You are here

Diplomacy & Crisis News

UN refugee chief urges greater solidarity with refugees in Italy

UN News Centre - Sat, 01/07/2017 - 07:00
Italy needs more international support to assist the waves of migrants and refugees crossing the Mediterranean, the United Nations refugee chief today urged.

On anniversary of Somalia's independence, senior UN official urges political unity

UN News Centre - Sat, 01/07/2017 - 07:00
Marking the 57th anniversary of Somalia&#39s independence, the top United Nations official in the country today urged all Somalis to seize a moment of opportunity and work towards peace and stability.

On International Day, UN promotes cooperative solutions for social inclusion

UN News Centre - Sat, 01/07/2017 - 07:00
Cooperatives help to build inclusive economies and societies, and can help to eliminate poverty and reach the other Sustainable Development Goals (SDGs), the head of the United Nations labour agency today said, marking the International Day of Cooperatives.

Women scientists and youth take centre stage at UN-backed technology forum

UN News Centre - Sat, 01/07/2017 - 01:36
As an international conference on science and technology wrapped up in Vienna, the head of a United Nations partner organization that works to end nuclear testing stressed that women have a "powerful voice" in the global scientific community.

‘Important work ahead,’ Security Council says, as UN mission in Côte d’Ivoire concludes

UN News Centre - Sat, 01/07/2017 - 00:43
Recognizing the efforts of the United Nations Operation in Côte d’Ivoire (UNOCI) in promoting peace, stability and development, the UN Security Council today marked the closing of the mission by underscoring the importance of action by the Government to address the remaining challenges in the country for the benefit of all Ivorians.

UN chief urges Greek Cypriot and Turkish Cypriot sides to seize ‘historic’ chance for peace

UN News Centre - Sat, 01/07/2017 - 00:00
United Nations Secretary-General António Guterres today called on the leaders of the Greek and Turkish communities in Cyprus to grasp “an historic opportunity” to reach a comprehensive settlement to the conflict that has divided the Mediterranean island for more than four decades.

After ‘successful’ visit to Haiti, Security Council notes window of opportunity for reforms

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 23:52
Haiti has a window of opportunity to implement reforms necessary to bring the Caribbean country onto a path of stability and development, the United Nations Security Council President said today.

Security Council adopts first-ever resolution on mine action

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 23:31
The United Nations Security Council today adopted its first-ever resolution on mine action, noting the serious and lasting threat posed by landmines, explosive remnants of war and improvised explosive devices, while also recognizing the positive contribution of mine action to sustaining peace and stability.

Colombia: With arms laid down, focus now on reintegration, UN envoy tells Security Council

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 20:43
Highlighting progress in the Colombian peace process, especially the completion of the laying down of arms by the Revolutionary Armed Forces of Colombia (FARC-EP), the United Nations envoy for the country has called for shifting the momentum to other aspects of the historic peace deal.

Venezuela bans Attorney General from leaving country; UN rights office voices concern

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 20:08
Amid the ongoing violence in Venezuela, the United Nations human rights office today expressed concern about a decision by the Supreme Court to null the appointment of the Attorney General, freeze her assets and ban her from leaving the country.

Iraq: UN warns against ‘collective punishment’ of population with alleged ISIL ties

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 19:43
The United Nations human rights office has expressed concern over forced evictions of people alleged to have ties with the Islamic State in Iraq and the Levant (ISIL/Da'esh) terrorist group, noting that such actions may amount to collective punishment that is in clear contravention of the Iraqi Constitution as well as human rights and humanitarian law.

Challenges abound as ‘significant’ numbers of displaced return within Syria, warns UNHCR

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 18:36
Citing “significant” returns of displaced persons to and within Syria, the United Nations refugee agency said today that while it will be scaling up its response to assist those coming back, it can neither promote nor facilitate returns given the security and humanitarian situation in the war-torn country.

UN rights chief decries ‘unacceptable attack’ on Al Jazeera and other media

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 18:31
The United Nations human rights chief today expressed strong concern about international demands that Qatar close down the Al Jazeera network and other affiliated media outlets as “extraordinary, unprecedented and clearly unreasonable.”

Simone Veil (1927-2017)

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 30/06/2017 - 12:42

Simone Veil, qui vient de décéder, a été membre du Conseil d’administration de l’Ifri pendant de nombreuses années.

