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L'Afrique réelle (Blog de Bernard Lugan)

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Site officiel de l'historien africaniste Bernard Lugan, professeur à l'Université Lyon III et expert au tribunal international d'Arusha
Updated: 1 month 1 week ago

Bernard Lugan présente Histoire de la Libye

Sun, 12/08/2018 - 10:41
Categories: Afrique

L'Afrique Réelle N°104 - Août 2018

Fri, 03/08/2018 - 13:47

Sommaire du n°104 (août 2018)
Dossier : Sahel, pourquoi la France n’est pas en mesure d’apporter une solution- La nouvelle géopolitique sahélienne- Comment Les Touareg du Mali ont permis aux islamo-jihadistes de sortir du néant- Les alliances tribales expliquent l’instabilité de la région dite des «trois frontières »
Dossier : RDC, la nouvelle guerre de l’Ituri- L’Ituri, un espace convoité- Un insoluble conflit ethnique
Débat : Rwanda : qui avait intérêt à assassiner le président Habyarimana ?

Editorial de Bernard Lugan :
En Afrique, tout est toujours à recommencer…
Alors qu’ils sont inscrits dans la longue durée, les conflits africains sont paradoxalement analysés à travers une trilogie idéologique étroitement contemporaine : « déficit de développement », absence de « bonne gouvernance » et manque de démocratie. Prisonniers de ces trois concepts européocentrés, journalistes et « experts » sont incapables de prendre la véritable mesure des crises africaines. Emblématiques à cet égard, les exemples de l’Ituri et du Mali sont étudiés dans ce numéro de l’Afrique Réelle.
En Ituri, le 13 juillet 2018, l’ONU a dénoncé des « violences barbares » commises, entre autres, par les miliciens Lendu. Quinze ans après l’opération française Artemis (juin à septembre 2003), en dépit de la présence de plusieurs milliers de casques bleus, et après les procès devant la CPI de La Haye de chefs miliciens impliqués dans les massacres des années 2000, tout a donc recommencé… Comment aurait-il d’ailleurs pu en être autrement quand les tueries inter-ethniques y sont d’abord la reprise de mouvements précoloniaux ? La lutte pour les richesses naturelles n’est en effet pas la cause des actuels massacres, mais un facteur aggravant se surimposant à la longue durée historique régionale.
Voilà donc pourquoi aucun intervenant extérieur ne pourra régler la question de l’Ituri puisque c'est celle des relations séculaires entre les Lendu, les Héma, les Alur et les Bira. Voilà également pourquoi le « remède » électoral y sera sans effet.
Au Mali, les jihadistes ont perdu leurs sanctuaires sous les coups de boutoir de l’armée française. 
Contraints de réduire leurs capacités d’action, pourchassés nuit et jour et incapables de lancer des opérations coordonnées d’ampleur notable, il ne leur reste plus que le terrorisme. Ayant échoué à constituer un califat régional, eux qui voulaient dépasser les ethnies, sont tout au contraire contraints d’enraciner leur survie sur elles. Mais, ce faisant, ils ont réveillé les chaînes de solidarités et d’inimitiés séculaires dont ils se trouvent désormais prisonniers…
A supposer que les jihadistes soient définitivement éliminés, aucune paix durable ne sera pour autant instaurée au Mali puisque le problème de fond, celui de l’incompatibilité nord-sud, n’y sera pas réglé. Tous semblent avoir oublié qu’en 2012, c’est en effet sur la permanence de l’irrédentisme touareg que s’est opportunément greffé l’islamo-jihadisme.
En Ituri comme au Mali et en bien d’autres parties de l’Afrique, les interventions étrangères sont sans issue. Parce qu'elles ne sont pas en mesure de régler la question de la cohabitation de populations que tout sépare  et qui sont condamnées à vivre ensemble dans des Etats artificiels. Elles peuvent donc éteindre des incendies, mais, comme elles sont incapables de s'attaquer à leurs causes, tout est donc toujours à recommencer...
Categories: Afrique

Les trois vies de Bernard Lugan

Thu, 12/07/2018 - 14:06
Bernard Lugan interviewé dans Passé Présent sur TV Libertés

Categories: Afrique

L'Afrique Réelle N°103 - Juillet 2018

Mon, 02/07/2018 - 16:37
SOMMAIRE
  Actualité :- Sahel : Ces attentats qui masquent l’échec des jihadistes- Afrique du Sud : Les raisons idéologiques de l’expropriation sans compensation des fermiers blancs
Economie :Pourquoi la BAD joue-t-elle du pipeau à l’Afrique ?
Histoire :Génocide du Rwanda : L’évolution de l’historiographie

