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Union européenne

[Revue de presse] Tsipras devant le Parlement européen après un nouveau sommet sans résultat

Toute l'Europe - mer, 08/07/2015 - 12:17
Encore une fois, le sommet exceptionnel de la zone euro s'est achevé hier sans accord. La Grèce doit présenter ses propositions jeudi, avant une nouvelle réunion de l'Eurogroupe puis des dirigeants de l'ensemble de l'Union européenne ce week-end. Plusieurs médias reviennent également sur la visite d'Alexis Tsipras au Parlement européen ce matin.
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Climat et développement : 3 chiffres à retenir

Toute l'Europe - mar, 07/07/2015 - 16:55
Les enjeux des prochains mois en termes de lutte contre le changement climatique mais aussi d’aide au développement sont cruciaux. L’un ne peut aller sans l’autre : convaincre tous les pays d’agir contre le changement climatique n’est possible qu’avec une aide aux pays les plus pauvres, tandis que l’adaptation et l’atténuation sont elles-mêmes des facteurs de développement.
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Grexit: tu veux ou tu veux pas?

Coulisses de Bruxelles - mar, 07/07/2015 - 10:03

Le gouvernement grec affiche une tranquille assurance : fort du « non » massif obtenu dimanche, il va pouvoir revenir à la table de négociation pour conclure un nouveau compromis bien plus favorable qui lui permettra de conserver sa place au sein de la zone euro. Il se sent d’autant plus en position de force qu’il est certain que jamais ses partenaires n’oseront prendre le risque d’un Grexit qui risquerait de déstabiliser la zone euro dans son ensemble. Athènes devrait expliquer dès aujourd’hui à ses partenaires ce qu’il veut, puisqu’ils ont convoqué un Eurogroupe (les dix-neuf ministres des Finances plus le Fonds monétaire international et la Banque centrale européenne) suivi d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement de la zone euro. Preuve de sa bonne volonté, Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a procédé à un « Varoufexit » préalable en limogeant son ministre des finances, Yanis Varoufakis qui a réussi à se mettre tous ses partenaires à dos. Pas sûr que ses partenaires l’entendent de cette oreille. Trois scénarios sont possibles.

· La séparation à l’amiable

Les autorités européennes avaient prévenu qu’un « non » au projet de compromis négocié entre la Grèce et ses créanciers (zone euro et FMI) signifierait une sortie de la monnaie unique. « Il n’y a que la France, l’Italie et la Commission qui veulent vraiment reprendre le fil de la négociation », dit-on à la Commission. Les autres veulent faire payer à Tsipras son coup de poker. Le ton a été donné dès dimanche soir par le gouvernement allemand : pour Sigmar Gabriel, le vice-chancelier social-démocrate, reprendre les négociations lui paraît « difficilement imaginable », Tsipras ayant « coupé les derniers ponts ». Le référendum « est un rejet du principe qui a guidé les aides aux pays européens en difficultés) selon lequel la solidarité et les efforts sont indissociables », a estimé Steffen Seibert, le porte-parole d’Angela Merkel. Les petits pays pauvres de la zone euro (les trois pays baltes, la Slovaquie, la Slovénie) ou ceux qui ont aussi dû redresser leurs comptes publics (Portugal, Irlande, Chypre) sont tout aussi intraitables. Les conservateurs européens, réunis au sein du PPE, proposent déjà la mise en place d’une « aide humanitaire » pour amortir le choc d’un Grexit.

Ces pays sont d’autant moins enclins à l’indulgence qu’ils ont peur de créer un précédent: dans le futur, chaque pays faisant faillite pourrait être tenté de faire appel à son peuple pour s’exonérer des règles communes ou pour obtenir un effacement total ou partiel de sa dette. Autant dire que la victoire du « non » a renforcé le camp des durs qui, non seulement ne croient plus un mot de ce que dit le gouvernement Syriza (gauche radicale), mais sont persuadés qu’un Grexit n’affectera que marginalement une zone euro qui s’est considérablement renforcée depuis 2010 et a montré qu’elle avait capable de régler les problèmes des autres pays en crise. Le calme des marchés depuis 10 jours semble leur donner raison.

Devant l’impossibilité de trouver le moindre terrain d’entente, Athènes pourrait accepter une séparation amiable afin de limiter les dégâts. Cette sortie serait présentée comme « temporaire », le temps pour le pays de se réformer, ce qui lui permettrait d’assurer son maintien dans l’Union (les aides régionales et la politique agricole commune pèsent 4 % du PIB grec), une sortie de l’euro allant de pair avec une sortie de l’Union. Surtout, la Grèce obtiendrait le soutien de la BCE, ce qui permettrait aux banques grecques de tenir jusqu’à la réintroduction de la drachme.

