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Diplomacy & Defense Think Tank News

Der Aufschwung kurdischer Politik

SWP - Thu, 21/05/2015 - 15:54

Der Nahe Osten erlebt einen nicht gekannten Aufschwung kurdischer Politik. Gleichzeitig stehen wichtige Weichenstellungen an. Im Irak hoffen die Kurdinnen und Kurden auf die Gelegenheit, ihre Unabhängigkeit zu erklären, was die Auflösung des Irak beschleunigen würde. In der Türkei sind der Ausgang der Verhandlungen zwischen der PKK und der Regierung und die Zukunft des Waffenstillstands offen. In Syrien werden die Kurdinnen und Kurden ohne Unterstützung des Westens ihre für autonom erklärten Siedlungsgebiete nicht halten können. Ein Rückzug der PYD würde dort mit der Gefahr einer weiteren Welle ethnischer Säuberungen einhergehen. Humanitäre Krisen um die Flüchtlinge aus Syrien und dem Irak, die Notwendigkeit zur Reetablierung einer regionalen Ordnung und die eigene energiepolitische Abhängigkeit zwingen Europa, sich über eine neue Kurdenpolitik Gedanken zu machen.

Dabei kann sich europäische Kurdenpolitik nicht länger darauf fokussieren, das Vorgehen autoritärer Regime gegen ihre kurdischen Minderheiten zu unterstützen. Eine solche Politik hat längst ihr Potential zur Herstellung von Stabilität eingebüßt. Europäische Kurdenpolitik kann aber auch nicht allein darin bestehen, sich vorbehaltlos mit den jeweiligen politischen Forderungen der Kurdinnen und Kurden zu solidarisieren. Denn radikale Lösungen in der einen oder anderen Richtung bergen das größte Gewaltpotential in sich. Europäische Kurdenpolitik muss auf Ausgleich, Vermittlung und Deeskalation gerichtet sein. Sie kann indes nur funktionieren, wenn ihre Protagonistinnen und Protagonisten einerseits mehrere alternative Entwicklungsverläufe in ihre Überlegungen einbeziehen und wenn sie andererseits Kanäle für die Kommunikation mit allen Akteurinnen und Akteuren eröffnen – auch auf Seiten der Kurdinnen und Kurden.

Inhaltsverzeichnis

Problemstellung und Schlussfolgerungen
S. 5

Martin Weiss
Kurdistan-Irak: Regionalpolitischer Bedeutungszuwachs durch den Kampf gegen den »Islamischen Staat«
S. 7

Gülistan Gürbey
Von der Konfrontation zur Kooperation: Die Annäherung zwischen Kurdistan-Irak und der Türkei
S. 25

Müzehher Selcuk
Die Hegemonie der PYD unter den Kurden Syriens und ihr Verhältnis zur PKK und zu Damaskus
S. 37

Günter Seufert
Von der »Lösung der Kurdenfrage« zum Umgang mit »Kurdistan«. Die Verhandlungen der türkischen Regierung mit der PKK
S. 47

Günter Seufert
Die Kurden als zentraler Faktor der politischen Entwicklung in der Türkei: Wie weiter mit dem PKK-Verbot?
S. 61

Günter Seufert
Resümee: Die Schwäche der Nationalstaaten im Nahen Osten zwingt Europa zu einer neuen Kurdenpolitik
S. 77

Anhang
S. 85

Abkürzungen
S. 85

Verzeichnis der Autorinnen und Autoren
S. 87

Lektürehinweise
S. 87

L'école décroche : à qui la faute ?

Institut Montaigne - Thu, 21/05/2015 - 14:57
Date de parution: Mardi 19 Mai 2015Auteur: Fabrice LundyNom de l'editeur: BFM BusinessImage de l'editeur: Description: Pourquoi y a-t-il autant de collégiens qui ne maîtrisent pas les connaissances de base au point que la France décroche des classements internationaux ? Le fonctionnement du système éducatif français a été le thème abordé par Laurent Bigorgne, directeur de l'Institut Montaigne, aux côtés de Teresa Cremisi, directrice des éditions Flammarion et auteur de "La Triomphante" (Éd. des Équateurs), Bernard Ramanantsoa, directeur général du groupe HEC Paris, dans l'émission de Fabrice Lundy, sur BFM Business, mardi 19 mai dans "Les décodeurs de l’éco".Type de parution: L'institut s'exprimeType de média: Télévision

Oser l’apprentissage !

Institut Montaigne - Thu, 21/05/2015 - 14:51
Date de parution: Mardi 19 Mai 2015Auteur: Brigitte Jeanperrin Nom de l'editeur: France InterImage de l'editeur: Description: Après les assises de l’apprentissage, autour du Président de la République, en septembre dernier, Manuel Valls, mardi dernier a voulu mobiliser fortement les régions et les partenaires sociaux pour la rentrée de septembre. L'objectif : 500 000 apprentis en 2017, soit 100 000 de plus qu’aujourd’hui. Type de parution: L'institut s'exprimeType de média: Radio

Akademischer Dialog: Kommunale Selbstverwaltung und chinesische Experten

Hanns-Seidel-Stiftung - Thu, 21/05/2015 - 14:28
Sechs Wissenschaftler der Hochschule des Zentralkomitees der Kommunistischen Partei Chinas informierten sich in München und Berlin über kommunale Selbstverwaltung.

Asie centrale : la menace des néo-Taliban

IRIS - Thu, 21/05/2015 - 13:49

Les Taliban avaient promis leur « offensive de printemps » pour le 24 avril. En réalité, cette dernière a commencé dès le mois de mars, à un endroit où on ne l’attendait pas : le Nord de l’Afghanistan, seuil à majorité tadjiko-ouzbèke de l’Asie centrale, relativement épargné par la guerre jusqu’ici.

Est-ce l’indication d’un intérêt du mouvement insurrectionnel pour les islamistes centre-asiatiques qui, parfois, appellent son intervention ? L’état d’esprit des rebelles n’est pas si simple. Il apparaît en effet que les Taliban afghans seraient plutôt enclins à restreindre leur action à l’Afghanistan même, voire à négocier avec le gouvernement de Kaboul, « mais que les insurgés étrangers présents à leur côté ne leur permettront pas de participer aux négociations de paix » [1]. La forte connexion entre révoltés et trafic de drogues incite également à la projection du conflit vers l’Asie centrale.

Les néo-Taliban

Depuis 2013, l’arrivée de guérilleros étrangers dans les provinces du Nord, via le Nouristan et la Kunar, avait été remarquée, notamment du fait d’accrochages meurtriers avec les Gouvernementaux au Badakhshan. Le 19 mars 2015, nous avions signalé que « les islamistes du MIO (Mouvement islamique d’Ouzbékistan qui a fait allégeance à Daech), disposent dans le Badakhshan de près de 1000 guérilleros prêts à s’infiltrer vers le Ferghana, et de 2500 sur les confins turkmènes menaçant le gisement de gaz de Galkynych ». [2]

Ces premiers « étrangers » ont été renforcés, ces derniers mois, par différents groupes islamistes arrivés avec leur encadrement et, parfois, leurs familles « qui s’impliquent dans la propagande, la fabrication des explosifs et la préparation au combat » [3]. Taliban pakistanais du TTP (Tehreek-e-Taliban Pakistan), Ouzbeks, Tadjiks, Kazakhs, Ouighours, Turkmènes, de l’Asie centrale, mais aussi Arabes et Tchétchènes, ils seraient aujourd’hui plus de 5000 à s’adjoindre au noyau insurrectionnel originel composé de Pachtouns locaux, de trafiquants nord-afghans, mais aussi de Tadjiks : les « étrangers » apportent leur soutien mais aussi essayent, par la force s’il le faut, d’influencer les Taliban en imposant leur orientation et leurs méthodes, plus proches de l’Émirat islamique ou d’Al-Qaïda que des réalités afghanes [4]. Ainsi en est-il allé, semble-t-il, au Badakhshan où quelques escarmouches ont dénoté une résistance initiale aux arrivants.

