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Diplomacy & Crisis News

UN report assesses ‘huge benefits’ and challenges of green energy revolution

UN News Centre - Fri, 12/05/2017 - 19:23
The latest United Nations report on energy-efficiency technologies shows that low-carbon technologies apparently aid clean air, save water and cut land use, and could reduce 25 billion tonnes of greenhouse gas emissions and 17 million tonnes of particulates a year.

Amid widening needs for displaced Somalis, UN refugee agency revises funding appeal

UN News Centre - Fri, 12/05/2017 - 18:28
The United Nations refugee agency has increased its funding appeal by $91 million to meet the humanitarian needs of Somali refugees in the region and the people displaced inside the Horn of Africa country.

« Pra não dizer que não falei das flores »

Le Monde Diplomatique - Fri, 12/05/2017 - 15:21

« Pour ne pas dire que je n'ai pas parlé des fleurs. » Chanson de Geraldo Vandré (1968), connue aussi sous le titre « Caminhando » (« Chemin faisant »). Interdite par la junte militaire, elle devint l'un des hymnes du mouvement de lutte contre la dictature.


Há soldados armados
Amados ou não
Quase todos perdidos
De armas na mão
Nos quartéis lhes ensinam
Uma antiga lição
De morrer pela pátria
E viver sem razão...


Vem, vamos embora
Que esperar não é saber
Quem sabe faz a hora
Não espera acontecer...
Nas escolas, nas ruas
Campos, construções
Somos todos soldados
Armados ou não
Caminhando e cantando
E seguindo a canção
Somos todos iguais
Braços dados ou não...
Os amores na mente
As flores no chão
A certeza na frente
A história na mão
Caminhando e cantando
E seguindo a canção
Aprendendo e ensinando
Uma nova lição...
Il y a des soldats armés
Aimés, ou pas
Presque tous perdus
L'arme à la main.
Dans les casernes, on leur apprend
Une vieille leçon :
Mourir pour la patrie
Et vivre sans raison...
Viens, allons-y,
Attendre, ce n'est pas savoir
Celui qui sait, agit
Il n'attend pas les événements…
Dans les écoles, dans les rues,
Les champs, les chantiers
Nous sommes tous des soldats
Armés, ou pas.
Nous qui marchons, qui chantons
Et qui suivons la mélodie
Nous sommes tous égaux
Bras dessus, bras dessous, ou pas...
Les amours à l'esprit
Les fleurs sur le sol
La certitude droit devant
L'histoire entre nos mains.
Nous qui marchons, qui chantons
Et qui suivons la mélodie
Nous apprenons, nous enseignons
Une nouvelle leçon...

Perceptions et réalités de l'autoritarisme dans le Sud-Est asiatique

Le Monde Diplomatique - Fri, 12/05/2017 - 15:16

Quoi de commun entre l'icône birmane Aung San Suu Kyi et le sulfureux président philippin Rodrigo Duterte ? Leur présentation caricaturale dans les médias, notamment occidentaux, prompts à prendre parti au nom de considérations morales. Les peuples d'Asie du Sud-Est s'avèrent souvent moins sensibles aux accusations d'autoritarisme qu'aux résultats qu'ils escomptent de l'action de leurs élus.

Heri Dono. – « Shock Therapy for Political Leader » (Thérapie de choc pour dirigeant politique), 2004. Photo : Agung Sukindra - Mizuma Gallery, Singapour, Tokyo

En Asie du Sud-Est (1), c'est souvent la même histoire. Au départ, les médias bruissent de rumeurs enthousiasmantes à l'endroit des candidats libéraux. Colportées par les élites nationales cultivées et connectées, elles sont relayées par l'Occident, qui s'enflamme volontiers. Il en est allé ainsi en Indonésie en 2014, quand M. Joko Widodo, surnommé Jokowi, a fait souffler un vent nouveau sur la vie politique du pays, sclérosée par de vieux clans. La campagne de ce néophyte de la politique nationale, au mode de gouvernement si innovateur, fut portée par la haute classe sociale de Djakarta — dont il était le gouverneur — et par des universitaires de tous bords, jusqu'en Australie.

De la même manière, la victoire de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) en Birmanie en novembre 2015 a semblé sonner la fin d'une époque dominée par les militaires. Certes, bloquée par la Constitution, Mme Aung San Suu Kyi n'était pas en mesure de prendre la présidence ; mais l'un de ses proches, M. Htin Kyaw, a été élu à ce poste le 15 mars dernier. Quant à la « dame de Rangoun », en tant que ministre des affaires étrangères, elle peut siéger au Conseil national de défense et de sécurité. Elle est aussi devenue conseillère d'État — une fonction créée pour elle.

Selon un principe symétrique, il arrive que les représentants non élus des élites tombent à bras raccourcis sur les pouvoirs en place — et que l'Occident soit tenté de suivre le mouvement. C'est ainsi qu'à Singapour, lors de l'été 2015, à la veille du scrutin du 11 septembre, les réseaux sociaux espéraient transformer l'essai des élections de 2011 qui avaient envoyé au Parlement six députés d'opposition sur quatre-vingt-sept — un record. Le père fondateur de la cité-État, Lee Kuan Yew, était décédé quelques mois plus tôt ; le temps semblait venu de tourner la page.

À la même époque, le premier ministre malaisien Najib Razak était accusé d'avoir détourné 700 millions de dollars du fonds d'investissement public 1MDB (1 Malaysia Development Berhad) vers ses comptes personnels — ce qu'il a toujours nié. Aussitôt, le mouvement Bersih (« propre »), devenu célèbre après son premier rassemblement de protestation en 2007, reprenait la rue. Il recevait le soutien inédit de l'ancien premier ministre Mahathir Mohamad, hier mentor de M. Najib et aujourd'hui son opposant. Les jours du chef du gouvernement semblaient comptés.

Dernier cas, celui du président philippin Rodrigo Duterte, dont les propos comme candidat ont régulièrement heurté l'intelligentsia occidentale. Il a rapidement été comparé au républicain américain Donald Trump du fait de ses déclarations macho-populo-polémiques. Non content d'avoir averti, en campagne, qu'il n'hésiterait pas à abattre des dizaines de milliers de criminels, il a, une fois élu, encouragé ses concitoyens à éliminer physiquement des trafiquants de drogue. À écouter le président investi le 30 juin 2016, les journalistes ne seraient pas à l'abri d'un tel traitement s'ils se révélaient être « des fils de p… », selon ses propres mots. Ces menaces à peine voilées ont aussitôt suscité une mise en garde de l'Organisation des Nations unies (ONU) (2). M. Duterte a de nouveau utilisé la vulgaire expression dont il est coutumier pour qualifier M. Barack Obama début septembre ; ce dernier a aussitôt annulé la rencontre bilatérale prévue, malgré les excuses de son homologue philippin, avant de lui serrer la main dans un couloir en marge du sommet de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est. Puis M. Duterte a annoncé qu'il voulait chasser les forces spéciales américaines du sud du pays…

En résumé, on accordait peu de crédit et guère de perspectives aux dirigeants singapourien, malaisien et philippin, ce qui contrastait avec l'enthousiasme généré par les candidats d'Indonésie et de Birmanie.

