András István TÜRKE
Chercheur de l’Institut Europa Varietas
«Quelle contribution l’UE peut-elle, doit-elle apporter demain au maintien voire au rétablissement de la paix et de la sécurité sur le continent africain ? »
Les événements des 15 dernières années, les premières opérations et missions prouvent que la PSDC (la PESD, avant 2009) n’existe pas uniquement sur le papier. L’Europe doit agir pour prévenir les guerres ou pour les arrêter. L’UE et ses pays membres sont en effet confrontés à des choix déterminants pour l’avenir de l’Europe en tant qu’entité politique. La dépendance externe et surtout énergétique de l’UE est particulièrement soulignée par la Stratégie européenne de sécurité qui prévoit de donner une stratégie de sécurité commune pour l’UE. Notamment la Chine et l`Inde (et même la Russie) s`affrontent les mêmes défis et ils disposent déjà des stratégies efficaces à suivre.
L’Afrique, c’est une démographie exceptionnelle, richesse et défi à la fois. Ce sont d’immenses ressources naturelles, porteuses de développement, mais qui attisent, aussi, bien des convoitises. Malgré les graves problèmes persistantes on peut dire que les organisations régionales et la société civile africaine s’organise et pèse de plus en plus.
L’expérience enseigne que la stabilité des États africains dépend fortement du calendrier démocratique et de la régularité des élections et les crises prennent souvent naissance dans des scrutins discutables, qui entachent la légitimité du nouvel élu. Concernant l’Afrique, notamment la République Démocratique du Congo, le Sud-Soudan, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger (etc.) l’Union apporte tout le soutien possible aux efforts à la fois militaires, policiers, civils, en réponse à la demande présentée par l’Union africaine.
L'Union européenne, en tant qu'acteur international stratégique, est confrontée à un triple défi pour affirmer sa puissance : celui de l'union politique du continent, celui de l'élargissement et de ses conséquences, et celui de la construction d'une sécurité européenne.
Le fond des problèmes émergés concernant la sécurité et la défense européenne est l’issue d’une union « sans visage ». Car malgré le traité de Lisbonne, le péril du traité constitutionnel est la preuve que nous sommes encore incapables de trouver des démarches communes précises ou bien des contours plus ou moins précis. Tous ces problèmes nous redirigent vers la définition internationale de l’Union européenne par elle-même.
En Afrique, malgré la réussite des missions, et malgré la multiplication des documents communs avec les Africains, nous n’avons pas trouvé une vraie stratégie européenne à long terme. Nous sommes pendant des années dans une période des essais sans objectifs communs concernant le développement d’une telle ou telle région. À notre avis, la première phase, c’est d’examiner les Européens par eux-mêmes, par des consensus nationaux des États membres.
La définition d’une vision commune au niveau européen devrait être basée sur les objectifs suivants : il ne reste certainement pas de doute qu’aucun État-membre n’est plus d’une grande puissance, mais qu’au sein de l'UE, tous font partie d’une « grande puissance en formation ». Nous ne citons cette fois que deux aspects du statut de grande puissance : la dépendance et l’influence. Une grande puissance est capable de réduire ses dépendances sur la scène internationale. L’Europe est particulièrement faible non seulement en hydrocarbures, mais aussi en autres matières premières stratégiques. Sans influence sur les sources, des crises économiques et des effets pervers peuvent se produire, issus d’une pénurie éventuelle...