D’où viennent-ils ? Selon Nourulhaq Ulumi, ministre de l’Intérieur afghan, « l’opération militaire pakistanaise dans la zone tribale du Waziristan a forcé les rebelles à se replier en Afghanistan. Ces derniers tentent maintenant de déplacer la guerre depuis le Sud du pays vers le Nord, ce qui représente une nouvelle pression pour les forces afghanes dans les régions septentrionales » [5]. En fait, la hiérarchie talibane semble avoir préféré éloigner ces redoutables trublions vers le Nord-afghan dans l’espoir de s’en débarrasser en direction de l’Asie centrale…

Les étrangers ou néo-Taliban, pour l’instant à peu près acceptés par les résistants locaux, se sont répartis dans les localités peu accessibles, voire les massifs montagneux [6] de l’intérieur des provinces, mais aussi à proximité du Pyandj (haut cours de l’Amou-Darya) et dans les régions les plus névralgiques : Badakhshan et Koundouz. Ils y font face aux routes tadjikes remontant vers Douchanbé et Bichkek (M 41) qui correspondent aux grands axes du trafic de drogue qu’il s’agit de maintenir. Ils sont aussi présents et actifs dans le Bagdis et surtout le Faryab, face aux gisements de gaz turkmènes et le long d’un autre circuit de la drogue. Un parlementaire de la région n’a-t-il pas déclaré, le 14 avril, au ministre de l’Intérieur : « Je tiens à vous dire que la province du Faryab n’est pas dans vos mains. 80% de son territoire est sous le contrôle des Taliban ». [7]
Fait totalement nouveau : toutes les autres provinces du Nord sans exception connaissent la présence de Taliban : des opérations de contre-insurrection y ont été menées en réponse aux actions terroristes de tout genre qui se sont multipliées de toutes parts ces derniers temps.

La nouvelle insurrection : un état de guerre d’un bord à l’autre du Nord-afghan

Le front ouest face au Turkménistan

Le 2 février, dans la province de Faryab, près de 1000 familles ont fui leurs maisons après qu’un civil a été tué et vingt autres blessés lors d’affrontements en cours dans le district de Qaisar. Trois villages de ce district tombent aux mains des insurgés le 9 avril « après d’intenses combats ». La province de Faryab et celle de Bagdis constituent sur la frontière turkmène un foyer d’agitation quasi permanent entretenu par les 2500 néo-Taliban qui y sont déployés à une centaine de kilomètres seulement du deuxième gisement gazier au monde, celui de Galkynych, approvisionnant notamment la Chine.

Le front central de Koundouz face au Tadjikistan du Sud et l’Ouzbékistan

Dès le 2 février, le gouverneur de la province de Koundouz, l’un des grands nœuds stratégiques de l’Asie centrale, a demandé que les militaires affrontent la présence d’éléments de Daech dans sa province. Le 14 mars, effectivement, l’armée afghane déploie à Koundouz une unité de 1000 hommes « destinés à opérer de nuit » : cela signifie qu’elle est composée de troupes spéciales suivies par les conseillers américains. La conjoncture n’en empire pas moins au point que le gouverneur menace, le 30 mars, de démissionner.
Le 27 avril, après un pourrissement de la situation, « de violents affrontements entre forces afghanes et Taliban font plus de trente morts autour de Koundouz et les insurgés menacent la capitale provinciale. A la suite de ces affrontements, plus de 1.800 familles se déplacent vers la ville de Koundouz » [8]. Le même jour, le chef du district d’Imam Sahib (au sud du Pyandj face à la frontière tadjike) annonce qu’il a perdu le contact avec 500 policiers engagés contre les Taliban.
2000 soldats afghans supplémentaires sont immédiatement déployés. L’armée de l’Air afghane apporte son soutien et l’aviation américaine intervient le 29 avril.
Ces violentes hostilités ont fait 154 victimes – dont trente étrangers – et 134 blessés parmi les rebelles, rien que dans la région de Koundouz. Dans ce premier combat d’envergure, l’Armée nationale afghane semble avoir bien tenu face aux Taliban.
Suivies d’une fragile rémission, ces opérations marquent certainement une pointe d’effort de la part des révoltés puisqu’elles s’étendent aussi aux provinces de Bagdis, Faryab, Djaozdjan, Balkh et surtout Badakhshan.

Le front oriental du Badakhshan face au Gorno-Badakhshan tadjik… et à la Chine

Les combats dans le Badakhshan ont aussi culminé fin avril mais ont été précédés par une action particulièrement violente, dès le 10 avril, à l’intérieur de la province. Près de 500 Taliban attaquent alors les postes militaires du district de Djourm, en conquérant une vingtaine. Trente-trois soldats afghans sont tués, quatorze pris en otage dont deux décapités. Vingt-sept insurgés, dont huit néo-Taliban, parmi lesquels sept seraient tadjiks, succombent.
Les combats reprennent le 27 avril et font dix-sept victimes parmi les Taliban, dont des étrangers. Mais la péripétie essentielle ce jour là concerne Ahmad Zia Massoud, frère cadet de feu Ahmad Shah Massoud et conseiller spécial du président Ghani : « Il échappe de justesse à une attaque à la roquette alors qu’il était en visite dans le district de Barak pour examiner la situation » [9].
Une prise de contrôle dans le Badakhshan (ou Pamir afghan) pourrait permettre aux Taliban de s’infiltrer dans le Pamir tadjik et le Wakhan, zones hautement stratégiques jouxtant la Chine. Elle leur donnerait aussi, outre des aéroports, le contrôle de l’amorce tadjike de l’axe M41 vers Och et le Ferghana, route importante, sinon essentielle du trafic de drogue.

La marge de manœuvre des néo-Taliban

L’énigme principale est de savoir si les « étrangers » néo-Taliban continueront de s’entendre peu ou prou avec les Taliban pachtouns, voire ouzbeks ou tadjiks qui combattent à leur côté. La communauté d’ethnies [10] et de religion (sunnisme rigoriste) aboutira peut-être à ce résultat.

Le trafic de drogue mené en commun pourrait aussi favoriser la cohésion. Les trafiquants ont besoin aussi bien d’une sécurisation des cultures que celle de la traversée du Pyandj et des itinéraires, notamment sur le territoire tadjik. Une guerre peut favoriser cette sécurisation mais aussi la compromettre, au moins dans un premier temps.

De l’autre côté du Pyandj-Amou Darya, les sympathisants des Taliban et néo-Taliban ne manquent pas, en particulier dans la jeunesse : ils sont surtout trafiquants au Turkménistan et Gorno-Badakhshan tadjik, plutôt religieux extrémistes et islamistes au Tadjikistan, Ouzbékistan, Kyrgyzstan, voire Kazakhstan du Sud et de l’Ouest. Leur aide à des guérilleros peut être considérable. Le recrutement de jeunes gens dans le cadre ou non d’une guerre civile semble assuré au Tadjikistan, Kyrgyzstan du Sud, Ferghana ouzbek et dans la région de Tchimkent, Tarass et Turkestan au Kazakhstan [11].

