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U.S. Navy SEAL Killed, Two Wounded, in Counter-Terror Raid in Somalia

Foreign Policy - Fri, 05/05/2017 - 16:50
Trump steps up the fight against terrorists in Africa and Middle East, leading to a wave of combat deaths.

Retour de la question sociale

Le Monde Diplomatique - Fri, 05/05/2017 - 16:31

Longtemps oubliée, la question sociale revient au cœur du débat politique. En France, pour avoir sous-estimé l'attachement de ses électeurs à cette question, la gauche a été sévèrement sanctionnée. Les élections présidentielle et législatives du printemps 2002 se sont traduites, en effet, par un véritable séisme : défaite du gouvernement de la gauche plurielle ; retrait de la vie politique du premier ministre en exercice, M. Lionel Jospin ; quasi-disparition du Parti communiste ; forte montée de l'extrême droite ; réélection « triomphale » (82 % des voix) de M. Jacques Chirac ; victoire de la droite, qui a obtenu, le 16 juin 2002, la majorité absolue à l'Assemblée nationale.

L'oubli de la question sociale est sans doute à l'origine de ce grand chambardement. Après cinq ans de gouvernement d'une « gauche plurielle » qui comprenait des socialistes de toutes les tendances, des communistes, des Verts, des radicaux de gauche et des républicains du Mouvement des citoyens, cette gauche ne soulevait plus aucun enthousiasme populaire et ses importantes réformes (1) étaient oubliées, voire critiquées.

Ce 21 avril 2002, une certitude confortable s'est effondrée : alors que tout changeait dans le monde, deux vieux partis — gaulliste et socialiste — devaient continuer de se partager tranquillement le pouvoir comme depuis trente ans…

Or ces deux forces étaient usées, leur mission historique épuisée. Elles donnaient l'impression, chacune à sa manière, d'être en panne, avec des appareils déliquescents, sans organisation ni véritable programme, sans doctrine, sans boussole et sans identité.

Des élections précédentes avaient montré qu'aucun de ces deux partis ne savait s'adresser à ces millions de Français victimes des nouvelles réalités du monde postindustriel engendré par la mondialisation libérale. Cette foule des ouvriers jetables, des déclassés des banlieues, des chômeurs endémiques, des RMistes, des exclus, des retraités en pleine force de vie, des jeunes précarisés, des familles modestes menacées par la pauvreté. Toutes ces couches populaires angoissées par les effets brutaux de la mondialisation libérale...

Le Parti socialiste, en particulier, qui ne compte presque plus de cadres issus du peuple et dont de nombreux dirigeants, en revanche, sont assujettis à l'impôt sur les grandes fortunes, a donné l'impression d'être sur une autre planète sociale, à des années-lumière du peuple commun. Il s'est montré peu sensible aux mille et un problèmes — licenciements massifs, délocalisations d'entreprises, insécurité, marginalisation, chômage, précarité, nouvelles pauvretés — qui accablent la France d'« en bas ». Il a été incapable de sentir le mouvement en profondeur de « la souffrance de cette sous-France », selon l'expression du journaliste Daniel Mermet.

« Ce mouvement en profondeur écrit un analyste politique, la gauche plurielle ne l'a pas vu venir. D'où sa déroute. A l'évidence, Lionel Jospin n'était pas le bon candidat. Il a mené une mauvaise campagne avec un mauvais entourage. (…) L'erreur de Lionel Jospin et de sa gauche plurielle est bel et bien d'avoir privilégié les bobos contre les prolos (2). »

Comme d'autres pays européens — Autriche, Norvège, Belgique, Suisse et, plus récemment, Italie, Danemark, Pays-Bas et Portugal —, l'extrême droite, en France, a su tirer profit des traumatismes causés au sein de la société par la mondialisation libérale, l'unification européenne, la désindustrialisation, les privatisations, le démantèlement des services publics, la réduction de la souveraineté nationale, la disparition du franc, l'effacement des frontières, l'hégémonie des Etats-Unis, le multiculturalisme, la crise de l'Etat-providence…

Tout cela dans un contexte de très grandes mutations technologiques qui ont entraîné l'apparition d'une grave insécurité économique et ont causé d'insupportables ravages sociaux. Un contexte où, la logique de la compétitivité ayant été élevée au rang d'impératif naturel, les violences et les délinquances de toute sorte devaient naturellement se multiplier.

Devant la brutalité de ces changements, les incertitudes s'étaient accumulées, l'horizon s'était brouillé. De nombreux Français se sont alors sentis abandonnés par des gouvernants de droite comme de gauche, que les médias n'ont cessé par ailleurs de décrire comme des « affairistes », des « tricheurs », des « menteurs » des « voleurs » et des « corrompus ». Sur un tel terreau social, fait de peurs, de désarroi et de ressentiment, il était presque fatal que réapparaissent les vieux magiciens. « Le fascisme ne tombe pas du ciel, écrit Jean-Michel Quatrepoint. Il se nourrit toujours de la paupérisation et de l'exaspération des classes moyennes ainsi que des erreurs, de la suffisance et de l'aveuglement des pseudo-élites du moment (3). » A base d'arguments démagogiques, les néofascistes promettent de revenir au monde d'antan (« Travail, famille, patrie »), rejettent sur l'étranger, l'immigré maghrébin ou le juif la cause de tous les maux et de toutes les insécurités. Les immigrés constituent en particulier les cibles les plus faciles et les plus constantes parce qu'ils symbolisent les nouveaux bouleversements sociaux, et représentent aux yeux des plus modestes une concurrence indésirable.

Absurde, haineux, ce discours séduit depuis longtemps, selon certaines enquêtes, « plus d'un Français sur quatre (4)  ». Et a été approuvé, le 21 avril 2002, par des millions d'électeurs issus des classes sociales modestes (30 % des sans-emploi, 24 % des ouvriers, 20 % des jeunes).

La crise de la politique s'était accentuée en France en raison notamment d'attitudes inacceptables adoptées par certaines formations politiques. En particulier depuis le revirement de M. Jacques Chirac en octobre 1995, lorsque, cinq mois après son élection à la présidence, il renia le programme sur lequel il avait été élu (fondé sur le constat de la « fracture sociale »), et adopta une politique ultralibérale. La grande révolte des cheminots en novembre et décembre 1995, soutenue par la majorité des salariés et appuyée par des intellectuels, en particulier Pierre Bourdieu, avait déjà montré que la société était consciente des dangers que la globalisation libérale faisait courir au modèle social.

Cela s'est traduit aussi par la montée de l'abstention, ainsi que par celle du vote blanc et la non-inscription sur les listes électorales. En France, un jeune sur trois de moins de vingt-cinq ans n'était pas inscrit à la veille de l'élection présidentielle de mai 2002 ; le nombre de militants politiques ne dépasse pas 2 % des électeurs, et seuls 8 % des actifs salariés adhèrent à un syndicat (ces deux derniers chiffres étant l'un des plus faibles du monde occidental).

A gauche, le Parti communiste n'a plus d'identité politique, et a même largement perdu son identité sociologique. Les élections de mai et juin 2002 ont confirmé sa quasi-disparition (moins de 5 % des voix) en tant que force politique nationale. Quant au Parti socialiste, il a été lâché par les couches populaires.

Le socialisme, l'un des grands mythes unificateurs de l'humanité — « Le socialisme est l'expression de la vérité, de la raison et de la justice absolues » disait Engels —, a également été trahi par les dirigeants sociaux-démocrates européens. Déjà la démission, le 12 mars 1999, de M. Oskar Lafontaine, ministre allemand des finances, avait révélé la panne sociale-démocrate, son effondrement idéologique et son incapacité à proposer une solution de rechange à l'hégémonie néolibérale. Naviguant à vue, obsédée par l'urgence et la proximité, la social-démocratie demeure sans boussole et dépourvue d'assise théorique, à moins d'appeler théorie ces catalogues de renoncements et de reniements que sont La Troisième Voie d'Anthony Giddens, ancien conseiller de M. Anthony Blair, et Le Bon Choix de Bodo Hombach, longtemps inspirateur de M. Gerhard Schröder.