Cependant, la vérité des urnes n'est pas celle de la médiasphère. Si les villes disposent de grosses caisses de résonance, les campagnes restent prépondérantes au moment du décompte — le taux d'urbanisation en Asie du Sud-Est n'atteignait que 47 % en 2015. Et leurs priorités ne sont pas forcément celles des élites urbaines : c'est plutôt le paternalisme qui domine le système socio-politique, et caractérise la région.

En Indonésie, même si Jokowi a été élu président en juillet 2014, il n'a finalement pas largement dominé la campagne comme escompté, et les élections législatives du 9 avril 2014 l'ont privé d'une majorité au Parlement (lire les « Repères »). Il a même durci son discours pour s'appuyer sur les forces conservatrices et séduire la frange de l'électorat qui avait soutenu son rival nationaliste Prabowo Subianto. Il a autorisé les exécutions, au terme de procès légaux, de trafiquants de drogue (la dernière en juillet), ainsi qu'une traque des pêcheurs illégaux (quelque 210 navires ont été coulés depuis fin 2014) ; il s'est refusé à reconnaître clairement les massacres de masse de 1965-1966 contre les communistes (3). Et on le dit intéressé par la sanglante campagne antidrogue menée par M. Duterte.

Les Malais derrière leur gouvernement

De même, bien qu'ayant remporté les élections, la LND en Birmanie s'est fait attendre sur la question des minorités ethniques, à commencer par les Rohingyas musulmans (4), dont le sort est toujours loin d'être réglé — M. Kofi Annan, l'ancien secrétaire général de l'ONU, a atterri dans l'ouest du pays début septembre en espérant aider à régler la crise. Comme l'expliquent des chercheurs du Peace Research Institute of Oslo (PRIO), les élections n'ont pas seulement évincé les militaires, elles ont aussi marginalisé les partis ethniques : bien que représentant 40 % de la population, ils n'ont obtenu que 6 % des sièges, la LND profitant d'un mode de scrutin largement à son avantage. Fin 2015, certains de ces groupes ethniques, comme les Kachins, n'ont pas manqué de faire part de leur pessimisme ; ils ont admis avoir cherché l'efficacité en accordant leur voix à la Ligue, non pour la soutenir mais pour s'opposer au parti de l'ancienne junte.

Dans le cas de Singapour, point de monde rural, mais une « majorité silencieuse » composée de fonctionnaires et d'une population âgée, toujours plus confiante dans le Parti d'action populaire (PAP), au pouvoir depuis 1959. Les électeurs ont voté en 2015 à 70 % pour les candidats du gouvernement, en leur accordant 83 sièges sur 89, à l'opposé de ce que laissait supposer l'intense activité sur les réseaux sociaux. La tendance a été confirmée lors d'une élection partielle au printemps 2016 (5).

En Malaisie, alors qu'on les imaginait au plus bas à cause des scandales de corruption en chaîne, le premier ministre Najib et son parti ont remporté en mai et juin 2016 plusieurs scrutins : un à la tête d'un des États de la fédération et deux législatives partielles. M. Najib « se tient plus haut que jamais, reconnaissait même l'Agence France-Presse (AFP). Son destin électoral n'a jamais paru si favorable (6)  ». Sur sa lancée, il s'est permis d'adopter de nouvelles lois liberticides, renforçant notamment le contrôle d'Internet, tandis que l'ancien chef de file de l'opposition, M. Anwar Ibrahim, est en prison depuis février 2015 à cause d'accusations de sodomie, interdite en Malaisie.

Enfin, aux Philippines, malgré le portrait peu élogieux de M. Duterte dressé par la presse internationale, ce dernier a remporté l'élection présidentielle à un tour en mai dernier avec 39 % des voix, soit cinq millions de bulletins de plus que son dauphin (7). Une fois dépassé le choc — heureux ou pas — des résultats, voire des premières mesures, l'art du compromis et le souci du consensus ont bien semblé reprendre le dessus.

Comme souvent sur la scène internationale du Sud-Est asiatique, où les chancelleries oscillent entre Chine et États-Unis, les gouvernements reviennent à un équilibre prudent. C'est ainsi qu'après avoir cherché ses marques, le président indonésien a décidé de tourner peu à peu le dos à quelques bourgeois-bohèmes du Parti démocratique indonésien de lutte (PDI-P), de jeunes intellectuels souvent aisés, parfois formés à Singapour ou en Occident, qui l'avaient soutenu lors de la campagne. L'emprise de Mme Megawati Sukarnoputri, fille du premier président Sukarno, sur ce parti nationaliste et de centre gauche ne lui laisse en effet guère de marges de manœuvre, notamment dans les nominations. Le président profite par ailleurs de l'implosion de la coalition d'opposition au Parlement. Beaucoup de partis anciennement proches de M. Prabowo ont finalement préféré rejoindre le camp présidentiel. À présent, Jokowi aurait trouvé son cap en privilégiant une entente avec le Golkar, l'un des principaux partis, assez modéré et fervent défenseur du pancasila — cette philosophie de l'État indonésien résumée en cinq principes, dont la démocratie, la « justice sociale » ou encore l'obligation de croire en un dieu, sans autre précision.

Après avoir accumulé les postures — défenseur de l'ordre face aux trafiquants de drogue, protecteur du pays en réponse aux incursions chinoises en juin dernier, pionnier de la nation en relançant la politique maritime de l'archipel —, le président Jokowi veut lutter contre le déficit budgétaire. Pour s'y attaquer, il a rappelé de la Banque mondiale Mme Sri Mulyani Indrawati, très appréciée de la communauté des affaires, lors du remaniement de cet été. L'ex-général Luhut Binsar Pandjaitan, ancien du Golkar et proche conseiller du président, confirme son statut d'homme fort du gouvernement comme ministre coordinateur des affaires maritimes ; il garde la main sur les sujets sensibles : mer de Chine méridionale, infrastructures, énergie et tourisme. La question papoue illustre les louvoiements de Jokowi. Il a certes apporté des aides, amélioré les routes. Mais, parallèlement, la militarisation se poursuit, et la nomination du général Wiranto au poste de ministre coordinateur des affaires politiques, légales et sécuritaires inquiète à cause de son passif, notamment au Timor-Leste (8).

