You are here

Lefaso.net (Burkina Faso)

Subscribe to Lefaso.net (Burkina Faso) feed Lefaso.net (Burkina Faso)
L'information en temps réel du Burkina, Médias, journaux, infos, direct, les dernières nouvelles, politiques.
Updated: 6 days 17 hours ago

Attaque de Seytenga : « L'armée a retrouvé 50 corps » (bilan provisoire du gouvernement)

Tue, 14/06/2022 - 00:15

Le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo, a animé une conférence de presse sur l'attaque terroriste survenue à Seytenga, dans le Seno (région du Sahel), le samedi 11 juin 2022. Le bilan provisoire fait état de 50 corps retrouvés et pourrait s'alourdir, prévient le gouvernement.

Quarante-huit heures après l'attaque des groupes armés contre la population civile de Seytenga (région du Sahel), un premier bilan officiel tombe. « Ils sont arrivés et ils ont fauché des innocentes vies de nos populations comme à l'accoutumée. (…) jusqu'à hier sur les réseaux sociaux, circulaient des chiffres qui allait de 100 à 170 corps. L'armée ayant été sur les lieux, dès hier, a commencé une recherche des victimes ou de corps. Jusqu'à ce matin, l'armée avait retrouvé à l'entrée de Seytenga, cinq corps passant en revue l'ensemble des maisons et au début de cet après-midi, 50 corps ont été retrouvés et les recherches se poursuivent », a relaté le porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo.

Par voie aérienne et terrestre, l'armée continue les recherches, a indiqué Lionel Bilgo, qui était entouré de deux militaires au cours de ce face-à-face avec la presse.
Deux jours plus tard pour obtenir un bilan provisoire, le gouvernement se justifie. « Pourquoi autant de temps ? Parce que par expérience, l'armée sait que lorsque des terroristes passent dans des localités de cette façon, ils piègent les localités, créant d'autres victimes lorsqu'on arrive sur le terrain », a expliqué Lionel Bilgo.

« Peut-être que le bilan est plus lourd que les 50 corps… »

Dans ses casquettes de porte-parole du gouvernement et celui de l'armée, Lionel Bilgo est revenu sur le rôle de l'armée, qui selon lui, consiste à passer en revue l'ensemble de la zone et de sécuriser tout le territoire afin de permettre si possible un retour des populations dans leurs localités.

Il a préparé les esprits à une éventuelle hausse de ce bilan. « Peut-être que le bilan est plus lourd que les 50 corps qui ont été retrouvés parce que dès ce matin, des populations sont revenues à Seytenga. Peut-être auraient-elles les corps de leurs parents », a-t-il signifié.

« L'armée demande à toutes les populations de collaborer et leur permettre de faire un comptage afin de livrer un bilan définitif de cette attaque ignoble », a exhorté le porte-parole du gouvernement.

Pour l'heure, les populations sont accueillies grâce à l'armée et l'action humanitaire du côté de Dori. Les conditions sont réunies pour une prise en charge adéquate de ces déplacés, a notifié le gouvernement.

« L'armée tient débout, déterminée et engagée »

Cette attaque contre les civils, il faut le rappeler, est intervenue deux jours après celle contre la gendarmerie de cette même localité où onze gendarmes ont été tués. Lionel Bilgo a insisté sur le moral des hommes de tenue. « L'armée tient débout, déterminée et engagée pour cette lutte terroriste là. Jamais nous ne laisserons le Burkina Faso péricliter. C'est notre devoir en tant que citoyen mais aussi c'est le patrimoine que nous avons hérité de nos aïeux », a-t-il déclaré.

Après avoir appelé les populations à se démarquer des bilans hâtifs suite à cette attaque contre des civils à Seytenga, le porte-parole a profité de la présence des journalistes pour réitérer son appel. « Le gouvernement prie par ailleurs tous ceux qui diffusent de façon hâtive des chiffres d'attendre que les forces de défense et de sécurité fassent leur travail afin de nous permettre d'avoir un bilan définitif, un bilan réel quand il arrive les catastrophes de ce genre. »

Dans son mot de fin, le porte-parole du gouvernement a appelé à un sursaut patriotique et à taire « les guerres futiles et inutiles », car il n'y a plus de temps pour cela. Se mettre ensemble pour défendre le pays, c'est le cri du cœur du gouvernement.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

Categories: Afrique

Bourzanga/Insécurité : « Il y a urgence à intervenir, la ville est prise en étau » (habitants)

Tue, 14/06/2022 - 00:10

Plusieurs sources font état, ces dernières heures, de persistance d'attaques aux portes de Bourzanga-centre, qui serait encerclé par des individus armés. Des populations appellent à une rapide intervention des autorités pour éviter le scénario Seytenga.

« Le samedi, ils ont attaqué le village de Alga avec cinq morts. Hier dimanche, ils sont venus attaquer le village de Boulougan, il y a eu également des morts. Mais jusque-là on ne peut même pas aller chercher les corps pour enterrer. Quand ils attaquent, ils pillent tout (les commerces, les vivres, le bétail) et brûlent le reste. (...). On sent une certaine léthargie, on ne sent pas une volonté de combattre, ce n'est pas parce qu'on n'a pas les moyens de le faire, ce n'est pas parce qu'ils sont supérieurs à nous, mais on ne comprend pas cet attentisme. S'ils (les autorités, ndlr) savent qu'il n'y a pas de possibilité, il faut organiser vite le départ des populations", décrit une source.

Lire aussi : Burkina/Insécurité : « Bourzanga, la plus grande commune du Bam, commence à manquer de tout »

Une autre personne-ressource contactée sur place également confie que "même” les voies de contournement que les populations s'étaient frayées pour se rendre à Kongoussi (située à environ 45 kilomètres et chef-lieu de la province du Bam, d'où relève Bourzanga, ndlr) ont été coupées cet après-midi (lundi, 13 juin) par les hommes armés. "Bourzanga est prise en étau, les quartiers périphériques se vident pour rejoindre le centre. La situation est difficile sur tous les plans, sécuritaire et humanitaire. Il y a urgence d'intervenir, et vite", appelle à une réaction rapide, cette autre source.

"C'est sûr qu'ils (hommes armés, ndlr) sont en train de préparer des représailles par rapport à ce que les Forces de défense et de sécurité leur ont réservé à la dernière attaque qu'ils ont tentée contre le détachement", appréhende un habitant.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Région du Sahel : Dori accueille des milliers de déplacés internes de Seytenga et environnants

Tue, 14/06/2022 - 00:05

La ville de Dori accueille de nombreux déplacés internes provenant de la commune de Seytenga et environnants. Environ 320 ménages de 3173 âmes sont enregistrés ce 12 juin par les agents de l'action sociale de Dori. Ces personnes sont rentrées à Dori pour trouver refuge à cause d'une attaque de la localité ce 9 juin.

Le 12 juin 2022 la ville de Dori s'est retrouvée envahie par des milliers de personnes provenant de la commune de Seytenga et les villages environnants, fuyant les menaces terroristes. Plusieurs moyens sont utilisés par ceux-ci pour rallier Dori, à charrette, tricycle, en voiture, à pieds, tous les moyens étaient bons pour ceux-ci, pour sauver leur vie. Selon la direction régionale de l'action humanitaire de Dori plus de 3173 personnes sont enregistrées ce 12 juin par ses équipes. Parmi ces 3173 on dénombre 500 femmes et 2173 enfants. Ces personnes sont venues de Seytenga et Titabé la commune voisine.

Le directeur régional Lassané Ouédraogo affirme que dès les premières heures ils ont déployé 15 équipes à travers la ville de Dori pour le recensement de ces déplacés. Des agents aussi sont déployés à l'entrée de la ville et au niveau du service de l'action sociale pour guider des éventuels déplacés vers les différents sites d'accueil. L'ancien maire de Seytenga, Hamadou Tamboura, soutient que depuis la nuit du 10 juin Seytenga a commencé à se vider de sa population.

De son avis avec les évènements de ces derniers jours, il y a eu beaucoup de morts du côté civil. Quant à Aissatou Cissé, elle affirme que : cela fait trois jours que les terroristes tuent les gens à Seytenga. A l'en croire ces terroristes entrent dans les domiciles des gens et les enlèvent et les tuent. Elle affirme par ailleurs que certains civils sont portés disparus. « Nous demandons à l'Etat de nous aider. Nous demandons surtout qu'on nous aide à aller enterrer nos morts. » A-t-elle ajouté.