· L’accord

C’est le scénario de rêve auquel personne n’ose plus croire, après cinq mois de douches froides à répétition. Mais cette fois-ci Tsipras va pouvoir négocier fort du soutien de tout un peuple qui veut rester dans l’euro et de la majorité des partis représentés au Parlement qui lui ont donné mandat de négocier pour la Grèce. Ce qui était inacceptable avant le référendum pourrait devenir acceptable dans ces conditions, l’extrême gauche de Syriza devant reconnaître que la légitimité de son chef ne dépend plus d’eux… « On a peu de temps pour y arriver à cause de l’échéance du 20 juillet : à ce moment, il faudra que la Grèce ait reçu de l’argent pour rembourser la BCE, ce qui implique l’approbation préalable de plusieurs parlements ».

Si Tsipras a soumis à référendum la version de l’accord du 25 juin et non celle plus favorable du 26 juin, c’est peut-être pour se ménager une marge de manœuvre dans le but de parvenir à un accord rapide. De toute façon, en supposant que ses partenaires soient prêts à conclure, ils ne pourraient que lui concéder que quelques miettes supplémentaires dans le temps imparti.

En réalité, c’est sur la dette que Tsipras veut obtenir quelque chose de tangible : même si la les prêts accordés par Européens ne pèsent pas sur le budget grec, puisqu’un moratoire jusqu’en 2023 assorti d’une baisse des taux a été consenti fin 2012, c’est son remboursement futur qui explique l’exigence d’un surplus budgétaire primaire (avant charge de la dette) important dans les années à venir. Les Européens avaient déjà envisagé de faire un geste supplémentaire (notamment en allongeant les prêts de 30 à 50 ans) si l’accord avait été scellé le 27 juin. Mais, après le scrutin de dimanche, la donne s’est compliquée : toute concession apparaitra comme une prime donnée à ce coup de poker de Syriza. Le ministère allemand des Finances a déjà affirmé qu’un allègement de la dette grecque n’était « pas un sujet » pour clore le sujet…

· La sortie désordonnée

« Personne ne veut prendre la responsabilité politique de mettre la Grèce dehors », note-t-on à la Commission. « Si Tsipras n’arrive pas avec un plan convaincant, il est probable qu’on va simplement laisser les choses pourrir ». En clair, attendre l’étranglement du pays : même si la BCE maintient sa ligne de liquidités d’urgence (ELA) à son niveau actuel (plus 90 milliards) au mépris de ses règles internes (lire ci-contre), « il ne reste plus qu’entre 500 millions d’euros et un milliard d’euros dans les coffres grecs », souligne Wolfango Piccoli, économiste au Think tank Teneo intelligence. En clair, si Francfort n’augmente pas ce plafond, les banques ne pourront plus alimenter les DAB et le contrôle des capitaux sera renforcé. Selon une source du gouvernement grec, dès aujourd’hui, les retraits quotidiens devraient passer de 60 à 20 €… Les fonctionnaires et les retraités ne devraient pas être payés à la fin du mois. « On est en train de couper tous liens entre les succursales des banques grecques en Bulgarie et en Roumanie et leur maison mère », reconnaît-on à Bruxelles. La BCE maintiendra sans doute jusqu’au 20 juillet sa ligne ELA, mais pas après le non-remboursement des 3,5 milliards qu’Athènes lui doit. La faillite du système bancaire grec ne sera plus alors qu’une question de jours.

Le gouvernement n’aura alors d’autres choix que d’émettre une monnaie parallèle, les fameux IOU (I owe you), des reconnaissances de dette auprès de l’État. Mais cela ne pourra qu’être temporaire avant le retour pur et simple à la drachme. La Grèce ne serait pas pour autant débarrassée de sa dette qu’elle devra négocier avec ses créditeurs si elle ne veut pas que ceux-ci, pour se rembourser, saisissent tous ses biens à l’étranger (y compris avions et bateaux) et rendent impossible ses transactions internationales (un achat de pétrole nécessite un paiement qui pourra être saisi). Et cela est valable que le Grexit soit amiable ou pas : aucun pays ne peut s’exonérer de sa dette unilatéralement.

N.B.: article (version longue) paru dans Libération d’aujourd’hui

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[Revue de presse] Hollande et Tsakalotos, les nouveaux héros du feuilleton grec ?