Avec le Turkestan oriental, ou Xinjiang, les filières terrestres sont beaucoup plus malaisées à installer, mais existent. Certaines, parfois liées à un trafic de drogues, transitent par le Wakhan, le Pamir, la vallée de Garm, le Nord-Pakistan, voire le Cachemire. Elles sont surveillées, notamment dans le Wakhan, par des postes militaires chinois installés sur le territoire tadjik. Il ne fait aucun doute qu’un début de guérilla islamique au Turkestan occidental (ex-soviétique) aurait un énorme retentissement au Turkestan oriental (Xinjiang), région turque la plus mûre avec le Tadjikistan indo-iranien pour une subversion islamiste. Mais le souvenir de la guerre civile sera un frein au Tadjikistan, tout comme l’isolement géographique en sera un autre au Xinjiang.

Néo-Taliban, voire Taliban, trafiquants et combattants de tout acabit auront de toute façon affaire à très forte partie au Nord de la frontière du Pyandj : la 201ème base militaire russe et ses 6000 soldats peut s’y déployer en 24 heures avec ses chars, canons et blindés, et mener une guerre classique [12]. Les gardes-frontières et l’armée tadjike sont en progrès mais ont des capacités moindres. En fait, comme c’est le cas actuellement dans le Donbass, une résistance expérimentée et assez solide pourrait surgir de toute l’ex-URSS de la part des afghantsi, anciens interventionnistes soviétiques en Afghanistan, adversaires redoutables, voici trente ans, des Moudjahidines… Par ailleurs, dans toute l’Asie centrale ex-soviétique, les apparatchiki (gens d’appareil), qui appartiennent surtout à une classe moyenne en plein essor proche de la civilisation russe, devraient organiser une riposte s’ils ne veulent pas perdre par une guerre civile leur mode de vie et les avantages acquis.

Mais le glissement possible vers une guerre islamique de toute l’Asie centrale ou d’une de ses parties nécessite une étincelle, le début d’un processus de désintégration. Ce pourrait être un problème de succession dû à l’effacement des vieux présidents Nazarbaev ou Karimov, une partition (celle du Sud) au Kyrgyzstan ou, tout simplement, une subversion narco-islamiste agencée par les néo-Taliban à partir du Nord afghan en direction du Tadjikistan, voire du Ferghana ouzbek, du Sud kyrgyz ou kazakh. Nous avions insisté en
2014 [13] sur l’importance à l’avenir pour l’Asie centrale de l’islam mafieux : le voici prêt à agir !

 

[1] Bulletin mensuel du CEREDAF n°328, 12/5/2015, p. 2. C’est le point de vue du Haut Conseil pour la paix du Badakhshan directement confronté aux Taliban.
[2] René Cagnat et Sergheï Massaoulov, « Entre Etats-Unis, Chine et Russie, l’enjeu eurasien », Observatoire stratégique de l’espace post-soviétique, IRIS, p.7. Galkynych, gisement de gaz turkmène, est le deuxième en importance au monde (voir ci-après p. 5).
[3] Bulletin du CEREDAF n° 328, p.9 (Tolo News 28/4). Ces groupes appartiennent à des mouvances très diverses ou djamoat ; citons les principales : outre le MIO ouzbek lié au Mouvement islamiste du Turkestan (surtout ouighour), le Djamoat Ansarullokh, surtout tadjik, le mouvement Salafia, le Djamoat Tablig et même le groupe Taliban, etc.
[4] Ibid, p. 2 (Pajhwok Afghan News 20/4).
[5] Ibid, p.6 (Khaama Press 14/04).
[6] On signale, le 30 avril, une opération dans la montagne Alborz de la province jusqu’ici assez calme de Balkh : une centaine de guérilleros s’y seraient réfugiés. (Tolo News, 30/4).
[7] RFELRL du 15/4
[8] Reuters 27/4.
[9] Bulletin du CEREDAF n° 328, p.8 (Khaama press, 27/4).
[10] Les « étrangers » ouzbeks, tadjiks, kirghizes, turkmènes, kazakhs, venus d’Asie centrale ont beaucoup en commun avec les représentants de ces nationalités, installés depuis des lustres en Afghanistan du Nord.
[11] Dans l’Emirat islamique combattraient actuellement 300 Tadjiks, 300 Kyrgyzs, 400 Ouzbeks et Ouighours, 200 Kazakhs, des Ouighours, Turkmènes et Caucasiens en nombre indéfini.
[12] L’effectif de cette grande unité – la plus importante implantation russe à l’étranger – en cours de modernisation pourrait atteindre 9 000 hommes en 2020.
[13] « Entre Chine, Russie et Islam, où va l’Asie centrale? », Diploweb, mai 2014.

De l'art et des relations internationales

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La relation transatlantique, forte, durable, basée sur des intérêts partagés, des valeurs et des échanges intenses, est un des socles les plus solide du paysage international. Mais cette relation, aussi vigoureuse soit-elle, n'est pas...

Les États-Unis , de l'hyperpuissance au primus inter pares

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LA SOCIÉTÉ CIVILE ORGANISÉE

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J Street face à l'AIPAC : Quand David s'attaque à Goliath

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Deutscher Lokaljournalistenpreis: Sindelfinger Zeitung/Böblinger Zeitung gewinnt "Zeitungs-Oscar"

Konrad Adenauer Stiftung - Thu, 21/05/2015 - 00:00
Die Sindelfinger Zeitung/Böblinger Zeitung erhält für ihr Infopaket „Zerreißprobe“, einer Serie über Geothermie-Schäden, den ersten Preis.

Pascal Boniface : « Avec le FC Sochaux, les Chinois peuvent se rendre sympathiques »

IRIS - Wed, 20/05/2015 - 17:10

D’où vient cet intérêt des sociétés chinoises pour le football européen ?

C’est un mouvement global. Les pays asiatiques sont passionnés de sport, et les paris y sont extrêmement importants. Et on voit de plus en plus de fortunes, personnelles ou de groupe, qui se sont constituées et cherchent à investir dans le sport car elles ont compris, après d’autres, qu’il est un élément de visibilité rapide et populaire. Ils peuvent se faire connaître de façon sympathique.

Pourquoi la France en particulier ?

C’est le bon moment car les clubs ne sont pas chers. Ledus a payé 7 millions pour Sochaux, qui est club historique en France, dispose d’un potentiel intéressant en termes important d’image, de notoriété. Au contraire, en Angleterre les prix sont prohibitifs et l’Allemagne interdit des partenaires étrangers majoritaires dans ses clubs. Le foot italien et espagnol se porte économiquement mal. Donc la France paraît attractive et moins onéreuse.

Est-ce la même motivation que le Qatar ?

Le Qatar a montré l’exemple. Le succès économique des Chinois est plus ancien, mais leurs investissements à l’étranger plus récents. Des fortunes se tirent la bourre et, pour se distinguer, se servent de leur surplus économique dans le football.

Cet engagement est-il durable ?

Cela dépend si ce sont des investissements personnels ou de société. On a vu avec Mammadov pour Lens que quand une personne est seule, elle est soumise aux aléas et le vent peut tourner. Avec Rybolovlev à Monaco aussi, son divorce lui a coûté cher, et même s’il est resté, il a dû changer de politique. Les investissements d’une firme sont plus pérennes que ceux d’un milliardaire.

Faut-il se réjouir l’arrivée de capitaux étrangers en France ?