Un incident est arrivé à Seytenga. Les hommes armés sont rentrés dans la ville et ont tué plusieurs personnes. Les plus visées étaient les personnes de sexe masculin. Nous voilà ce soir à Dori sans rien. Nous demandons le soutien de l'Etat. Qu'il nous aide à trouver nos cadavres pour que nous puissions les enterrer. Cela va beaucoup nous soulager, implore Hamado Sawadogo. Au moment où nous bouclions cette édition, les services de l'action sociale continuent toujours le recensement, c'est dire que les heures à venir les chiffres des déplacés pourraient évoluer.

Daoula Bagnon
Correspondant Dori

Categories: Afrique

Albinisme : A la découverte d'une maladie rare

Tue, 14/06/2022 - 00:00

L'albinisme est une maladie rare, non transmissible et héréditaire dû à une absence de pigmentation (mélamine) sur les cheveux, la peau et les yeux. Les estimations de l'Organisation mondiale de la Santé oscillent entre 1 cas sur 5 000 et 1 cas sur 15 000 en Afrique subsaharienne. Depuis le 13 juin 2015, le monde consacre une journée de sensibilisation à cette maladie. Dans cette vidéo, nous vous proposons d'en savoir davantage.

Categories: Afrique

Le métier de maquilleuse professionnelle avec Samira Ouedraogo

Mon, 13/06/2022 - 23:00

Dans un pays où le taux de chômage ne cesse de s'accroître chaque année, Samira Ouedraogo, juriste de formation, a eu à faire des stages pour acquérir une certaine expérience dans son domaine d'étude. Après quatre années de formation en Droit, elle a rencontré des difficultés pour être embauchée comme la majorité des jeunes diplômés. En attendant de trouver un emploi, elle décide de mettre à profit son temps pour développer sa passion pour le maquillage et rentabiliser cela.

Bien qu'au fil du temps la passion se soit transformée en un vrai métier, elle n'abandonne pas pour autant le Droit et est toujours en quête d'emploi dans ce domaine.
Découvrez son partage d'expérience.

Lien article : https://legrandfrere.bf/le-metier-de-maquilleuse-professionnelle-avec-samira-ouedraogo/

Categories: Afrique

Burkina Faso : La réconciliation nationale au cœur d'un café-débat à la cité universitaire de Kossodo

Mon, 13/06/2022 - 22:48

Après la cité universitaire de la Patte-d'oie, c'était le tour de celle de Kossodo, de recevoir le dimanche 12 juin 2022, des panelistes autour d'un café-débat sous le thème : « La réconciliation comme solution aux échecs de la gouvernance politique : cas de la crise de société, des ruptures et la cassure sociale, du malaise de la jeunesse, des périls et menace à la survie nationale ». L'initiative est de l'Appel de Manéga en collaboration avec les résidents de la cité.

Aux étudiants de la cité Kossodo, c'est le thème : « La réconciliation comme solution aux échecs de la gouvernance politique : cas de la crise de société, des ruptures et la cassure sociale, du malaise de la jeunesse, des périls et menace à la survie nationale » qui leur a été servi lors de ce café-débat tenu le dimanche 12 juin 2022. En face des étudiants pour débattre du thème, l'ancien président de l'Assemblée nationale, Mélégué Maurice Traoré qui n'est plus à présenter ; le président du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR), Tahirou Barry ; l'ex président de « Les Républicains », Amadou Traoré ; Hervé Ouattara leader d'OSC et Pema Neya, journaliste.

Lors de son exposé, Pr Traoré a informé que le temps passé en tant que ministre en charge de l'enseignement supérieur fut ses plus beaux moments

C'est tout naturellement que l'honneur a été donné au doyen sur tous les plans, Mélégué Maurice Traoré d'ouvrir le bal des discussions. A l'entame de ses propos, il fait savoir que la réconciliation nationale devrait être un point clé de la gouvernance. Parce que, dit-il, la réconciliation nationale est une des solutions au terrorisme. Elle est un enjeu national vu que les terroristes sont maintenant partout au Burkina Faso, si on fait une coupe transversale.

Les étudiants ont été réceptifs aux conseils

Par conséquent, la réconciliation est un impératif, suggère l'ancien ministre en charge de l'enseignement supérieur. « Il faut rester réaliste et aborder la réconciliation avec courage. Le processus sera long car il faudra faire l'état des lieux de tout et le besoin se trouve à tous les niveaux », prévient Mélégué Traoré. Il insiste sur un fait négligé mais aux conséquences « énormes » pour l'Etat. C'est l'absence de perspectives par les jeunes. Comment constituer une nation unie si le pays est dans ces conditions, s'interroge-t-il et de répondre qu'une bonne réconciliation devrait permettre de résoudre toutes ces fractures sociales et que la bonne gouvernance à elle seule ne suffit pas.

Amadou craint que l'avenir soit sombre pour la jeune génération si une issue n'est pas trouvée aux crises que vit le Burkina Faso

De l'intérêt de la réconciliation pour la jeunesse

L'ancien président du parti politique « les Républicains », Amadou Traoré a axé son intervention sur l'intérêt de la réconciliation nationale pour la jeunesse. Pour lui, il y a nécessité de se réconcilier pour préserver les acquis, mais il y a surtout nécessité que les jeunes s'impliquent. Il déduit que si cette crise multidimensionnelle que vit le Burkina Faso ne trouve pas solution, il craint que l'avenir soit sombre pour les jeunes.

« Le pays est en pleine transition, c'est le moment des grandes réformes. C'est aussi l'occasion pour la jeunesse de prendre son destin en main. La mauvaise répartition des ressources est l'une des raisons essentielles de la rébellion que nous vivons », regrette-t-il et de prévenir qu'on ne part pas à une réconciliation avec une position tranchée.

Pour Tahirou Barry, la réconciliation doit être basée sur la vérité et la justice

Quant au président du MCR, Tahirou Barry, s'il est d'accord que la solution aux échecs des gouvernants est la réconciliation, il souhaite qu'elle se fonde sur la vérité, la justice. Au regard des crises que le « pays des hommes intègres » traverse, il y a pas d'autres alternatives que de rester unis. Si le Burkina Faso a connu une succession de programmes mal achevés ou brutalement stoppés, il a une chance de se rattraper à travers la réconciliation. Sans elle, le pays va toujours se trouver dans une série de programmes inachevés.

Pour le leader de la société civile, Hervé Ouattara, la question de la réconciliation n'a jamais été aussi évoquée que ces dernières années. C'est la preuve que le mal-être est profond et que le besoin est là et on devrait s'y mettre. Quels sont les déterminants de ce mal-être ?

Le mal être des jeunes est profond selon Hervé Ouattara

Selon M. Ouattara, il se ressent dans presque tous les domaines mais ce mal-être est surtout économique. « Il est plus perceptible dans les zones non loties. Le chômage et la violence dans la politique sont également des raisons qu'on pourrait évoquer », ajoute-t-il. En conclusion, pour la réussite de la réconciliation au Burkina Faso, il préconise qu'elle soit endogène, qu'elle vienne de l'intérieur. « Elle doit impliquer à chaque étape, les chefs traditionnels », lance-t-il.

Mien Obissa Juste
Lefaso.net

Categories: Afrique

Opération Barkhane : Le transfert de la base opérationnelle avancée de Menaka réussi

Mon, 13/06/2022 - 22:25

Ce lundi 13 juin 2022, l'opération Barkhane a pu transférer la base opérationnelle avancée de Menaka comme prévu dans son calendrier, aprrend-t-on du présent communiqué.

Ce transfert s'inscrit dans un cadre fixé par le président français le 17 février 2021. Il a fait l'objet d'une préparation minutieuse et d'une coordination avec les Forces armées maliennes, précise le communiqué.

Il ressort que cette base opérationnelle a permis à la Force Barkhane d'entraver la liberté d'action des Groupes armés terroristes (GAT) dans la région et a empêché la "territorialisation" de l'État islamique du grand Sahel (EIGS) à proximité de Menaka.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Communiqué sur la nomination du modérateur de la CEDEAO : Le CDP d'Eddie Komboïgo s'en démarque

Mon, 13/06/2022 - 21:50

L'aile du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) conduite par Eddie Komboïgo se démarque du communiqué signé par Achille Tapsoba sur la nomination de l'ancien président du Niger comme modérateur de la transition burkinabè.

