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Diplomacy & Crisis News

Not Dazed, but Definitely Confused: Allies Struggle to Divine U.S. Policy

Foreign Policy - Wed, 21/06/2017 - 17:36
On trade, climate, foreign aid, and more, America’s allies wonder what U.S. policy is — and who, if anyone, can take America’s place.

Hey, Geaney and ‘Nimble’: The era of the ‘fighter mafia’ is over, and the Air Force actually is doing better with non-pilots

Foreign Policy - Wed, 21/06/2017 - 16:25
Capt. David Geaney and Maj. “Nimble” both offered some useful insights about leadership in the Air Force on the Best Defense blog, but both miss the mark.

More from Dubik on mission command

Foreign Policy - Wed, 21/06/2017 - 16:20
This is a kind of commentary on the last item I ran by retired Army Lt. Gen. James Dubik on mission command.

Le compositeur du silence

Le Monde Diplomatique - Wed, 21/06/2017 - 16:05

La postérité réduit souvent les artistes les plus inventifs à leurs œuvres les plus aimables. Tel est le sort du compositeur Erik Satie, un siècle et demi après sa naissance. Ses célèbres et soyeuses « Gymnopédies », qui meublèrent tant de génériques, reflètent mal la personnalité abrasive de ce communiste de la Belle Époque.

Philippe Bertin. – Collage représentant Erik Satie, 2016

Il est troublant de dresser le portrait d'Erik Satie (1866-1925) ; il est délicat de faire le tour de sa personnalité. Il résiste, fait des blagues, vous tourne le dos et rentre toujours à Arcueil s'enfermer dans son gourbi où personne n'est admis. L'évoquer est un exercice inquiétant d'équilibriste. De qui parler ? Du jeune homme révolutionnaire en costume de velours ou du Satie définitif en costume de notaire ? Du Satie qui, à pied toujours, se rendait chez les Noailles au faubourg Saint-Germain ou de celui qui, à Arcueil, « se couchait dans le fossé et faisait l'ivrogne (1)  » ? Du pianiste du cabaret Le Chat noir ou de celui du patronage laïque d'Arcueil-Cachan ? Et puis, il y a ses dessins, il y a ses écrits, il y a les Vexations à répéter 840 fois de suite. Il dit : « Pour jouer ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses. » Bien. Quinze heures de musique, que John Cage et neuf autres pianistes joueront pour la première fois en 1963.

Alors ? Faut-il mettre en avant ses conférences loufoques, ses chroniques musicales, ses aphorismes, ses cris de rage, ses poèmes et ses réclamations ? Parler de la première section arcueillaise du Parti communiste, à laquelle il adhéra ? Se limiter aux célèbres Gnossiennes et aux Gymnopédies qui cachent un peu sa musique, tellement multiple ? Faut-il parler du Satie de Jean Cocteau, de Maurice Ravel, René Clair ou Picasso, de l'amant bref de Suzanne Valadon, peintre-trapéziste, ou de l'ami si cher de Claude Debussy, qui lui faisait des côtelettes ? Faut-il parler misère, faut-il parler mystique ? Célébrer le fondateur de l'« Église métropolitaine d'art de Jésus conducteur », dont il sera le seul officiant et le seul fidèle, grâce à Dieu…, ou rester avec lui, dans la chambre d'Arcueil sans eau courante et sans lumière où il va vivre vingt-huit ans, gêné surtout par les moustiques ?

Bref. En ce 150e anniversaire de la naissance d'Erik Satie, on donne des conférences, on vote des crédits, on le célèbre de Saint-Jean-de-Luz jusqu'au Japon… Il aurait adoré ça, celui dont la musique ne plaisait pas. Il dit : « Après une assez courte adolescence, je devins un jeune homme ordinairement potable. Pas plus. C'est à ce moment de ma vie que je commençai à penser et à écrire musicalement. Oui. Fâcheuse idée !… Très fâcheuse idée !… En effet, car je ne tardai pas à faire usage d'une originalité déplaisante, hors de propos, antifrançaise, contre nature, etc. (2).  »

Voilà. Cela joint à un petit caractère très réactif, au refus viscéral de toute autorité, de tout ce qui « se fait », combiné à un sens aigu de la provocation, des brouilles, des exaspérations, avec, en point d'orgue, quelques coups de parapluie contre certain critique qui lui vaudront presque la prison. Et sa fureur quand il ne fut pas reçu à l'Académie, et sa joie quand il obtint les palmes académiques pour services rendus à la municipalité d'Arcueil… Erik Satie, tout et son contraire, tout le temps.