Pour la social-démocratie, qui gouverne plusieurs grands pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Suède), la politique, c'est désormais l'économie ; l'économie, c'est la finance ; et la finance, ce sont les marchés. La question sociale ne figure plus parmi ses priorités. C'est pourquoi elle a favorisé les privatisations, la réduction du budget de l'Etat, le démantèlement du secteur public, tout en encourageant les concentrations et les fusions des firmes géantes. Elle a accepté de se convertir au social-libéralisme. Plus question de se fixer pour objectifs prioritaires le plein emploi, la défense des acquis sociaux, la relance des services publics ou l'éradication de la misère pour répondre à la détresse des 18 millions de sans-emploi et des 50 millions de pauvres que compte l'Union européenne.

Entre les déceptions du rêve socialiste et les décombres de nos sociétés déstructurées par la barbarie néolibérale, y a-t-il un espace pour une nouvelle utopie sociale ?

Beaucoup de citoyens souhaitent voir la gauche se ressaisir et introduire des graines d'humanité pour faire dérailler la machinerie néolibérale. En Italie, en Espagne, dans d'autres pays, les salariés se mobilisent, participent à des grèves générales. Partout on sent le désir d'action collective. Chacun éprouve la nécessité de réintroduire du collectif porteur d'avenir (5). Et le seul avenir acceptable est celui qui s'édifie sur un projet politique dont la préoccupation centrale reste précisément la question sociale.

(1) Le gouvernement de M. Lionel Jospin a fait adopter quelques grandes lois sociales qui représentent incontestablement des avancées historiques : les 35 heures, la couverture maladie universelle (CMU) et l'allocation personnalisée d'autonomie (APA).

(2) Jean-Michel Quatrepoint, « La France d'en bas », La Lettre A, Paris, 26 avril 2002.

(3) Ibid.

(4) Le Monde, 13 avril 1996.

(5) Lire Pierre Bourdieu, « L'essence du néolibéralisme », Le Monde diplomatique, mars 1998 ; lire aussi, du même auteur, « Le néo-libéralisme, utopie (en voie de réalisation) d'une exploitation sans limites », in Contre-feux, Liber-Raison d'Agir, Paris, 1998.

Nos armées au temps de la Ve République

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 05/05/2017 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Rémy Hémez propose une analyse de l’ouvrage de Michel Forget, Nos armées au temps de la Ve République (Economica, 2016, 208 pages).

Le général de corps aérien Michel Forget, ancien pilote de chasse, a eu une carrière très riche dans l’armée de l’Air française. Depuis qu’il a quitté le service actif en 1983, il se consacre à des études sur la défense et publie régulièrement sur ces sujets. Son dernier ouvrage offre une intéressante perspective historique (1958-2016) sur les armées françaises.

Le livre s’ouvre sur la fin de la guerre d’Algérie qui marque une première rupture franche pour la défense française. La seule armée de Terre passe de 700 000 à 300 000 hommes et, entre 1962 et 1965, 5 000 officiers sont contraints de quitter le service actif. S’ouvre alors une période de refondation et de modernisation, avec un budget de la défense jamais inférieur à 4 % du PIB dans les années 1960. Deux événements majeurs contribuent à définir la stratégie de défense française pour la période à venir : la place prépondérante prise par la dissuasion nucléaire et le retrait du commandement intégré de l’OTAN.

Le début des années 1970 est ponctué par une crise sérieuse dans les armées, symbolisée par « L’appel des cent » de mai 1974, les Comités de soldats et des manifestations d’appelés. Mais cette époque voit aussi l’effort de modernisation des équipements se prolonger et s’ouvrir une ère d’opérations extérieures (Mauritanie, 1977 ; Tchad et Kolwezi, 1978, etc.) qui se poursuit jusqu’à aujourd’hui. Contrairement à ce qui était attendu, l’arrivée des socialistes au pouvoir en 1981 marque une continuité, avec la poursuite de la stratégie de dissuasion, des programmes d’équipements et des interventions extérieures.

La fin de la guerre froide constitue bien entendu un nouveau tournant majeur, qui entraîne en particulier la professionnalisation, annoncée en 1996 par le président Jacques Chirac. S’ensuit la mise en œuvre de nouveaux modèles d’armées. Ils sont rapidement invalidés par « l’échec » de deux Lois de programmation militaire (1997-2002 et 2002-2008), la dernière présentant, par exemple, un manque de 11 milliards par rapport aux dépenses prévues pour les équipements.

L’arrivée du président Nicolas Sarkozy en 2007 signale un infléchissement stratégique, avec le plein retour de la France dans l’OTAN. Mais d’importantes ambitions dans le domaine de la défense entrent en concurrence avec les déflations prévues, comme la réduction de la flotte d’avions de combat de l’armée de l’Air de 300 à 240 appareils. L’auteur décrit particulièrement bien la réforme des soutiens des années 2000, basée sur une mutualisation entre armées et organismes censée produire des économies de fonctionnement. Ses arguments en sa défaveur sont convaincants. Le début de la présidence de François Hollande poursuit sur la lancée, mais les attentats de janvier 2015, et les insuffisances de notre modèle d’armée mises au grand jour par le déclenchement de l’opération Sentinelle finissent par infléchir cette politique.

Le général Forget ébauche une très intéressante mise en perspective de notre politique et de notre outil de défense, avec une analyse convaincante de ses forces et de ses faiblesses actuelles. Il est dommage que l’auteur ne cite quasiment pas de sources et que nulle bibliographie ne figure en fin d’ouvrage. De plus, les opérations extérieures, qui, pourtant, sont au cœur de notre défense depuis une quarantaine d’années, ne sont qu’évoquées. L’ouvrage est cependant à recommander à tous ceux qui s’intéressent aux évolutions de la défense française.

Rémy Hémez

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Efforts to impeach Nepalese Chief Justice 'an assault on human rights' – UN rights chief

UN News Centre - Fri, 05/05/2017 - 07:00
Raising alarm over moves to impeach the Chief Justice of Nepal &#8211 who has been instrumental in a number of high-profile and politically sensitive decisions &#8211 the United Nations High Commissioner for Human Rights, Zeid Ra&#39ad Al Hussein, warned today that such actions suggest a concerted attempt by the Government to undermine the independence of the judiciary.

UN migration agency transports hundreds of South Sudanese refugees from border into Ethiopia

UN News Centre - Fri, 05/05/2017 - 07:00
The United Nations migration agency has begun transferring South Sudanese refugees from Ethiopia&#39s Pagak border entry point in Gambella to the Gore-Shembola refugee camp in Benishangul Gumuz Regional States &#8211 approximately 835 kilometres away.

On Global Road Safety Week, UN health agency urges 'Save Lives: Slow Down'

UN News Centre - Fri, 05/05/2017 - 07:00
Spotlighting the relationship between speeding and traffic fatalities &#8211 speeding contributes to one in three traffic deaths &#8211 the UN health agency, ahead of Global Road Safety Week, is urging countries to take measures to curb dangerous driving behaviour.

Saudi Arabia must reform 'unacceptably broad' counter-terrorism law – UN rights expert

UN News Centre - Fri, 05/05/2017 - 07:00
Saudi Arabia must stop using its anti-terror law to violate the right to free speech of its people, and end the use of torture terrorist suspects during investigations, a United Nations human rights expert urged at the end of his mission to the country.