Pour un club comme Sochaux, c’est forcément une bouffée d’oxygène par rapport à leur situation : le club est descendu l’an dernier, le propriétaire historique (PSA-Peugeot, ndlr) ne peut pas mettre d’argent, le centre de formation n’est pas mis en valeur comme avant… Même si l’investissement chinois n’est pas à long terme, s’il leur permet de revenir en Ligue 1 dans les deux ans, ce sera déjà ça ! Il y a plein de clubs à vendre. Et pour suivre sportivement, leurs dirigeants savent que les capitaux étrangers sont les bienvenus.

Warum die Europäische Union eine neue Globale Strategie braucht

Bonn, 20.05.2015. Am Montag trafen sich die Außen- und Verteidigungsminister der EU-Mitgliedstaaten in Brüssel. Auf ihrer vollen Agenda stand auch eine Diskussion über die Veränderungen im Sicherheitsumfeld und welche Chancen und Risiken sich dadurch für die EU ergeben. Auf ihrem nächsten Gipfeltreffen im Juni werden die EU Staats- und Regierungschefs dann vermutlich Federica Mogherini, die Hohe Vertreterin und Vizepräsidentin der Kommission, mit dem Entwurf einer EU-Außenstrategie beauftragen. Zwei Szenarien sind denkbar: Die EU beschließt, die Europäische Sicherheitsstrategie von 2003 zu überarbeiten. Sie galt als Meilenstein einer klaren Ausrichtung und Zielformulierung der EU-Außenpolitik. Allerdings haben sich seit 2003 die EU und ihr Sicherheitsumfeld erheblich verändert. Die Strategie muss daher grundlegend überarbeitet werden. Alternativ könnte eine breit angelegte ‚globale Strategie‘ entwickelt werden, die den globalen Herausforderungen Rechnung trägt. Diese Strategie würde gemeinsame Grundsätze und Ziele festlegen. Sie würde außerdem definieren wie verschiedene Bereiche des auswärtigen Handelns der EU, etwa die Außen- und Sicherheits-, die Handels-, Klima- und Entwicklungspolitik, zur Lösung globaler Probleme beitragen können und sollten. In einem zweiten Schritt könnte die EU dann speziell für einzelne Politikfelder Strategien formulieren, und etwa die Sicherheitsstrategie von 2003 sowie den Europäischen Entwicklungskonsens von 2005 überarbeiten. Diese zweite Option ist, was die EU und die Welt unserer Meinung nach am dringendsten brauchen. Warum sollte die EU eine globale Strategie entwerfen? Zunehmende Multipolarität, globale Interdependenzen und Unsicherheiten stellen die EU vor andere Herausforderungen als noch vor 15 Jahren. Der Vertrag von Lissabon hat institutionelle Reformen angestoßen, die das Außenhandeln der EU effektiver und kohärenter machen sollen. Im November 2014 beauftragte EU-Kommissionspräsident Jean-Claude Juncker Mogherini, den Vorsitz der „Gruppe von Kommissaren für Außenhandeln“ zu übernehmen. Damit ist die EU institutionell gut aufgestellt, um ein kohärenterer und einflussreicherer globaler Akteur zu werden. Eine neue globale Strategie sollte nun festlegen, wie die EU ihre Werte und Interessen weltweit vertreten und durchsetzen und welche Instrumente sie dafür verwenden will. Kohärentes, aktives Außenhandeln liegt im Eigeninteresse der EU: Mehr Wohlstand und Gleichheit außerhalb Europas trägt zu inklusivem und nachhaltigem Wachstum auch in Europa bei. Europas Stabilität und Sicherheit sind nur gewährleistet, wenn auch in anderen Teilen der Welt inklusives Wachstum Frieden schafft und bewahrt. Die EU kann Ziele in der Migrations-, Asyl- und Sicherheitspolitik nur erreichen, wenn sie jenseits von Populismus das übergeordnete Ziel verfolgt, menschliche Mobilität zu fördern. Ökologische Nachhaltigkeit in Europa verlangt eine glaubwürdige Klimaaußenpolitik, die einen globalen Konsens befördert. Folglich müssen die EU und ihre Mitgliedstaaten eine strategische Zukunftsvision entwerfen, die die Interessen Europas, seine globale Rolle und Verantwortung im 21. Jahrhundert neu definiert, den Einfluss Europas in der Welt sichert und seinen Beitrag zu globalen öffentlichen Gütern verbessert. Eine neue globale EU-Strategie muss daher über eine eng definierte Sicherheitsstrategie hinausgehen und diejenigen Außen- und Innenpolitikfelder der EU einbeziehen, die zur Bewältigung komplexer und zusammenhängender globaler Entwicklungsherausforderungen beitragen können. Eckpunkte für eine globale EU-Strategie Im Vertrag von Lissabon bekennt sich die EU zum Schutz der eigenen Bürger wie auch zu nachhaltiger Entwicklung, Armutsbekämpfung, freiem und fairem Handel, Demokratie und Menschenrechten. Diesen Verpflichtungen muss die neue EU-Strategie Rechnung tragen. Ihr internationaler Rahmen ergibt sich aus den aktuellen Verhandlungen über eine neue globale Entwicklungsagenda mit universellen Zielen für alle Länder der Erde. Daher verlangt die Umsetzung der Agenda in der EU neben einer globalen Außenstrategie eine entsprechend abgestimmte Binnenstrategie. Letztere könnte auf der bestehenden EU-Strategie für nachhaltige Entwicklung oder einem substanziell überarbeiteten und erweiterten Katalog mit Zielen und Indikatoren der Strategie Europa 2020 aufbauen. Zu den wichtigsten Implikationen der neuen Agenda gehört, dass die EU-Entwicklungspolitik ein strategisches Politikfeld der EU-Außenbeziehungen wird. Das erfordert ihre optimale Integration und Förderung durch die EU-Außenpolitik. Die Erarbeitung einer globalen Strategie fördert Diskussionen und eine engere Zusammenarbeit der EU-Institutionen und -Mitgliedstaaten sowie aller Akteure der Innen- und Außenpolitik (einschließlich Sicherheit, Entwicklung, Klima und Handel). Eine globale EU-Strategie könnte auch künftig den Rahmen für institutionelle Reformen und eine Überarbeitung der EU-Instrumente für auswärtiges Handeln bilden, vor allem mit Blick auf die Verhandlungen über den nächsten mehrjährigen EU-Finanzrahmen und das Auslaufen des Cotonou Abkommens im Jahr 2020.

Why the European Union needs a New Global Strategy

Bonn, 20.05.2015. The EU's Foreign and Defense Ministers have met in Brussels on Monday. One point on their long agenda was the strategic review of the EU's security environment and the challenges and opportunities arising for the EU. During the next European Council in June, the EU's heads of state and government are expected to mandate the High Representative and Vice President of the Commission, Federica Mogherini, to launch the process of drafting an EU strategy for external relations. Two scenarios are possible: The EU decides to review the 2003 European Security Strategy. This strategy was widely regarded as a milestone in establishing a clear direction and ambition for the EU's foreign policy. However, both, the EU and the EU's security environment have changed fundamentally since then and the strategy certainly needs a fundamental update. The alternative to revising the Security Strategy is developing a broad, 'global strategy' that analyses the global challenges the EU faces. It defines how different areas of EU external action such as foreign and security policy, trade, climate and development policy can and as well as should contribute to tackle these global challenges, on the basis of guiding principles and common objectives for all these areas. In a second step, the EU could then develop specific strategies for individual policy fields, as for instance review the 2003 Security Strategy and the 2005 European Consensus on Development.
In our opinion this second option is what the EU and the world need most of all.