Toute l'Europe - mar, 07/07/2015 - 09:11
Le résultat du référendum grec n’a pas amélioré les relations entre l’Union européenne et la Grèce. Il les a bien au contraire tendues et a renfermé les créanciers européens dans une exaspération et un rejet total à l’égard du gouvernement hellène. Dans cette situation incertaine et préoccupante, la presse désigne deux personnalités providentielles : le président français François Hollande et le nouveau ministre des Finances grec Euclide Tsakalotos.
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L’Europe rénegocie après le séisme populaire grec

Toute l'Europe - lun, 06/07/2015 - 20:19
Au lendemain de l’écrasante victoire du “non” lors du référendum organisé par le gouvernement d’Athènes, l’Europe se divise sur la voie à suivre pour trouver une solution à la crise grecque. Alors que le ministre de l’Economie allemand, le social-démocrate Sigmar Gabriel, accuse la Grèce d’avoir "coupé les ponts" avec Bruxelles, les négociations sont censées reprendre mardi dans un climat de méfiance réciproque.
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[Revue de presse] Référendum grec : ce 'non' aux conséquences troubles

Toute l'Europe - lun, 06/07/2015 - 10:19
Sans grande surprise, c’est le 'non' qui l’a emporté hier lors du référendum sur les propositions des créanciers adressées à la Grèce. La presse y voit un véritable camouflet pour l’Allemagne. Ce résultat plonge aussi et surtout la Grèce dans une situation totalement incertaine, entre d’un côté une reprise des négociations, et de l’autre, une éventuelle sortie de la zone euro.
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L'agenda européen du 6 au 12 juillet 2015 - 2 jours intenses sur la Grèce, le Parlement européen vote sur l'harmonisation du droit d'auteur

Toute l'Europe - lun, 06/07/2015 - 10:13
Après le "non" au référendum grec, les négociations reprennent pied au plancher pour tenter de trouver une issue à la crise. Tandis qu'au Parlement européen, les députés se prononcent sur l'harmonisation des droits d'auteur.
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At a Glance - Policy Departments’ Monthly Highlights - July 2015 - PE 544.573 - Committee on Agriculture and Rural Development - Committee on Budgetary Control - Committee on Civil Liberties, Justice and Home Affairs - Committee on Budgets -...

The Monthly Highlights publication provides an overview, at a glance, of the on-going work of the policy departments, including a selection of the latest and forthcoming publications, and a list of future events.
Source : © European Union, 2015 - EP
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L'Europe contre les peuples, vraiment?

Coulisses de Bruxelles - dim, 05/07/2015 - 13:40

Le référendum serait-il devenu l’expression la plus aboutie de la démocratie, bien plus légitime qu’un système représentatif accusé de tous les maux ? C’est manifestement devenu le cas en France où une majorité de la gauche, radicale ou non, mais aussi la droite radicale et l’extrême droite, a applaudi des deux mains l’annonce du référendum grec (dont le principe a été approuvé par la gauche radicale de Syriza, la droite radicale d’ANEL et les néo-nazis d’Aube Dorée). Les critiques portées, en Europe (mais aussi en Grèce) contre ce scrutin organisé à la va-vite par un gouvernement aux abois, sont vues comme la preuve que l’Union serait incompatible avec la seule démocratie qui vaille, la démocratie référendaire.

Le débat est particulièrement virulent en France où les blessures du référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005 sont toujours vives. Les tenants du « non » sont persuadés de s’être fait voler « leur » victoire par « Bruxelles », le traité de Lisbonne de 2009 étant la copie quasi-conforme du texte qu’ils avaient rejeté. Les précédents danois et irlandais, des pays qui ont dû revoter deux fois pour finalement adopter l’un le traité de Maastricht de 1992, l’autre le traité de Nice de 2001 et le traité de Lisbonne de 2009, sont venus alimenter une accusation récurrente qui fait le miel des eurosceptiques : « l’Europe » est une affaire technocratique qui n’aime pas ses peuples. La sortie maladroite de Jeroen Dijsselbloem, le ministre social-démocrate des finances et patron de l’Eurogroupe (les dix-neuf ministres des Finances de la zone euro) n’en est-elle pas la preuve ? « C’est une triste décision pour la Grèce, car cela a fermé la porte à la poursuite des discussions », a-t-il lancé.

Il est intéressant de constater que ce débat n’existe pas, ou pas dans les mêmes proportions, dans les autres pays de l’Union. C’est notamment le cas aux Pays-Bas qui ont pourtant rejeté, le 1er juin 2005, par une majorité de plus de 60 %, le traité constitutionnel européen : pourtant, pas plus qu’en France, les autorités politiques de ce pays n’ont jugé utile de convoquer un second référendum. C’est aussi le cas en Irlande et au Danemark, deux autres pays réticents à l’intégration communautaire pour des raisons différentes.

