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Politique étrangère (IFRI)

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La revue de référence sur les questions internationales
Updated: 1 month 2 weeks ago

« La Turquie, incontournable et difficile partenaire de l’Europe »

Wed, 30/03/2016 - 10:28

Dans l’édition des Échos du 30 mars, Jacques-Hubert Rodier analyse la position diplomatique de la Turquie. Il cite l’article d’Aurélien Denizeau , « La Turquie entre stabilité et fragilité », paru dans le n°1/2016 de Politique étrangère.

Dans un paradoxe de l’Histoire, l’Union européenne et la Turquie ont dû se rapprocher pour faire face à la crise des réfugiés syriens. Un rapprochement qui semblait improbable il y a peu, tant les deux entités semblaient s’éloigner l’une de l’autre. Il intervient au moment où le président Recep Tayyip Erdogan glisse de plus en plus vers l’instauration d’un régime autoritaire marqué à la fois par une répression accrue contre les journalistes, les universitaires et l’instauration lente de la charia. Mais la guerre civile en Syrie et l’exode massif de Syriens fuyant à la fois les bombardements du régime de Bachar Al Assad et les exactions de l’État islamique sont en train de rebattre les cartes géopolitiques. Après avoir boudé la Turquie, l’Europe a finalement accepté d’ouvrir un nouveau chapitre des négociations d’adhésion qui font du surplace depuis 2005. De plus, Bruxelles a accepté d’examiner l’une des demandes d’Ankara : la suppression des visas pour les ressortissants turcs circulant dans l’espace Schengen. Deux promesses qui semblent faire partie d’un jeu de dupes. Sur les 35 chapitres prévus dans le processus d’adhésion, quinze sont ouverts aux négociations, mais un seul (le 25e, sur la science et la recherche) a été à ce jour refermé. Et la non-reconnaissance de la République de Chypre continue de bloquer l’évolution des négociations. De même, la Turquie doit répondre à 72 critères pour la levée des visas, dont la généralisation du passeport biométrique. On en est loin. En échange, l’arrangement entré en vigueur dimanche 20 mars prévoit de renvoyer en Turquie les migrants rentrés illégalement en Grèce depuis lors ; et pour chaque Syrien renvoyé des îles grecques un autre Syrien sera réinstallé légalement dans l’Union européenne depuis la Turquie, qui accueille 2,7 millions de réfugiés. Le « marchandage » de Bruxelles, qui a déjà conduit à un certain tarissement du flot de réfugiés vers la Grèce, a comme principale conséquence de remettre au centre du jeu diplomatique une Turquie de plus en plus isolée, par rapport à ses alliés traditionnels, américains et européens ou à ses rivaux comme la Russie et l’Iran.

Pourtant après quatorze années de pouvoir de l’AKP (le Parti de la justice et du développement), la Turquie aurait dû être l’un des acteurs clefs de la stabilisation au Moyen-Orient. La nouvelle victoire aux élections législatives anticipées de novembre du parti fondé par Recep Tayyip Erdogan, président de la République depuis 2014 après avoir été Premier ministre pendant dix ans, donne certes une impression de stabilité politique. « Le parti et ses dirigeants peuvent compter sur la fidélité d’un bloc électoral qui leur assure à chaque scrutin un seuil minimum de quelque 40 % », note ainsi Aurélien Denizeau dans la revue de l’Ifri « Politique étrangère » du printemps 2016. Mais on est loin de la stabilité espérée au niveau régional.

[…]

Pour lire la suite de l’article, cliquez ici.

Pour lire l’article d’Aurélien Denizeau, cliquez ici.

Future War

Fri, 18/03/2016 - 11:31

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (1/2016). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage de Christopher Cocker, Future War (Oxford, Polity Press, 2015, 244 pages).

Christopher Coker, professeur de relations internationales à la London School of Economics, est l’auteur de nombreux livres dont plusieurs s’interrogeaient déjà sur le futur de la guerre (comme l’excellent Warrior Geeks, Hurst, 2013). Fervent critique des théoriciens de « la fin de la guerre », il estime que les conflits sont consub­stantiels à l’humanité et pense donc qu’il est important de se pencher sur les formes qu’ils pourraient revêtir à l’avenir. Dans Future War, il se livre à un exercice de prospective sur 20 ans.

Dans une passionnante première partie, l’auteur s’interroge sur la meilleure façon de penser le futur. Il y reconnaît que faire de la prospective en prolongeant des tendances n’est pas une méthode parfaite tant l’on sait, par expérience, que l’histoire n’est pas linéaire. Cette approche demeure cependant, selon l’auteur, notre seul recours. De façon à rendre cette démarche plus crédible, Coker s’attache à observer le développement de ces tendances dans le passé le plus lointain (selon le concept de deep history) avant d’en extrapoler une probable orientation future. Le but n’est pas de prédire l’avenir mais de l’explorer le plus possible afin de réduire, autant que faire se peut, l’effet de surprise.

L’auteur souligne aussi, de façon salutaire, les conséquences que la pensée prospective peut avoir. En effet, le futur tel que nous l’imaginons change notre présent (voir par exemple les « prophéties autoréalisatrices »). Il existe ainsi de nombreux exemples qui montrent comment la science-fiction a pénétré les conceptions de penseurs militaires.

Dans la suite du livre, l’auteur passe notamment en revue les différentes technologies qui seraient susceptibles d’influencer les modes de guerre futurs, avec une appétence particulière pour la thématique du « combattant augmenté ». Viennent ensuite des développements sur les différents « types » de guerre qui pourraient exister dans le futur, entre autres : les guerres entre grandes puissances, jugées toujours possibles avec des moyens classiques, mais peu probables avec emploi de l’arme nucléaire ; « cool war », c’est-à-dire un conflit se passant essentiellement dans le cyberespace et qui cherche à maintenir un niveau de violence en deçà du risque d’une riposte conventionnelle ; guerre dans les « mega cities » ou encore « corporate raiding » avec des entreprises qui mèneraient des guerres pour elles-mêmes.

Comme à son habitude, Christopher Coker rassemble, pour appuyer son raisonnement, une multitude impressionnante de références : littérature stratégique bien entendu, mais aussi romans de science-fiction, essais de sociologie ou d’économie, etc. Il nous offre ainsi un regard pluriel sur le futur de la guerre et nous donne de nombreuses pistes de lecture.

Ce livre foisonnant – qui nécessite tout de même quelques connaissances dans le domaine des études sur la guerre pour être abordé sereinement – est une nouvelle occasion de s’interroger sur les risques d’une approche militaire qui se centrerait trop sur les questions technologiques en laissant de côté les réflexions stratégiques et tactiques. Cette réflexion renvoie à ce que l’auteur appelle la réduction de « l’espace humain de la guerre ». Interrogation utile, puisque, comme nous le rappelle Christopher Coker, « le futur n’est pas une destinée mais un choix ».

Rémy Hémez

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PE 1-2016 : Que vaut l’armée russe ?

Thu, 10/03/2016 - 12:15

La rédaction a le plaisir de vous offrir un second article du numéro de printemps 2016 de Politique étrangère : « Que vaut l’armée russe ? », par Isabelle Facon.