Le procès des droits de l'homme. Généalogie du scepticisme démocratique

Le Monde Diplomatique - Fri, 05/05/2017 - 00:00

Pour les auteurs — l'une directrice du Centre de théorie politique à l'Université libre de Bruxelles, l'autre membre de ce même centre —, « nous vivons sans doute dans “l'âge des droits” au sens où les droits de l'homme sont la seule idée politique et morale qui ait reçu une consécration universelle ». Une lingua franca mondiale, en quelque sorte, compte tenu de l'échec des autres utopies. Mais le constat est accablant : « Plus de la moitié du monde vit dans une situation où les droits de l'homme sont quotidiennement violés. » En effet, l'exigence d'universalité n'a de sens que si elle s'appuie sur un projet politique d'émancipation sociale, faute de quoi les droits humains ne constituent qu'une idéologie participant d'une légitimation du statu quo. C'est en effet la même Assemblée nationale qui adopte la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et qui vote deux ans plus tard la loi Le Chapelier, interdisant notamment les organisations ouvrières. Les arguments des « procès » intentés par Edmund Burke ou Carl Schmitt, Marcel Gauchet ou Régis Debray sont analysés.

Seuil, coll. « La couleur des idées », Paris, 2016, 352 pages, 22 euros.

Des valeurs. Une approche sociologique

Le Monde Diplomatique - Fri, 05/05/2017 - 00:00

C'est essentiellement aux « valeurs-principes », celles qui sont facteurs de valorisation, que s'attache ici Nathalie Heinich, au fil de cet essai touffu de sociologie axiologique. L'ouvrage est porté par une ferme critique des méthodes quantitatives dans ce domaine, de l'« invisibilisation » de cette question imputée à « la tradition matérialiste, et plus précisément marxiste », et de l'approche de Pierre Bourdieu, pour qui il n'existerait d'autre motivation « qu'intéressée à la perpétuation de la domination ». Il entend en particulier « mettre en évidence, à partir d'exemples concrets pris dans des contextes variés, les différentes catégories de principes d'évaluation et de justification, et leur articulation ». Appuyée sur de nombreux exemples porteurs de conflits, de l'appréciation de la corrida à celle de l'artiste Jeff Koons, c'est donc « la question des représentations que se font les acteurs de ce qui possède, ou de ce qui produit, de la valeur » qui se met en place, refusant l'universalisme pour un « relativisme descriptif ». Au lecteur soucieux de comprendre le sens — historique, idéologique, philosophique — de telle ou telle valeur de prolonger le travail.

Gallimard, coll. « Bibliothèque des sciences humaines », Paris, 2017, 416 pages, 25 euros.

Cuba and Revolutionary Latin America. An Oral History

Le Monde Diplomatique - Fri, 05/05/2017 - 00:00

À travers les témoignages des acteurs de l'épopée cubaine, ce livre raconte l'influence de la petite île sur les mouvements révolutionnaires latino-américains. Le retour historique sur les relations entre les États-Unis et Cuba éclaire les motivations des barbudos : une fibre nationaliste doublée d'une profonde préoccupation sociale. Le récit décrit par la suite le soutien apporté aux guérillas et aux partis de gauche en Amérique latine, ainsi que l'influence d'Ernesto « Che » Guevara, dont la vie (puis la mort) fut une source d'inspiration pour beaucoup.

Si ses forces militaires ont plutôt opéré en Afrique, Cuba n'a jamais hésité à prêter main forte à ses alliés dans la région. Deux mille professeurs, par exemple, furent envoyés au Nicaragua afin de soutenir le gouvernement sandiniste dans sa politique d'alphabétisation. Au fil des pages et des années, on observe la façon dont La Havane adopte une attitude plus pragmatique. En témoigne sa participation aux négociations de paix entre les guérillas colombiennes et Bogotá.

Zed Books, Londres, 2017, 304 pages, 19,99 livres sterling.

La France qui gronde. Politique, sécurité, éducation, religions, salaires, immigrations…

Le Monde Diplomatique - Fri, 05/05/2017 - 00:00

La « France qui gronde », c'est celle de la désindustrialisation, des délocalisations, des quartiers sensibles, des déserts médicaux, des paysans et des policiers suicidaires… Pendant des mois, les journalistes Jean-Marie Godard et Antoine Dreyfus sont partis à la rencontre de cette France « qui fait parfois irruption dans le quotidien médiatique à travers des sondages, lors d'un micro-trottoir ou à l'occasion d'une émission politique pour laquelle quelques-uns de ces visages viennent pousser un coup de gueule minuté face au ministre, au chef de parti, au président ». Les deux reporters lui donnent la parole « sans fard ni filtre » et livrent le tableau d'un pays qui se débat face aux difficultés quotidiennes et se montre écœuré par l'arrogance des nantis. Certains de ces témoins s'avouent tentés par le vote Front national. Mais d'autres, observent les auteurs, font le choix « d'innover de manière pragmatique, loin des idéologies, pour résoudre des problèmes très concrets ».

Flammarion, Paris, 2017, 376 pages, 19,90 euros.

Ondes électromagnétiques

Le Monde Diplomatique - Fri, 05/05/2017 - 00:00

Après la publication de l'article d'Olivier Cachard « Ondes magnétiques, une pollution invisible » (février), puis d'une lettre contestant certaines sources dans le courrier des lecteurs de mars, plusieurs lecteurs ont réagi, dont Mme Victoria Heleven

Cela fait des années que j'attendais de la part du Monde diplomatique un article sur cette question, et les propos du courrier des lecteurs n'apparaissent pas fondés. [Parmi les preuves de dangerosité], les études du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont classé les champs électromagnétiques comme potentiellement cancérigènes pour les humains (groupe 2B), le 31 mai 2011 à Lyon (…). En mai 2016, l'Académie américaine de pédiatrie a recommandé aux parents de limiter l'utilisation du téléphone portable chez les enfants et les adolescents. L'étude scientifique révèle des tumeurs au cœur et au cerveau de rats exposés aux irradiations du téléphone portable (…).

Un printemps qui se fait attendre

Le Monde Diplomatique - Thu, 04/05/2017 - 13:41

Après l'indépendance de juillet 1962, l'Algérie fut à l'avant-garde des pays du tiers-monde qui tentaient d'éradiquer les restants du colonialisme et de bâtir un nouvel ordre international. Cinquante ans plus tard, alors que le monde arabe est emporté par une contestation sans précédent, le pays semble immobile. Jusqu'à quand ?

L'Algérie restera-t-elle longtemps à l'écart de la lame de fond qui bouleverse le monde arabe ? A Alger, ses dirigeants, même s'ils restent muets en public sur le sujet, veulent le croire. Ils avancent deux arguments qui devraient à leurs yeux fonder durablement l'exception algérienne. Le premier tient à ce qu'une révolution démocratique a déjà eu lieu en 1988 quand le Front de libération nationale (FLN) a cessé d'être le parti unique au profit d'un multipartisme « rationalisé », que l'armée s'est retiré dans ses casernes et qu'une presse indépendante a vu le jour. M. Rached Ghannouchi, le dirigeant du parti tunisien Ennahda, en visite à Alger le 19 novembre 2011 à l'invitation du président Abdelaziz Bouteflika, a repris à son compte cette antienne de ses hôtes, expliquant benoîtement que la « révolution » algérienne de 1988 a été un modèle pour la Tunisie... et oubliant fort opportunément qu'elle a commencé par un bain de sang à la suite de l'intervention des chars du général Khaled Nezzar contre de jeunes manifestants emmenés par un futur dirigeant, islamiste lui aussi, M. Ali Belhadj (1).