Par ce communiqué en date du 13 juin 2022, la direction politique du CDP apporte un démenti " formel" a cette position. Le communiqué précise que cela n'engage que la personne d'Achille Tapsoba et n'impliquerait "nullement de près ou de loin" la direction du CDP, encore moins ses militants.

En rappel, le choix de l'ancien président nigérien comme médiateur de la CEDEAO dans la crise politique au Burkina Faso avait été décrié à travers une déclaration signée par Achille Tapsoba.

Cette déclaration appelait les autorités de la transition à refuser cette désignation.
Et ce, à cause de son implication dans la crise politique lors de l'insurrection burkinabè des 30 et 31 octobre 2014.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Journée mondiale du donneur de sang : Message du ministre de la Santé et de l'Hygiène Publique

Mon, 13/06/2022 - 19:30

« Donner son sang : un acte de solidarité. Rejoignez le mouvement et sauvez des vies ! » tel est le slogan de la Journée mondiale du donneur de sang (JMDS) qui sera de nouveau célébrée le 14 juin au Burkina Faso et partout dans le monde. La manifestation permet de rendre hommage aux donneurs de sang volontaires, bénévoles pour le geste salvateur qu'ils posent chaque jour en donnant leur sang pour sauver des vies. Elle a été créée pour :

 faire connaître, à l'échelle mondiale, le besoin en sang et en produits sanguins sûrs aux fins de transfusion ;

 sensibiliser à la contribution essentielle des donneurs de sang volontaires et bénévoles aux systèmes de santé nationaux ; et
 aider les services nationaux de transfusion sanguine, les organisations de donneurs de sang et d'autres organisations non gouvernementales à améliorer et à étendre leurs programmes de donneurs de sang volontaires en renforçant leurs campagnes aux niveaux national et local.

Mesdames et messieurs,
La transfusion du sang ou de l'un de ses constituants, sauve des millions de vies chaque année. Ce sont des éléments vitaux pour la prise en charge des femmes souffrant d'hémorragies associées à la grossesse et à l'accouchement ; des enfants souffrant d'anémie sévère due au paludisme ou à la malnutrition.

Il en est de même pour les patients souffrant de troubles du sang ou de la moelle osseuse, de troubles héréditaires de l'hémoglobine et d'affections entraînant une déficience immunitaire. C'est aussi le cas des victimes d'accidents divers, de situations d'urgence, de catastrophes comme c'est le cas pour notre pays qui traverse depuis ces dernières années, les plus rudes moments de son histoire dû à l'insécurité entretenue par l'hydre terroriste ainsi que des patients subissant des interventions médicales et chirurgicales lourdes.

Bien que les besoins en sang ou en produits sanguins soient permanents, on observe des différences dans le besoin selon les périodes de l'année. La période allant de juin à octobre est dite « difficile » du fait de la recrudescence du paludisme chez les enfants notamment mais aussi de la faiblesse des collectes due à l'indisponibilité des potentiels donneurs de sang que constituent les élèves et les étudiants en vacances. Pendant cette période difficile les services de transfusion sont confrontés à la difficulté supplémentaire d'arriver à mettre à disposition suffisamment de sang et de produits sanguins, tout en garantissant leur qualité et leur innocuité.

En mai 2005, lors de la Cinquante-Huitième Assemblée mondiale de la Santé, les ministres de la santé du monde entier dont le Burkina ont unanimement souscrit à une déclaration par laquelle ils s'engageaient pour les dons de sang volontaires et les appuyaient. Dans la résolution WHA58.13, ils ont établi la Journée mondiale du donneur de sang comme une manifestation annuelle organisée chaque année le 14 juin.

De plus, cette résolution invite instamment les États Membres à mettre pleinement en œuvre des programmes du sang bien organisés, coordonnés au niveau national, durables et dotés de systèmes de réglementation appropriés. Cela suppose des gouvernements qu'ils assurent un financement suffisant des services de qualité pour le don de sang, ainsi que le développement de ces services pour pouvoir collecter suffisamment de sang et répondre aux besoins des patients.
Cette année, la campagne a pour slogan ; « Donner son sang : un acte de solidarité. Rejoignez le mouvement et sauvez des vies ! »

Il met en lumière le rôle que joue le don de sang bénévole en permettant de sauver des vies et de renforcer la solidarité à l'échelle de la communauté.
Les objectifs spécifiques de cette campagne sont les suivants :

remercier les donneurs de sang partout dans le monde et sensibiliser plus largement à la nécessité de donner régulièrement et bénévolement son sang ;
souligner qu'il faut s'engager à donner son sang tout au long de l'année afin que l'on puisse constituer des réserves suffisantes et parvenir à un accès universel rapide à des transfusions sanguines sûres ;

reconnaître et promouvoir l'utilité du don de sang volontaire et bénévole, qui renforce la solidarité et la cohésion sociale au sein de la communauté ; et
sensibiliser à la nécessité d'accroître les investissements publics en faveur de systèmes nationaux de transfusion sanguine durables et résilients et d'une collecte de sang plus large auprès de donneurs volontaires et bénévoles.

La journée et le thème sont également un appel à l'action destinée à tous les gouvernements, à toutes les autorités sanitaires nationales et à tous les services nationaux de transfusion pour consacrer les ressources suffisantes et mettre en place des systèmes et des infrastructures permettant d'augmenter la collecte de sang auprès de donneurs volontaires, bénévoles et réguliers ; dispenser des soins de qualité aux donneurs ; promouvoir et appliquer l'usage clinique approprié du sang ; et mettre en place des systèmes de contrôle et de surveillance pour l'ensemble de la chaîne des transfusions sanguines.

Au plan mondial, le Mexique sera l'hôte de la JMDS 2022, tandis qu'au Burkina Faso, la ville de Koudougou dans la Région du Centre-Ouest, abrite l'évènement, commémoré en léger différé le 18 juin. C'est le lieu pour moi de réitérer ma profonde gratitude à l'ensembles des acteurs du don de sang qui œuvrent inlassablement pour donner encore de l'espoir à des milliers de Burkinabè dont la survie dépend d'une transfusion sanguine. Je lance une fois de plus un appel, pour la mobilisation de tous autour du don faire qui est l'affaire de chaque habitant de notre pays.

Le gouvernement quant à lui, à travers mon département est prêt à soutenir toutes les initiatives dans le cadre d'une mobilisation de ressources en faveur du don de sang au Burkina Faso.

Je félicite particulièrement le CNTS dont la direction générale pour toutes les peines qu'elle se donne pour satisfaire le Burkina Faso en sang.
Enfin, pour faire du slogan « donner son sang : un acte de solidarité. Rejoignez le mouvement et sauvez des vies » une réalité, engageons-nous pour des dons volontaires et réguliers afin d'atteindre les 125 000 poches de sang escomptées en 2022 par le centre national de transfusion sanguine.

Fait à Ouagadougou, le 14 juin 2022

Le Ministre de la santé et de l'Hygiène publique Dr Robert Lucien Jean-Claude KARGOUGOU

Chevalier de l'Ordre National

Categories: Afrique

Transition au Burkina Faso : Réflexion sur la désignation d'un médiateur de la CEDEAO

Mon, 13/06/2022 - 16:35

Pour le juriste Amadou Traoré, l'ancien Président du Niger, Mahamadou Issoufou, désigné par la CEDEAO pour accompagner la sortie de crise du Burkina Faso, ne parait donc pas être le médiateur indiqué pour notre pays. Il s'explique à travers les lignes qui suivent.

Le samedi 4 juin 2022, la Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) s'est réunie en Sommet extraordinaire à Accra au Ghana, pour examiner les récentes évolutions politiques intervenues au Mali, en Guinée et au Burkina Faso depuis le dernier Sommet extraordinaire du 25 mars 2022 à Accra.

Si aucune décision n'a été prise les concernant, la Conférence des Chefs d'Etat a cependant fait des recommandations aux autorités à la tête de ces pays. Entre autres décisions concernant le Burkina Faso, la Conférence des Chefs d'État et de gouvernement a nommé l'ancien Président du Niger Mahamadou Issoufou en qualité de Médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso. Cette décision appelle de notre part l'analyse ci-après.