Ceux qui accusent « Bruxelles » de ne pas respecter le suffrage populaire ou de reconvoquer les électeurs « jusqu’à ce qu’ils disent oui » se trompent de cible. La décision de négocier un traité puis de le ratifier par voie parlementaire ou référendaire appartient aux seuls États et non aux institutions communautaires fort dépourvues de compétence en la matière. En Allemagne ou en Belgique, par exemple, le référendum est inconstitutionnel. Aux Pays-Bas, au Luxembourg ou en Espagne, il est purement consultatif. Renégocier ou non un texte rejeté soit par le Parlement, soit par les citoyens est aussi une prérogative souveraine. En France, c’est Nicolas Sarkozy qui a fait campagne, en 2007, en promettant de faire adopter un autre traité pour relancer l’Europe. Si la France avait voulu s’y opposer, elle aurait pu le faire sans problème, chaque État disposant d’un droit de véto. Au Danemark et en Irlande, dans les deux cas, ce sont les gouvernements qui ont décidé de renégocier le traité rejeté, mais ce sont les citoyens qui ont ratifié cette nouvelle version : le Danemark a ainsi obtenu un opt out sur la monnaie unique et l’Irlande la garantie que l’Union ne lui tordrait pas la main pour autoriser l’avortement ainsi que le maintien d’un commissaire par État membre (au lieu d’une Commission réduite…).

Si un gouvernement décide de ne rien demander, les choses resteront en l’état. Ainsi, la Suède a demandé à ses citoyens s’ils voulaient rejoindre l’euro et, le 14 septembre 2003, 56 % d’entre eux ont répondu « non ». Depuis ce pays n’a pas rejoint la monnaie unique alors qu’il remplit tous les critères. Pourtant, Stockholm a violé la légalité communautaire puisqu’elle ne bénéficiait pas d’un « opt out » formel comme la Grande-Bretagne et le Danemark : en approuvant par référendum, le 13 novembre 1994 son adhésion à l’Union, ce pays acceptait, du même coup, de rejoindre l’euro dès qu’il verrait le jour… De même, on l’oublie trop souvent, toutes les adhésions à l’Union ont été soumises à référendum (sauf en Grèce, au Portugal, en Espagne et à Chypre) et un pays, la Norvège, a voté par deux fois non : en 1972 et en 1994. En 1972, fait sans précédent et sans héritage, la France a même organisé un référendum pour faire approuver l’adhésion de l’Irlande, de la Grande-Bretagne et du Danemark. Bref, au regard de cet historique, accuser une nébuleuse « Bruxelles » de tout faire pour étouffer la voix des peuples n’a guère de sens. Chaque pays organise sa vie politique comme il l’entend.

Pour autant, on ne peut nier que l’exercice référendaire pose un réel problème à l’intégration européenne dès lors qu’elle ne concerne pas la question de l’adhésion. Comme la consultation est organisée dans un cadre national, cela revient à confier à un peuple l’avenir de tous les autres. Dans le cas de la Grèce, par exemple, 11 millions de personnes vont décider de la survie de l’euro (et de la reprise économique), un sujet qui concerne un ensemble de 330 millions de personnes et de 19 États membres. Dès lors que la question posée concerne une compétence communautaire, la seule voie qui vaille, si on estime qu’un référendum est une nécessité démocratique, est celle défendue par Daniel Cohn-Bendit ou Guy Verhofstadt, respectivement ancien patron des verts et président du groupe libéral du groupe libéral du Parlement européen, celle d’une consultation transnationale portant sur une même question. Et si une majorité renforcée (par exemple les ¾ des États comme aux États-Unis) l’adopte, le sujet est tranché. À défaut, si un pays estime ne plus pouvoir accepter de nouveaux transferts de compétences, il ne devrait poser qu’une question et une seule à son peuple : rester ou partir.

N.B.: article paru dans Libération du 4 juillet.

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Grèce: l'Union indique la sortie à Tsipras

Coulisses de Bruxelles - ven, 03/07/2015 - 16:46

Plus rien ne semble pouvoir empêcher un « Grexit », une sortie de la Grèce de la zone euro, sauf un improbable vote positif des Grecs au référendum convoqué dimanche 5 juillet. Si tous les Etats de la zone euro, les institutions communautaires et le Fonds monétaire international (FMI) répètent sur tous les tons que « la porte à une reprise des négociations reste ouverte », il n’est pas question de convoquer un énième sommet de la dernière chance et de se réconcilier autour d’un miraculeux « plan B ». Le seul « plan B », en réalité, c’est le Grexit, et les partenaires d’Athènes ont tenu à faire passer le message : « Si la Grèce dit non, la Grèce dit non à l’Europe », a répété à deux reprises Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, hier, lors d’une conférence de presse. « L’enjeu (du référendum, NDLR) est de savoir si les Grecs veulent rester dans la zone euro », lui a fait écho François Hollande, le Président français. Et, dramatisant encore davantage l’enjeu, Angela Merkel, la chancelière allemande, estime que le « Grexit » menace la zone euro : « si l’euro échoue, l’Europe échoue ».