La deuxième raison de cet optimisme officiel, qui pour nombre d'observateurs relève de l'aveuglement, tient à ce que le régime a pu, à la différence de ses homologues tunisien ou égyptien, résister à la pression de la rue. On l'oublie, mais la révolte arabe a commencé en janvier 2011 dans les grandes villes d'Algérie presque en même temps qu'en Tunisie. Pour une fois, le mouvement a été national, n'épargnant aucune région d'Alger à Annaba. Du 5 au 10 janvier, la jeunesse a défilé, souvent derrière un drapeau tunisien, pour le pain et la dignité. A Alger, les émeutes, les plus graves depuis 1988, ont débordé des quartiers populaires et touché les zones huppées. Un habitant de ces quartiers présent avoue sa surprise : « Je suis né ici, j'ai presque 50 ans et je n'ai jamais vu cela. Même durant les événements de 1988 (2)...  »

Les autorités sont parvenues in extremis à contenir tant bien que mal les manifestations en les noyant sous un tsunami bleu — la couleur de l'uniforme des cent quarante mille policiers. Et en multipliant les promesses : les légumes secs ont été ajoutés aux douze produits alimentaires dont les prix sont réglementés et/ou subventionnés, les salaires relevés souvent jusqu'à 80 % avec dix-huit mois ou plus de rappel. La levée de l'état d'urgence en vigueur depuis plus de vingt ans a, une fois de plus, été évoquée ainsi que l'ouverture de la télévision à des chaînes privées.

Pour la réponse politique à la crise, il faut patienter jusqu'au 15 avril 2011, après la déposition de MM. Zine El-Abidine Ben Ali et Hosni Moubarak et le déclenchement de la guerre civile en Libye. Le président Bouteflika promet ce jour-là des initiatives majeures dans la vie politique et l'information, deux secteurs où il y a loin des principes affichés dans la Constitution à la réalité sur le terrain. L'accueil est mitigé : deux importants partis tolérés de l'opposition, le Front des forces socialistes (FFS) (3) et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) (4), boycottent la conférence nationale proposée par le pouvoir. Seules quelques personnalités sont reçues au palais présidentiel puis participent à la rédaction des quatre nouvelles lois organiques promises (régime électoral, représentation des femmes dans les assemblées, incompatibilités avec un mandat parlementaire et autonomie des départements) qui, comme d'habitude, est confiée au ministère de l'inté-rieur, véritable citadelle de l'autoritarisme et du conservatisme.

Le projet semble oublié quand, fin août 2011, deux jours après un attentat meurtrier contre l'académie militaire de Cherchell — le Saint-Cyr algérien — (dix-huit morts), le président le relance et fait adopter en conseil des ministres ce que l'on présente comme une importante réforme de la loi électorale avec création, comme en Tunisie, d'une commission électorale indépendante. Mais le diable est dans les détails : ses membres seront désignés par les neuf partis politiques « autorisés à présenter des candidatures sans dépôt de listes de signatures ». En clair les trois partis qui composent l'Alliance présidentielle, largement majoritaire à l'Assemblée (5), le seront également dans la commission. Et elle sera doublée par une seconde commission composée de magistrats désignés par le président de la République, qui tient à garder un œil sur les élections.

Et pour cause. Les prochaines législatives en avril 2012 seront décisives pour le rendez-vous suprême, la présidentielle du printemps 2014. Le FLN, le parti de M. Bouteflika, qui a actuellement la majorité au sein de l'Alliance présidentielle, devrait perdre la prépondérance au profit de celui du premier ministre, M. Ahmed Ouyahia, chef du deuxième parti en importance de l'Alliance, le Rassemblement national démocratique (RND) : il deviendrait ainsi le candidat « naturel » du bloc majoritaire et le successeur programmé de M. Bouteflika, malade depuis 2005.

Ce clash d'ambitions explique la crise actuelle de l'Alliance, qui connaît une guerre larvée et n'est plus qu'une majorité éclatée pour cause de « succession anticipée ». Le président ignore superbement le chef du gouvernement, qu'il n'a jamais reçu en tête à tête depuis sa nomination en août 2009 et qui lui a été imposé ; ce dernier est contesté dans son parti par un ancien secrétaire général qui lui demande de « dire la vérité au peuple » et lui reproche l'absence d'un « discours mobilisateur ».

Au FLN, une tendance qui se réclame du redressement et de l'authenticité conteste le dirigeant, M. Abdelaziz Belkhadem, prédécesseur de M. Ouyahia au poste de premier ministre, et veut organiser un congrès de refondation. Le ministère de l'intérieur s'y oppose parce que « le mouvement n'existe pas légalement »… Quant aux islamistes « légaux », ils sont plus divisés que jamais et se neutralisent en partie alors que, de l'aveu même de hauts responsables, si demain des élections devaient se tenir en Algérie sur le modèle de ce qui s'est fait en Tunisie, une bonne moitié des électeurs se prononceraient pour eux.

La proximité du premier ministre avec le très influent département de la recherche et de la sécurité (DRS) (6) et son chef, le tout-puissant général de corps d'armée Mohamed Mediène, dit « Toufik », lui donne une longueur d'avance dans la présidentielle sur d'hypothétiques concurrents. « Bouteflika a été victime de son habileté, décode un ancien ministre algérien des affaires étrangères. Quand il est arrivé au pouvoir en 1999, il y avait en face de lui un triumvirat de généraux qui le cornaquait. Il en a débarqué deux et le troisième, resté seul, parle au nom de l'armée, plus puissant que jamais… »

Cette agitation du microcosme, obnubilé par les élections législatives du printemps 2012, laisse de marbre l'opinion. « Chacun veut un peu plus d'argent, les jeunes réclament les droits humains et la démocratie à Dieu, et le discours politique est éclipsé par le discours religieux, qui submerge tout », explique un sociologue.

Al-Jazira et Al-Arabiya ont remplacé TF1 et France 2 sur les écrans. L'influence du Qatar passe, bien sûr, par sa télévision, mais pèse également sur la politique extérieure de l'Algérie, qui fait figure de dernier régime nationaliste encore en place dans le monde arabe, les jours de M. Bachar Al-Assad en Syrie et de M. Abdallah Ali Saleh au Yémen semblant comptés.

Le 15 novembre 2011, le président Bouteflika a dû, toute honte bue, se rendre à Doha, officiellement pour un sommet gazier, où il était le seul chef d'Etat à s'être déplacé, en réalité pour réchauffer ses relations avec le Conseil national de transition (CNT) libyen et son chef, M. Moustapha Abdeljalil, qui a accusé publiquement l'Algérie d'avoir soutenu Mouammar Kadhafi jusqu'au bout et refusait de se rendre à Alger. « Les deux rencontres se sont déroulées dans la résidence de l'émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa Al-Thani, dans un des rôles qu'il affectionne le plus, celui de la médiation (7). » Le Qatar accueille également M. Abassi Madani, l'ancien leader du Front islamique du salut (FIS), vainqueur des élections interrompues par les généraux en décembre 1991.

Et à peine de retour de Doha, M Bouteflika a invité à Alger un autre protégé de marque du monarque qatari, M. Ghannouchi, pour également trouver un terrain d'entente avec la nouvelle Tunisie dont El Watan disait dans son éditorial du 24 octobre 2011 : « Le pouvoir algérien vient de recevoir une belle leçon de démocratie. » Il peut, aussi, attendre un coup de main du leader tunisien pour isoler le RND au sein de l'Alliance présidentielle en rapprochant le FLN et les islamistes du Mouvement de la société pour la paix (MSP), ce qui compromettrait les chances de M. Ouyahia de succéder en 2014 à M. Bouteflika.

L'argent du pétrole alimente le système
de redistribution dont se sert
M. Bouteflika pour asseoir son pouvoir.

Isolé sur le plan diplomatique, mal vu du bloc monarchique et pétrolier du Golfe qui, en revanche, soutient le voisin marocain et a désormais la haute main sur la Ligue arabe, le régime algérien n'a plus qu'un atout dans son jeu : le prix élevé du pétrole, qu'il joue d'ailleurs plutôt mal. Les hydrocarbures devraient lui rapporter cette année plus de 70 milliards de dollars. Ils passent pour l'essentiel dans une gigantesque politique de redistribution qui arrose, inégalement, à peu près tout le monde. Anciens combattants, ménages, abonnés au gaz, à l'électricité et à l'eau, automobilistes, usagers des transports en commun, agriculteurs, débiteurs, locataires de HLM, primo-accédants au logement, retraités, banquiers, entrepreneurs, et beaucoup d'autres sont subventionnés d'une façon ou d'une autre par le Trésor public alimenté par la manne pétrolière.