Tous les généraux n'ont pas désarmé

De son côté, l'équipe victorieuse en Birmanie a su reprendre le cap initialement fixé en travaillant sur un projet fédéral afin de régler la question des minorités ethniques. M. Romain Caillaud, analyste et consultant à Singapour, précise que « beaucoup d'électeurs issus des minorités ont voté pour le parti [de Mme Aung San Suu Kyi] dans un objectif d'union nationale et d'efficacité des réformes ». En octobre 2015, un cessez-le-feu avait été signé entre le gouvernement et seulement huit partis représentant les minorités. Un an plus tard, début septembre, la conférence de Panglong du XXIe siècle — en référence à celle de 1947, réunie par le père de Mme Aung San Suu Kyi et alors présentée comme la première étape vers une République birmane unifiée — a réuni tous les groupes à l'exception d'un interlocuteur de poids, l'Armée unie de l'État wa (UWSA) : un « premier pas » dans la réconciliation nationale, selon le Myanmar Times. Une autre conférence devrait suivre dans six mois.

En ce qui concerne les partis forts, historiques ou nationalistes (re)conduits au pouvoir, leur politique apparaît plus nuancée que ne le laissaient penser les inquiétudes initiales. À Singapour, par exemple, le gouvernement a tenté de renouveler ses élites et de se concentrer sur des politiques sociales. Il a donc multiplié aussi bien les instances de dialogue que les efforts de redistribution à travers des hausses de salaires (infirmières, policiers) et l'augmentation des aides à la génération des « pionniers » (les seniors). En septembre 2014, une commission constitutionnelle avait également rendu ses conclusions pour veiller à la représentation des minorités ethniques (malaise, indienne ou eurasienne) face à la majorité chinoise à l'occasion de l'élection présidentielle.

En Malaisie, le premier ministre a remanié son gouvernement fin juin. Objectifs ? Témoigner sa reconnaissance à ses alliés potentiels, par le biais de nominations et promotions, mais aussi, selon ses termes, affirmer les « priorités du gouvernement : la santé économique, le bien-être social et la sécurité de tous les Malaisiens ». C'est ici un point capital et une erreur de jugement classique au sein des mouvements d'opposition, de Singapour à Kuala Lumpur (et ailleurs) : sauf régime dictatorial, les discours droits-de-l'hommistes trouvent souvent peu d'écho dans l'électorat, à la différence des considérations plus terre à terre, telles que le pouvoir d'achat. La coalition d'opposition se montrera-t-elle capable de se rassembler ? Pourra-t-elle mobiliser l'opinion autour de son combat contre le projet de loi sur l'état d'urgence, qui donnerait davantage de pouvoir au premier ministre ? Pour l'heure, les forces partisanes semblent dispersées, tandis que la récente rencontre entre Mahathir Mohamad et son vieil ennemi Anwar Ibrahim, exceptionnellement autorisé à sortir de prison pour contester une loi à la Cour suprême, a de quoi déstabiliser les observateurs.

Reste le cas de l'avocat Duterte. Sa lutte contre les trafics et les cartels de la drogue version philippine est éminemment condamnable : depuis son arrivée au pouvoir jusqu'à mi-septembre, 3 426 personnes ont été tuées, 1 491 par la police et les autres par des civils. Mais, pour l'heure, on ne peut parler de dictature, et il existe quelques garde-fous constitutionnels, telles l'impossibilité de se présenter pour un second mandat au-delà de quatre années passées au pouvoir ou encore la procédure de destitution, plus facile à mettre en place qu'aux États-Unis (9). Surtout, le programme de M. Duterte peut séduire le plus grand nombre : il cherche à se détacher des clans familiaux qui sont à la manœuvre essentiellement depuis Manille, où il n'est allé qu'une seule fois entre sa victoire et son investiture. Il a même snobé la proclamation solennelle des résultats au Congrès. Dans cette lignée, il prône un fédéralisme susceptible d'apporter la paix dans les îles du Sud en proie au sécessionnisme, même si le pari est risqué. Fort de sa trentaine d'années d'expérience en tant que maire de Davao, dans le Sud longtemps instable, il pourrait être le mieux placé pour enfin y régler le conflit entre séparatistes musulmans et pouvoir central — sans oublier les rebelles communistes également actifs dans les zones rurales.

À en croire Richard Javad Heydarian, professeur à l'université De La Salle à Manille, M. Duterte n'a rien d'un « Trump de l'Est ». Le chercheur le qualifie au contraire d'acteur « sophistiqué et nuancé », comme l'illustre sa « géopolitique de la mer de Chine méridionale », à savoir sa vision du conflit territorial, sa diplomatie régionale et sa porte ouverte à Pékin sur ce dossier sensible. Et M. Caillaud de préciser qu'il serait également « bien entouré » pour les dossiers économiques.

En revanche, des acteurs risquent de troubler les jeux en cours dans la région. En premier lieu, le facteur islamiste ne peut être négligé alors qu'un bataillon de Malais a été constitué au sein de l'Organisation de l'État islamique (OEI) au Proche-Orient. La Malaisie a été frappée par un attentat le 28 juin 2016, après celui de Djakarta en janvier où l'on a déploré sept morts, dont cinq assaillants. Une province du « califat » se mettrait en place aux Philippines, d'après des analystes jamais avares en éléments de dramatisation propices au bon financement de leurs instituts. Car, tout comme il avait été question de « second front de la terreur » dans les années 2000, marquées par l'âge d'or d'Al-Qaida — une allégation jamais confirmée —, l'OEI est aujourd'hui servie à toutes les sauces sud-est-asiatiques.

C'est le cas aux Philippines, alors qu'avec la Syrie les liens y sont bien moins évidents qu'avec le grand banditisme. C'est également le cas en Indonésie, où les autorités auraient déjoué début août, sur l'île de Batam, une attaque au lance-roquettes planifiée contre Singapour. L'affaire est prise très au sérieux dans la cité-État, toujours à la recherche d'ennemis pour cimenter son pacte social. Mais elle suscite le scepticisme en Indonésie, où l'affaire est qualifiée d'opaque... De même, le profil des quelques personnes arrêtées pour radicalisation et djihadisme à Singapour ne semble pas correspondre à celui des auteurs d'attentats en Europe, souvent moins amateurs, plus radicalisés et davantage connectés à la Syrie. Enfin, les travaux du Pr Duncan McCargo, politiste spécialiste de la région, avaient déjà permis de mettre en relief le poids de la politique locale — et non des nébuleuses islamistes transnationales — dans le conflit du sud de la Thaïlande entre Malais musulmans et Thaïs bouddhistes (10). Là encore, des attaques en août dernier dans les provinces du Sud n'ont pas complètement livré leurs secrets : sont montrés du doigt tantôt les insurgés malais du Sud, tantôt les opposants politiques à la junte.

