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Diplomacy & Crisis News

UN agency micro-loan helps Palestine refugee’s small business thrive amid rubble of Syrian war

UN News Centre - Fri, 19/05/2017 - 19:36
Hidden literally under the rubble of the Syrian war is the economic success story of a widow who, refusing to submit to despair, founded a thriving micro-enterprise venture with assistance from a United Nations agency loan.

The Islamic Republic Is Heading for an Identity Crisis

Foreign Policy - Fri, 19/05/2017 - 19:24
As Iranians go to the polls, the divide between the country's octogenarian ayatollahs and its young population is wider than ever.

Chinese Smugglers Are Buying Up Hundreds of Thousands of Illegally Slaughtered African Donkeys

Foreign Policy - Fri, 19/05/2017 - 19:12
When they’re not smuggling ivory and rhino horn, Africa’s most notorious criminal syndicates are stealing farm animals to make a 2,500-year-old traditional Chinese remedy.

To Assuage Russia, Obama Administration Backed Off Syria Chemical Weapons Plan

Foreign Policy - Fri, 19/05/2017 - 19:00
The campaign to punish Assad for attacking his people with chlorine bombs took a back seat to Kerry's diplomacy with Moscow

South Sudan: UN report exposes human rights violations against civilians in Yei

UN News Centre - Fri, 19/05/2017 - 18:38
A United Nations report has documented human rights violations and abuses against civilians that may amount to war crimes or crimes against humanity, in what used to be a peaceful multi-ethnic town in South Sudan.

Tous les totalitarismes se valent

Le Monde Diplomatique - Fri, 19/05/2017 - 18:05

Entrés en vigueur en septembre 2011, les nouveaux programmes de première se décomposent en cinq thématiques. L'une d'elles est consacrée au « siècle des totalitarismes » et mêle l'URSS de Staline, l'Allemagne de Hitler et l'Italie de Mussolini. Cet amalgame, fréquent depuis un quart de siècle, vise à mettre sur le même plan communisme et nazisme.

Affiches des films « Ilsa, la Tigresse du goulag », de Jean Lafleur, 1977 et « Ilsa, la Louve des SS », de Don Edmonds, 1975. Depuis quarante ans, les films de série Z – œuvres à petit budget généralement de mauvaise qualité – proposent des scénarios extravagants qui exploitent jusqu'à l'absurde la paranoïa des temps de guerre froide, entretenant parfois la confusion entre nazisme et communisme. Ainsi, l'héroïne-nymphomane de la saga Ilsa se retrouve tour à tour gardienne de goulag et de camp de concentration.
DR.

A première vue, la France de François Hollande, la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, le Venezuela de Nicolás Maduro et l'Union européenne ont peu en commun. Pourtant, en 2014, ils ont tous les quatre été affublés de l'adjectif « totalitaire » : la France parce que son ministre de l'intérieur a interdit les spectacles de Dieudonné Mbala Mbala, la Turquie en raison du blocage du réseau social Twitter, le Venezuela à cause de la répression de certaines manifestations et l'Union européenne car elle briderait la souveraineté des nations.

Le concept de totalitarisme a toujours eu un sens fluctuant. Il apparaît dans l'Italie du début des années 1920 sous la plume d'opposants au Duce, pour qualifier le régime fasciste. Mais Benito Mussolini récupère le mot et le charge d'une connotation positive. En 1925, il exalte la « farouche volonté totalitaire » unifiant le peuple italien : le totalitarisme, c'est la grandeur de l'Etat.

Parade du mouvement de jeunesse fasciste Les Fils de la louve. Italie, vers 1935. © adoc-photos.

Au même moment, les adversaires de Joseph Staline utilisent ce concept pour décrire l'URSS. L'écrivain anarchiste Victor Serge, qui a soutenu la révolution de 1917, parle du régime soviétique comme d'un « Etat totalitaire, castocratique, absolu, grisé de puissance, pour lequel l'homme ne compte pas ». En août 1939, la signature du pacte germano-soviétique popularise, au Royaume-Uni et aux États-Unis, la thématique de l'alliance des totalitarismes.

Mais c'est surtout après la seconde guerre mondiale que la notion se charge d'un lourd poids idéologique : elle devient un mot d'ordre anticommuniste et sert à justifier le combat contre le bolchevisme. En 1944, dans La Route de la servitude, le théoricien ultralibéral Friedrich Hayek soutient que l'intervention de l'État produit inévitablement un contrôle des libertés individuelles, le refus du marché libre constituant ainsi la matrice de « l'avènement du totalitarisme ». Trois ans plus tard, le président des Etats-Unis Harry S. Truman renvoie lui aussi Hitler et Staline dos à dos : « Il n'y a aucune différence entre les Etats totalitaires », affirme-t-il en 1947.

En allemagne, l'historien Ernst Nolte fait du nazisme une réponse extrême à la vague bolchevique.

Cette superposition discutable entre les expériences allemande et soviétique prend un caractère scientifique avec la publication des travaux de Hannah Arendt en 1951 puis de Carl Friedrich et Zbigniew Brzezinski. En 1956, ces deux chercheurs identifient six critères permettant d'identifier un régime totalitaire : un parti de masse dirigé par un chef charismatique, la banalisation de la terreur, la centralisation de l'économie, la mainmise des pouvoirs publics sur les moyens de communication, etc.

Parce qu'elle privilégie ce qui rapproche Hitler et Staline au détriment de ce qui les sépare, cette grille de lecture remporte un vif succès pendant la guerre froide. Loin de disparaître avec l'effondrement de l'URSS, elle connaît une seconde jeunesse au début des années 1990. En Allemagne, l'historien Ernst Nolte fait alors du nazisme une réponse extrême à la vague bolchevique ; en France, son homologue François Furet explique que le volontarisme transformateur pousse à la limitation des libertés, à la violence et donc à la « mécanique totalitaire » : « Le bolchevisme stalinisé et le national-socialisme constituent les deux exemples des régimes totalitaires du XXe siècle, écrit-il dans Le Passé d'une illusion (1995). Non seulement ils sont comparables, mais ils forment en quelque sorte à eux deux une catégorie politique. »

Ce postulat ideologique a récemment pris corps dans les programmes scolaires : depuis 2011, il est demandé aux lycéens français d'étudier l'Italie fasciste, l'Allemagne nazie et l'Union soviétique dans un seul et même chapitre, baptisé « Le siècle des totalitarismes ». Une telle présentation efface les différences entre ces trois idéologies ; elle néglige la nature du nazisme, dont la quête d'un « espace vital » pour l'Allemagne implique une volonté raciste d'extermination des « sous-hommes » : Juifs, Tziganes, Slaves…

Devenu, selon les mots de l'historien Enzo Traverso, « outil de légitimation de l'Occident triomphant », le concept de totalitarisme est aujourd'hui utilisé à tort et à travers, par les uns pour décrire les limitations des libertés, par les autres pour disqualifier les projets de transformation sociale. Aussi certains auteurs proposent-ils, à l'instar de Slavoj Žižek, de s'en débarrasser purement et simplement.

What’s at Stake in Iran’s Elections?

Foreign Policy - Fri, 19/05/2017 - 17:40
That’s up to the powers behind the Iranian throne -- and to one U.S. president.

Le monde selon Donald Trump

Le Monde Diplomatique - Fri, 19/05/2017 - 15:37

« L'Amérique d'abord ! » Martelé depuis des mois par le prochain président des États-Unis, ce slogan suggère ce que sera sa politique étrangère. Un mélange d'unilatéralisme — le dédain des accords internationaux —, de brutalité — une augmentation des budgets militaires — et de mercantilisme — la subordination de la plupart des autres objectifs à l'intérêt commercial de son pays. Sans oublier une certaine imprévisibilité…

Danielle Gutman Hopenblum. – « Intrigue 1 », 2011 hopenblum.free.fr

Difficile de savoir précisément à quoi va ressembler la politique étrangère de M. Donald Trump. Le prochain président américain n'a détaillé ses intentions ni dans des documents écrits ni dans des discours. Beaucoup lui attribuent une approche peu informée, nourrie des gros titres de la presse et de son expérience d'homme d'affaires. Quelques entretiens ou propos de campagne et, plus récemment, le choix des membres de son administration permettent d'y voir un peu plus clair. M. Trump possède une vision, peut-être pas mûrement réfléchie mais relativement cohérente, du monde et de la place qu'y occupe son pays. Elle tranche avec celle de la plupart des experts ou responsables politiques cotés à Washington.