I- La polémique créée par la désignation de l'ancien Président Nigérien Mahamadou Issoufou en qualité de médiateur de la CEDEAO pour le Burkina Faso

Depuis la désignation par la CEDEAO de l'ancien Président Mahamadou Issoufou en qualité de médiateur pour le Burkina Faso, des réserves ont été formulées par beaucoup d'acteurs quant à la pertinence de son choix au regard de ses relations ambigües avec les gouvernants du Burkina Faso au cours de ces 10 dernières années. De vives critiques ont même été portées par certains acteurs sur son impartialité à conduire une telle mission déterminante à termes pour le devenir de notre pays.

Certes, quelques appréciations positives ont été exprimées par certaines personnes qui ont tout de suite été taxées de nostalgiques du pouvoir MPP déchu, et qui fonderaient des espoirs sur le soutien éventuel du médiateur désigné à son ami fraichement évincé du pouvoir. Les avis critiques soutiennent en substance avec force détails que l'ancien Président Mahamadou Issoufou est un ami personnel de l'ancien Président Roch Kaboré. Que depuis 2014, l'information a circulé, sans jamais être démentie, que l'ancien Président Mahamadou Issoufou a parrainé et financé le changement anticonstitutionnel de la chute du régime Compaoré en octobre 2014. Qu'il a de façon ostentatoire applaudi le départ du Président Blaise Compaoré. Qu'il a cautionné la non dévolution constitutionnelle du pouvoir qui consistait en l'institution d'une transition constitutionnelle sous la direction du Président de l'Assemblée nationale. Qu'il a financé avec Feu le Président Deby les jeunes officiers pour faire échec au coup d'Etat de septembre 2015. Qu'il a financé la première campagne du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) à hauteur de 3 milliards de francs CFA, montant dont le remboursement a d'ailleurs causé quelques brouilles entre lui et son ami Monsieur Roch Kaboré.

Continuant sur cette lancée, ils ajoutent que les Présidents Macky Sall du Sénégal, Faure Eyadema du Togo, Alassane Ouattara de la Côte d'Ivoire qui étaient en fonction lors des événements de 2014 et 2015 sont largement imprégnés du rôle majeur et négatif que l'ancien Président nigérien Mahamadou Issoufou a joué dans le changement anticonstitutionnel survenu au Burkina Faso en 2014. Ils déduisent que l'on ne saurait être acteur majeur de ce changement anticonstitutionnel qui a poussé le Burkina Faso dans des incertitudes politiques depuis 8 ans et vouloir effectuer une nouvelle immixtion dans les affaires internes du pays pour enterrer les espoirs naissants. Ils concluent que ces actes montrent à suffisance le parti pris du médiateur désigné dans l'orientation de la politique du Burkina Faso de la mauvaise manière depuis plusieurs années : en dressant une partie des filles et des fils du pays contre d'autres. Aussi, ils estiment que si c'est le retour de la paix et de la cohésion sociale que la CEDEAO recherche au Burkina Faso, l'ancien Président Mahamadou Issoufou ne serait pas la personnalité indiquée pour y être le Médiateur.

Certains pourraient juger ces critiques inutiles. Mais quoique l'on dise, la médiation à l'échelle des Etats est une mission d'envergure qui, en raison de ses implications et des attentes de la communauté internationale, doit être minutieusement encadrée.

II. Les principes directeurs de la médiation et de la désignation des Médiateurs

La logique de la médiation consiste, pour une tierce partie, à aider deux ou plusieurs parties avec leur consentement, à trouver une issue à un différend qui les oppose et à élaborer un accord mutuellement acceptable. Consacrée par le Chapitre VI de la Charte des Nations Unies comme l'un des modes privilégiés de règlement pacifique des différends, la médiation fait partie intégrante des outils des organisations internationales ou régionales dont l'Union africaine (UA) et la CEDEAO.

Pour que la médiation soit efficace, il ne suffit pas de nommer une éminente personnalité chargée de s'interposer entre les parties. Elle doit être organisée dans un climat favorable. Ensuite, la plupart des conflits à l'échelle des Etats ont une forte dimension régionale et internationale. La médiation doit donc tenir compte de cet environnement et de bien d'autres considérations connexes. Dans le souci de procurer un outil d'aide à la décision aux acteurs, l'Assemblée générale des Nations unies a fait élaborer un guide de la médiation, les « Directives pour une médiation efficace », qui se veut un outil de professionnels et de crédibilisation des efforts de médiation déployés partout dans le monde.

Les Directives onusiennes définissent un certain nombre d'éléments fondamentaux dont toute initiative de médiation doit tenir compte, entre autres le consentement des parties et leur adhésion au processus de médiation, l'impartialité du médiateur, l'appropriation nationale du processus et la prise en compte de la particularité du conflit.

Le consentement des parties et leur adhésion au processus de médiation
La médiation est une démarche qui ne peut être efficace que si les parties en conflit sont consentantes et disposées à négocier un règlement. Ce préalable acquis, la désignation du médiateur doit rencontrer l'adhésion des parties, surtout celle qui est présumée en position de faiblesse. Son acceptation dépend de la nature des relations qu'il entretient avec les parties. Il doit être crédible et leur inspirer confiance. Le processus doit également faire l'objet d'un consensus général aux niveaux régional et international. Faute de tenir compte de ces paramètres, il y a peu de chances que les parties négocient de bonne foi et la médiation aura peu de chances d'aboutir.

L'impartialité du médiateur

L'impartialité est la pierre angulaire de la médiation. Le médiateur doit être capable de mener un processus équilibré et de traiter tous les acteurs de façon équitable. Son choix est avant tout de la responsabilité des États ou des institutions qui ont l'initiative de la médiation. Il leur revient de choisir un médiateur de qualité ayant l'expérience, les compétences et les connaissances requises pour la résolution du conflit. Le médiateur doit être perçu comme une personnalité intègre, impartiale et investie d'une certaine autorité.

L'on doit convenir cependant que l'impartialité n'est pas synonyme de neutralité puisque dans les rapports entre institutions et Etats, le médiateur est généralement tenu de défendre des valeurs et certains principes de l'institution, qu'il peut être amené à porter explicitement à la connaissance des parties. Malgré ce préalable, il doit susciter et préserver la confiance des parties en conflit au sujet de son rôle et des règles de base de la médiation.

L'appropriation nationale du processus

L'appropriation nationale suppose que les parties en conflit et les communautés qu'elles représentent adhèrent au processus de médiation et s'emploient à mettre en œuvre les accords qui en découleront. Cette appropriation revêt une importance critique puisque ce sont ces populations qui subissent au premier chef l'impact des conflits, et plus tard, la rigueur de la mise en œuvre des engagements souscrits. Elles doivent donc être largement imprégnées des contours du conflit et des solutions envisageables, au risque pour les gouvernants de signer des accords dont l'application ne sera pas soutenue, ou pire, pourrait même être combattue.

La prise en compte de la particularité des conflits

Si certaines pratiques de référence doivent guider les interventions de tous les médiateurs, il reste que chaque conflit a sa spécificité et que toute médiation efficace doit s'adapter aux particularités du conflit concerné, de ses causes et de sa dynamique, des intérêts en jeu, de la conjoncture régionale et internationale environnante. Le contexte de la crise du Burkina Faso n'est dont identique à nul autre. Le médiateur qui est au cœur du processus doit développer des stratégies pour la réussite de la médiation, en tenant compte de tous ces paramètres.

La CEDEAO est sans doute familière de ce guide onusien de la médiation dont les règles sont suffisamment objectives. On le constate, beaucoup de Burkinabè doutent fortement de l'impartialité et de la sincérité de l'ancien Président Mahamadou Issoufou à accompagner la sortie de crise du Burkina Faso, au regard de son immixtion antérieure. Il ne parait donc pas être le médiateur indiqué pour notre pays.

Dans le cas où nos gouvernants ont déjà marqué leur accord pour sa désignation en qualité de médiateur de la CEDEAO, l'intérêt de la Nation requiert qu'ils le dénoncent pour les motifs évoqués ci-dessus.

Amadou Traoré
Juriste

Categories: Afrique

Mine artisanale et à petite échelle au Burkina : un cadre de concertation multiacteurs voit le jour

Mon, 13/06/2022 - 16:35

Mine artisanale et à petite échelle au Burkina : un cadre de concertation multiacteurs voit le jour sous l'égide de l'alliance pour une mine responsable et l'agence nationale d'encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées avec l'appui financier de l'ambassade de France.