Faut-il alors davantage s'inquiéter des armées ? En Thaïlande justement, sous prétexte de stabilisation du pays, les généraux ont, en 2014, confisqué le pouvoir autour duquel s'écharpaient libéraux et nationalistes, élites et peuple, urbains et ruraux, « chemises jaunes » et « chemises rouges ». La junte a organisé un référendum le 7 août dernier sur un projet de Constitution guère démocratique. Le général Prayuth Chan-o-cha, premier ministre, s'est félicité de la victoire du « oui » (autour de 61 %), l'objectif étant certes la tenue d'élections générales en 2017 mais aussi de contrôler un Sénat qui ne serait plus élu mais nommé par le pouvoir militaire. La population se serait-elle fait une raison, à moins qu'elle ne courbe le dos jusqu'au prochain scrutin ?

La transition sera-t-elle plus douce en Birmanie ? Mme Suu Kyi doit encore composer avec ce qu'elle appelle « l'armée de son père ». Celle-ci dispose de 25 % des sièges au Parlement, sachant que 75 % des voix sont requises pour modifier la Constitution. À charge pour la LND de trouver les dosages subtils afin de concéder le minimum à un acteur encore incontournable à court terme. Ce fut particulièrement notable lors de la conférence de Panglong : les officiers des forces armées (Tatmadaw) ont clairement marqué leur territoire en rejetant vigoureusement les demandes d'autonomie administrative des Was et des Shans, tout en interdisant à d'autres groupes combattants de participer à la rencontre historique.

Quant à l'armée indonésienne, elle ne reste pas non plus inactive. Son Livre blanc de la défense publié au printemps dernier relance très vaguement l'idée d'infiltrations étrangères et de « défense totale » impliquant toutes les composantes de la société. En sus, le fait terroriste donne lieu à une concurrence entre la police et l'armée, qui y voit une occasion de s'affirmer davantage sur le territoire sous prétexte de protection. Mais le ministre de la défense manque trop de charisme pour rivaliser avec MM. Jokowi et Luhut. Ces derniers semblent encore tenir les rênes. Toutefois, ici — dans une moindre mesure — comme en Thaïlande, en Birmanie et de façon discrète à Singapour, où bien des ministres sont généraux ou amiraux, les officiers veillent, un pied dans la porte du jeu démocratique.

(1) On ne s'intéresse pas ici aux pays passés par l'expérience communiste (Vietnam, Laos, Cambodge) ni au sultanat de Brunei.

(2) Alpha Diallo, « Philippines : des experts de l'ONU regrettent des propos du président élu Duterte sur les journalistes », Radio des Nations unies, Genève, 6 juin 2016.

(3) Lire Lena BjürstrÖm, « Indonésie 1965, mémoire de l'impunitéé », Le Monde diplomatique, décembre 2015.

(4) Lire Warda Mohamed, « Des apatrides nommés Rohingyas », Le Monde diplomatique, novembre 2014.

(5) Le parti au pouvoir l'a emporté le 7 mai 2016 à Bukit Batok avec 61,2 % des voix contre le Dr Chee Soon Juan, opposant historique.

(6) «  A year after 1MDB : Najib takes hardline turn » ; lire page 22, Agence France-Presse, 27 juin 2016.

(7) La coalition de partis qui le soutient compte 112 sièges sur 238 ; le parti libéral dispose de 115 sièges, mais plusieurs de ses membres soutiennent M. Duterte.

(8) Il a été accusé d'être responsable des exactions commises au lendemain des élections de 1999.

(9) Il suffit qu'un tiers de la Chambre des représentants soit convaincue pour lancer la procédure auprès du Sénat.

(10) Duncan McCargo, Tearing Apart the Land. Islam and Legitimacy in Southern Thailand, Cornell University Press, Ithaca (État de New York), 2008 ; et Mapping National Anxieties. Thailand's Southern Conflict, NIAS Press, Copenhague, 2011.

Cassandra in Oz

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 12/05/2017 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). Rémy Hémez, chercheur au sein du Laboratoire de Recherche pour la Défense (LRD) à l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Conrad C. Crane, Cassandra in Oz: Counterinsurgency and Future War (U.S. Naval Institute Press, 2016, 312 pages).

Conrad Crane, officier de l’US Army en retraite et historien, est aujourd’hui Chief of Historical Services for the Army Heritage and Education Center. Dans Cassandra in Oz, il nous propose une plongée à la première personne en 2005-2006 : au cours de cette période, il a joué un rôle central dans la rédaction du FM 3-24 Counterinsurgency, la doctrine américaine de contre-insurrection.

Le récit démarre trois ans auparavant, en 2002. Conrad Crane est alors chercheur au Strategic Studies Institute de l’US Army War College, et l’Irak est au cœur des préoccupations de toute l’institution militaire américaine. Il travaille à un plan pour reconstruire l’Irak, qui sera rendu public en février 2003. Ce plan n’aura que peu d’impact sur les décideurs politiques et militaires mais deviendra par la suite une sorte de symbole des opportunités manquées dans ce pays, Crane y ayant notamment souligné l’importance de maintenir et d’utiliser l’armée irakienne, l’une des rares « forces pour l’unité au sein de la société ».

En novembre 2005, l’auteur est contacté par le général Petraeus, alors à la tête de l’US Army Combined Arms Center, pour participer à l’élaboration de la future doctrine de contre-insurrection de l’US Army. La rédaction de ce manuel suit un processus original pour un document de doctrine de l’Army. La volonté de le publier rapidement conduit à éluder les multiples circuits de validation normalement mis en œuvre. Un premier draft est ainsi rédigé dès février 2006. Un séminaire exceptionnel, réunissant les meilleurs analystes américains de la contre-insurrection, est ensuite organisé pour l’amender. Le FM 3-24 Counterinsurgency est finalement publié le 15 décembre 2006, soit 13 mois après le début du projet. Il rencontre un succès incroyable pour un document de ce type, avec 1,5 million de téléchargements le premier mois.

Après avoir passé en revue l’accueil critique reçu par le FM 3-24, Conrad Crane revient sur sa mission en Irak en 2007, dans le but d’évaluer « la doctrine en action ». Il estime qu’elle a eu un effet sur le terrain, même si le cœur des pratiques observées découle surtout de l’expérience accumulée en Irak et en Afghanistan. Il souligne aussi les difficultés de mise en œuvre, comme le manque d’appui apporté par les autres administrations américaines.