Nous nous souvenons de son attention bienveillante et de son soutien constant. Elle avait par ailleurs rédigé un article pour Politique étrangère (n° 2/1988) au sujet de son rapport à Israël. Nous reproduisons ce texte ci-dessous.

Il y a quarante ans, mon rapport avec Israël était avant tout d’ordre affectif. À Auschwitz, j’avais découvert ce que signifiait le sionisme pour une diaspora toute tendue vers la recherche de la terre promise. Pour les juifs déportés de Pologne, pour certains de ceux venus de Tchécoslovaquie, l’idée de rester en Pologne ne les effleurait pas ; seul les habitait, si jamais ils échappaient à l’extermination, l’espoir de se rendre en Palestine. Pour nous, juifs français, la question ne se posait pas. La France nous attendait, notre vie reprendrait chez nous, pas comme avant, mais presque.

Après 1945, je me suis sentie profondément solidaire du périple des personnes déplacées vers la Palestine, des acteurs de l’aventure tragique d’Exodus, des victimes du refoulement par les Anglais. J’ai vécu la déclaration d’indépendance d’Israël et les combats qui ont suivi dans une perspective émotionnelle. La création de l’État juif apparaissait comme une espèce de miracle, la réalisation d’une promesse autant que d’un rêve. L’État d’Israël, c’était aussi un pays d’accueil pour les juifs chassés et persécutés durant des siècles.

C’était une terre que l’on fertilise, un désert qui devient verger. C’était enfin le pays des kibboutz, d’une expérience nouvelle d’organisation sociale fondée sur la solidarité. Les juifs devenaient tout à la fois soldats et hommes de la terre. Cette émotion que j’éprouvais alors, je la ressens encore aujourd’hui face à la transformation du pays quand je vais de Jérusalem à Tel-Aviv, à travers cette route si chargée d’histoire et empreinte de tant de beauté.

J’avais vécu l’aventure militaire de la défense du territoire avec passion, angoisse. Au lendemain de la guerre des Six Jours, en 1967, après une victoire brillante, rapide et qui survenait après une très grande peur, je me posais de nouvelles questions : Israël était victorieux mais comment allait-il aménager sa victoire ? Saurait-il concilier les exigences de sa sécurité avec le principe du respect du droit des peuples ? C’est en termes personnels et émotifs, encore une fois, que j’ai vécu ce dilemme. Je ne saurai mettre en cause la sécurité d’Israël mais en même temps la reconnaissance de certaines valeurs s’impose. Je vis dans une perpétuelle tension, prise entre le désir de l’objectivité – si nécessaire à Israël – et en même temps la difficulté, n’étant pas israélienne, n’assumant pas les risques des Israéliens d’adopter une approche objective et en quelque sorte désincarnée.

Il est facile d’être donneur de conseils et de jouer au juste en se retranchant derrière des principes alors qu’on assume ni les charges ni les risques d’un pays en guerre. Mon avenir se joue ailleurs, ce n’est ni ma sécurité, ni celle de mes enfants qui sont en cause.

Pourtant je ne puis cacher qu’en 1982, au lendemain de l’invasion israélienne du Liban, je me suis sentie particulièrement troublée. D’instinct, je jugeais cette aventure risquée – comme beaucoup d’Israéliens – mais il m’était désagréable de m’exprimer ouvertement et en public. Lorsqu’on exerce des responsabilités publiques dans son pays, l’influence que peut exercer ce que l’on dit, ce que l’on exprime, peut aller bien au-delà de ce que l’on a voulu dire, bien au-delà de votre pensée. Aussi me suis-je imposée une grande prudence d’expression. La tentation permanente de la diaspora est de juger Israël. Mais ce que nous disons est perçu différemment par les Israéliens et par le monde extérieur.

Parce que nous sommes juifs, on accorde à nos propos une signification particulière, souvent mal ressentie par les Israéliens eux-mêmes, même si une partie des Israéliens sollicitent l’avis de la diaspora à des fins de politique intérieure. Une grande majorité d’Israéliens, en fait, acceptent difficilement que les juifs de la diaspora prennent parti dans leur débat intérieur. Ils le vivent comme une accusation, un rejet, une remise en cause illégitime. Au moment où Shimon Pérès se déclara favorable à l’idée d’une conférence internationale sur le Moyen-Orient, je fus sollicitée pour appuyer ce projet. À l’époque je ressentais cette initiative comme inopportune, et pour le moins prématurée. Aujourd’hui, les propositions de George Shultz interviennent dans un contexte international différent. La situation dans les territoires occupés est telle que l’ouverture et le dialogue s’imposent pour sortir de l’impasse dans laquelle Israël se trouve.