L'Alliance pour une mine responsable (ARM) et l'Agence nationale d'encadrement des exploitations minières artisanales et semi-mécanisées (ANEEMAS) avec l'appui financier de l'Ambassade de France ont initié ce jeudi 02 juin 2022 à Ouagadougou, un cadre de concertation multiacteurs de la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) au Burkina. Cette initiative tant sollicitée dans le sous-secteur de la mine artisanale et à petite échelle-MAPE- au Burkina a compté la participation d'une trentaine d'organisations (partenaires techniques et financiers, services étatiques, ONG nationales et internationales, Organisations de la société civile…) autour d'un objectif commun, la création de synergies d'actions entre les intervenants du sous-secteur de la MAPE au Burkina.

LA MINE ARTISANALE AU CŒUR DES INITIATIVES NATIONALES

L'artisanat minier et à petite échelle est devenu une importante activité pourvoyeuse de revenus et d'emplois au Burkina Faso, principalement pour les populations des zones rurales. Au-delà des impacts sociaux et environnementaux qui lui sont propres, la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) s'est imposée comme une alternative aux mauvaises saisons agricoles dues en grande partie à l'irrégularité des pluies attribuée aux aléas du changement climatique.

Le Burkina Faso compte aujourd'hui environ huit cent (800) sites miniers artisanaux repartis dans douze (12) des régions du pays.

Les emplois générés directement et indirectement par le sous-secteur de la mine artisanale et à petite échelle concernent plus d'un million de personnes.
En outre, le sous-secteur de la mine artisanale et à petite échelle est cœur de la question sécuritaire dans un contexte sous régional en proie à l'hydre terroriste qui sévit dans la bande sahélo-sahélienne. Le Burkina Faso depuis 2016 fait face à une situation sécuritaire difficile, imposée par des groupes armés terroristes. Malheureusement, dans l'expansion des activités terroristes, les sites miniers artisanaux représenteraient des niches intéressantes pour la collecte d'informations, de recrutement voire une source de financement. Ce nouveau défi sécuritaire s'ajoute aux arguments susmentionnés, faisant de la formalisation de la mine artisanale et à petite échelle une nécessité.

Ainsi, l'État burkinabé dans une dynamique de faire de la mine artisanale une activité participant au développement du pays tout en travaillant à l'atténuation de ses impacts sociaux et environnementaux et sécuritaire, a créé un cadre institutionnel et juridique pour son encadrement à travers la création de l'Agence Nationale d'Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisées (ANEEMAS) et l'ensemble des textes qui régissent le secteur.

La vision de l'État est partagée par des partenaires techniques et financiers (PTF) ainsi que des organisations non gouvernementales (ONG), qui, engagées à leur échelle respective, travaillent pour faire de la mine artisanale et à petite échelle (MAPE) un levier de développement durable aussi bien au niveau local que national.

Convaincus qu'une synergie entre les différents acteurs intervenants – bailleurs, institutions publiques, organisations non gouvernementales, société civile et corporation d'artisans miniers - dans la mine artisanale et à petite échelle entrainera plus d'efficacité et une optimisation dans la MAPE, l'Aneemas et l'Alliance pour une Mine Responsable ont décidé de travailler à la mise en place d'un cadre de concertation multi-acteurs de la mine artisanale et à petite échelle au Burkina Faso.

Travaux de groupe

UNE NOUVELLE PLATEFORME D'ÉCHANGES POUR LES ACTEURS DE LA MAPE

S'il est évident que plusieurs acteurs interviennent dans le secteur de la mine artisanale et à petite échelle au Burkina, il n'est pourtant pas évident que les actions et les ambitions soient toujours mutualisées. Tel est donc tout le sens de la mise en place de ce cadre de concertation multiacteurs.

De manière spécifique, il vise à :

• Créer un espace de dialogue entre les différents acteurs de la MAPE ; des bailleurs de fonds aux bénéficiaires en passant par les acteurs de mise en œuvre.
• Renforcer la visibilité des initiatives des acteurs intervenant dans le secteur MAPE.
• Connecter les acteurs du sous-secteur de la MAPE afin de faciliter le développement de partenariats pour le financement et/ou la mise en œuvre de projets.

Les principales articulations de cette première rencontre ont porté sur des communications sur les enjeux transversaux de l'application des conventions internationales (Convention de Minamata, Guide de l'OCDE sur le devoir de diligence et Positionnement au Burkina Faso), une cartographie des enjeux et opportunités de collaboration ainsi que des travaux de groupes sur l'identification des problématiques du secteur.

A cette occasion, le Coordinateur national d'ARM, M. Désiré NIKEMA a affirmé que « Il est important d'avoir un cadre d'échanges pour aborder la question de la MAPE afin de développer des synergies d'actions pour plus d'efficacité au vu de la transversalité de ce sous-secteur ; je souhaite que ce cadre soit pérenne et qu'il y ait un suivi de la part de tous les acteurs pour qu'à terme ce secteur puisse véritablement jouer sa partition pour le développement » .

Au nom de l'ambassade de France, M Franck LALANNE a quant à lui laissé entendre que « la mine artisanale est une chance et une richesse pour le Burkina et nous devons la transformer en un levier de développement. L'objectif de ce cadre d'échanges est surtout de créer un cadre d'interaction entre les acteurs. On espère que cette initiative va se répéter et sera continue. »

Pour le représentant de Directeur de l'ANEEMAS M. Gaspard TIENDREBEOGO, « La MAPE a besoin d'encadrement et ce serait intéressant d'y aller en synergies d'actions. Ce cadre de concertation multi acteurs de la MAPE est la bienvenue pour mutualiser davantage nos actions. »

La création de cette initiative marque sans doute un nouveau tournant dans la mise en œuvre des initiatives en faveur de la MAPE, mais il reste désormais à la pérenniser. ARM appelle donc à l'engagement et à la motivation constante de toutes les parties prenantes, afin qu'ensemble, elle puisse davantage contribuer au développement du Burkina.

Cartographie des acteurs et leurs zones d'intervention

ARM en bref

L'Alliance pour une Mine Responsable (ARM selon son acronyme anglais), est une initiative mondiale qui est née en 2004 en Colombie, avec pour objectif de transformer l'activité minière artisanale et à petite échelle en une activité responsable sur le plan social et environnemental qui améliore la qualité de vie des artisans miniers (hommes et femmes) et de leurs communautés.
Aujourd'hui, ARM dispose d'une représentation Afrique à Ouagadougou au Burkina Faso (depuis 2019) et d'un bureau Europe en France.

Contacts presse

Brice Kevin DA
Chargé de communications
bricekevinda@minesresponsables.org

Categories: Afrique

Billet d'humeur : Une fille samo Miss Université !

Mon, 13/06/2022 - 16:34

Ce billet du journaliste et consultant André Marie Pouya, célèbre avec humour la parenté à plaisanterie entre Samos et Mossi.

Dès la proclamation des résultats de l'élection de Miss Université, les Samo ont commencé à manifester, de façon bruyante, dans mon quartier : « Les Mossi doivent payer ! » Certains d'entre eux, ressuscitant l'air du chanteur Grand Seydou, sifflotaient : « Il va payer, le gros Mossi va payer ! » Les Samo vont donc saler la note des Mossi qui convoitent leurs filles. « Nous avons les plus belles filles du pays. La preuve en est faite par la nouvelle Miss estudiantine. » Au prétexte que deux de mes neveux ont jeté leur dévolu sur des filles samo, mon voisin éponyme se permet tout, chez moi. C'est ainsi que, lisant mon article, ma dénonciation en somme de la forfanterie, par-dessus mon épaule, il a éclaté de rire : « Pingres, les Mossi ! »

La menace est déjà en exécution. Des jeunes, qui se sont mariés à leurs filles, entre janvier et mai de cette année, ont reçu, à domicile, des Ordres de recettes dotales (ORD). En un mot, ils doivent, au plus tôt, se mettre à jour de leur dot, majorée de 40%. « Pour vice de forme », ils ont l'obligation de compléter une vieille dot, jugée sous-évaluée, au regard de la nouvelle conjoncture esthétique du Faso ! Un percepteur matrimonial a été nommé à cet effet. Ce nouvel agent administratif, au service exclusif des provinces du Nayala et du Sourou, écume mon quartier, carnet en main, escorté par deux policiers, afin de verbaliser des Mossi, gendres de Samo devant régulariser leur situation dotale. Mes deux neveux sont déjà passés à la caisse. Triomphant, pas modeste pour un sou, mon voisin a chanté à tue-tête : « Deux cent cinquante mille FCFA dans les caisses provinciales ! »

La prochaine étape, dans l'agenda de redressement fiscal dotal, va concerner les Mossi ayant épousé des femmes samo, courant 2021. Naturellement, ceux qui programment de se marier à des filles samo revoient leur budget à la hausse. La saignée financière va se poursuivre, car les Samo prétendent que cette inflation hors normes ne décourage pas les soupirants : « Toujours aussi nombreux, les Mossi qui lorgnent nos filles ». Ils pensent même que « C'est la mode, chez les Mossi, d'épouser une fille samo ». Explication complémentaire, en guise de verdict du Grand tribunal samo : « Dans la mesure où épouser une fille samo devient un mariage de première nécessité, il était normal que cet acte épousât la courbe d'inflation des produits de la même catégorie ».