Ceux-ci, comme s'en aperçoit vite quiconque séjourne dans la capitale, voient des cercles concentriques qui se déploient à partir de la Maison Blanche. Le Canada, le Royaume-Uni et les autres alliés anglophones se situent sur un premier anneau ; les autres membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), le Japon, la Corée du Sud et Israël sur un deuxième ; les partenaires économiques et militaires de longue date, tels que Taïwan, les Philippines et l'Arabie saoudite, sur un troisième ; et ainsi de suite. À l'extérieur de ce système de relations de dépendance se trouvent les rivaux et adversaires des États-Unis : la Russie, la Chine, l'Iran et la Corée du Nord.

Pendant des décennies, la politique étrangère américaine a visé à renforcer les liens avec et entre les pays amis, et à affaiblir ou à isoler les exclus. Parfois, cela a impliqué d'entrer en guerre pour protéger des alliés périphériques par crainte, réelle ou supposée, que les alliés plus proches ne se trouvent en danger.

M. Trump, qui n'a pas séjourné longtemps dans le microcosme de Washington, ne partage pas cette vision commune à la plupart des responsables politiques, républicains ou démocrates. Homme d'affaires new-yorkais ayant des intérêts dans le monde entier, il est étranger à toute conception structurée attribuant des rôles définis aux alliés, amis et ennemis. Il se retrouve donc dans l'approche de M. Rex Tillerson, le patron d'ExxonMobil, qu'il a choisi comme secrétaire d'État. Les deux hommes perçoivent le monde comme une vaste jungle où la concurrence est la règle et où chances et périls peuvent se présenter en tous lieux, indépendamment de la loyauté des pays concernés ou de leur hostilité présumée envers Washington.

Danielle Gutman Hopenblum. – « Intrigue 2 », 2011 hopenblum.free.fr

Dans cette optique, les États-Unis ne sont pas le centre d'une famille d'États dépendants qu'ils auraient pour mission de protéger, mais l'un des pouvoirs qui luttent pour s'assurer positions et profits sur un échiquier planétaire concurrentiel. Le but de la politique étrangère d'un pays devient alors de promouvoir ses intérêts, c'est-à-dire aussi de mettre en échec ceux qui chercheraient à s'assurer un avantage à ses dépens. Chaque État sera donc jugé à l'aune de sa contribution aux intérêts américains, et M. Trump compte utiliser les instruments dont il dispose pour récompenser les partenaires et châtier les adversaires. Les premiers peuvent s'attendre à être reçus à la Maison Blanche et à se voir proposer des accords commerciaux avantageux. Les seconds devront payer des droits de douane dissuasifs, se résigner à être diplomatiquement isolés et, en cas de provocations jugées inadmissibles, subir une intervention armée.

Pour tenir cette feuille de route dégagée de tout attachement à de grands principes, M. Trump s'est entouré d'une équipe capable de récompenser la collaboration par des arrangements intéressants (M. Tillerson au département d'État) ou d'employer la force contre les ennemis désignés (le général Michael Flynn comme conseiller à la sécurité nationale et le général James Mattis au ministère de la défense). Pour assurer la crédibilité d'une éventuelle option militaire, il a recommandé une expansion massive des forces armées — en particulier de la marine, la mieux adaptée aux démonstrations de force et aux opérations coup de poing (1).

Comment se fera la mise en musique de cette partition dans les diverses régions du monde ? Il faut commencer par le Proche-Orient et la guerre contre l'Organisation de l'État islamique (OEI). En effet, dès le début, M. Trump a clamé que son objectif numéro un serait de « détruire l'OEI » et d'écraser toute autre manifestation du « terrorisme de l'islam radical ». « Immédiatement après mon entrée en fonction, déclarait-il le 7 septembre 2016 à Philadelphie, j'inviterai mes généraux à me soumettre sous trente jours un plan pour vaincre et détruire l'OEI (2).  »

Dans une large mesure, la guerre des États-Unis contre ce groupe est perçue comme un problème de politique intérieure. La détermination à le détruire doit beaucoup à la crainte d'attentats sur le sol américain et à l'hostilité qu'inspire l'« islam radical » en général. Ce combat, a annoncé M. Trump, ne souffrira pas de demi-mesures : tous les moyens dont l'armée dispose seront consacrés à une impitoyable campagne d'anéantissement ; si des parents et des civils associés à l'OEI en font les frais, tant pis pour eux.

Lune de miel fragile avec la Russie

Même si cet affrontement relève surtout de l'armée, il comporte d'importantes implications diplomatiques. En premier lieu, il faut savoir à qui Washington pourra demander de contribuer à l'éradication de l'OEI. C'est dans ce cadre que M. Trump imagine une possible alliance avec M. Vladimir Poutine. « Ça ne serait pas chouette de se réunir avec la Russie pour écrabouiller l'OEI ? », interrogeait-il le 25 juillet 2016 lors d'un meeting en Caroline du Nord (3). Il a également suggéré une reprise des relations avec Damas : « Je n'aime pas du tout Assad, mais Assad tue l'OEI », a-t-il déclaré lors du deuxième débat télévisé qui l'a opposé à Mme Hillary Clinton, le 9 octobre 2016.

En retour, les présidents russe et syrien pourraient décrocher quelques avantages : pour le premier, la reconnaissance de fait de l'annexion de la Crimée par la Russie et la levée des sanctions ; pour le second, l'arrêt de toute assistance aux rebelles luttant contre son régime.

M. Trump cherchera vraisemblablement à conclure des arrangements de ce type avec les autres acteurs majeurs de la région. On peut imaginer par exemple un accord rapide avec le président turc Recep Tayyip Erdoğan, les Turcs accentuant leur pression sur l'OEI en échange d'un moindre soutien américain aux combattants kurdes de Syrie — qui, jusqu'à présent, se montrent pourtant la force la plus efficace dans l'offensive terrestre contre les djihadistes. M. Erdoğan a été l'un des premiers chefs d'État étrangers à féliciter M. Trump après sa victoire, et les deux hommes auraient évoqué une coopération accrue contre le « terrorisme ». Il est également concevable que M. Trump facilite l'extradition du religieux turc exilé Fethullah Gülen, rendu responsable par Ankara du coup d'État avorté de juillet 2016 (4).

Les relations de Washington avec l'Arabie saoudite risquent en revanche de souffrir de l'intensification de l'offensive américaine contre l'OEI. Les dirigeants de cette organisation, tels ceux de l'Arabie saoudite, sont sunnites, comme le seraient la plupart des victimes à venir des bombardements aériens contre les positions de l'organisation. Symétriquement, les forces qui combattent l'OEI sur le terrain comptent une proportion élevée de chiites, qu'il s'agisse, en Irak, des milices soutenues par l'Iran ou, en Syrie, des alaouites et de leurs alliés. Aux yeux de Riyad, leur victoire et la survie du régime de M. Bachar Al-Assad ne peuvent que signifier le triomphe de l'Iran, son principal rival dans le Golfe.