La bataille autour de la question qui sera soumise à référendum est en réalité la clef de la bataille qui se joue, car, espèrent les Européens, elle pourrait changer le sens de la réponse. Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, a en effet décidé de demander à ses citoyens, non pas s’ils veulent rester dans la zone euro, la réponse ne faisant guère de doute, mais leur avis sur un texte extrêmement technique négocié entre Athènes, la Commission, la Banque centrale européenne (BCE) et le FMI qui porte sur les « actions prioritaires » que devra mener le gouvernement grec en échange d’une aide financière. C’est un cocktail de hausses d’impôts, de coupes dans les dépenses publiques, de réformes structurelles (retraites, administration, fiscalité, lutte contre la corruption, etc.). Même si, comme on le note à la Commission, « il respecte les lignes rouges de Syriza puisqu’il n’y a pas de baisse des retraites et des salaires », il faudrait avoir la foi européenne chevillée au corps pour le voter : accepter une augmentation des cotisations sociales et de la TVA, une limitation des préretraites, un recul de l’âge légal de la retraite de 62 à 67 ans, cela ne va pas de soi…

Pis : la version retenue par Tsipras pose un réel problème, puisqu’il a choisi celle du jeudi 25 juin, beaucoup moins favorable que celle du vendredi 26 juin. Et ce texte avait encore vocation à être modifié dans la journée de samedi, ce qui n’a pu être fait, l’annonce du référendum au milieu de la nuit ayant gelé les travaux. Les négociateurs grecs ont d’ailleurs été cueillis à froid, selon des sources européennes : l’ambiance était bonne et tout le monde était persuadé qu’on allait parvenir à un compromis samedi soir. On était à « quelques centimètres » d’un accord, a regretté, hier, Pierre Moscovici, le commissaire chargé des affaires économiques et monétaires.

Cette interruption des négociations a empêché l’Eurogroupe de samedi d’adopter les autres éléments du « paquet » final : un calendrier pour discuter de la soutenabilité de la dette grecque, une prolongation du programme d’assistance financière avec une augmentation de 7,2 milliards à 15,5 milliards d’euros des fonds versés à Athènes, ainsi qu’un plan d’investissement sur 4 ans de 35 milliards d’euros (comprenant les aides régionales déjà promises à Athènes, mais qui auraient pu être versées sans aucune conditionnalité). Or, les citoyens grecs n’auront aucun de ces éléments en leur possession, puisqu’on leur demande de se prononcer sur un texte qui n’existe plus (celui du 25 juin) et sur une partie seulement du paquet qui aurait dû être conclu samedi, ce qui donne toutes ses chances à un non pour lequel le gouvernement va faire campagne. « C’est contre la vérité, contre le déroulement des discussions » que de tronquer ainsi la question, s’est indigné Juncker.

C’est pour cette raison que les partenaires d’Athènes ont décidé de dramatiser l’enjeu du scrutin en s’adressant directement aux électeurs grecs : au-delà d’un texte technique, c’est l’avenir de la Grèce dans la zone euro qui se jouera dimanche. « Il ne faut pas se suicider parce qu’on a peur de la mort », a ainsi lancé Juncker : « Il faut voter oui, indépendamment de la question posée » pour « dire oui à l’Europe ». En clair, le référendum n’est pas un joker dans une négociation post-5 juillet, ce que cherche à vendre le gouvernement d’Alexis Tsipras, mais un point final. « Si le gouvernement grec s’imagine qu’un non lui permettrait d’obtenir davantage de flexibilité, il se trompe lourdement », a expliqué à Libération Michel Sapin, le ministre français des Finances : « cela va créer une crispation et trois quarts de l’Eurogroupe se montrerait encore plus durs »… « Le non, c’est la pente de la sortie », ajoute le ministre français. D’ailleurs, même si la zone euro et le FMI voulaient faire d’ultimes concessions afin de peser sur l’issue du référendum, ils seraient bien en peine de les faire, puisqu’Alexis Tsipras a rompu les discussions sans dire sur quels points la « ligne rouge » avait été franchie.