André Marie POUYA
Journaliste & Consultant

Categories: Afrique

Genre et développement au Burkina : Les acteurs et actrices de la société civile et de l'administration publique outillés

Mon, 13/06/2022 - 16:33

L'Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) a procédé à l'ouverture de la formation régionale en genre, ce lundi 13 juin 2022, à Ouagadougou. Cette formation vise à développer les capacités des acteurs et actrices pour une meilleure intégration du genre dans les politiques, programmes et projets de développement.

Au nombre de 30, les participants (es) sont des acteurs et actrices de la société civile et des cadres de l'administration publique. La formation qu'ils suivent va s'articuler autour du cadre conceptuel et des fondements théoriques du genre.

Ensuite, il sera question d'aborder l'approche genre et développement, puis celle du genre et de la santé de la reproduction. Il sera également question de la typologie, des causes et des conséquences des violences faites aux femmes. Cette formation est née d'un constat. Les inégalités entre les hommes et les femmes creusent davantage les inégalités au sein de la société. C'est pourquoi l'ISSP a opté pour la promotion de la participation égale des femmes et des hommes aux programmes de développement, cela en optant pour l'amélioration de l'égalité de genre. Il considère que cette approche est indispensable au développement humain.

Bilampoa Thiombiano / Gnoumou est enseignante chercheure à l'ISSP

Le genre, un concept incompris

Au sortir de la formation, il est attendu des participants (es) qu'ils intègrent la question de l'égalité de genre dans leurs activités socio-professionnelles. « Les citoyens confondent le genre et le sexe. Le genre, c'est ce qui a été attribué socialement aux hommes et aux femmes. Il varie d'une société à une autre. Ce que la société burkinabè attribue à l'homme ou à la femme, n'est pas pareil en Chine. C'est une construction sociale, contrairement au sexe, qui lui est inné », a expliqué Dr Bilampoa Thiombiano/Gnoumou, coordonnatrice de la formation. Elle a confié que le concept genre n'est pas toujours compris et maîtrisé par les acteurs et actrices du développement, d'où l'intérêt de mieux les outiller. Elle s'est dite ravie de constater un engouement des hommes ces dernières années autour de ce renforcement des capacités en rapport avec le genre.

Cette vague de formation a été nationale

La formation va s'achever le 24 juin 2022. Les participants (es) ont été sélectionnés après avoir postulé à une offre de formation. Le directeur de l'ISSP, Abdramane Soura les a exhortés à s'approprier le contenu de la formation. Il a salué leur intérêt pour les thématiques liées au genre et au développement. Cette session s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des activités du programme « Renforcement des capacités, production et diffusion de connaissances sur la population burkinabè ». La formation est financée par l'Union européenne.

Abdramane Soura a rappelé que la promotion de l'égalité des chances entre les femmes et les hommes constitue un facteur favorable pour le développement durable d'un pays

Depuis la première session débutée en 2014, l'ISSP a enregistré 207 personnes formées. L'on dénombre 119 femmes et 88 hommes venus du Burkina Faso, du Bénin, du Cameroun, du Niger, du Gabon, de la Guinée, de la République Démocratique du Congo, du Congo, du Sénégal et du Tchad.

SB
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina/Environnement : Le Forum forestier africain organise un atelier de formation pour la gestion durable des forêts

Mon, 13/06/2022 - 16:32

Dans un contexte où le changement climatique fait rage avec d'énormes répercussions qui, déjà, se font sentir, la gestion des forêts apparaît désormais comme un impératif. C'est d'ailleurs dans l'optique de lutter contre ces effets pervers, que le Forum forestier africain (AFF) a tenu du 6 au 10 juin 2022, un atelier de formation en collaboration avec l'université Thomas Sankara de Ouagadougou, dont le thème est : « Gestion des forêts dans le contexte du changement climatique : défis et opportunités pour le développement durable en Afrique ».

« Hausse des températures maximales et minimales, hausse du niveau de la mer, augmentation des périodes d'aridité et de sécheresse, perte de la biodiversité, augmentation des crises alimentaires et de l'eau dans les pays en voie de développement, etc. », tels sont les effets du changement climatique, dans un monde où l'action de l'homme contribue à nourrir les racines du phénomène. En Afrique, le phénomène est de plus en plus persistant, nonobstant la flopée d'actions dans l'objectif de faire barrage à son évolution. Parmi ces innombrables initiatives, l'une qui contribue de façon significative à la lutte contre le changement climatique en Afrique, est « la protection des forêts. » C'est à cet effet que l'AFF a, dans le cadre de ces activités, organisé un « atelier régional de partage d'informations et d'expériences sur les défis et opportunités de la gestion des forêts pour le développement durable en Afrique dans le contexte du changement climatique. »

Quatorze pays africains ont fait l'objet d'étude. De façon générale, « l'atelier visait à apporter des éclaircissements pour une utilisation appropriée des terres, afin de permettre aux utilisateurs d'en tirer profit au maximum sur les plans économique, sociaux et écologiques » ; tout cela en protégeant autant que faire se peut la forêt. Par ailleurs, il a été évalué « la durabilité des pratiques à adopter, les rôles des hommes et femmes dans la protection des terres, le potentiel des approches sur la question, les mécanismes institutionnels, politiques, et juridiques, etc. », pouvant contribuer à protéger au maximum les terres forestières.

Durant l'atelier, les acteurs ont dépeint l'état des forêts en Afrique qui se meurent, à travers des partages d'expériences des professionnels du domaine, ainsi que des exposés.

En termes de défis, il est ressorti que la lutte pour la protection des forêts nécessite indubitablement l'implication de tous. Aussi, « les Etats devraient mettre en place des systèmes de sécurisation forestières », en vue de protéger le peu qui, sans interventions rapides, est voué à disparaitre. Tout cela nécessite d'importants moyens financiers.

Pour relever ces défis majeurs, les acteurs estiment que « l'information, la sensibilisation et la formation » devraient être de mise car elles constituent les moyens premiers de lutte pour la protection des forêts. En sus, il serait judicieux de « développer des outils de gestion foncière et respecter les schémas d'aménagement du territoire ». Pour ce qui est du financement, les acteurs ont conclu que des subventions pourraient contribuer à réduire les charges liées à la protection des forêts.

Au cours de l'atelier, il a été passé en revue la production des matières telles les biocarburants liquides, la résine et la gomme. Ces matières qui sont produites par les arbres des forêts génèrent d'importants revenus pour les pays africains. Les laisser mourir de leur plus belle mort, sans développer des stratégies pour leur préservation aurait un impact négatif sur l'économie des pays africains. C'est ainsi que pour les biocarburants liquides, « des technologies adaptées pour leur utilisation pourraient être développées et vulgarisées », en vue de protéger au mieux les forêts et générer des profits. Toutes ces techniques qui interviendront devraient tenir compte de la sensibilité des forêts, de sorte à ce que les actions posées ne provoquent plus de désagrément, qu'elles n'apportent que soulagement.