« Peu de temps avant sa confirmation par le Sénat comme président du Joint Chief of Staff, le général Dunford a déclaré que la Russie constitue une « menace existentielle » pour les États-Unis. La nouvelle stratégie de l’US European Command, publiée en janvier 2016, fait de la « dissuasion de l’agression russe » la première de ses priorités. Les superlatifs sont devenus monnaie courante pour décrire les forces armées russes 2.0, et la récente propension de Moscou à recourir à ses outils militaires à l’extérieur de ses frontières (Géorgie, Ukraine, Syrie) a provoqué en Occident la publication d’articles déplorant que l’ampleur de la modernisation militaire russe ait été sous-estimée.

L’attention portée dans les capitales occidentales à cette problématique se nourrit de la multiplication des redéploiements de forces et des exercices (souvent d’ampleur) que la Russie réalise dans la partie ouest de son territoire, ainsi que des manœuvres de son aviation à proximité de l’espace aérien d’États membres de l’OTAN – quand il ne s’agit pas de violations pures et simples. En outre, tandis que le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, annonçait pour 2016 la formation de trois nouvelles divisions à l’ouest du pays, certaines dimensions de l’intervention russe en Syrie révélaient aux décideurs occidentaux que leurs forces pourraient à l’avenir ne plus avoir les coudées aussi franches dans la conduite d’opérations sur lesquelles les intérêts de la Russie ne convergeraient pas avec les leurs.

Moscou, de son côté, envoie des signaux contradictoires quant à la place des outils militaires dans la politique nationale. Le président Poutine s’est dit, à différentes reprises, conscient du danger qu’il y aurait à engager le pays dans une nouvelle course aux armements. Dans le même temps, alors que la situation économique se dégrade depuis plusieurs années, la part des dépenses consacrées à la Défense ne cesse d’augmenter – passant de 12,5 % du budget de l’État en 2010 à 19,7 % en 2015 (et de 2,84 % du PIB en 2010 à 4 % en 2014). Cela signifie-t-il que la Russie en revient au choix de la « puissance pauvre », pour reprendre les termes de l’historien Georges Sokoloff expliquant comment, historiquement, les autorités russes ont privilégié la puissance militaire au détriment du développement économique et social, ce qui justifierait l’emphase des responsables américains sur la « menace russe » et l’ajustement en cours de la posture stratégique de l’OTAN en fonction de cette menace ?

Dans un contexte propice à des évaluations biaisées, du fait de la profonde détérioration des relations Russie-Occident et de l’affaiblissement de leurs contacts militaires, il faut dresser un bilan aussi dépassionné que possible de la situation de la défense russe dans ses différents aspects – de l’organisation au recrutement en passant par l’équipement et les structures.

En quête d’efficacité : rationalisation des structures et valorisation de l’expérience

« Les campagnes russes en Ukraine et en Syrie ont une chose en commun : une organisation militaire formidable », souligne un observateur européen. Il est difficile de nier que les opérations des forces russes en Crimée et, surtout, en Syrie, ont tranché, sur le plan organisationnel, avec les déboires rencontrés lors d’expériences précédentes (Tchétchénie et, dans une autre mesure, Géorgie). La réforme militaire engagée en 2008 pour donner une « nouvelle physionomie » aux forces armées russes visait principalement à les rendre plus aptes à faire face aux contingences opérationnelles auxquelles elles pourraient être le plus sûrement et immédiatement confrontées – tout en répondant à la priorité stratégique du pays, qui est d’être en capacité de sanctuariser et de sécuriser le « glacis ». Il s’agit de scénarios de crises ou de conflits dans le voisinage, voire sur le territoire de la Fédération, imposant de disposer d’une armée plus mobile et réactive. Motivée par les leçons de ses engagements en Afghanistan, en Tchétchénie et en Géorgie, l’armée de Terre a réorganisé ses 23 divisions, dont seul l’encadrement-officier était immédiatement disponible, et qui devaient être complétées par la mobilisation des réservistes en cas de besoin, en une quarantaine de brigades opérationnelles. Comme l’ont montré les opérations en Crimée et en Syrie, de même que les rotations de forces à la frontière russo-ukrainienne, la logistique et l’approvisionnement des troupes « suivent » bien mieux que dans le passé. […] »

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Brexit : les risques du référendum

Fri, 04/03/2016 - 10:00

Suite au sondage réalisé sur ce blog, nous avons le plaisir de vous offrir l’article du numéro de printemps 2016 de Politique étrangère que vous avez choisi : « Brexit : les risques du référendum », par Vivien Pertusot.

À l’évocation de la relation entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, le titre de l’ouvrage de Stephen George Awkward partner (« partenaire embarrassant ») vient à l’esprit. Cette relation est le fruit d’une incompréhension entretenue, désormais bien ancrée et jamais réellement combattue au Royaume-Uni. Pourtant, elle recouvre une complexité que l’on ne peut occulter. Les Britanniques restent moteurs sur certains dossiers européens, dont le marché intérieur et le développement. Ils sont un utile mouton noir derrière lequel se cacher. Par ailleurs, la marginalisation croissante du pays n’est pas imputable à Londres seul. Ses partenaires européens se sont progressivement désintéressés du Royaume-Uni et se sont accordés sur une série de mécanismes intégrationnistes dont il ne fait pas partie.

C’est dans ce contexte peu lisible de l’étranger que va se tenir le référendum. Le Premier ministre britannique David Cameron a promis de le tenir avant la fin de l’année 2017. À l’heure où ces lignes sont écrites, les contours d’un accord se dessinent dans les négociations menées entre les 27 états membres et Londres ainsi donc que la tenue prochaine du vote.

Le débat britannique sur le Brexit et le référendum à venir incitent à s’interroger sur quatre risques. Le premier est la possibilité bien réelle d’une une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Le deuxième est lié au fait que le résultat du référendum ne marquera pas la fin du débat outre-Manche sur l’UE, et pourrait même engendrer un climat politique chaotique. Le troisième renvoie à la cohésion de plus en plus fragile du Royaume-Uni. Enfin, le quatrième risque touche à l’attitude du reste de l’Union qui, trop pressée d’en finir avec cet épisode, pourrait ne pas justement mesurer les conséquences du maintien, ou la sortie, du Royaume-Uni.

Le Brexit est possible

La réélection de David Cameron, et surtout la majorité absolue obtenue par le parti conservateur aux Communes, ont rendu inévitable la tenue d’un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Union européenne.
La question posée est désormais connue : « Le Royaume-Uni doit-il rester membre de l’Union européenne ou quitter l’Union européenne ? »

Le risque d’un Brexit ne doit pas être balayé, tant l’euroscepticisme est omniprésent au Royaume-Uni. Cinq facteurs sont communément admis pour expliquer ce phénomène : la géographie, l’histoire, la politique, l’économie et les médias. L’insularité du Royaume-Uni et sa forte tradition maritime sont des éléments identitaires très forts. Deuxièmement, le Royaume-Uni – ou plutôt l’Angleterre – a historiquement cherché à maintenir
un équilibre des puissances en Europe afin de prévenir l’émergence d’une puissance hégémonique continentale. En outre, l’issue de la Seconde Guerre mondiale joue un rôle central dans l’histoire contemporaine britannique.
Contrairement aux pays continentaux, le Royaume-Uni n’a pas éprouvé l’urgence de construire une Europe kantienne : son armée avait su repousser la Wehrmacht. Surtout, l’intégration au projet européen en 1973 constituait plus le constat d’une rétraction du statut international du pays qu’un moyen de le restaurer. Troisièmement, le Royaume-Uni est un ardent défenseur de son système démocratique parlementaire. Toute entrave à cette souveraineté est vue avec méfiance. Quatrièmement, le Royaume-Uni est une nation fondamentalement tournée vers le commerce international. Avant de rejoindre la Communauté économique européenne (CEE), le Royaume-Uni commerçait moins avec l’Europe qu’avec le reste du monde. Enfin, il est difficile de savoir si la presse nourrit l’euroscepticisme, ou si elle s’adapte à un euroscepticisme persistant des Britanniques, mais il est indéniable que la couverture négative de nombreux quotidiens influe sur le débat.