Editorial de Bernard Lugan :
Selon le rapport de mai 2018 de la Banque africaine de développement (BAD), l’Afrique a besoin annuellement de 170 milliards de dollars (mds) d’IED (Investissements étrangers directs) dans le seul domaine des infrastructures. Or, en 2016, pour le total de tous ses postes, elle n’en a reçu que 59 mds, un volume dérisoire qui plus est,  en baisse de 3% par rapport à 2016 (Banque mondiale). 
Selon le rapport de juin 2018 de la CNUCED, pour l’année 2017, le total en projection des IED mondiaux s’est élevé à environ 1800 milliards de dollars - entre 1670 et 1870 mds - (CNUCED, World Investment Report 2017). Avec ses 60 mds - 65 mds en projection pour 2017), l’Afrique, dans son ensemble continental, et avec son 1,2 milliard d’habitants, a donc reçu presque autant d’IED que Singapour (61,6 mds pour 6 millions d’habitants), et moins que l’Irlande (79,2 mds pour 5 millions d’habitants). 
La raison de ce désintérêt de la part des investisseurs est qu’ils n’ont pas confiance dans l’avenir de l’Afrique où, ce qui y fonctionne aujourd’hui peut exploser du jour au lendemain. Et cela  parce que tous les pays africains connaissent les mêmes problèmes d’inadéquation entre les réalités humaines (ethniques) et le placage institutionnel importé.  
Les exemples de la Côte d’Ivoire et de la Sierra Leone sont éloquents à ce sujet_: voilà deux pays qui, à la fin du siècle dernier, étaient présentés comme deux miracles africains et qui, l’un et l’autre  se sont effondrés en quelques semaines avant de sombrer dans deux terribles guerres ethno-civiles. Quant à l’Afrique du Sud, avec à peine 1,3 md de dollars d’IED en 2017 contre 2,3 mds en 2016, son cas est emblématique de la faillite d’un pays dont les dirigeants ont consciencieusement dilapidé et pillé l’immense héritage légué par les Blancs.
Alors, laissons les adeptes de la méthode Coué à leurs nuées pour nous en tenir au seul diagnostic[1] :1) A l’exception de quelques matières premières, rien de ce que produit l’Afrique n’est stratégique. 2) Pour les investisseurs qui sont tout sauf des philanthropes, il n’y a guère  d'intérêt à investir en Afrique où les infrastructures sont à faire ou à refaire périodiquement, et où la corruption  fausse toutes les règles du marché.
Voilà qui explique pourquoi, en dehors d’enclaves quasi exterritorialisées et tournées vers l’exploitation et l’exportation de matières premières à forte valeur, la quasi-totalité du continent africain, au sud du Sahara, n’attire pas les IED. Les lamentations et les discours incantatoires ne changeront rien à cette réalité. Résultat, l’Afrique retourne peu à peu à l’économie de traite… Comme au XVIIIe siècle, car, si l’investissement n’y est pas rentable, le commerce l’est, lui  qui n’a en effet pas besoin de lourds investissements dont la rentabilité est à long terme. Ses perspectives étant à court terme, il ne recherche pas cette visibilité que l’Afrique est incapable de donner aux investisseurs qui exigent une triple sécurité financière, politique et existentielle.
[1] Voir à ce sujet mon livre Osons dire la vérité à l’Afrique. En commande ici.
Categories: Afrique

Réflexions sur la migration africaine dans une Europe « terre à prendre »

Mon, 25/06/2018 - 18:23
Les actuelles arrivées de migrants africains en Europe constituent les prémices d’un phénomène massif qui va connaître une amplification considérable dans les prochaines décennies.