Why the EU should develop a global strategy Increasing multipolarity, global interdependence and insecurities pose different challenges to the EU than 15 years ago. The Lisbon treaty has initiated a number of institutional reforms to make the EU's external action more effective and coherent. In November 2014, the new European Commission President Jean-Claude Juncker has tasked Mogherini to revitalise and chair the Commissioner's Group of External Action. The EU thus has the institutional foundation to become a more coherent and effective global actor. A new global strategy has to define and prioritise how the EU wants to articulate and promote its values and interests in the world and which instruments it wants to deploy for this purpose. Coherent and pro-active external action in all areas mentioned above is in the EU's own interest: Greater prosperity and equality beyond Europeean borders also contribute to inclusive and sustainable growth in Europe. Stability and security in Europe will only be guaranteed if peace, based on inclusive development, can be maintained or strengthened in other parts of the world. EU migration, asylum and security objectives can only be assured when guided by an overarching objective of promoting human mobility that transcends populism and promotes the EU’s long-term interests. Environmental sustainability in Europe requires a credible and convincing external climate policy that secures a global consensus. The EU and its member states thus have to develop a strategic vision for the future that redefines Europe's interests, its global role and its global responsibilities in the twenty-first century, secures European influence in the world and guides its contribution to global public goods. A new strategic global direction for the EU therefore has to go beyond a narrowly defined security strategy and include the different interconnected external and domestic policy areas of the EU that are relevant to address inter-related and complex global development challenges. Key parameters for an EU global strategy The Lisbon Treaty states that the EU commits not only to the protection of its own citizens but also to sustainable development, the eradication of poverty, free and fair trade and democracy and human rights. The EU's new strategy has to do justice to these commitments.
The current negotiations for a new universal global development agenda and Europe’s own position set the international framework for this strategy as it aims to develop universal targets for all countries in the world. Implementing the agenda in the EU thus not only requires an external global strategy, but also an internal strategy (which could either build on the existing EU strategy for sustainable development or on a substantially revised and expanded set of goals and indicators of the EU2020 strategy), and both have to be coherent with each other. A main implication of the new agenda is that the EU’s development policy will definitively become a strategic part and parcel of EU public policy, thus requiring optimal integration and promotion through the EU’s foreign policy.

The development of a global strategy is an opportunity for a discussion and closer cooperation among EU institutions and EU member states and all actors related to external and domestic action (including Security, Development, Climate, Trade). An EU global strategy could then also guide future institutional reforms and review of the instruments of external action, in particular the negotiations for the next multi-annual financial framework and the expiry of the Cotonou Agreement in 2020.

Tres nuevas uniones para Europa

Real Instituto Elcano - Wed, 20/05/2015 - 14:17
Opinión - 20/5/2015
Federico Steinberg

La Comisión Juncker está impulsando tres ambiciosos proyectos para revitalizar el mercado interior y aumentar el potencial de crecimiento: la unión energética, la unión del mercado de capitales y la unión digital.

Tres nuevas uniones para Europa

Real Instituto Elcano - Wed, 20/05/2015 - 14:17
Opinión - 20/5/2015
Federico Steinberg

La Comisión Juncker está impulsando tres ambiciosos proyectos para revitalizar el mercado interior y aumentar el potencial de crecimiento: la unión energética, la unión del mercado de capitales y la unión digital.

Défendre la France et assurer la sécurité nationale - De la défense des frontières à la défense sans frontières.

Centre Thucydide - Wed, 20/05/2015 - 13:56



L'histoire moderne et contemporaine de la France est intimement liée à la défense de ses frontières. La « ceinture de fer » de Vauban, achevée entre 1690 et 1700, aura joué ce rôle jusques et y compris pendant les guerres révolutionnaires et au-delà. La ligne de fortifications mise en place dans les années 1880-1890 par le général Séré de Rivières [1], avec Verdun pour barrer la route de Paris, sert jusque pendant la Grande Guerre. La ligne Maginot, conçue et construite dans les années trente pour assurer la défense du Nord et de l'Est, tombe après avoir été tournée et non sans combattre, à la fin de juin 1940.

La dissuasion nucléaire et la force de frappe en portent encore la trace et la marque, des années soixante aux années quatre-vingt dix. Le nucléaire, c'est la sacralisation de la frontière nationale, dans l'indépendance nationale.

Vingt-cinq ans après la fin de la Guerre froide, treize ans après les attentats du 11 septembre, les principes de la politique publique de défense et de sécurité évoluent dans le sens d'un rapprochement de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure. La notion et l'importance de la frontière s'estompent. L'accent mis sur la sécurité plus que sur la défense a des conséquences sur la place des militaires dans le système de défense et de sécurité nationale.

Si notre organisation de défense remonte, pour l'essentiel, au début des années soixante, le cadre, le contexte et les acteurs de notre système de défense et de sécurité ont connu des transformations majeures, dont les livres blancs de 1972, 1994, 2008 et 2013 sont des témoins. Notre organisation de défense et de sécurité est en effet passée de la défense nationale (Livre blanc de 1972) à la défense (Livre blanc de 1994), et de la défense à la défense et la sécurité nationale (Livres blancs de 2008 et 2013). Au cœur de ce travail : la recherche de la frontière de la défense de la France.

L'organisation de défense et de sécurité s'inscrit dans ce cadre, y compris au plan territorial et connait une évolution de moyen terme, depuis dix ans, dans le sens d'un resserrement administratif et politique au profit de l'exécutif, avec une accélération depuis 2007. Dans le même temps, la mobilisation face aux crises fait émerger une nouvelle culture de gouvernement, pour que soient assurées non plus seulement la sécurité intérieure et extérieure du pays, mais la continuité de la vie nationale.

La mise en ordre de la façon dont notre pays se défend découle, pour l'essentiel, de l'ordonnance de 1959 et des décrets des années 1960-1961. Il s'agit d'une réflexion longue, dont les origines datent des années trente et dont les textes qui la portent ont été conçus et pour une part rédigés par le général de Gaulle lui-même. On sait l'importance, l'ancienneté et la maturité des analyses de De Gaulle en la matière, alors qu'il est lieutenant-colonel, et l'un des chefs de service du Secrétariat permanent de la défense nationale, de 1932 à 1937.

C'est à cette époque qu'il travaille sur la projet de loi portant « organisation de la Nation pour le temps de guerre », adopté par la Chambre des députés et le Sénat et publiée comme loi de la République le 11 juillet 1938.
D'avoir été, pendant les cinq années qui précèdent, au cœur de ce chantier que la guerre arrêtera, en septembre 1939, représente un élément important de la construction de la culture administrative et militaire du Général [2].

L'organisation de la défense de la France voulue et mise en place par le général de Gaulle est aussi une conséquence de l' « étrange défaite » de juin 1940 et de la conscience que celle-ci, pour une bonne part, résulte d'un grave défaut d'architecture gouvernementale et militaire [3], et de l'échec de la défense des frontières dont la matérialisation la plus achevée, sinon la plus excessive fut la ligne Maginot.

Ne nous y trompons, cependant, pas. Ce qui change fondamentalement la donne, dans les années soixante, c'est la force de frappe et la dissuasion. Il n'est plus question, dès ces années-là, de politique « navale », ou de l'armement terrestre, ou bien encore aérienne dans l'esprit du général de Gaulle, mais d'une seule et unique politique de défense, arrêtée au plus haut niveau de l'Etat et par son Chef. Le nucléaire, c'est la dernière des armes, aux mains du premier des Français. C'est la sacralisation de la frontière.