Quarante ans nous séparent de la création de l’État d’Israël. Pour beaucoup de jeunes Européens, les victimes aujourd’hui ce sont les Palestiniens. Ils ignorent les conditions qui ont amené la création de l’État d’Israël même s’ils connaissent la shoah. Ils ne perçoivent pas Israël comme une terre d’accueil. Comment les jeunes comprendraient-ils les événements qui secouent Israël sur le plan affectif comme sur le plan historique ? Au lendemain de la rencontre germano-américaine de Bitburg, en 1985, j’ai très intensément éprouvé qu’une phase de l’histoire était en train de s’achever, que l’on passait à autre chose. Quarante ans, c’est le temps qu’il a fallu à Moïse pour sortir du désert. Quarante ans, c’est l’espace de deux générations. Celle qui a subi, et celle qui, déjà, théorise.

Devant le passage du temps, la diaspora doit avant tout éviter le provincialisme, le repli sur soi. Aujourd’hui, j’éprouve à l’égard d’Israël la même émotion, le même attachement, mais également une inquiétude. Plus que jamais, l’interdépendance des pays entre eux s’impose comme une réalité. Certes, la détente pourrait profiter à Israël. Mais la situation d’Israël est objectivement périlleuse. Politiquement, culturellement, Israël fait partie du Nord, mais géographiquement il se trouve au Sud. Israël doit-il devenir un pays du Sud et accepter d’y jouer son destin, devenant un partenaire ouvert au dialogue avec ses voisins, fussent-ils arabes, dans un ensemble régional ? Est-il inconcevable de penser qu’Israël pourrait apporter une manière de penser et de faire qui leur serait pour tous un facteur de progrès ?

Simone Veil

Pour vous abonner à Politique étrangère, cliquez ici.

L’art de la guerre à l’âge des réseaux

Politique étrangère (IFRI) - Fri, 30/06/2017 - 09:53

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Rémy Hémez, chercheur au Laboratoire de recherche sur la défense (LDR) de l’Ifri, propose une analyse de l’ouvrage de Joseph Henrotin, L’art de la guerre à l’âge des réseaux (ISTE Éditions, 2017, 224 pages).

Joseph Henrotin est chargé de recherches au Centre d’analyse et de prévision des risques internationaux (CAPRI) et à l’Institut de stratégie et des conflits (ISC), et rédacteur en chef du magazine Défense et Sécurité internationale (DSI). Auteur de plusieurs ouvrages remarqués – dont Techno-guérilla et guerre hybride. Le pire des deux mondes (2014) –, il nous livre dans ce dernier opus une synthèse très utile de ses nombreux travaux sur la technologie militaire et la guerre hybride, tout en les insérant dans une nouvelle perspective.

Les deux premiers chapitres sont consacrés à une analyse historique des révolutions militaires et à une épistémologie complète de la Révolution dans les affaires militaires (RMA, selon son acronyme anglais). Joseph Henrotin cherche ensuite à déterminer si la RMA constitue véritablement un changement de paradigme. Pour lui, elle a imposé une évolution des pratiques dans le domaine de la stratégie des moyens mais n’est pas totalement disruptive. La technologie a produit des effets au plan tactique, mais n’a pas eu de conséquences automatiques sur leur stratégie de mise en œuvre.

Joseph Henrotin passe ensuite en revue les impacts de la RMA sur les différents milieux. Les racines technologiques de la RMA se situent dans les espaces « fluides » (air, mer, espace), avec la mise en réseau de radars, de centres de commandement et de bases aériennes dès la fin des années 1930. La « fluidification » de l’espace aérien se poursuit ensuite avec l’entrée en service d’aéronefs de détection avancée. Mais l’auteur souligne à raison que la perception de maîtrise de l’espace qui en découle est trompeuse, car elle ne peut inclure ni les intentions, ni le moral de l’adversaire. La fluidification du « solide » (le domaine terrestre) est encore plus complexe, étant donné l’opacité de ce milieu. Là aussi, la question de la détermination des intentions de l’adversaire est problématique.