Laissons parler les chiffres :
- Avec un taux de croissance de 4% la population africaine double tous les 18-20 ans.
- Au Niger, pays désertique où le taux de fécondité est de 7 enfants par femme, la population était de 3 millions d’habitants en 1960 et elle sera de 40 millions en 2040, puis de 60 millions en 2050.- En Somalie, le taux de reproduction est de 6,4 enfants par femme et en RDC, il est de 6,1.- En Algérie le programme de planification familiale avait permis de faire baisser l’indice synthétique de fécondité de 4,5 enfants par femme en 1990, à 2,8 en 2008. Or, avec la réislamisation du pays, depuis 2014, il a rebondi à 3,03.
Résultat :- D’ici à 2030, l’Afrique va voir sa population passer de 1,2 milliard à 1,7milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an.- En 2100, avec plus de 3 milliards d’habitants, le continent africain abritera 1/3 de la population mondiale, dont les trois quarts au sud du Sahara.
Pour des centaines de millions de jeunes africains, la seule issue pour tenter de survivre sera alors l’émigration vers l’Europe.
Bloqués par leurs pré-supposés idéologiques et moraux, les dirigeants européens qui s’obstinent à ne pas tenir compte de cette réalité, ont choisi de s’accrocher au mythe du « développement ». En France, des Insoumis au Front national, tous défendent ainsi -certes à des degrés divers-, le postulat du développement ralentisseur migratoire. Et tous sont dans l’erreur.Comme je l’ai expliqué dans mon livre « Osons dire la vérité à l’Afrique »[1], le développement de l’Afrique est en effet une illusion et parfois même une escroquerie intellectuelle et politique.
Pour deux grandes raisons :
1) A supposer qu’il ait une efficacité, le « développement » ne pourrait en effet avoir que des résultats à très long terme. Or, il y a urgence.
2) Tout a déjà été tenté en ce domaine depuis les indépendances, il y a plus de six décennies de cela. En vain car, en dépit des sommes abyssales déversées pour tenter de la faire « démarrer », l’Afrique régresse.
Loin de se développer, l’Afrique s’appauvrit globlement année après année
Selon les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) adoptés en 2000 par 189 Etats, aucun recul de la pauvreté africaine ne peut être envisagé sans un minimum de croissance annuelle de 7% soutenue durant plusieurs années. Conclusion : comme il faut une croissance de 7% par an pour simplement commencer à réduire la pauvreté, le calcul est vite fait, année après année, il manque donc à l’Afrique entre 3 et 4% de croissance pour atteindre l’objectif des OMD. Donc, loin de se combler, la pauvreté africaine augmente et cela d’autant plus inexorablement que la démographie galopante y efface les quelques gains de croissance.
Comment prétendre développer l’Afrique quand les investisseurs s’en détournent ?
Le discours politique répétitif est l’appel à l’investissement « moteur du développement », mais comme les investisseurs n’investissent pas en Afrique, nous restons donc dans le domaine incantatoire.
Dans son rapport de mai 2018, la BAD (Banque africaine de développement) souligne ainsi que pour les investissements dans le seul domaine des infrastructures, l’Afrique a besoin annuellement de 170 milliards de dollars d’IED (Investissements étrangers directs), alors que, au total de tous ses postes, elle n’en reçoit que 60 mds.
Début juin 2018, à la lecture du rapport sur les IED publié par la CNUCED (CNUCED, World Investment Report 2017), nous apprenons qu’en 2017, sur les 2000 milliards (mds) de dollars d’IED mondiaux, l’Afrique n’en recueillit en effet que 60 mds, un volume dérisoire en baisse de 3% par rapport à 2016 (Banque mondiale). L’Afrique, dans l’ensemble de la globalité de ses 54 pays et de son 1,2 milliard d’habitants a donc reçu presque autant d’IED que Singapour (61,6 mds pour 6 millions d’habitants), et moins que l’Irlande (79,2 mds pour 5 millions d’habitants)…Voilà qui en dit plus que les longs discours lénifiants sur le devenir de l’Afrique et sur son « développement »…
Une chose est donc certaine, le credo du « développement » ne freinera pas le déversement du surplus démographique africain sur l’Europe. Comment en serait-il d’ailleurs autrement alors que rien ne peut être entrepris sans un strict contrôle des naissances que les Africains refusent d’envisager et que l’Europe n’est pas en mesure de leur imposer ?
Vue d’outre-Méditerranée, l’Europe continuera donc d’être considérée comme une terre à prendre. D’autant plus facilement qu’elle est peuplée de vieillards repus ou épuisés, d’hommes s’interrogeant sur leur virilité, de femmes n’enfantant plus et dont les dirigeants sont soumis au diktat permanent de l’émotionnel …
Bernard Lugan
25/06/2018

[1] Pour le commander, cliquer ici.
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Le « Sommet de Paris » sur la Libye, encore une réunion pour rien ?

Thu, 07/06/2018 - 13:22

Le 29 mai, à l’initiative du président Macron, et afin de tenter de réparer les terribles conséquences de la guerre géopolitiquement injustifiable que le président Sarkozy déclara au colonel Kadhafi, s’est tenu à Paris un  sommet sur la Libye. Cette initiative avait pour but d’en finir avec les précédentes tentatives de paix dont aucune n’a abouti parce que, comme le disait Albert Einstein « On ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui l’a généré ».
Or, s’écartant une fois de plus du réel, ce sommet a persisté dans les deux principales erreurs du passé :
1) Les tribus, seules vraies forces politiques du pays en ont été écartées.
2) Alors que rien ne peut être envisagé si, au préalable, les milices islamo-mafieuses qui se partagent la Tripolitaine ne sont pas détruites, la seule solution proposée fut une fois encore un  agenda électoral. Autant dire du vent… A supposer que des élections se tiennent en 2018 ou en 2019, elles ne régleraient en effet pas davantage la question libyenne que celles du 7 juillet 2012 et du 20 février 2014. Tout simplement parce que la solution passe par la reconstitution des alliances tribales disloquées par la guerre faite au colonel Kadhafi[1] et non par des élections.
Explication :
La suite de cette analyse est réservée aux abonnés à l'Afrique Réelle. Pour la recevoir par courriel, vous devez être abonné. Pour vous abonner, cliquer ici
[1] Pour tout ce qui concerne les tribus et leurs alliances, voir mon livre « Histoire et géopolitique de la Libye des origines à nos jours ». Pour le commander, cliquer ici
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L'Afrique Réelle N°102 - Juin 2018

Wed, 30/05/2018 - 21:45
Sommaire :

Actualité
Comment la France a perdu une RCA dont Vladimir Poutine est peut-être en passe de prendre le contrôle

Dossier : Le Cameroun risque-t-il d’exploser ?
- Le Kamerun allemand
- Le premier conflit mondial
- La rébellion de l’UPC (1957-1958)
- Le Cameroun indépendant (1960-2018)
- L’ethno-politique camerounaise
- 2018, l'année de tous les dangers


Editorial de Bernard Lugan :