Une prochaine dégradation de la relation entre les États-Unis et l'Arabie saoudite paraît d'autant plus vraisemblable que M. Trump insiste pour faire payer au prix fort la protection que celle-ci reçoit. « Les États du Golfe, ils n'ont rien d'autre que de l'argent, a-t-il lancé, dans un de ces raccourcis anthropologiques dont il a le secret, lors d'un meeting le 16 décembre. Nous, on n'en a pas, et on a 20 000 milliards de dollars de dettes… »

Les déboires de Riyad ne font pas nécessairement les affaires de l'Iran, qui, à première vue, a beaucoup à redouter de l'accession de M. Trump à la Maison Blanche. Tout au long de sa campagne, celui-ci a en effet qualifié l'accord avec Téhéran sur le nucléaire — officiellement appelé « plan global d'action conjoint » — de « pire accord de toute l'histoire ». Et il a promis de le « démanteler ». Le général Flynn passe pour un adversaire intraitable de l'Iran et fera sans doute pression sur le président pour qu'il tienne son engagement (5). Néanmoins, la priorité d'écraser au plus vite l'OEI pourrait prendre le pas sur la volonté de sanctionner l'Iran. Au demeurant, l'accord compte également pour signataires la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie, qui n'ont manifesté aucun désir de revenir dessus.

Les relations entre Washington et Moscou sont susceptibles de s'améliorer dès les premiers jours de l'administration Trump. Le nouveau président a en effet exprimé à plusieurs reprises son admiration pour M. Vladimir Poutine, et a proposé de le rencontrer en vue de restaurer des relations bilatérales actuellement très dégradées. Après un entretien téléphonique entre les deux hommes, le Kremlin a fait savoir qu'ils étaient tombés d'accord pour « normaliser les relations et poursuivre une coopération constructive sur le plus large éventail de questions (6) ».

Le choix de M. Tillerson comme secrétaire d'État s'explique en partie par les bons rapports que le patron d'ExxonMobil a noués de longue date avec Moscou à l'occasion de joint-ventures entre la société pétrolière et des entreprises russes opérant dans l'Arctique et dans l'île de Sakhaline. Il serait toutefois imprudent de prédire une lune de miel durable dans les relations américano-russes. La préoccupation première du nouveau président est de promouvoir les intérêts des États-Unis, ce qui, dans son esprit, exclut toute entente susceptible d'être interprétée comme un renoncement à leur position hégémonique.

Au demeurant, M. Trump est déterminé à renforcer l'armée, alors même que le budget de la seule armée de terre correspond au double de la totalité des dépenses militaires russes. Une telle intention n'a rien pour enchanter M. Poutine. Et, si certaines des préconisations du prochain président des États-Unis, tel le renforcement de la marine, apparaissent dirigées principalement contre la Chine, d'autres projets ont de quoi alarmer la Russie. En particulier celui de moderniser la flotte américaine de bombardiers stratégiques et d'acquérir un « système dernier cri de missiles défensifs ». De telles initiatives inquiètent Moscou au premier chef, puisque la Russie compte principalement sur son armement nucléaire pour dissuader toute action militaire de l'Occident contre elle. Dans son discours annuel sur l'état de la nation du 1er décembre, M. Poutine n'a d'ailleurs pas dissimulé sa préoccupation : « Je voudrais souligner que des tentatives de rompre la parité stratégique sont extrêmement dangereuses et peuvent conduire à une catastrophe planétaire (7).  »

Désintérêt pour l'Europe

Pendant sa campagne, M. Trump a accusé les Chinois d'avoir eu recours à des pratiques commerciales inéquitables au détriment des États-Unis et d'avoir insulté le président Barack Obama en lançant la construction d'une base militaire en mer de Chine méridionale. « Les Chinois se moquent de nous, déclarait-il à des journalistes du New York Times le 26 mars. Ils n'ont aucun respect pour notre pays et aucun respect pour notre président. »

Le nouvel occupant de la Maison Blanche prévoit donc que les relations avec Pékin vont se tendre. Cela pourrait-il déboucher sur un conflit armé ? Comme on lui demandait s'il utiliserait la force pour chasser les Chinois de leurs positions en mer de Chine méridionale, il a répondu : « Peut-être… Mais nous avons un grand pouvoir économique sur la Chine : le pouvoir du commerce. » Sans entrer dans les détails, il a suggéré qu'il préférerait user des droits de douane et d'autres mécanismes commerciaux. Son coup de fil à la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen — premier entretien connu entre un président américain, ou un président élu, et un dirigeant taïwanais depuis la rupture des relations diplomatiques avec l'île en 1979 — peut être interprété dans le même sens : une menace d'escalade afin d'inviter Pékin à accepter certaines exigences.

Cependant, M. Trump n'ignore pas que, sur certaines questions essentielles, il aura besoin du concours des dirigeants chinois. En particulier dans le cas de la Corée du Nord — l'une des questions pressantes de sécurité nationale qu'il devra affronter dès sa prise de fonction. Bien que très isolés internationalement, les dirigeants nord-coréens semblent avoir réussi à étoffer leur arsenal nucléaire et à mettre au point des missiles balistiques capables d'atteindre le Japon ou les territoires américains du Pacifique. Les Chinois, qui paraissent redouter l'effondrement du régime de M. Kim Jong-un (susceptible de précipiter à la fois l'afflux en Chine du Nord de centaines de milliers de réfugiés et l'unification de la Corée sous tutelle américaine), lui procurent pour l'heure un soutien matériel décisif. Si M. Trump espère contraindre Pyongyang à geler son programme nucléaire, il aura besoin que Pékin continue à réduire son commerce avec la Corée du Nord. « La Chine devrait résoudre ce problème pour nous », a-t-il lancé lors de son premier débat avec Mme Hillary Clinton. Mais un tel arrangement impliquera des négociations avec Pékin, et donc des concessions mutuelles.

La manière dont le président élu semble envisager les rapports avec l'Europe et l'OTAN dévoile nettement l'écart entre ses conceptions et celles de ses prédécesseurs. Alors que ceux-ci voyaient dans l'Alliance atlantique la pierre angulaire de la politique de sécurité américaine, et l'Europe comme un rempart de l'ordre libéral, il tourne le dos à cette approche. À ses yeux, l'OTAN s'est montrée inefficace dans la guerre la plus importante de ce temps, celle contre le « terrorisme islamiste radical ». Et l'Europe, en tant qu'entité politique, lui paraît dépourvue de la capacité pratique de concourir à la défense des intérêts vitaux des États-Unis. Elle mérite donc moins d'attention que des puissances comme la Russie ou la Chine, plus actives dans le « grand jeu » mondial.

Lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'OTAN, M. Jens Stoltenberg, le 18 novembre, M. Trump aurait néanmoins réaffirmé l'« importance persistante » de l'Alliance ; mais, depuis, il n'en a apporté aucune confirmation. Et pas une seule de ses nominations à des postes militaires à responsabilités ne semble signaler une passion particulière pour le théâtre d'opérations européen. L'intérêt que l'OTAN inspire au prochain locataire de la Maison Blanche paraît se résumer à deux préoccupations : imposer aux membres de l'Alliance une contribution financière supplémentaire à la défense commune ; exiger qu'ils se consacrent prioritairement à la guerre contre l'OEI. Les autres questions, telle la défense du « flanc oriental » européen contre une éventuelle attaque russe, indiffèrent apparemment M. Trump, qui semble penser que, sur l'échiquier mondial, l'Europe ne constitue qu'un foyer secondaire de tension. Il ne s'en souciera donc que si des intérêts essentiels y sont menacés. Ce qui, en définitive, résume assez bien la ligne de conduite du prochain président. « L'Amérique d'abord », et tous les autres pays appréciés en fonction d'un seul critère : représentent-ils un atout ou un obstacle dans la réalisation des objectifs américains fondamentaux ?

(1) Cf. « Transcript of Donald Trump's speech on national security in Philadelphia », The Hill, 7 septembre 2016.

(2) Ibid.

(3) « Trump says he would consider alliance with Russia over Islamic State », Reuters, 25 juillet 2016.

(4) « Trump, Turkey's Erdogan discuss boosting ties, fighting terrorism : sources », Reuters, 9 novembre 2016.

(5) Cf. Matthew Rosenberg, Mark Mazzetti et Eric Schmitt, « In Trump's security pick, Michael Flynn, “sharp elbows” and no dissent », The New York Times, 3 décembre 2016.