Ainsi, le gouvernement grec avait accepté mercredi l’augmentation de la TVA sur la restauration à 23 %, mais avait refusé que celle applicable à l’hôtellerie dépasse 13 %. Ce qui avait été acté. De même, il avait été convenu que le complément pour les « petites » retraites (petites car prises après 15 ans de carrière), qui fonctionnait comme un incitant aux pré-retraites, serait revu dans le cadre d’une réforme plus vaste du système. Alors ? Est-ce la taxation des armateurs exigée par les créanciers ? Les coupes dans le budget militaire elles-aussi demandées par le groupe de Bruxelles ? On murmure à Bruxelles que Tsipras aurait paniqué à la suite d’une prise de bec avec son allié de droite radicale, le souverainiste d’ANEL Panos Kammenos, ministre de la Défense, qui l’aurait menacé de rompre l’accord de coalition s’il acceptait un quelconque compromis. La seule voie de sortie qui semble désormais acceptable aux yeux du gouvernement grec serait que ses créanciers lui versent l’argent promis sans contrepartie ou, du moins, en se contentant de son engagement de mener à bien des réformes. Inacceptable pour la totalité de ses partenaires.

En réalité, « seul un oui permettrait désormais d’accorder davantage de flexibilité à la Grèce », confie un responsable gouvernemental : « Tout le monde aura envie de se montrer compréhensif ». Mais qui y croit encore ? Les noms d’oiseaux commencent à voler, les gouvernements de la zone euro, les institutions communautaires, le FMI étant à la fois épuisés, usés et en colère contre un gouvernement grec qu’ils ne comprennent pas après cinq mois de négociations. Juncker a réglé quelques comptes hier, manifestement en colère : « On entend parler d’ultimatum, d’accord à « prendre ou à laisser » (…), de chantage. Mais qui agit ainsi ? D’où viennent les insultes, les menaces, les quiproquos, les phrases non terminées qui portent à l’imagination de ceux qui les écoutent très très loin, trop loin ». Manifestement, la Commission, mais aussi les Etats membres ont décidé de faire campagne et de ne pas laisser les mains libres à Alexis Tsipras qui joue à pile ou face l’avenir de la zone euro.

N.B.: version longue de mon article paru dans Libération du 30 juin

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Grexit: quel effet sur la zone euro?

Coulisses de Bruxelles - ven, 03/07/2015 - 16:34

Et si la Grèce quittait la monnaie unique? Alors que le pays n’a pas remboursé 1,5 milliards d’euros au FMI le 30 juin à minuit (le non paiement le plus important de l’histoire de l’institution), quel serait l’effet d’un «Grexit» sur la zone euro? Deux scénarios fictions extrêmes.

1/ Le scénario noir

C’est celui que tout le monde craint, celui de la contagion. Une crainte sur laquelle a d’ailleurs parié Alexis Tsipras pour contraindre ses partenaires à lui accorder un compromis qui lui soit favorable. En vain, même s’il s’avère qu’il a eu raison : la Grèce entraine dans sa chute ses dix-huit partenaires. La zone euro encaisse d’abord un choc économique au moment du Grexit (« Greece exit »). La timide reprise est ébranlée, car la confiance s’effondre : les ménages mettent de l’argent de côté pour parer à toute éventualité et les entreprises suspendent leurs projets d’investissement avant d’y voir plus clair. Fin 2015, la zone euro est de nouveau en récession, avec des conséquences dramatiques pour l’emploi, notamment dans les pays les plus fragiles (France, Italie, Espagne, Portugal). Le second choc est politique : la monnaie unique n’est plus irréversible. Autrement dit, investir en Allemagne ou au Portugal, ça n’est plus la même chose et il faut donc distinguer selon les pays. C’est la panique : les bourses plongent, car on se débarrasse des actions des entreprises que l’on imagine les plus exposées et les taux d’intérêt des obligations d’État des pays les plus fragiles se tendent. Le Portugal et l’Espagne, en pleine convalescence, trinquent, tout comme l’Italie et la France, désormais considérée comme un maillon faible. Le spread (écart de taux d’intérêt) entre Paris et Berlin flambe, les marchés se réfugiant dans les pays les plus sûrs, ceux de l’ancienne zone mark.