Cependant, loin des exaspérations, de l'alcool et des cris de la jeunesse, pour parler de Satie, pour l'écouter, il faut poser du blanc, de ce blanc qu'il adorait, où résonnent sur le bord du vide, d'une manière presque organique, les volutes et les explosions de sa musique. Satie compose le silence, celui qui vient avant, celui qui est après.

Erik-avec-un-K Satie est né le 17 mai 1866 à « Honfleur (Calvados), arrondissement de Pont-l'Évêque ». Il dit : « J'eus une enfance et une adolescence quelconques — sans traits dignes d'être relatés dans de sérieux écrits. Aussi n'en parlerai-je pas (3).  » Dans la rue Haute où il habite, le petit garçon, orphelin de mère et de grand-mère, regarde et écoute les vaisseaux, « la mer qui est large et pleine d'eau (4)  »… À 12 ans, il faut quitter les ambiances d'Eugène Boudin, les cours de M. Vinot, et partir pour Paris rejoindre son père, éditeur de musique, et sa belle-mère, compositrice amatrice, qui va lui apprendre la « vraie musique ».

« Enfant, je suis entré dans vos classes ; mon esprit était si doux que vous ne l'avez pu comprendre ; et ma démarche étonnait les fleurs… Et, malgré ma jeunesse extrême et mon agilité délicieuse, par votre inintelligence vous m'avez fait détester l'Art grossier que vous enseigniez (5).  »

Catastrophe au conservatoire. Ses professeurs le disent élève doué mais indolent, étudiant paresseux à l'exécution tiède. Satie renonce, son avenir musical est sombre, il quitte l'école plein de haine, il scande : « D'une seule voix, je crie : vive les amateurs ! » Que faire ? Tenter les fantaisies-valses ou les valses-ballets ou rester des heures, l'œil levé, fixant les cieux de Notre-Dame ? Quatre Ogives en ligne claire, écrites à 20 ans. Satie expérimente et trouve, sans barre de mesure, la ligne des notes en architecture…

Mais non. « La même année, il prend ses vêtements, les roule en boule, les traîne sur le plancher, les piétine, les asperge de toutes sortes de liquides jusqu'à les transformer en véritables loques. Il défonce son chapeau, crève ses chaussures, déchire sa cravate, ne soigne plus sa barbe et laisse pousser ses cheveux (6).  »

Il a tout quitté, la Normandie, le conservatoire, son père. Il peut enfin être lui. Le futur petit monsieur bien mis commence sa vraie vie au bas de Montmartre, à 20 ans, dans la chambre qu'il partage avec l'ami poète J. P. Contamine de Latour. La vie est de bamboche, l'alcool ultrafort : « Nous réagissons contre toutes les conventions, les imbécillités et les partis pris. Nous sommes pour ceux qui ont le courage de montrer ce qu'ils voient, ceux qui sont de leur temps, ceux qui n'ont pour maître que la nature, la grande et belle nature (7)  ! »

Dix ans de piano au Chat noir. Les Incohérents exposent « des dessins exécutés par des gens qui ne savent pas dessiner : “Canards aux petits pois”, “Bas-relief à l'ail”, “Première Communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige” »… Alphonse Allais est la sommité absolue. L'humour et la poésie de Satie vont être marqués à vie par ces drôles de zigotos. Dans ce théâtre d'ombres, il y a Guy de Maupassant, Émile Zola, Alphonse Daudet, Paul Verlaine, Marcel Proust, Caran d'Ache, Charles Cros… On dit que c'est là que Satie rencontra Claude Debussy. On dit aussi qu'« Esotérik » Satie devint maître de chapelle de la secte de la Rose-Croix du Temple du Sâr Péladan, écrivain et occultiste, et qu'il composa avec Latour Uspud-Ballet chrétien, que le directeur de l'Opéra refusa malgré leurs menaces.