(6) Neil MacFarquhar, « Putin and Trump talk on phone and agree to improve ties, Kremlin says », The New York Times, 14 novembre 2016.

(7) Andrew Higgins, « A subdued Vladimir Putin calls for “mutually beneficial” ties with US », The New York Times, 1er décembre 2016.

Le Sahel entre deux feux djihadistes

Le Monde Diplomatique - Fri, 19/05/2017 - 11:04

Six jeunes Sénégalais, soupçonnés de djihadisme, ont été extradés de Nouakchott (Mauritanie) vers Dakar, le 20 février dernier. La menace terroriste s'étend en Afrique de l'Ouest sur fond de concurrence entre Al-Qaida et l'Organisation de l'Etat islamique. Les interventions militaires au Sahel, y compris l'opération française « Barkhane », ne s'attaquent pas aux racines de la violence.

Meriem Bouderbala. – « Sur le fil », 2011 meriem.bouderbala.free.fr

Rebaptisé en mars 2015 « Etat islamique en Afrique de l'Ouest », le groupe Boko Haram multiplie les opérations meurtrières au Nigeria et au Tchad. Dans le nord du continent, l'Organisation de l'Etat islamique (OEI) poursuit sa progression en Libye et organise des attaques contre des zones touristiques. De son côté, Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), déjà très actif au Mali, a revendiqué l'attentat contre l'hôtel Splendid à Ouagadougou (Burkina Faso), le 15 janvier 2016. L'arc sahélo-saharien sera-t-il pris en tenaille entre l'OEI au nord et AQMI à l'est ? Et quelles conséquences pour l'opération militaire française « Barkhane », qui se déroule précisément entre ces deux pôles ?

La violence armée au Sahel s'est étendue après la marginalisation du Groupe islamique armé (GIA) en Algérie, à la fin des années 1990, puis après la chute de Mouammar Kadhafi lors de l'intervention occidentale en Libye, en 2011. Ces deux événements ont conduit dans la région au retour des mercenaires, notamment touaregs, qu'avait recrutés Kadhafi et à la dissémination des armes pillées dans les arsenaux libyens. Les conflits qui ont touché le Mali en 2012 ont ainsi fait intervenir des milices aux revendications très diverses : le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), qui regroupe les Touaregs en lutte pour l'indépendance ; des milices proches d'AQMI, qui revendiquent l'instauration d'un califat ; Ansar Dine, du Touareg Iyad Ag Ghaly, qui veut imposer la charia ; le Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), qui cherche à contrôler les circuits mafieux (1). Aujourd'hui, les réseaux djihadistes manifestent la volonté non seulement de contrôler les trafics (armes, drogue, etc.) et de contester les pouvoirs en place, mais également de redéfinir les frontières héritées de la colonisation, de casser les liens entre l'Europe et l'Afrique sahélienne.

Après l'opération française « Serval », autorisée par les Nations unies le 20 décembre 2012, Paris a lancé l'opération « Barkhane » : trois mille hommes déployés dans cinq pays sahéliens (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso) avec l'appui de troupes africaines et onusiennes. Ces forces, qui ont détruit des arsenaux, réduit la logistique des groupes et favorisé le renseignement, ont aussi permis la transition institutionnelle au Mali. Cependant, elles n'ont pas éradiqué la violence. Les opérations militaires extérieures peuvent, temporairement, endiguer les conflits armés et la prolifération des milices ; en revanche, elles sont inaptes à s'attaquer à leur terreau et risquent même, par un effet boomerang, de retourner les populations contre elles ou de disséminer des groupuscules tout à la fois mafieux, politiques et religieux. Et, en effet, les milices se sont dispersées dans le Sahel, perpétrant de nombreux attentats, dont les derniers, revendiqués par le groupe Al-Mourabitoune de M. Mokhtar Belmokhtar, ont touché Bamako en novembre 2015 et Ouagadougou en janvier 2016. Tout à la fois mafieuses, politiques et religieuses, ces milices se réfèrent à des degrés divers à AQMI.

Jeu de rivalités entre milices

Au Nigeria, Boko Haram a pris le relais des mouvements progressistes des Talakawa, qui luttaient contre les féodaux. Cette secte fondée par Ustaz Muhammad Yusuf (2), imam formé en Arabie saoudite et décédé en 2009, s'est développée après la violente répression de l'armée (3). En mars 2015, elle est devenue, sous la direction de M. Aboubakar Shekau, une milice criminelle et terroriste affiliée à l'OEI et bénéficiant parfois de la connivence de haut gradés de l'armée. Elle recrute dans un sous-prolétariat illettré où l'on est prêt à poser une bombe pour 50 euros. Boko Haram a pour champs d'action l'Etat de Borno au Nigeria, l'est du Niger, le nord du Cameroun et l'ouest du Tchad. On estime à 17 000 le nombre de ses victimes depuis 2009.

Le djihadisme se répand à travers un jeu de rivalités. Il est le fait de milices décentralisées (par exemple, les katiba (4)) qui s'affrontent pour contrôler les trafics et recruter des membres. Affiliées à des maisons mères, elles opèrent par alliances provisoires et savent jouer de la porosité des frontières comme de la fragilité des pouvoirs politiques, des services de renseignement et de sécurité. Cependant, on note, sinon un djihad global, du moins des allégeances croissantes, soit à l'OEI — Boko Haram, le Mujao, Ansar Beit Al-Maqdis dans le Sinaï, Majilis Choura Chabab Al-Islam en Libye, des fractions d'Al-Chabab en Somalie —, soit à Al-Qaida — Al-Chabab somalien, Front de libération du Macina (FLM) peul au Mali, Ansar Dine. Al-Mourabitoune, fusion du Mujao et des Signataires du sang — un groupe créé en 2012 par M. Belmokhtar —, s'est allié à Al-Qaida, même si certaines factions ont prêté allégeance à l'OEI. A priori, ces attitudes relèvent plutôt de l'adoption de labels ou de la logique de la franchise. Les financements et les liens logistiques avec les maisons mères ne sont pas prouvés.

L'arc sahélo-saharien se révèle propice à l'expansion de ces mouvements, car il cumule plusieurs vulnérabilités : l'explosion démographique, la fragilité climatique, l'absence de perspectives pour le sous-prolétariat urbain et les jeunes dans les zones rurales délaissées, le poids de la contrebande d'armes et de drogue dans des territoires non contrôlés, la contestation des pouvoirs en place et la corruption généralisée, l'inexistence ou l'impuissance des forces de l'ordre et la défaillance des armées (5), la faiblesse d'Etats confrontés, à un moment ou à un autre de leur histoire, à des plans d'ajustement structurel et incapables d'exercer leurs fonctions régaliennes.

Dans le nord du Nigeria, relativement délaissé dans le partage de la rente pétrolière, le président Muhammadu Buhari, lui-même originaire de cette partie du pays, se montre plus actif que son prédécesseur Goodluck Jonathan : élu en mars 2015, il lutte contre la corruption et promeut une coopération régionale. Cependant, la collusion entre certains responsables politiques ou l'armée et les groupes djihadistes n'a pas totalement disparu, et la violence perdure. Au Mali, le gouvernement du président Amadou Toumani Touré (2002-2012) avait manifesté une relative tolérance envers les trafics et les activités des djihadistes tant qu'ils restaient cantonnés dans le nord du pays. Au Burkina Faso, l'ancien chef de l'Etat Blaise Compaoré (1987-2014), allumant ou alimentant des incendies pour les éteindre ensuite en tant que médiateur international, avait noué un pacte de non-agression implicite avec certaines mouvances. Il jouait ainsi volontiers le rôle d'intermédiaire pour la libération d'otages. En 2015, la dissolution du régiment de sécurité présidentielle, « Etat dans l'Etat » dirigé par l'éphémère putschiste Gilbert Diendéré, et la restructuration des services de renseignement ont contribué à rendre le pays plus vulnérable aux attentats.