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PE 1/2016 en librairie !

Wed, 02/03/2016 - 13:13

Le nouveau numéro de Politique étrangère (1/2016) vient de paraître ! Il consacre un dossier aux migrations en Afrique, sous un regard qui se veut à la fois novateur et différent, ainsi que de nombreux articles liés à l’actualité comme le retour de la question allemande, les rivalités entre l’État islamique et Al-Qaïda, le Brexit ou encore l’évaluation du poids de l’armée russe.

Les déplacements des Africains concernent massivement…l’Afrique seule. Se préoccuper des migrations internationales, c’est donc porter le regard bien au-delà des conjonctures européennes. Ce numéro de Politique étrangère s’y attache, tentant de décrire (dans son dossier Migrations en Afrique : un regard neuf) les déterminants multiples des mouvements migratoires, les tentatives des États du continent noir pour gérer le problème majeur des déplacés internes, les difficultés d’intégration des migrants du travail dans les sociétés d’accueil, ou les faux-semblants des accords euro-africains de réadmission…

Dans une Europe confrontée à ses « polycrises », y a-t-il un retour de la question allemande ? – thème de notre rubrique Contrechamps – ? Sans doute oui. Non que l’Allemagne le souhaite, mais du fait de son poids propre, parfois de l’incertitude de ses choix, et surtout du doute fondamental, existentiel, des Européens sur eux-mêmes, sur les conditions de leur entente. Un doute qui valorise, dans les faits, les positions allemandes.

Le Moyen-Orient s’enfonce dans la tragédie, et cette livraison de Politique étrangère propose de multiples réflexions : sur les rivalités inter-djihadistes, les risques de contagion vers des pays encore vaguement stables, sur les rapports de force militaires sur le terrain, ou sur les logiques internes qui gouvernent l’acteur turc – joueur décisif dans toutes les hypothèses.

Avec, sous-jacente, une question qu’on avait en Occident chassée depuis vingt ans, et que l’actualité nous ré-impose : que vaut vraiment l’armée russe ?…

* * *

Découvrez le sommaire complet ici.

Téléchargez le dossier de presse ici.

Lisez gratuitement l’article d’Isabelle Facon, « Que vaut l’armée russe ? », ici.

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Mon, 22/02/2016 - 17:03

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Turquie et Kurdistan(s)

Fri, 19/02/2016 - 10:35

Suite aux récentes violences qui touchent la Turquie, avec notamment l’attentat qui a eu lieu mercredi 17 février dernier à Ankara, nous vous invitons à relire le dossier sur la Turquie et le(s) Kurdistan(s) du Politique étrangère n°2/2014, à commencer par l’introduction de Dorothée Schmid, responsable du programme Turquie contemporaine à l’Ifri.

« En novembre 2013 le maître de la Turquie, Recep Tayyip Erdoğan, recevait avec les honneurs Massoud Barzani, président du Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) irakien, à Diyarbakır, « capitale » kurde de Turquie. Le même Barzani, qui tient efficacement tête au gouvernement de Bagdad, était quelques mois plus tôt à Paris le héros d’une campagne d’affichage vantant le Kurdistan irakien comme « îlot de stabilité au Moyen-Orient ». Au même moment, d’autres Kurdes commençaient à découper en Syrie des enclaves pacifiques en marge de la guerre civile, combattant au passage des groupes djihadistes craints de tous. En Iran même, les guérilleros du Parti de la vie libre au Kurdistan (Partiya Jiyana Azad a Kurdistanê, PJAK), cousins du Parti des travailleurs du Kurdistan (Partiya Karkerên Kurdistan, PKK), semblent hésiter sur la tactique à privilégier face à la répression des mollahs.

Ces instantanés révèlent une réalité inattendue : le Moyen-Orient vit aujourd’hui un moment kurde. Éternels oubliés de l’histoire, les Kurdes s’imposent partout sur la carte régionale, et pas comme on les attendait. À rebours de l’imagerie bien ancrée du peshmerga et de l’activisme révolutionnaire, ils font désormais beaucoup de politique, et leur quête de respectabilité contraste avec les errements de régimes qui les ont réprimés pendant des décennies.

Le retournement de situation est réellement spectaculaire : en 2009, Hamit Bozarslan décrivait encore dans un ouvrage de référence[1] la logique de sécurité collective unissant la Syrie, l’Iran et la Turquie dans une même obsession du danger séparatiste kurde, et qui débouchait partout sur des pratiques d’assimilation et de répression. L’auteur plaçait alors son espoir de progrès dans le GRK, seule entité politique à l’époque en mesure d’incarner un destin kurde indépendant. Aujourd’hui, le rapport des forces s’est inversé un peu partout à la faveur des puissantes dynamiques croisées à l’œuvre dans la région : poussée démocratique, réaction autoritaire, délitement des frontières issues des accords de Sykes-Picot de 1916. Ce contexte encourage la quête d’autonomie des Kurdes au sein des États, voire leur propre quête d’État. La perspective d’arrangements transkurdes augmente encore leur poids critique ; et l’exploitation des ressources au Kurdistan irakien et en Syrie les rend potentiellement riches. De variable d’ajustement, les Kurdes deviennent ainsi faiseurs de rois : ils peuvent ébranler en Irak le pouvoir du Premier ministre arabe chiite Nouri-al-Maliki, tandis qu’Erdoğan doit constamment rechercher leurs voix pour conforter son emprise sur la Turquie, et que la rébellion et le régime syriens se disputent leur appui.

La conjoncture leur est certes particulièrement favorable, mais les Kurdes ne sont pas surgis du néant. « Minorité » nombreuse – les estimations concernant leur nombre total, souvent intentionnellement sous-évalué pour des raisons politiques, variant généralement entre 30 et 40 millions (15 ou 20 % de la population en Turquie) –, ils ont toujours joué un rôle politique non négligeable dans l’histoire du Moyen-Orient. Vassaux ou alliés des empires, ils tenaient une place importante dans le dispositif d’équilibre entre l’Iran safavide et la puissance ottomane. Floués par le traité de Lausanne, qui escamotait en 1923 les promesses franco-britanniques d’un État, dispersés entre des patries imposées, ils sont devenus le révélateur des excès et fragilités de la culture politique du Moyen-Orient : dialectique entre autorité de l’État et communautarismes, cercle vicieux de la révolte et de la répression, instrumentalisation des minorités au service de conflits régionaux – on se rappellera les massacres perpétrés par Saddam Hussein contre une partie de la population de son pays en marge de la guerre Iran-Irak, et surtout le drame du bombardement chimique de Halabja en 1988 (5 000 morts).

