Berlin renforce ses frontières avec deux de ses voisins. Mercredi 27 septembre, la ministre de l’Intérieur Nancy Faeser a annoncé devant la presse le renforcement des contrôles de personnes en provenance de Pologne et de République tchèque. Des mesures mises en place dès cette semaine et qui prendront la forme de contrôles de police “flexibles et mobiles dans des lieux changeants”, explique-t-elle.
L’objectif affiché par le gouvernement allemand est le suivant : “exercer une pression maximale dans la recherche des passeurs” tout en “[protégeant] les personnes qui traversent souvent clandestinement les frontières, sans eau et presque sans air”, détaille la ministre.
Depuis plusieurs mois, l’Allemagne est confrontée à une double hausse. D’une part, les demandes d’asile ont augmenté de 78 % sur les sept premiers mois de l’année 2023, selon les statistiques du ministère de l’Intérieur. D’autres part, 14 701 franchissements illégaux de frontières ont été recensés en aout dernier, soit 66 % de plus que l’année dernière à la même époque.
À LIRE AUSSIMigrations : les demandes d’asile en Europe augmentent de 28 % au premier semestre 2023 Tensions en MéditerranéeAvec ces mesures, l’Allemagne veut également faire passer un message aux autres Etats membres de l’Union européenne. “Si nous ne parvenons pas à mieux protéger les frontières extérieures […], les frontières ouvertes au sein de l’UE sont en danger”, a ainsi déclaré Nancy Faeser.
Depuis quelques semaines, les relations avec l’Italie se sont particulièrement tendues autour de la question migratoire. Berlin reproche à Rome de ne pas appliquer les procédures européennes et l’appelle à “mieux protéger les frontières” extérieures de l’UE. Mi-septembre, l’Allemagne avait déjà renoncé à accueillir les migrants arrivés sur l’île italienne de Lampedusa.
Le sujet est particulièrement sensible en Allemagne, à quelques jours d’élections régionales (Bavière, Hesse) dans lesquelles l’extrême droite pourrait tirer son épingle du jeu en exploitant la situation migratoire. Certaines municipalités ont récemment demandé davantage de fonds pour proposer des hébergements et des services dignes aux réfugiés arrivés récemment sur le territoire.
À LIRE AUSSIMigrations : aux côtés de Giorgia Meloni à Lampedusa, Ursula von der Leyen dévoile un plan d’urgence européenÀ LIRE AUSSIAsile et migrations : la politique européenne en 3 minutesÀ LIRE AUSSILe solde migratoire des pays de l’Union européenneL’article Immigration illégale : l’Allemagne renforce le contrôle de ses frontières avec la Pologne et la République tchèque est apparu en premier sur Touteleurope.eu.
L’offensive éclair menée par l’Azerbaïdjan les 18 et 19 septembre sur le Haut-Karabagh, un territoire sécessionniste à majorité arménienne, a “pris de court les Européens”, note Le Monde, “les confront[ant] à une forme d’impuissance dans cette partie du Caucase”. Après la défaite des forces sécessionnistes, l’Union européenne est “divisée” quant à l’attitude à adopter face au régime de Bakou, constate TV5 Monde.
En cause notamment selon la presse, les enjeux stratégiques, et en particulier énergétiques, en Azerbaïdjan pour l’Union européenne. Un “nouveau protocole d’accord étendant l’accès européen au gaz en provenance d’Azerbaïdjan dans le cadre d’une volonté [de l’UE] de s’affranchir de sa dépendance aux sources énergétiques russes” a été signé en juillet 2022, rappelle Mediapart.
Risques de “nettoyage ethnique”“L’enclave du Haut-Karabagh se vide et l’Arménie s’inquiète pour sa propre survie”, témoignent Les Echos. Une semaine après l’offensive de l’armée azerbaïdjanaise dans la région, “la quasi-totalité des 140 000 Arméniens vivant dans l’enclave […] est en train de prendre le chemin de l’exil”, poursuit le quotidien économique. “Selon les autorités arméniennes, quelque 28 120 réfugiés sont déjà arrivés en Arménie”, précise Le Monde.
RTL Info indique qu’en réponse, l’UE a dans un premier temps débloqué une “aide d’urgence de 500 000 euros” la semaine dernière. Puis “4,5 millions d’euros d’aide humanitaire en plus” ce mardi 26 septembre afin de “répondre aux besoins croissants résultant de la crise du Haut-Karabagh”. Au total “la Commission européenne a fourni plus de 25,8 millions d’euros d’aide humanitaire depuis le début de l’escalade du conflit dans le Haut-Karabagh en 2020″, ajoute le site d’information belge.
À LIRE AUSSIHaut-Karabagh : l’Union européenne fournit une aide humanitaire de cinq millions d’euros“D’Emmanuel Macron à Olaf Scholz, en passant par le président du Conseil européen Charles Michel, tous se disent inquiets des risques de ‘nettoyage ethnique’ ” qui menacent les Arméniens du Haut-Karabagh [L’Express]. L’UE a rappelé la “nécessité pour la transparence et pour un accès de l’aide humanitaire internationale et de responsables chargés de veiller au respect des droits humains, et d’obtenir davantage de détails sur la vision de Bakou concernant l’avenir des Arméniens du Haut-Karabagh en Azerbaïdjan”, complète Le Monde.
Partenariat énergétiqueMais l’absence de sanctions à l’égard de Bakou interroge. “Aucune sanction n’est brandie contre le dictateur d’Azerbaïdjan et ses suppôts”, s’émeut Ouest-France dans un éditorial. Pour le quotidien régional, la raison est toute trouvée : “Les Européens ont versé 15,6 milliards d’euros à l’Azerbaïdjan en 2022 en échange de son gaz et ils annoncent doubler ces importations d’ici 2027 ! Les intérêts l’emportent !”
En juillet 2022, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen rencontrait effectivement à Bakou le chef d’Etat azerbaïdjanais Ilham Aliyev “afin de renforcer la coopération existante entre l’UE et l’Azerbaïdjan” [Mediapart] et accroître l’accès des Européens au gaz en provenance du pays. Le tout pour mettre un terme à sa dépendance à l’énergie russe. Depuis, “Bakou a doublé ses exportations vers l’Europe, à raison de 800 000 barils par jour”, fait savoir TV5 Monde. “En couvrant 5 % de leurs besoins avec le gaz de Bakou, les Européens se sont-ils lié les mains ?”, s’interroge la chaîne télévisée.
À LIRE AUSSIREPowerEU : comment l’Union européenne veut sortir de sa dépendance aux énergies fossiles russes“Grâce à un mélange habile de diplomatie et de lobbying, ce pays riche en ressources s’est présenté pendant des années au Royaume-Uni et dans l’UE comme un partenaire fiable et un hub de transport vital”, analyse The Guardian. Mais désormais, “certains en Occident commencent à repenser leurs relations avec l’Azerbaïdjan”, note le quotidien britannique. Et ce alors qu’Ursula von der Leyen et Ilham Aliyev ont convenu en juillet dernier “que l’Azerbaïdjan prévoirait d’expédier environ 20 milliards de mètres cubes de gaz naturel d’ici 2027″, ce qui équivaut à 18 % des besoins annuels de l’UE [Forbes].
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