Envie de vous évader en Europe ? Retrouvez l’essentiel sur le réseau “EuroVelo”, ces grandes routes pour les cyclistes qui permettent de voyager d’un bout à l’autre du continent.
Combien d’itinéraires permettent de traverser l’Europe à vélo ?De long en large, 17 routes cyclables de longue distance sillonnent l’Europe, traversant une quarantaine de pays. Chaque véloroute a une identité propre, à l’instar de l’EuroVelo 3. Surnommée “la route des pèlerins”, son tracé relie les chemins de pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle en Espagne d’un côté, à Trondheim en Norvège de l’autre, en passant par la France, la Belgique ou encore le Danemark. D’autres routes relient les grandes capitales européennes (l’EuroVelo 2, qui relie Dublin à Varsovie en passant par Berlin), ou encore suivent le tracé de l’ancien rideau de fer, qui marquait la séparation entre les pays communistes et le reste de l’Europe avant 1989, comme l’EuroVelo 13.
De nouvelles routes ont été ajoutées au réseau. En 2019, la “Meuse à vélo” a intégré le programme à son tour, avec un petit parcours de “seulement” 1 000 kilomètres, longeant le fleuve Meuse en France, en Belgique et aux Pays-Bas. Un trajet intitulé “Lacs et rivières d’Europe centrale” a également été inauguré en 2020. Cette route relie des voies navigables importantes d’Autriche et de Hongrie. Enfin, l’EuroVelo 8, qui suit la côte méditerranéenne, a connu une extension majeure, en s’aventurant sur le littoral turc.
EuroVelo, le réseau des véloroutes européennes. Les véloroutes suivant un axe Est-Ouest ont un numéro pair, et les véloroutes Nord-Sud ont un numéro impair - Crédits : eurovelo.com (2023)Deux pistes cyclables vont jusqu’à Moscou (en passant par Minsk) et jusqu’à Kiev. Toutefois, dans le contexte de la guerre en Ukraine provoquée par la Russie, le ministère français des Affaires étrangères déconseille fortement de se rendre dans ces deux pays ainsi qu’en Biélorussie.
Entre pistes cyclables et routes de campagneLa majorité du réseau est goudronnée et sur des terrains plats. De nombreuses sections suivent d’ailleurs des bords de mer, des rivières ou des canaux via d’anciens chemins de halage. Les véloroutes recoupent autant que possible les pistes cyclables existantes, notamment dans les grandes agglomérations. Mais elles suivent la plupart du temps des petites routes de campagne.
Une partie non négligeable du réseau est située sur des routes publiques. La Fédération des cyclistes européens (ECF), organisation à l’initiative de ce réseau, n’y voit pas pour autant un problème, compte tenu du faible trafic sur certains tronçons.
La signalisation d’une route EuroVelo - Crédits : EuroVeloLa Fédération des cyclistes européens (ECF), qui représente les acteurs européens du vélo, développe et coordonne le réseau Eurovelo. A l’heure actuelle, plusieurs sections sont encore en développement, et une part importante n’est toujours pas balisée, ce qui rend obligatoire la carte ou le GPS pour trouver son chemin. Une application est disponible et le site internet d’Eurovelo donne plusieurs indications.
Quel sont les objectifs touristiques du programme EuroVelo ?Parcourir l’intégralité d’une route EuroVelo peut prendre jusqu’à plusieurs mois. La plupart des cyclotouristes ne pédalent donc que sur certaines sections, le temps d’un weekend ou d’une semaine de vacances par exemple. Suivre un parcours EuroVelo permet pour autant de relier des grandes villes, tout en découvrant des sites touristiques plus isolés, dont certains classés à l’Unesco. Un bon moyen de faire sortir les gens des lieux touristiques surchargés.
De plus, le cyclotourisme bénéficierait aux petites et moyennes entreprises, selon les coordinateurs du réseau. Les organisations travaillant dans le domaine sont souvent des PME, comme les loueurs de vélos, les hôtels et les restaurants.
À LIRE AUSSILe Sun trip ou le tour d’Europe à vélo écolo Un outil pour la mobilité quotidienneLe programme EuroVelo est aussi un moyen de favoriser le vélo pour la mobilité de tous les jours. A l’heure où certaines villes peinent à réduire la congestion automobile, les pistes cyclables d’EuroVelo permettent parfois de relier la périphérie au centre-ville, ou deux communes entre elles. A Budapest, les autorités locales avaient d’abord investi dans des pistes cyclables pour attirer les cyclotouristes, avant de se rendre compte qu’elles seraient surtout très utiles à la population locale, par exemple pour rejoindre un lieu de travail ou une université.