Quant à la préservation de la gomme et de la résine, elles doivent être incluses pour l'atteinte des objectifs, de « la lutte contre les feux de brousse, l'extension des peuplements de gommes et de résine, la création de vergers, le renforcement des capacités des individus intervenant dans la production de ces matières, etc. » Cela permettra une exploitation durable de ces matières, toute chose qui contribuera à améliorer les revenus des producteurs et favoriser la création d'emplois.

En rappel, l'AFF a été créé en 2007 avec pour objectif d'analyser de façon critique la compatibilité des programmes nationaux avec les décisions internationales relatives aux forêts et au changement climatique. Elle fournit par ailleurs des contributions liées aux forêts et des initiatives politiques pertinentes au niveau national. Son siège est à Nairobi, au Kenya.

Erwan Compaoré
Lefaso.net

Categories: Afrique

CGE Immobilier : Le Lions Club du District 403 A3 reçoit la clé de sa villa

Mon, 13/06/2022 - 16:30

Un certain 17 juillet 2021, lors d'une opération de plantation d'arbres sur le site de la « ville nouvelle » de Yennenga, initié par le Lions Club District 403 A3, le président, directeur général de CGE Immobilier, Saidou Tiendrébéogo ému, leur a promis une villa. Chose promise chose due. Le gouverneur du district 403 A3, du Lions Club, a reçu les clés de la villa le samedi 12 juin 2022, au cours d'une cérémonie qui a été ponctuée tout d'abord par une marche.

La villa que le P-DG de CGE Immobilier a offert au Lions Club district 403 A3 est un « œillet » de type F3 composée de deux chambres, un salon, des sanitaires et une cuisine, le tout construite sur une superficie de 200 m2. Ce don, à écouter le gouverneur du District, Monhamed Compaoré, vient à point nommé. « Cette villa va accueillir de façon progressive le siège de la fondation des Lions au Burkina Faso. Nous avons tous les documents administratifs à notre disposition, nous avons eu l'autorisation, nous avons eu l'arrêté ministériel. Donc juridiquement, la fondation existe déjà. Mieux, à notre dernière AG nous avons pu mettre en place un conseil exécutif. Il appartient maintenant au gouverneur élu, de rendre cette fondation fonctionnelle », a-t-il informé.

Avant le don de la villa, une marche a été initiée

Le salon de la villa, a imaginé le gouverneur, pourrait être aménagé pour servir d'espace d'accueil au « Lions », les chambres quant à elles, serviront de bureaux pour le président du comité exécutif, les secrétaires et trésoriers de la fondation. M. Compaoré a terminé ses propos non sans revenir sur les mérites et la vision du P-DG de CGE Immobilier. A l'en croire, l'entreprise de promotion immobilière qu'est CGE Immobilier fait la fierté du Burkina Faso. « Nous avons l'habitude de visiter les cités mais nous avons rarement vu dans nos visites des voies d'accès aménagées comme la voie qui est en bitumage ici. Cela démontre le respect que CGE Immobilier a à l'endroit de ses clients », a-t-il mentionné.

Le gouverneur du district 403 A3, Monhamed Compaoré, a indiqué que la villa servira de siège de la Fondation du Lions Club

Associer le Lions Club à un « projet hors norme »

Revenant sur le motif de sa promesse, M. Tiendrébéogo a révélé qu'il avait été touché lors d'un reboisement du fait de l'engouement et de l'enthousiasme qu'il a suscité. « Chose promise, chose due. Il y a des circonstances ou la main qui donne, éprouve autant de bonheur et de plaisir que celle qui reçoit », a-t-il déclaré avec émotion avant de décliner les objectifs du don qui vise à montrer l'adhésion de CGE Immobilier aux combats humanitaires et sociaux dans lesquels le Lions Club international s'est lancé depuis quelques décennies à travers le monde entier.

« C'est avec fierté que nous rejoignons aujourd'hui la grande famille des donateurs qui contribuent au rayonnement du club », a-t-il soutenu. En outre, selon son entendement, il a paru opportun pour M. Tiendrébéogo, de saisir l'opportunité pour associer le Lions Club à l'un des « projets hors norme » : la ville nouvelle de Yennenga. « Qu'il vous plaise que votre présence permanente au cœur de la cité, la fasse connaître davantage aux populations du Burkina Faso, partant, au-delà de nos frontières. Vous êtes ici chez vous », a-t-il terminé.

Pour le P-DG de CGE Immobilier, Saidou Tiendrébéogo, ce don vise aussi à associer le Lions Club à l'un des « projets hors norme » : la ville nouvelle de Yennenga

Avant la remise des clés de la villa, les membres du district 403 A3, en compagnie du P-DG de CGE Immobilier, se sont investis dans une marche. Cette marche, de son avis, a permis à tout un chacun de cerner le travail abattu au sein de la « ville nouvelle » de Yennenga et de mesurer les immenses opportunités et les potentialités qu'elle offre.

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net

Categories: Afrique

Yakouta/Sahel du Burkina : Quatre policiers tués et deux portés disparus

Mon, 13/06/2022 - 13:52

Selon le communiqué de la Police nationale, le dimanche 12 juin 2022, un détachement de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) de Yakouta, province du Séno, région du Sahel, a été la cible d'une attaque perpétrée par des individus armés.

Le bilan fait état de quatre policiers tombés et deux portés disparus. Un ratissage des Forces de défense et de sécurité (FDS) de la localité est en cours, précise le communiqué..

Le directeur général de la Police nationale présente ses condoléances "émues" aux familles éplorées et à l'ensemble des policiers.

Lefaso.net

Categories: Afrique

Yako/Nord du Burkina : Une candidate accouche en début d'épreuves du second tour du BEPC

Mon, 13/06/2022 - 13:00

Une candidate du jury 2 du lycée provincial polyvalent de Yako dans la région du Nord a accouché ce lundi 13 juin 2022 d'une fille en plein début des épreuves du second tour du BEPC, a appris l'Agence d'information du Burkina (AIB).

La jeune fille, enceinte, a été prise de malaise pendant la composition de l'épreuve de français. C'est alors qu'une infirmière a été déportée sur les lieux pour la conduire diligemment au centre de santé du secteur 5 de Yako. Après consultation, il est ressorti que la jeune fille était en travail. Elle y accouchera quelques temps après, précise l'AIB.

Est-ce qu'elle pourra poursuivre la composition ?

"Cela peut se gérer de façon locale avec le président de son jury. Elle peut poursuivre la composition si son état le permet", répond un agent du ministère en charge de l'Éducation joint au téléphone par Lefaso.net.

Il ajoute qu'il y a eu un cas similaire où un candidat avait été victime d'une fracture au pied due à un accident de circulation en plein examen. Ce dernier a pu composer sur son lit d'hôpital.

En rappel, les épreuves écrites du second tour du BEPC ont démarré ce lundi 13 juin 2022 sur toute l'étendue du territoire national.

Lefaso.net
Source : AIB

Categories: Afrique

Crise sécuritaire au Burkina : « Ceux qui nous attaquent aujourd'hui sont majoritairement des Burkinabè », Pr Augustin Loada

Mon, 13/06/2022 - 12:46

« Pourquoi des Burkinabè prennent-ils des armes contre des Burkinabè ? » C'est cette préoccupation qui a été au centre d'une conférence publique le samedi 11 juin 2022, à Ouagadougou. L'activité, organisée par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), avait pour but de mener des réflexions afin de proposer des pistes de solution pour une sortie de crise au Burkina Faso.

Pour mieux comprendre les tenants, les concourants et les aboutissants de la crise sécuritaire qui frappe le Burkina Faso depuis plus de sept ans, trois spécialistes ont été conviés pour décortiquer le thème. Il s'agit de Pr Augustin Loada, qui a communiqué sur le sous-thème « Regard des chercheurs sur la question du terrorisme et les solutions pratiques » ; Atiana Serge Oulon, journaliste investigateur, qui a abordé le sujet « Comprendre les attaques armées, le profil et l'itinéraire des terroristes » ; enfin, le magistrat Antoine Kaboré qui s'est attardé sur le rôle que joue la justice burkinabè pour faciliter la compréhension du phénomène des attaques armées et la répression ou la prévention prévue en gestation ou en action. Les échanges étaient modérés par l'ancien diplomate Ismaël Diallo.