Avoir des forces « réseau-centrées » a des conséquences sur notre façon de faire la guerre. Par exemple, leur usage a tendance à renforcer l’inclination pour un commandement par le plan, plus directif. Les réseaux donnent leur pleine mesure dans le domaine des frappes de précision. Mais l’auteur souligne un paradoxe : parce qu’un armement est considéré de haute précision il est vu comme moins létal pour les populations civiles, et donc toute perte collatérale est susceptible d’être critiquée.

Notre dépendance à l’égard des réseaux est bien comprise par nos adversaires, qui en font une cible prioritaire. Ces derniers cherchent par ailleurs à « créer un nouvel équilibre entre les apports d’une technologie et les contraintes qu’elle induit », en mettant en place des modèles hybrides associant quantité et surcroît de qualité. Selon l’auteur, c’est finalement là que se situerait la véritable RMA.

Joseph Henrotin nous offre ainsi une plongée passionnante au cœur des inter­actions entre la technologie et l’art de la guerre. Avec des arguments convaincants, il nous pousse à nous interroger sur l’efficacité de notre propre modèle d’armées et sur ses possibilités de survie à court terme. Une lecture indispensable à tous ceux qui s’intéressent à la guerre aujourd’hui et demain.

Rémy Hémez

Pour vous abonner à Politique étrangère, cliquez ici.

UN refugee agency 'extremely worried' about renewed violence in Central African Republic

UN News Centre - Fri, 30/06/2017 - 07:00
The United Nations refugee agency has voiced concern over a flow of people fleeing renewed violence in some parts of the Central African Republic, a country that has already seen a half million people internally displaced and another half million taking refuge in neighbouring countries.

Citizen Participation (II)

German Foreign Policy (DE/FR/EN) - Thu, 29/06/2017 - 00:00
(Own report) - The current discussion in Germany about the German population's "resilience" to attacks by enemy combatants can be traced back to reflections expressed in World War I and during the Nazi period. In 1935, Gen. Erich Ludendorff, who had been appointed in 1916 to the Supreme Command of the German Empire's army, declared that the "German people's spiritual unity" was a prerequisite to victory in the coming "total war." According to Ludendorff, the population, the military and the political leadership must be "welded" into a "powerful unity," seeing itself as a "community of destiny" and devoting all its energy to the service of warfare. To this end, the general demanded the introduction of "general compulsory service" for men and women, as well as the launching of the appropriate propaganda campaigns - "already in peacetime." Parallels can be found today in current German government initiatives. For example, in its "Civil Defense Concept" the German Ministry of the Interior speaks of changing the constitution to permit women to be obligated to work in "defense-relevant domains." Through "social discourse" the population should be prepared to "assume risks" and "endure" damaging events.

Protéger les savoirs des peuples autochtones

Le Monde Diplomatique - Wed, 28/06/2017 - 18:21
Acteurs majeurs dans la protection de la biodiversité, les peuples autochtones détiennent des ressources génétiques mais aussi des savoirs traditionnels qui intéressent les industries de l'« économie verte ». Des savoirs aujourd'hui soumis à une logique de marché. / Inde, Pérou, Agriculture, (...) / , , , , , , , , , , , - 2014/01

US-India Relations: What Do We Want? What Should We Want?

Foreign Policy Blogs - Wed, 28/06/2017 - 17:06

Washington : President Donald Trump and Indian Prime Minister Narendra Modi hug while making statements in the Rose Garden of the White House in Washington, Monday, June 26, 2017. (AP/PTI)

In their June 26 meeting President Trump and Prime Minister Modi voiced their mutual admiration as the nations grapple with a complex relationship. Ultimately, India’s tradition of electoral democracy makes it a friend. Though we also share strategic interests, we should take care to base our relations on the deeper values.

Mr. Trump’s and Mr. Modi’s styles may make them compatible. Both were elected by majoritarian populist movements. Both boast large Twitter followings. Both, in Trump’s original travel ban and Modi’s elimination of large bank notes, have sprung hasty policy moves on their countries that led to turmoil. Mr. Trump apparently also now sympathizes with India in its rivalry with China, over his disappointment at the latter’s inaction toward North Korea. A U.S. sale of surveillance drones to India reinforces this common interest, in a strategic counter to China’s “One Belt” projection of economic power across Central Asia and the Indian Ocean.

Interests could diverge, partly in Trump’s immigration-unfriendly plans, and his populist-driven pullout from the Paris Accords. Modi criticized the latter. On immigration, the two countries have unique issue, in the question of the specialized H-1B visas for persons of unique skills—IT driven in this case—to work in the US. India has also been an advocate of free trade, reflecting the interests of a developing economy. These issues were muted at the summit, and many strong rationales for reconciliation are available.