Comme le disait le très spirituel Michel Jobert, ancien ministre des Affaires étrangères de Georges Pompidou : « Au rythme où vont les choses, la politique africaine de la France va bientôt se réduire à Barbès-Rochechouart… »
Le naufrage français en Centrafrique illustre parfaitement cette remarque. Entre repentance, spasmes moraux et credo démocratique, les cerveaux à nœuds du Quai d’Orsay ont en effet réussi le tour de force d’exclure la France de ce pays qui a longtemps constitué une pièce essentielle de son dispositif militaire. 
Fin observateur, Vladimir Poutine a laissé les diplomates français aller au terme de leurs gesticulations militaro-humanitaires puis, quand ils se furent eux-mêmes enferrés dans leurs contradictions, il décida une intervention surprise. Et cette dernière changea la situation. Non seulement en RCA, mais dans toute la région, l’objectif de Moscou étant de tourner le pays vers le nord Soudan comme nous l’expliquons dans ce numéro de l’Afrique Réelle. 
Après le Mali et la RCA, le Cameroun ?
Dans les mois qui viennent, le Cameroun va à son tour entrer dans une période de fortes turbulences. Le diktat démocratique en sera la cause. Comme d’habitude…Quatre élections vont en effet s’y tenir dans la seconde moitié de l’année 2018, celles du président, des sénateurs, des députés et des maires. Il est donc à craindre qu’à ces occasions, les fractures de ce pays fragile réapparaissent au grand jour.
Si le Cameroun est un apparemment pays stable, c’est  parce qu’il n’a pas connu la valse électorale qui a emporté la plupart des pays africains. Sa chance est en effet de n’avoir eu que deux présidents depuis l’indépendance, Ahmadou Ahidjo, un nordiste musulman d’ethnie peul (de 1958 à 1982) et Paul Biya, un sudiste catholique d’ethnie beti, depuis cette date. Agé de 85 ans cette année, le président Biya qui est donc au pouvoir depuis 36 ans, va probablement briguer un nouveau mandat en 2018. En 2011, il fut  réélu pour 7 années avec un score de 79% des suffrages contre 72% en  2004.
La permanence au pouvoir est certes un atout. Elle peut également se révéler un handicap quand les vieux présidents n’ont pas préparé leur relève.C’est le cas au Cameroun où se pose avec une cruelle intensité le problème de la fracture générationnelle entre des dirigeants âgés et une population majoritairement composée de jeunes gens. Tout le système politique camerounais connaît ce problème et non pas le seul clan présidentiel puisque le principal leader de l’opposition, John Fru Ndi, qui est âgé de 76 ans fut par trois fois candidat contre Paul Biya.
Si nous ajoutons à cette donnée la situation qui prévaut dans les provinces anglophones de l’ouest, dans celles de l’est limitrophes de la Centrafrique et dans le septentrion gangréné par le wahhabisme et menacé par Boko Haram, le risque est donc de voir les prochains résultats électoraux devenir les détonateurs d’une crise aux conséquences imprévisibles compte tenu de la situation géographique du Cameroun.
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Bernard Lugan déconstruit le mythe de « Mai 68 » sur Sud Radio

Wed, 16/05/2018 - 14:31
Le 14 mai 2018, Bernard Lugan intervenait dans l'émission "André Bercoff dans tous ses états" sur Sud Radio pour évoquer son ouvrage : Mai 68 vu d'en face



Mai 68 vu d'en face
« Bernard Lugan, responsable de l’Action française à Nanterre en 1968, raconte avec gourmandise ses bagarres. C’est un festival de dégelées et de mots rares, un catalogue complet d’attitudes, une mine pour militants romantiques, un recueil pour les veillées de feux de camp. Les cornouillers s’abattent sur des nuées de gauchistes défaits, les bons mots fusent, les policiers sont mystifiés, et de mystérieuses escapades au cœur du vieux pays font surgir nobles en leggings, imprimeries clandestines, bouteilles ineffables, fantômes chouans et cavaliers émérites…Pas un jeune militant qui ne bavera d’envie au récit des bagarres homériques de ces temps mythiques où la rue appartenait à ceux qui y descendaient.  Bernard Lugan vient de transcender la littérature scoute en lui offrant une manière de « Prince Eric camelot du Roi ». Inattendu, rapide, plaisant et léger ». Philippe Ménard dans Politique Magazine, mai 2018.
Editions Balland, 2018, 13 euros.
Le livre est disponible chez les libraires ou par correspondance à la FNAC, à la Procure ou chez Decitre. En dépit de relances répétées de l’éditeur, à ce jour, Amazon refuse de le commander, ne proposant que des exemplaires de revente hors de prix...
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L’Algérie et le Maroc dans les mailles du conflit entre l’Arabie saoudite et l’Iran