Le trafic en semaine a ainsi connu une forte croissance entre 2019 et 2022 (+8,3 %), selon les chiffres des associations. Peut-être un indice laissant entendre que les pistes cyclables sont aussi utilisées sur de courtes distances, comme pour aller au travail.
Une empreinte carbone limitéeLe cyclotourisme s’inscrit inévitablement dans un schéma global de mobilité douce. Ne nécessitant que la force des mollets, un voyage à vélo le long de la Meuse sur l’EuroVelo 19, ou longeant la Méditerranée sur l’EuroVelo 8, ne produira pas directement un seul gramme de CO2 (hormis votre respiration essoufflée dans les montées).
De quoi répondre au “flygskam”, la honte de prendre l’avion, popularisée par la Suédoise Greta Thunberg et qui se répand un peu plus à chaque nouveau rapport de la communauté scientifique sur l’aggravation du changement climatique. L’association encourage par ailleurs les touristes à utiliser le train en plus de leurs deux-roues : sur de longues comme de courtes distances, c’est la combinaison idéale pour une mobilité plus respectueuse de l’environnement. Bien qu’il ne soit pas toujours facile d’emporter son vélo dans les trains, et particulièrement sur des longues distances.
À LIRE AUSSI[Carte] Trains de nuit en Europe : l’élan vers le voyage durableÀ LIRE AUSSI[Carte] Mobilité douce en Europe : l’avenir des trains de nuit transfrontaliers Qui est derrière le programme EuroVelo ?La Fédération des cyclistes européens (ECF en anglais) est une ONG européenne basée à Bruxelles, qui regroupe les associations nationales d’usagers et de promotion du vélo. C’est elle qui a initié le programme EuroVelo dès 1995 (avec deux associations danoise et britannique), à l’origine pour connecter les quelques pistes cyclables présentes en Europe, et répondre à l’envie de voyager de ce qui n’était alors qu’une petite communauté de cyclotouristes.
L’ECF travaille aujourd’hui en coordination avec les acteurs publics et associatifs de la quarantaine de pays traversés par ces véloroutes, afin de les aider à signaliser et maintenir le réseau.
Au besoin, la Fédération pousse les autorités nationales à construire de nouvelles pistes cyclables. Pour obtenir l’étiquette EuroVelo, les routes doivent répondre à certains standards de qualité (impliquer au moins deux pays, faire plus de 1 000 km avec un dénivelé raisonnable, ou encore disposer d’une signalisation suffisante).
Enfin, l’ECF mène de nombreuses actions de communication. D’abord auprès du grand public, afin de promouvoir le cyclotourisme et le vélo au quotidien, et d’informer sur les parcours des véloroutes. Mais aussi auprès des pouvoirs publics et des entreprises, afin qu’ils puissent s’adapter et bénéficier des éventuelles retombées économiques apportées par le cyclotourisme.
La petite ville médiévale de Vacha en Allemagne, traversée par l’EuroVelo 13, aussi appelée véloroute du rideau de fer - Crédits : EuroVelo Quel soutien de l’Union européenne ?La Commission européenne apporte un important soutien financier à EuroVelo. L’ECF reçoit des fonds en fonction de chaque projet, le plus souvent via le programme Interreg, qui vise à promouvoir la coopération entre les régions européennes. Les investissements d’Interreg sont eux-mêmes issus du Fonds européen de développement régional (FEDER).
Le Parlement européen s’est, lui aussi, illustré par son soutien au programme EuroVelo. En 2005, l’eurodéputé écologiste allemand Michael Cramer avait en effet proposé l’idée d’une véloroute reprenant le tracé du rideau de fer, sur le modèle de la piste cyclable du mur de Berlin. Celle-ci est devenue quelques années plus tard l’EuroVelo 13, une des plus longues du réseau avec 9 950 kilomètres.
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Proposé par le Conseil européen le 20 mars dernier, le plan industriel de munitions comporte trois volets. Le premier porte sur le déstockage rapide des munitions encore disponibles en Europe pour les envoyer à l’Ukraine. C’est une mesure d’urgence déjà mise en œuvre, financée par la Facilité européenne pour la paix. Le deuxième volet prévoit quant à lui des commandes groupées de munitions là où elles sont produites dans le monde, à travers des appels d’offres de l’Agence européenne de défense.