Dans les chapitres conclusifs, l’auteur revient d’abord sur le désintérêt progressif pour la COIN dans les armées américaines à partir de 2011. Pour lui, la guerre irrégulière n’est pas vraiment reconnue comme objet propre par l’administration. Il souligne notamment qu’il est plus difficile de justifier des dépenses militaires élevées pour ce type de conflit que pour une guerre classique. Dans l’ultime chapitre, l’auteur présente 21 « observations » passionnantes sur la guerre. Fondées sur les leçons de l’histoire, elles se veulent des guides pour l’avenir. Ce chapitre mérite tout particulièrement la lecture.

L’ouvrage de Conrad Crane est un véritable témoignage pour l’histoire. Une lecture indispensable pour les amateurs d’histoire militaire, en particulier ceux qui s’intéressent à la contre-insurrection et à l’élaboration et l’impact des doctrines militaires.

Rémy Hémez

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UN agricultural agency links food security and climate change in new guidelines

UN News Centre - Fri, 12/05/2017 - 07:00
The United Nations agricultural agency today unveiled guidelines to help Governments balance the needs of farming and climate change when making decisions, such as whether to refill a dried up lake or focus instead on sustainably using the forest on its shore.

Attack on Yemeni city could overwhelm humanitarian capacity, warns UN migration agency

UN News Centre - Fri, 12/05/2017 - 07:00
Warning of the disastrous impact of an imminent attack on a western city and port and Yemen, the United Nations migration agency has called on all actors to use dialogue and talks rather than military force, which will put more civilians in danger.

UN rights office urges protection for Salvadoran LGBTI community

UN News Centre - Fri, 12/05/2017 - 07:00
The United Nations human rights office today urged the Government of El Salvador to take urgent measures to protect a prominent transgender human rights defender, Karla Avelar, and other activists and individuals working on similar issues.

Syria: Agreement on ‘de-escalation zones’ could lift UN-facilitated political talks

UN News Centre - Thu, 11/05/2017 - 23:53
The United Nations Special Envoy for Syria, Staffan de Mistura, said today that next week’s UN-facilitated talks in Geneva will benefit from the dynamics of the negotiations which began in Astana, Kazakhstan, earlier this month, which saw an agreement between Russia, Iran and Turkey on ‘de-escalation zones’ in war-torn Syria.

Panama’s financial reform agenda must prioritize combating tax evasion – UN expert

UN News Centre - Thu, 11/05/2017 - 23:21
Following last year’s leak of confidential financial documents from a Panama law firm, a United Nations rights expert yesterday called on the countries’ authorities to continue to impose greater due diligence on financial and banking institutions.

The China Triangle

Politique étrangère (IFRI) - Thu, 11/05/2017 - 10:00

Cette recension a été publiée dans le numéro de printemps de Politique étrangère (n°1/2017). John Seaman, chercheur au Centre Asie de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Kevin P. Gallagher, The China Triangle: Latin America’s China Boom and the Fate of the Washington Consensus (Oxford University Press, 2016, 256 pages).

Depuis la fin du XIXe siècle, l’Amérique latine est perçue comme la chasse gardée prioritaire des États-Unis. Mais depuis une décennie ce sont des vents qui soufflent d’Asie, et plus particulièrement de Chine, qui s’imposent sur le Nouveau Continent. À travers le commerce, des investissements et une diplomatie proactive, la Chine a réussi à s’implanter de manière conséquente en Amérique latine, sous le nez de Washington.

La Chine aurait investi 119 milliards de dollars dans la région entre 2003 et 2013, et les banques officielles chinoises y sont devenues les premiers créanciers étrangers. Alors que la Chine est devenue le premier partenaire commercial des pays de l’Amérique du Sud en 2011 (sans compter le Mexique ou l’Amérique centrale), le président Xi Jinping annonce en 2015 son ambition de hausser le niveau des échanges commerciaux avec la région au sens large à 500 milliards de dollars par an en 2025, et d’y investir 250 milliards d’ici là. Au moment où la présidence de Donald Trump laisse prévoir un regain de tension sino-américaine, cette région promet d’être un terrain fructueux de rivalité entre Pékin et Washington.

C’est dans ce contexte de tension que Kevin Gallagher tente de mettre les choses en perspective pour calmer et réorienter le débat dans The China Triangle, en y valorisant un scénario où les pays d’Amérique latine pourraient tirer bénéfice d’une coopération triangulaire avec les États-Unis et la Chine, au lieu de s’enfermer dans l’un ou l’autre camp.

Une des idées fortes de l’auteur est que la Chine ne se positionne pas nécessairement en contradiction avec l’approche « occidentale » dans la région, menée avant tout par les États-Unis et les institutions financières internationales. Au contraire, elle serait plutôt complémentaire. Par exemple, contrairement aux idées reçues, beaucoup de crédits proposés par les banques chinoises sont négociés aux taux commerciaux, et non à des taux préférentiels (les soi-disant sweetheart deals). Pékin aurait par ailleurs tendance à opérer dans des pays jugés à trop fort risque par d’autres, comme le Venezuela, créant dès lors des opportunités de développement qui n’auraient peut-être pas existé sans la Chine. Afin de compenser le risque, les banques chinoises développent des formules comme les « crédits-contre-nature » (ou oil-for-loans), qu’elles auraient notamment appris du Japon pendant les années 1970. Au niveau sectoriel, la Chine vise les infrastructures : la région aurait des besoins estimés à 260 milliards de dollars par an.

Le vrai souci, selon l’auteur, est que les pays d’Amérique latine manquent toujours des moyens de profiter pleinement de leurs relations économiques avec les États-Unis et la Chine. Ils se sont libéralisés trop rapidement à l’ère du Washington Consensus, et avec la multiplication des traités de libre-échange ils ont perdu la flexibilité nécessaire pour investir dans l’innovation et la compétitivité des exportations. C’est en partie pour cette raison que ces pays n’ont pas su capturer et réinvestir les rentes de leurs richesses du sol, vendues alors que le China Boom battait son plein entre 2003 et 2013, pour en faire une vraie aubaine économique de plus long terme. Sous Donald Trump, des changements systémiques semblent proches : les pays d’Amérique latine y trouveront peut-être l’occasion de changer de dynamique.

John Seaman

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Rod Rosenstein, the Mystery Man Behind Comey Firing

Foreign Policy - Thu, 11/05/2017 - 00:41
Onetime colleagues and former officials wonder how the deputy attorney general became Trump’s hatchet man.

Erdoğans Transition

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Thu, 11/05/2017 - 00:00
(Own report) - The German government is negotiating new German Turkish arms deals, as was confirmed by the German Ministry of Economics. Brigitte Zypries (SPD), Minister of the Economy, spoke with the CEO of Rheinmetall weapons manufacturer about upgrading the Turkish Leopard battle tank. "In principle," such deals with NATO partners "can not to be restricted," according to Berlin. The German government is also seeking to re-invigorate German-Turkish economic cooperation, to strengthen bilateral relations. Germany does not want to loose Turkey as a "bridge" connecting Germany and the EU to the Middle East. Under President Recep Tayyip Erdoğan, Ankara is not only strengthening the country's economy and, in the long run, make it one of the world's top ten economies ("Vision 2023"), he is also planning to transform the country into an independent regional power, forming alliances as it chooses - no longer dependent on the western states. The reorientation of its foreign policy is accompanied by the country's transformation into a presidential dictatorship.