Tue, 08/05/2018 - 23:00
La rupture des relations diplomatiques entre le Maroc et l’Iran intervenue au mois d’avril 2018 constitue un des derniers épisodes du conflit opposant l’Arabie saoudite à l’Iran. Elle complique encore davantage les relations entre un Maroc aligné sur Ryad et une Algérie veillant à conserver son autonomie par rapport au système d’alliance saoudien. Constitué autour des monarchies du golfe (sauf le Qatar), ce dernier est soutenu directement par les Etats-Unis et indirectement par Israël.
Le contexte est clair : l’Arabie saoudite connaît ses faiblesses face à l’Iran. Elle sait que, seule, elle serait militairement balayée. Elle a conscience que sa famille royale est haïe par des populations qu’elle méprise depuis des décennies. Elle n’ignore pas que sa légitimité historique et religieuse est discutable et que, si elle a pu s’emparer des lieux saints de l’Islam, ce fut grâce aux anglo-saxons.  Pour assurer sa survie, elle doit rassembler autour d’elle tous les « Arabes » (lire les sunnites), contre l’ennemi séculaire perse (lire les chiites). En même temps, elle cherche à donner une nouvelle image d’elle en finançant de colossales campagnes de publicité dans la presse occidentale vantant l’aggiornamento qui en ferait désormais un pays ouvert, moderne et tolérant…
Avec la guerre en Syrie, Ryad a amorcé la constitution d’une alliance offensive contre le « terrorisme iranien ». La manœuvre est cousue de fil blanc car le terrorisme islamiste n’est pas chiite, mais sunnite. Nulle marque de chiisme en effet dans les attentats de septembre 2001, dans ceux qui ont frappé l’Europe ou la Russie, dans Al-Qaïda, dans l’Etat islamique ou dans Boko Haram. Tous sont au contraire liés à des branches du sunnisme et dans bien des cas, financés par les officines wahhabites gravitant autour des cercles princiers saoudiens.
Le plan de Ryad s’est déroulé en trois phases :1) Guerre du Yémen contre les miliciens Houthi proches de l’Iran.2) Isolement du Qatar qui a le tort de ne pas rompre avec l’ennemi perso-irano-chiite.3) Lutte à mort contre le Hezbollah libanais désigné par le ministre saoudien des Affaires étrangères, Mohamed al Khalifa, comme « une menace pour la sécurité nationale arabe ». On ne peut être plus clair dans la dénonciation en creux de l’Iran perse…
L’Arabie saoudite et Israël ont en commun d’avoir le même ennemi iranien et le même allié américain. Un allié lui aussi totalement obsédé par le « danger » iranien. Les voilà donc tous trois partenaires dans la grande manœuvre d’encerclement de l’Iran. Ils ont cependant subi un grave échec en Syrie où, non seulement ils n’ont pas réussi à chasser du pouvoir un allié de Téhéran, mais où, en plus, l’enchaînement des évènements a fait que leur partenaire turc s’est détourné d’eux pour finalement, réalpolitique oblige, se rapprocher de la Russie, donc, de facto, de l’Iran.
Dans le monde dit « arabe », et fidèle à sa politique d’indépendance, l’Algérie garde la tête froide, conservant de bonnes relations avec tous les protagonistes, dont l’Iran et la Syrie. Consciente de son isolement, elle a renoué des relations un moment distendues avec la Russie et elle s’est spectaculairement rapprochée de la Turquie. C’est alors qu’est intervenu un évènement aussi grave qu’insolite et dont les conséquences pourraient être considérables. Il s’agit d’une « livraison d’armes » du Hezbollah libanais allié de l’Iran, au Polisario, lequel est un appendice des services algériens.
Une telle livraison, si toutefois elle était avérée, conduit à faire trois remarques :- Militairement, elle ne présente aucun intérêt car le Polisario dispose déjà de toutes les facilités dans les arsenaux algériens.- En revanche, une telle livraison, réelle ou supposée, a eu un très fort impact au Maroc où l’on est plus que chatouilleux dès-lors qu’est posée la question du Sahara. Les services iraniens ont-ils donc voulu faire comprendre au Maroc qu’ils ont les moyens de lui compliquer la tâche dans ses provinces sahariennes revendiquées par le Polisario s’il persiste à s’aligner sur Ryad ?- Mais ce faisant, Téhéran ayant violé cette souveraineté qu’elle défend si jalousement, comment va réagir l’Algérie ?
En définitive, cet épisode montre deux choses :
1) Face à la menace algéro-polisarienne sur ses provinces sahariennes, le Maroc est condamné à un quasi alignement sur la position américano-saoudienne.
2) L’Algérie qui porte à bout de bras le Polisario depuis sa création n’est pas à l’abri d’une provocation de la part de ce dernier qui pourrait déclencher une crise majeure avec le Maroc. L’épisode en cours pourrait alors lui faire enfin comprendre qu’un accord avec Rabat lui serait plus profitable qu’un soutien aveugle à un Polisario paraissant chercher de nouveaux parrains, avec pour conséquence qu’Alger risquerait de moins le contrôler dans l’avenir. Cette livraison pourrait alors être un bon prétexte pour couper les ailes à un mouvement dont les ramifications islamo-mafieuses commencent à poser bien des problèmes dans toute la région saharo-sahélienne.
Un tel accord serait bénéfique pour les deux pays. Le Maroc qui n’aurait plus à craindre un conflit avec l’Algérie, pourrait alors moins dépendre des Etats-Unis et de l’Arabie saoudite, ce qui, par voie de conséquence renforcerait l’Algérie dans sa constante d’indépendance et permettrait enfin la définition d’une politique maghrébine commune.
Categories: Afrique

Le livre de Bernard Lugan sur « Mai 68 » censuré ?

