(B2) Interpol a émis, selon le site Migrant Report, un avertissement aux pays opérant dans la Méditerranée d’être sur le qui-vive sur une tentative des militants de l’organisation de l’Etat islamique (ISIL) en Libye d’effectuer une sorte d’opération en mer au cours des prochains jours.
C’est une crainte réelle des différents services qui travaillent sur la Méditerranée aujourd’hui, surtout depuis que l’Etat islamique a pris certaines villes du rivage comme Syrte, selon les informations recueillies par B2. Il serait relativement facile d’équiper un navire lesté d’explosifs et de le diriger soit vers un navire marchand (tanker, méthanier, etc.) qui croise au large, soit vers un navire militaire. L’exemple du destroyer américain USS Cole, atteint par une embarcation piégée le 12 octobre 2000 dans le port d’Aden, est dans tous les esprits.
NB : Même si l’effet en termes militaires pourrait ne pas être très important, l’effet économique ou politique pourrait être redoutable. L’attaque sur un navire marchand aurait pour effet immédiat de limiter le passage des navires et d’augmenter de façon drastique le coût des assurances.
(NGV)
(B2) A l’Elysée, ce soir, Angela Merkel et François Hollande se sont retrouvés pour une soirée de travail. Au menu : réunion + diner. Objectif : afficher un message à peu près commun en public. Et affiner en privé les différentes positions pour éviter la répétition des réunions précédentes où le clan des « durs » l’a emporté face. Car l’essentiel pour le couple franco-allemand est là : réduire ses différences, pour réduire le champ des extrêmes en Europe.
Les discours des deux leaders sont très proches avec quelques nuances cependant si on les lit de près.
1. « Nous prenons acte du résultat et nous respectons le vote des Grecs, parce que l’Europe, c’est la démocratie. « (Fr. Hollande) « Nous respectons cette décision. Le référendum, c’est le vote d’un pays démocratique et souverain et nous devons maintenant vivre avec cette décision. » (A. Merkel)
1bis. « Nous avons aussi entendu le message de tous les partis démocratiques grecs qui se sont réunis aujourd’hui et qui ont réaffirmé ensemble, leur volonté que leur pays reste dans la zone euro. « (Fr. Hollande)
2. « La porte est ouverte aux discussions » (Fr. Hollande / A. Merkel)
3. « En même temps, les conditions préalables pour rentrer dans de nouvelles négociations sur un programme concret du mécanisme européen de stabilité, ne sont pas encore réunies. » (A. Merkel)
4. « Il revient maintenant au gouvernement d’Alexis TSIPRAS de faire des propositions sérieuses, crédibles pour que cette volonté de rester dans la zone euro puisse se traduire avec un programme qui donne de la durée. » (Fr. Hollande). « Des propositions tout à fait précises du Premier ministre grec, un programme qui permettra également à la Grèce de retrouver la prospérité. » (A. Merkel)
5. « Il n’y a plus beaucoup de temps et il y a urgence ; urgence pour la Grèce, urgence pour l’Europe » (Fr. Hollande). « Il est urgent d’avoir ce type de proposition pour que nous puissions trouver une sortie de la situation telle qu’elle se présente aujourd’hui. » (A. Merkel).
6. Le rôle du Sommet est primordial. « Il reviendra aux chefs d’Etat et de gouvernement de définir une position à partir des propositions qui seront faites par la Grèce. C’est une question aussi de visibilité, de crédibilité et je dirais même de dignité.» (Fr. Hollande) « Nous allons voir également quelle sera la réaction des 18 autres pays, ça aussi, c’est la démocratie, nous avons une souveraineté partagée, nous sommes 18 à avoir la même monnaie, donc tout le monde doit être responsable et faire preuve de solidarité. » (A. Merkel)
7. « L’Europe est face à cette responsabilité. L’Europe n’est pas simplement une construction économique, monétaire, financière. L’Europe, c’est un ensemble fondé sur des valeurs, des principes, sur une conception ; une conception du monde, pas simplement de notre continent, une conception fondée sur la liberté, sur l’ouverture, aussi sur le respect. (Fr. Hollande)
8. « Dans cette Europe, il y a place pour la solidarité ; la solidarité est partout en Europe et elle doit l’être encore davantage ; mais il y a aussi la responsabilité. C’est cet équilibre entre responsabilité et solidarité qui doit être notre ligne de conduite pour les jours qui viennent. (Fr. Hollande) La solidarité, nous avons déjà fait preuve de beaucoup de solidarité avec la Grèce et la dernière proposition qui a été faite était très généreuse ; et d’autre part, l’Europe ne peut qu’être cohérente et rester unie aujourd’hui dans une époque où les défis en matière de terrorisme ou encore de réfugiés, est d’autant plus importante, il faut que chaque pays assume également sa propre responsabilité.(A. Merkel)
Commentaire : Le sort de la Grèce dans la zone euro mentionné à plusieurs reprises par le président Hollande n’est pas expressément mentionné par Angela Merkel. Au contraire, celle-ci a commis une phrase étrange : « nous sommes 18 à avoir la même monnaie » (un lapsus ou est-ce une erreur du transcript transmis par l’Elysée),
(NGV)
(BRUXELLES2) Pour les institutions européennes, le sort de la Grèce après le référendum « c’est compliqué »… Valdis Dombrovskis, le vice-président chargé de l’Euro et du Dialogue social, l’a répété sur tous les tons, à chacune des questions, que les journalistes lui ont posé lors de la conférence de presse quotidienne qui se tient au Berlaymont. Maintenant c’est place à la négociation en quelque sorte. « Tout le monde doit se retrouver autour d’une table. (…) Si tout le monde travaille bien, il est possible de trouver une solution même dans ce contexte… complexe ! »
C’est compliqué !