Enfin, la dernière mesure a pour objectif d’accélérer la livraison de munitions et de missiles à l’Ukraine et d’aider les États membres à reconstituer leurs réserves. Présenté le 3 mai dernier, le projet de loi doit permettre à l’UE de fournir 1 million d’obus de 155 mm à l’Ukraine, au cours des douze prochains mois. Pour tenir le délai, une procédure d’urgence a été enclenchée.
À quels besoins le soutien à la production de munitions répond-il ? Est-on en train de passer au stade “d’économie de guerre” ? L’eurodéputée Nathalie Loiseau (Renew Europe), présidente de la sous-commission “sécurité et défense” au Parlement européen, revient depuis Strasbourg sur ce plan de munitions et sur l’évolution de l’Europe de la défense depuis la guerre en Ukraine.
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Tendu. Les députés européens de la commission environnement ont voté dans une ambiance électrique jeudi. Amendement par amendement, ils ont dû se prononcer sur la loi de restauration de la nature, un texte destiné à enrayer la perte de biodiversité en Europe.
Appelés à rejoindre la séance plénière du Parlement européen en milieu de journée pour des votes avec l’ensemble de leurs collègues, les parlementaires n’ont pas eu le temps de se prononcer sur tous les amendements déposés en commission. L’examen du texte a donc été renvoyé au 27 juin.
Proposé par la Commission européenne en juin 2022, le règlement entend restaurer les écosystèmes du Vieux Continent. Il fixe des obligations pour chaque Etat de l’Union européenne, avec pour objectif de retrouver des habitats naturels de qualité dans au moins 20 % des zones terrestres et marines à l’horizon 2030.
Un amendement de rejet a été repoussé par cette même commission jeudi, lors d’un vote très serré. Avec 44 voix pour et 44 voix contre, l’égalité parfaite n’a pas permis d’écarter la proposition de règlement.
À LIRE AUSSIComment le Parlement européen prend-il ses décisions ? La bataille du Parti populaire européenLes conservateurs du Parti populaire européen et une partie des libéraux (Renew) combattent en effet ce texte depuis des semaines, avec l’appui de l’extrême droite de l’hémicycle. Les conservateurs estiment que la loi saperait la sécurité alimentaire de l’UE, fragilisant l’agriculture et la pêche européennes.
Dans une tribune publiée par L’Opinion en amont du vote, le chef du PPE Manfred Weber assure que le texte “laisse tellement de place à l’interprétation [des Etats membres] qu’il en devient dangereux”. L’eurodéputé allemand pourfend plusieurs mesures contenues dans le règlement, comme la sanctuarisation d’une partie du bois mort en forêt pour favoriser la biodiversité ou l’objectif d’atteindre 10 % des sols agricoles avec une haute diversité biologique.
“Il ne s’agit pas de mettre une partie de la surface agricole sous cloche, mais d’y (re)mettre des […] des haies, des arbres ou des mares qui vont à la fois faire revenir de la biodiversité et assurer les rendements futurs”, rétorque le président de la commission environnement au Parlement européen Pascal Canfin (Renew) dans un post LinkedIn. Les exploitants pourraient donc toujours destiner ces surfaces à la production alimentaire.
À LIRE AUSSILa politique européenne de l’environnement et du climatLes partisans du règlement considèrent que l’opposition de la droite est aussi un signal envoyé à leurs électeurs, à moins d’un an du scrutin pour renouveler le Parlement européen.
Les deux commissions parlementaires de la pêche et de l’agriculture, consultées pour avis, avaient quant à elles rejeté ce texte en mai. Les ministres de l’Environnement des Etats membres doivent de leur côté se réunir en Conseil à Luxembourg, le 20 juin, pour en débattre.
À LIRE AUSSIConseil européen, Conseil de l’UE, Conseil de l’Europe : comment les distinguer ?À LIRE AUSSIQu’est-ce qu’une commission parlementaire du Parlement européen ?À LIRE AUSSIBiodiversité : que fait l’Union européenne ?L’article Au Parlement européen, la loi sur la restauration de la nature est en sursis est apparu en premier sur Touteleurope.eu.