Thu, 03/05/2018 - 16:42
« Etrangement », les sites de vente en ligne (Amazon, Fnac, La Procure, etc.), indiquent que le livre de Bernard Lugan «  Mai 68 vu d’en face » est indisponible.
Or, comme ces sites ont été réapprovisionnés par l’éditeur, auraient-ils senti le danger qu’il y avait à diffuser un livre remettant en cause la doxa relative à mai 68 et dont le premier tirage a été épuisé en quelques jours ?
Riposte :
1) Commander directement le livre à son libraire habituel qui le fera venir facilement puisqu’il a été réimprimé en début de semaine passée.
2) Commander le livre à l’Afrique Réelle qui dispose de plusieurs centaines d’exemplaires primitivement destinés aux signatures lors des conférences et non aux ventes directes. Le seul problème est qu’il faudrait alors ajouter au prix de 13 euros, prix public, la somme de 7 euros pour les frais de port. En revanche ces exemplaires pourraient éventuellement être dédicacés à la demande.
Pour commander le livre via L'Afrique Réelle, deux possibilités : 
1) Par carte bleue ou Paypal :
Livraison France metropolitaine €20,00 EUR UE/Suisse €24,00 EUR
2) Par chèque en imprimant et nous retournant ce bon de commande
Categories: Afrique

« Mai 68 vu d’en face » en rupture de stock

Wed, 02/05/2018 - 17:16
De nombreux lecteurs de ce blog nous informent de leurs difficultés à se procurer le livre de Bernard Lugan « Mai 68 vu d’en face » et cela,  tant chez Amazon qu’en librairie.
Renseignement pris auprès de l’éditeur (Balland), l’explication est simple : le premier tirage du livre a été épuisé en quelques jours et la redistribution du second tirage a été ralentie en raison du pont du 1er mai. Elle le sera encore en raison de celui du 8 mai…Je conseille donc à ceux qui seraient désireux de se procurer ce livre de le commander directement à leur libraire.Si, toutefois, ils éprouvaient encore des difficultés, ou bien s’il leur était mensongèrement affirmé que ce livre n’est plus disponible, ils pourraient alors le commander à L'Afrique Réelle. Nous disposons en effet de plusieurs centaines d’exemplaires primitivement destinés aux signatures lors des conférences et non aux ventes directes. Dans ce cas, il faudra ajouter au prix de 13 euros, prix public, la somme de 7 euros pour les frais de port. En revanche ces exemplaires pourraient éventuellement être dédicacés à la demande.
Pour commander le livre via L'Afrique Réelle, deux possibilités : 
1) Par carte bleue ou Paypal :
Livraison France metropolitaine €20,00 EUR UE/Suisse €24,00 EUR
2) Par chèque en imprimant et nous retournant ce bon de commande
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L'Afrique Réelle N°101 - Mai 2018

Tue, 01/05/2018 - 13:12
Sommaire :

Fermiers blancs : « Out of Africa »

Dossier : Les trois grands défis de l’Afrique
- Le temps long africain et ses ruptures
- L’exception démographique africaine
- La gestion de la démographie dans l’Afrique traditionnelle
- La question de l'Etat

Histoire : 
Rwanda, le général Roméo Dallaire avait-il un agenda caché ?


Editorial de Bernard Lugan :

La croissance économique africaine (entre 1,4% et 1,6%) est inférieure à la croissance démographique (3-4%). Il  est donc illusoire de prétendre « développer » un continent qui, d’ici à 2030, verra sa population passer de 1,2 milliard à 1,7 milliard, avec plus de 50 millions de naissances par an et dont le surplus se déversera en Europe.
Face à cette réalité qu’ils refusent de nommer, les dirigeants européens s’accrochent au mythe du « développement » postulé être un ralentisseur migratoire. Comme je l’ai expliqué dans Osons dire la vérité à l'Afrique[1], il s’agit d’une illusion car, et à supposer qu’il ait une efficacité, le développement ne pourrait avoir que des effets à très long terme. Or, il y a urgence. De plus, tout a déjà été tenté en ce domaine, et en dépit des sommes colossales qui y ont été déversées par les pays « riches », au lieu de se « développer », le continent africain s’est au contraire appauvri. Le développement de l’Afrique demeurera donc une chimère tant que la démographie n’y sera pas contrôlée. 
Plus généralement, la résolution des problèmes africains passe par la reconnaissance de trois réalités :
1) La prise en compte des fondamentaux ethniques. 
2) La nécessité de rétablir les vrais liens qui relient les Africains à leur longue histoire, liens qui furent coupés par les idéologies universalistes plaquées sur le continent depuis l'époque coloniale.
3) L’abandon du credo selon lequel l'économique peut tout résoudre. J'ai démontré depuis plusieurs décennies que les principales crises africaines sont structurelles et qu'elles ont une origine historique, politique et culturelle. Tant que leur approche continuera d'être d'abord économique, elles n'auront aucune chance d'être traitées.
*
En Afrique du Sud, l’ex avocat-syndicaliste Cyril Ramaphosa qui a bâti sa colossale fortune, dans les conseils d’administration des sociétés minières blanches va devoir gérer l’incurie du parti prédateur ANC dont, depuis 1994, les cadres, aussi incapables que corrompus, n’ont eu comme objectif principal que leur propre enrichissement. Comment le nouveau président va-t-il pouvoir gouverner en étant pris entre deux plaques tectoniques politiques, celle des milieux d’affaires pro-occidentaux qui ont fait sa fortune, et celle des tendances radicales-racialistes lourdes qui constituent le fonds de commerce de l’ANC et des partisans de Julius Malema ? Un début de réponse vient d’être apporté : pour « faire passer la pilule » de son alignement sur les forces économiques mondialistes, il va jeter en pâture à ses radicaux les fermiers blancs lesquels viennent d’être prévenus qu’ils allaient être expropriés. Le pays va donc perdre son dernier secteur économique productif.
Bernard Lugan

[1] Réédition 2018, en commande ici.
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Bernard Lugan : Halte à la repentance

Tue, 24/04/2018 - 13:12
Dans son intervention lors du colloque de l'Iliade (Institut pour la Longue Mémoire Européenne), le 7 avril 2018, Bernard Lugan réfute l'affirmation selon laquelle l'Europe aurait fondé sa richesse sur la traite esclavagiste.