Multiséculaire, l'islam africain comporte une dominante sunnite, malékite et soufie, avec des confréries souvent syncrétiques. Il a toujours subi l'influence d'un islam rigoriste — venu du Soudan ou du Proche-Orient —, voire mortifère, comme le takfirisme. Dans un contexte de disparition des grands récits (nationalisme, socialisme, panarabisme, panafricanisme), on assiste aujourd'hui à une radicalisation de l'islam, ou à une « islamisation de la radicalité », selon l'expression du politiste Olivier Roy, appuyée sur le takfirisme.

Le recrutement des milices djihadistes n'est cependant pas homogène sur le plan religieux ou ethnique. Ainsi, Boko Haram, dominé par l'ethnie kanourie, n'en comprend pas moins des Haoussas et des Foulanis, et recrute des chrétiens. La séduction exercée par les mouvements djihadistes sur certains jeunes s'explique par la volonté de fuir un monde corrompu, de se battre pour une « purification », d'exprimer son refus des humiliations sociales et politiques.

Le financement des milices demeure en outre une question centrale : contrôle des ressources, des trafics, ponction sur les populations, racket, rançons des otages, donations, parrainage par des puissances ou des groupes, corruption de politiques et de militaires... Il est en soi un facteur de dissémination de la violence.

Les conflits armés qui traversent le Sahel au sens large renvoient par ailleurs à l'histoire longue : frontières jamais vraiment légitimées après leur reconnaissance internationale au moment des décolonisations ; cicatrices de l'histoire parfois antérieures à la colonisation. Boko Haram se réfère ainsi au califat de Sokoto ou au Kanem-Bornou (6), et le FLM à l'empire peul du Macina, c'est-à-dire à des « Etats djihadistes » du XIXe siècle dont la richesse reposait sur la traite des esclaves et qui ont été détruits à la demande d'autres Etats — par exemple les Haoussas — par les colonisateurs européens.

Si les puissances occidentales ont joué avec le feu, les potentats arabes ont également contribué à créer la situation actuelle : financements des mosquées et des écoles coraniques par des fonds saoudiens ou des associations du Qatar ou d'autres pays du Golfe, liens entre le Maroc et le MNLA, possibles liens entre les services secrets algériens et des chefs d'AQMI (7), conflit entre l'Algérie et le Maroc à propos du Sahara occidental, contagion des guerres d'Irak, de Libye et de Syrie, etc.

Les pays africains sont évidemment les premières victimes de la violence armée. Le terrorisme conduit à renforcer des régimes autoritaires et à arbitrer en faveur de la sécurité aux dépens des investissements productifs. Il enclenche un engrenage de violence, de pauvreté et de marginalisation en ruinant les perspectives économiques et en créant des zones inaccessibles ou délaissées. Les attentats instillent la haine et distillent la peur et le repli sur soi. Ils détruisent le mince tissu économique existant, créent des zones délaissées par les touristes, les investisseurs ou les humanitaires. Les conflits ne font qu'augmenter le nombre de déplacés, de réfugiés et de migrants aux prises avec des mafias. Tels des incendies, les tensions peuvent se diffuser très rapidement. Les deux pays les plus menacés en février 2016 étaient la Côte d'Ivoire et le Sénégal, où l'on constate la montée du salafisme face aux confréries traditionnelles et l'engagement d'un nombre — difficile à évaluer — de jeunes Sénégalais au sein de l'OEI en Syrie. Des mesures destinées à renforcer la sécurité des infrastructures, publiques et touristiques, sont adoptées dans ces deux Etats historiquement liés à la France.

Très divisée, l'Union européenne demeure largement absente des opérations militaires et de la fourniture d'aide aux régions fragilisées. Seul l'appui aux actions décentralisées dans les zones vulnérables permettrait pourtant de traiter les causes profondes du terrorisme. L'Afrique représente un enjeu majeur pour l'Europe, non seulement par ses marchés et ses ressources, mais également en raison des risques sécuritaires, environnementaux, démographiques qui concernent en priorité le Sahel. La « communauté internationale » devrait par exemple financer les soldes et les équipements permettant la construction de forces armées nationales ou régionales africaines et les équipements nécessaires au renseignement. Outre que les coûts sont dix fois moins importants que ceux des forces étrangères, seules des armées locales sont en mesure d'assurer la sécurité dans la durée.

Transferts effectués par les migrants, investissements privés, fonds souverains, aide publique au développement : les financements venus de l'extérieur augmentent, mais ils ont tendance à se concentrer sur « l'Afrique utile » et les zones sûres. La carte de l'aide française au développement comme celle des soutiens à l'agriculture confirment cette mauvaise répartition. Or la priorité serait plutôt de répondre aux aspirations des jeunes, des zones rurales et urbaines, dont le nombre va plus que doubler dans le Sahel d'ici à 2050. Cette réorientation implique prioritairement la reconstitution des fonctions régaliennes des Etats et la création d'un tissu économique générateur d'emplois.

(1) Lire Daniel Bertrand, « Conjurer la fragmentation au Mali », Le Monde diplomatique, juillet 2015.

(2) Lire Alain Vicky, « Aux origines de la secte Boko Haram », Le Monde diplomatique, avril 2012.

(3) Cf. Marc-Antoine Pérouse de Montclos, « Boko Haram et le terrorisme islamiste au Nigeria : insurrection religieuse, contestation politique ou protestation sociale ? » (PDF), Questions de recherche, no 40, Centre d'études et de recherches internationales (CERI), Paris, juin 2012.

(4) Terme utilisé par AQMI pour désigner une unité de combattants. Il a été popularisé par Jean-Christophe Rufin dans son roman Katiba, Flammarion, Paris, 2010.

(5) Cf. Serge Michailof, Africanistan. L'Afrique en crise va-t-elle se retrouver dans nos banlieues ?, Fayard, Paris, 2015.

(6) Respectivement, empire créé au XIXe siècle dans le nord du Nigeria et royaume musulman établi du VIIIe au XIXe siècle dans le nord du Tchad.

(7) Cf. François Gèze et Salima Mellah, « “Al-Qaida au Maghreb”, ou la très étrange histoire du GSPC algérien », 2007, www.algeria-watch.org

La canonnière, une passion française

Le Monde Diplomatique - Fri, 19/05/2017 - 10:57

Le président Hollande aura envoyé les troupes sur de nombreux terrains difficiles. Est-ce vraiment leur vocation de se substituer si souvent aux diplomates ? Celui qui lui succédera devra mesurer le coût de ces ingérences, tant en matière de dépenses militaires que pour l'image de la France.

Théo Haggaï – de la série « Cailloux » http://theo-haggai.tumblr.com/

« Je viens sans doute de vivre la journée la plus importante de ma vie politique », confessait M. François Hollande le 2 février 2013, à l'issue d'une journée de liesse à Gao et à Tombouctou, après les premiers succès de l'opération militaire « Serval ». Comme ses prédécesseurs, le chef de l'État français a endossé durant ce quinquennat l'uniforme de gendarme de l'Afrique, intervenant au Mali, déployant un « parapluie sécuritaire » sur quatre autres pays du Sahel ainsi qu'en Centrafrique, et appuyant plus au sud le Nigeria, menacé par la secte djihadiste Boko Haram.

« Paradoxalement, le champ d'intervention des forces françaises, avec l'assentiment des pays de la région, n'a jamais été aussi vaste », constate M. Gilles Olakounlé Yabi, ancien responsable du bureau Afrique de l'Ouest de l'International Crisis Group (1). Le réseau des bases militaires françaises sur le continent, bien que partiellement réorganisé, a même été maintenu, plus de cinquante-cinq ans après la vague des indépendances. Comme au temps de la guerre froide — où un très pragmatique partage des tâches laissait à la France le soin d'endiguer la poussée nationaliste ou prosoviétique en Afrique —, l'ami américain ne lui dispute pas son rôle prééminent dans les pays francophones ainsi qu'il l'avait fait dans les années 1990, lors des conflits des Grands Lacs. En outre, après les échecs des États-Unis en Irak et en Afghanistan, les réticences du président Barack Obama à envoyer des troupes à l'étranger ont ouvert un boulevard aux Français.