La redistribution à la Bouteflika, qui se résume à une culture intensive des clientèles les plus diverses et qui lui a permis à l'automne 2008 de faire réformer la Constitution en moins de deux heures par des parlementaires apeurés, désorganise en profondeur l'économie et la société.

Sur le plan économique, elle alimente la trop forte croissance de la demande intérieure. La production nationale est incapable de suivre. Selon la Banque d'Algérie, la demande a augmenté en 2010 de plus de 5,5 % en volume et la production de 3,3 %. L'écart (2,2 % du produit intérieur brut [PIB]) provoque à la fois une forte poussée des importations, qui ont doublé en cinq ans, et un regain d'inflation invisible dans les statistiques officielles, mais très mal vécu par les ménagères, qui con-sacrent en moyenne plus de 55 % du budget familial à l'alimentation.

La hausse, modeste, de la production nationale est en partie illusoire parce que due à deux secteurs très particuliers : l'administration et le bâtiment. Le premier reflète surtout l'augmentation des effectifs de la fonction publique et le second un investissement qui cherche, sans y réussir, à rattraper la demande d'une population en croissance rapide.

En revanche, l'économie « productive », c'est-à-dire l'agriculture et l'industrie, recule année après année ; elle pesait à peine 10 % du PIB en 2009. « La désindustrialisation du pays s'accentue », constate la très officielle Banque d'Algérie. Le secteur public con-tinue sa descente aux enfers (—2,8 %). Seule son entreprise-phare, Sonelgaz, l'EDF-GDF algérien, augmente sa production et... ses pertes, faute d'un relèvement de ses tarifs, inchangés depuis 2005. Quant à l'agriculture, qui oscille entre les bonnes années comme 2009 (+ 20 %) et les moins bonnes comme 2010 et 2011 (+ 6 %), elle reste dominée par les aléas climatiques et plus incapable que jamais de nourrir le pays.

Au total, la justice sociale, tant vantée par le régime, ne bénéficie guère à l'Algérien moyen, dont le niveau de vie augmente au mieux de 1 % par an, soit 3 euros supplémentaires à la fin de l'année ; la démographie, il est vrai, ne facilite pas les choses. En cinq ans, le taux de croissance annuel de la population est remonté de 1,78 % à 2,03 %, et en 2010 il y a eu 888 000 naissances en Algérie, contre 828 000 en France.

Le retour au nationalisme économique — qui a coïncidé dès 2005 avec l'aubaine pétrolière (8), les amendements restrictifs à la loi sur les hydrocarbures, de facture libérale — a accru les difficultés. La fiscalité sur les compagnies étrangères installées dans le pays a été augmentée. Résultat, les compagnies internationales boudent le pays et, en volume, les exportations d'hydrocarbures régressent en 2011 pour la quatrième année d'affilée.

Les contentieux se sont multipliés avec des entreprises américaines, britanniques, égyptiennes, espagnoles, françaises ou italiennes. La baisse des cours du brut en 2008, passé de plus de 140 dollars le baril en juillet à moins de 50 en décembre, s'est traduite par un effondrement des recettes en devises de l'Algérie. M. Ouyahia, le premier ministre, a pris peur et multiplié les mesures administratives pour réduire les importations alors que son président, en pleine campagne électorale pour son troisième mandat, multipliait, lui, les promesses et les cadeaux. Résultat, au même moment, alors que l'un réduisait l'offre, l'autre augmentait la demande !

Les retombées locales du clientélisme ne sont pas moins dommageables. Chaque groupe, chaque région, chaque ville, chaque quartier, se juge, à tort ou à raison, moins bien traité que son voisin et tient à le faire savoir. Faute d'autres canaux de transmission avec un pouvoir ultracentralisé et autiste, l'émeute, la destruction d'édifices publics, la coupure des routes sont devenus des moyens d'expression habituels. Selon le ministère de l'intérieur, l'an passé plus de deux mille cinq cents « incidents » de ce type ont été enregistrés. La sécurité n'est plus qu'un souvenir dans beaucoup de localités où les autorités judiciaires notent, impuissantes, une recrudescence des assassinats, des enlèvements et des rackets. De plus, le régionalisme, qui est l'une des plaies du pays, se trouve encouragé par les inégalités entre régions, les favoritismes qui avantagent celles qui sont bien vues du pouvoir et « oublient » les autres au moment de la distribution des faveurs.

Enfin, à long terme, la politique économique du régime étouffe littéralement la production et l'emploi. Le commerce, légal ou plus souvent illégal, comme l'importation sauvage inondent le marché national des produits les plus invraisemblables et interdisent l'émergence d'une économie moderne. Les entreprises légales n'y résistent pas plus que l'emploi des cent cinquante mille jeunes diplômés qui sortent chaque année des quarante-huit universités du pays.

Il leur reste, maigre consolation, le secteur « informel », seul débouché de masse pour la jeunesse depuis la fermeture des frontières européennes. « Après les émeutes de janvier dernier, le commerce informel, petit et gros, a pratiquement été légalisé » écrit Le Quotidien d'Oran du 21 septembre 2011. Les petits sont omniprésents sur les trottoirs des villes et le long des grandes artères, les « gros » sont invisibles mais actifs. Une nouvelle fois, ils ont réussi à faire reculer le gouvernement, qui voulait imposer le règlement des transactions commerciales par chèque. Les parrains du trafic, comme les douaniers qui au passage prélèvent leur dîme, préfèrent les sacs poubelles remplis de billets ; ils ne laissent pas de trace. L'Algérie bat un triste record du monde en ce domaine ; les billets de banque y représentent plus du quart de la masse monétaire ! Pourtant, à l'automne 2011, les déposants faisaient la queue aux guichets des banques comme dans les bureaux de poste pour retirer de l'argent. A l'évidence, les liquidités sont dans d'autres poches...

(1) Cf. Octobre à Alger, préface de Pierre Vidal-Naquet, Seuil, Paris, 1988.

(2) Agence France-Presse, Alger, 8 janvier 2011.

(3) Le FFS a été fondé en 1963 par un des chefs historiques de la révolution algérienne, M. Hocine Aït Ahmed, qui le dirige toujours.

(4) Fondé au début des années 1980 par le docteur Saïd Sadi, il recrute, comme le FFS, surtout dans les régions berbérophones du pays. Les deux partis s'opposent l'un à l'autre au moins autant qu'au pouvoir...

(5) Aux élections législatives du 17 mai 2007, l'Alliance a obtenu 64 % des 389 sièges, dont 136 pour le FLN, 61 pour le Rassemblement national démocratique et 52 pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP, islamistes). Le ministère de l'intérieur n'a jamais publié les résultats détaillés de ces élections.

(6) Le DRS est un département de l'état-major de l'armée ; il a son mot à dire sur les affaires publiques, des nominations de hauts fonctionnaires et des ministres à la passation des marchés publics. Il est chargé de la lutte contre le terrorisme (Al-Qaida au Maghreb islamique, AQMI), et sa direction de la documentation et de la sécurité extérieure (DDSE) anime une véritable diplomatie parallèle plus influente que celle du ministère des affaires étrangères. Le DRS tient en gros dans le système algérien le rôle qui était celui du Parti communiste dans les pays de l'ex-bloc soviétique.

(7) Salem Ferdi, « Realpolitik au sommet », Le Quotidien d'Oran, 16 novembre 2011.

(8) Les recettes pétrolières ont doublé entre 2000 et 2005, puis à nouveau doublé en trois ans.

Bosnia’s Paralysed Peace

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 04/05/2017 - 13:06

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Thibault Boutherin propose une analyse de l’ouvrage de Christopher Bennett, Bosnia’s Paralysed Peace (Hurst, 2016, 392 pages).