Mais Satie, dans tout ce vacarme, écrit… les six Gnossiennes et les Gymnopédies — « danses de l'enfant nu » — « lentes, douloureuses, tristes et graves ». On entend les pas des enfants grecs glissant sur les marbres.

À 26 ans, il vit avec Suzanne Valadon une courte liaison sauvage de six mois. Il en veut plus, elle en donne moins, ils rompent. Danses gothiques : Neuvaine pour le plus grand calme et la forte tranquillité de mon âme ; Par pitié pour les ivrognes, honteux, débauchés, imparfaits, désagréables et faussaires en tous genres ; Où il est question de pardon des injures reçues. Satie, qui n'aura jamais plus d'autre liaison, est malheureux. Il fait n'importe quoi, il a quitté les rose-croix, il n'a plus un rond, il pense à devenir gardien de musée ; Willy, critique expérimenté, écrit des horreurs sur lui : « Musicoloufoque, pou mystique, sagouin ésotérique ! » Satie répond, se bat, lance des anathèmes contre le Tout-Paris… Il compose quand même une Messe des pauvres. Après quelques Pièces froides et Danses de travers, il est peut-être temps de partir.

À qui sont ces affaires, sur la charrette à bras qui s'en va, en ce mois de décembre 1898, de Montmartre à Arcueil, campagne ouvrière sur le bord de la Bièvre ? Elles sont à Erik Satie, dont toute la vie tient là et qui va s'installer dans la maison du 22, rue Cauchy. Quinze mètres carrés, pas d'eau, pas de lumière et la musique des moustiques « envoyés certainement par les francs-maçons »… Satie est chez lui, c'est la misère à faire peur : « Voilà deux jours que je ne mange pas. » Alors il retourne à Montmartre, toujours à pied, accompagner dans les caf' conc' Vincent Hyspa ou la « reine de la valse lente », Paulette Darty. Et puis, c'est le choc du Pelléas et Mélisande de Debussy. Satie dit : « Il me faut chercher autre chose ou je suis perdu. » Debussy lui conseille de travailler la forme ; Satie écrit Trois Morceaux en forme de poire.

Puisqu'il faut apprendre — « J'étais fatigué que l'on me reproche mon ignorance » —, il s'inscrit à la Schola Cantorum à 39 ans. Debussy dit : « À votre âge, on ne change pas de peau. » Si. Pour aller à l'école, il faut s'habiller : petit costume noir, faux col, chapeau, parapluie. « En habit de cheval » et pour toujours, Satie obtient un beau diplôme de contrepoint avec mention « très bien ». « Avant de composer une œuvre, j'en fais sept fois le tour accompagné de moi-même. “Nouvelles Pièces froides” : “Sur un mur” ; “Sur un arbre” ; “Sur un pont”. »

Et puis Ravel et puis Cocteau vont s'occuper de Satie. On le joue, on le publie, il fréquente les salons, on le ramène en voiture — Véritables Préludes flasques pour un chien : Seul à la maison. Le ballet Parade, enfin, va faire sa révolution. « Vive Picasso, vive Cocteau, à bas Satie ! », s'exclame la critique. Il réplique, des batailles ont lieu — « Je suis cuit ». Alors, il se retire « dans sa tour d'ivoire ou d'un autre métal (métallique) » écrire pour la princesse de Polignac son chef-d'œuvre splendide et cubiste Socrate d'après Platon… Encore quelques Nocturnes, quelques ballets, la dèche en même temps que la célébrité, la Musique d'ameublement, qu'il invente avant qu'elle ne vienne hanter nos ascenseurs, un peu de cinéma dada avec Francis Picabia : Entr'acte de René Clair, où on est si heureux de le voir en vrai. Encore un petit portrait de groupe, celui des Six (8)… Mais « le satisme n'existe pas ». Debussy est mort, Satierik se brouille avec Ravel, avec Cocteau. Cela fait longtemps que « le vieux bolchevique », comme il dit, ne fréquente plus les enfants du patronage laïque d'Arcueil-Cachan. Plus de cours de danse, plus de goûters. Satie, malade, ne peut même plus rentrer chez lui. C'est l'hôpital, la cirrhose et la pleurésie. Satie meurt à 59 ans.