Jamais, au surplus, les relations diplomatiques et militaires n'ont été aussi confiantes que sous les présidences Hollande et Obama, y compris au Proche-Orient, où la France a tenu le rôle de numéro deux dans la coalition contre l'Organisation de l'État islamique (OEI). En 2015, un amiral français a même conduit à partir du porte-avions Charles-de-Gaulle la Task Force 50, une composante de la Ve flotte américaine dans le Golfe. Paris retrouvait des accents néoconservateurs dans sa « guerre contre le terrorisme », allant jusqu'à imiter le parrain américain dans sa politique d'exécutions extrajudiciaires, reconnues partiellement par le président Hollande (2). Les militaires confient que jamais ils n'avaient reçu d'instructions aussi claires de l'exécutif, qui a par exemple appelé publiquement à l'« élimination » ou à la « destruction » de l'adversaire : l'opération « Serval » au Mali a été menée sans bilans, ni prisonniers, ni images (3).

Le quinquennat de M. Hollande a également vu le retour des soldats dans les rues de l'Hexagone. Arguant d'une « continuité de la menace sur les fronts intérieur et extérieur (4)  » à la suite des attentats de 2015, le gouvernement a lancé l'opération « Sentinelle », qui mobilise encore aujourd'hui de sept mille à dix mille hommes pour des opérations de police, instauré l'état d'urgence et promulgué une série de mesures coercitives.

L'intervention militaire serait-elle une « passion française », comme se le demande Claude Serfati (5) ? Pour cet économiste, les racines du militarisme d'État sont profondes et anciennes : Napoléon, les guerres coloniales, les « coups » sous le général de Gaulle. Elles s'inscrivent aussi dans le cadre d'institutions qui autorisent le président à envoyer des troupes à l'extérieur à sa guise, le gouvernement étant simplement tenu d'informer le Parlement, dont l'autorisation n'est requise que si l'intervention excède quatre mois. Les grands groupes industriels, l'armée et le pouvoir politique constitueraient un « mésosystème français de l'armement », qui serait in fine l'un des facteurs de ce zèle militaire — et donc du niveau relativement élevé des dépenses en la matière (au troisième rang en Europe, derrière le Royaume-Uni et l'Allemagne, mais devant ses autres partenaires de l'Union européenne). Un zèle que la France a tenté d'utiliser comme un « contrepoids à l'influence économique déclinante du pays et à l'emprise croissante de l'Allemagne sur les processus de décision européens », selon Serfati (6).

La décision d'intensifier les bombardements en Syrie à la suite des attentats de novembre 2015 à Paris et à Saint-Denis a été contestée. Pour l'ancien premier ministre Dominique de Villepin, « répondre à l'attaque par la guerre, c'est éteindre un incendie au lance-flammes (7)  ». Plus récemment, le général Vincent Desportes estimait : « Nous avons bombardé Daech suffisamment pour provoquer le Bataclan et Nice, mais pas assez pour les empêcher (8). »

L'opération « Sentinelle » est peu efficace et mal vécue par les militaires

Un relatif consensus s'est établi entre Les Républicains et le Parti socialiste sur le terrain de la défense, surtout lorsque l'exécutif, en réaction aux attentats, a enrayé la déflation des effectifs prévue par la loi de programmation militaire 2014-2019. Mais l'armée se plaint d'une surchauffe dans les opérations, d'une baisse sensible du moral des troupes et d'une grave usure des équipements. Son chef d'état-major, le général Pierre de Villiers, demande que le budget de la défense — qu'il appelle « effort de guerre » — soit porté, d'ici à la fin du prochain quinquennat, à 2 % du produit intérieur brut, comme le souhaite l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), contre 1,77 % actuellement (soit 32,11 milliards d'euros).

Ministre de la défense durant la totalité du mandat de M. Hollande, M. Jean-Yves Le Drian passe pour le vrai « ministre de l'Afrique » — opérations extérieures répétées — et pour le « VRP [voyageur représentant placier] de la République » — ventes d'armes florissantes. À l'heure du bilan, il souligne la virulence idéologique et l'hyperviolence du djihadisme. Il met aussi l'accent sur l'imprévisibilité des acteurs majeurs (y compris américains...), la généralisation de l'« intimidation stratégique » (de la part de la Russie, de la Chine et d'autres) et l'affaiblissement des règles et cadres multilatéraux. Le tout impose, selon lui, de pouvoir faire face à toute « surprise stratégique » en disposant d'un outil militaire qui offre l'entière palette des moyens et spécialités (9).

Théo Haggaï – de la série « Cailloux » http://theo-haggai.tumblr.com/

Quelle que soit sa couleur politique, le prochain exécutif devra s'interroger sur les engagements de la France, à commencer par la guerre en Irak et en Syrie. Mais d'autres dossiers urgents s'imposeront : la Corée du Nord, le nouvel équilibre des relations avec les États-Unis, la Russie, la Turquie, le Royaume-Uni. Au Sahel, où les principaux groupes djihadistes viennent d'annoncer leur fusion, la situation s'enlise, et on ne voit pas quand les troupes françaises pourront rentrer. Avec ses quatre mille hommes tentant de contrôler un secteur aussi étendu que l'Europe, l'opération « Barkhane » n'a pu empêcher le retour des djihadistes, même si elle les a contenus. Au Proche-Orient, le soutien politique et les ventes d'armes au pouvoir autoritaire égyptien interrogent, tout comme le partenariat renforcé avec l'Arabie saoudite ou le Qatar, pépinières idéologiques d'Al-Qaida et de l'OEI.

Le futur exécutif devra également rendre une série d'arbitrages budgétaires. L'actuel chef d'état-major des armées affirme avoir besoin de 36 milliards en 2018 (au lieu des 34 prévus), de 38 en 2019 et de 40 en 2020. Un tel budget serait nécessaire pour retrouver un niveau d'entraînement normal et récupérer les capacités auxquelles l'armée a renoncé temporairement (patrouilleurs hauturiers, avions ravitailleurs, avions de transport, véhicules blindés). Et cela avant même de lancer le grand chantier du renouvellement de la force de dissuasion nucléaire, qui imposera peut-être de se défaire de sa composante aérienne.

Le déploiement de l'armée sur le territoire national est peu efficace et mal vécu par les militaires, qui ne se sentent pas une vocation de vigiles ; il devra sans doute être revu, du moins dans sa forme actuelle. La « garde nationale », nouvel habillage des anciennes « réserves », peut-elle prendre le relais, et dans quelles conditions ? Et, surtout, comment sortir de l'état d'urgence, usé à force de prolongations ?

À l'heure où M. Donald Trump promet d'augmenter de près de 10 % le budget militaire fédéral des États-Unis, et exige des Européens qu'ils fassent de même, le retour dans le commandement militaire de l'OTAN — une décision du président Nicolas Sarkozy — réduit l'armée française au rôle d'obligée du parrain américain. Il reste défendu par MM. Emmanuel Macron (En marche !), François Fillon (Les Républicains) et Benoît Hamon (Parti socialiste). Mme Marine Le Pen (Front national) et M. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France) préconisent de sortir du commandement, tandis que M. Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Mme Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière), M. Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) ou M. François Asselineau (Union populaire républicaine) souhaitent quitter l'organisation atlantique. Selon plusieurs candidats, le « Brexit » et les exigences du nouveau président américain sur le financement de l'OTAN (assuré à 70 % par les États-Unis) offriraient une fenêtre de tir pour une relance du vieux projet d'« Europe de la défense », enterré depuis 1954. Un Conseil européen sera consacré en juin à l'idée de « coopération structurée » entre les pays souhaitant aller plus loin.