Senators to Trump: Show Resolve with Beijing in South China Sea

Foreign Policy - Wed, 10/05/2017 - 23:59
Lawmakers want the Trump White House to approve U.S. Navy patrols in the disputed waterway to counter China’s expansionist tactics.

Hanoi Protests China’s Fishing Ban

Foreign Policy Blogs - Wed, 10/05/2017 - 22:47

A Vietnamese sinking boat (L) which was rammed and then sunk by Chinese vessels is seen near a Marine Guard ship (R) at Ly Son island of Vietnam’s central Quang Ngai province May 29, 2014. (REUTERS/Stringer)

Hanoi officially expressed its displeasure over Beijing’s annual fishing ban in the South China Sea at a regular press conference last week.

The unilateral fishing ban, announced by China’s Ministry of Agriculture, is in effect from May 1 to August 16 and ostensibly issued and enforced to protect against overfishing. The ban includes the Hoang Sa Archipelago (Paracel Islands), Gulf of Tonkin, and Scarborough Shoal (Bajo de Masinloc, or Panatag Shoal) and has applied to fishermen from both China and other countries since 1999.

During the press conference, Vietnam’s Ministry of Foreign Affairs Spokesperson Le Thi Thu Hang reiterated Hanoi’s position over the waters, arguing, “Vietnam vehemently opposes China’s unilateral ban on fishing as it violates Vietnam’s authority over Hoang Sa archipelago and its legitimate rights and interests regarding its seas.”

As noted by Hanoi, China’s action is not in the spirit of the Declaration on the Conduct of Parties in the South China (East Vietnam) Sea (DOC) signed by ASEAN and China in 2002, that promises to “enhance favourable conditions for a peaceful and durable solution of differences and disputes among countries concerned.”

Indeed, Beijing’s annual fishing ban extends to waters that have been traditional fishing grounds of Vietnamese fishermen for years. In the last few years, there have been dozens of attacks by Chinese naval vessels on Vietnamese fishing boats in the Paracel Island chain, some of which took place during China’s annual fishing ban. In June 2015, the attacks came every week, as Vietnamese fishing boats were surrounded and boarded by Chinese crews, their fishing gear and catch confiscated, and their boats often damaged by water cannons.

With this history, and the recent fishing ban in mind, Vietnamese State President Tran Dai Quang travels to Beijing to attend the Belt and Road Initiative summit from May 11 to 15, joining some 27 other national leaders. The leaders will discuss the resurgence of the ancient Silk Road trading routes that once carried goods between China and Europe. The Belt and Road Initiative, formerly known as “One Belt, One Road,” was put forth in 2013 by General Secretary of the Communist Party of China and President of China, Xi Jinping.

China’s Belt and Road Initiative is important to Hanoi, as Vietnam exported some $16.6 billion (10 percent of total) to China in 2015, according to the World Bank. In recent months, Hanoi and Beijing have had a series of cordial meetings to reduce tensions, and President Quang’s visit next week to Beijing could be another opportunity to reduce tensions over the annual fishing ban.

Yet Beijing will be reluctant to lift the ban in waters it considers its own, and Quang (the former head of the ministry of public security) will likely focus next week on bringing more of the trade and investment benefits from China’s Belt and Road Initiative to Vietnam, while his fishermen stay close to shore.

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Hanoi Protests China’s Fishing Ban

Foreign Policy Blogs - Wed, 10/05/2017 - 22:47

A Vietnamese sinking boat (L) which was rammed and then sunk by Chinese vessels is seen near a Marine Guard ship (R) at Ly Son island of Vietnam’s central Quang Ngai province May 29, 2014. (REUTERS/Stringer)

Hanoi officially expressed its displeasure over Beijing’s annual fishing ban in the South China Sea at a regular press conference last week.

The unilateral fishing ban, announced by China’s Ministry of Agriculture, is in effect from May 1 to August 16 and ostensibly issued and enforced to protect against overfishing. The ban includes the Hoang Sa Archipelago (Paracel Islands), Gulf of Tonkin, and Scarborough Shoal (Bajo de Masinloc, or Panatag Shoal) and has applied to fishermen from both China and other countries since 1999.

During the press conference, Vietnam’s Ministry of Foreign Affairs Spokesperson Le Thi Thu Hang reiterated Hanoi’s position over the waters, arguing, “Vietnam vehemently opposes China’s unilateral ban on fishing as it violates Vietnam’s authority over Hoang Sa archipelago and its legitimate rights and interests regarding its seas.”

As noted by Hanoi, China’s action is not in the spirit of the Declaration on the Conduct of Parties in the South China (East Vietnam) Sea (DOC) signed by ASEAN and China in 2002, that promises to “enhance favourable conditions for a peaceful and durable solution of differences and disputes among countries concerned.”

Indeed, Beijing’s annual fishing ban extends to waters that have been traditional fishing grounds of Vietnamese fishermen for years. In the last few years, there have been dozens of attacks by Chinese naval vessels on Vietnamese fishing boats in the Paracel Island chain, some of which took place during China’s annual fishing ban. In June 2015, the attacks came every week, as Vietnamese fishing boats were surrounded and boarded by Chinese crews, their fishing gear and catch confiscated, and their boats often damaged by water cannons.

With this history, and the recent fishing ban in mind, Vietnamese State President Tran Dai Quang travels to Beijing to attend the Belt and Road Initiative summit from May 11 to 15, joining some 27 other national leaders. The leaders will discuss the resurgence of the ancient Silk Road trading routes that once carried goods between China and Europe. The Belt and Road Initiative, formerly known as “One Belt, One Road,” was put forth in 2013 by General Secretary of the Communist Party of China and President of China, Xi Jinping.

China’s Belt and Road Initiative is important to Hanoi, as Vietnam exported some $16.6 billion (10 percent of total) to China in 2015, according to the World Bank. In recent months, Hanoi and Beijing have had a series of cordial meetings to reduce tensions, and President Quang’s visit next week to Beijing could be another opportunity to reduce tensions over the annual fishing ban.

Yet Beijing will be reluctant to lift the ban in waters it considers its own, and Quang (the former head of the ministry of public security) will likely focus next week on bringing more of the trade and investment benefits from China’s Belt and Road Initiative to Vietnam, while his fishermen stay close to shore.