On dit que le jour de son enterrement il faisait très beau et que deux jeunes femmes ont suivi son cercueil en ouvrant, très grand, deux jolis parapluies.

(1) Sauf mention contraire, toutes les citations proviennent de la biographie de Jean-Pierre Armengaud, Erik Satie, Fayard, Paris, 2009.

(2) Erik Satie, Mémoires d'un amnésique, Ombres, coll. « Petite Bibliothèque », Toulouse, 2010.

(3) Ibid.

(4) Sports et Divertissements, vingt et une pièces brèves pour piano.

(5) Lettre adressée au conservatoire, novembre 1892. Cf. Erik Satie. Correspondance presque complète, réunie et présentée par Ornella Volta, Fayard, Paris, 2000.

(6) J. P. Contamine de Latour, « Erik Satie intime : souvenirs de jeunesse », Comœdia, Paris, 6 août 1925.

(7) Henri Rivière, dans la revue Le Chat noir, 15 avril 1888.

(8) Les musiciens Georges Auric, Arthur Honegger, Francis Poulenc, Louis Durey, Germaine Tailleferre et Darius Milhaud formaient ce qu'on a appelé le « groupe des Six », dont Satie était en quelque sorte le parrain.

L'unanimisme au prix de la dépolitisation

Le Monde Diplomatique - Wed, 21/06/2017 - 14:13

« La centralisation s'est exercée de manière plus forte encore à la CFDT [Confédération française démocratique du travail] que dans les autres centrales, et l'homogénéité des organes de décision y est croissante », analyse Martine Barthélemy, chercheuse à Sciences Po (1). Remarquant que l'adhésion majoritaire à l'idéologie du réformisme a été acquise au fil des ans « au prix d'une évacuation de toute contestation », elle mentionne « l'existence d'un unanimisme qui cimente l'univers des adhérents à la base de la CFDT ». Ce qui, selon elle, a un coût : leur dépolitisation. Et une possible conséquence : « un affaiblissement des capacités de réflexion collective de l'organisation ».

La CFDT, organisation monolithique ? « Vue de l'extérieur, on peut le croire, concède son secrétaire général, M. Laurent Berger. Mais dans les débats de militants, sur le terrain où je me rends deux fois par semaine, je me fais interpeller. » Certes. Néanmoins, on cherche encore, dans les amendements déposés en 2014, lors du dernier congrès, la trace de quelques oppositions minoritaires, d'une confrontation d'idées... Si : une proposition discrète pour sortir du credo de la croissance — rejetée. L'autonomie fonctionnelle de la base, mise en avant, paraît plus l'engluer dans les réalités du terrain que l'inciter aux joutes d'appareil. Au printemps 2016, cependant, le projet de loi travail a pu laisser penser que l'unanimisme n'était que de façade. La position de la confédération, vite ralliée à la réécriture du gouvernement, a créé des remous en interne et suscité, outre une forte perplexité, quelques communiqués frondeurs. Apparemment, ce n'était qu'un coup de vent.

À Montpellier, le responsable de l'union locale, M. Jean-Louis Garcia, qui « ne voulait pas être complice de ça », a claqué la porte après trente-neuf ans de fidélité au cédétisme et trouvé refuge à... la Confédération générale du travail (CGT). « Autrefois, dit-il, à la CFDT, ça bougeait, ça débattait sur le fond. On m'a dit : “Tu as deux congrès de retard.” » Il assure que « les gens hésitent à dire ce qu'ils pensent à cause du mandat [d'élu], car, quand on ne l'a plus, on le paie cher ». Mais à l'échelon régional, où l'on confie que les positions n'étaient pas unanimes, on explique qu'il s'agissait là d'un cas isolé. Tout comme cela l'a été dans la restauration ferroviaire, où, à Lyon-Perrache, de fortes têtes ont appelé à manifester.