Ce contexte violent a renforcé, tout au long du xxe siècle, une perception orientalisante et romantique des Kurdes, issue de la période ottomane[2]. Victimes et résistants, ils emportaient l’adhésion des militants tardifs du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Dans le même temps, la militarisation de leur lutte nationale – qui a tout de même amené la Syrie et la Turquie au bord du conflit en 1998, avec pour enjeu le contrôle des activités du PKK – a permis aux Turcs de les étiqueter comme terroristes. En France même, leur image évolue maintenant entre deux pôles opposés : le mystérieux assassinat de trois militantes du PKK en plein Paris au mois de janvier 2013 a révélé la persistance d’une violence opaque, dont on ne sait si elle est d’ordre politique ou criminel ; mais le succès critique et public du « western kurde » irakien de Hineer Salim, My Sweet Pepper Land (2013), acte un changement de registre en cours : le sujet kurde se dé-marginalise, il devient sympathique au-delà de petits cercles d’initiés, et peut même être traité sur le registre de l’humour.

Victimes de l’histoire, ou d’eux-mêmes ? La vitalité de la poussée identitaire kurde attire aujourd’hui l’attention sur une diversité qui, en réalité, a toujours été porteuse de divisions. Domestiqués et largement acculturés par les États dans lesquels ils vivent, les Kurdes ont eux-mêmes toujours été organisés en clans puissants, parlé des langues diverses, transcrites aussi depuis le xxe siècle dans des alphabets différents (carte 1). La projection d’une identité kurde commune doit beaucoup au travail de leur diaspora européenne, longtemps structurée autour du noyau des Kurdes de Turquie, majoritaires. Les dynamiques politiques aujourd’hui à l’œuvre sur les terres d’origine des Kurdes posent à terme l’inévitable question de l’organisation politique globale et du leadership de la communauté. Entre Abdullah Öcalan et Massoud Barzani, les Kurdes syriens enfoncent un nouveau coin, qui complique encore la perspective d’ensemble. Reste à comprendre si les Kurdes souhaitent aujourd’hui avoir leur propre État, ou s’ils veulent plutôt trouver avec les États existants des arrangements politiques et sociaux viables, permettant de dépasser définitivement le négationnisme identitaire pratiqué jusqu’ici. »

[1]. H. Bozarslan, Conflit kurde : le brasier oublié du Moyen-Orient, Paris, Autrement, 2009.

[2]. Sur la politisation des études kurdes, dans des contextes et avec des objectifs variés, de la période ottomane à la guerre froide, voir l’article de S. Alsancakli, « Des kurdologues et des études qui font l’histoire », Qantara, juillet 2013, p. 54-55.

Retrouvez les autres articles du dossier sur Cairn.info :

 – Les Kurdes et l’option étatique, par Hamit Bozarslan

– Turquie : le mouvement kurde à l’heure du « processus de paix », par Olivier Grojean

– Quelle politique kurde pour l’AKP ?, par Yohanan Benhaim

– Les paradoxes du printemps kurde en Syrie, par Jordi Tejel

– L’introuvable frontière du Kurdistan d’Irak, par Cyril Roussel

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Hommage à Boutros Boutros-Ghali

Tue, 16/02/2016 - 17:38

Boutros Boutros-Ghali vient de disparaître. Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, il était intervenu à l’Ifri le 21 mars 1996. Le texte de son intervention, « Le Secrétaire général des Nations unies : entre l’urgence et la durée », avait été publié dans Politique étrangère (n°2/1996). Nous vous proposons de le relire.

© Nations Unies, 2016

« La Charte de San Francisco a créé, pour le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, un poste bien singulier. S’il reste trop prudent, les États membres commencent à murmurer et s’interrogent entre eux sur le bien-fondé de leur choix. À l’inverse, s’il mène une diplomatie trop active, ils ont tôt fait de lui rappeler qu’il n’est que l’humble serviteur d’une organisation composée d’États souverains. Les États le veulent donc tout à la fois effacé et entreprenant, soumis et dynamique, discipliné et imaginatif. Il y a là un beau défi pour celui qui accepte de vivre, en permanence, de telles contradictions. Cela est d’autant plus net que s’y ajoutent les contradictions mêmes du monde actuel et celles de l’organisation mondiale.

Le monde est, en effet, secoué aujourd’hui par un double mouvement de globalisation et de fragmentation. Il est clair, tout d’abord, que nous sommes entrés dans l’ère de la société globale. Qu’il s’agisse de la circulation des marchandises ou des capitaux, de la diffusion de l’information, de la protection de l’environnement, de la maîtrise de l’avenir démographique, de la répression du crime transnational ou de la lutte contre le terrorisme, il est désormais évident que ces questions se posent à l’échelle planétaire et ne peuvent que très partiellement être appréhendées à l’échelle de l’État-nation. Mais, dans le même temps, le monde est déchiré par de nouveaux conflits qui se déroulent non pas tant entre les États qu’à l’intérieur même des nations. Chaque jour, l’ONU doit faire face à des guerres civiles, des sécessions, des partitions, des affrontements ethniques, des luttes tribales. »

Lisez la suite de cet article sur Persée en cliquant  ici.

Sudden Justice: America’s Secret Drone Wars

Fri, 12/02/2016 - 17:35

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Jérôme Marchand propose une analyse de l’ouvrage de Chris Woods, Sudden Justice: America’s Secret Drone Wars (Londres, Hurst & Co, 2015, 400 pages).

Les enquêtes journalistiques sur les drones tueurs et leur déploiement dans les aires de conflit armé, multiples ces dernières années, n’ont pas forcément cherché à remettre en cause les mythes « rassurants » derrière lesquels se retranchent les instances utilisatrices. Sudden Justice représente de ce point de vue un ajout bienvenu. Écrit par un journaliste d’investigation britannique, l’ouvrage examine de près la manière dont les États-Unis font usage de drones équipés de missiles ou de bombes, en guerre « conventionnelle » ou dans le cadre de la lutte clandestine contre les mouvances terroristes ou assimilées. L’ensemble s’articule en douze chapitres suivant globalement une trame chronologique. Il évoque les premiers essais opérationnels, décrit rapidement le profil des cibles individuelles de choix, relate l’extension progressive des doctrines d’emploi, expose la manière dont les administrations concernées (USAF, JSOC, CIA) valident ou non le passage à l’acte, et n’oublie pas de donner la parole aux servants spécialisés (pilotes, observateurs, analystes, contrôleurs), de façon à déterminer l’impact psychologique de cette technologie sur ceux qui la gèrent au quotidien. Nourris de nombreux entretiens individuels, étayés par de solides recherches documentaires, ces passages se montrent vivants et instructifs.

Surtout, Sudden Justice contient des considérations critiques touchant au caractère soi-disant légaliste des frappes dirigées contre certains ressortissants occidentaux, à la fiabilité des discours et rapports officiels faisant état de dommages collatéraux réduits à des proportions minimes, au degré de précision des outils de localisation et d’identification – optiques, renseignements de terrain, profilages sigint probabilistes – utilisés en amont, à la validité profonde des systèmes de légitimation utilisés par les donneurs d’ordres. Plus significatif encore, Chris Woods revient à de multiples reprises sur l’impact contre-productif des frappes non discriminatoires – spécialité de la CIA –, qui génèrent de vastes poussées de ressentiment et de radicalisation parmi les populations touchées, déstabilisent les régimes a priori bien disposés, et vont à l’encontre des objectifs nominaux de pacification durable mis en avant par la Maison-Blanche.