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China Rages as Hong Kong Democracy Figures Speak to U.S. Commission

Foreign Policy Blogs - Wed, 10/05/2017 - 22:36

Senator Marco Rubio and Hong Kong democracy activist Joshua Wong (HKFP).

On May 3, prominent Hong Kong democracy figures gave testimony at a hearing with the U.S. Congressional-Executive Commission on China (CECC) in Washington. Speakers included Hong Kong democracy activists Joshua Wong and Martin Lee, Hong Kong bookseller Lam Wing Kee, Hong Kong’s former British colonial governor Chris Patten, and writer Ellen Bork. The response from Beijing and from pro-Beijing media in Hong Kong was one of predictable nationalistic rage and ugliness, including accusations that Hong Kong democracy activists seeking international support are “race traitors.”

The CECC hearing “constitutes a blatant interference in China’s internal affairs including Hong Kong affairs,” said a Chinese foreign ministry spokesman, “The Chinese side is strongly dissatisfied with and firmly opposed to it…. Hong Kong is a special administrative region of China, and Hong Kong affairs fall totally within China’s internal affairs. We are firmly opposed to any country’s interference in Hong Kong affairs in any form. The attempts of some individuals in Hong Kong to collude with foreign forces in meddling with Hong Kong affairs will never succeed” (See South China Morning Post).

Such statements on everybody’s “interference in China’s internal affairs” are repeated ad nauseam by the Chinese foreign ministry and state-run media; and could be delivered as effectively from a voice recording, over and over again, as from a live human being.

Likewise attacking the activists for “asking foreigners to intervene in local affairs,” China’s state-run Global Times said: “Hong Kong independence advocate Joshua Wong has been condemned as a race traitor after defaming the ‘One Country, Two Systems’ policy in the U.S. and begging for attention from the U.S. government.” Pro-Beijing Hong Kong newspaper Ta Kung Pao also called Wong and Lee “race traitors” and ran an anonymous commentary saying, “It is obvious that Americans are using Wong to attack the ‘One Country, Two Systems’ policy and the [Chinese] central government, but he is happy about his role as a political clown manipulated by others” (See Hong Kong Free Press).

The pejorative term “race traitor” (汉奸 or hànjiān), which can also be understood as “traitor to the Han [Chinese] people” or “traitor to the Chinese nation,” is commonly used in nationalistic mainland Chinese circles to refer to Hong Kong democracy activists, to Taiwanese who don’t wish to be “reunified” with mainland China (which includes the vast majority of Taiwanese according to opinion polls), and to anyone else considered disloyal to the mainland Chinese “motherland” and its ruling Chinese Communist Party. Joshua Wong and Martin Lee have both been frequently referred to in nationalistic mainland Chinese news media and social media as hànjiān.

Hong Kong has struggled for its democratic rights since the former British colony was handed over to Chinese control in 1997. Under the handover agreement with Britain, China pledged a “high degree of autonomy” for Hong Kong and respect for its democratic rights under the “One Country, Two Systems” arrangement. China has broken these pledges, however, under a systematic program of “mainlandization” aimed at politically and culturally assimilating Hong Kong into mainland China, thereby consolidating mainland control over Hong Kong and preventing “democratic contagion” from Hong Kong seeping into mainland China and challenging authoritarian Chinese Communist Party rule.

As a result, human rights and civil liberties in Hong Kong are now at their lowest point since 1997, and “One Country, Two Systems” has been exposed as a lie. Press freedom and freedom of expression in Hong Kong are in decline, and democratic development is stalled due to interference from Beijing. There is now little reason to believe that Beijing ever intended to keep any of its pledges to Hong Kong in the handover agreement with Britain (See Amnesty International, China PostFreedom House, Human Rights Watch, Reporters Without Borders).

Joshua Wong and Martin Lee in Washington (HKFP).

“On the night of July 1, 1997, my home, Hong Kong, a territory of then-7 million people was handed over from Britain to the People’s Republic of China,” said veteran democracy activist Martin Lee in his statement to CECC, “Twenty years later, we have come to a critical moment: Promised democratic development has been totally stopped, and the autonomy and core values we have worked hard to preserve under both British and Chinese rule are in serious danger…. Twenty years ago, the ‘one country’ part of [the handover] agreement was completed, when China assumed control over Hong Kong…. But I am here to tell you today that we are still waiting for the ‘two systems’ promises to be upheld.”

Ellen Bork likewise said: “Beijing has dropped the pretense of respect for Hong Kong’s autonomy and the ‘one country, two systems’ arrangement. The Party is not only preventing Hong Kong from moving forward toward full democracy, it is also advancing communist political culture and taboos within Hong Kong’s society” (See also Lam Wing Kee, Joshua Wong, Joshua Wong and Jeffrey Ngo).

Speaking for the United Kingdom by video conference, Chris Patten said that “China is supposed to keep its word to the people of Hong Kong, and Britain has every right to interfere in that.” However, Patten also criticized the UK government for not being “very robust in drawing attention to breaches – whether large or small – in the undertakings of both the letter and spirit [in the agreement] made by China.” Since his departure as Hong Kong’s last British governor in 1997, Patten has been outspoken in his support for democracy in Hong Kong and in his criticism of the UK government for failing to take a stronger stand against China’s violations of the handover agreement.

“Despite the multitude of challenges, Hong Kong’s future, indeed its destiny, must not be sidelined,” said U.S. senator and CECC chairman Marco Rubio, “China’s assault on democratic institutions and human rights is of central importance to the people of Hong Kong and to its status as a free market, economic powerhouse and hub for international trade and investment…. We cannot allow Hong Kong to go the way of Beijing’s failed authoritarianism and one-party rule.”

Rubio is also a co-sponsor of the bipartisan Hong Kong Human Rights and Democracy Act introduced in February 2017. If passed, this act would establish “punitive measures against government officials in Hong Kong or mainland China who are responsible for suppressing basic freedoms in Hong Kong.”

“Maintaining Hong Kong’s autonomy is a critical U.S. interest,” said U.S. representative and CECC co-chairman Chris Smith, “The U.S. also has a clear interest in Beijing abiding by its international agreements — in Hong Kong and elsewhere…. The democratic aspirations of the people of Hong Kong cannot be indefinitely suppressed. I promise to stand with Hong Kong and call attention to violations of basic human rights as long as I serve in Congress.”

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China Rages as Hong Kong Democracy Figures Speak to U.S. Commission

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Senator Marco Rubio and Hong Kong democracy activist Joshua Wong (HKFP).

On May 3, prominent Hong Kong democracy figures gave testimony at a hearing with the U.S. Congressional-Executive Commission on China (CECC) in Washington. Speakers included Hong Kong democracy activists Joshua Wong and Martin Lee, Hong Kong bookseller Lam Wing Kee, Hong Kong’s former British colonial governor Chris Patten, and writer Ellen Bork. The response from Beijing and from pro-Beijing media in Hong Kong was one of predictable nationalistic rage and ugliness, including accusations that Hong Kong democracy activists seeking international support are “race traitors.”