L'appareil confédéral a téléphoné, s'est déplacé, a fait un travail de « pédagogie ». À la CFDT Culture, où l'on a appelé à la grève — contre les instances — le 31 mars 2016, « on s'est fait appeler Arthur ! », reconnaît Mme Michèle Ducret, sa secrétaire générale. Elle évoque « un problème, surtout, sur la méthode plus que sur le fond » : « On est maintenant rentrés dans le rang. » Comme à Symétal Sud-Francilien, syndicat CFDT de la métallurgie, auquel M. Berger a, depuis, rendu visite. Et qui indique « être dans la même ligne que la conf' ». L'an passé, pourtant, la position de la confédération laissait les métallos « sur [leur] faim », le texte adopté étant jugé « encore dangereux ».

« C'est vrai qu'on a été nombreux à avoir été chiffonnés », admet Mme Isabelle Bordes, ex-secrétaire générale de la CFDT Journalistes. Mais la révolte, via la Fédération de la culture, du conseil et de la communication (F3C), n'a pas prospéré. Elle reconnaît : « Sur la primauté donnée aux accords d'entreprise, la confédération faisait preuve d'un idéalisme qui n'était pas partagé. » Mais, las, sur ce projet « décidé d'en haut », « les dés étaient jetés ».

(1) Martine Barthélemy, « Une mutation trop bien réussie ? », dans Martine Barthélemy, Claude Dargent, Guy Groux et Henri Rey, Le Réformisme assumé de la CFDT, Presses de Sciences Po, Paris, 2012.

SitRep: Huge Changes in Saudi; Iranian Drones Downed in Syria, Pakistan; Mattis Praises Ukraine in Russia Fight

Foreign Policy - Wed, 21/06/2017 - 14:05
State Dept. Slams Saudi; U.S. and China Defense Officials Meet

House Speaker Ryan Punts on Tough Senate Sanctions Bill

Foreign Policy - Wed, 21/06/2017 - 13:00
Clinging to a procedural technicality, the GOP delays an agonizing choice on Russia policy.

« Face à la poussée islamiste, l’Asie du Sud-Est doit jouer la carte de la coopération »

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 21/06/2017 - 11:13

Le journal quotidien L’Opinion a publié le 20 juin 2017 un article sur le numéro d’été de Politique étrangère (n° 2/2017), dont le dossier est consacré à l’ASEAN.

Les faits – Selon une étude menée en 2015 par le Pew Research Centre, 1 % des Indonésiens, soit environ 2,5 millions de personnes, affirme avoir une bonne opinion de l’État islamique. Cette forte proportion combinée à l’existence confirmée par les autorités de cellules dormantes fait craindre une multiplication des actions dans ce pays à un moment où Daech perd du terrain en Irak et en Syrie.

Entrée dans sa cinquième semaine, la bataille pour la reprise de la ville de Marawi, au sud des Philippines, tombée sous le contrôle du groupe Maute affilié à l’organisation État islamique, continue de mobiliser davantage de moyens militaires. Le président Rodrigo Duterte a décidé d’envoyer de nouveaux renforts, rejetant par la même occasion les offres de médiation faites par des responsables religieux de négocier avec les derniers militants retranchés dans la ville pour obtenir leur reddition. Les troupes régulières ont entamé depuis plusieurs jours une reconquête « centimètre par centimètre » de la cité que plus d’une centaine de rebelles islamistes tiennent en partie dans le but d’établir une « province » de l’État islamique dans cette région de Mindanao dont l’instabilité chronique liée aux activités de différents groupes criminels et terroristes constitue un fardeau pour le pays depuis de nombreuses années.