Pour autant, l’ouvrage se garde de basculer dans la charge accusatoire. Quoiqu’exposé à la désinformation et au black-out des bureaucraties concernées, quoique menacé de représailles létales par un « fin dialecticien » du renseignement d’État, l’auteur a su maintenir un discours équilibré, tenant compte des périls que représentent les mouvances extrémistes et des avantages que présente le drone armé, par rapport au support aérien classique. À signaler également que Sudden Justice pose sur le président Obama un regard plutôt tempéré, alors même que l’actuel Chief Executive a étendu le périmètre des assassinats ciblés ou prétendus tels, et lâché la bride à des instances bureaucratiques peu encombrées de nuances et de remords. Point notable, l’auteur attire quand même l’attention sur les effets de dé-légitimation profonde et durable auxquels s’expose une puissance dite dominante qui use et abuse du mensonge officiel pour neutraliser les garanties juridiques de base et masquer ses bavures. Verdict final de l’auteur : pour le moment, la manière qu’ont les États-Unis de solliciter les drones tueurs constitue un exemple à ne pas suivre.

Jérôme Marchand

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L’Algérie dans l’impasse

Fri, 05/02/2016 - 09:30

Le dessous des cartes“, magazine de géopolitique écrit et présenté par Jean-Christophe Victor sur Arte depuis près de 20 ans, a consacré sa dernière émission à l’Algérie.

Il s’est appuyé pour cela sur le dossier présenté dans le numéro d’automne 2015 de Politique étrangère, “L’Algérie, nouvelle force régionale ?“.

 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Primaires aux États-Unis : une campagne atypique

Wed, 03/02/2016 - 09:30

L’hebdomadaire Réforme a récemment publié un article consacré aux primaires américaines, s’appuyant pour cela sur deux articles de Laurence Nardon : le premier, « Présidentielles américaines : ce que nous disent les primaires », paru dans le dernier numéro de Politique étrangère (4/2015) ; le second, « États-Unis : la démocratie est-elle soluble dans l’argent ? », publié dans le rapport annuel de l’Ifri, RAMSES 2016 .

« […] Dans un article publié dans la revue Politique étrangère et intitulé « Présidentielles américaines : ce que nous disent les primaires », Laurence Nardon, politologue à l’Institut français des relations internationales (Ifri), insiste sur la recherche d’« authenticité » des électeurs américains, qui explique en partie la popularité actuelle de Donald Trump et de Bernie Sanders. « Donald Trump, dans sa violence rhétorique, et Bernie Sanders, dans son idéalisme, refusent tout discours calculé », note la chercheuse, qui estime par ailleurs que la similitude entre ces deux candidats – tous deux se méfient des machines de campagnes, des déclarations soupesées et des donateurs qu’il faudra remercier – est révélatrice d’un « sentiment de fatigue » de l’électorat face à une politique perçue comme « trop prudente et calculatrice ». Cela dit, tant Trump que Sanders, si l’un ou l’autre était investi, peineraient à s’imposer face à un candidat plus centriste. Leur programme (pour Sanders) ou leur personnalité (pour Trump) leur assurent en effet l’inimitié d’une majorité de l’électorat. […] »

Pour lire l’article de Louis Fraysse en intégralité, cliquez ici.

Les primaires américaines : 3 questions à Laurence Nardon

Mon, 01/02/2016 - 10:29

Alors que s’ouvrent officiellement les primaires américaines avec le caucus de l’Iowa, aujourd’hui 1er février 2016, Laurence Nardon, responsable du programme « États-Unis » à l’Ifri et auteur de l’article « Présidentielles américaines : ce que nous disent les primaires » paru dans le numéro d’hiver 2015 de Politique étrangère (4/2015), a accepté de répondre à trois questions en exclusivité pour politique-etrangere.com.

Quels sont les principaux points à retenir du deuxième mandat de Barack Obama ?

Après avoir usé son capital politique de premier mandat à faire adopter une réforme de la santé, Barack Obama, peu intéressé et maladroit à gérer les questions partisanes avec le Congrès a préféré agir en politique intérieure pendant son second mandat en utilisant la voie exécutive. Il a ainsi pu prendre des mesures dans le domaine de l’immigration (pour l’instant bloquées par des recours juridiques), de l’environnement, et plus récemment dans le domaine du port d’arme.

En politique étrangère, Obama aura été un président très intellectuel, développant une analyse poussée des problèmes et élaborant des solutions idéales de façon abstraite. C’est ainsi que l’idée du pivot vers l’Asie est tout à fait rationnelle au début du XXIe siècle, mais se heurte dans les faits à la baisse des budgets militaires et à la permanence du chaos au Moyen-Orient.

Les négociations nucléaires avec l’Iran ont été conduites sur l’idée, là aussi très intéressante, de rééquilibrer l’opposition des forces sunnites et chiites au Moyen-Orient, en faisant de l’Iran un partenaire de nouveau fréquentable. Dans les faits, et même si l’accord approche de son « jour de mise en œuvre » (implementation day), il déstabilise pour l’instant l’Arabie Saoudite, ce qui ajoute au chaos général de la région, et inquiète Israël.

Dans la campagne actuelle, Donald Trump accapare l’attention des médias. Qui sont les autres candidats du côté républicain ?

Il reste encore douze candidats républicains en lice à l’heure où démarrent les primaires officielles. Les prétendants à l’investiture du Grand Old Party (GOP) se placent à différents niveaux sur l’échelle du conservatisme, entre candidats plutôt centristes (mainstream) et candidats radicaux – même si tous ont radicalisé leur discours pour tenter de coller aux outrances de Donald Trump, notamment sur l’immigration.

Derrière Trump, Ted Cruz et Marco Rubio semblent les mieux placés. Si Rubio est sur une ligne mainstream comparable à celle de Jeb Bush ou de Chris Christie, Ted Cruz est le plus conservateur de tous sur les questions de morale religieuse. Ben Carson, le neurochirurgien noir, était sur la même ligne. Ayant connu un moment de succès à l’automne, il est maintenant retombé dans les intentions de vote.

La candidature de Trump reste le phénomène de cette campagne. Il s’est maintenu en tête malgré les prédictions de tous les experts, grimpant dans les sondages à chaque nouvel éclat. Ses propositions restent floues, mais on peut voir qu’à part l’immigration, sur laquelle il se montre extrêmement xénophobe, ses idées sont en réalité assez modérées. Divorcé plusieurs fois et peu pratiquant, il n’est pas un conservateur moral. Sur la politique étrangère, il est sur une ligne pragmatique et peu interventionniste. Sur l’économie, enfin, certaines de ses propositions, fiscales notamment, sont plus favorables à la classe moyenne qu’à la finance. C’est sans doute l’une des raisons de son succès.

Hillary Clinton a-t-elle une réelle chance de devenir la première présidente des États-Unis ?

Il est toujours risqué de faire des prédictions.

Hillary Clinton est en effet bien placée, même si elle va connaître des moments difficiles au début des primaires : les deux premiers états à voter (Iowa et New Hampshire) sont en effet des États à majorité blanche, dans lesquels son challenger démocrate, le « socialiste » autoproclamé Bernie Sanders est favori. Les états suivants, Nevada et Caroline du Sud à forte communauté respectivement latino et noire, lui seront sans doute plus propices.

