(B2) Tunisie, Syrie, Libye, Egypte… le sable devient mouvant pour les Européens dans leur voisinage sud.
Dans toutes ces crises, notre confrère spécialiste du Moyen-Orient, correspondant à Bruxelles, Salim Badaoui, avec Hela Sahli, décryptent pas à pas les évènements, les déclarations européennes, souvent hasardeuses, parfois contradictoires… et la suite de ces déclarations, qui est parfois très limitée. L’attitude notamment de la Haute représentante d’alors, Catherine Ashton, est scrutée.
En 2010-2011, la révolution de Jasmin en Tunisie surprend les Européens. Ils croyaient le régime de Ben Ali stable et solide. Patatras tout s’écroule. En quelques mois, la politique européenne dans le pays est revue, mettant davantage l’accent sur la démocratie. Mais le soutien affirmé officiellement est-il réel sur le terrain ?
En 2011, en Libye, la victoire militaire n’a pas vraiment été suivie d’une stabilisation politique. Les Européens ont-ils eu raison de s’impliquer militairement dans la crise libyenne ?
En Syrie, en 2012, la révolte civile — soutenue par les occidentaux — se transforme en conflit civil violent — où les Européens ne sont plus audibles. L’Europe pouvait-elle agir ? N’a-t-elle pas pêché par naïveté en appelant au départ de Bachar sans avoir les moyens de cette politique. La naissance dans l’Irak voisin de l’organisation de l’état islamique était-elle prévisible ?
En 2013, ils misaient sur une avancée démocratique en Égypte après les évènements de la place Tahar, la place prise par les frères musulmans rend silencieux les Européens — à une ou deux exceptions près — face au coup d’état militaire.
Un livre, court, qui se lit facilement et captivant car il met à nu une politique moins connue de l’Europe dans un voisinage explosif.
(B2) Nadia et Lamiya, deux femmes Yezidis qui échappé aux geôles de l’organisation de l’état islamique (Daesh), recevront le prix Sakharov 2016 lors de la session plénière du Parlement européen. Leur témoignage…
Leur parcours est différent. Lamiya Aji Bashar tente de retrouver une vie normale. À 19 ans, et 6 mois après avoir échappé aux griffes de l’État islamique, elle a trouvé refuge ici en Allemagne, où elle habite avec ses sœurs. Nadia Murad voyage à travers le monde pour raconter son histoire. A 23 ans, elle a perdu ses six frères et sa mère dans le conflit. Elle veut faire reconnaître le massacre des Yezidis comme un génocide.
Lire aussi : Le témoignage de Nadia Murad Basee Taha, rescapée de Daesh
La remise des cinq pirates aux Seychelles par l’équipage du TCD Siroco. Ils sont aujourd’hui libres (crédit : DICOD / Ministère Fr de la défense)
(B2) La haute cour des Seychelles a décidé vendredi (9 décembre) sur deux dossiers différents de pirates somaliens. C’est le dernier dossier encore en cours sur le plan de la justice aux Seychelles. Les juges seychellois ont décidé de libérer cinq pirates, arrêtés dans le Golfe d’Aden début 2014. Ils ont, en revanche, décidé de maintenir la condamnation de huit autres personnes arrêtés en novembre 2015.
Libération des cinq hommes arrêtés par le Siroco
Les cinq hommes avaient attaqués, en janvier 2014, un dhow — le Shane Hind — en mer d’Arabie et d’avoir retenu l’équipage indien en otage. Ils avaient ensuite utilisé le dhow comme un bateau-mère pour partir à l’attaque d’un tanker Nave Atropos battant pavillon des îles Marshall. L’alerte donnée, un avion de patrouille japonais avait survolé la zone, pour circonscrire les pirates. Sur mer, c’est le navire de la marine française, le TCD Siroco, qui hébergeait alors le QG flottant de l’opération européenne Atalanta, qui avait été à l’assaut pour libérer les otages et capturer les pirates. Ceux-ci avaient ensuite été transférés aux Seychelles le 30 janvier 2014 puis condamnés en juin 2016 à 12 ans de prison par la Cour des Seychelles. Le juge Anthony Fernando a estimé qu’il n’y avait suffisamment de preuves pour maintenir les cinq personnes en prison. « Nous annulons les condamnations et demandé leur rapatriement immédiat en Somalie » a-t-il indiqué dans son jugement selon l’agence Seychelles News, qui annonce l’information.
NB : Même s’ils ont été libérés aujourd’hui, les apprentis pirates auront passés près de trois ans en prison. Ce qui à l’échelle des condamnations prononcées par les différents tribunaux — et en tenant compte des remises de peines — est dans « la moyenne ». Cette libération survient de plus alors que la piraterie maritime d’origine somalienne a largement diminué et ne représente plus du tout le même risque qu’il y a plusieurs années.
Maintien en prison des huit Somaliens arrêtés par le Esbern Snare
Dans le deuxième recours introduit par des Somaliens condamnés accusés de piraterie, la Cour d’appel a maintenu des sentences de 14 ans contre huit personnes pirates arrêtés en novembre 2013 et condamnés en juin 2015. Ils étaient accusés d’avoir commis attaqués deux navires : le MV Zhongji n°1, un chimiquier battant pavillon de Hong-Kong, et le MV Torm Kansas, un navire danois, à bord d’un skiff et d’un baleinier, réquisitionné pour l’occasion et servant de bateau-mère. Leur attaque avait été stoppée par les gardes privés du Torm Kansas, le 6 novembre 2013. Et les neuf pirates avaient été arrêtés par le navire de la marine danoise, HDMS Esbern Snare, et transférés aux Seychelles. Un des pirates considéré comme mineur avait été libéré et rapatrié en Somalie.
(NGV)
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