À l’instar de son prédécesseur, Rodrigo Duterte cherche une solution politique à la question des musulmans à Mindanao. D’ailleurs, les deux principaux groupes armés les représentant – le Front de libération islamique Moro (MILF) et le Front de libération nationale Moro (MNLF) – négocient avec le pouvoir dans le but d’arriver à un accord susceptible de satisfaire les revendications locales. Des représentants du MILF ont rencontré le président philippin pour lui offrir leur aide tandis que ce dernier leur a affirmé que la loi martiale décrétée dans la zone ne se transformerait pas en une chasse contre leurs militants. En effet, le chef de l’État a intérêt de conserver de bons rapports avec ces organisations, ce qui explique aussi pourquoi il entend écraser le groupe Maute. Il veut faire un exemple comme pour sa lutte sanglante contre le trafic de drogue qu’il a lancée depuis son arrivée au pouvoir l’an dernier.

Rien ne dit qu’il y parviendra car le combat contre les mouvements terroristes comme Maute demande une approche qui dépasse le cadre purement national. « Qu’il s’agisse des défis internes, régionaux ou systémiques, les menaces concrètes interrogent la vulnérabilité des États membres » de l’Association des nations du sud-est asiatique (ASEAN), rappelle Sophie Boisseau du Rocher dans la dernière livraison de Politique étrangère consacrée aux 50 ans de l’organisation régionale. Car la Communauté de sécurité que souhaite mettre en place l’ASEAN est loin d’être fonctionnelle et « les principes qui ont jusqu’ici fonctionné pourraient se révéler inadaptés pour répondre aux enjeux à venir », confirme le chercheur associé au Centre Asie de l’Ifri.

Menace terroriste. Ceux-ci ne concernent pas seulement la menace terroriste, mais il s’agit aujourd’hui de l’urgence comme le montre la situation à Marawi qui doit servir de base de réflexion pour les responsables philippins, indonésiens et malaisiens directement concernés par la poussée de l’islamisme radical dans leurs pays et par l’affiliation d’un nombre croissant de leurs ressortissants à des organisations proches de Daech.

Les services de police indonésiens ont récemment révélé qu’au moins 600 Indonésiens ont rejoint les rangs de l’État islamique en 2016 et que 38 d’entre eux avaient participé à la prise de Marawi et aux combats avec l’armée philippine. La mise en place de patrouilles maritimes conjointes en mer de Sulu et en mer des Célèbes est une première réponse qui devra être complétée par d’autres mesures.

Décidées il y a plus d’un an, ces opérations communes de contrôle n’avaient pas été effectives pour des questions territoriales, mais la prise de Marawi par le groupe Maute semble avoir enfin décidé les dirigeants des trois pays à mettre de côté leurs petites rivalités. Reste que cela ne suffira pas, compte tenu de l’immensité du territoire à surveiller. Les gouvernements concernés doivent aussi renforcer les contrôles dans les ports et s’appuyer sur des échanges de renseignements avec l’aide des États-Unis notamment, lesquels disposent de moyens technologiques dont ils sont dépourvus.

La présence de soldats des forces spéciales américaines auprès des militaires philippins à Marawi dans une mission de soutien technique et de renseignement indique aussi que le dossier est pris au sérieux par Washington malgré les relations moins cordiales qu’entretiennent les États-Unis et les Philippines depuis l’entrée en fonction de Rodrigo Duterte. Les militaires philippins devraient parvenir à déloger les extrémistes de Marawi. Ils y consacrent de gros moyens, mais cette victoire annoncée devrait être prolongée par un plan à long terme à l’échelle régionale pour lutter contre la montée en puissance de l’islam radical dans cette partie du monde où vivent quelque 400 millions de personnes. Faute de quoi, d’autres cités pourraient connaître le même sort que Marawi.

* * *

Retrouvez le sommaire complet du numéro d’été, ainsi qu’en libre lecture les articles de Françoise Nicolas, « La Communauté économique de l’ASEAN : un modèle d’intégration original » et de Catherine Iffly, « Quelles perspectives pour la Crimée ? ».

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