 
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Bernard Lugan une nouvelle fois censuré

Tue, 17/04/2018 - 14:13
Des civils exerçant semble-t-il les fonctions de « commissaires politiques » au sein du Ministère des Armées (MINDEF), ont fermé l’accès à mon blog pour tous les ordinateurs mindef, et cela, tant dans les administrations que dans les Ecoles ou les Corps de troupe.
Cette censure intervient au moment où l’Afrique Réelle publie un numéro spécial consacré au Mali dans le contexte de la recrudescence des actions islamistes armées dans ce pays. Un numéro dans lequel sont longuement analysés les phénomènes ayant conduit à l’impasse actuelle et les solutions qui pourraient être apportées.
Cette censure est aussi ridicule que vaine. Le filtre censurant l’accès unique géré par le MINDEF me permet en effet de constater que les visites de mon blog explosent et cela, grâce aux multiples connexions privées dont les militaires disposent tout à loisir, chez eux, à l’abri des « fichards « du ministère.
Cette censure ne pénalise donc que celles de nos forces qui ont le plus besoin d’avoir une vision complète de la situation, celles qui sont projetées sur le terrain, au Sahel, et qui ne disposent que des ordinateurs de service. Voilà donc des hommes et des femmes qui risquent chaque jour leur vie et qui, par le sectarisme ou le simple caprice de certains lapins de coursive planqués dans un ministère malheureusement confié à des civils, sont privés d’un éclairage qui pourrait leur être utile.
L’Afrique Réelle qui fête son 100e numéro et qui entre dans sa dixième année, se rit naturellement de cette censure liberticide. Grâce à la fidélité de ses abonnés, et en dépit des coups répétés, « avec le calme des vieilles troupes », la revue continuera à analyser la situation africaine à travers le seul prisme du réel. Ce réel qui agace tant les idéologues et qui met quotidiennement à mal les petites certitudes d’envieux dont, comme le disait le poète vaudois Louis-Auguste Martin, « la haine ne meurt que sur la ruine du mérite qui leur portait ombrage ». 
Pour recevoir le numéro 100 de l'Afrique Réelle et bénéficier de l'offre spéciale, abonnez-vous en cliquant ici.
Bernard Lugan
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Bernard Lugan raconte son Mai 68

Thu, 12/04/2018 - 19:48
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Nouveau livre de Bernard Lugan : Mai 68 vu d'en face

Mon, 09/04/2018 - 17:21

























En mai 68, qui étaient les rebelles ?

L'auteur, qui était à l'époque responsable pour l'Action française à Nanterre et chargé du service d'ordre de cette organisation, nous donne ici un témoignage sur Mai 68 vu d'en face, sous la forme de récits de différents épisodes qui dessinent l état d'esprit d une époque et sa postérité.

À travers une vingtaine d'anecdotes, Bernard Lugan fait entendre un ton différent sur la perception des "événements" 50 ans après. Un auteur emblématique, une voix originale sur Mai 68.

Liste des chapitres :
- Le couscous de Nanterre-La Folie
- La Corniche du lycée Henri IV
- Le réveil de la belle endormie
- Les cerises de Mai 1968
- Comment je suis entré à Sciences-Po
- Le grand escalier de la faculté de Lyon
- "Certes, les apparences sont contre nous..."
- "Prince, tu diras au Prétendant..."
- Le doyen qui ne voulait pas voir le sang couleur sur sa belle moquette
- Les fourches caudines d'Assas
- Derniers outrages gare Saint-Lazare
- Le dîner d'huitres
- Les "amis" du Père Bourdaloue
- Des anciens qui ont la pêche
- Une belle soirée place Contrescarpe

Editions Balland
128 pages - 13.00 €
Disponible sur Amazon et dans toutes les librairies.
Pour le commander cliquer ici

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L'Afrique Réelle N°100 - Avril 2018

Fri, 30/03/2018 - 22:54
OFFRE SPECIALE NUMERO 100


Avec sa livraison du mois d’avril 2018, l’Afrique Réelle fête son 100e numéro.Pour célébrer cet anniversaire, nous vous proposons un abonnement découverte exceptionnel.Cette proposition d’abonnement est exclusivement valable durant le mois d’avril 2018 et elle permettra aux nouveaux abonnés de recevoir par e-mail, et pour le prix normal de l’abonnement annuel, à savoir 45€, tous les numéros de l’année 2018, plus tous ceux des années 2016 et 2017, soit 36 numéros.
Pour en profiter :


Vous pouvez également payer par chèque en imprimant ce bon de commande.



