L’ancien Premier ministre letton — qui avait démissionné au lendemain de la catastrophe du supermarché de Riga (54 morts) (lire : La catastrophe de Riga. Inaperçue) —, avait été envoyé au charbon par Jean-Claude Juncker pour déminer le terrain face à la presse. ">Son discours froid, méthodique, sans aucune chaleur humaine pour le sort des citoyens grecs, ne pouvait en aucune manière faire de l’ombre au plan politique à celui qu’aurait pu faire le président de la Commission. Il s’en est tiré très bien ne lâchant rien d’autre que « c’est compliqué ». Un peu comme ces profils ‘facebook’ où les intervenants pour marquer qu’ils ne sont plus tout à fait mariés, mais ne veulent pas s’afficher encore célibataires, voir pluricélibataires affichent que, bon, c’est compliqué. En fait, Valdis sous des dehors très froids, doit avoir beaucoup d’humour et a voulu envoyé un message subliminal aux journalistes. On est au bord de la séparation…
">Le Non complique tout
">« La Commission européenne prend note du résultat du référendum d’hier en Grèce. ">Nous respectons le choix démocratique du peuple grec » a-t-il précisé. Cela a été la seule concession au vote démocratique. Car V. Dombrovskis a immédiatement essayé de contester la validité du référendum « La question posée au référendum n’était pas correcte. Car elle reposait sur un projet qui n’était pas approuvé par l’Eurogroupe. Et ce n’était pas la dernière mouture. Le seul fondement du référendum était politique. » Et d’ajouter que le vote ‘Non’ ne faisait « qu’affaiblir la position gouvernement hellénique ». Car ">« ">le «non» élargit malheureusement l’écart entre la Grèce et d’autres pays de la zone euro.
">Beaucoup de temps perdu, la faute à Tsipras…
">« Beaucoup trop de temps et trop d’occasions ont été perdues » "> a précisé ensuite Valdis Dombrovskis, un peu amer. « L’Europe a toujours été au côté du peuple grec pendant la crise. ">Les contribuables européens ont offert une aide financière sans précédent. Depuis 2010, 184 millions d’euros ont été décaissés de la facilité de prêt à la Grèce et du Fonds européen de stabilité financière » a-t-il précisé.
">Mais « ">Les réformes ont souvent été retardées ou mis en œuvre que partiellement, amenant une récession prolongée et des réformes plus difficiles à mettre en œuvre plus tard. ">Il y a seulement huit mois, la Grèce avait finalement tourné la page, l‘économie était en pleine croissance, l’investissement commençait à reprendre, et des emplois étaient de nouveau en création. ">Le pays était proche d’un retour sur les marchés et de mettre fin à son programme de sauvetage à la fin de l’année dernière. ">Malheureusement, le gouvernement grec actuel n’a pas été en mesure d’utiliser l’extension (de programme) pour produire une stratégie crédible, pour sortir de cette crise, retrouver la stabilité financière et le retour à la croissance économique. »
La place de la Grèce dans l’Europe… mais dans la Zone d’euro
La Commission est prêt à utiliser tous les moyens dans le cadre de notre mandat » a-t-il ajouté. « Une chose est claire. La place de la Grèce est dans l’Europe. » En revanche, il a refusé de répondre de façon précise si la Grèce avait toujours un avenir dans la Zone Euro. « Le résultat du référendum a évidemment compliqué les choses » a-t-il affirmé B2 lui a posé la question. « Il faut à partir de là choisir la voie à suivre, pour développer un plan clair, retrouver la stabilité financière, revenir à la croissance économique, et aussi répondre à la préoccupation sociale. »
">Pas de nouveau programme sans mandat de l’Eurogroupe
">C’est l’autre leitmotiv de l ">‘exécutif européen. "> « La Commission est prête à continuer à travailler avec la Grèce. ">Mais pour être clair, la Commission ne peut pas négocier un nouveau programme sans mandat de l’Eurogroupe. » etc. ">Et « le résultat d’hier marque un rejet de réformes proposé, dans une large mesure, par les autorités grecques elles-mêmes, et liés à un programme de soutien maintenant expiré pour la Grèce. »
La restructuration de la dette : c’est compliqué !
Quant à la restructuration de la dette… « c’est compliqué. l’Eurogroupe a annoncé en 2012 un débat sur ce sujet une fois le programme FSEF parachevé. Malheureusement, le programme du FSEF n’a pas été parachevé, il reste en suspens, pas terminé. Dès lors cette offre n’est plus d’actualité, comme la totalité du programme. Il faut reprendre les discussions. ». Lors des discussions récentes, « on avait vu que les pays de la Zone Euro étaient prêts à se pencher sur l’endettement de la Grèce, et le coût du service de la dette. (Mais) c’est à l’Eurogroupe de décider du mandat de la Commission européenne et de décider si la question oui ou non de la dette doit être traitée. »
(Nicolas Gros-Verheyde)