Le contexte des années soixante est connu : une menace majeure, massive, militaire et mondiale, à nos frontières. Un acteur essentiel et quasi-unique : l'Etat. Une approche qui ne s'effectue plus armée par armée, mais par attributions ministérielles : à la Défense, la défense militaire ; à l'Intérieur, la défense civile ; à l'Economie, la défense économique. L'unité du tout est assurée par le Gouvernement, sous l'autorité du Président de la République.

Cette approche est énoncée et en quelque sorte silicifiée par le Livre blanc sur la défense nationale de 1972, auquel Michel Debré, ministre d'Etat et ministre de la défense nationale, apporte la légitimité et la tonalité de celui qui s'estime et qui se pose comme le dépositaire de la pensée et de l'action du général de Gaulle en matière de défense [4]. La défense, c'est la défense des frontières.

En 1994, lorsque François Léotard, ministre d'Etat et ministre de la défense propose à Edouard Balladur, Premier ministre, la rédaction d'un Livre blanc sur la défense, la Guerre froide n'est pas encore si éloignée et le texte porte encore, à bien des égards, la trace et la marque des trente années qui précèdent [5]. Il n'empêche : la question de la définition nouvelle de la frontière de la défense est posée.

Qu'en est-il aujourd'hui, plus de cinquante ans après les textes fondateurs, vingt-cinq ans après la fin de la Guerre froide, avec trois Livres blancs qui ont, chacun, rythmé l'évolution de l'organisation de la défense de la France et dont celui de 2008 [6] a fait l'objet d'un travail de révision en 2011 et laissé la place à un nouveau texte, en avril 2013 [7] ?

Deux séries d'évolutions peuvent être évoquées, s'agissant du contexte, du cadre et des acteurs de la défense et de la sécurité (1.), et du renouvellement en profondeur de l'architecture gouvernementale en la matière et de l'enchaînement des crises, à l'intérieur et à l'extérieur du territoire, qui entraîne l'émergence d'une culture de Gouvernement nouvelle (2.).

De la menace aux frontières aux menaces sans frontières et de la défense des frontières à la défense sans frontières : comment défendre la France et assurer la sécurité nationale

1. Les titres des Livres blancs déjà évoqués sont éloquents. Le Livre blanc de 1972 portait sur la défense nationale. Celui de 1994, sur la défense. Ceux de 2008 et de 2013, sur la défense et la sécurité nationale. L'évolution la plus sensible des termes de référence fait passer de la défense nationale à la défense, puis de la défense à la défense et à la sécurité nationale. Sécurité intérieure et sécurité extérieure sont désormais liées, comme le sont menaces intérieures et menaces extérieures. La frontière de la défense s'estompe, diluée dans un cadre plus large à l'intérieur, et plus lointain à l'extérieur.

1972, c'est la première patrouille du Redoutable. C'est la fin de la transition pour l'Armée de terre, dix ans après la guerre d'Algérie. C'est la rénovation de notre flotte de surface. C'est une Armée de l'Air nouvelle, dont les matériels font la fierté du pays. Le Livre blanc de Michel Debré est une réflexion "à froid" de gardiens vigilants du dogme gaulliste de l'indépendance nationale. Le territoire national et sa protection comme but ultime.

1994, c'est la fin d'une menace massive, militaire, mondiale. C'est la guerre sur notre continent et la situation mouvante du Proche et du Moyen Orient. Ce sont des adversaires possibles, divers et différents, et des conditions d'engagement incertaines. Une réflexion "à chaud", encore marquée par le cadre, le contexte et les concepts de la Guerre froide, et s'appuyant sur les matériels, les hommes et les modes opératoires existants. L'Europe de la défense, comme chantier permanent. L'ébauche de nouvelles solidarités, entre l'Alliance atlantique, les Etats-Unis et l'ONU. Des inflexions importantes à notre politique de défense : la mobilité, le renseignement, la planification, la formation et les opérations interarmées. Un « nouvel équilibre » entre la dissuasion et l'action.

Quelle frontière défendre désormais ?

2008, c'est un changement de nature de notre défense et de notre sécurité, avec la menace à nouveau mortelle, mais autre, du terrorisme et des Etats qui lui seraient liés. Avec celle, différente mais tout aussi dangereuse des armes de destruction massive. Des menaces sans frontières.

La professionnalisation, l'autonomie stratégique, la continuité entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. Les engagements et les interventions de plus en plus nombreux de la France dans des alliances ou des opérations qui ne sont pas de circonstance y répondent, dans une Europe de la défense en construction, en Afghanistan ou en Libye. La frontière de la défense de la France se confond avec celle de ses engagements en-dehors de nos frontières.

Le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2008 apparaît ainsi, en quelque sorte, comme le point d'orgue d'une évolution de moyen terme, engagée un peu plus de dix ans auparavant. Celui de 2013 s'inscrit, sur ce plan, dans une forme de continuité.

Par voie de conséquence, la place et le rôle des Armées dans la mission générale de sécurité ne sont plus les mêmes.

Jusqu'en 1990, c'était la garde au Rhin étendue jusqu'à la frontière orientale de la République fédérale, et la protection du territoire national. Mission essentielle pour l'Armée de Terre, dont l'organisation reflétait l'identification à un territoire (divisions militaires du territoire, défense opérationnelle du territoire…) dont l'origine remonte à la loi de 1882 sur l'organisation territoriale de l'Armée, avec ce double attachement au sol et à la frontière, comme une inscription barrésienne de l'Armée, à la fois implantation et incarnation.

Protéger le territoire national, ce que nos armées n'avaient pas fait en 1940, avec la double assurance de la force de frappe et de l'OTAN.

Dans les années 1990-2000, l'accent fut mis sur la projection : le Golfe, les Balkans, l'Afrique. Avec une double incertitude, sur la dissuasion et sur la conscription, dont le Livre blanc de 1994, rédigé pendant la cohabitation (1993-1995) est le témoin et un « nouvel équilibre » entre la dissuasion et l'action la formule retenue, après des heures de travail rédactionnel entre les parties concernées et des allers-retours nombreux au sein de l'exécutif, témoin d'une rupture de la pensée de la défense et de la notion de frontière à défendre.

Dans le même temps, les restructurations militaires, la professionnalisation des armées, leur projection en-dehors de territoire national ont pour conséquence de rendre l'Armée invisible à la Nation.

Un troisième temps voit une nouvelle répartition entre la dissuasion, la projection et la protection, et l'accent mis sur cette mission à la fois militaire et non-militaire, comme l'est la fonction « anticipation » qui couvre, entre autres, le domaine du renseignement, « nouvelle frontière » de la défense.

Cette évolution permet de comprendre comment les missions de nos forces armées s'intègrent à la manœuvre générale de sécurité, dans le contexte d'une transformation en profondeur non de nos alliances, mais du cadre militaire de leur exercice, comme le montrent à la fois ce qu'il advient des relations transatlantiques et de leur bras armé, l'OTAN.

Dans le même temps, une évolution profonde a eu lieu, s'agissant de la puissance publique, c'est-à-dire de l'Etat.

Le général de Gaulle pouvait dire à Bayeux, le 14 juin 1952 que « La défense est la première raison d'être de l'Etat. Il n'y saurait manquer sans se renier lui-même ». Cette logique d'Etat très ancienne, le Général l'avait exprimée dans La France et son armée lorsqu'il décrit l'ordonnance de Charles VII du 2 novembre 1439 qui crée l'armée permanente, l'impôt et la loi et qu'il conclut qu' « Au lieu de l'héroïsme épisodique des paladins, de la ruse avide des routiers, du bref élan des milices, la constance des troupes professionnelles sera, pendant trois siècles et demi, le rempart de la France » [8].