The U.S. should take care that the rationales we invoke, to bolster friendship or to manage differences, rest on the values of freedom and rights. Economic interests can evolve to put us at odds, and strategic calculations have not always brought us together.

But it was Indian-born Amartya Sen (politically opposed to Modi but not renounced in this) who defined both freedom and development as “the expansion of the ‘capabilities’ of persons to lead the kinds of lives they value – and have reason to value.”

Which sounds a lot like Life, Liberty and the Pursuit of Happiness.

The post US-India Relations: What Do We Want? What Should We Want? appeared first on Foreign Policy Blogs.

La grande évasion. Santé, richesse et origine des inégalités

Politique étrangère (IFRI) - Wed, 28/06/2017 - 10:16

Cette recension a été publiée dans le numéro d’été de Politique étrangère (n°2/2017). Norbert Gaillard propose une analyse de l’ouvrage d’Angus Deaton, La grande évasion. Santé, richesse et origine des inégalités (PUF, 2016, 384 pages).

Le prix Nobel d’Économie 2015 présente ce qu’il appelle la « grande évasion », c’est-à-dire la sortie de la pauvreté d’une partie de l’humanité. Bien que son point de vue soit résumé dès la première phrase de l’introduction – « la vie est aujourd’hui meilleure qu’à aucune autre époque de l’histoire » –, il s’attache à démontrer tout au long de son ouvrage que les conditions du développement économique sont plus complexes qu’il n’y paraît.

Dans le premier chapitre, l’auteur défend l’idée que la croissance économique et le progrès social vont historiquement de pair. La Chine en constitue la meilleure illustration. Cependant, le PIB par habitant n’est pas systématiquement corrélé au bien-être. Par exemple, des pays comme le Chili, le Vietnam et le Costa Rica ont une espérance de vie élevée compte tenu de leur PIB par habitant. On constate l’inverse pour la Russie et l’Afrique australe.

Les chapitres 2 à 4 rappellent comment nos sociétés sont parvenues à réduire la mortalité et allonger l’espérance de vie. À partir du XVIIIe siècle, trois facteurs fondamentaux se dégagent : les avancées de la médecine, la variolisation et la quête du bonheur. Au cours du siècle suivant, ce sont l’hygiène, le triomphe de la théorie microbienne et une meilleure alimentation qui font reculer la mort. Depuis 1900, ce sont les États aux politiques de santé publique très ambitieuses qui ont amélioré le plus nettement la qualité de vie de leurs citoyens. Les défis que doivent relever nations industrialisées et en voie de développement sont pourtant différents. Les premières s’efforcent de combattre les maladies cardiaques, les AVC et le cancer des adultes tandis que les dernières luttent encore contre la mortalité infantile.

Les chapitres 5 et 6 abordent la question des inégalités. L’utilisation du fameux « seuil de pauvreté » est jugée excessive car il est un instrument de mesure trop uniforme et subjectif. Il a pourtant le mérite de montrer que l’Afrique subsaharienne est le seul sous-continent à avoir subi un quasi-doublement de la pauvreté entre 1981 et 2008. Angus Deaton insiste en fait sur le rôle fondamental des institutions pour assurer l’essor des pays africains et sud-asiatiques.

Dans le septième et dernier chapitre, l’auteur se livre à une critique en règle des aides au développement. Manquant de transparence, destinées prioritairement aux gouvernements pro-occidentaux et finissant trop souvent dans les poches de dirigeants politiques corrompus, ces aides sont jugées contre-productives. À supposer qu’elles atteignent en partie leur objectif, elles demeurent dérisoires au regard des fluctuations des prix des matières premières, sources principales de revenus des pays les moins avancés. Angus Deaton n’hésite d’ailleurs pas à établir un lien de causalité entre les flux financiers reçus par l’Afrique et son sous-développement chronique. Que propose-t-il alors ? De consacrer les fonds en question à la recherche scientifique, à l’élimination des restrictions commerciales pratiquées par les États riches et à l’ouverture des frontières. Ces initiatives profiteraient indirectement mais essentiellement aux populations des régions à bas revenus et « court-circuiteraient » leurs gouvernants.

Norbert Gaillard

Pour vous abonner à Politique étrangère, cliquez ici.

Pages