Une fois de plus, la campagne électorale n'a guère permis de susciter de grands débats autour des questions de défense. Ne serait-il pas temps, pourtant, de remettre à plat la question de l'activisme guerrier de la France, au moment où progresse l'idée que certaines interventions propagent le terrorisme autant qu'elles le combattent ? De faire une pause dans les « opex » (opérations extérieures), le temps de repenser l'outil de défense ? De concentrer l'essentiel des moyens non plus sur des interventions à dominante tricolore — perçues, qu'on le veuille ou non, comme néocoloniales —, mais sur des actions réellement multinationales ? Et de mettre en place à grande échelle une filière de formation internationale aux techniques de maintien de la paix, qui valoriserait le savoir-faire des militaires français ?

Le maintien de la dissuasion nucléaire, un sujet quasi tabou

Le reformatage de l'armée selon un mode plus défensif qu'offensif pourrait être mené de pair avec un développement des formes d'engagement citoyen (service militaire, service civique, etc.), qui rapprocherait les militaires de la société et renouerait avec un esprit de défense débarrassé d'un nationalisme étroit ou revanchard. Il offrirait aussi l'occasion d'aborder le sujet, quasi tabou aujourd'hui, de la dissuasion nucléaire, à la fois trop forte et trop faible, et finalement peu adaptée aux menaces actuelles. Son renouvellement dispendieux (3,5 milliards d'euros par an, 6 milliards à partir de 2022) est présenté comme inéluctable, alors que va s'ouvrir aux Nations unies une négociation internationale sur un traité d'interdiction des armes nucléaires.

Penser au rôle que la France pourrait jouer dans la stabilisation de la situation internationale obligerait aussi à revoir sa politique d'exportation d'armes, qui la plaçait au troisième rang mondial en 2016, avec près de 20 milliards d'euros (10). À redéfinir les coopérations entre des pays européens débarrassés des ambiguïtés et des pesanteurs de l'OTAN, redonnant à la France une marge d'autonomie et de souveraineté qui lui serait utile au moment où se redessinent les grands équilibres du monde. Et aussi à imaginer, dans le cadre d'une réforme constitutionnelle, une association plus étroite du Parlement au contrôle des ventes d'armes, aux décisions d'engagement des troupes et à l'évaluation en temps réel des politiques militaires, depuis trop longtemps cantonnées au « domaine réservé » du président.

(1) Lire « En Afrique, d'autres foyers du djihadisme », et Philippe Hugon, « Le Sahel entre deux feux djihadistes », Le Monde diplomatique, respectivement février 2015 et mars 2016.

(2) Cf. Gérard Davet et Fabrice Lhomme, « Un président ne devrait pas dire ça… » Les secrets d'un quinquennat, Stock, Paris, 2016.

(3) Lire « Images propres, guerres sales », Le Monde diplomatique, octobre 2013.

(4) Jean-Yves Le Drian, Qui est l'ennemi ?, Cerf, coll. « Actualité », Paris, 2016.

(5) Cf. Claude Serfati, Le Militaire. Une histoire française, Éditions Amsterdam, Paris, 2017.

(6) Claude Serfati, L'Industrie française de défense, La Documentation française, coll. « Les Études », Paris, 2014.

(7) Dominique de Villepin, « La guerre ne nous rend pas plus forts, elle nous rend vulnérables », Libération, Paris, 25 novembre 2015. Lire aussi Serge Halimi, « L'art de la guerre imbécile », Le Monde diplomatique, décembre 2015.

(8) « Le parler haut du général Desportes », Les blogs du Diplo, Défense en ligne, 15 février 2017.

(9) « Renouveau de la recherche stratégique », colloque, Paris, 25 janvier 2017.

(10) Lire le dossier « Diplomatie des armes », Le Monde diplomatique, avril 2016.

Afriques. Entre puissance et vulnérabilité

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 19/05/2017 - 09:00

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Pierre Jacquemot propose une analyse de l’ouvrage de Philippe Hugon, Afriques. Entre puissance et vulnérabilité (Armand Colin, 2016, 272 pages).

Côté pile, l’Afrique est devenue le continent de la croissance, des nouvelles opportunités associées à de formidables ressources, la « nouvelle frontière » des investisseurs internationaux, le territoire des biens publics environnementaux mondiaux à préserver à tout prix. Côté face, elle reste le continent des épidémies, de la malnutrition, de l’insécurité, des trafics, des régimes corrompus et des désastres climatiques à venir.

Philippe Hugon prend le parti d’aller au-delà de ces représentations simplificatrices pour saisir la complexité africaine et repérer les trajectoires nécessaires face aux défis – démographique, écologique, épidémiologique, politique – d’une transformation structurelle. L’auteur a toutes les références nécessaires, puisque depuis 50 ans il étudie le continent avec passion, et exerce son magistère sur des générations d’étudiants et de chercheurs.

Toutes les questions de son dernier livre sont salutaires. L’une en particulier : une Afrique ou des Afriques ? Penser la pluralité des Afriques, en s’affranchissant des schémas préconçus, est une nécessité. Il faut éviter de réduire les peuples à une identité et à un territoire homogènes. Philippe Hugon dénonce les raccourcis qui voient les uns comme des urbains, les autres comme des ruraux ; certains Africains seraient intégrés dans la mondialisation, d’autres non ; d’aucuns relèveraient du formel, d’autres de l’informel, etc. Dans les faits, de telles dichotomies se font l’écho de situations, sinon inexactes du moins anciennes, et de démarches que certaines recherches peinent à dépasser. Rien n’empêche un citadin de garder un fort attachement à son terroir d’origine. Les trajectoires migratoires peuvent pousser un même individu à la mobilité dans sa région, dans le pays voisin, à l’autre bout du continent, en Europe ou en Amérique, puis le conduire à retourner au pays. L’hybridation des situations est partout et dans tous les domaines la règle.

Ce regard neuf n’empêche pas de noter la réapparition de thématiques que l’on croyait démodées. Comme celle de la prégnance des cultures et du poids de la tradition. Comme celle des modalités variées d’insertion dans la mondialisation, entre dépendances et coopération. Comme celles qui touchent à l’environnement : eau, biodiversité, forêt… Comme celle, enfin – autre serpent de mer – de l’intégration régionale pour remédier aux faiblesses structurelles qui accentuent les vulnérabilités économiques.

Prospectiviste éminent, l’auteur tente d’identifier des scénarios d’avenir. Il en propose cinq, avec le sens de la formule : du « largage » aux « nouveaux arrimages », en passant par le « rattrapage», le « recentrage » et les « décalages ». Le meilleur des scénarios – celui du recentrage – ne pourrait se concrétiser que si les États en cause atteignaient une certaine maturité politique et démocratique, pour l’heure réservée à un nombre encore réduit de pays africains. Au-delà des cheminements possibles, Philippe Hugon montre que la méthode qu’adopteront les Africains, aiguillonnés par l’esprit de responsabilité, pour construire leur propre modernité, pour s’adapter aux mutations économiques et sociales et en tirer profit, les amènera très probablement à mobiliser leur intelligence collective. La formule finale est belle : « Il n’y a pas de sens de l’Histoire, mais des histoires auxquelles les hommes donnent sens. »

Pierre Jacquemot

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UN emergency food agency sending rations to war-torn Central African Republic

UN News Centre - Fri, 19/05/2017 - 07:00
The United Nations emergency food agency has started dispatching supplies by air and road to the Central African Republic (CAR), where violence erupted in March and has since claimed the lives of more than 120 people, it was announced today.

Yemen's war pushing Somali refugees to return home – UN agency

UN News Centre - Fri, 19/05/2017 - 07:00
More than 30,000 Somali refugees have apparently returned to Somalia from Yemen, the United Nations refugee agency said, and an increasing number are seeking aid to return home.

UN chief congratulates Algeria on peaceful parliamentary elections

UN News Centre - Fri, 19/05/2017 - 07:00
United Nations Secretary-General António Guterres has congratulated the people and Government of Algeria for the peaceful conduct of the 4 May parliamentary elections, for which he dispatched a group of electoral observers, his spokesperson said today.