NUMERO SPECIAL : L’IMPASSE MALIENNE

Sommaire :
Le Mali, un rift géographique et ethno-racial
- Les grandes zones climatiques
- La mosaïque ethnique
- La question touareg
Le Mali : une vieille histoire- Le royaume de Ghana
- L'empire du Mali
- L'empire Songhaï
- La conquête marocaine (1591)
- La colonisation et ses conséquences
Une guerre de 50 ans (1963-2018)
- Les quatre premières guerres touareg (1963-2010)
- De la guerre touareg à la guerre islamiste (2012-2013)L’impasse actuelle et ses causes- La France et le Mali ne font pas la même guerre
- De la fausse solution démocratique à la nécessité de changer de paradigme
- L'indépendance de l'Azawad, une revendication réaliste
- La guerre ethno-sociale du Macina
- Une armée française au risque d'être prise entre le marteau et l'enclume
- Les illusions du G5 Sahel


Editorial de Bernard Lugan :

Au Mali, la multiplication des attaques terroristes montre que le jihadisme n’a pas été éradiqué.
Au nord, l’opération Barkhane a réussi à empêcher la reconstitution de zones sanctuaire. Au sud et vers la frontière avec le Niger, la tâche d’huile terroriste s’étend, touchant désormais le centre du Mali (Macina) et le Burkina Faso.
Cette évolution des actions armées et leur glissement au sud du fleuve Niger, s’explique parce que, pour les jihadistes, l’objectif est désormais la brousse où ils contraignent peu à peu l’armée et l’administration maliennes à abandonner les petits centres. D’immenses régions sont donc laissées sans défense, les garnisons étant isolées dans des postes le long des routes principales. De plus, lorsqu’elle est présente, l’armée malienne est perçue comme une force d’occupation par les habitants qui sont rançonnés et violentés. 
Dans les zones rurales abandonnées, les jihadistes prospèrent au milieu des trafiquants, des milices d’auto-défense et des mouvements irrédentistes qu’ils tentent d’engerber, utilisant habilement les rivalités locales. Ils se présentent ainsi comme les protecteurs des transhumants peul et ils soutiennent les dominés contre les « féodaux » qui les taxent. La chefferie traditionnelle est considérée par eux comme un relais du pouvoir de Bamako. 
Cependant, alors que leur revendication suprême est le califat universel à travers la Umma transcendant les nations, les races et les ethnies, les jihadistes sont tout au contraire contraints d’enraciner leur stratégie sur les fractures ethniques. Cette nouveauté explique désormais largement la situation sécuritaire car, au Mali et dans tout le Sahel, le nouveau mode opératoire des jihadistes s’ancre désormais sur les oppositions ethniques et sociales. Ce mouvement est facilité par la porosité et l’artificialité des frontières et par l’existence de liens ethniques transfrontaliers. De plus, comme je ne cesse de le dire depuis le début du conflit, le jihadisme n'est ici que la surinfection d'une plaie ethno-raciale. Ceci fait que l'éventuelle élimination de l'islamisme armé n'effacerait pas pour autant la revendication touareg qui lui est antérieure et qui lui survivra.
Or, pour comprendre ce phénomène, il est nécessaire de partir du réel, c’est-à-dire de la géographie et de l’histoire. Tel est le but de ce numéro spécial qui est le numéro 100 de l’Afrique Réelle. En totalité consacré à la question du Mali, il est le guide indispensable pour  tous ceux qui, de près ou de loin, sont concernés par les évènements se déroulant dans cette partie du Sahel.
Avec ce numéro 100, l’Afrique Réelle confirme son installation dans la durée. Elle est devenue l’antidote des africanismes de salon, loin de la doxa, de la bien-pensance et de la dictature idéologique de ceux qui, au nom de l’universalisme, combattent planétairement   les enracinements. Ce qui les conduit à refuser le réel, donc à se tromper avec une insolite constance.Or toute politique de sortie de crise impose : - De tenir compte des réalités.- D'être en mesure de changer de paradigme.
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Afrique du Sud : la spoliation des fermiers blancs, révélateur d’une fracture raciale que la doxa ne peut plus dissimuler

Mon, 05/03/2018 - 12:49

Le mardi 27 février 2018, par 241 voix contre 83, le parlement sud-africain a voté le commencement d’un processus de nationalisation-expropriation sans compensation des 35.000 fermiers blancs.Or, il faut bien avoir à l’esprit qu’en Afrique du Sud - comme hier au Zimbabwe, et comme annoncé demain en Namibie -, ce n’est pas pour des raisons économiques que ces fermiers vont être spoliés. Les 241 députés noirs qui ont voté cette motion n’ignoraient en effet pas qu’ils poignardent en plein cœur le dernier secteur hautement producteur de richesses de leur pays. Ils savaient très bien que ces fermiers blancs nourrissent l’Afrique australe et que, sans eux, tout le cône sud de l’Afrique (Angola, Namibie, Zambie, Mozambique, Botswana, Zimbabwe) connaîtra la famine. Qu’importe ! La symbolique de la revanche raciale est la plus forte… Ceux qui, en Europe, avaient vibré au mythe de la « nation arc-en-ciel » réconciliée sont donc une fois de plus cocus. Le plus grave est qu’ils n’en tireront pas les leçons… Explication :
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