Il ressort des communications des trois panelistes que ceux qui sèment la terreur et la désolation au sein des populations sont majoritairement des Burkinabè, d'où la pertinence du thème du jour : « Pourquoi des Burkinabè prennent-ils des armes contre des Burkinabè ? » Ouvrant ainsi le bal du panel, l'homme politique et spécialiste de droit public et sciences politiques, Pr Augustin Loada, a alimenté le débat sur trois points.

« La dissolution du Régiment de sécurité présidentielle a affaibli la capacité de riposte militaire du gouvernement à faire face aux groupes armés terroristes », selon Pr Augustin Loada

Mais avant tout, il a rappelé que la crise sécuritaire au Burkina Faso n'est pas surprenante et ne devrait pas être vue uniquement sous l'angle militaire. Selon lui, bon nombre de rapports produits par des chercheurs tiraient déjà la sonnette d'alarme, invitant les autorités d'antan à s'intéresser sérieusement à la question. C'est le cas de ce rapport paru en 2012 et intitulé « Plan sécuritaire dans le nord du Burkina Faso : ce n'est pas alarmant mais elle est préoccupante » et un autre paru en 2014 du chercheur américain sur la prévention de l'extrémisme violent Burkina Faso. Là, l'auteur Peter Romanuc prévenait que « le Burkina Faso est vulnérable à la menace, mais la menace n'est pas imminente ». Malgré ces alertes, les politiques, dont le rôle est de réguler les conflits sociaux, sont restés dans immobilisme, dans l'inertie jusqu'à la première attaque perpétrée en 2015.

Serge Atiana Oulon, journaliste investigateur à « L'Evènement », panéliste

Abordant son premier point en lien avec les principaux acteurs de ce phénomène, Pr Augustin Loada a expliqué qu'il existe deux acteurs à savoir les locaux et les externes. Le premier groupe armé terroriste endogène né au Burkina Faso était dirigé par Malam Dicko ; et après sa mort, beaucoup d'autres insurgés sont apparus soit pour des raisons économiques, soit pour se venger. L'implication de l'Etat dans ces zones à travers la présence des FDS et des VDP accusés parfois par une partie des populations de perpétrer des violences contre des civils, entraîne aussi des réactions au niveau des civils et leur réticence à coopérer avec les forces armées nationales. Aussi, certaines populations ont tendance à percevoir les groupes armés comme des « sauveurs ».

« Nous devons relever le défi du rapport de l'Etat avec les populations, aussi bien dans la sécurisation du territoire que dans son administration », Antoine Kaboré, magistrat

En sus, il y a les bandits et les trafiquants qui se mélangent au premier groupe pour semer la violence au sein des populations. Selon l'analyste, la plupart des rapports publiés montrent que le gouvernement est aussi un acteur de la crise, car ses réponses ont été souvent inadaptées. Les conclusions révèlent une impréparation des élites pour faire face à la crise et la faible capacité de riposte militaire du gouvernement avec la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Pr Augustin Loada a axé son deuxième point sur les motivations des groupes armés terroristes au Burkina. A ce niveau, il a souligné que la motivation est généralement d'ordre politique et individuel. En effet, il a précisé que l'échec des politiques de décentralisation peut offusquer et frustrer les populations des zones en proie au terrorisme qui ne se sentent pas intégrées dans l'Etat-nation. En termes de perspectives, le premier communicateur dira qu'« au lieu de penser la terreur djihadiste comme un problème exogène affectant la région, il est plus fructueux de la concevoir comme une infection opportuniste dans un corps malade, à savoir l'Etat sahélien ».
Le second intervenant, Serge Oulon, tout en souscrivant à la présentation de son prédécesseur, s'est plutôt contenté de proposer des voies et moyens pour sortir de cette crise qui hante les populations burkinabè.

A l'entendre, il faut que l'Etat parvienne à construire un véritable Etat de droit sur toute l'étendue du territoire national : bâtir l'Etat-nation pour éviter des conflits intercommunautaires (ethniques, religieux).

Le public

Le magistrat Antoine Kaboré, quant à lui, a évoqué la question du jugement des terroristes et la collaboration entre l'unité judiciaire et celle combattante que sont les forces de défense et de sécurité. Il a laissé entendre que la collaboration entre les deux entités pour avoir du renseignement afin de relever les preuves contre les présumés terroristes appréhendés est mitigée, ce qui fait qu'à la date d'aujourd'hui, beaucoup de personnes sont mises aux arrêts mais ne peuvent pas être jugées.

Aussi, il a fait savoir que le jugement traîne par faute de moyens financiers, puisque les détenus doivent être accompagnés par un avocat, selon les textes. Pour terminer, il a invité l'ensemble des Burkinabè à travailler à soigner les relations entre la population et l'Etat, afin de mieux lutter contre l'hydre terroriste. « Nous devons, dit-il, relever le défi du rapport de l'Etat avec ses populations aussi bien dans la sécurisation du territoire que dans son administration ».

Dofinitta Augustin Khan
Lefaso.net

Categories: Afrique

Burkina Faso : Promouvoir la technologie numérique pour renforcer la résilience de l'économie

Mon, 13/06/2022 - 12:40

Washington, 9 juin 2022 – Selon un nouveau rapport de la Banque mondiale publié aujourd'hui, l'économie du Burkina Faso a enregistré une croissance de 7,0 % en 2021 après une décélération de 1,9 % en 2020 en raison de la COVID-19. Ce rebond de croissance est principalement dû à celui du secteur des services et à des investissements importants dans la production minière, notamment l'or, de même que dans l'industrie manufacturière. L'économie burkinabé devrait poursuivre sa trajectoire de croissance en 2022 pour s'établir à 4,8 % grâce à la consommation privée, un rebond modéré de la production agricole, et la poursuite de bonnes performances du secteur aurifère.

Le taux de pauvreté devrait avoir régressé en 2021, bien que le nombre absolu de personnes vivant dans l'extrême pauvreté ne diminue que lentement en raison de la forte croissance démographique du pays et de la nature des secteurs ayant porté cette croissance.

Intitulé « Résilience en période d'incertitude : promouvoir les services numériques », le rapport analyse l'impact de la pandémie de Covid-19 et des crises climatique et sécuritaire sur l'économie burkinabé. Il note que les perspectives à court terme sont soumises à de multiples risques de dégradation dont la hausse de l'inflation suite à l'augmentation des prix mondiaux en raison du conflit entre la Russie et l'Ukraine. Si ces risques s'atténuaient, la croissance devrait s'établir à 5,3% sur la période 2023-2024 et le taux d'extrême pauvreté continuer à baisser à moyen terme, d'environ 1 point de pourcentage par an.

« Il est indéniable que le Burkina Faso a fait preuve de résilience en 2021 en dépit des crises sécuritaire et sanitaire auxquelles le pays est confronté », souligne Maimouna Mbow Fam, responsable des opérations de la Banque mondiale pour le Burkina Faso. « Des réformes économiques de grande envergure et un investissement dans l'infrastructure numérique permettraient au pays de retrouver, voire améliorer son taux de croissance d'avant la pandémie COVID-19 ».

Le rapport note que les effets des différentes crises en combinaison avec des défis structurels ont eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire, et que les interdictions d'exportation en réponse aux augmentations de prix des denrées alimentaires pourraient s'avérer inefficaces ou contre-productives.

« Alternativement, le Gouvernement pourrait envisager des mesures pour reconstituer les stocks alimentaires stratégiques, renforcer les systèmes d'alerte précoce, les rendre plus transparents et prévisibles tout en définissant les modalités de prélèvement, et enfin renforcer l'aide alimentaire aux plus vulnérables, y compris par une opérationnalisation accélérée du registre social unique » suggèrent Daniel Pajank et Kodzovi Abalo, économistes pays à la Banque mondiale et co-auteurs du rapport.

Les auteurs préconisent également des options politiques pour améliorer les perspectives macro-budgétaires et de pauvreté, des services financiers digitaux, et plus généralement des technologies numériques pour renforcer la résilience économique du pays, et créer de nouvelles opportunités de croissance par des gains de productivité, davantage d'innovation et d'inclusion.

Par ailleurs, le rapport offre des options spécifiques pour promouvoir la technologie numérique afin que le secteur privé puisse accroître son rôle d'accompagnement de la croissance économique et de réduction de la pauvreté.

Pour plus d'informations sur les activités de la Banque mondiale : https://www.banquemondiale.org/fr/region/afr

Categories: Afrique

Pages