Dans l’élection nationale, à partir de l’été, elle serait bien placée face à un candidat républicain radical (Cruz) ou repoussoir (Trump). Marco Rubio ou Jeb Bush seraient plus difficiles à battre car ils sont sur le même terrain centriste qu’elle.

Reste la possibilité d’un effondrement de sa candidature, soit par un dérapage de la candidate, mal géré par sa communication, soit pour un souci de santé. C’est apparemment pour cette raison que Martin O’Malley, le troisième candidat à l’investiture démocrate, qui n’a jamais dépassé 3,5 % dans les sondages nationaux, ne jette pas l’éponge. On entend dire également que Joe Biden pourrait revenir dans la course s’il arrivait quelque chose à Hillary Clinton.

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Justice pénale internationale

Mon, 25/01/2016 - 11:14

Le blog Reflets du Temps, qui consacre une large place aux questions internationales et des recensions de qualité, a publié le 23 janvier dernier un article mettant à l’honneur le numéro d’hiver (4/2015) de Politique étrangère.

« Particulièrement riche, ce numéro d’hiver de PE, puisqu’en plus du dossier Justice pénale internationale, étudié ici, un autre dossier alléchant : « Une ère nouvelle d’abondance pétrolière », et quelques forts articles-repères, tel celui sur les Primaires américaines ou celui sur le changement de position de l’Allemagne en termes de sécurité, permettent des lectures particulièrement enrichissantes.

Le bilan après 70 ans de Justice pénale internationale s’impose, tant dans les modes de fonctionnement, l’évaluation du rapport objectifs/résultats, les difficultés et insuffisances réelles, que dans les chemins d’améliorations possibles. 4 grands chapitres se partagent la tâche : « Entre âge de fer et âge d’or », « Le TIP pour l’ex-Yougoslavie », « Le TIP pour le Rwanda », « Le Droit à réparation ». Lectures foisonnantes et non moins passionnantes. […]

La faillite du TIPY, dont nous conservons tous en mémoire des débats, des images, a marqué durablement – hélas – nos imaginaires en termes de rêve abattu et de chute de l’idéal de primat universel du Droit. Jean Arnault Dérens décline avec la meilleure des pédagogies cette « aventure », née en 93, voulant « créer une juridiction neutre et impartiale, pouvant dire le Droit alors que la guerre se poursuivait encore », et mettant en cause, avec Milosevic, le Premier Président (Serbe, ici) en exercice de l’Histoire. Le tribunal de La Haye aura jugé 125 personnes, au cours de ses séances ; il y eut pas mal de procès avortés, de prévenus relaxés après appels, de décès, de suicides. Acquittement par exemple des chefs de l’unité Scorpions de la police, ayant mené le massacre de Srebrenica !!! Valse des procureurs ; lignes directrices hétérogènes, constantes pressions difficiles des grandes puissances et des leaders régionaux… S’il est bien un lieu où théorie de départ et état à l’arrivée divergent, c’est bien dans ce TIP ad hoc. D’autant que l’intégration dans l’Union Européenne des pays « neufs » de la zone fit l’objet de négociations aux allures de chantage, incluant le résultat des « passages » devant la Justice internationale. D’autant, encore, que le Kosovo, dernier théâtre de la guerre, échappe encore à l’heure qu’il est aux investigations poussées. […]

A lire, cette – encore cette fois – remarquable Revue, en ces temps que nous traversons. Car, ces références à un positionnement d’ensemble du Monde, dans le domaine de la Justice, font l’actualité, d’autant que la montée du Terrorisme, et les exactions par exemple en Syrie amènent de nouvelles demandes en termes de Justice Internationale. »

Pour lire l’article dans son intégralité, cliquez ici.

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Rencontre-débat : quel bilan pour la justice pénale internationale ?

Thu, 21/01/2016 - 15:29

Suite à la parution de son numéro d’hiver 2015-2016, la revue Politique étrangère vous invite à la rencontre-débat organisée autour du thème : « La justice pénale internationale : un bilan ».

Avec Joël Hubrecht, responsable du programme « Justice pénale internationale et justice transitionnelle » à l’Institut des Hautes Études sur la Justice (IHEJ) et auteur, dans Politique étrangère, de l’article « La justice pénale internationale a 70 ans » ; et  Hélène Dumas, historienne spécialiste de l’histoire du génocide des Tutsi rwandais de 1994, et auteur, dans Politique étrangère, de l’article « Rwanda : comment juger un génocide ? ».

La rencontre sera animée par Marc Hecker, rédacteur en chef de la revue Politique étrangère.

Rendez-vous le jeudi 11 février à 18h à la librairie LDEL (362 ter, rue de Vaugirard, Paris 15e, métro Porte de Versailles).

L’entrée est libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Prédation. Nature, le nouvel Eldorado de la finance

Fri, 15/01/2016 - 14:19

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Aurélie Faure-Schuyer propose une analyse de l’ouvrage de Sandrine Feydel et Christophe Bonneuil, Prédation. Nature, le nouvel Eldorado de la finance (Paris, La Découverte, 2015, 250 pages).

C’est avant tout d’une question éthique et idéologique dont s’inquiètent les auteurs de cet ouvrage. Ils récusent l’idée que la nature puisse faire l’objet d’une forme de commerce et confrontent le lecteur à différentes questions. Comment recréer la nature quand elle a été détruite ? Quelle autorité pour légiférer en matière d’environnement ? Quel rôle pour les politiques publiques ? Il amène le lecteur à percevoir les stratégies de greenwashing, comme l’aboutissement d’un mouvement idéologique néolibéral de grande ampleur. Pourtant, ces stratégies pourraient également être perçues comme une réaction des multinationales face à leur propre survie d’« espèce menacée ».

Conçu comme un script de film documentaire – un documentaire portant le même titre a d’ailleurs été rendu public par la chaîne Arte en 2014 – l’ouvrage est conjointement écrit par un chercheur, spécialiste de la biodiversité, et une journaliste. L’enquête démarre en Californie en 1993, où la « mouche des sables Delhi amoureuse des fleurs », classée par le gouvernement américain comme une espèce rare en danger d’extinction, soulève la fronde des promoteurs immobiliers. Le conflit sera résolu par la création de la première « bio-banque » américaine, une banque qui propose à ses clients des droits à compenser la disparition d’une espèce naturelle.

Retenu comme point de départ de l’ouvrage, cet exemple constitue le prélude d’un enchaînement d’épisodes, retraçant la création des marchés de droits à polluer, ainsi que la montée en puissance des grandes institutions financières et des multinationales dans l’élaboration des politiques publiques de l’environnement.

Les auteurs constatent avec désarroi combien les grandes politiques publiques de l’environnement et de la santé ont été affaiblies sous les administrations républicaines de Ronald Reagan et Georges W. Bush ; alors qu’un mouvement idéologique néolibéral amène à considérer la biodiversité comme un actif financier. Aujourd’hui, les grandes institutions financières, elles-mêmes responsables de la crise des subprimes, s’attachent à valoriser l’écosystème en fonction des services rendus ou « services écosystémiques », au même titre qu’un produit financier.