The CECC hearing “constitutes a blatant interference in China’s internal affairs including Hong Kong affairs,” said a Chinese foreign ministry spokesman, “The Chinese side is strongly dissatisfied with and firmly opposed to it…. Hong Kong is a special administrative region of China, and Hong Kong affairs fall totally within China’s internal affairs. We are firmly opposed to any country’s interference in Hong Kong affairs in any form. The attempts of some individuals in Hong Kong to collude with foreign forces in meddling with Hong Kong affairs will never succeed” (See South China Morning Post).

Such statements on everybody’s “interference in China’s internal affairs” are repeated ad nauseam by the Chinese foreign ministry and state-run media; and could be delivered as effectively from a voice recording, over and over again, as from a live human being.

Likewise attacking the activists for “asking foreigners to intervene in local affairs,” China’s state-run Global Times said: “Hong Kong independence advocate Joshua Wong has been condemned as a race traitor after defaming the ‘One Country, Two Systems’ policy in the U.S. and begging for attention from the U.S. government.” Pro-Beijing Hong Kong newspaper Ta Kung Pao also called Wong and Lee “race traitors” and ran an anonymous commentary saying, “It is obvious that Americans are using Wong to attack the ‘One Country, Two Systems’ policy and the [Chinese] central government, but he is happy about his role as a political clown manipulated by others” (See Hong Kong Free Press).

The pejorative term “race traitor” (汉奸 or hànjiān), which can also be understood as “traitor to the Han [Chinese] people” or “traitor to the Chinese nation,” is commonly used in nationalistic mainland Chinese circles to refer to Hong Kong democracy activists, to Taiwanese who don’t wish to be “reunified” with mainland China (which includes the vast majority of Taiwanese according to opinion polls), and to anyone else considered disloyal to the mainland Chinese “motherland” and its ruling Chinese Communist Party. Joshua Wong and Martin Lee have both been frequently referred to in nationalistic mainland Chinese news media and social media as hànjiān.

Hong Kong has struggled for its democratic rights since the former British colony was handed over to Chinese control in 1997. Under the handover agreement with Britain, China pledged a “high degree of autonomy” for Hong Kong and respect for its democratic rights under the “One Country, Two Systems” arrangement. China has broken these pledges, however, under a systematic program of “mainlandization” aimed at politically and culturally assimilating Hong Kong into mainland China, thereby consolidating mainland control over Hong Kong and preventing “democratic contagion” from Hong Kong seeping into mainland China and challenging authoritarian Chinese Communist Party rule.

As a result, human rights and civil liberties in Hong Kong are now at their lowest point since 1997, and “One Country, Two Systems” has been exposed as a lie. Press freedom and freedom of expression in Hong Kong are in decline, and democratic development is stalled due to interference from Beijing. There is now little reason to believe that Beijing ever intended to keep any of its pledges to Hong Kong in the handover agreement with Britain (See Amnesty International, China PostFreedom House, Human Rights Watch, Reporters Without Borders).

Joshua Wong and Martin Lee in Washington (HKFP).

“On the night of July 1, 1997, my home, Hong Kong, a territory of then-7 million people was handed over from Britain to the People’s Republic of China,” said veteran democracy activist Martin Lee in his statement to CECC, “Twenty years later, we have come to a critical moment: Promised democratic development has been totally stopped, and the autonomy and core values we have worked hard to preserve under both British and Chinese rule are in serious danger…. Twenty years ago, the ‘one country’ part of [the handover] agreement was completed, when China assumed control over Hong Kong…. But I am here to tell you today that we are still waiting for the ‘two systems’ promises to be upheld.”

Ellen Bork likewise said: “Beijing has dropped the pretense of respect for Hong Kong’s autonomy and the ‘one country, two systems’ arrangement. The Party is not only preventing Hong Kong from moving forward toward full democracy, it is also advancing communist political culture and taboos within Hong Kong’s society” (See also Lam Wing Kee, Joshua Wong, Joshua Wong and Jeffrey Ngo).

Speaking for the United Kingdom by video conference, Chris Patten said that “China is supposed to keep its word to the people of Hong Kong, and Britain has every right to interfere in that.” However, Patten also criticized the UK government for not being “very robust in drawing attention to breaches – whether large or small – in the undertakings of both the letter and spirit [in the agreement] made by China.” Since his departure as Hong Kong’s last British governor in 1997, Patten has been outspoken in his support for democracy in Hong Kong and in his criticism of the UK government for failing to take a stronger stand against China’s violations of the handover agreement.

“Despite the multitude of challenges, Hong Kong’s future, indeed its destiny, must not be sidelined,” said U.S. senator and CECC chairman Marco Rubio, “China’s assault on democratic institutions and human rights is of central importance to the people of Hong Kong and to its status as a free market, economic powerhouse and hub for international trade and investment…. We cannot allow Hong Kong to go the way of Beijing’s failed authoritarianism and one-party rule.”

Rubio is also a co-sponsor of the bipartisan Hong Kong Human Rights and Democracy Act introduced in February 2017. If passed, this act would establish “punitive measures against government officials in Hong Kong or mainland China who are responsible for suppressing basic freedoms in Hong Kong.”

“Maintaining Hong Kong’s autonomy is a critical U.S. interest,” said U.S. representative and CECC co-chairman Chris Smith, “The U.S. also has a clear interest in Beijing abiding by its international agreements — in Hong Kong and elsewhere…. The democratic aspirations of the people of Hong Kong cannot be indefinitely suppressed. I promise to stand with Hong Kong and call attention to violations of basic human rights as long as I serve in Congress.”

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1981, l'occasion ratée

Le Monde Diplomatique - Wed, 10/05/2017 - 22:24

La lecture conservatrice du « tournant de la rigueur » de 1983 suggère que la fatalité économique a imposé ses évidences à François Mitterrand, deux ans après sa promesse de « rompre avec le capitalisme ». Lors de sa campagne, le candidat socialiste avait toutefois mis en lumière l'ensemble des contraintes auxquelles il se heurtait, et énoncé les mesures susceptibles d'y répondre. En renonçant à appliquer l'ensemble de son projet, le président ne se condamnait-il pas à l'échec ?

Ce graphique de Sarah Cabarry est une version interactive de celui qu'a réalisé Cécile Marin pour le manuel imprimé. Une version fidèle à la double page initiale est disponible ci-dessous.

Russia’s Controversial European Gas Project Is Under Fire, Again

Foreign Policy - Wed, 10/05/2017 - 22:23
Environmental violations thrust Nord Stream 2 and its European partners into an awkward position.

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