Increasing Power at the Golf

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Fri, 19/05/2017 - 00:00
(Own report) - Berlin is considering deploying German fighter jets in Kuwait to systematically expand its foothold in this Middle East Emirate. It is not yet clear, whether the Bundeswehr's Tornados, currently participating in the anti-IS war, will be removed from Incirlik Air Base or where they may otherwise be stationed. The Kingdom of Jordan or the British colony on Cyprus (Akrotiri and Dhekelia) may be alternatives. Kuwait is also an option, given the fact that the German government has been intensifying its cooperation with the Emirate for quite some time - not only economically but also with arms deliveries. Increasing the German military presence in Kuwait would raise German-Kuwaiti relations to new heights. The Bundeswehr would also gain another foothold directly at the Persian Gulf. So far, particularly the US, British and French armed forces have a presence in that region.

Saudis Counterterrorism Efforts Ahead of Trump Visit

Foreign Policy Blogs - Thu, 18/05/2017 - 22:36

The Middle East Policy Council (Washington, D.C.) forum with Ambassador Almouoallimi (second from left) and Lt Col. Alzahrani (third from right).

Many Americans think of Saudi Arabia as the world’s rich oil producer, the cradle of Islam, and the home of most of the September 11th hijackers, more than as a counterterrorism ally.

During his presidential campaign, Trump called Saudi prince and magnate Alwaleed bin Talal “dopey” and accused him of trying to control American politicians “with daddy’s money.”

Trump blamed the Saudis for the September 11th attacks, and said the Kingdom does not pay for the vital support it gets from the United States. But now, with a major arms deal in the in works and Trump’s imminent arrival, Saudi Arabia is promoting its counterterror efforts.

Saudi Arabia’s ambassador to the United Nations, Abdullah Almouallimi, joined by the Ministry of Interior’s Lt. Col. Khalid Alzahrani, outlined in Washington the Kingdom’s approaches to terrorism.

They positioned Saudi Arabia as a victim of terrorism, and a critical partner in the global efforts to defeat it. Beginning with the 1979 attack on the Grand Mosque in Mecca, and specifically pointing to the 2004 deadly attack on the U.S. consulate in Jeddah, Alzahrani said that Saudi Arabia had stopped 229 of 335 attempted terrorist attacks inside the country, mostly by suicide belts and bombings.

Efforts to combat terrorism, Almouallimi described, are part of a generation-long struggle. The keys are not military, but the winning of “hearts and minds.”

Changing the school curriculum, eliminating anti-Semitic rhetoric, emphasizing that terror is not dependent on race or religion, and rehabilitating and reintegrating former terrorists are keys to Saudi efforts to address the root causes of terrorism. To support this, Saudi Arabia contributed to the establishment of the United Nations Counter-Terrorism Center in 2011.

In addition to these, Ambassador Almouallimi also emphasized that Saudi Arabia has been a strong partner in the war against Daesh.

Lt. Col. Khalid Alzahrani described Saudi efforts at security, ideology, and finance. It has boosted border security against weapons smuggling, increased training and equipment, and publicizes the names of those wanted for terror charges.

A Directorate of Ideology promotes civic duty, school reform, and other efforts. To counter terrorist financing networks, Saudi Arabia now regulates cash donations to non-profits and coordination with non-profits abroad.

Trump’s visit to Saudi Arabia, Israel, and the Vatican ahead of a G-7 summit marks a distinct change from previous presidents’ first summits. It is unmistakably religious, of course. But it is also with three regimes that Trump has been critical of, and that have been critical of him.

The first months of his administration have been pocked with contentious immigration orders, uneven dialogue with allies, continuing questions over the campaign’s relationship with Russia, and careless, unpredictable messages more generally. The U.S. Department of Justice’s appointment of former FBI director Robert Mueller to investigate Russian ties will bring even further scrutiny.

But in the next several days, President Trump will have his best chance to show the world’s leaders, from Pope Francis to the Middle East to the G-7, that he is serious, thoughtful, and reliable – or that he is not.
An earlier version of this appeared in the Jerusalem Post.

The post Saudis Counterterrorism Efforts Ahead of Trump Visit appeared first on Foreign Policy Blogs.

The Lessons of Dead Empires

Foreign Policy Blogs - Thu, 18/05/2017 - 22:27

The Ottomans secured an alliance with Germany on 2 August 1914 with the aid of Enver Pasha and Austria-Hungary adhered to this alliance.

The modern state and democratic institutions  is the result of hundreds of years of development, often growing out of past conflict. While this path to producing modern functioning states is not perfect, unable to defend its citizens against injustice and brutality at times, it is a process that reflects the flaws of humanity.

Nationhood has arisen from this history. And whether that nation is a full legal entity with a seat in the United Nations, or simply a collection of groups that share a language and tradition, to deny or underestimate the existence of the identity of a people is to reduce the beliefs that have rooted them in humanity.

The death of empires is a lesson on how underestimating national identities can lead to unintended political change.

The end of the Austro-Hungarian Empire gave birth to many nation states now slowing joining the EU. Those same states are now in conflict with the EU over a reassertion of their national identity through policy challenges.

Statements promoting a dilution of identity for a greater good are was tore the Austro-Hungarian Empire apart. As national identities took over from the Imperial project, different cultures created institutions and geographic borders that could be administered and defended. While the Empire did not remove those borders, they put into question the role of cultural identities that would serve the Emperor.

When a declining empire faces a challenge, minority groups tend to suffer the most. This was the case of communities and families living at the end of the Ottoman Empire, often entirely removed or in some cases murdered. The effects of the collapse of the Ottoman Empire still resonates today in Armenian and Kurdish communities, and also contributing to the targeting of Yazidis and Christians in the Middle East in 2017.

The recent election in France and follow up actions by the EU require a re-reading of the identity crisis of the Austro-Hungarians as well as the Ottomans. Especially now considering that recent trends in Europe are intimately linked to both of those regions and their history.

Culture and identity may be able to be questioned during an election campaign, but has a nasty way of creeping back up when individuals feel that their culture and that of their family are being ill considered. Often it is those who lack an understanding of history, strong roots or a sense of self that challenge the ideas that created peaceful communities in many countries.

Those who have shared values often do not value the same roots, but value the ideas of having such roots. In politics in Europe, this idea should be reconsidered in an effort to reduce unintended political change.

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Paris Isn’t Burning

Foreign Affairs - Thu, 18/05/2017 - 21:19
Powerful economic and political forces will prevent Trump from destroying the Paris agreement. But he can still cause the United States serious diplomatic and economic pain—and cost the world precious time.

Des alliés bien contrôlés

Le Monde Diplomatique - Thu, 18/05/2017 - 13:14

Afin d'aider les travailleurs humanitaires dans leurs tâches quotidiennes, le Conseil norvégien pour les réfugiés a concocté, avec l'aide du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) et de l'Organisation internationale pour les migrations, une « boîte à outils » sur le management des camps. Épais de près de trois cents pages, ce document indique notamment la marche à suivre en présence de journalistes.

L'accès au camp peut être régulé en exigeant que tous les médias se signalent aux administrateurs, afin que leur visite soit facilitée. Concernant les interviews, [les gestionnaires du camp] doivent agir comme des gardes-barrières, qui demandent d'abord leur permission aux interviewés potentiels, puis présentent ces derniers au journaliste. Sachez que les persones ayant vécu une expérience particulièrement traumatisante, notamment un viol, ou qui parlent anglais, français ou une autre langue mondiale, intéressent souvent les journalistes. (...) D'une manière générale, les travailleurs humanitaires et les médias partagent des objectifs similaires en matière d'assistance aux personnes déplacées. Toutefois, les administrateurs et les acteurs des camps peuvent faire l'objet de critiques, au sujet des réponses apportées ou des conditions générales du camp. Dans ces situations, se placer sur la défensive ne produit rien de bon, car cela peut nourrir de nouvelles critiques. Mieux vaut corriger les idées fausses, expliquer que les acteurs se démènent pour améliorer les conditions du camp et en profiter pour demander une meilleure assistance au nom des déplacés.

Source : « Camp management toolkit 2015 », Conseil norvégien pour les réfugiés, Organisation internationale pour les migrations, et Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, juin 2015.

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