L’ouvrage aborde l’avènement des grands mécanismes de la finance carbone et des marchés de l’assurance des risques climatiques. L’activisme conjoint des multinationales et du secteur financier, à travers des groupes de lobby– comme le Conseil mondial des entreprises pour le développement durable (WBSCD) –, est retracé au fil des entretiens. Vale, le conglomérat brésilien d’extraction minière, est pointé du doigt à plusieurs reprises comme auteur d’une véritable tentative de « mainmise » des multinationales sur leur environnement.

En toile de fond, l’ouvrage évoque la perte d’influence de l’Organisation des Nations unies, pour amener à une transformation fondamentale du modèle de développement économique Nord-Sud. Il aboutit finalement à une analyse originale des stratégies mises en œuvre par les multinationales pour valoriser auprès de leurs actionnaires leurs bénéfices environnementaux, un processus autrement nommé greenwashing. Ces véritables opérations de marketing peuvent néanmoins se révéler risquées, comme le rappellent les auteurs, en se référant à la campagne menée par British Petroleum avant la marée noire du Golfe du Mexique.

Aurélie Faure-Schuyer

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Peace Negotiations in Palestine. From the Second Intifada to the Roadmap

Mon, 11/01/2016 - 11:16

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Denis Bauchard propose une analyse de l’ouvrage de Ahmed Qurie (« Abu Ala »), Peace Negociations in Palestine. From the Second Intifada to the Roadmap (Londres, I.B. Tauris, 2015, 320 pages).

Ahmed Qurie, plus connu sous le nom d’Abu Ala, était un proche de Yasser Arafat et fut un acteur majeur de la vie politique palestinienne. Négociateur des accords d’Oslo en 1993, présent aux rendez-vous manqués de Camp David, il continua de jouer un rôle important comme président du parlement puis comme Premier ministre, jusqu’à la victoire du Hamas aux élections de 2006. C’est un homme de dialogue, qui a cru à la possibilité d’un accord sur la base des deux États. Ce livre fait suite à deux autres ouvrages qui se rapportent à la période 1993-2000, et couvre la période 2000-2006. Par-delà son titre, il retrace toute l’histoire des événements qui se sont déroulés pendant ces six années, riches en péripéties et marquées de violences.

Le point de départ est l’échec de Camp David, qu’Abu Ala a très mal vécu. En effet, le président Clinton et Ehud Barak blâment les seuls Palestiniens. Naturellement, Abu Ala récuse cette analyse et, de fait, comme l’a révélé plus tard Robert Malley, qui a participé à la négociation du côté américain, les choses étaient plus complexes, et les torts au moins partagés. Cependant, après cet échec, les négociations reprennent à Taba en janvier 2001, sur la base des « paramètres de Clinton » : un texte est alors élaboré. Le négociateur palestinien et l’envoyé spécial de l’Union européenne Miguel Moratinos estiment que l’on était très proche d’un accord. Mais on est à la veille des élections israéliennes et l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon rompt la dynamique de la négociation.

Dès lors, les violences s’enchaînent. La seconde intifada, dont le catalyseur a été l’irruption de Sharon sur l’Esplanade des mosquées le 28 septembre 2000, prend de l’ampleur après sa prise de fonction. Ces années sont donc marquées par un contexte très défavorable à de véritables négociations : l’ensemble de la Cisjordanie est de nouveau occupé, les camps de Jenine et Naplouse sont « contrôlés », l’armée israélienne investit Ramallah et fait le siège de la résidence d’Arafat, un « mur de séparation » est construit à l’est de la Ligne verte, les colonies de peuplement se développent à Jérusalem-Est comme en Cisjordanie.

Ce contexte aurait pu tuer toute tentative de négociation. Mais l’auteur montre comment le fil des contacts n’a jamais été perdu. Dès décembre 2001, une rencontre secrète a lieu entre Abu Ala et Peres, à l’époque ministre des Affaires étrangères de Sharon. On évoque l’action de l’administration Bush pour débloquer la situation : envoi au Moyen-Orient de Colin Powell, commission Mitchell, mission Tenet, mise en place du Quartet et définition de la Feuille de route. Mais la négociation s’enlise, voire agonise, faute de véritable volonté politique.

Abu Ala décrit de façon lucide cette période et ses tentatives de négociation, ne cachant pas que, du côté palestinien, de nombreuses erreurs ont été commises et que l’influence des éléments les plus radicaux a pesé lourd dans la recherche d’un accord. Tout en étant un acteur engagé, il évoque les positions de ses interlocuteurs en termes mesurés, faisant une large place aux déclarations et documents publiés de part et d’autre. C’est le livre d’un homme de bonne volonté, dont les déclarations récentes montrent qu’il ne croit plus à la solution des deux États, alors qu’il en était un défenseur déterminé du côté palestinien.

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Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale

Mon, 04/01/2016 - 17:03

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Yves Gounin propose une analyse de l’ouvrage de Sébastien Abis, Géopolitique du blé. Un produit vital pour la sécurité mondiale (Paris, Armand Colin/IRIS, 2015, 192 pages).

Moins médiatisé que le pétrole, le blé est lui aussi un produit stratégique. Cultivé depuis l’Antiquité, il est aujourd’hui consommé partout dans le monde. Cette consommation a crû exponentiellement depuis un siècle. Même les civilisations du riz consomment désormais du blé. La Chine en est même le premier producteur mondial ; mais les 115 Mt qu’elle produit chaque année ne suffisent plus à nourrir une population de plus en plus riche et de plus en plus urbanisée.

L’offre a réussi à s’adapter à la demande : la production du blé a été multipliée par sept en un siècle grâce à la « révolution verte », passant de 100 à 700 Mt/an. Les marges de progression semblent cependant désormais réduites : les tensions foncières compromettent l’augmentation des superficies emblavées, et les limites du progrès technique interdisent d’espérer une hausse continue des rendements. À l’horizon 2100, une population mondiale de 11 milliards d’habitants ne trouvera peut-être pas chaque année le milliard de tonnes de blé nécessaire à son alimentation.

La répartition géographique des producteurs et des consommateurs de blé soulève des questions tout aussi stratégiques. Sa culture est en effet très localisée dans des pays qui bénéficient d’avantages pédologiques, hydrauliques et climatiques. La France compte parmi ces pays-là. Elle est le 5e producteur au monde et le 3e exportateur (derrière les États-Unis et le Canada, ex aequo avec l’Australie). Les pays riverains de la mer Noire (Russie, Ukraine, Kazakhstan) ont fait un retour marqué sur cette scène internationale depuis la chute du mur. Ce heartland céréalier pourrait peser lourd dans les échanges internationaux ; mais le conflit entre Russie et Ukraine depuis 2014 obère la constitution d’un pool céréalier autour de la mer Noire.

D’autres pays, en revanche, sont des importateurs structurels. C’est le cas des pays du Maghreb qui concentrent le tiers des achats mondiaux de blé : la production y est faible (alors même que l’Algérie fut jadis le grenier à blé de la France métropolitaine), et la demande élevée (la consommation per capita y est trois fois supérieure à la moyenne mondiale et deux fois à la moyenne européenne). La question du pain y est hautement sensible. Toute tension sur le marché pouvant entraîner une rupture d’approvisionnement ou une flambée des prix y a des conséquences politiques explosives. Les émeutes de la faim du printemps 2008 le rappellent.