La Banque centrale européenne (BCE) et le Mécanisme européen de stabilité (MES) interviennent en rachetant à tour de bras toutes les dettes d’État dont les investisseurs se débarrassent. Ils parviennent non sans mal à calmer le jeu, mais les écarts de taux restent importants : les coûts d’emprunt de la France et de l’Italie se sont envolés, ce qui gonfle la charge de la dette et accroit le déficit. Surtout, les bilans de la BCE et du MES se gorgent de dettes des pays du sud, ce qui revient en partie à en faire supporter le risque à l’Allemagne et aux autres pays « vertueux ». Outre-Rhin, les voix, notamment au sein de la Bundesbank, s’élèvent contre cette dérive de l’union monétaire : le risque devait rester national, or il se communautarise. Au nom de quoi l’Allemagne prendrait-elle le risque d’assumer un jour une faillite italienne et française ? Un pur fantasme ? Pas tant que ça : le choc économique qui a suivi le Grexit ayant surtout touché les pays du sud de la zone euro, leurs finances publiques se dégradent rapidement au rythme du ralentissement économique. D’autant qu’il leur a fallu supporter leur part des pertes dues au défaut grec : 331,4 milliards d’euros au total dont 70 milliards pour la France et 61,5 milliards pour l’Italie… Les gouvernements hésitent à serrer les boulons : en France, l’élection présidentielle de 2017 approche et il ne faut pas donner de grain à moudre au FN. Les tensions au sein de la zone euro s’accroissent. Les opinions publiques décrochent : au sud, parce que la solidarité paraît à jamais compromise, au nord, au contraire, parce que l’on craint cette solidarité avec de nouvelles Grèce potentielles. Les marchés commencent à fuir cette zone euro qui apparaît chaque jour plus fragile : elle qui n’a pas su régler le problème grec qui pesait à peine 2 % de son PIB, pourra-t-elle encaisser un choc italien ou français ? Le temps de l’euro semble compté.

2/ Le scénario rose

Les marchés ont largement intégré le départ de la Grèce, on en est persuadé à Bruxelles et à Francfort. Ils ont compris qu’il ne s’agissait pas d’une malfaçon de la zone euro, mais d’un problème purement grec, son incapacité à se doter d’un État fonctionnel propre à lever l’impôt et à imposer des réformes. L’Irlande, le Portugal, l’Espagne et Chypre, des pays qui ont connu des difficultés en 2010 et ont bénéficié de l’assistance financière européenne, sont tous revenus sur les marchés et ont renoué avec une solide croissance. Même Chypre est en voie de rémission. Ces précédents ont convaincu les investisseurs que la solidarité fonctionnait au sein de la zone euro et que les États avaient tous la ferme volonté politique de respecter la règle du jeu commune. Sauf la Grèce. Et ceux qui en doutent encore sont tenus en respect par le canon de la BCE, qui a augmenté son programme rachat de dettes publiques de 60 milliards par mois à 100 milliards pour faire face au choc de la sortie de la Grèce, et le bazooka du MES (750 milliards d’euros de capacité d’emprunt). Les quelques Hedge Fund qui se sont risqués à prendre des positions contre les dettes des pays périphériques ont été rincés. L’Union bancaire a aussi permis d’écarter toute attaque contre les banques, la supervision confiée à la BCE rassurant les marchés. Sonnés par le Grexit, les États membres de la zone euro serrent les rangs : il n’est plus question de jouer au cavalier solitaire.

Les dix-huit décident immédiatement de mettre le rapport des « cinq présidents » (Commission, Parlement européen, Conseil européen, Eurogroupe et BCE) du 26 juin 2015 intitulé : « compléter l’Union économique et monétaire européenne ». L’Union bancaire est rapidement achevée et l’union des marchés de capitaux lancée, la convergence budgétaire et économique rendue encore plus contraignante, le parlement de la zone euro créé. Des progrès qui montrent aux opinions publiques que l’euro est vraiment leur monnaie, qu’ils la contrôlent démocratiquement, ce qui permet aux Dix-huit de lancer une réforme des traités afin de créer un budget de la zone euro doté d’une capacité d’emprunt (Trésor de la zone euro). Cinq ans après le « Grexit », la zone euro n’a jamais été aussi forte, désormais solidement plantée sur ses deux jambes, monétaire et économique. Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances, est ravi. Il s’est passé exactement ce qu’il espérait : partisan depuis longtemps d’une zone euro réduite, il a toujours pensé qu’il fallait réparer certaines erreurs passées dont l’admission de la Grèce dans la zone euro, en 2001, a été la principale. Pour lui, mais aussi pour Jens Weidmann, le patron de la Bundesbank, le Grexit devait servir de leçons aux pays tentés de ne pas suivre les règles du jeu de l’Union monétaire et indiquer au reste du monde que la zone euro est une affaire de gens sérieux qui tiennent leur parole. La France, en particulier, a entendu le message et a renoué avec des comptes à l’équilibre. L’euro est désormais la première monnaie de réserve du monde et même le prix du pétrole est calculé en euros

N.B.: article paru dans Libération daté du 29 juin

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Quand l’Europe s’invite aux Solidays !

