutiqueMalgré l’interdiction majoritaire du cannabis en Europe, de nombreux pays opèrent une distinction entre cannabis récréatif et médical. Le cannabis médical est ainsi autorisé dans 21 des 27 Etats de l’Union européenne. Ce dernier a un intérêt thérapeutique, établi ou présumé, pour traiter de nombreuses affections ou combattre les effets secondaires de certains traitements. Le cannabis thérapeutique pourrait, par exemple, être efficace face aux douleurs chroniques, réduirait les tremblements liés à la maladie de Parkinson ou encore les effets secondaires d’une chimiothérapie.
Parmi les 21 Etats qui autorisent le cannabis médical, on retrouve la Belgique, l’Italie ou encore l’Espagne. En France, où il n’est pas légal, une expérimentation a été votée par l’Assemblée nationale en 2019. 3 000 patients le testent depuis mars 2021 et jusqu’en mars 2024, sous le contrôle de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
Le CBDLe cannabis médical ne doit pas être confondu avec le cannabidiol (CBD), qui est une molécule constitutive du cannabis. Les produits à base de CBD, également achetés pour leurs applications thérapeutiques avérées ou supposées, n’ont pas d’effets psychotropes étant donné qu’ils ne contiennent pas de tétrahydrocannabinol (THC), la molécule présente dans la version récréative du cannabis.
En France, le gouvernement avait, par un arrêté interministériel du 30 décembre 2021, autorisé la vente de produits contenant du CBD d’une teneur en THC inférieure ou égale à 0,3 %, mais interdit dans le même temps la vente des fleurs et feuilles de ce même cannabis à très faible dosage de THC. Dans une décision du 29 décembre 2022, le Conseil d’Etat a annulé définitivement l’arrêté du gouvernement. La juridiction administrative estime qu’ “en l’état des données scientifiques, la nocivité des autres molécules présentes dans les fleurs et feuilles de cannabis, notamment le CBD, n’est pas établie”.
Cette décision fait suite à une autre affaire jugée en novembre 2020 dans laquelle la Cour de justice de l’Union européenne avait jugé illégale l’interdiction en France du CBD, autorisée dans plusieurs autres pays européens, au nom du principe de libre circulation des marchandises.
À LIRE AUSSILa Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) Tableau récapitulatif des sanctions en cas de possession de cannabis PaysSanctionPeine maximale encourueAllemagneIncarcérationPeine de prison pouvant aller jusqu’à 5 ansL’article Les législations sur le cannabis dans l’Union européenne est apparu en premier sur Touteleurope.eu.