Le Livre blanc de 1994, dans la même veine, allait plus loin encore, en affirmant que « L'Etat centralisé et l'armée régulière contribuent à façonner la plupart des valeurs de la société française, depuis l'impératif de la règle jusqu'au sens du service public » [9].
Cette logique semble, aujourd'hui, s'estomper. L'Etat s'est décentralisé, déconcentré, démembré, privatisé, en partie intégré dans d'autres cercles d'exercice de la puissance publique, à la fois infra et supra étatiques et nationaux. De la logique de la contrainte, on est passé à celle de la coopération et du contrat. De la défense des frontières, hier obligation de vie ou de mort, à la sécurité nationale et à une défense sans frontières, à la fois sur notre sol et loin du territoire national.

Pourtant, notre organisation de défense et de sécurité conserve l'empreinte d'une tradition étatique, historique et nationale, qui ne semble pas dépassée.

Cette tradition historique de notre pays consiste, à l'époque contemporaine, à prendre en compte l'ensemble des intérêts de défense et de sécurité du pays. C'est dès 1906 que fut institué un Conseil supérieur de la défense nationale qui réunissait, sous l'autorité du Président du Conseil, les ministres responsables en la matière !

Les institutions dont il s'agit sont nationales, parce qu'elles expriment des obligations permanentes et une continuité de l'exercice de leurs missions : garantir la défense et la sécurité de l'Etat, des populations, du territoire. La frontière demeure donc !

2. Cette organisation s'est renforcée depuis 2002. C'est véritablement à compter de ce moment, que l'on peut dater une inflexion sensible de notre organisation de défense et de sécurité. C'est d'ailleurs à ce moment qu'est rédigée, sous l'autorité du Chef d'état-major des Armées et du délégué aux affaires stratégiques du ministère de la défense une note qui énonce clairement les principes sur lesquels doit reposer une stratégie de défense et de sécurité pour que convergent objectifs de sécurité intérieure et de sécurité extérieure [10].

S'agissant des « principes d'actions de la France », la note avance l'idée que « … la politique de défense s'appuie sur une démarche interministérielle (…) la nature globale de la défense est amplifiée par les liens (…) entre les menaces intérieures et extérieures, ce qui tend à fusionner les notions de sécurité et de défense. Cette politique (…) doit assurer la sécurité des institutions, des populations, des biens, et des ressources ». Loin de nos frontières.

Le Président de la République est, depuis cette date, la clef de voûte non seulement de la défense, mais de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure du pays. Dès l'été 2002 sont mises en chantier trois lois de programmation, pour la défense, la sécurité intérieure, la justice. Un Conseil de sécurité intérieure, pendant du Conseil de défense et présidé comme ce dernier par le Chef de l'Etat, est institué.

L'exemple du renseignement est particulièrement éloquent. Parce que le renseignement est la première frontière de notre défense, mais il n'a pas de frontières. C'est pourquoi le Président de la République, chef de l'Etat et chef des Armées, est aujourd'hui de facto l'autorité opérationnelle des services de renseignement, dont les opérateurs sont les services et le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN), devenu en 2010 Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), assure la régulation du système.

C'est en 2008 qu'est rédigé un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

C'est en 2010, que le SGDN devient SGDSN.
Un seul Conseil de défense et de sécurité nationale réunit désormais, sous l'autorité du Président de la République, les responsables civils et militaires du pays. Mais le départ avait été donné près de dix ans auparavant.

Dans l'organisation de la défense nationale, de 2002 à nos jours, se fait ainsi jour une continuité de moyen terme dans le resserrement du dispositif, avec une inflexion forte de 2007 à 2011.

De ce resserrement politique et administratif, les questions de renseignement portent la marque la plus visible, dans l'esprit duLivre blancde 2008 où la fonction « anticipation » était venue s'ajouter aux missions déjà arrêtées en 1994. Avec des décisions majeures, comme la création de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), résultat de la réunion en un même ensemble de la Direction centrale des renseignements généraux (DCRG) et de la Direction de la sûreté du territoire (DST) et le passage de la Direction générale de la Gendarmerie nationale (DGGN) de la Défense à l'Intérieur.

L'institution d'une Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), distincte de la DGPN, en mai 2014 se comprend aussi dans ce contexte.

Il n'y a là nulle rupture, mais une continuité de moyen terme, fonction du rapprochement de la sécurité intérieure et de la sécurité extérieure, et de l'évolution de l'architecture de défense et de sécurité de notre pays. La défense de la France se joue à l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières.

Les crises qui se sont succédé, depuis plus de dix ans, sur le territoire et en-dehors de nos frontières, sont à la fois un élément d'explication et le fondement d'une nouvelle culture de Gouvernement en la matière.

Les années 2001-2011 sont, en effet, celles des crises « en chaîne », pour reprendre l'expression que Raymond Aron appliquait au long terme des conflits du premier XXème siècle [11]. Avec, au présent et dans le même temps, une des plus graves crises, économique, financière et budgétaire qui affecte l'ensemble des « Occidentaux », mettant à mal des solidarités de près de cinquante ans en Europe et une relation transatlantique devenue incertaine.

La crise n'a pas de frontières.

En arrière-plan, une réalité nouvelle : le monde ne connaît plus « …la menace de deux Grands qui conçoivent, construisent, composent des bombes destinées à leur destruction réciproque, dans un dialogue somme toute d'égal à égal qui leur fournit un cadre commode pour un arrangement rationnel. Mais des Etats encore à l'âge de pierre à bien des égards, déraisonnables et déraisonnés, ni ici, ni là : Etats « du seuil », dont l'usage du nucléaire ou la menace de celui-ci s'apparente quelquefois à un prétexte, (…) tantôt à une dangereuse réalité » [12].

La frontière entre puissances nucléaires et puissances nucléaires en devenir s'estompe elle aussi, et peut-être une forme de dissuasion avec elle.

En surplomb : les menaces que font peser, partout, les groupes terroristes dont les soubresauts politiques, les conséquences de la mondialisation, les sursauts identitaires et les revendications religieuses sont comme le terreau, en particulier dans le monde arabo-musulman et en Afrique sub-saharienne, mais aussi sur notre territoire.

Elles n'ont pas de frontières.

Le contexte intérieur et extérieur de ces crises est différent de celui des dix années qui ont suivi la fin de la Guerre froide. L'Etat n'est plus seul, engagé dans une chaîne de responsabilités et de solidarités qui va du niveau local à l'international, en passant par l'européen. Ce sont d'autres frontières qui disparaissent.

Dans le même temps, l'Etat joue sa crédibilité à chaque crise, dans un tempo de plus en plus court, sous le regard d'une opinion publique de plus en plus exigeante et distante à la fois, à la mesure du sentiment qu'elle exprime que l'intérêt collectif ne s'incarne plus uniquement, spontanément, nécessairement dans l'Etat.

L'exemple de ces infrastructures que l'on qualifie en France de « vitales », aux Etats-Unis de « critiques », au Canada d' « essentielles » parce qu'elles sont un élément décisif des économies et des sociétés modernes (transports, communication, réseaux matériels et immatériels…) montre à la fois la complexité des systèmes, l'interdépendance et la multiplication des acteurs, la difficulté pour la puissance publique de s'assurer de la permanence et de la disponibilité de ces systèmes qui, aujourd'hui, conditionnent la continuité de la vie des Nations.