Toute l'Europe - ven, 03/07/2015 - 15:36
Pour la 17e édition du festival Solidays en 2015, plusieurs associations de la société civile ont choisi d’informer le public sur l’aide européenne au développement. Entre les concerts, les débats et les nombreux ateliers axés sur la lutte contre le Sida, l’Année européenne pour le développement a trouvé sa place. Récit en images.
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L'attaque du Greferendum

Toute l'Europe - ven, 03/07/2015 - 11:43
Toute l'Europe vous présente L'Europe en saucisses par CLAC !Tous les vendredis, découvrez cette nouvelle série de dessins de presse aux couleurs européennes !Juncker, Mogherini, Cameron, Merkel…: tous prendront l’allure d'une saucisse, le temps d'un dessin.
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[Revue de presse] La Grèce, une Argentine bis ?

Toute l'Europe - ven, 03/07/2015 - 11:26
L’incertitude de la situation grecque pousse certains observateurs à se tourner vers le cas argentin, dont le défaut de paiement en 2001 et la crise économique qui a suivi évoquent en de nombreux points les difficultés hellènes actuelles. Si les similitudes sont nombreuses et donnent des éléments de réponse quant aux conséquences d'un "non" au référendum de dimanche, certains les jugent néanmoins insuffisantes.
Catégories: Union européenne

Référendum en Grèce : les 3 scénarios

Toute l'Europe - jeu, 02/07/2015 - 16:27
Le 27 juin, Alexis Tsipras a décidé de l'organisation d'un référendum, prévu pour le dimanche 5 juillet, afin de consulter le peuple sur une nouvelle série de réformes structurelles, demandées par les créanciers du pays. Le Premier ministre et son gouvernement ont depuis multiplié les appels à voter "non" afin de renforcer leur position face à la Commission européenne, la BCE, le FMI et certains Etats membres, dont l'Allemagne. De ces réformes structurelles dépend le versement d'une nouvelle aide financière, indispensable à la Grèce pour éviter le défaut de paiement. Depuis le 30 juin, le pays est en effet dans le rouge, n'ayant pu honorer une créance de 1,6 milliard d'euros au FMI. Le 20 juillet prochain, Athènes doit en outre rembourser 3,5 milliards d'euros à la BCE. En cas de blocage persistant au-delà du 5 juillet, une sortie de la Grèce de la zone euro – Grexit – deviendrait donc de plus en plus probable. Quels sont les scénarios envisageables ? Quelles seront les conséquences d'un "oui" ou d'un "non" au référendum ? Découvrez notre datavisualisation !
Catégories: Union européenne

L'acquisition de nationalité dans l'Union européenne

Toute l'Europe - jeu, 02/07/2015 - 16:21
Les conditions d'obtention de la nationalité dans l'Union européenne varient beaucoup d'un Etat membre à un autre. Le mariage reste un moyen reconnu dans la plupart d'entre eux. En 2013, 984 600 personnes ont obtenu la nationalité d'un Etat membre de l'Union européenne. Ce nombre représente une hausse de 20 % par rapport à l'année précédente.
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Highlights - Joint DROI/INTA hearing on human rights conditionalities - 14 July - PHS 1A002 - Subcommittee on Human Rights

Human Rights conditionalities in thecontext of regional trade agreements with African countries

Members from the Subcommittee on Human Rights and theCommittee on International Trade will look at Economic Partnership Agreements(EPAs) and their potential to become a catalyst for regional integration,economic and social change in Africa, which could have an impact on humanrights in these countries and regions.
Source : © European Union, 2015 - EP
Catégories: Union européenne

[Revue de presse] La France et l’Allemagne ne s’entendent plus sur la Grèce

Toute l'Europe - jeu, 02/07/2015 - 11:26
Les conséquences de la crise grecque sont multiples et ne portent pas que sur l’économie. Après l'appel d'Alexis Tsipras à voter "non" au référendum, l’Eurogroupe a déclaré hier de pas vouloir poursuivre les négociations avant le résultat du vote. Une situation qui met au jour des "différends" entre le couple franco-allemand.
Catégories: Union européenne

Vidéo d'une réunion d'une commission - Jeudi 2 juillet 2015 - 09:10 - Sous-commission "Droits de l'homme"

Durée de la vidéo : 83'
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Clause de non-responsabilité : L'interprétation des débats facilite la communication mais ne constitue en aucun cas un enregistrement authentifié des débats. Seuls le discours original ou la traduction écrite révisée du discours original peuvent être considérés authentiques.
Source : © Union européenne, 2015 - PE
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