L’ouvrage de Christopher Bennett n’est ni un énième constat fataliste sur la situation de blocage politique et économique du pays, ni un nouvel essai polémique à bon compte comme il en paraît trop souvent. Ce travail est non seulement minutieux, fin et éprouvé, résultat d’une approche critique aiguë et étayée, – en effet l’auteur connaît très bien le pays, notamment pour y avoir officié pour l’International Crisis Group puis comme Haut représentant adjoint en charge de la communication – mais il se double d’un second volet audacieux, sinon risqué, et d’autant plus appréciable : il avance des propositions pratiques.

Sur le constat, difficile d’être novateur. L’auteur s’en tient aux faits, qu’il s’applique à remettre dans la perspective du passif politique du pays, en évitant tout travers déterministe. Le panorama est morose et, en l’état, inquiétant. Toutefois, l’acuité de l’analyse est appréciable et aide le lecteur à saisir l’ampleur des défis, ainsi que la dimension inextricable des paradoxes multiples qui président au fonctionnement de l’État bosnien – si tant est qu’il y en ait un – dans l’ère post-Dayton et avec un constat essentiel : la Bosnie n’est plus en guerre mais elle n’est pas en paix pour autant.

Tout chercheur s’étant penché sur le cas de la Bosnie-Herzégovine l’aura cruellement expérimenté : rien dans ce cas d’étude n’est anodin ou neutre, tout est sujet à caution et prête à interprétation. La tâche était d’autant plus ardue pour Christopher Bennett que ses fonctions passées l’ont amené à intervenir directement dans les situations qu’il propose d’analyser. Pourtant, le lecteur reconnaîtra que le travail critique ne cède pas au plaidoyer pro domo. S’il y a des signes épars d’une volonté d’expliquer, voire de défendre, l’action du Haut représentant, l’auteur fait montre d’un désir d’objectivité qui tient pourtant de la gageure, tant les enjeux sont sensibles et les intérêts entremêlés. Christopher Bennett ne revendique pas une neutralité infaillible, mais il propose une grille de lecture qu’il estime équilibrée, et qu’il met à profit pour en tirer des conclusions et nourrir le débat.

Là réside donc l’autre valeur ajoutée de cet ouvrage : il dépasse la seule sphère académique avec des propositions non consensuelles qui aspirent à une transformation durable et, de l’aveu de beaucoup, souhaitable pour le fonctionnement constitutionnel et politique de la Bosnie-Herzégovine. Christopher Bennett invite à une approche enfin volontariste et pragmatique de la part de l’ensemble des acteurs qui ont façonné, mis en place puis perpétué la Bosnie de Dayton, leur enjoignant d’acter le dépassement d’un modèle qui n’avait pas vocation à durer. Comme il le rappelle, il y va de la stabilité d’une région au potentiel explosif que l’Europe a déjà éprouvé, et où les intérêts russes, européens et américains risquent encore de se heurter. Le changement doit être radical et passe par la fin des vœux pieux, des doubles jeux et une meilleure connaissance de la Bosnie. Cet ouvrage devrait largement y contribuer, pour tout lecteur aspirant à une vision large, complète et plutôt équilibrée d’une paix paralysée.

Thibault Boutherin

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Arroseur arrosé, piquets chinois, chiens de hipsters, intelligence, rectificatifs

Le Monde Diplomatique - Thu, 04/05/2017 - 11:14
Arroseur arrosé

Directeur exécutif du conglomérat médiatique News Corp (M. Rupert Murdoch), M. Robert Thomson a publié dans le Wall Street Journal, propriété du groupe, un article contre Google et Facebook titré « Fausses nouvelles et duopole numérique » (6 avril 2017) où affleure une pointe de jalousie.

Ensemble, les deux éditeurs d'information les plus puissants de l'histoire humaine ont créé un écosystème à la fois dysfonctionnel et socialement destructeur. Les deux entreprises auraient pu faire beaucoup plus pour mettre en avant le fait qu'il existe une hiérarchie des contenus. Au lieu de cela, ils ont prospéré considérablement en colportant une philosophie du « tout se vaut » qui ne distingue pas le vrai du faux parce que l'un et l'autre leur rapportent de substantielles sommes d'argent. « Fake News and the Digital Duopoly, 6 avril 2017. Piquets à travers la Chine

Le nombre de conflits du travail a tellement augmenté dans l'empire du Milieu que le gouvernement insiste sur la nécessité de réformer le syndicat unique, la Fédération des syndicats de toute la Chine (All-China Federation of Trade Unions), explique le China Labour Bulletin.

Il y a eu 1,77 million de conflits du travail en Chine en 2016, selon le ministère des ressources humaines et de la sécurité sociale (...). China Labour Bulletin [CLB] a recensé plus de cinq mille grèves, manifestations ou incidents sérieux en 2015-2016. Dans un document appelé « Opinion sur le renforcement des arbitrages lors des conflits du travail et l'amélioration du système de résolution » de ces conflits, le gouvernement suggère que la Fédération des syndicats de toute la Chine joue un rôle plus actif. (...) Mais, insiste le directeur de CLB, la négociation collective est la vraie solution pour résoudre les conflits. « Labour disputes on the rise, authorities call on union to take greater role », 7 avril 2017 Chiens de « hipsters »

La gentrification de Vancouver, au Canada, provoque une ruée sur la nourriture de luxe pour animaux de compagnie. L'engouement touche en particulier le régime cru, très prisé par les « hipsters » et leurs chiens, comme le note le Vancouver Business.

« Nous cherchons à développer de nouvelles formules qui se concentrent sur les problèmes de santé cruciaux des animaux de compagnie », explique Inna Shekhtman, fondatrice et directrice de Red Dog Deli Raw Food Co. Inc. « Près de la moitié d'entre eux se verront diagnostiquer un cancer au cours de leur vie, et beaucoup de propriétaires ne commencent à se soucier de leur régime que lorsqu'ils sont déjà malades. » De nouvelles recherches restent à mener pour prouver que le régime cru améliore la santé des animaux. Tyler Nyquvest, « Millennials boost premium pet-food business », 18 avril 2017. Le parti de l'intelligence

Dans un article consacré au « culte que voue la gauche aux élites intellectuelles » et à leurs aveuglements, Rick Perlstein rappelle un arrêt quasi unanime de la Cour suprême de 1927 en faveur duquel deux piliers de l'intelligentsia progressiste, Oliver Wendell Holmes et Louis Brandeis, pesèrent de tout leur poids.

Dans cette décision historique, la Cour jugea constitutionnelle la stérilisation chirurgicale d'une femme nommée Carrie Buck. La loi de l'État examinée lors de l'affaire Buck v. Bell indiquait, comme Holmes le résuma, que « la santé du patient et le bien-être de la société peuvent être améliorés dans certains cas par la stérilisation des débiles mentaux ». Et cela parce que, « dans ses diverses institutions, la Virginie subvient aux besoins de personnes déficientes qui deviendraient une menace si elles étaient rendues à la vie civile mais qui, si elles étaient incapables de procréer, pourraient retrouver la liberté en toute sécurité et devenir autonomes au bénéfice de tous ». Buck était « la fille d'une mère faible d'esprit dans la même institution, et la mère d'un enfant illégitime faible d'esprit ». « Trois générations d'imbéciles, ça suffit ! ». « Outsmarted », The Baffler, mars 2017. L'art du rectificatif

Avec son mordant proverbial, Jeffrey St. Clair ironise sur les manies du New York Times.

Alexander Cockburn avait coutume de dire que le New York Times publie deux ou trois rectificatifs par jour afin de persuader ses lecteurs que le reste du texte imprimé dans le journal est vrai. Comme celui-ci : « Rectificatif, 5 avril 2017 : du fait d'une erreur d'édition, une version précédente de cet article identifiait Ivanka Trump comme la femme du président Trump. Sa femme est Melania. Ivanka est sa fille. » « Roaming Charges : Metaphysical Graffiti », Counterpunch, 7 avril 2017.