Le commerce international est donc nécessaire pour rapprocher l’offre et la demande. Il y est d’autant plus fait recours que le blé se transporte aisément. Entre 20 et 25 % de la production mondiale de blé s’exporte – les chiffres correspondant sont 10 % pour le riz et 5 % pour les fruits et légumes. Ce commerce est, pour l’essentiel, organisé par quelques sociétés de négoce. Archer Daniel Midland, Bunge, Cargill et Louis-Dreyfus, réunis sous l’acronyme « ABCD », sont des compagnies familiales qui fuient la publicité. Ces sociétés privées doivent composer avec des offices publics qui, dans certains pays à économie centralisée, conservent le monopole du commerce du blé, et avec des nouveaux acteurs dans les pays émergents.

Le commerce des matières premières façonne la planète. Les ouvrages consacrés à celui du pétrole abondent. On parle moins souvent de celui des céréales et du blé. Sébastien Abis répare heureusement cet oubli.

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« Le climat, à quel prix ? »

Wed, 23/12/2015 - 10:00

Cette recension d’ouvrages est issue de Politique étrangère (4/2015). Carole Mathieu, chercheure au centre Énergie de l’Ifri, propose une analyse croisée des ouvrages de Jacques Mistral, Le climat va-t-il changer le capitalisme ? La grande mutation du XXIe siècle (Paris, Eyrolles, 2015, 270 pages) et de Christian de Perthuis et Raphaël Trotignon, Le climat, à quel prix ? La négociation climatique (Paris, Odile Jacob, 2015, 152 pages).

Engagées voici plus de 25 ans, les négociations internationales sur le changement climatique poursuivent inlassablement un même objectif : coordonner les efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) de 196 pays et empêcher ainsi toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique. En dépit de la clarté de ce mandat et d’un large consensus sur la nécessité d’agir au plus vite, c’est sur la question des modalités d’action que les négociateurs restent divisés. La problématique est pourtant bien connue. Archétype du bien public mondial, le climat est en péril car chacun a intérêt à jouer au passager clandestin, retardant ses propres efforts dans l’espoir de percevoir les bénéfices des actions initiées par les plus allants. Pour corriger cette défaillance du marché, les économistes formulent un appel quasi unanime à donner un prix aux dommages causés par les émissions.

La science économique joue ici pleinement son rôle en orientant les décideurs vers l’option qui minimiserait le coût total pour la collectivité. Pourtant, la tarification universelle du carbone est encore une réalité lointaine, les gouvernements privilégiant jusqu’ici des initiatives fragmentées et globalement insuffisantes pour infléchir la trajectoire des émissions de GES. À l’heure de la COP21, il faut donc que l’économie pure laisse place à l’économie politique. Le rôle des économistes n’est alors plus seulement de dessiner les contours d’un modèle optimal de coopération internationale mais de trouver enfin les arguments pratiques qui permettront de vaincre toutes les réticences. Dans cette quête de réalisme, l’ouvrage dirigé par Jacques Mistral, Le climat va-t-il changer le capitalisme ?, ainsi que celui de Christian de Perthuis et Raphaël Trotignon, Le climat, à quel prix ?, nous offrent des pistes de réflexion particulièrement bienvenues. Alors que le premier explore les mutations économiques, politiques et géopolitiques que la protection du climat est susceptible d’enclencher, le second aborde la question climatique sous un angle plus resserré, se focalisant sur la COP21 et donnant à son lecteur les clés de compréhension de la négociation en cours.

[…]

Lire l’article en intégralité sur Cairn en cliquant ici.

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Le Top 10 des articles de Politique étrangère en 2015

Mon, 21/12/2015 - 15:01

Politique étrangère est présente sur Cairn, le portail des revues francophones, depuis plusieurs années maintenant. Un nouveau record a été établi grâce à vous, chers Lecteurs, avec plus de 375 000 articles en accès libre consultés en 2015 ! Découvrez en exclusivité la liste des 10 articles de la revue les plus lus sur Cairn cette année !

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10e  place : Jean-Louis Triaud, « La Tidjaniya, une confrérie musulmane transnationale »

9e place : David M. Faris, « La révolte en réseau : le « printemps arabe » et les médias sociaux »

8e place : Cheikh Ibrahima Niang , « Ebola : une épidémie postcoloniale »

7e place : Abdou Diouf, « Afrique : l’intégration régionale face à la mondialisation »

6e place : Boris Eisenbaum, « Négociation, coopération régionale et jeu d’influences en Asie centrale : l’Organisation de coopération de Shanghai »

5e place : Pierre de Senarclens, « Théories et pratiques des relations internationales depuis la fin de la guerre froide »

4e place : Alice Ekman, « Asie-Pacifique : la priorité de la politique étrangère chinoise »

3e place : Thierry Kellner, « La Chine et la Grande Asie centrale »

2e place : Stanley Hoffmann, « Raymond Aaron et la théorie des relations internationales »

1ère place : Pierre Jacquet, « Les enjeux de l’aide publique au développement »

Tous ces articles sont accessibles gratuitement sur Cairn. N’hésitez pas à les lire ou à les relire en cliquant directement sur les liens !

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Les Échos : « Pétrole : l’ère de l’abondance »

Mon, 14/12/2015 - 10:13

Le 11 décembre dernier, Les Échos ont consacré, sous la plume de l’éditorialiste Jacques Hubert-Rodier, un article au nouveau numéro de Politique étrangère (n°4/2015), et plus particulièrement à l’article écrit par Marie-Claire Aoun, responsable du Centre Énergie à l’Ifri, « Une ère nouvelle d’abondance pétrolière ? ».

« Le propos : Mauvaise nouvelle pour la COP21 : le monde est peut-être entré dans une ère d’abondance énergétique. Ce qui n’est pas fait pour encourager les économies d’énergie fossile. Les cours du pétrole devraient être maintenus à un faible niveau au moins jusqu’en 2017. Mais si la situation du marché pétrolier aujourd’hui peut faire penser au contre-choc de 1986, Marie-Claire Aoun, directrice du centre énergie de l’Ifri, discerne dans son article publié dans « Politique étrangère » un certain nombre de facteurs différents. Le principal est « l’essor fulgurant » des pétroles de schiste. Ce qui fait des États-Unis un producteur d’appoint sur le marché mondial, un rôle dévolu jusqu’à présent à l’Opep. Mais d’autres facteurs jouent. Depuis 2014, les craintes d’une rupture des approvisionnements du Moyen-Orient se sont apaisées. De plus, l’Iran pourrait faire son grand retour dès 2016. Sans oublier le ralentissement de la demande chinoise. L’interrogation. Depuis l’été 2014, l’Arabie saoudite semble bien décidée à faire baisser le cours du pétrole pour éliminer les énergies les plus coûteuses, avec dans le collimateur les schistes américains. Entre août 2014 et août 2015, 60 % des appareils de forage ont été éliminés. Mais, grâce à des gains technologiques, la production américaine ne fléchit que légèrement. Jusqu’à quand ce jeu durera-t-il ? « L’équation pétrolière est si complexe que tout exercice de prévision s’avère vite périlleux. » En attendant les pays producteurs sont les grands perdants. »

Retrouvez l’article de Jacques Hubert-Rodier sur Les Échos.fr. Accédez à l’intégralité du texte de Marie-Claire Aoun ici.

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