La prise de conscience de l'importance de ces sujets, au milieu de la décennie quatre-vingt-dix, s'est traduite en premier lieu par le renforcement de la sécurité des systèmes d'information. C'est ainsi qu'a été créée en France, au sein du SGDN, en 1999 la Direction centrale de la sécurité des systèmes d'information (DCSSI), devenue Agence nationale depuis, et qu'une réflexion d'ampleur a été engagée, au même moment, sur le rôle du Gouvernement en matière de protection et de permanence des infrastructures vitales.

Les systèmes d'information, c'est la dématérialisation de la menace, la déterritorialisation de la défense, la négation même de la frontière.

Voilà bien un tournant important des politiques de défense et de sécurité, au début du XXIème siècle : l'enjeu et l'objet d'une politique publique de défense et de sécurité ne sauraient se limiter, comme hier et pour essentiel que cela demeure, au « …fonctionnement normal et régulier des pouvoirs publics ».

La frontière disparaît à mesure que la distinction entre sécurité intérieure et sécurité extérieure disparaît elle aussi.

Défendre la France et assurer la sécurité nationale, c'est donc bien assurer la continuité de la vie nationale, sur le territoire national et partout où celle-ci peut dépendre de nos engagements extérieurs, dans le cadre de nos alliances, c'est bien ce qui donne le sens à une politique publique de sécurité nationale dans l'après-Guerre froide.
Dans le contexte d'une défense sans frontières et d'une projection et d'une continentalisation, sur mer, sous les mers, au-dessus des mers, des enjeux de puissance [13].

On voit bien, dans ces conditions, comment notre pays a pu passer de la défense nationale (1972) à la défense (1994), puis de la défense à la défense et la sécurité nationale (2008 et 2013).

Les vingt dernières années de cette évolution de long terme s'inscrivent dans le contexte de l'après-Guerre froide et se distinguent cependant dans l'émergence d'une organisation nouvelle de la défense nationale.

Dans le contexte de la réforme des Armées, là où les militaires étaient les seuls en 1972, ils sont les premiers en 1994 et les uns parmi d'autres, en 2008 comme en 2013. De la distinction à l'indistinction.

La dernière décennie en est la preuve, avec une série d'évolutions de moyen terme et une inflexion très forte à partir de 2008. La mission de sécurité nationale, c'est aujourd'hui la continuité et la permanence des outils à la disposition de la puissance publique, le resserrement administratif et politique autour de l'exécutif, le rassemblement de la Nation autour de l'objectif.

C'est sur ce dernier qu'il importe de faire porter l'effort, et c'est le sens de la démarche de révision du Livre blancde 2008, dès 2011 et de la rédaction d'un nouveau Livre blancen 2013, pour contraint qu'il soit par l'état des finances publiques.

Le Livre blancde 2013 réaffirme la priorité de l'autonomie stratégique de notre pays, dans le cadre de nos alliances et de nos engagements. Les Armées devraient préserver des capacités-clef : moyens de renseignement, capacités de commandement, forces spéciales. Pour conserver l'initiative, les forces devraient se spécialiser et s'organiser, avec un objectif de capacité de projection de 15000 hommes dans une opération extérieure « de coercition majeure ». L'accent mis sur le renseignement militaire, intérieur et extérieur, sur la protection des systèmes d'information, sur la coordination interministérielle en matière de sécurité nationale s'inscrit dans une volonté d'assurer la continuité de la vie nationale, à l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières.

La réflexion et l'action s'inscrivent désormais dans le cadre historique d'un Etat souverain, dépositaire des intérêts vitaux de défense et de sécurité de la France, adossée à l'assurance ultime de la dissuasion nucléaire, pour tenir compte au présent des acteurs en chaîne réunis par un Etat qui défend, protège et assure, à l'intérieur de nos frontières, les infrastructures civiles et militaires indispensables à la continuité de la vie nationale, dont nos alliances et nos interventions sont, à l'extérieur de nos frontières, le prolongement et le dépassement de celles-ci.

Une lecture du Livre blancde 2013 devrait y conduire.

Trois piliers d'une stratégie nationale : protéger, dissuader, intervenir.

Un double impératif : prendre notre part à la défense de l'Europe par les Européens et assurer, au-delà de nos frontières et de celles de l'Europe, la sécurité nationale. Une mission : la défense de la France, dans le nouveau contexte des alliances et la nouvelle hiérarchie militaire et navale des puissances. Des moyens : conformes à nos ambitions et respectueux de notre histoire, ajustés à nos contraintes et partagés avec ceux de nos Alliés qui y consentent.



[1] Directeur du Génie de l'Armée de 1874 à 1880. Ses derniers mots furent « La frontière … la frontière »

[2] Tristan Lecoq Parlement, Gouvernement, Haut commandement. La question de l'organisation de la défense nationale (1935-1940), Mémoire de maîtrise sous la direction du Professeur G. Pédroncini Paris, Centre d'histoire militaire et de défense de l'Université de Paris I, juin 1980.

[3] Marc Bloch, L'étrange défaite, Paris, Albin Michel 1957

[4] Livre blanc sur la défense nationale, Paris, CEDOCAR 1972 (tome 1) et 1973 (tome 2)

[5] Livre blanc sur la défense, Paris, La documentation française, 1994

[6] Défense et sécurité nationale. Le Livre blanc, Paris, Odile Jacob/La documentation française, 2008

[7] Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2013, Paris, La documentation française, 2013

[8] Charles de Gaulle, La France et son armée, Paris, Plon 1938 p. 28.

[9] Livre blanc sur la défense, Paris, La documentation française, 1994, p. 229.

[10] Note EMA/DAS n°787 DEF/EMA/ESMG et n°5017DEF/DAS du 29 novembre 2002.

[11] Raymond Aron, Les guerres en chaîne, Paris, Gallimard 1951.

[12] Marie-Hélène Labbé, Le nucléaire à la dérive, Paris, Editions Frison Roche 2011 p. 13.

[13] Tristan Lecoq, Enseigner la mer. Des espaces maritimes aux territoires de la mondialisation, Collection Trait d'union Paris, CNDP 2013

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Mercator European Dialogue

ELIAMEP - Wed, 20/05/2015 - 13:01

Over the past few years, the debates within and among EU member states on political issues have become more intense and often controversial. Following the Treaty of Lisbon, national parliaments gained more influence on EU policy-making. Throughout the European debt crisis, national parliaments have regularly voted on measures with great political, financial and social implications for other member states and the EU as a whole. In addition, numerous new actors have competed in elections, thus changing the political landscape and discourse.

In this context, Stiftung Mercator launched the Mercator European Dialogue in cooperation with the German Marshall Fund of the United States (GMF) in Germany, the Istituto Affari Internationali (IAI) in Italy, the Barcelona Centre for International Affairs (CIDOB) in Spain and the Hellenic Foundation for European and Foreign Policy (ELIAMEP) in Greece. This project aims at encouraging and growing a European network of emerging as well as senior parliamentarians. The exchange of ideas will be enhanced by innovative workshop formats in order to ensure a high level of interaction and dialogue.

For members of parliament the Mercator European Dialogue is an important opportunity to exchange their ideas on the future of Europe, get to know colleagues from other countries, and channel national concerns to the European level and better understand emerging trends.

The Mercator European Dialogue convenes two levels of activities:

1.         A regional level with a series of smaller bi- or multilateral gatherings and

2.         A European level with three to four events bringing together 35-40 members of parliament from different countries.

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