The Model Partner is Fading Away

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Thu, 04/05/2017 - 00:00
(Own report) - In Southeast Europe, Berlin and the EU are facing a setback in their power struggle with Russia. The Republic of Moldova, once the EU's "model for Eastern Partnerships" - that has been officially associated with the EU since July 1, 2016 - is slowly fading away from Berlin and Brussels' influence. Once pro-Russian President Igor Dodon assumed office, in December 2016, the Russia-led Eurasian Economic Union (EAEU) granted observer status to this small southeastern European country. According to recent polls, Dodon's pro-Russian party could expect a clear majority in next year's parliamentary elections. The perspective of a comprehensive rejection of the EU and full admission to the EAEU would no longer be ruled out. This development is the result of Berlin and Brussels' having relied on despised oligarchs, to insure their influence in the Moldovan Republic. One of these, currently in control of the government, seeks to maintain power by changing the voting laws.

With Its Second Aircraft Carrier, China Extends its Global Reach

Foreign Policy Blogs - Wed, 03/05/2017 - 22:27

In the latest display of Beijing’s growing naval prowess, Chinese officials last month celebrated the launch of the country’s first home-built aircraft carrier. While the ship will not enter active service until 2020, the lavish ceremony surrounding the launch sent a clear message to the world that China’s burgeoning naval defense industry is becoming increasingly sophisticated.

Once fitted out with the latest seafaring technology and maritime weaponry, the ship will join a repurposed Soviet-era carrier China bought second hand from Ukraine and launched in 2012.

Together, these vessels will help Beijing boost its presence on the increasingly overcrowded waters in and around the South China Sea, where neighboring countries continue to squabble over natural resources, islands and shipping routes.

While the two carriers will be no match for those operated globally by the U.S. once they are both in active service, they will provide China with a distinct advantage over regional rivals. No other littoral country involved in the South China Sea territorial disputes is able to project a similar degree of force.

The U.S. still outweighs China’s navy with its 10 aircraft carriers currently in operation, but analysts have suggested the two vessels will allow Beijing to go toe-to-toe with the American navy in the Asia-Pacific region, owing to the fact that the U.S. has military responsibilities elsewhere in the world that consistently tie-up its resources. Lessons learned from the construction of its first aircraft carrier will likely help China build others, making the process of bringing future vessels to combat readiness in a shorter space of time much easier.

In a move that further augmented Beijing’s power projection capability, China also recently completed work on three major military bases on artificial islands in the South China Sea, allowing Chinese military aircraft to operate over all of its waters. However, for Chinese military experts these efforts are not nearly enough.

According to local media, the military is calling for at least six aircraft carriers and 10 bases across the globe to cement China’s foothold in other regions of the world and execute missions in tune with becoming a naval superpower. These bases would be located in regions were the Chinese have “concentrated interests”, such as Pakistan.

Yet thus far, Beijing has found only one country willing to allow the People’s Liberation Army (PLA) to use its land for this purpose. China built its first military base abroad in the small African state of Djibouti, securing access to the Indian Ocean, and allowing the Chinese military to better protect the growing investments Beijing continues to make in a number of African nations.

The base represents the PLA’s move away from homeland defense to the protection of Chinese interests overseas, and is very much a symbol of things to come. When the base was confirmed, China’s regional rivals were quick to voice concerns that the development looked more like an aggressive military build-up, rather than the construction of a “logistics and fast evacuation base,” as claimed by Beijing.

Far from being a strategic outpost with little geopolitical significance, the building of China’s Djibouti base has pitched Beijing directly against the U.S, which has its own naval facility in the small African state.

Djibouti’s autocratic ruler Ismael Guelleh welcomed the building of the Chinese base after the Chinese government invested billions of dollars into his country, which helped him pay legal bills from pursuing a political rival abroad. Beijing also committed to pay $20 million annually for use of the site, while Guelleh forced the US to leave one of its naval facilities.

Unsurprisingly, U.S. officials are worried the close proximity of China’s base to its own Camp Lemonnier facility will allow Beijing to monitor U.S. counterterrorism operations in North Africa and the Arabian Peninsula.

For its part, Beijing insists the PLA’s expansionist behavior is merely defensive, and that the building out of its military capability and search for naval outposts serves the protection of China’s national sovereignty and interests overseas.

Despite this, developments within the military speak another language. It is becoming increasingly clear that China’s military is broadening its mission as China is no longer downplaying the role of its Djibouti camp as logistical and anti-piracy base, but hinting at roles beyond anti-piracy.

Simultaneously, the PLA is boosting its rapid deployment marine corps from 20,000 to 100,000 as part of a push to increase its military presence in the Indian Ocean. The move is one aspect of a wider plan to refocus the PLA’s resources away from land forces to specialized units able to respond to a range of security threats.

While it will likely be decades before China fulfills its ambition of rounding out its aircraft carrier fleet to at least six vessels and creating more overseas naval bases, the scale of its plans indicate that Beijing is behaving more and more like a confident great power.

By expanding its land reclamation activities in the contested waters of the South China Sea and rapidly improving the PLA’s global clout, China is reinforcing its claim to the title as the most powerful and influential nation in the Asia-Pacific. Make no mistake: this is but a prelude of things to come.

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With Its Second Aircraft Carrier, China Extends its Global Reach

Foreign Policy Blogs - Wed, 03/05/2017 - 22:27

In the latest display of Beijing’s growing naval prowess, Chinese officials last month celebrated the launch of the country’s first home-built aircraft carrier. While the ship will not enter active service until 2020, the lavish ceremony surrounding the launch sent a clear message to the world that China’s burgeoning naval defense industry is becoming increasingly sophisticated.

Once fitted out with the latest seafaring technology and maritime weaponry, the ship will join a repurposed Soviet-era carrier China bought second hand from Ukraine and launched in 2012.

Together, these vessels will help Beijing boost its presence on the increasingly overcrowded waters in and around the South China Sea, where neighboring countries continue to squabble over natural resources, islands and shipping routes.

While the two carriers will be no match for those operated globally by the U.S. once they are both in active service, they will provide China with a distinct advantage over regional rivals. No other littoral country involved in the South China Sea territorial disputes is able to project a similar degree of force.

The U.S. still outweighs China’s navy with its 10 aircraft carriers currently in operation, but analysts have suggested the two vessels will allow Beijing to go toe-to-toe with the American navy in the Asia-Pacific region, owing to the fact that the U.S. has military responsibilities elsewhere in the world that consistently tie-up its resources. Lessons learned from the construction of its first aircraft carrier will likely help China build others, making the process of bringing future vessels to combat readiness in a shorter space of time much easier.

In a move that further augmented Beijing’s power projection capability, China also recently completed work on three major military bases on artificial islands in the South China Sea, allowing Chinese military aircraft to operate over all of its waters. However, for Chinese military experts these efforts are not nearly enough.

According to local media, the military is calling for at least six aircraft carriers and 10 bases across the globe to cement China’s foothold in other regions of the world and execute missions in tune with becoming a naval superpower. These bases would be located in regions were the Chinese have “concentrated interests”, such as Pakistan.

Yet thus far, Beijing has found only one country willing to allow the People’s Liberation Army (PLA) to use its land for this purpose. China built its first military base abroad in the small African state of Djibouti, securing access to the Indian Ocean, and allowing the Chinese military to better protect the growing investments Beijing continues to make in a number of African nations.

The base represents the PLA’s move away from homeland defense to the protection of Chinese interests overseas, and is very much a symbol of things to come. When the base was confirmed, China’s regional rivals were quick to voice concerns that the development looked more like an aggressive military build-up, rather than the construction of a “logistics and fast evacuation base,” as claimed by Beijing.

Far from being a strategic outpost with little geopolitical significance, the building of China’s Djibouti base has pitched Beijing directly against the U.S, which has its own naval facility in the small African state.

Djibouti’s autocratic ruler Ismael Guelleh welcomed the building of the Chinese base after the Chinese government invested billions of dollars into his country, which helped him pay legal bills from pursuing a political rival abroad. Beijing also committed to pay $20 million annually for use of the site, while Guelleh forced the US to leave one of its naval facilities.

Unsurprisingly, U.S. officials are worried the close proximity of China’s base to its own Camp Lemonnier facility will allow Beijing to monitor U.S. counterterrorism operations in North Africa and the Arabian Peninsula.

For its part, Beijing insists the PLA’s expansionist behavior is merely defensive, and that the building out of its military capability and search for naval outposts serves the protection of China’s national sovereignty and interests overseas.

Despite this, developments within the military speak another language. It is becoming increasingly clear that China’s military is broadening its mission as China is no longer downplaying the role of its Djibouti camp as logistical and anti-piracy base, but hinting at roles beyond anti-piracy.

Simultaneously, the PLA is boosting its rapid deployment marine corps from 20,000 to 100,000 as part of a push to increase its military presence in the Indian Ocean. The move is one aspect of a wider plan to refocus the PLA’s resources away from land forces to specialized units able to respond to a range of security threats.

While it will likely be decades before China fulfills its ambition of rounding out its aircraft carrier fleet to at least six vessels and creating more overseas naval bases, the scale of its plans indicate that Beijing is behaving more and more like a confident great power.

By expanding its land reclamation activities in the contested waters of the South China Sea and rapidly improving the PLA’s global clout, China is reinforcing its claim to the title as the most powerful and influential nation in the Asia-Pacific. Make no mistake: this is but a prelude of things to come.

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One Year On From Vietnam’s Worst Environmental Disaster

Foreign Policy Blogs - Tue, 02/05/2017 - 23:42

In Da Nang, a coastal city in the center of Vietnam, locals and tourists alike flock every night to Be Anh, one of the city’s most popular seafood restaurants. Many diners are oblivious to the toxic waste spill last April which killed over 100 tons of fish along a 200-kilometer coastline just north of the city.

The release of chemicals, including cyanide, phenols and iron hydroxide was eventually blamed on a steel mill waste pipeline in Hà Tĩnh owned by Taiwan’s Formosa Plastics Group. The steel mill was later cited for more than 50 violations, with the company promising to pay $500 million in compensation.

Vietnam’s environmental ministry has stated it will take at least a decade for the region to recover from the spill.

Others diners are mindful of the effects, but insist the pollution does not extend into Da Nang’s waters and the seafood they eat, as tourists flocked to the beaches over the holiday celebrating Vietnam’s Reunification Day (April 30) and International Workers’ Day (May 1). Still others have not forgotten, and continue the protests which rocked major cities throughout Vietnam in April and May of last year.

Marking the first anniversary of the spill, protesters in the town of Kỳ Anh blocked the country’s main highway the first week of April. Some 100 Vietnamese used fishing nets, bricks and heavy rocks to block the highway, reportedly delaying thousands of vehicles. Vietnam’s government promised to identify and prosecute protesters for “causing public disorder”. In Ho Chi Minh City, the streets were quiet that same week with few security personnel on guard.

While Vietnamese government officials promise to prosecute instigators of protests, such as Nguyễn Văn Hóa, a 22-year-old resident of Kỳ Anh (arrested for using a flycam to record and publish protests), they also punished four high-ranking government officials for their lack of supervision over environmental safety.

Nguyễn Minh Quang, the former environmental minister, was rebuked and two of his deputies were fired.  Võ Kim Cự, the 60-year old party chief secretary of Hà Tĩnh province, was also fired and has offered his resignation as a delegate of the lawmaking National Assembly, citing “health reasons.”

While the threat of punishment may help deter future environmental disasters and increase oversight, Vietnamese officials are also responding to citizens’ concerns over future pollution. Starting in April, officials in Ho Chi Minh City are installing a network of 53 outdoor LED boards throughout the city which will allow residents to monitor air and water quality in real time. The LED boards will display levels of nitrogen dioxide and carbon monoxide, as well as the water quality of rivers and canals, and levels of noise pollution.

The U.S. Consulate in Ho Chi Minh City already publishes air quality readings from its own monitor on this website, as Vietnam experiences worsening air pollution, resulting in a rising number of Vietnamese being hospitalized for respiratory illnesses.

The city’s efforts to improve citizens’ access to information regarding their quality of living is laudable, but more effort needs to be done in other cities and poorer provinces to ensure local officials at the provincial level pay heed to environmental laws. Vietnam is growing quickly, drawing in manufacturing from many countries, including China, and will need strict vigilance to assure its residents that this developing country will not repeat the mistakes of its neighbor in the north.

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One Year On From Vietnam’s Worst Environmental Disaster

Foreign Policy Blogs - Tue, 02/05/2017 - 23:42

In Da Nang, a coastal city in the center of Vietnam, locals and tourists alike flock every night to Be Anh, one of the city’s most popular seafood restaurants. Many diners are oblivious to the toxic waste spill last April which killed over 100 tons of fish along a 200-kilometer coastline just north of the city.

The release of chemicals, including cyanide, phenols and iron hydroxide was eventually blamed on a steel mill waste pipeline in Hà Tĩnh owned by Taiwan’s Formosa Plastics Group. The steel mill was later cited for more than 50 violations, with the company promising to pay $500 million in compensation.

Vietnam’s environmental ministry has stated it will take at least a decade for the region to recover from the spill.

Others diners are mindful of the effects, but insist the pollution does not extend into Da Nang’s waters and the seafood they eat, as tourists flocked to the beaches over the holiday celebrating Vietnam’s Reunification Day (April 30) and International Workers’ Day (May 1). Still others have not forgotten, and continue the protests which rocked major cities throughout Vietnam in April and May of last year.

Marking the first anniversary of the spill, protesters in the town of Kỳ Anh blocked the country’s main highway the first week of April. Some 100 Vietnamese used fishing nets, bricks and heavy rocks to block the highway, reportedly delaying thousands of vehicles. Vietnam’s government promised to identify and prosecute protesters for “causing public disorder”. In Ho Chi Minh City, the streets were quiet that same week with few security personnel on guard.

While Vietnamese government officials promise to prosecute instigators of protests, such as Nguyễn Văn Hóa, a 22-year-old resident of Kỳ Anh (arrested for using a flycam to record and publish protests), they also punished four high-ranking government officials for their lack of supervision over environmental safety.

Nguyễn Minh Quang, the former environmental minister, was rebuked and two of his deputies were fired.  Võ Kim Cự, the 60-year old party chief secretary of Hà Tĩnh province, was also fired and has offered his resignation as a delegate of the lawmaking National Assembly, citing “health reasons.”

While the threat of punishment may help deter future environmental disasters and increase oversight, Vietnamese officials are also responding to citizens’ concerns over future pollution. Starting in April, officials in Ho Chi Minh City are installing a network of 53 outdoor LED boards throughout the city which will allow residents to monitor air and water quality in real time. The LED boards will display levels of nitrogen dioxide and carbon monoxide, as well as the water quality of rivers and canals, and levels of noise pollution.

The U.S. Consulate in Ho Chi Minh City already publishes air quality readings from its own monitor on this website, as Vietnam experiences worsening air pollution, resulting in a rising number of Vietnamese being hospitalized for respiratory illnesses.

The city’s efforts to improve citizens’ access to information regarding their quality of living is laudable, but more effort needs to be done in other cities and poorer provinces to ensure local officials at the provincial level pay heed to environmental laws. Vietnam is growing quickly, drawing in manufacturing from many countries, including China, and will need strict vigilance to assure its residents that this developing country will not repeat the mistakes of its neighbor in the north.

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